Dossier de Patrimoine Industriel Alix Fiasson LuĂza Barroso Maclands 2009 Prof. Luc Rojas
INTRODUCTION Dans le port d’Amsterdam, on n’entend plus vraiment les marins chanter, la ville reste un grand port commercial mais la modernité lui a fait perdre ce charme tant loué par Brel. Le port d’Amsterdam doit d’ailleurs un peu de sa notoriété à Monsieur Brel, nous pouvons ainsi déjà voir le lien étroit faisant de ce patrimoine industriel un paysage culturel, en effet ce port fut chanté, mis en poésie par Baudelaire, peint par Rembrandt, filmé dans un James Bond... Au XIIIe siècle, Amsterdam nait d’un village de pêcheur, nous verrons comment elle est devenue ensuite la plaque tournante du commerce international grâce à son port, pour en arriver à aujourd’hui où la ville, anciennement carrefour du monde, conserve de sa faste époque d’échanges commerciaux, de bateaux et de marins qui se croisent, une ouverture d’esprit, une tolérance et une générosité d’accueil qui perdurent. Nous nous sommes intéressées à ce patrimoine industriel car nous cherchions un lieu qui avait traversé l’hstoire, un port ayant traversé différentes époques et en gardant les stigmates, mais surtout un endroit culturellement reconnu par ces représentations qu’elles soient poétiques, musicales, filmiques ou encore picturales. C’est donc ainsi que le port d’Amsterdam s’est imposé à nous, nous tenterons donc de montrer comment ce patrimoine industriel est devenu à travers les âges qu’il porte encore en lui, un véritable paysage culturel. Nous verrons donc pour commencer l’histoire du port d’Amsterdam en passant par un historique de la ville et les différentes phases et époques qu’a traversé ce petit village de pêcheurs pour devenir un grand port industriel. Nous nous intéresserons ensuite à l’actuelle Amsterdam et la reconversion de son port, ce qui en a été conservé mais aussi ce qui a été renové et réhabilité. Pour terminer, nous tenterons de montrer à quel point le port d’Amsterdam s’élève au dessus d’un simple Patrimoine industriel pour devenir un paysage culturel, à travers ceux qui l’on si bien dépeint.
N Amsterdam vue de satellite
I) CONTEXTUALISATION Située au nord-ouest des Pays-Bas, Amsterdam fait partie de la province de Hollande Septentrionale. La rivière Amstel vient se jeter dans l’Ij en formant un grande nombre de canaux au centre la ville. Cette dernière est située à deux mètres au-dessus du niveau de la mer. Les terres autour de la ville sont plates et formées de grands polders. La ville est reliée à la Mer du Nord par le long Canal de la Mer du Nord.
Amsterdam environ l’an 1300
Amsterdam environ l’an 1692
Dans le Port d’Amsterdam L. Back Huysen, 1700
1- Histoire d’Amsterdam a) Les débuts L’histoire du port d’Amsterdam remonte au début du XIIIe siècle lorsqu’une poignée d’aventuriers débarque après avoir suivi le cours de la rivière Amstel à bord d’embarcations faites de troncs évidés. Dans l’environnement de la rivière Amstel fait de marais et de marécages, un système de barrages et de digues est construit. Avec l’essor du commerce en mer Baltique, ces premiers marchands exigent le paiement d’un droit de passage aux navires. La ville connaît une expansion rapide et le commerce avec l’étranger ne cesse de se développer. b) L’âge d’or Entre 1570 et 1640, la population d’Amsterdam passe de 30 000 à 140 000 habitants et au fil des siècles, la prospérité de l’industrie commerciale attire des vagues successives de migrants de cultures différentes qui viennent se réfugier dans la ville. Pourtant la croissance de la ville ne s’est pas faite sans heurts (périodes de réformes, révolte des calvinistes, guerre de 80 ans). En 1581, le célèbre Guillaume d’Orange-Nassau regroupe les huit provinces du Nord, y compris Amsterdam, et déclare la naissance de la République indépendante de Hollande. La tolérance de ces différentes cultures se révèle bientôt la clé du succès d’Amsterdam, les colons protestants, comme les huguenots français, et les juifs portugais trouvent refuge à Amsterdam. Par le biais des affaires et du commerce, ils ouvrent la voie vers la prospérité et l’âge d’or de la Nation. Au 17ème siècle, les expéditions de la fameuse Compagnie hollandaise des Indes orientales sur les routes des épices ont contribué à faire d’Amsterdam l’une des villes les plus riches et les plus influentes au monde. Le port s’est développé des deux côtés de la rivière Amstel pour s’étendre à l’est et à l’ouest de la rivière IJ. La rive Est est demeurée la plus importante. La surface d’eau disponible étant vaste, de larges chantiers ont ainsi pu être entrepris sans avoir à acquérir des terrains onéreux. De ce côtéci de la rivière, les vagues d’expansion successives ont entraîné la construction de chantiers navals et d’entrepôts et c’est à cet endroit que la Companie hollandaise des Indes a choisi de s’installer. Le célèbre réseau de canaux en forme de croissant de la ville a vu le jour à cette époque pour devenir ce qui reste aujourd’hui une toile complexe faite d’environ 90 îles, 100 kilomètres de canaux et 400 ponts en pierre.
c) Le XIXe siècle Après l’âge d’or, l’économie hollandaise connaît une période de stagnation qui met un terme à la croissance du Port d’Amsterdam. Bien que la guerre entre la France et le Royaume-Uni ait porté atteinte à la prospérité de la ville, au moment où le Royaume des Pays-Bas est finalement établi en 1815, Amsterdam connaît un élan de développement dans les domaines de l’architecture, de l’infrastructure et de l’industrie. En 1806, Amsterdam acquiert finalement le statut de capitale hollandaise. L’envasement du port, y compris le long de la rivière IJ, devient problématique. Les liaisons entre le port et la mer du Nord via la Zuiderzee (aujourd’hui IJsselmeer) sont de moins en moins profondes. Sans travaux d’ampleur, Amsterdam risque de perdre son statut de port maritime. Entre 1819 et 1824, le Roi Guillaume I entreprend l’approfondissement du canal Noordhollands entre Amsterdam et Den Helder. En raison l’augmentation de la taille des navires, les écluses et la profondeur du canal Noordhollands deviennent rapidement insuffisantes pour répondre aux nouvelles exigences. La construction du canal de la mer du Nord (1865 - 1876), qui permet de réduire la distance entre Amsterdam et la mer du Nord à seulement 20 kilomètres, rend à la ville son accès à la mer. En 1892, le canal Merwede (qui met aujourd’hui Amsterdam en communication avec le Rhin) est ouvert. Il crée une liaison directe entre Amsterdam et l’hinterland allemand. Au cours du XIXe siècle, les anciens docks construits sur les îles voisines situées à l’est deviennent trop petits pour répondre à la demande de l’époque et de nouveaux docks sont peu à peu établis sur des îles nouvellement construites sur la rivière IJ. La construction de la majeure partie des Eastern Docklands remonte au début du vingtième siècle. Les voiliers traditionnels sont progressivement remplacés par les navires à vapeur ; les ateliers de construction navale et les entrepôts sont adaptés aux nouvelles exigences. Les nouveaux Docklands marquent aussi la première séparation entre le secteur portuaire et les quartiers résidentiels. Le commerce se fait essentiellement avec les Indes orientales (principalement l’Indonésie) et les Indes occidentales néerlandaises (principalement l’Amérique centrale) ainsi qu’avec le Levant (le Proche-Orient). Le trafic maritime de passagers s’effectue également depuis ce secteur : voyageurs se rendant dans les anciennes colonies et migrants venus en train d’Europe de l’Est et d’Europe centrale à destination de l’Amérique du Nord ou de l’Amérique du Sud. Les compagnies maritimes quittent les Docklands dans les années 80. 2- L’industrie navale a) La construction navale Amsterdam possède une longue tradition de construction et de réparation navale. Lorsque les bassins et les entrepôts sont transférés vers les Eastern Docklands, les ateliers de construction et de réparation navale sont déplacés sur la rive nord de la rivière IJ. En 1878, la Amsterdam Dry dock Company construit un nouveau quai en face des Eastern Docklands. Le secteur occidental de la rive
Le Noordhollands canal
Eastern Docklands en activité
Eastern Docklands rehabilité
nord de la rivière IJ voit également apparaître des entreprises de construction et de réparation navale. Au cours du 20ème siècle, de nombreux navires sont construits et l’industrie navale contribue pour une large part à l’économie du port. Cependant, la récession des années 70 oblige les entreprises de construction et de réparation navale à se soumettre à un processus de fusions et d’acquisitions. À la fin des années 80, toutes les entreprises ont quasiment disparu. Shipdock Amsterdam est aujourd’hui le dernier représentant de ce qui a un jour été une industrie à grande échelle. L’ancien quai de la NDSM (Netherlands Shipbuilding and Dock Company) va devenir un quartier urbain où les rampes de lancement et les hangars de l’ancien chantier naval seront préservés.
Copie d’un navire VOC, NEMO
vue aérienne du IJ, direction ouest
vue aérienne du IJ, Gare Centrale
b) Industrie et secteur Ouest du port d’Amsterdam À la fin du 19ème siècle, le port entreprend de s’étendre vers l’ouest, le long du canal de la mer du Nord, et de se moderniser via la construction de terminaux pour le trafic de bois, le Minervahaven et le Petroleumhaven. Le Coenhaven (un terminal de marchandises diverses) lui succède au 20ème siècle. Au début des années 30, la première partie du Westhaven est construite pour servir à une usine automobile Ford. En 1950, les dégâts considérables causés par la deuxième guerre mondiale sont largement réparés et afin de remédier à la mauvaise qualité des liaisons avec l’hinterland allemand, l’on procède à l’élargissement du canal reliant Amsterdam au Rhin. Dans les années soixante, le port doit faire face à la croissance du transport maritime. Le transport des marchandises en vrac (pétrole, céréales et charbon) est également en expansion mais Amsterdam est aussi un port d’importation de marchandises diverses (bois, papier, acier). À cette époque, la construction de l’Amerikahaven et de l’Australiëhaven est en cours. À la fin des années 60, les marchandises diverses sont de plus en plus fréquemment acheminées par conteneurs. La première partie de l’Aziëhaven est construite à la fin des années 70. Avec les années 80, la croissance fait son retour, en particulier dans le domaine du transbordement du vrac solides (charbon, céréales, minerais) et du transport par conteneurs. Le dernier apport à l’infrastructure portuaire, l’Afrikahaven, voit officiellement le jour en l’an 2000. c)Le port d’Amsteram de nos jours L’ensemble portuaire d’Amsterdam, constitué de quatre ports, est aussi connu sous le nom de d’Amsterdam Seaports. Cet ensemble constitué par les ports d’Amsterdam, de Beverwijk, de Velsen/ IJmuiden et de Zaanstad est le moteur économique de la région du canal de la mer du Nord. Les quatre ports sont situés le long du canal, et bien que fonctionnant de manière indépendante, ils travaillent en étroite collaboration. À l’exception du port de Ijmuiden, tous les ports sont gérés par l’État. Le Port d’Amsterdam appartient à la ville qui donne des instructions en matière de gestion, d’exploitation et d’aménagement portuaire. L’objectif central consiste à encourager l’activité économique et l’emploi dans l’ensemble de la région portuaire. Le Port d’Amsterdam gère plus de 1900 hectares de surface portuaire et 600 hectares d’eau. Le contrat d’exploitation concerne les sites portuaires (location et concession), les quais et les surfaces d’eau. Le Port d’Amsterdam est aussi chargé de la construction, de l’entretien et du renouvellement des biens immobiliers et de l’infrastructure.
Le secteur portuaire constitue l’un des hubs les plus importants d’Europe. Cette situation se doit essentiellement à un emplacement maritime favorable ainsi qu’à la qualité de ses liaisons maritimes, routières, ferroviaires et aériennes avec l’hinterland. Le port est également une place d’affaires de renommée internationale. Tous ces atouts lui permettent de traiter quelque 80 millions de tonnes de marchandises par an, ce qui place Amsterdam au quatrième rang des ports du Nord-Ouest de l’Europe. La valeur ajoutée directe du Port d’Amsterdam est supérieure à 3,5 milliards d’euros et il génère 34 000 emplois directs et 22 000 emplois liés aux activités portuaires. d)Marchandises en circulation Amsterdam Seaports est essentiellement un port de vracs. Son trafic annuel de 80 millions de tonnes est réparti à hauteur de 25 millions de tonnes pour IJmuiden et 55 millions de tonnes pour le port d’Amsterdam. Le trafic d’Ijmuiden, qui dépend de l’entreprise sidérurgique Corus, est constitué d’acier, de minerais et de métaux. Le port d’Amsterdam est très présent pour le charbon, les vracs liquides et les vracs agricoles. Amsterdam est le premier terminal pétrolier européen et il devrait occuper la première place au niveau mondial dans les années à venir. Amsterdam est, derrière Rotterdam, le deuxième port charbonnier d’Europe avec une part de marché de 25%. Les nouveaux carburants durables comme la biomasse et les biocarburants font actuellement leur apparition dans le port. Amsterdam est le principal port importateur de cacao du monde et le premier d’Europe pour ce qui est du vrac agricole. Depuis le mois d’août 2005, le port d’Amsterdam est aussi un port à conteneurs en croissance rapide, avec huit services hebdomadaires de lignes maritimes à courte et longue distance à destination de l’Asie, l’Amérique du Sud et toute l’Europe. Le trafic des conteneurs devrait croître pour passer de 50 000 unités en 2005 à 200 000 unités en 2006 et atteindre les 350 000 unités en 2007. Le port d’Amsterdam n’est pas seulement un secteur industriel et commercial, entre réhabilitation et conservation, le port est aujourd’hui un quartier résidentiel huppé où l’innovation architecturale est de mise, on voit aussi apparaître des centres culturels de création contemporaine jouxtant des musées revenant sur l’histoire d’Amsterdam et de son port. II) DIFFERENTES APPROCHES VERS UN MÊME PATRIMOINE 1-Réhabilitation de sites du patrimoine industriel dans le Port d’Amsterdam Aujourd’hui le Port d’Amsterdam est toujours un port dynamique, synonyme de transformation et d’adaptation. L’agrandissement de l’échelle du transport de conteneurs est une des principales raisons pour l’aménagement de nouvelles fonctions portuaires plus près de la mer. Ce mouvement libère de la place où jadis existaient des activités liées au port, aujourd’hui désaffectées, créant un nouveau lien entre la ville et le Fleuve IJ. Un bel exemple de réhabilitation se trouve sur la rive nord du Fleuve IJ, le site de la NDSM (Entreprise Navale Néerlandaise). C’est dans cet endroit qu’on fabriquait les bateaux depuis 1916, jusqu’aux années 80, décennie fatale pour plusieurs entreprises navales européennes qu’y on fait faillite. Ces
N Carte du Port Amsterdam
carte du site NDSM
vue intérieure de l’Halle NDSM
vue extérieure de l’Halle NDSM
quais suivaient un plan sophistiqué, où la position de chaque bâtiment était minutieusement choisie pour que les grues et les camions ne soient pas obligés de parcourir des longues distances lors de la production des bateaux. À l’ouest du terrain se trouve un accès au fleuve, où les bateaux recevaient les touches finales. Au départ, il existait 3 slipways (pentes douces projetées pour mettre les bateaux dans l’eau), on en a seulement conservé deux. Dans les années 20 deux entrepôts ont été construits, plus une salle de machines et une grande halle pour la construction des bateaux, toujours existants. Investi comme squats pendant les années 80 et 90, le site a retrouvé de l’importance dans le marché immobilier pendant la deuxième moitié des années 90. La ville eut l’idée de réhabiliter cette zone et plusieurs entrepôts furent convertis en résidences et bureaux, espaces de loisir et commerce. Afin de préserver les caractéristiques originales de l’ancien site naval, un groupe d’initiative civile formé par des artistes, artisans, skaters et des organisations sans but lucratif se sont réunis sur le nom de Kinetisch Noord et ont proposé un plan de réhabilitation qui consistait en la transformation des 86000 m2 du site naval en un centre de convergence de création culturelle pour jeunes talents. Ainsi en 2002 s’est initié ce projet, au coût de 10 millions d’Euro, pour restaurer l’ancien Entrepôt NDSM. La Halle NDSM est une structure en forme d’hangar, qui abrite aujourd’hui une Cité des Arts (Kunststad) avec des studios, ateliers de travail, un parc de skate, une école de hip-hop et un cybercafé. Sa réhabilitation a été basée sur le principe «Stad als Casco », une stratégie de projet où les individus ne sont pas considérés comme des simples consommateurs, mais ils prennent des décisions et responsabilités pendant la réalisation du projet. Pour résumer, le résultat est un grand hangar en structure métallique et plancher de béton, investi par 200 artistes et entrepreneurs culturels. Les unités de base varient de 50 à 150 m2 avec un plafond de 3.20m à 6m (ou plus) et sont fournies en électricité, réseau d’eaux et d’égouts. Le reste est laissé en libre choix aux utilisateurs, qui adaptent l’espace selon leurs besoins et construisent ensemble la Cité des Arts. Le Docklandshal et les anciennes slipways sont aussi sous la gestion du collectif Kinetisch Noord et font l’objet de 5800m2 utilisés surtout par des troupes de théâtre et des arts du spectacle, comme lieu de conférences, d’expositions et marchés. Dans le sous-sol des slipways, travaillent des sculpteurs, peintres, photographes, scénographes et artisans. Le rez-de-chaussée accueille une cantine et des manifestations de plein air. En outre, l’ancienne structure de la grue va aussi être l’objet d’une reconversion, elle sera transformée en éolienne pour générer de l’énergie à l’ensemble du projet. Dans le site du NSDM on trouve aussi des initiatives privées, comme le MediaWharf, un projet du groupe Red Concepts, qui vise le développement de zones créatives dans la ville. MTV Networks fait partie de ce projet de mediacentre depuis 2005, quand les anciens ateliers de menuiserie du NSDM ont vu leurs façades renouvelées et abritent depuis l’année 2007 un espace total 6800m2 de studios et bureaux. Pas loin du site NSDM, une vision individuelle de l’heureuse alliance entre patrimoine industriel et architecture contemporaine, signé par l’architecte Trude Hooykaas, a transformé une ancienne structure bétonnée qui supporte les rails d’une grue désaffectée de 270 mètres de long, en bureaux au bord de
vue intérieure de l’Halle NDSM
l’IJ : le Kraanspoor. L’architecte a convaincu les autorités locales a ne pas démolir la structure, héritage du passé de l’industrie navale, et a réalisé ce projet qu’est aujourd’hui une icône du renouveau dans l’IJ. “A seamless combination of old and new - industrial heritage and modern architecture in which the waterways are restored and the slipway determines the orientation. The entire place with its shipping industrial past has an intense energy. The object is to intertwine the old with the new, to preserve history, and not loose this energy. (Une combinaison unique entre ancien et neuf – le patrimoine industriel et l’architecture moderne, dans lequel les voies aquatiques sont restaurés et les slipways donnent l’orientation. L’objectif est d’entrelacer l’ancien avec le neuf, préserver l’histoire et ne pas perdre cette énergie.)” Telle est la philosophie de l’architecte. Finalisé en 2007, ce bâtiment de 3 étages, et plus de 10000m2, fut un des premiers exemples de réhabilitation de la Rive Nord du Fleuve IJ. Surélevé de 15 mètres, le bâtiment est entièrement porté par la structure industrielle en béton et présente une façade climatique complètement transparente. Avec un système d’échanges d’eaux avec le fleuve le bâtiment s’auto régule thermiquement, participant ainsi au développement durable de son environnement. Les installations préexistantes sont intégrées dans le nouveau bâtiment, comme les quatre cages d’escaliers, qui sont les entrées de l’édifice et les passerelles le long de la structure qui occupent la fonction de sortie d’urgence. 2-L’art et l’architecture contemporains s’emparent des symboles de l’activité navale L’influence d’une activité industrielle sur un paysage va encore plus loin que la réhabilitation des sites désaffectés. Tout un éventail de symboles imprègne l’inconscient collectif et forme la mémoire de cette activité. Souvent ces symboles sont repris par des architectes comme mise en valeur de ce passé, en dépit de l’absence matérielle de vestiges. C’est ainsi que s’élargit le champ de la compréhension du paysage culturel. À partir du déclin des activités du port dans les années 1980 plusieurs bâtiments au bord du fleuve IJ ont été abandonnés et en conséquence du manque généralisé d’habitations, divers de ces bâtiments ont été transformés en squats, notamment les Silos de grains au bord du port. Les autorités d’Amsterdam ont alors décidé de développer un plan de restructuration de cette zone de la ville, basé sur le potentiel du paysage riverain. Divers projets qui intègrent des éléments de l’héritage industriel de la zone du port sont ainsi apparus.
MTV Networks, Mediawahrf
vue intérieure MTV Networks, Mediawahrf
Kraanspoor avant
Un bâtiment résidentiel au bord du IJ utilise des références visuelles à une activité historique de son lieu d’implantation. Le Silodam, dessiné par le groupe d’architectes néerlandais MVRDV s’intéresse aux conteneurs empilés au bord du quai et aux silos à grains qui ont d’ailleurs été réhabilités en résidences. Dans une structure complètement neuve, on retrouve le passé de l’activité portuaire à travers ses symboles. Le bâtiment, un ensemble de 157 résidences arrangées sur 10 étages et localisé au bord du Fleuve IJ, répond à la demande pour une grande variété de typologies d’habitation. Les groupes de 4 à 8 habitations différentes sont reconnaissables à partir des matériaux utilisés dans leur construction, Kraanspoor après
visibles sur la façade à travers les distinctes zones de couleur, qui remettent un peu d’ordre dans l’organisation apparemment chaotique des conteneurs sur les quais d’un port.
Silodam
Silodam
NEMO
NEMO et tunnel du IJ
De la même manière, la Fondation Nationale de la Science et de la Technologie, appelée NEMO, qui fut peut-être la première preuve de renouveau de ce quartier d’Amsterdam, incorpore ce vocabulaire visuel lié au port. Inauguré en 1997 par la Reine Beatrix, le projet de l’architecte italien Renzo Piano s’élève sur le tunnel du IJ sous la forme d’un bateau. Ses contours sont expliqués par l’architecte comme étant la réponse mathématique aux efforts physiques du tunnel situé sous le bâtiment. À l’endroit où le tunnel descend, il a fallu une courbe montante pour équilibrer les forces. Ces formes courbes, à leur tour, demandent un matériau souple et malléable, il choisit ainsi d’utiliser le cuivre, dont la couleur oxydée verte rejoint aussi l’esprit de la rivière et fait allusion aux bâtiments historiques des alentours. Piano a également remarqué qu’Amsterdam est une ville assez plate, avec une absence de points élevés que l’on puisse utiliser comme belvédère pour admirer le paysage. Il propose alors une piazza sur le toit du Nemo, d’où nous avons une vue privilégiée de ce grand paysage culturel appelé le Port d’Amsterdam. Si le bâtiment vu de l’extérieur a un aspect étonnant avec ces formes et couleur qui nous rappellent l’histoire du port, son intérieur cette fois ci est décrit comme étant une « noble factory », avec ses murs gris et gaines techniques visibles. À l’intérieur ce qui compte est le contenu des expositions interactives, l’architecture ne doit donc pas interférer avec l’expérience de la découverte et de l’apprentissage de la science et de la technologie. Quand on y est, on oublie qu’on est dans un « bateau ». En ce que concerne l’art contemporain, on peut citer l’exemple du projet Art-on-a-box, parrainé par la mairie d’Amsterdam comme partie de la campagne de promotion de l’identité de la ville, appelé I Amsterdam. Il s’agit d’utiliser des vrais conteneurs comme toile blanche pour la création d’artistes invités. Jusqu’à présent, 9 artistes ont déjà participé du projet. Au total, 20 artistes, sur une période de 5 ans transforment ces objets banals en œuvres d’art sous les yeux du publique. Après la période d’exposition, ces conteneurs retournent à la chaîne mondiale du commerce de biens, pour suivre l’objectif de communiquer l’image d’Amsterdam comme nœud vital du réseau logistique mondial. La scène contemporaine d’art à Amsterdam s’utilise aussi d’autres témoins de cette activité industrielle et commerciale, comme on peut noter dans l’Uitmarkt. Il s’agit de l’événement d’ouverture de la saison culturelle hollandaise. Dans l’édition de 2008, l’Institut Néerlandais de Media Art (NIMk) a mis en scène une exposition dans le navire Stubnitz, ancré dans l’île Kop van het Java. Sur ces murs intérieurs était projecté un film sur le Port d’Amsterdam et pendant les journées l’artiste Meltem Ulbegi a réalisé ce que fut le 9ème conteneur du projet art-on-a-box.
III)
D’un patrimoine industriel à un paysage culturel
1- Paysage culturel, définition confrontée au cas d’Amsterdam Le paysage culturel est défini à l’article 1 de la Convention du patrimoine mondial comme étant une oeuvre conjuguée de l’homme et de la nature. Il peut s’agir soit d’un jardin ou d’un parc, soit d’un paysage relique, soit d’un paysage vivant mais marqué par son histoire, soit enfin d’un « paysage culturel associatif », c’est-à-dire un paysage associant un élément naturel à un fait religieux, artistique ou culturel. Entre 1993 et 2001, vingt-trois paysages culturels ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Parmi les avancées que revendiquent les responsables de ces choix, il faut noter l’évolution sensible du patrimoine vers le site et non plus le seul monument, le rejet d’une séparation nette entre nature et culture, et la participation des populations au processus d’inscription. La Convention européenne du paysage donne les définitions suivantes : le paysage est « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations » ; la politique du paysage est « la formulation par les autorités publiques compétentes des principes généraux, des stratégies et des orientations permettant l’adoption de mesures particulières en vue de la protection, la gestion et l’aménagement du paysage ». Sur ce dernier point nous verrons comment les autorités tentent de faire du Port d’Amsterdam un modèle de développement durable. Le port d’Amsterdam, est le symbole même d’une oeuvre conjuguée de l’homme et de la nature, en effet, au XIIIe siècle, la ville n’était en fait qu’un village de pêcheurs, les hommes en ont fait le carrefour des mondes au XVIe siècle. Pour apprivoiser l’eau et permettre les échanges maritimes de nombreux canaux ont été creusés, des polders ont été construit ainsi que des ponts, des écluses et des barrages. Les hommes se sont appropriés leur territoire en lui donnant une apparence inédite, en effet Amsterdam est aujourd’hui célèbre pour ses canaux que les touristes viennent observer du bout du monde, car l’eau est bien le maître mot, semblant figée, elle guide les pas de tous les promeneurs, à Amsterdam, pas question de changer de trottoir, il faut contourner l’eau pour aller chercher un des 400 ponts un peu plus loin. Appelée « La Venise du Nord », Amsterdam est aujourd’hui une grande destination touristique (4,9 millions de touristes en 2007), son paysage est sans conteste héritée de sa grande époque industrielle et commerciale. Il s’agit d’une ville qui n’a céssée d’être transformée à travers les époques, pour gagner de la place, gagner du temps en creusant des canaux, éviter l’envasement... L’eau était bien l’élément naturel d’Amsterdam, les premiers pêcheurs l’ont d’ailleurs atteinte par ce biais, la ville s’est développé grâce à cet élément, il a fallut ensuite améliorer les rendements, rendre la ville plus productive, faire évoluer le commerce, les hommes ont alors transformé Amsterdam, on voit bien ici l’interrelation entre les hommes et leur paysage. Chaque tansformation avait pour but d’enrichir la ville, d’y amener plus de travail, le paysage actuel porte en lui chacune des étapes de construction de la capitale des Pays Bas. Elle apparaît comme romantique pour les touristes qui s’y promènent aujourd’hui, et il est indéniable qu’elle porte en elle cette originalité forgée par une grande et glorieuse histoire. Même son autre surnom, Amsterdam l’orange, rappelant son architecture de
art-on-a-box Rembrandt Box, Sandra Derks
art-on-a-box Container Box, Jeroen Allart
art-on-a-box les 9 conteneurs sur quai
art-on-a-box conteneurs, premier-plan TreasureBox, Meltem Ulbegi
brique omniprésente, n’est en fait que le rappel d’un fait historique, c’est, en effet, à la suite d’un grand incendie que fut lancée l’obligation de ne construire qu’en brique dans la ville. Amsterdam est un paysage culturel, puisqu’elle porte en elle cette nature aquatique transformée petit à petit pour les hommes, ce paysage que les autorités tentent encore d’améliorer est le témoin de ‘histoire de ce port, qui d’un port de pêcheur est devenu à une époque le carrefour du monde. les cannaux et ces ponts
architecture typique des cannaux
INVITATION AU VOYAGE Baudelaire
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
2- De Jacques Brel à David Bowie en passant par Rembrandt et Baudelaire Personne ne peut penser à Amsterdam sans avoir sur le bout des lèvres les paroles de Jacques Brel « Dans le port d’Amsterdam, y a des marins qui chantent... », car une des particularité de cette ville est qu’elle fut source d’inspiration pour de nombreuses célébrités. En effet, elle fut d’abord la terre d’accueil de quelques philosophes au temps des guerres de religion, tel Spinoza ou Descartes, plus tard, d’autres opprimés s’y réfugièrent, ainsi peut on découvrir au détour des rues d’Amsterdam, la maison d’Ann Franck. Mais plus marquant encore, elle fut dépeinte à travers la poésie, la chanson, le cinéma ou encore la peinture, tant de représentations diverses lui confèrent cette idée de paysage culturel, en effet elle semble réunir les gens, tous s’accordent à lui trouver cette magie, soit pour sa beauté comme on peut le voir chez Baudelaire ou Rembrandt, soit pour cette vie louée par Brel. Le port d’Amsterdam a cet aspect, on y sent, on y ressent une ambiance passée, une beauté toujous présente au gré des canaux... Ainsi les critiques s’accordent tous à dire que Charles Baudelaire à écrit l’ « Invitation au Voyage » pour Amsterdam (voir à côté). En outre, la chanson de Brel que nous pouvons tous fredonner raconte, quant à elle, la vie des marins, qui chantent et boivent, pissent et boivent encore, il nous ramène à cette Amsterdam qui n’existe plus vraiment, celle où les bateaux du monde entier s’arrêtaient pour la nuit, où tous les marins ont posé le pied une fois, cette Amsterdam fourmillante où l’activité reignait sans cesse. Cette chanson est même devenue internationale lorsque David Bowie en a fait une version anglaise. Les artistes nous décrivent et retracent pour nous l’histoire de cette ville et son port, lui offrant ainsi la postérité et la patrimonialisant, car plus qu’une simple vie, elle est le symbole d’une histoire, d’une période de découvertes et de commerce international où les marins permettaient à l’économie de se développer, une ville dont la beauté passée louée par Baudelaire peut encore être vue aujourd’hui car les canaux décrits sont toujours à leur place. Amsterdam fut aussi le cadre de vie d’un artiste mondialement reconnu qui y vécut et y fut inspiré, Rembrandt, ainsi peut on trouver un Musée à son nom, mais aussi des statues ou encore des hôtels. Si tant d’artistes y ont vécut, l’ont chanté, mis en poésie ou peint, c’est que cette ville à ce quelque chose d’éternel qui marquent tous ceux qui l’a parcourent. Son paysage si spécifique, original, tous ont voulut le figer par des textes afin qu’ils puissent témoigner de cette beuaté et de cette histoire, une sorte de patrimonialisation par l’art. Amsterdam est un paysage culturel, c’est ainsi qu’elle est décrite à travers nos exemples mêlant la beauté des canaux au travail des hommes.
3- Le port d’Amsterdam aux origines des libertés actuelles Elle fut la première ville ou les gens de toutes religions purent se réfugier quand partout ailleurs sévissaient les guerres de religion, dès cette époque Amsterdam fut considérée comme ville symbole de liberté. Aujourd’hui si Amsterdam est connu de tous, c’est sans doute aussi parce qu’elle autorise la prise de drogue douce comme la Marijuana, ainsi des licences spéciales sont délivrées aux « haschich bars » ou « Coffee shop » leur permettant la vente de cannabis. Cependant ce phénomène ne peut être séparé de l’histoire du port d’Amsterdam, elle est en même une des conséquences, en effet Amsterdam drainait des bateaux revenant de tous les continents et les marins, longtemps avant les touristes, aimaient à ramener ces substances pour se détendre sur la terre ferme. La vente libre des drogues douces et indissociable du port, elle en est le patrimoine immatériel à la façon des poèmes ou chansons évoquées précédemment, cette politique fait partie du paysage culturel d’Amsterdam. En outre, le Quartier Rouge est, lui aussi, très visité, on y trouve de très nombreuses vitrines dans lesquelles s’exhibent les prostituées. L’origine de ce phénomène peut aussi être trouvé dans l’histoire du port, Brel l’a chanté, Amsterdam était sans doute la ville où l’on comptait le plus de prostituées, lorsque son port était tant fréquenté, on y trouvait, en effet plusieurs prostituées par marin, c’est pourquoi elles font encore aujourd’hui partie, à part entière, du paysage culturel. Que l’on soit contre ou pour n’est pas ici la question car il est indéniable que les drogues douces et les prostituées font partie des traditions développées avec l’évolution du port, un patrimoine immatériel bel et bien présent. Ces deux aspects de la ville actuelle d’Amsterdam ne peuvent être passés sous silence, ils attirent un certain tourisme et sont partie intégrante du paysage culturel de cette capitale. 4- Vers le développement durable Avec l’augmentation des contraintes spatiales et environnementales, la nécessité de mettre en place une stratégie de développement durable s’impose. Le Port d’Amsterdam n’envisage pas de croissance économique qui ne garantisse pas la préservation de l’environnement. Le secteur de Westpoort est la seule zone industrielle de la région qui accueille les industries polluantes (nuisances sonores et olfactives, poussières). Il regroupe non seulement les activités portuaires mais aussi les activités urbaines dérangeantes. Les centrales électriques, les réseaux d’égout et les usines de traitement des déchets sont actuellement transférés dans cette zone. Le secteur abrite également des éoliennes. Près de 25 éoliennes y ont été installées, et 15 autres sont prévues, alimentant quelque 50 000 foyers. La durabilité constitue une dimension importante du développement du Port d’Amsterdam qui ne peut se concevoir sans la prise en compte de l’environnement urbain et naturel. Le port est entouré par les villes d’Amsterdam et de Zaanstad et par des secteurs dédiés aux loisirs. La pression pour la construction de nouveaux secteurs résidentiels est forte et il est nécessaire de trouver des solutions qui concilient aménagements portuaire et urbain. La construction et l’entretien de l’infrastructure mais aussi la gestion écologique doivent s’inscrire dans la durabilité.
quartier rouge
Amsterdam Jacques Brel
Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui chantent Les rêves qui les hantent Au large d’Amsterdam Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui meurent Pleins de bière et de drames Aux premières lueurs Mais dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui naissent Dans la chaleur épaisse Des langueurs océanes Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui mangent Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants Ils vous montrent des dents A croquer la fortune A décroisser la Lune A bouffer des haubans Et ça sent la morue Jusque dans le coeur des frites Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus Puis se lèvent en riant Dans un bruit de tempête Referment leur braguette Et sortent en rotant ...
... Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui dansent En se frottant la panse Sur la panse des femmes Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils crachés Dans le son déchiré D’un accordéon rance Ils se tordent le cou Pour mieux s’entendre rire Jusqu’à ce que tout à coup L’accordéon expire Alors le geste grave Alors le regard fière Ils ramènent leur batave Jusqu’en pleine lumière Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui boivent Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore Ils boivent à la santé Des putains d’Amsterdam De Hambourg et d’ailleurs Enfin ils boivent aux dames Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les étoiles Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidèles Dans le port d’Amsterdam Dans le port d’Amsterdam
Jacques Brel Dans le Port d’Amsterdam
Le Port d’Amsterdam a élaboré une politique pour que cette vision se traduise par des projets qui abordent le manque d’espace, la gestion du parc, le trafic et le transport, les matériaux, l’énergie et l’eau. L’une des principales priorités de la politique environnementale adoptée consiste à gérer l’espace portuaire disponible avec le maximum de précautions. En outre, l’autorité portuaire encourage les usagers du port à appliquer l’ensemble des règlements pertinents tout en garantissant que la qualité du sol, de l’eau et des fonds marins n’est pas en danger. Cet intérêt envers le développement durable se manifeste également à travers la participation du port dans plusieurs projets environnementaux, par exemple le projet Ecoports. Dans le cadre d’une initiative majeure conduite en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable, EcoPorts a débouché sur la mise au point de normes visant à encourager les meilleures pratiques pour la gestion de l’environnement portuaire de même que sur l’instauration du Port Environmental Review System (PERS). CONCLUSION L’histoire du port d’Amsterdam commence au XIIIe siècle lorsque des pêcheurs s’y établissent, trois siècles plus tard, la ville connaît son âge d’or, les bâteaux y affluent de tous les continents, Amsterdam grandit, s’enrichit et se voit dans l’obligation de creuser de nouveaux canaux afin d’ouvrir de nouvelles voies vers les mers et océans. Aujourd’hui le port est toujours en fonctionnement mais son industrie n’est plus la même, on ne construit plus de bateaux mais l’on tient à conserver ces monuments, symboles de l’histoire de la capitale des Pays Bas, ainsi les architectes rivalisent d’originalité et d’ingéniosité pour créer à la façon de Renzo Piano des bâtiments contemporains aux allures de paquebot ayant trop navigué, d’autres architectes reprennent des friches pour en faire des bureaux tout en conservant des aspects constructifs d’origine, il s’agit en effet de réhabiliter pour mieux conserver les témoins de l’évolution du port d’Amsterdam, la création contemporaine investit ces lieux désertés jusque là, les docks revivent et inspirent les jeunes créateurs. Ils ne sont pas les seuls pour qui Amsterdam et son port deviennent de réelles muses, en effet Baudelaire avait loué dès le XIXe siècle la Venise du Nord dans son célèbre poème « L’invitation au voyage », il y clame la beauté, le calme, le luxe et la volupté de cette ville où les canaux perdent les promeneurs au gré de leurs rives, un autre chantera plus tard les bars et les prostitués fréquentés par les centaines de marins se croisant à Amsterdam... Le port d’Amsterdam est un véritable Patrimoine industriel, diverses industries se sont en effet développées autour du port cependant on peut véritablement parler aujourd’hui de paysage culturel, les hommes tentent de préserver les traces de l’histoire industrielle du port, elle est visible à travers la construction contemporaine, devient source d’inspiration pour les artistes. Amsterdam n’était à l’origine qu’un village de pêcheurs, les hommes l’ont façonné, ont tenté de maitriser l’eau, ont créée de nouvelles terres et ont surtout voulut conserver et valoriser les traces de chacune de leurs actions, celles qui ont fait de leur ville le carrefour du monde à une certaine époque. Les artistes contemporains, à leur tour, patrimonialisent à leur façon ces vestiges industriels comme l’avaient fait auparavant
Baudelaire ou Brel. L’époque où des centaines de marins se croisaient dans les bars est révolue mais Amsterdam a su conservé cette tolérance inhérente aux hommes du voyage, toutes les nationalités s’y croisent encore au gré des « coffee shop » où l’on peut fumer librement ce que des marins ramenèrent longtemps auparavant, au gré aussi du quartier rouge où les prostituées qui accueillaient jadis les marins de tous port, s’affichent derrière des kilomètres de vitrines. Mais loin de ces « dérives » le port d’Amsterdam sait aussi et encore évoluer avec son temps en tentant d’adopter une politique écologique et une réelle stratégie de développement durable. porte d’amsterdam 1690
sources et bibliographie ARTICLES AIVP. Port of Amsterdam ; Stadhaven Minerva. 2007. Disponible au http://www.aivp.org/article1867. html BROWN, Robert W. Amsterdam in the Seventeenth Century. University of North Carolina at Pembroke, 2003. Disponible au http://www.uncp.edu/home/rwb/index.html SCHAMA, Simon. The embarrassment of riches. An interpretation of Dutch culture in the Golden Age, 1987. SCULL, Theodore W. Holland’s maritime heritage: Dutch ports reflect centuries of seafaring traditions. 2002. Disponible au http://findarticles.com/p/articles/mi_m0FCP/is_3_24/ai_94223333/pg_1 WESTERDAHL, Christer. The Maritime Cultural Landscape. Inst of Archaeology and Ethnology - University of Copenhagen,1998. Disponible au http://www.abc.se/~m10354/publ/cult-land.htm WEBSITES ART-ON-A-BOX. Disponible au http://www.art-on-a-box.com/ I AMSTERDAM. Disponible au http://www.iamsterdam.com/ ING REAL STATE. Kraanspoor office development. Disponible au http://www.ingrealestate.com/en/ about_us/awards_memberships/2008_Kraanspoor_awards.jsp MVRDV. Silodam Project. Disponible au http://www.mvrdv.nl/_v2/projects/028_silodam/index.html NEMO. Disponible au http://www.e-nemo.nl/en/?id=5&s=74&d=425 PORT OF AMSTERDAM. Disponible au http://www.portofamsterdam.nl/ THE NETHERLANDS MARITIME MUSEUM. Disponible au www.scheepvaartmuseum.nl
vue aérienne des cannaux
le port aujourd’hui
IMAGES FLICKR. Disponible au http://www.flickr.com/ MARITIEM DIGITAAL. Collection Search system Maritime Museums. Disponible au http://www. maritiemdigitaal.nl/default.aspx dans le port d’Amsterdam