Archives d'un photographe jacques pérez les juifs de djerba

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Bresson, Robert Doisneau, Edouard Boubat, Marc Riboud, Izis, avec lesquels il partagera « la Joie de Photographier » dans une mémorable rétrospective organisée par la « Maison Européenne de la Photogrphie ». De Lisbonne à Paris, du Japon à l’Allemagne, nombreuses seront les rencontres, les rêves et les ambitions d’un parcours exemplaire dont témoignent ses collections acquises par des institutions aussi prestigieuses que l’UNESCO, la Fondation Aga Khan, la Bibliothèque Nationale de France, l’Institut du Monde Arabe, la Maison européenne de la Photographie ou le Ministère Tunisien de la Culture. Prix National de la Culture de la République Tunisienne, Jacques Pérez a été le commissaire pour la photographie de la Saison Tunisienne en France en 1994. Ses nombreux ouvrages, expositions et productions audiovisuelles ont pour thème les lumières de Tunisie, ses chemins dérobés, les venelles de Sidi Bou Saïd, les dorures du Théâtre de la Ville, les enfants de la Médina, ou les splendeurs de Carthage. Parmi ses deniers travaux, une exposition, « Tunisie, vue de mer », a retenu l’attention du public de l’Exposition Mondiale de Lisbonne en 1998. Il faut savoir visiter les photographies de Jacques Pérez. Images pleines de tendresse et de surprises, cortège de signes et de visions, elles célèbrent la Tunisie qui s’offre encore et toujours au regard de l’un de ses enfants.

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P H O T O G R A P H E

JACQUES PEREZ Les Juifs de Djerba

Du Maghreb avant la prise d’Alger (1969) aux Fables de la mémoire. La glorieuse bataille des Trois Rois (1992), Lucettes Valensi est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont profondément renouvelé l’histoire du Maghreb et sont traduits dans plusieurs langues. Historienne, elle a enseigné en Tunisie, aux Etats-Unis et en France, conduit et dirigé de multiples recherches sur le Monde arabe et musulman. Elle est Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Grand spécialiste de l’histoire de l’Islam médiéval, Abraham L. Udovitch est l’auteur d’un ouvrage devenu classique, Partnership and Profit in Medieval Islam. Il a publié, avec Lucette Valensi et Jacques Pérez, Juifs en Terre d’Islam. Les

JACQUES PEREZ

Photo Philippe Vermés

Avec Les Juifs de Djerba, nous ouvrons notre collection Patrimoine aux archives d’un grand photographe. A l’origine de ce livre, il y a eu la rencontre avec Jacques Pérez. A travers l’artiste s’est révélé l’homme ; des liens d’amitié se sont tissés…. Puis il y a eu cette série de photos consacrée à la communauté juive de Djerba. Par la dimension esthétique des photographies et par la force de leur témoignage sur un des visages de la Tunisie plurielle, il allait de soi que cette série s’inscrive dans notre collection consacrée aux identités tunisiennes, aux faits de vie et de mémoire. Au témoignage des images s’est ajouté celui des textes. Leurs auteurs, Lucette Valensi et Avram L. Udovitch y retracent les travaux et les jours d’un microscosme humain ayant traversé les siècles sans perdre son identité. Leurs descriptions minutieuses, alliées à la richesse des images, font de l’ouvrage “ Les Juifs de Djerba “ un précieux document et un livre d’émotion. L’Editeur

Comme le souligne Max-Pol Fouchet, si Jacques Pérez nous montre des humains, c’est aussi l’empreinte de ce passage, sa perpétuation qu’il parvient à nous restituer. Né le 26 octobre 1932 dans la Médina de Tunis, Jacques Pérez est très tôt tenté par la poésie – ses œuvres auront la bénédiction de Jean Cocteau – puis initié à la magie de l’image. Sa passion pour le cinéma, ses clichés capturés dès l’âge de quinze ans, la profonde humanité de son regard traceront les balises d’une voie originale dont il ne se départira pas. Photographe essentiel de la Médina de Tunis, il constituera au fil des années une véritable collection d’images incontournables, devenues autant de références de ce que le temps n’a pas emporté. Au cours de longues pérégrinations, Jacques Pérez capturera aussi la splendeur et l’éclat de la Tunisie profonde dont il ne cessera de suivre les détails de l’histoire, les chemins secrets de la géographie jusqu’à ce que ses photographies retrouvent inéluctablement le territoire des œuvres d’art qu’un pays annexe doucement à sa culture selon la belle formule de Frédéric Mitterrand. La carrière internationale de Jacques Pérez le mènera à côtoyer les plus grands : Man Ray ou Lartigue dont il réalisera des portraits surprenants, Henri Cartier-

Les Juifs de Djerba

A R C H I V E S

communautés de Jerba (1984). De l’Université de Princeton (USA) où il occupe la chaire de Civilisation juive au Moyen Orient, il a coordonné de nombreuse publications consacrées au Monde musulman. (The Islamic Middle East, 700-1900, 1981 . Jews among Arabs, avec M.R. Cohen, 1989) et dirige la revue Studia Islmica en collaboration avec A. Turki.

Textes de Lucette Valensi & Avraham L. Udovitch

SIMPACT EDITIONS


UN DEVOIR DE MÉMOIRE Jacques Pérez revient sur les Juifs de Djerba que ce bel album fait entrer pour toujours dans la légende: les quelques centaines d’entre eux qui se trouvent encore sur place expriment ce sentiment de tristesse qui s’empare aussi des témoins qui reviennent sur les lieux et qui restent à l’instar de notre grand photographe tunisien pour toujours inconsolables. Ici il ne s’agit pas simplement de nostalgie, ni d’un quelconque sentiment communautaire de type particulariste. Comme nous l’a déjà rappelé Lucette Valensi dans des ouvrages qui font référence, c’est la disparition d’une ancienne culture intégrée au monde tolérant de l’Islam tunisien que l’on regrette.

A la différence de l’Europe Centrale ou Orientale de la fin du XIXème siècle et des premières années du XXème siècle, les Juifs ne vivaient pas dans des ghettos coupés du reste de la population: à Djerba comme dans d’autres lieux du territoire tunisien, ils faisaient partie du tissu social, ils vivaient au même rythme que les Musulmans et les Chrétiens dans un permanent échange convivial.

En arabe, on dit souvent «li fet met», c’est-à-dire «le passé est mort»: Jacques Pérez s’est insurgé contre cette fatalité et sa création artistique ressuscite pour le bonheur de tous ceux qui ne l’ont pas connue, cette belle réalité d’autrefois.

Cette démarche contribue à enrichir la mémoire collective d’images que l’oubli aurait pu effacer: c’était ne pas compter sur la vigilance, le talent, et l’acharnement de Jacques Pérez et d’une poignée d’éditeurs et de jeunes hommes de bonne volonté qui l’entourent, un soutien moral et matériel qui accompagne cet album jusqu’à la place prépondérante qu’il occupe aujourd’hui dans «la collection Patrimoine».

Henry CHAPIER

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Regard d始锚tres patients qui n始ont jamais tenu la t锚te haute

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Au coeur de la fĂŞte

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Un lieu de recueillement

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"J始entends la voix de mon bien-aim茅! ... Le voici qui vient!", LE CANTIQUE DES CANTIQUES, 2, 8.

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Epicier, Hara KĂŠbira 110



Bresson, Robert Doisneau, Edouard Boubat, Marc Riboud, Izis, avec lesquels il partagera « la Joie de Photographier » dans une mémorable rétrospective organisée par la « Maison Européenne de la Photogrphie ». De Lisbonne à Paris, du Japon à l’Allemagne, nombreuses seront les rencontres, les rêves et les ambitions d’un parcours exemplaire dont témoignent ses collections acquises par des institutions aussi prestigieuses que l’UNESCO, la Fondation Aga Khan, la Bibliothèque Nationale de France, l’Institut du Monde Arabe, la Maison européenne de la Photographie ou le Ministère Tunisien de la Culture. Prix National de la Culture de la République Tunisienne, Jacques Pérez a été le commissaire pour la photographie de la Saison Tunisienne en France en 1994. Ses nombreux ouvrages, expositions et productions audiovisuelles ont pour thème les lumières de Tunisie, ses chemins dérobés, les venelles de Sidi Bou Saïd, les dorures du Théâtre de la Ville, les enfants de la Médina, ou les splendeurs de Carthage. Parmi ses deniers travaux, une exposition, « Tunisie, vue de mer », a retenu l’attention du public de l’Exposition Mondiale de Lisbonne en 1998. Il faut savoir visiter les photographies de Jacques Pérez. Images pleines de tendresse et de surprises, cortège de signes et de visions, elles célèbrent la Tunisie qui s’offre encore et toujours au regard de l’un de ses enfants.

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P H O T O G R A P H E

JACQUES PEREZ Les Juifs de Djerba

Du Maghreb avant la prise d’Alger (1969) aux Fables de la mémoire. La glorieuse bataille des Trois Rois (1992), Lucettes Valensi est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont profondément renouvelé l’histoire du Maghreb et sont traduits dans plusieurs langues. Historienne, elle a enseigné en Tunisie, aux Etats-Unis et en France, conduit et dirigé de multiples recherches sur le Monde arabe et musulman. Elle est Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Grand spécialiste de l’histoire de l’Islam médiéval, Abraham L. Udovitch est l’auteur d’un ouvrage devenu classique, Partnership and Profit in Medieval Islam. Il a publié, avec Lucette Valensi et Jacques Pérez, Juifs en Terre d’Islam. Les

JACQUES PEREZ

Photo Philippe Vermés

Avec Les Juifs de Djerba, nous ouvrons notre collection Patrimoine aux archives d’un grand photographe. A l’origine de ce livre, il y a eu la rencontre avec Jacques Pérez. A travers l’artiste s’est révélé l’homme ; des liens d’amitié se sont tissés…. Puis il y a eu cette série de photos consacrée à la communauté juive de Djerba. Par la dimension esthétique des photographies et par la force de leur témoignage sur un des visages de la Tunisie plurielle, il allait de soi que cette série s’inscrive dans notre collection consacrée aux identités tunisiennes, aux faits de vie et de mémoire. Au témoignage des images s’est ajouté celui des textes. Leurs auteurs, Lucette Valensi et Avram L. Udovitch y retracent les travaux et les jours d’un microscosme humain ayant traversé les siècles sans perdre son identité. Leurs descriptions minutieuses, alliées à la richesse des images, font de l’ouvrage “ Les Juifs de Djerba “ un précieux document et un livre d’émotion. L’Editeur

Comme le souligne Max-Pol Fouchet, si Jacques Pérez nous montre des humains, c’est aussi l’empreinte de ce passage, sa perpétuation qu’il parvient à nous restituer. Né le 26 octobre 1932 dans la Médina de Tunis, Jacques Pérez est très tôt tenté par la poésie – ses œuvres auront la bénédiction de Jean Cocteau – puis initié à la magie de l’image. Sa passion pour le cinéma, ses clichés capturés dès l’âge de quinze ans, la profonde humanité de son regard traceront les balises d’une voie originale dont il ne se départira pas. Photographe essentiel de la Médina de Tunis, il constituera au fil des années une véritable collection d’images incontournables, devenues autant de références de ce que le temps n’a pas emporté. Au cours de longues pérégrinations, Jacques Pérez capturera aussi la splendeur et l’éclat de la Tunisie profonde dont il ne cessera de suivre les détails de l’histoire, les chemins secrets de la géographie jusqu’à ce que ses photographies retrouvent inéluctablement le territoire des œuvres d’art qu’un pays annexe doucement à sa culture selon la belle formule de Frédéric Mitterrand. La carrière internationale de Jacques Pérez le mènera à côtoyer les plus grands : Man Ray ou Lartigue dont il réalisera des portraits surprenants, Henri Cartier-

Les Juifs de Djerba

A R C H I V E S

communautés de Jerba (1984). De l’Université de Princeton (USA) où il occupe la chaire de Civilisation juive au Moyen Orient, il a coordonné de nombreuse publications consacrées au Monde musulman. (The Islamic Middle East, 700-1900, 1981 . Jews among Arabs, avec M.R. Cohen, 1989) et dirige la revue Studia Islmica en collaboration avec A. Turki.

Textes de Lucette Valensi & Avraham L. Udovitch

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