23 minute read

LA VIE ARTISTIQUE

Next Article
LA VIE LYONNAISE

LA VIE LYONNAISE

Anne-Françoise et Olivier Vezin (Gufram)

Maître Cécile Conan, commissaire-priseur, Elisabeth Weiderpass, directrice du centre de recherche international contre les cancers, Marion Sansavini (Arrivetz) et Sophie Merigot, déléguée générale de la fondation Hospices civils de Lyon

Deux spécimens signés de la Fondation Andy Warhol CACTUS ENCHÈRES CHEZ ARRIVETZ

Irina Aupetit Ionesco, Manon Valaire, Perrine Duc et Emilie Charon (Arrivetz)

Romain Gaden (Mediprom) et Estelle Longerey (Rocstone) Elisabeth et Christophe Keusseyan (Artdenteck)

C’est à une vente aux enchères rarissime qu’une cinquantaine de Lyonnais ont participé dans le show-room Arrivetz de Lyon.

Texte : Marco Polisson - Photos © Saby Maviel

Rarissime car seuls deux lots étaient proposés aux acheteurs. Deux objets emblématiques du design. En l’occurrence deux cactus sculptés à la main, édités par la société d’édition Gufram et signés de la Fondation Andy Warhol. Ils n’ont été fabriqués qu’à 198 exemplaires – dont 20 pour le marché français. Lyon a donc eu les honneurs de deux d’entre eux lors de cette avant-première. Rarissime car le produit de la vente ne va pas arrondir les caisses d’Arrivetz, mais soutenir deux institutions en première ligne pour la cause des enfants, sujet qui tient particulièrement à cœur Marion et Julie Sansavini, instigatrices de l’opération. Il s’agit là du CIRC (Centre de recherche international contre le cancer), et, via la Fondation HCL (hospices civils de Lyon), de trois hôpitaux pédiatriques de la région. Animées par Maître Cécile Conan, les enchères ont débuté avec le cactus bleu (numéro 4 sur 99) mis à pris 5 000 euros et adjugé 16 000 euros, en faveur du CIRC. Ce qui a permis de chauffer la salle et d’engager la vente du cactus rose (n°4 sur 99) qui a trouvé preneur après une belle bataille d’enchères pour la somme de 21 000 euros dévolue à la Fondation HCL.

Richard Sansavini (Arrivetz), Pascale Rabouin (EBS Diffusion) et Bernard Abbou (Aviva)

Marion Sansavini (Arrivetz) entourée de Thierry Beaumont et Ludovic Finet (Beaumont & Finet)

Alexis Berthelot (Agora Construction) et Bernard Abbou (Aviva), les heureux acquéreurs des deux cactus

La brigade de La Mère Brazier et ses patrons rassemblés pour une photo historique le 14 juin 2022

MÈRE BRAZIER

Sa nouvelle vie selon saints Mathieu

Exclusif. Aux fourneaux de La Mère Brazier depuis 2008, Mathieu Viannay vient de céder à Matthieu Gufflet la majorité de son groupe dédié aux plaisirs de la table. Une nouvelle vie pour le chef deux étoiles qui n’entend pas pour autant déserter les cuisines de la rue Royale.

Texte : Pascal Auclair - Photos © Saby Maviel et Jean-Luc Mège

Elle court, elle court, la rumeur… Depuis des mois, le microcosme gastronomique lyonnais bruisse de potins et autres brèves de comptoirs : La Mère Brazier est une nouvelle fois orpheline, Mathieu Viannay a vendu. Tel le furet du bois mesdames, on l’avait vu passer par ici, il était repassé par là. De quoi faire sourire le chef aux deux étoiles dans son repère gourmand du 1er arrondissement. Jusqu’à ce qu’il se décide à livrer à Lyon People la vérité. La seule. La vraie. Celle qui mettrait un terme à toutes les supputations et balivernes. Rendez-vous est pris rue Royale, dans le petit salon feutré d’angle, au premier étage du mythique établissement. C’est dans cet environnement familier, à l’abri des regards, que Mathieu Viannay se décide enfin à passer à table. « J’ai cédé la majorité de mes participations au capital de la Mère Brazier et des Epiceries-Comptoirs. La cession a été signée le 17 mai dernier au matin », lance d’emblée le chef, avant de se tourner vers son nouvel actionnaire majoritaire, Matthieu Gufflet. Une prise de contrôle conclue en quelques mois, fruit d’un heureux hasard. « Quelques jours avant le SIRHA, en septembre, l’une de mes cousines a souhaité me rencontrer pour me vanter les produits de VIF Systems, société spécialisée dans les herbes aromatiques cultivées par luminothérapie. Matthieu, président de l’entreprise, était présent... ».

DES VALEURS PARTAGÉES

La première rencontre entre les deux hommes a toutefois eu lieu la veille, derrière les vénérables murs de la Mère Brazier. « Cela faisait des années que je rêvais de tester la cuisine de Mathieu Viannay. Mais c’était toujours complet », sourit Matthieu Gufflet qui n’a pas fait le déplacement pour rien. « J’ai pris le grand menu dégustation arrosé d’un excellent Chenin Blanc accompagné de mon fils ainé et d’un de mes associés Lyonnais. Je suis reparti à 1h30 du matin ! ». Le lendemain, la deuxième entrevue, plus informelle, jette les fondations d’une future collaboration. Car entre Mathieu et Matthieu, le courant passe immédiatement. « J’ai expliqué que j’étais en réflexion pour m’adosser à un investisseur, à la fois pour me ménager du temps et accélérer le développement de mon groupe », confie Mathieu Viannay. L’entrepreneur n’est évidemment pas insensible au discours du chef, d’autant qu’ils se découvrent de nombreux points de convergence. « Ça a vite matché entre nous car on partage les mêmes valeurs. Malgré sa notoriété, Mathieu Viannay fait preuve d’une grande discrétion. Il n’est pas show-off et cette humilité est en phase avec mon caractère. On partage aussi une passion commune pour le vin et nos parcours professionnels sont liés à des histoires de

famille ». Les deux Mat(t)hieu, voisins dans leur repaire du Cap Ferret, se découvrent même au fil de la discussion un autre motif de rapprochement... ecclésiastique. Henri Gufflet, grand-oncle de Matthieu Gufflet, évêque de Limoges dans les années 70, se révèle avoir été le meilleur ami du grandpère de Mathieu Viannay. Alléluia !! De quoi bénir la future alliance qui prend forme dans le courant de l’automne. « Au début, on était plutôt sur un partenariat ». L’idée d’un rapprochement capitalistique prend forme en décembre, avant de se concrétiser en lettre d’intention en janvier. Jusqu’à la finalisation du projet courant mai.

TABLIER DE CUISINIER ET COSTUME D’AMBASSADEUR

Au terme de ce processus de rapprochement, Matthieu Gufflet prend la majorité au sein du groupe La Mère Brazier, structure qui réunit le restaurant de la rue Royale et les épiceries-comptoirs de Vaise et Lyon 6e . Le président-fondateur du groupe EPSA a également racheté la participation d’Olivier Ginon, président de GL events, rentré au capital de la Mère Brazier en 2012. « Je lui serai toujours reconnaissant d’avoir cru en mon projet et reste un inconditionnel de l’Homme et de ses valeurs. Bien évidemment, je continuerai à travailler avec lui sur ses projets gastronomiques » assure Mathieu Viannay. Le meilleur ouvrier de France (MOF 2004) conserve la cogérance tout en enfilant le costume d’ambassadeur du groupe. « C’était le bon moment, assure le chef lyonnais. Je voulais ouvrir la Mère Brazier sur l’avenir et donner des perspectives à mes équipes. Désormais, avec de multiples synergies dans le domaine du vin, du service, de la pâtisserie, de la R&D, ils ont trouvé de nouvelles sources de motivation. C’est important en termes de management ». Par ailleurs, le contexte familial et l’impact de la pandémie n’ont pas été sans incidences sur la décision du chef lyonnais. « C’est vrai qu’il y a un avant et un après Covid. La crise sanitaire m’a fait prendre conscience de certaines choses. Une sorte de révélateur. Le rapprochement avec Matthieu Gufflet n’aurait peut-être pas eu lieu deux ans auparavant. Je me suis découvert de nouvelles aspirations. L’annonce de la grossesse de ma compagne a aussi changé ma vision de la vie... ».

« RUE ROYALE, RIEN NE VA CHANGER... »

Parmi les perspectives du nouveau propriétaire, la duplication du concept d’épicerie-comptoir Mère Brazier, élaboré avec l’ami de longue date de Mathieu Viannay, Gilles Demange qui continuera à donner ses conseils avisés. Une première implantation est déjà en cours au cœur du village de Sauternes, haut-lieu du vignoble bordelais. D’autres échoppes du même acabit devraient fleurir dans les années à venir à Paris, dans les aéroports puis à l’étranger. Reste à savoir quel sera le rôle exact du chef lyonnais dans ce développement tous azimuts. Une question cruciale taraude notamment tous les habitués de la rue Royale et autres amis de Mathieu Viannay. Le chef deux étoiles vat-il déserter son fief du 1er arrondissement pour sillonner les routes de France et de Navarre ? « Non, rassurez-vous, je serai toujours la majorité de mon temps à Lyon aux fourneaux de la Mère Brazier et dans les épiceries-comptoirs de Vaise et du cours Franklin-Roosevelt ». Le reste du temps, il le partagera entre son rôle d’ambassadeur du groupe et le développement de Terres de Natures, la marque hôtelière de la holding de Matthieu Gufflet, dans laquelle ses collaborateurs Denis Verneau (MOF sommelier), Stéphane Da Costa (directeur de salle) et Olivier Reverdy (chef exécutif de la Mère Brazier) auront des rôles à jouer. « Rien ne va changer car je serai toujours à Lyon au moins quatre jours par semaine, insiste le chef. Pour mes équipes comme pour les clients, ce sera le statu quo. Mais pour moi, ce sera important car j’ai besoin de projets, de perspectives, d’être en permanence sur le qui-vive, pour me donner l’inspiration en cuisine ». Des propos de nature à rassurer les épicuriens. Reste à savoir si cette union de raison, fruit d’une idylle éclair, saura résister à l’usure du temps et se transformer en mariage d’amour. Si tel est le cas, cette prise de participation majoritaire, rapprochement à la fois capitalistique et de compétences, pourrait déboucher à terme sur une participation croisée. C’est du moins le vœu de Mathieu Viannay, loin d’être rassasié et toujours animé par le même feu sacré à l’aube de son 55e anniversaire.

Mathieu Viannay et Gilles Demange à l’épicerie-comptoir Mère Brazier

Mathieu Gufflet, le nouvel actionnaire de La Mère Brazier dans ses salons le 14 juin dernier

MATTHIEU GUFFLET

La cinquantaine rugissante

Dans le Top 500 des plus grosses fortunes de France, Matthieu Gufflet s’est offert le fleuron de la gastronomie lyonnaise pour franchir le cap de la cinquantaine. Une prise exquise pour le nouvel actionnaire majoritaire de la Mère Brazier, désormais à la tête d’un petit groupe dans l’hôtellerie, la restauration et la viticulture.

Texte : Pascal Auclair - Photos © Saby Maviel et Jean-Luc Mège

L’œil aussi vif que l’esprit, le repreneur de la Mère Brazier est un coureur de fond. À tous les sens du terme. Adepte des disciplines de longue haleine, à l’instar du marathon et du trail, l’ancien tennisman de haut niveau (classé 3/6) a vite compris que la réussite exigeait du souffle, de la persévérance et un brin d’audace. En toute discrétion, et en l’espace de vingt ans, ce fils d’un entrepreneur dans les entrepôts frigorifiques et d’une mère agent immobilier s’est ainsi invité depuis 2019 dans le cercle fermé des 500 plus grosses fortunes françaises. Une ascension fulgurante pour ce père de cinq enfants — âgés de 4 à 22 ans — à la tête d’un groupe présent dans 35 pays et employant 1 700 salariés.

Le vin, sa passion... À l’origine de

cette success-story à la Bordelaise, la passion du vin qu’il cultive depuis l’âge de dix-sept ans. Un master achat en poche, le diplômé de l’école de commerce de Bordeaux commence sa carrière professionnelle au sein des Laboratoires Fournier, à Dijon. « C’est là que j’ai découvert les grands Bourgogne », sourit Matthieu Gufflet, qui sera initié durant trois ans aux subtilités du terroir bourguignon avant de se lancer dans la grande aventure entrepreneuriale. En 2001, du haut de ses vingt-neuf printemps, il crée le groupe EPSA, spécialisé dans l’optimisation des achats. Bonne pioche. Les affaires sont prospères. Six ans plus tard, il cède une partie du capital de la société pour faire main basse sur le château de Callac, un vignoble de quarante hectares en Graves.

À Lyon depuis 2011. Parallèlement,

Matthieu Gufflet développe son groupe en misant sur un marché de niche. « On est devenu le leader mondial de la performance opérationnelle durable en entreprise », explique le décideur bordelais. Parmi les 4 000 clients d’EPSA, beaucoup de PMEETI, de grandes administrations mais aussi quelques cadors du CAC 40. Pour financer ce développement, l’homme d’affaires fait entrer trois fonds d’investissement dans le tour de table. Mais il conserve 58% du capital d’une holding pesant 800 millions d’euros de chiffres d’affaires annuel, dont 50% à l’international. À Lyon, Matthieu Gufflet n’arrive pas en terre inconnue puisqu’il a ouvert dès 2011 un bureau dans la presqu’île, rue d’Algérie. Au terme d’une série d’acquisitions, l’entité rhodanienne n’a cessé de croître pour regrouper aujourd’hui 300 collaborateurs sur deux sites, rue de Bonnel (Lyon 3e) et à Perrache.

TERRES DE NATURES, LA VIE DE CHÂTEAUX

Malgré cette réussite professionnelle, le marathonien en garde sous la semelle. Au point de se lancer dans un nouveau défi, la création de Terres de Natures, en 2019. « Avec mon épouse, passionnée par l’hôtellerie, nous voulions créer quelque chose de pérenne, à notre image. Acquérir des lieux à notre goût, uniques, conciliant approche épicurienne et authenticité », explique Matthieu Gufflet. Après le rachat du Château de Callac, le chef d’entreprise girondin fait ainsi son marché aux quatre coins de France. D’abord, dans sa région d’origine, avec la reprise de l’hôtel de la Plage, au Cap Ferret. Puis, en région parisienne, avec l’acquisition du château de la Bûcherie, un hôtel de 40 chambres dans le Val-d’Oise. « C’est notre site vitrine, un domaine magnifique qui regroupe les piliers de Terre de Natures : hébergement, gastronomie et bien-être », souligne Matthieu Gufflet, tout aussi enthousiaste lorsqu’il évoque l’acquisition du château d’Ermenonville, dans l’Oise. Un chef-d’œuvre architectural doté de 55 chambres qui fit le bonheur de Jean-Jacques Rousseau et servit de décor à plusieurs films à succès dont Les Visiteurs, Arlette et Belle-Maman.

DES ALPES AU BEAUJOLAIS

Plus récemment, le fondateur du groupe EPSA a renoué avec sa passion du vin en prenant le contrôle de Château Guiraud, aux côtés de la famille Peugeot. Un premier grand cru classé dont les 103 hectares de vignes s’étendent au cœur de l’appellation Sauternes, à proximité du prestigieux domaine de Château d’Yquem. « L’ambition est de faire de Château Guiraud une référence en matière de viticulture et d’hôtellerie durable avec la création d’un resort de 26 chambres », confie l’homme d’affaires. Avant de jeter son dévolu sur la Mère Brazier, Matthieu Gufflet a déjà pris position en Auvergne-Rhône-Alpes en rachetant en 2020 Les Roches Fleuries, à Cordon, près de Megève. Un chalet quatre étoiles de 25 chambres dont les balcons offrent une vue imprenable sur le Mont-Blanc. Enfin, sa vision d’une viticulture biologique et biodynamique l’a incité à se rapprocher de la comtesse Alexandra de Vazeilles, propriétaire du Château des Bachelards, sur la commune de Fleurie, dans le haut beaujolais. Une pépite monastique — fondée vers l’an 1 100 — dont la production la plus réputée, le Clos des Bachelards, est qualifiée de « Romanée Conti du Beaujolais ». Etape œnotouristique déjà appréciée pour ses dégustations, déjeuners gastronomiques et master class, le Château des Bachelards se dotera bientôt de chambres d’hôtes en phase avec la philosophie de Matthieu Gufflet. En rajoutant Dar Challa, ravissant riad blotti dans la palmeraie de Marrakech, ce sont au total douze structures d’hébergement haut de gamme et huit restaurants qui contribuent désormais à la prospérité de Terres de Natures. À la clé, un chiffre d’affaires annuel de plus de 30 millions d’euros et 300 personnes incluant les 800 000 bouteilles – dont la moitié à l’export – produites par le groupe. « À terme, on vise une vingtaine de sites, essentiellement en Ile-de-France, dans le Sud-Ouest et en Auvergne-Rhône-Alpes, si possible associés à des domaines viticoles en biodynamie », annonce Matthieu Gufflet. Autant de destinations épicuriennes qui bénéficieront de l’expertise de Mathieu Viannay pour briller au firmament de l’art de vivre à la française…

Mathieu Gufflet et Alexandra de Vazeilles au Chateau des Bachelards

JACQUES MARCOUT

Une vie au service du rayonnement de Lyon

« Il n’y a pas de hasard mais de belles rencontres » aimait à affirmer Jacques Marcout pour décrire son parcours par des mots simples et directs. Sa brutale disparition, dans la nuit du 11 au 12 juin, a suscité une vive émotion à Lyon, cette ville dont il connaissait les arcanes depuis les années 80.

Texte : Marco Polisson et EY - Photos © Jean-Luc Mège et Saby Maviel

« Sa vie de fête, c’est ce qui revient le plus souvent dans les conversations autour de Jacques. Dans la fête, ce n’est pas le côté artificiel qu’il aimait. Il aimait la fête pour réunir des gens. »

Pierre Marcout

En effet, immédiatement après ses études universitaires (Sciences po Lyon), il rejoint l’équipe d’André Mure alors adjoint à la culture de Francisque Collomb en 1986. Il travaille auprès de celui qui bénéficie de l’écoute du maire de Lyon. Avec l’arrivée de la municipalité de Michel Noir, son expertise est retenue par André Maréchal, le proviseur du Lycée du Parc occupant le poste d’adjoint au rayonnement international de 1989 à 1995. Là est la grande chance de Jacques Marcout car il va pouvoir exprimer ses qualités dans un secteur encore méconnu entre Rhône et Saône, l’évènementiel avec la préparation de la première édition de ce qui deviendra la fête des Lumières, mais également la mise en place du plan « Lumière » visant à donner à Lyon un renom dépassant les limites de l’Hexagone. Il participe ainsi à l’action de ces Lyonnais audacieux qui, forts du professionnalisme développé dans leur cité, vont imaginer la mise en lumière du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. C’est pendant ce mandat qu’il forge ce qui sera sa ligne de conduite dans son futur métier de communicant : « rêver soi-même pour faire rêver les autres » ! Alors il n’hésite pas en 1996 à changer de vie en créant sa propre société San Marco Organisation, berceau de Prisme Consulting, intervenant dans le domaine de l’évènementiel, alliant temps forts économiques et spectacles artistiques. La réussite arrive dès sa première création avec le son et lumière consacré aux templiers dans le site du château de Septème près de Vienne. Il y dévoile sa passion pour l’Histoire, la recherche d’idées pour comprendre le monde et ses évolutions. Cette démarche sera la sienne tout au long de sa trop courte vie.

PRISME CONSULTING SERA UN LIEU D’AUDACES MAIS EN SACHANT ÉVITER LE PIÈGE DE LA TÉMÉRITÉ.

Jacques Marcout a revendiqué établir des liens de confiance avec tous ses partenaires par l’écoute et la capacité à apporter ses solutions aux attentes exprimées. L’audace se retrouve dans les projets conduits à Dubaï, terre nouvelle d’aventures avec le Shopping Festival et le Dubaï Summer Festival. Avec son frère Pierre, président de Prisme International, il conçoit une offre alliant Europe et Moyen-Orient en 2002. Sa force reste la solidité de son enracinement lyonnais et son activité suit

Avec Marie-Hélène Bailly et Eric Limoncini, sa garde rapprochée chez San Marco Organisation

en parallèle la dynamique que la ville vit au cours des mandats de Gérard Collomb et de la réalité entrepreneuriale de la cité des Gones. Il saura mettre en évidence les parcours et réalisations d’acteurs sportifs et économiques comme OL Group dans l’épopée sportive du club et ses titres de Champion de France ou encore Maïa, Engie, Serfim. Enfin il relève le challenge confié par l’UEFA en 2016 d’animer les 51 rencontres du championnat d’Europe de football sur dix sites différents avec plus de 600 artistes. Son atout est d’allier au professionnalisme de son équipe où arrive Virginie DeciaMathiolon (à qui il cèdera sa société en 2020), son expertise comme « coach » de décideurs. Là se retrouve son sens de l’humain et cette capacité à travailler en synergie pour offrir de nouvelles perspectives à sa clientèle. Ce sens de l’intime explique son virage vers l’hypnothérapie ericksonnienne. Ce passionné s’est mis trop à l’épreuve en 2004 et il découvre cette thérapie basée sur les mots pour se reconstruire. Il en fera sa nouvelle vie professionnelle après avoir publié deux ouvrages consacrés à cette pratique en 2014. Mais l’un des aspects les plus discrets de sa vie est celui de la prise en compte des évolutions de la société. Ses combats au quotidien, sans recherche de la confrontation mais par la persuasion des actes. Il participera pendant des années aux réflexions du club humaniste Dialogues et Démocratie Française. Il affirmera sa volonté de faire reconnaître le mariage pour tous lors de son mariage avec le couturier Michel Penen en 2013 en la mairie du 7ème arrondissement. Il sera également à l’avantgarde de la protection animale et défendra les solutions alternatives à l’alimentation liée à l’élevage, sujet auquel il sensibilise David Kimelfeld, qu’il soutient lors de l’élection métropolitaine de 2020. Un parcours étonnant pour un « homme de com » dont le champ privé fut d’une étonnante diversité en raison de son appétit de découvrir le monde qui l’entourait.

CHANTAL PROUST

“Comment écrire sur Jacques et notre amitié, alors même que je suis encore abasourdie par ton départ. Nous nous sommes rencontrés lors de la première mise en lumière de la gare Saint Paul en 2005 avec Jean-François Zurawick qui venait d’arriver sur le sujet « lumière et moi »... un trio improbable ! Puis peu à peu, nous avons associé l’amitié aux relations professionnelles qui nous unissaient. Nous avons partagé beaucoup d’événements, et bien sûr quelques galères aussi mais nous avions et lui et moi un petit côté Mac Gyver pour les déjouer ! Et Jacques a rencontré Michel pour son premier rendez-vous pendant la fête des lumières devant la gare St Paul et ce fut une belle histoire, un beau mariage en rouge et blanc, une cérémonie en loge juste éblouissante.... Et puis Jacques a quitté petit à petit l’évent pour le développement personnel et l’hypnose et moi j’ai pris ma retraite et ouvert mon cabinet de coaching. Il m’a aidée et conseillée sur certains patients, nous avions alors encore plus de points communs à discuter, échanger, confronter... et puis j’ai quitté Lyon pour un projet de chambre d’hôtes à Venasque et Jacques a démarré une nouvelle activité autour de hypnothérapie pour les enfants près d’Orange et à Sorgues, et lorsqu’il allait à son « cabinet du sud » comme il disait, il venait avec Scarlett passer la soirée avec nous sous la bienveillance du Géant de Provence qui le fascinait... Des photos ensemble, nous n’en avons pas fait, trop heureux de juste nous voir et d’échanger sur nos sujets mais aussi sur la ville de Lyon, les amis communs. Amitié, sincérité, bienveillance, respect, vif défenseur de la cause animale, voilà les mots qui pour moi, caractérisent Jacques, un beau gosse, un homme engagé au sourire spontané avec des valeurs... Jacques, tes éclats de rire et ton énergie résonnent encore dans la maison comme les reflets des rayons du soleil sur l’eau éclaboussent de mille éclats l’intérieur de nos cœurs.”

Posant pour notre photographe Fabrice Schiff, lors de la sortie de son ouvrage « Comment accepter le changement » en 2017

Inséparable de sa Scarlett confiée désormais à Véronique, une amie proche

TÉMOIGNAGES

Chantal Proust

a été responsable Evènements et Partenariats pour la direction régionale de la SNCF

En 2020, Jacques Marcout cède Prisme Consulting à Virginie Decia-Mathiolon

ISABELLE BRETIN

“Nos chemins se sont rencontrés en 1997, il était tendrement ma biscotte et j’étais sa pupuce. Plus qu’un ami, il était mon alter égo. Nos chemins de vie se ressemblaient : faire fi du passé et avancer sereinement. Fidèle, généreux, attentionné, authentique, résilient avec ce brin de folie si magique, Il était mon inspiration et je lui dois tant. Merci pour ton amitié, nos fous rires, ta confiance. Aujourd’hui ta destinée a parlé et contrairement à ta chanson fétiche « il est mort le soleil », je sais que tu resteras une source de lumière pour nous tous.”

Isabelle Bretin

est la directrice de l’agence Comtoo Solutions

JACQUES MARCOUT EN 10 DATES

1964

Naissance de Jacques Marcout à Lyon, petit dernier d’une fratrie de 4.

1986

Embauché à la Ville de Lyon au cabinet de l’adjoint à la culture André Mure.

1996

Création de San Marco Organisation qui deviendra Prisme Consulting, dénicheur de nouveaux talents artistiques pour des évènements économiques : création du spectacle son et lumières « Les Templiers au Château de Septème » près de Vienne avec plus de 19000 visiteurs. Participation avec plus de 150 artistes au spectacle de clôture du sommet G7 à Lyon créé par son frère Pierre.

1997

Annonciateur des nouvelles tendances, Jacques s’envole pour Dubaï et décroche le marché du divertissement pour le Dubaï Shopping Festival et Dubaï Summer Festival. Deux ans plus tard, inauguration féérique de l’enseigne Planète Saturn (devenue Boulanger Lyon centre).

2002

Association avec son frère Pierre Marcout, président du groupe Prisme International en vue de proposer, aux clients, une offre globale lors de leurs évènements en Europe et Moyen Orient. Dès lors les évènements vont s’enchaîner : défilé Kenzo au siège Cegid, inauguration du siège national Decathlon France, scénographie d’exposition pour le Ministère de la Culture marocain, spectacle sons et lumières « fête des lumières » pour le Conseil Départemental du Rhône, organisation des 50 ans de l’Olympique Lyonnais, élaboration des festivités pour les titres consécutifs OL « champion de France » pour la ville de Lyon.

2008

Développement d’un département relations presse et relations publiques en vue d’accompagner ses clients sur le long terme et de prioriser l’humain. Jacques Marcout forme et coache de nombreux décideurs politiques, économiques.

2014

Virginie Decia-Mathiolon rejoint l’équipe et prend en charge le département évènements permettant ainsi à Jacques de s’engager dans une nouvelle voie de communication plus intimiste, l’hypnothérapie, le PNL et l’influence des mots sur l’inconscient. Sortie de son 1er livre « Les secrets du bonheur » Editions Dangles et animations de conférences en France et en Suisse.

2016

Prisme Consulting décroche le marché de l’animation de la Coupe d’Europe de football sur 51 matchs, 10 stades et plus de 600 artistes.

2017

Sortie du 2e livre « Comment accepter le changement » aux Editions Dangles.

2020

Vente de Prisme Consulting à Virginie Decia-Mathiolon

This article is from: