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La vie politique
by Lyon people
ÉLECTIONS RÉGIONALES LE MERCATO
de Renaud Pfeiffer
C’est depuis Juliénas, au cœur du Beaujolais viticole, que Laurent Wauquiez a présenté sa liste « La Région avec toutes ses forces » pour le département du Rhône, qui sera menée par Renaud Pfeffer. Bonne pioche. Le maire de Mornant, 41 ans, est l’une des révélations politiques de ces 6 dernières années. Bon vivant et hâbleur, il a fait de sa commune le laboratoire concret d’une politique patrimoniale et humaniste : son idée de mutuelle communale a été reprise dans de nombreux villages de France. Ce caractère altruiste n’est pas dénué d’une forte ambition politique qui ne pouvait plus s’exprimer au sein du Département du Rhône. Numéro 2 sur le podium, c’est-àdire premier vice-président de la collectivité présidée par Christophe Guilloteau, il lui était impossible de grimper plus haut sauf à déclencher une guerre fratricide pour déloger son boss. D’où son engagement pour la Région au sein de laquelle il va conforter son ancrage lyonnais... en prévision de l’alternance de 2026. Dans ce jeu de chaises musicales, Laurent Wauquiez ne peut que se féliciter de récupérer ce garçon talentueux à qui il confiera certainement une vice-présidence en cas de victoire.
Textes : Marco Polisson - Photos DR
LA LISTE DE LAURENT WAUQUIEZ dans le Rhône
Renaud PFEFFER, Maire de Mornant, 1er Vice-président du Département Colette DARPHIN, Maire déléguée de Thizy-les-Bourg, Vice-présidente du Département en charge de l’Agriculture Bernard PERRUT, député, conseiller municipal de Villefranche-sur-Saône Sophie CRUZ, enseignante et conseillère régionale sortante Paul VIDAL, Maire de Toussieu Catherine STARON, cadre d’entreprise, Maire de Vourles Jérémy THIEN, viticulteur, Maire de Jullié Claire PEIGNÉ, médecin, Maire de Morancé Jérôme BANINO, chimiste, Maire de Saint-Symphorien-sur-Coise Muriel BLANC, Maire adjointe à Villefranche-sur-Saône, conseillère départementale Franck CHAVEROT, agriculteur, Maire de Bibost Virginie OSTOJIC, conseillère emploi, Maire de Saint-Romain-en-Gier Patrice VERCHÈRE, Maire de Cours, Président de la COR Dorine JAMBON, agent administratif, Adjointe au maire de Belleville-en-Beaujolais
JÉRÉMIE BREAUD
Nouvel espoir de la droite métropolitaine
Atout juste quarante ans, il est devenu le symbole de ceux qui font ce qu’ils ont dit qu’ils feraient une fois élus. Quoi qu’il lui en coûte. Élu maire de Bron avec un peu plus de 51% des voix après une longue ère de gestion socialiste, Jérémie Breaud avait fait de la tranquillité publique un de ses axes de campagne. Il a mis en musique sa partition à coups de caméras de surveillance, de moyens nouveaux pour la police municipale et de chasse aux trafics de tous genres. Résultat, un an à peine après son élection, une protection policière et des inimitiés durables qui se traduisent par des menaces de mort, de décapitation et autres agressions. Ancien élu du 6e, et ancien dircab de Gilles Gascon, maire de St Priest, il a tapé dans l’œil de Laurent Wauquiez pour sa détermination, son goût du terrain, et de la politique au service de la population. Le boss lui apporte aujourd’hui un nouveau soutien en forme de tête de liste. Philippe Lecoq
ÉLECTIONS RÉGIONALES 19 MAIRES DE LA MÉTROPOLE DE LYON
sur la liste de Laurent Wauquiez
Le Grand Lyon aurait-il été délocalisé à Bron ? C’est le sentiment que les observateurs ont ressenti lors de la présentation de la liste « La Région avec toutes ses forces » pour la Métropole de Lyon par Laurent Wauquiez dans l’enceinte de l’Hippodrome de Parilly.
Texte : Marco Polisson - Photo DR
Durant son premier mandat, Laurent Wauquiez s’est attaché à rapprocher le Conseil régional de la vie quotidienne des habitants de la Métropole de Lyon avec des actions concrètes pour la culture (sauvetage du Musée des Tissus), le sport (Open Parc de Tennis, LOU Rugby), la formation (installation du campus numérique à Charbonnières), ou l’éducation (nouveau lycée Colonel Arnaud Beltrame dans l’Est lyonnais).
LE NOUVEAU PARTENAIRE DES COMMUNES
En parallèle, la collectivité s’est impliquée comme jamais dans le financement des projets portés par les municipalités de tous bords politiques. C’est particulièrement prégnant dans les communes autour de Lyon, notamment en matière de lutte contre la délinquance. Ainsi, le conseil régional a attribué 2,5 millions d’euros à la Ville de Bron dirigée par Jérémie Breaud pour l’aider à reprendre en mains sa sécurité déliquescente. Cette somme est destinée à financer des équipements, un nouveau centre de supervision urbaine et la rénovation du poste de police municipale. Cette implication quotidienne auprès de communes aussi différentes que la populaire Décines à l’Est (Laurence Fautra) ou l’aisée Saint-Didier au Mont d’Or à l’Ouest (Marie-Hélène Mathieu) parvient à compenser partiellement les défaillances de la Métropole écologiste en matière de sécurité et de développement économique. La vingtaine de maires présents sur la liste de Laurent Wauquiez ont puisé dans l’homme fort de la Région le soutien qu’ils ne trouvent plus auprès du nouvel exécutif métropolitain.
LA PROCHAINE ÉTAPE POURRAIT ÊTRE ALORS LA SÉCESSION…
D’autant que s’il est réélu, Laurent Wauquiez compte bien élargir le pont construit entre le conseil régional et les communes de la périphérie lyonnaise. Du figuré au propre, il n’y a qu’un pas que le président LR pourrait être amené à franchir au vu de la situation ubuesque des ponts de Vernaison, Couzon au Mont d’Or et de l’Ile Barbe. Toujours en matière de transport, il entend mener à bien son projet de RER métropolitain (avec une station à la gare de l’aéroport Saint-Exupéry) et engager la bataille de la qualité de l’air. Sans pour autant faire de l’écologie punitive et sans augmenter les impôts. Une pierre de taille dans le jardin de la secte verte.
LA LISTE MÉTROPOLITAINE
1. Jérémie BREAUD, Maire de Bron 2. Marylène MILLET, Cadre en EHPAD, Maire de Saint-Genis-Laval 3. Philippe MEUNIER, Vice-président de la Région délégué à la Sécurité 4. Laurence FAUTRA, Maire de Décines-Charpieu 5. Jérôme MOROGE, Maire de Pierre-Bénite, Conseiller régional 6. Marie-Hélène MATHIEU, Maire de Saint-Didier-au-Mont-d’Or 7. Romain CHAMPEL, Entrepreneur, Conseiller régional 8. Véronique DECHAMPS, Ingénieur, Maire de la Mulatière 9. Pierre OLIVER, Maire du 2è arrondissement de Lyon 10. Corine CISTERNINO, Aide aux élèves en situation de handicap,
Adjointe au maire de Craponne 11. Xavier ODO, Directeur d’école, Maire de Grigny 12. Karine LUCAS, Adjointe à Couzon-au-Mont-d’Or, Conseillère régionale 13. Christophe GEOURJON, Chercheur, Conseiller métropolitain 14. Sophie BLACHERE, Directrice d’agence, Adjointe à Caluire-et-Cuire 15. Mickaël PACCAUD, Pompier, Adjoint en charge de la sécurité à Mions 16. Isabelle RAMET, Avocate, Première adjointe du 6e arrondissement de Lyon 17. Julien VUILLEMARD, Maire de Vernaison 18. Catherine LAFORET, Adjointe à Saint-Didier-au-Mont-d’Or, Conseillère régionale 19. Olivier ARAUJO, Médecin, Maire de Charly 20. Florence DARBON, Directrice d’agences de service à la personne 21. Abdelhafid DAAS, Adjoint technique, Adjoint à Rillieux-la-Pape 22. Sarah BODHUIN, Fondatrice de Presqu’Ile en Colère 23. Lucien BARGE, Agriculteur, Maire de Jonage 24. Béatrice DE MONTILLE, Chef d’entreprise, élue à Lyon 3e 25. Pascal CHARMOT, Maire de Tassin-la-Demi-Lune 26. Réjane CLOUPET, Chef d’entreprise 27. Pascal BLACHE, Chef d’entreprise, Maire du 6e arrondissement de Lyon 28. Bénédicte PLACE, Chargée de communication, Adjointe à Meyzieu 29. Olivier DELUCENAY, Responsable RTE 30. Karine GAUDINET GUERIN, Assistante administrative 31. Gilbert SUCHET, Maire de Montanay 32. Anne PROST, Agence événementielle, Elue à Lyon 5e 33. Gilles GASCON, Maire de Saint-Priest 34. Clothilde POUZERGUE, Enseignante, Maire d’Oullins 35. Alexandre VINCENDET, Maire de Rillieux-la-Pape 36. Véronique SARSELLI, Professeure, Maire de Sainte-Foy-lès-Lyon 37. Philippe COCHET, Maire de Caluire-et-Cuire
ÉLECTIONS RÉGIONALES SURPRISES DU CHEF ET PRISES DE GUERRE
Dans une campagne plutôt atone en Auvergne-Rhône-Alpes, les challengers de Laurent Wauquiez rivalisent d’imagination et rêvent de bons coups susceptibles de réveiller et de motiver les électeurs.
Texte : Marco Polisson - Photos DR
Au jeu des ralliements surprise, c’est incontestablement Andréa Kotarac qui réalise les plus belles prises. En commençant par Antoine Duperray, vice-président LR du Conseil départemental du Rhône (photo ci-dessus). L’ancien maire de la commune d’Oingt a annoncé mi-mai son ralliement au Rassemblement National. « Elu enraciné, bien implanté dans son terroir du Beaujolais, Antoine Duperray constitue un atout de poids pour notre mouvement. Homme de terrain tout autant que fin connaisseur des dossiers du Rhône, il défendra avec brio les couleurs nationales lors des prochaines élections départementales de juin » annonce Andréa Kotarac. Ce dernier peut également se féliciter d’avoir déjà enrôlé dans la Drôme Stéphane Blanchon, conseiller technique du ministre de la Santé Olivier Véran ainsi que Didier Camandona, figure du secteur de l’immobilier et de la FNAIM sur sa liste savoyarde.
Chez Bruno Bonnell, on affirme haut et fort vouloir faire de la politique autrement, mais rien de bien folichon dans ses listes régionales. C’est assumé : « Après avoir présenté nos binômes têtes de liste départementale, dont près de 30% n’ont jamais été élus, j’ai annoncé vouloir 15% de colistiers n’ayant pas de mandat, nous en présentons finalement plus de 44%. Certains y verront un risque d’inexpérience, je vois l’audace du vrai changement » assure le député de Villeurbanne. On a vu ce que ce dégagisme donnait comme résultat à l’Assemblée nationale comme au conseil métropolitain, mais ne soyons pas inquiets. En regardant dans le détail, on constate que les têtes de liste – donc les places éligibles – sont toutes occupées par des élus LREM (députés, maires…) ! On signalera ainsi la présence sur sa liste aindinoise de Bernard Rey, maire de Saint Bernard, ex RPR. « On l’attendait plutôt aux sénatoriales l’an dernier » pointe un connaisseur pointu des méandres politiques aindinois, d’autant qu’il a été élu président des maires ruraux de l’Ain. « Il est capable d’accepter une vice-présidence de Laurent Wauquiez »... conclut la fine lame. Autres bonnes pioches, André Mounier, 74 ans, ancien président de la CCI de Saint-Étienne et membre du CESER et Frédérique Bangué, championne d’Europe d’athlétisme (photo). Parmi les figures connues d’excollombistes, celle d’Arthur Empereur, excommunity manager de Gérard Collomb et actuel conseiller du Premier Ministre, tête de liste en Savoie. Du côté de Najat Vallaud-Belkacem, pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est le soutien-surprise de David Kimelfeld, annoncé par Tribune de Lyon. En décidant d’apporter un soutien « personnel » à Najat, l’ancien président de la Métropole de Lyon, dit assumer un choix « basé sur les projets ». Ainsi qu’une rupture semble-t-il définitive avec le parti d’Emmanuel Macron, dont il juge la stratégie politique « cynique et dangereuse » rapporte l’hebdomadaire. Une manière de se démarquer une fois encore de Gérard Collomb qui supporte Bruno Bonnell. Au sujet des têtes de liste, les mêmes vieilles ficelles que LREM, Najat ayant choisi de reconduire les apparatchiks du Parti Socialiste. Dans l’Ain, l’éternel second JeanFrançois Debat, maire de Bourg en Bresse, et la sénatrice Florence Blatrix-Contat. Idem en Isère avec la députée MarieNoëlle Battistel, 64 ans, et en Ardèche avec Laurent Ughetto, 53 ans, président du Conseil départemental. Pas de quoi faire rêver les électeurs…
Chez les écologistes, on n’est plus à la fête. Les sondages sont catastrophiques. Il faut dire que la personnalité de la tête de liste Fabienne Grebert ne va pas aider. Vous ne connaissez pas Fabienne ? Eh bien imaginez la caricature de Madame Bergeade (interprétée par Sabine Azema, pour les non cinéphiles) dans « Le Bonheur est dans le pré » mais malheureusement sans Eddy Mitchell pour la décoincer. Au 24 mai, son compte Facebook affichait… 481 fans, et sa page de campagne 2 729 ! Si l’on se penche sur son casting, on retrouve sur sa liste un second rôle de la Collombie triomphante comme Pascale BonnielChalier. L’ancienne adjointe de Gérard Collomb conduira la liste métropolitaine en binôme avec Axel Marin, secrétaire général du groupe écologiste au Grand Lyon. Du lourd ! En 36ème position, l’équilibriste Hubert-Julien Laférrière nous confirme son talent en matière de survie politique. Il devrait postuler pour Koh Lanta.
CHRISTOPHE GUILLOTEAU
« Dans le Rhône, il n’y aura pas d’impôt nouveau mais de beaux projets »
Christophe Guilloteau devant les aqueducs de Beaunant à Chaponost au cœur de son canton. Un symbole millenaire de l’histoire de Lyon et du Rhône. Ce site est devenu un site très prisé des amateurs de géocaching.
À quelques jours des élections départementales, le président du Rhône évoque un territoire « assaini ». Candidat à un second mandat, Christophe Guilloteau promet des perspectives d’avenir enrichissantes, sans augmentation d’impôts. Avant, sans doute, de passer la main… un jour !
Propos recueillis par Eva Bourgin - Photos © Saby Maviel et DR
Lyon People : Comment se porte le
département du Rhône que vous présidez ?
Christophe Guilloteau : Je devrais vous répondre bien. J’ai la prétention ou l’honnêteté, de vous dire qu’il se porte bien mieux qu’il y a six ans. Il était dans un état financier catastrophique… C’est ce que nous pressentions avant les échéances de 2015, mais qu’on n’imaginait pas à quel point. On avait 650 millions d’euros d’emprunts toxiques à 21%, 42 millions de budget insincère, 21 millions de dettes à l’OPAC et 100 millions de promesses aux collectivités et de subventions non payées. Michel Mercier avait une vision budgétaire à 1 milliard. Avec la création de la Métropole, on s’est retrouvé avec un budget de 500 millions d’euros.
Confirmez-vous que la partie emprunt toxique a été entièrement réglée ?
A ce jour, tout a été payé. On a naturellement réemprunté de l’argent, mais pas à 21% sur les emprunts toxiques. La dette à l’OPAC a été payée, le budget insincère a été absorbé et les promesses aux collectivités qu’avait faites mon prédécesseur ont été honorées. Cette dette remboursée ne nous a pas empêché d’aider les territoires. Au contraire, on a mis en investissant sur les territoires, l’équivalent d’un budget, plus de 460 millions ont été réinjectés sur le département.
Quelles ont été les conséquences pour les contribuables ?
Nous n’avons jamais augmenté les impôts. Au contraire, nous avons diminué les dépenses de la maison. Chaque euro économisé est un euro réinvesti sur les territoires. Notre promesse électorale était de ne pas toucher aux impôts. Nous étions à 54 cantons et nous sommes passés à 13. Nous avons réécrit toute notre politique sur ces territoires.
« J’AI AUJOURD’HUI UNE ÉGALITÉ DES TERRITOIRES, AUTREFOIS ÇA NE SE PASSAIT PAS COMME ÇA »
Comment cette politique a-t-elle été menée dans ces 13 cantons ?
Dans mon canton, j’avais des communes qui n’avaient pas le droit aux subventions sous prétexte qu’elles étaient riches. Mais les riches, pardonnez-moi, ils ont aussi des problèmes d’écoles, de carrefours… Et aujourd’hui, la politique qu’on a menée dans les 13 cantons et les 208 communes a été la même sans différences.
Et la distribution des subventions ?
Celles-ci ont été remises aux mains des conseillers départementaux en fonction du nombre d’habitants. C’est ce qu’on appelle le prorata. Mon canton d’opposition a plus d’argent que le mien parce qu’il a plus d’habitants. Mais ce sont les conseils départementaux qui flèchent les subventions. Dans le Rhône, nous avons instauré l’égalité entre les territoires, autrefois ça ne se passait pas comme ça.
La situation est-elle aujourd’hui assainie ?
Les électeurs tentés de voter pour la majorité départementale peuvent y aller en confiance cette année. C’est un département qui est assaini, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas d’impôt nouveau mais de beaux projets. Covid. L’échéance est prévue pour fin 2022. D’ici là, tout le monde sera couvert. Cela a été fait avec 0 euro du département. On est un des rares départements où l’action a été prise en charge par les opérateurs : SFR et Orange. Pour mon collègue de l’Isère, c’est 100 millions d’euros à la charge de son département.
« UNE AMBITION : LA CONSTRUCTION DE COLLÈGES ET D’UNE DEUXIÈME MÉDIATHÈQUE DÉPARTEMENTALE »
Au-delà de la partie budgétaire, quel est votre bilan à la tête du Rhône et ce dont vous êtes le plus fier ?
Toute la réorganisation territoriale. Quand on est passé de 54 à 13 cantons, on s’est repositionné sur les territoires en remettant en place les maisons du Rhône. Ce dont je suis le plus fier, reste la médiathèque départementale construite à Chaponost. Elle est assez extraordinaire, et fut inaugurée par le ministre de la Culture.
Quelles sont les caractéristiques de cette médiathèque départementale ?
Au-dessus de cette médiathèque, se trouve une maison du Rhône. Celle-ci reçoit tous ceux qui ont besoin des services du département : le handicap, le RSA… Avec une maison France Service dans laquelle on retrouve les services de l’État. Ce sont des outils départementaux multifonctions. Une de nos fiertés, c’est d’avoir presque terminé le déploiement du très haut débit. Quand on est arrivé, c’était quasiment l’âge de pierre.
Il n’y a donc plus de zone blanche sur le département ?
Il y a encore des zones blanches parce qu’on n’a pas fini de fibrer. On est en train de rattraper le temps perdu avec la crise du
La nouvelle médiathèque de Chaponost
Qu’est-ce qui vous pousse à vous représenter pour un deuxième mandat ? Allez-vous pouvoir vous renouveler ? Sans faire du jeunisme, vous avez l’âge d’être sénateur...
J’ai presque l’âge d’être sénateur, en effet (Rires)… Plus sérieusement, ce qui me pousse, c’est la réorganisation du département. On est sorti des difficultés financières et il y a un tas de projets à faire. Notamment la construction de collèges. La règle générale voudrait que par mandat, on construise un collège. Quand on est arrivé, il n’y avait aucune programmation de construction. Aujourd’hui, ce n’est pas un collège qu’il faut construire, mais trois.
Dans quelles zones allez-vous les construire ?
Un nouveau collège coûte entre 20 et 22 millions d’euros. Deux ont été votés. Un premier dans la périphérie de Villefranche, qui s’appellera Jacques Chirac. C’est la première fois qu’on vote un collège qui a tout de suite son nom… Le deuxième sera à Jonage et le troisième dans l’Ouest lyonnais, nous recensons 600 nouveaux collégiens par an. On a également des chantiers d’agrandissement sur deux collèges à Saint-Symphorien-d’Ozon et à l’Azergues. Le budget prévu se situe entre 12 et 15 millions d’euros, pour chaque restructuration.
En matière d’environnement, quelles sont les actions mises en place durant ces cinq dernières années ?
On a une collectivité de 26 élus, soit 13 hommes et 13 femmes qui viennent d’univers différents. Ensemble, depuis cinq ans, on a réalisé 30% d’économie sur les bâtiments publics. Dans nos collèges, on propose un repas à 1 euro. Quelle famille est capable de faire un repas équilibré pour 1 euro ? Il n’y en a pas. Il faut savoir que le repas à l’école, au collège ou au lycée c’est parfois le seul repas équilibré pour un enfant. Il faut lui laisser manger de la viande.
Quelle est votre action sur le logement sachant qu’il y a une pénurie de terrains, alors que les gens recherchent des maisons avec un lopin de terre ?
En tant que président de l’OPAC, j’ai souhaité que nous concourions pour être labellisé office foncier solidaire, ce qui nous permet de proposer des logements neufs, de qualité, attractifs à des prix inférieurs à ceux du marché et de proposer à des primo-accédants des dispositifs avantageux comme le prêt social location accession (PSLA), le prêt à taux zéro avec un bail réel solidaire qui permet de dissocier le foncier du bâti.
Quel est le budget de cette foncière départementale ?
L’OPAC du Rhône mobilise 80 millions d’euros sur la période 2021-2026 afin de mener un plan ambitieux de rénovation énergétique. Ce programme concerne 2000 logements et 100 bâtiments, soit un 1/6 du parc de l’OPAC. De telles mesures auront pour conséquences de baisser les charges des locataires. Ces mesures se feront aussi au profit des entreprises du Rhône et la production de notre territoire, notamment la filière bois et afin de favoriser la mutation environnementale.
« ON VA VOTER POUR LANCER UN CHÈQUE SPORT AFIN DE PERMETTRE AUX JEUNES DE SE RÉINSCRIRE »
Comment avez-vous géré la crise Covid au niveau du Département ?
La crise a provoqué une dépense de 14 millions d’euros, on l’a gérée en réadaptant notre budget. La première des choses mise en place concernait le maintien du service public. Le Département sert 33 000 prestations par mois, avec l’aide à domicile, le monde du handicap, le RSA, sans oublier ceux qui gardent des enfants pour le compte de l’État, qui sont à notre charge.
Comment votre collectivité s’est-elle organisée ?
Il a fallu qu’on mette en place chez nos agents à domicile, des outils informatiques pour pouvoir suivre et faire les prestations. On a également souhaité que des centres restent ouverts pour l’examen de prestations. Nous avons ensuite mené la bataille des masques avec un achat de 180 000 masques et de gel. Au début, on fabriquait les masques dans les grands salons.
Quelles actions concrètes avez-vous engagé en faveur des jeunes ?
On a mis à la disposition des centres de vaccination des jeunes gens volontaires au RSA pour être à l’accueil, soit un budget total de 500 000 euros. Afin de permettre à ces jeunes de reprendre confiance et de se sentir utiles en leur maintenant le versement de leur prestation sociale.
Et pour les petits commerçants ?
On a aussi voté 1 million d’euros pour sauver ou maintenir les commerçants en zones rurales, soit 423 dossiers de petits commerces. Et puis, ce sont aussi toutes les primes qu’on a données aux maisons pour personnes âgées et la prime Covid à nos agents. On a aussi été un des rares départements à soutenir la filière équine pour un budget de 200 000 euros.
Quels moyens avez-vous mis en place pour le monde associatif ?
On a beaucoup aidé le monde associatif, et on va voter deux dispositions particulières. Une première pour maintenir le financement des écoles de musique sur les dépenses de 2020. On a de très belles écoles de musique dont on a doublé le financement depuis que nous sommes là. Benjamin Biolay sort des écoles de musique du département. Pour la deuxième disposition, on va lancer un chèque sport, de façon à permettre aux jeunes de se réinscrire dans les associations sportives, de ne pas abandonner. De nombreuses associations sportives souffrent et n’ont plus de licenciés.
Avec toutes ces dépenses, allez-vous augmenter la fiscalité ?
Sur le prochain mandat, il n’y aura aucune augmentation et cela nécessite une gymnastique économique importante. Maintenant qu’on a payé les dettes, on sait ce qu’on a et on sait ce qu’on doit. Nous sommes très attentifs aux charges de personnel même s’il est hors de question de le diminuer le service public.
Allez-vous conserver votre implantation au centre de Lyon, ce qui est pratique pour croiser le préfet mais paraît iconoclaste puisque vous vous situez en plein cœur de la métropole et bien loin du territoire que vous administrez ?
Relativisons. Les premières communes sont à sept ou huit kilomètres. Il faut savoir que la construction d’un nouvel hôtel du Département coûterait entre 80 et 100 millions. Quel est le président qui pourrait se construire un tel siège pour se faire plaisir ? Le département compte au total 1900 agents, 1000 en central et le restant, sur les territoires. Une des premières demandes des agents, c’était de rester ici.
Quels sont les autres avantages de rester à Lyon ?
Au-delà de l’anecdote du préfet, tout le monde siège à Lyon : les services fiscaux, la chambre régionale des comptes, les médias, les grandes institutions, le tribunal administratif, la DDE... Ensuite, cet hôtel du département est un lieu magnifique, chargé d’histoire. Nous avons vu avec l’État pour la rénovation des toitures. Nous en avons juste pour ‘‘deux millions d’euros’’. On restera donc ici : pour l’homogénéité avec les autres administrations.
En cas de réélection, résisterez-vous à la tentation d’un troisième mandat dans 6 ans ?
Non, je pense que ce sera mon dernier mandat. Si je peux être utile ailleurs, j’irai mais pour le département du Rhône ce sera la dernière fois.
LISTE AGIR ENSEMBLE POUR LE RHÔNE
Anse : Pascale Bay - Daniel Pomeret Belleville-en-Beaujolais : Evelyne Geoffray - Frédéric Pronchery Brignais : Valérie Grillon - Christophe Guilloteau Genas : Christine Hernandez - Daniel Valero Gleizé : Sylvie Epinat - Michel Thien L’arbresle : Sarah Boussandel - Pierre Varliette Mornant : Pascale Chapot - Philippe Marion Saint-Symphorien-D’0zon : Mireille Simian - Jean-Jacques Brun Tarare : Annick Lafay - Bruno Peylachon Thizy-Les-Bourgs : Colette Darphin - Patrice Verchere Val D’oingt : Martine Publie - Christian Vivier-Merle Vaugneray : Claude Goy - Daniel Jullien Villefranche-Sur-Saône : Béatrice Berthoux - Thomas Ravier