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La vie culturelle

JAMES BANSAC

peintre & bâtisseur

James Bansac, récemment disparu, était un être droit, racé et madré, instruit et intelligent, courtois et travailleur, et pour tout dire absolument adorable... Il reste un modèle, tant il a placé son existence familiale au centre de ses préoccupations essentielles.

Texte : Bernard Gouttenoire – Photos DR

Avec ses quatre garçons Laurent (né en 1955), Stéphane (né en 1959), James-Olivier (né en 1961) et Denis (né en 1965), tous architectes — sauf le dernier qui sera pharmacien — et leurs treize petitsenfants et les quatre arrière-petits-enfants, descendance qu’il a eu avec son inséparable Malou, James Bansac est un exemple de réussite dans la globalité de sa longue vie. Né le 7 octobre 1924 à Lyon, il s’est d’abord engagé en peinture aux Beaux-Arts dès 1942, jusqu’en 1945. Il a obtenu le « Prix de Paris » qui récompensait, chaque année, le talent d’un élève, par un séjour annuel à l’équivalent de la villa « Médicis », propriété de la ville de Lyon, 19 rue Ledion, Paris 14ème. C’est là, qu’il suit à la Sorbonne, les conférences d’André Breton et Tristan Tzara. Ses confrères lyonnais s’appellent les « Sanzistes » une joyeuse bande qui reçoit — en pleine figure — la leçon du nabi japonard, Pierre Bonnard (qui vient de mourir en 1947). Ils y ont rejoint leurs Maitres « Cézanistes », tous amis du peintre Pierre Combet-Descombes et du critique d’art Marius Mermillon, les fondateurs entre 1920 et 24 du fameux Salon du Sud-Est. Leurs noms sont gravés au Panthéon des fameux « Ziniars », tous professeurs de Bansac : Jacques Laplace, Venance Curnier, Henri Vieilly et Antoine Chartres. L’époque était merveilleuse, en sont témoins Serge et JeanJacques Renaud à Trept et au Fort de Vaise. Bansac a tout raflé, toutes les récompenses en sa qualité de peintre, de la Grande Chaumière à Paris à la Fondation Vibert à Lourmarin, dont il a été l’heureux lauréat.

LA CONSÉCRATION DE SA CARRIÈRE D’ARCHITECTE AVEC LA DYNASTIE MÉRIEUX

Revenu à Lyon, James Bansac s’est marié dans les années 50 à Marie-Louise Panis, connue de tous sous le joli patronyme de Malou qui l’a comblé en lui donnant quatre garçons... Mais, il fallait bien nourrir ces têtes blondes. Et avec la peinture — même quand on a un talent comme le sien — ce n’est pas gagné. Puis — c’est une sorte de miracle — sa vie va basculer, avec la rencontre de Charles Mérieux, grâce à Edouard Mouriquand. Alors, il change de métier délaissant les pinceaux, chevalet et palette, au profit du compas et de l’équerre, plus question de rêver. Il a construit à Marcy l’Etoile et sur le site de Craponne, l’empire des Mérieux qui sera le siège lyonnais (sa référence professionnelle suprême). Et par la suite, il signe nombre de bâtiments liés à la saga des célèbres médecins connus mondialement et de fait, devenus ses principaux clients. Autre fierté : trois de ses enfants sont aujourd’hui architectes. Un lien étroit avec sa vie propre. L’un d’eux, James-Olivier, obtiendra le prix national de la « maison préférée des Français » décerné en 2011, par Stéphane Bern. C’est une fierté que ceux qui entourent James Bansac lui ont toujours rendue. Ainsi, Alain Mérieux en finançant la parution de ses livres d’art et de ses expositions personnelles, sera toujours à ses côtés. La dernière exposition — dans les salons de l’Institut Mérieux, au cœur de la maison mère, 17 rue Bourgelat — date de 2013. De même, la Mairie du 2ème avec l’équipe Denis Broliquier, Francois Royer et Maryll Guilloteau lui ont rendu un hommage appuyé dans leurs salons.

Le siège de Mérieux à Marcy l’Etoile

LE PEINTRE JEAN COUTY

bientôt timbré ?

On connaît le dynamisme de Myriam et Charles Couty — créateurs à l’Île barbe — du musée d’art moderne et contemporain qui porte le nom de Jean Couty (1907-1991). L’idée d’un timbre postal a germé dans leur esprit, pour faire face à la terrible pandémie... En effet, s’il y a eu l’indispensable « timbre du vaccin », maintenant il y aura le « timbre postal » mais de collection. En accord avec André Van Dooren, président de l’Association Philatélique Rhodanienne, les descendants du peintre ont imaginé qu’une toile du célèbre peintre ornerait en 2023, une vignette philatélique. Leurs choix judicieux se sont arrêtés sur des paysages connus « huit décembre à Lyon », tableau qui avait fait l’affiche de l’exposition « Bâtisseurs de Lumière » au domaine de Lacroix-Laval (1993), quand le Département du Rhône célébrait le centenaire de la basilique de Fourvière. Ou alors un « Venise » quand Jean Couty emmenait son épouse Simone rêver, et que la place Saint-Marc, ravivait les cœurs du couple… Mais le choix qui retient toute notre attention c’est une vue de « Notre-Dame de Paris » un chef-d’œuvre signé Jean Couty, daté de 1983, avec la cathédrale en majesté avec sa flèche dressée par Violet-Leduc, et — comme une vision de l’artiste — la tour Eiffel en point de mire. Notre choix, car il montre que le peintre lyonnais qui a exposé toute sa vie à Partis chez Katia Granoff, place Beauvau, est rayonnant en capitale. Et qu’il participe pleinement à la résurrection du monument sinistré par le terrible incendie du 15 avril 2019. Texte : Bernard Gouttenoire - Photo © Jean-Luc Mège

Pour participer, il faut envoyer une lettre de soutien sur papier à votre entête à l’adresse suivante : Comité de soutien d’un timbre Jean Couty Musée Jean Couty 1, place Henri Barbusse - 69009 Lyon Tél : 04 72 42 20 00 ou par courriel à : musee@museejeancouty.fr

À LIVRES OUVERTS ////////////////////////////////////// Textes : Jacques Bruyas - Photo DR

“1 chance sur 666” de Vanessa Arcos

Se frotter à la singularité bouleverse les repères et fait prendre conscience que certains partis pris de notre société sont faux et réducteurs. L’homme ordinaire vit dans la tyrannie de la norme et de la perfection. Quelle est donc cette normalité ? La réussite d’une vie ne s’incarne-t-elle pas plutôt dans la joie et dans l’amour inconditionnel ? Ce livre est une bouffée d’amour, de vie, de réflexions que l’auteure sait si bien faire partager à ceux qui la suivront dans toutes les directions qu’elle emprunte. Une confrontation à la différence pour un chemin vers la résilience. Tout est dit pour présenter un ouvrage réconfortant, encourageant et optimiste à souhait.

Editions Terre en ciel / 14,90 €

“Insoumission” de Amar Dib

Un roman presque « vrai » comme on dit et une charge réfléchie intelligente contre le cas d’école éditorialement orchestré par Michel Houellebecq. Amar Dib sait de quoi il parle, contrairement aux pies bavardes qui enrobent leurs propos de miel ou de fiel... Un roman cas d’école, éclairant doctement et posément le lecteur sur l’Islam modéré pratiqué par des millions de français et pourtant toujours brandi comme une menace par des politiques en vaine quête d’électorat. Un grand et bel ouvrage.

264 pages / Editions DoMiNo / 20 €

“Ces Lyonnais qui ont fait

l’Histoire” de Claude Ferrero

Le journaliste Claude Ferrero manie élégamment une plume de passionné de l’Histoire de sa ville natale et des qualités et travers de ses habitants. Il nous livre là une cinquantaine de portraits “rigoureusement romancés” - comme aimait le dire Bernard Frangin - de Lyonnais célèbres connus ou trop méconnus comme Maître Philippe, Jacqueline Delubac, Eugénie Brazier, Napoléon Bullukian... et des très célèbres : Juliette Récamier, Claude Bernard, les Compagnons de la chanson, Frédéric Dard... enfin les incontournables de l’industrie cinématographique ou des tables de prestige....

Editions le Papillon rouge / 264 pages / 19,90 €

“Un temps aux écrivains” Numéro spécial Jacques Dugelay

Jacques Dugelay fut un des disciples du grand poète Roger Kowalski et écrivit sa vie durant des poèmes concis, âpres et profonds comme les aimait son maître et ami. Roger Kowalski créa bien malgré lui une « école » poétique avec Raoul Bécousse, Annie Salager, Claude Seyve, Gabriel Vartore-Néoumivakine, Marcel Schaettel, Didier Pobel, François Montmaneix, Menachéou encore Charles Juliet... et Jacques Dugelay excella au milieu de ses pairs. Interlocuteur privilégié du peintre Evaristo, il publia deux livres avec des encres de ce dernier. Ce livre rend hommage avec des textes de certains poètes précités plus Joelle Vincent, Dominique Bragard, Joseph Mellot, Thierry Renard... à ce grand poète disparu à l’entrée du dernier automne.

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