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LA VIE GASTRONOMIQUE

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LA VIE ÉCONOMIQUE

LA VIE ÉCONOMIQUE

PIMPRENELLE

Un cocon féerique et savoureux

Le bar à tartines Pimprenelle, un endroit lumière qui dévoile des produits frais pour se restaurer dans une décoration pétillante.

Photos © Saby Maviel

Habillé d’un élégant camaïeu de bleus, relevé de touches bouton d’or, le restaurant offre la possibilité d’une étape pour bien commencer la journée dès 8h, d’une halte gourmande pour déjeuner à midi, ou d’un cocon cosy pour l’après midi, émaillé de thés, chocolats et petits gâteaux… « Au fond de chaque être humain sommeille une flamme intérieure, prête à animer la prochaine passion. » Transformer les rêves en réalité, c’est le défi que Corinne Arechavala, sa fondatrice, n’a cessé de se lancer toute sa vie... Pimprenelle en est le dernier exemple. Ce bar à tartines où se dégustent aussi de généreux brunchs le week-end, concrétise son tout dernier rêve. Ouvert en 2016, au-delà d’un concept de restauration, il consiste à mettre en avant le plaisir et la bienveillance, un îlot où se ressourcer, pour y vivre un moment à soi entre amies ou en famille.

ENTRE RENCONTRES UNIQUES ET PASSIONS PARTAGÉES

Pimprenelle est riche du parcours atypique de Corinne. Il débute dans le monde du cinéma, où elle a assisté des réalisateurs, puis comme guide sur les vedettes du Pont neuf, où rêve et création ne sont pas absents puisqu’elle avoue en riant : « Je racontais les histoires que je voulais, c’était une manière de scénariser ces petits voyages dans Paris ! ». Puis elle s’envole comme freelance dans l’univers des voyages vers d’autres pays, jusqu’à sa rencontre avec un pâtissier de talent avec qui elle se marie, et ouvre une pâtisserie réputée sur Annecy. Elle se plait déjà à y instiller une atmosphère et un décor particulier, ainsi que de multiples attentions pour accueillir les clients. Puis un bouleversement familial l’oblige à partir, elle rebondit alors en ouvrant un magasin Patagonia en 2007. « J’ai découvert les valeurs défendues par Yvon Chouinard, le fondateur, axées très tôt sur l’écologie, et je m’y suis complètement retrouvée. Cela m’a permis de mettre ce petit supplément d’âme qui manque à un commerce pas forcément basé sur l’altruisme. » Puis c’est une autre histoire d’amour, avec un styliste culinaire lyonnais reconnu, Frédéric Pigeon fondateur de Food Style. Lui aussi a un parcours atypique, puisqu’il a été entre autres cuisinier privé à l’Elysée, chef au consulat de France à New York mais aussi associé à « cuisine sur thème » (cuisine événementielle). Leur union donne naissance à son nouveau projet « Pimprenelle ». Ils ont à cœur de soigner non seulement le décor et l’ambiance mais aussi la composition des tartines et des brunchs « pour que tous les sens soient à la fête ! ».

LA PETITE MUSIQUE DES RÊVES

« Dès notre enfance, on a une petite musique qui nous guide, on avance sans y faire toujours attention, et un jour on est confronté à la réalité, on se dit : mais de quoi ai-je vraiment envie ? » C’est cette question que Corinne garde toujours en tête aujourd’hui et qui la mènera sans doute vers de nouveaux projets…

Pimprenelle 13, rue des 4 chapeaux - Lyon 2 Tél. 04 78 38 29 84

LA CANTINE DU VILLAGE

Le spot gourmand de Saint Didier au Mont d’Or

Le plaisir de se retrouver entre amis sur sa terrasse de soixante-dix couverts est la recette du succès de Pierre Alain Hebrard qui a une clientèle de 70 % d’habitués habitant les environs. Mises sur pied en décembre 2021 par la Mairie et Françoise PupierSibilia, les Halles de Limonest peinent à dégager un bilan économique positif. La faute à des loyers réclamés par la municipalité que la chef d’entreprise estime « disproportionnés ».

Il est fréquent d’y croiser les Jacques, le chocolatier Philippe Bernachon, Alain Cellerier, Christian Odin qui venaient déjà rue Mercière... PierreAlain Hebrard qui a fait les beaux jours de Maître Pierre de 1991 à 2009 se confie : « Je suis bien content d’être parti de la rue Mercière pour la campagne où mes clients détendus peuvent se garer : ce qui est devenu impossible en ville ! Un souvenir restera à jamais gravé dans ma mémoire, c’est mon premier service du 12 novembre 2009 à Saint Didier avec mon chef depuis 25 ans Florent Behar assisté de ma nièce Fabienne qui n’est autre que la fille de Guy Maitrepierre un «fou» de restaurants. »

Le service en salle est assuré par son fils Alexandre (35 ans) et Sandrine Gaudin qui n’ont plus à faire leurs preuves... L’ardoise de suggestions met tout de suite dans l’ambiance : sa recette maison du tian de sardines servi froid comme en Provence mérite à lui tout seul le déplacement. La pluma de cochon et son jus purée maison ravira les amateurs du genre. L’œuf meurette au vin blanc de Bourgogne et la quenelle de brochet sauce crustacés sont également deux belles recettes à déguster en priorité. Le tiramisu aux fruits rouges, les profiteroles au chocolat chaud et la tarte au citron s’imposent au dessert.

On va de surprises en étonnements avec un massif d’herbes aromatiques derrière son bar et sa carte des vins de 200 références dont un remarquable Crozes Hermitage 2018 de François Villard servi au verre. « Je vais souvent dans le Beaujolais... les vignerons sont tous des amis avec lesquels je travaille depuis trente ans comme Dutraive (Fleurie) et Foillard (Morgon), et Jean-Claude Ramonet (Bourgogne) mais aussi avec de jeunes vignerons, comme leurs filles ! » La salle de restaurant confortable de 50 couverts aux tons gris très tendance est l’intérieur de la maison. Notre hôte nous embellit la vie avec ses girolles et champignons ramassés à Vichy sans oublier ses légumes et cardons en hiver provenant du Breuil à côté du Bois d’Oingt. Que du bonheur ! CM Textes : Morgan Couturier et Christian Mure - Photos © MC et Fabrice Schiff

La Cantine du Village 55, avenue de la République 69370 Saint Didier au Mont d’Or Tél. 04 78 35 55 16 Ouvert du lundi au vendredi. Service jusqu’à 22h Menu à 30 euros

HALLES DE LIMONEST

L’heure est à l’apaisement

Dire que le projet des Halles de Limonest lui tient à cœur serait un euphémisme, tant Françoise Pupier-Sibilia se donne corps et âme au projet. À « son » projet, comme elle aime le rappeler. Si bien que les récentes critiques du maire de la commune, Max Vincent, au sujet d’une prétendue mauvaise gestion des Halles de Limonest, sont restées en travers de la gorge de la restauratrice. En effet, le 4 septembre dernier, l’édile regrettait publiquement qu’aucun loyer n’ait été versé à la mairie (propriétaire des murs pour un coût global estimé à 2,3M€) depuis l’ouverture. Une sortie médiatique pas vraiment du goût de Françoise Pupier-Sibilia, dont la réussite professionnelle n’est plus à démontrer. Pour cette dernière, le problème tient au prix des loyers (6 000€/mois, ndlr), jugés exorbitants au regard du potentiel actuel du site.

LA CONTRAIGNANTE PROBLÉMATIQUE DU STATIONNEMENT

« On devrait nous aider les premières années, le temps de se faire connaître », regrette l’intéressée, pointant en parallèle, un gros déficit de stationnement. Un argument suffisant pour décourager les clients les moins entreprenants. Un mal voué à durer jusqu’en 2024, date retenue par l’exécutif pour ériger un parking flambant neuf. « C’est bien, mais c’est loin », poursuit la restauratrice, avouant toutefois un certain réchauffement des relations entre la mairie et les Halles de Limonest. « Nous allons essayer de négocier l’échéance des loyers, mais tout sera payé », promet d’ailleurs Françoise PupierSibilia. Un discours positif étayé par les récents échanges entre avocats ayant ouvert la porte à un certain apaisement du conflit. « En attendant, il faut trouver plus de solutions pour continuer à faire vivre le lieu. Ce projet est trop beau pour le lâcher », évoque la maîtresse de maison. MC

ISABELLE KÉBÉ Le retour !

Quelle ne fut pas ma surprise quand, lors du vernissage de mon exposition en mars dernier, j’entr’aperçois Isabelle Kébé en train de discuter avec Laurent Gerra.

Texte : Jean-Marc Requien - Photo © Sylvie Castioni

Isabelle ? Incroyable, elle n’avait pas changé. Ça doit bien faire une trentaine d’années que je ne l’ai pas vue. « Bonjour. Vous, ici ? ». Elle m’explique qu’elle me suit sur Facebook depuis quelques mois, qu’elle se souvient de mes premiers collages et me dit qu’elle est venue tout exprès d’Annecy pour mon expo. Isabelle ! Voilà qui me renvoie à d’heureux souvenirs. À une époque que les moins de 40 ans n’ont pas ou peu connue. Et c’est bien dommage pour eux. En 1989, le sixième arrondissement presque moribond se réveille enfin grâce à la rénovation de l’ex gare des Brotteaux. Avec comme locomotives la salle des ventes de Jean-Claude Anaf et le resto « Grand Gourmandin » qui succède au « Gourmandin » de la rue Paul Bert. Daniel Abattu, en changeant de statut, étoffe son équipe et engage un jeune sommelier dont j’ai oublié le nom et la belle Isabelle Kébé que personne n’a oubliée. Tous les deux diplômés de l’école hôtelière de Thonon. On ne saura jamais pourquoi le gratin lyonnais qu’on côtoyait midi et soir et même souvent l’après-midi au bar du rez-dechaussée y venait et revenait pour la beauté et l’originalité de l’endroit, l’accueil du maître de ces lieux, la cuisine fabuleuse de JeanPaul Lechevalier ou le charme d’Isabelle. Il aurait fallu demander à Antoine Zacharias, Albert Constantin, Henri Pochon, Fernand Galula, Jean Michel Bonabosch, André-Claude Canova, Jean-Michel Aulas, André Maréchal… et combien d’autres. En tout cas, je me souviens que nous étions tous ravis quand Isabelle nous invitait à la suivre. Malheur, cependant à celui qui prenait l’invitation au premier degré. Le regard noir d’Isabelle faisait comprendre au malotru que derrière son beau sourire se cachait une personnalité farouche…

ET PUIS, LES TEMPS ONT CHANGÉ, IL Y A EU LA PREMIÈRE GUERRE D’IRAK, LE TRAITÉ DE MAASTRICHT, LA LOI EVIN, LA LOI SAPIN, LES VICISSITUDES DE MICHEL NOIR… ON CHANGEAIT D’ÉPOQUE…

Notre amie Isabelle se voit alors offrir la possibilité de prendre les rênes d’une institution lyonnaise créée en 1908, Argenson, qui bat de l’aile. La voilà, accompagnée d’une très belle équipe à la tête d’un établissement de 30 personnes qui connaîtra immédiatement un grand succès : Le Seventh. Les fans d’Isabelle ne se font pas prier pour faire de l’endroit un des musts de la ville. On croise sur la plus belle terrasse ombragée de Lyon, Florence Ludin, Henri Sarlin, Albert Artiaco, Daniel Perez, Paul Karachayas, Olivier Blanc, Philippe Vorburger... et bien sûr de nombreux footballeurs de l’OL en pleine ascension comme Coupet, Govou, ou encore Amoros ainsi qu’une nouvelle génération de trentenaires, qui se frotte à tout ce beau monde. Les soirées endiablées n’ont plus rien à voir avec la quiétude lyonnaise des années précédentes et les soirs de liesse pendant la Coupe du monde de 98 donneront des idées à Isabelle pour plus tard... Malgré le succès, pour des raisons qui m’échappent encore, Isabelle décide de céder son affaire.

De tout cela, je m’en souviens très bien. La suite m’a été racontée, le lendemain de mon vernissage au Mercière, au cours d’un déjeuner qu’elle a bien voulu accepter. Après cette douloureuse séparation, elle ouvre une boîte d’événementiel en rapport avec la gastronomie et le sport. L’aventure durera cinq ans jusqu’à 2005, année où elle doit choisir entre le cœur et la raison. C’est le cœur qui gagnera. La voilà qui s’expatrie en Savoie où elle dirige la communication d’agences immobilières spécialisées dans l’hébergement et la transaction de chalets de luxe à Courchevel. Ces dernières années, elle est revenue en quelque sorte à ses premières amours puisque, toujours en Savoie, elle prend la direction d’une agence immobilière de transactions commerciales spécialisée en CHR. Aujourd’hui, forte de cette expérience, elle revient à Lyon pour créer sa propre structure en immobilier de transaction commerciale — IK Immobilier — pour les hôtels, restaurants et bars dont elle connaît bien les attentes.

Quelques semaines après ce déjeuner, Isabelle se souvenant que j’avais autrefois œuvré dans la publicité, me téléphone et me demande un conseil pour faire connaître rapidement sa nouvelle activité. La réponse était évidente : « un article dans

Lyon People ! ». Elle a souhaité que ce soit moi qui l’écrive.

Comment lui refuser ? Pas facile, cependant ! Car la belle

Isabelle, exagérément pudique, n’aime pas trop se raconter.

Enfin, voilà, c’est fait ! Good luck ! chère Isabelle pour cette nouvelle aventure.

> Contact : isabelle.kebe@ik-immobilier.com

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