Edition Aar, JAA 3321 Schönbühl-Shoppyland Illustration François Maret
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no 30, 25 juillet 2011
Nous et les Alémaniques Comment les Romands perçoivent-ils leurs voisins d’outre-Sarine? Où sont les points communs? Où sont les différences? Découvrez-le dans ce numéro. Changements d’adresse: à la poste ou au registre des coopérateurs, tél. 058 565 84 01 E-mail: serviceabo@gmaare.migros.ch
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ÉDITORIAL Barbara Siegrist,
rédactrice en chef adjointe de Migros-Magazin
Vous êtes notre accès à la mer «Euh…, c’est qui celui-là? Paul, Pierre ou Patrice?» Depuis des années, les rédacteurs romands et alémaniques de votre hebdomadaire, Migros Magazine en français et Migros Magazin en allemand, sont réunis sous le même toit. Mais quand un Romand s’égare dans les locaux de la rédaction alémanique, tout le monde se demande de qui il peut bien s’agir. Se pourrait-il qu’une barrière de rösti traverse la rédaction de long en large? C’est ainsi qu’est née l’idée de réaliser un numéro en commun. Histoire de prendre un peu de l’altitude, le projet a démarré sur les hauteurs de l’Üetliberg. Cette journée torride de début d’été que nous avons passée sur la montagne fétiche des Zurichois a mis en lumière de nombreux clichés. L’un des plus innocents est que les Romands sont convaincus que les Alémaniques préfèrent les œufs bruns aux œufs blancs. Ils croient le plus sérieusement du monde que nous échangeons subrepticement les blancs contre des bruns dans les rayons des magasins. Et accessoirement, ils nous trouvent complètement dénués d’humour, de style et de charme, pour ne pas dire plus… Nous autres Suisses allemands sommes en revanche fiers des Romands. Car pour nous, la Suisse romande, c’est un peu la porte des vacances, celle qui ouvre sur la mer! Nous ne manquons pas une occasion de souligner la joie de vivre de nos compatriotes de langue française, dans l’espoir que leur savoir-vivre méditerranéen rejaillisse sur les rustres de Germains que nous sommes, bien incapables de maîtriser les bonnes manières et l’art de la causerie légère.
* tarif local
J’ai pour ma part toujours été persuadée que les Romands souffraient d’un complexe d’infériorité exacerbé, à l’origine de leur tendance à se vexer pour tout et n’importe quoi. Pendant notre collaboration, je devais sans cesse m’excuser auprès de mes collègues, d’avoir mentionné la Suisse alémanique avant la Suisse romande, de parler trop vite. A la fin de la journée, je les sentais vraiment agacés. Ils m’expliquaient tout de go qu’ils ne se sentaient pas le moins du monde heurtés par mon côté «dominateur» suisse allemand (les Romands sont de toute façon convaincus qu’il n’existe aucune différence culturelle entre les Suisses allemands et les Allemands …) mais que cela les agaçait que les Suisses allemands s’excusent sans cesse d’être ce qu’ils sont. Ils se plaignaient que nous les stigmatisions alors que, selon eux, ils voulaient juste être traités comme des Suisses normaux. Chères lectrices, chers lecteurs, vous tenez entre les mains le fruit d’un intense labeur de plusieurs semaines pour tenter de rapprocher les communautés sises de part et d’autre de la barrière de rösti. Initialement, ce numéro de «Migros Magazine» se voulait un clin d’œil et il doit être compris comme tel. Par souci d’équité, nous avons voulu qu’il soit pour une fois possible de le lire dans les deux sens, c’est-à-dire depuis le début mais aussi depuis la fin. Il vous suffit pour le faire de mettre tout sens dessus dessous…
barbara.siegrist@migrosmedien.ch
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Photos Nicolas Righetti-Rezo, Mathieu Rod, François Wavre-Rezo, Christine Bärlocher / Simone Torelli
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Barrière de rösti Sommaire
Pour le politologue Claude Longchamp, le Röstigraben demeure bien réel sur les sujets sociaux et de santé.
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Vérité ou préjugés .................................... 6 Découvrez dix préjugés sur les Suisses alémaniques.
Des Romands en Suisse alémanique ............ 15 Un footballeur vaudois à Zurich Un vigneron de Montreux à Uhwiesen (ZH) Une étudiante neuchâteloise à Saint-Gall Un conducteur de tram lausannois à Bassersdorf (ZH) Un journaliste de Morges à Zurich Les cliché clichés des Roma Romands sur les Alémaniques.
Quand l’amour fait fi de la barrière de Rösti: des couples témoignent.
Entretien avec un expert de la vie politique... 22 Le politologue Claude Longchamp analyse les relations entre les Romands et les Alémaniques.
Chronique ............................................. 25 Comment Jean-François Duval a découvert les «Bourbines».
L’amour au-delà du Röstigraben ................26 Lorsque Cupidon ignore les barrières linguistiques et culturelles.
Au-delà de la frontière ............................. 32 En Suisse alémanique, l’afflux massif d’immigrés allemands n’est pas toujours vu d’un bon œil.
Humour ................................................36 Qu’est-ce qui fait rire les Suisses allemands?
Duel de rösti sur le Grütli: une cuisinière romande, Pascaline Bovet (photo), et une Suisse alémanique s’affrontent.
Guide de survie ......................................39 Ce qui se fait et ce qui ne se fait pas en Suisse alémanique.
A travers la Suisse ................................... 40 Un serveur de minibar somalien raconte sa vision des Suisses.
Mots fléchés...........................................42 Des dictionnaires français-suisse allemand à gagner. Voyage à travers la Suisse à bord d’un Intercity en compagnie d’un serveur de minibar.
Bataille culinaire.....................................43 Sur le Grütli, une Alémanique et une Romande ont eu pour mission de concocter le meilleur plat de rösti.
r u s s é h c i l c Dix s e u q i n a m les Alé
rine? t de ce côté-ci de la Sa en ul rc ci i qu s ue iq an de la s sur les Suisses além vérifier de l’autre côté lé al t es e» in az Quels sont les stéréotype ag M s ro ig rité dans les clichés? «M Y a-t-il une part de vé barrière de Rösti. Textes Mélanie Haab et Céline Fontannaz Collages Simone Torelli
es s s i u S «Les ues q i n a além ngres.» i sont p
ome) on écon (le coch in e w arsch rme Sp nd, le te . a m e ll lire En a une tire désigne
n oder Vrai et faux. «Zusamme ou getrennt?» («Ensemble frappée a m’ a «Ç ») nt? séparéme en arrivant ici, relève la nny, serveuse du café-bar Su ient pa ns ge à Saint-Gall. Les leur nt me très souvent séparé us, no consommation. Chez l’un, à Berlin, c’est une fois ne de une fois l’autre.» Un sig on pingrerie? «Non, mais ble», eva red e êtr n’aime pas rfalken, Bie du nte note une clie n. loi s plu s quelques mètre ère nti fro la A Erlach (BE), sur du re ciè linguistique, la tenan restaurant la Cabane du les Pêcheur constate que peu plus n «u t son s ue Alémaniq nt de compliqués» au mome à la nts rda ga «re payer et plus s. isin vo rs leu dépense» que ssi au t fon s «Mais les Romand facture séparée.» résiste Reste que le cliché ne le plus du tout lorsqu’on versés nts nta mo x au confronte Le aux œuvres de charité. réalisé t en em ell nu sondage an e les qu èle rév par GFS-Zurich t en son s ue ménages alémaniq né gé s tout cas deux fois plu ds. an reux que les foyers rom «Il y a une différence de a revenus», analyse Martin ssi que Ziegerer. «On se dit au ent sans les Romands se montr famille doute plus solidaires en ecdir la ute ou en privé», ajo de e ism an trice du Zewo, org anisacertification pour les org La e. tions d’utilité publiqu nt que troisième hypothèse éta aient les Suisses allemands ser nmoins étatistes et soutie rs les tie lon vo s plu draient donc e. aid ntr associations d’e
Barrière de rösti Clichés Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 7
«Les Sui sses alémani q ue s s o n t tradition alistes et natio nalistes. »
Vrai et faux. « zurich ois, en On ne peut p seigna villes nt à l’ as générali et l ser, pr IDHEA possib es campagn P à La évien le es comba accompagn .» Si la Suis usanne. Il y t Andreas La se alé ée de ts maniq a de grand dner, polito sa attach de reines e es diff l ue raf t le Co ucisses), la és à la érence ogue fole d Roma mptoi démo moins e s n l r e u die a cratie ntre le suisse tte à l de pa a direct rleme opinio e, ils l . «Les habit ussi son fol a culotte (si s nts.» n sur a k a A Arth i lore, a nts de l’adhé la que -Gold ssent peu d vec Suisse sion à stion au (SZ e c p e l o ntrale ses ’ é U u t ), lors ait rid v nion e suffisa o i r s au po qu’on icule. uropé mmen litique ont très d «No enne, t li nous d , il y a la plu emande au evions és à l’Europ us voulons par xp r e par subir Mais p l’écon ester indép t tournent l assants leu leur p lus loi r o e e o m n n l d it dants , Gabr nous d i . Nous os comme iela Re ique», estim e, alors il n evons s i e s ber, 4 omme adhér e Adri adapt 9 an Arn faudrait pa er! Po s déjà er les ur pou ans, se mo s o lois.» qu’en ld, Sch n voir p p wytzo articip tre enthou is de 4 lus siaste er aux 2 a : ns « décisi ons pl Evidemmen . utôt q t que ue de devoir
«Les Suisses alémaniques mangent à 11h30 et à 17h30.» u et de la dépend du lie ut To . ux fa d’Uri, cela Vrai et dans le canton f, or td Al A . n ôtel Bahnsituatio à l’autre. A l’h nt ra au st re viennent varie d’un (les habitués) e» st gä m m ta ti, 34 ans, hof, les «S Chez Petra Mon . 30 h 11 de rivent sur le coup s travailleurs ar le , do n Ro le qui est au restaurant du jour ou ce at pl le t en n b, le à midi, «pren . Au Royal Keba bon marché» et le é t, ar at ép m pr n vite hütze h 30. Et au Sc 12 rs ve e tu si pic se mposée de clientèle est co soir, à 18 h, la tard, ce sont pl Une heure us s. ée âg es n s touristes person à 20 heures, le , et , es un je tre que les plus ns la rue mon da ge da n so Le ant l’âge et arrivent. h et 14 h, suiv 11 e tr en e ri de l’horaire va e à l’extérieur En promenad . on si rose es en of e pr m la eille da toute petite vi e un à S, is EM rv n so y sont se que les repas jà aller se nous explique pe ais on ut dé «m , 15 h 17 et 11 h 15 t». t d’heure avan servir un quar
s, n i v e ère d es i t u a q i m n a n «E ém l a s e s s les Sui aissent que t n e ne con cco, le Rioja e le Pros tivo.» i le Prim
Faux. P etit son dage, d rues de ans les Zoug, à l’heure café-cr d oissant . Lorsqu u deman ’on de aux gens ce boiven qu’ils t à l’ap éro, vo cela do il à ce que nne: co cktail, soda, p campar as d’alc iool, ma blanc, rtini vin rou g e (sans p rence), r jus d’o range (d éfévin bla eux voix nc (deu ), x voix, préfère l’un le sec, l’ au romand s). Seule tre les vins une fem 40 ans a cité s me de pontan Prosecc ément o. Chez le l’impor vins Ph tateur ilipp Sc d e hwand Zurich, er, à on con firme le car ces cliché, trois sp écialité plus de s sont le ma s «Néanm ndées par les clients. oins, le s gens comma qui ndent c hez no appréc u s ient ég alemen énormé t ment le s spécia écoute lités. Il nt nos s r e c omman d’acha t et son dations t prêts à leur de modifie mande r .»
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sses i u S s e L « es u q i n a m alé sont des .» s e i p p i h néo-
re ces, températu pleines vacan en e, rn de t Be in . po s Vrai et faux es rastas, mai degrés. Quelqu 27 : sandales re es eu ri qu té el ex pire, qu Au . on iz or l’h s vélos sont Birkenstock à Par contre, de e. gu vo en ès tr parking de actuellement ns la ville. Le da t ou rt pa u , pe ux étudiantes stationnés un ura et Sonia, de La lle est e. ’e rd qu bo e it dé su la gare tout de ît na n co re re emiè e, alors rigolent. La pr et même Iphon lo vé obi oée écol plutôt branch e». se dit «normal de n que la seco
ues q i n a ém l a s ot e s m s i e l u S s t pa «Les n e s s i na ne con mie.» ttes o s corne e d n r e o g élan rre, gastr Vrai. M es de te de . s pomm
d et.. avec de , du lar s n o n s? Cela des oig pomme n, e d e t o e la comp lpen-Makron A e ll ens’appe n ou Alp e n o r k a on se Älpli-M nt où l’ a iv is u s ( li acaron Makrön nçais m a r f n e , lat très trouve) la e, un p g a lp a ôté de de l’ autre c l’ e d éà ié es invit appréc vous êt i soyez S e . n e Sarin due, n o f e n ru la serve partage n vous o ’ u q pris s, des pas sur nichon r o s, c s e ots sec avec d es abric d u e o L s ! ge s anana vin rou u d c pe à e v de sou s voire a d n ia r e). ont f hlsupp Bâlois s sler Me a B ( a e es la farin propos s, région e des our u il q a a l’ Ch à , e sauciss s restau propre rc, et le o le p a e ir d v , qui ser de veau ttent à a Bâle, b A e s . s u rant n-ble o d r o c os «Megaplus gr cht, le a r t in E ilo, rot ... un k au bist e s è p » L Torzi, bleu XX r, René ie in is du plus et le cu record le t n détie leu rdon-b gros co , 143 cuisiné jamais ägeri à Unter t E ! s o kil sthof Landga u a , ) G (Z ous n, on v Schütze fourré au a le servir tte, e à racle g a m o r f ry, s et cur banane ne u dans enrobé ix o n à la panure . Bon de coco ! appétit
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flirtent e n s e u iq n a m é l «Les Suisses a blic.» u p e c a p s ’e l s n jamais da
Vrai. Que pense Matthias Pöhm, coach coa en sens de la repartie et en amour, des capacités à draguer des Alémaniques? «Il y a un manque de confiance en soi, la crainte du râteau ou la honte de ne pas parvenir à parler. C’est un grand pas que de reconnaître qu’on ne sait pas parler aux femmes. Mon cours s’adresse aux hommes, pour leur apprendre la stratégie pour séduire une femme. Dans la rue, on voit qu’ils aimeraient bien draguer, mais n’osent pas, ils se contentent d’admirer les postérieurs. Je les fais travailler sur la stratégie: de quoi parlent les femmes? Et puis, il n’y a pas de miracle, il faut essayer sans cesse, pour que cela devienne plus naturel et facile. Dans un bar, quand il y a un groupe de mecs en train de boire des bières, et que l’un ose aborder un groupe de filles, il devient le héros pour ses amis.»
«Les Suiss es aléma niques préfèrent parler le françai s le bon al plutôt que lemand.» Faux. A la gare de Lucerne, nous demandons aux gens le chemin pour aller au Musée des transports. Les premières questions sont posées dans un allemand approximatif et les réponses tombent naturellement également en bon allemand. Une jeune femme donne des conseils en gesticulant, mais elle parle très vite. Changement de tactique, nous abordons les gens en français. «Là-bas, bous 8, direct», explique une vieille dame qui traduit les explications de son mari. Une cycliste de 40 ans parle «un little französisch»: «Tu prends bus puis stop à Verkehrshaus. Tu as le billett?» Nous tentons notre chance en anglais, avec un fort accent francophone, mais l’on nous répond en anglais. A l’Office du tourisme, suite à notre demande en bon allemand, la jeune femme nous dit qu’elle préfère nous montrer l’itinéraire en français.
«Les Suisses nt e r è f é r p s e u q alémani ns, u r b s f u œ s e l les Romands les blancs.»
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«Les Suisses nt alémaniques so tuels, organisés, ponc appliqués et méticuleux. Au bureau, la hiérarchie est nt et e iv u s ls i , e é r c a s ne se révoltent jamais.»
Faux. En février 2007, Mi gros a mené une étude auprès de 634 consom mateurs de toute la Su isse. Les résultats ont montr é qu’aussi bien en Suiss e alémanique qu’en Suiss e romande, la couleur de la coquille, blanche ou brune, n’avait qu’une importance très relative lors de l’achat (respecti vement 88% et 86%). Né anmoins, s’il fallait ch ois ir entre les deux, les Suiss es allemands disent qu e c’ st égal (79%), les bru c’e ns obtiennent 14% des voix, les blancs 7%. Les Romands ne sont que 63% à af affirmer que cela n’a pa s d’importance, 29% à préfér f er les œufs bruns et 7% les blancs. Le cliché sera ait donc plutôt inversé!
, on ne Aux CFF . x s entre u a f férence . if Vrai et d e d s e pas du pay constat ateliers s urs et t e n t c e r u é ond c s les diff e d t gés qui es ont obli er s s Pour ce il , s ct trôleur r respe des con ure pou e est h i, l’ lu à r isse, u S d’arrive it d e s ont e. Le Cr «Toute . s n l’horair io g éaliser. é par ré uels à r organis n ue n a s if ct ît pas q des obje e, il n’appara uré t moins s soien Sur la d e in t la ns maniles régio tes que les alé llay, e an ul Darb perform e ean-Pa J e ude qu t t o é n s une ques, n a D . s arole sur le porte-p ns de publier o n que nous ve s, il apparaît e s is n est PME su novatio in l’ e aborad e des coll e l’origin r v u (69%) age l’œ anique m davant lé a e ) où la n Suiss e (60% d n a teurs e m uisse ro oteur qu’en S rait le m thèses e s n e n s hypo directio Une de . t ct de la n a t r le respe impo e u q t s ssé en es e lus pou avancé p it a r e hie s hiérarc e...» a omand r e ia, il y s is u S chez Un vantage , e h c n da En reva les ement tionnell andes. «Dans r o p o r p m o r tions , les d’affilia conflictuelles tes sur s n optimis s situatio lu p t ion. ds son obilisat m Roman e n u lutôt nces d’ s sont p d n les cha a m ses alle Les Suis , observe ts» pruden n. artman H Hans
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Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique
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Xavier Margairaz
Footballeur professionnel, 27 ans, Zurich Milieu de terrain au FC Zurich de 2005 à 2007, puis à nouveau dès 2009, le Vaudois Xavier Margairaz a fait ses premières armes à Yverdon, Lausanne et Neuchâtel. «Les équipes romandes accordent davantage d’importance à la jouerie. Les clubs alémaniques, à part le FC Zurich, sont plus dans les duels et l’agressivité», explique le footballeur de 27 ans originaire de Rances (VD). Outre des différences de jeu, Xavier Margairaz a aussi constaté en franchissant le Röstigraben que les mentalités pouvaient diverger. «Pour un Romand, il est possible de travailler et de se marrer en même temps. Du coup, on passe parfois pour des touristes. Les Suisses allemands, eux, vont parfaire chaque détail.» Cela étant, même s’il reste «un Welsche en Suisse alémanique», Xavier Margairaz se plaît à Zurich. Côté langue, le footballeur ne s’est pas mis au dialecte, même s’il lui faut bien le comprendre. «Notre entraîneur parle en suisse allemand. Il arrive parfois que des joueurs traduisent certains termes. Mais dans l’ensemble, le vocabulaire du foot reste le même.» En équipe nationale non plus, la langue n’est pas un handicap. Ottmar Hitzfeld s’exprime en allemand et Michel Pont en français. Le seul moment critique? «Entonner tous ensemble l’hymne national ne donne jamais un excellent résultat vu que chacun chante dans sa propre langue», rigole Xavier Margairaz. Dès les premières secondes du match, l’équipe ne forme à nouveau plus qu’un. Du côté des spectateurs, le même phénomène se produit. Durant nonante minutes alors, voire plus, le Röstigraben n’existe plus. Pierre Wuthrich
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Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique
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Cédric Besson
Vigneron, 32 ans, Uhwiesen (ZH) Cédric Besson, fils d’agriculteurvigneron à Montreux, aurait certainement pu reprendre un domaine dans ce haut lieu de la viticulture suisse. Le Vaudois trentenaire est pourtant parti à contresens, direction le Weinland zurichois. Son moteur? Son épouse Nadine, rencontrée à l’Ecole de Changins et œnologue, mais aussi les parents de cette dernière, propriétaires d’une cave et d’un vignoble cotés, à Uhwiesen (ZH): «Reprendre un domaine à moins de 30 ans, c’était une occasion en or.» Voilà qui fait de Cédric Besson l’un des rares vignerons romands installés en Suisse alémanique, région ne comprenant que 10% du vignoble national. Pas de Chasselas donc, mais du Räuschling (spécialité zurichoise), du Gewürztraminer, du Pinot noir, et du Blauer Zweigelt, un plant autrichien que ses beaux-parents furent les premiers à cultiver en Suisse et qui contribue à la renommée du domaine. Car la légende du «vin suisse allemand bon à laver les vitres» a vécu. «Aujourd’hui nous faisons la même formation, nous apprenons les mêmes techniques», relève Cédric Besson. Il réserve ses 50 000 bouteilles à une clientèle alémanique de niche. Il en écoule un peu moins de 10% en Suisse romande. «On est très bien reçus: avec du vin alémanique, on crée la surprise.» En revanche, le vigneron ne pleure pas la culture de l’apéro qu’il a connue sur la Riviera. «On boit un verre en fin de journée après le travail. Les dégustations se font debout. Le client arrive en sachant généralement ce qu’il veut et il ne s’attarde pas.» Et le Vaudois de résumer: «Il est un peu moins pèze!» Céline Fontannaz
Mylène Jeandupeux
Etudiante en économie, 22 ans, Saint-Gall
Un pas décidé, un large sourire, le parler franc. Mylène Jeandupeux, 22 ans, termine son sixième semestre en Business administration à l’Université de Saint-Gall. «L’uni m’est apparue plus familiale que celle de Lausanne; tout y était mieux organisé.» La jeune femme fait ainsi partie des 6% de Romands à avoir opté pour la ville alémanique. Une petite communauté dont elle s’est distanciée volontairement: pas la peine de venir jusqu’ici pour rester entre Welsches. «Ici, certains parlent très mal l’allemand parce qu’ils passent tout leur temps ensemble», regrette-t-elle. La première année fut la plus difficile. En raison de la langue, essentiellement. «J’étais passablement seule. Mes résultats ne reflétaient pas mon investissement. Il a fallu s’accrocher. » Aujourd’hui, ses résultats ont prisl’ascenseur.«Etudiericiconstitue une valeur ajoutée.» De la Suisse allemande, elle apprend la rigueur, le respect des règles, l’organisation. «J’ai l’impression que nous les Romands, nous sommes plus imaginatifs, innovateurs, plus romantiques peut-être!» Des qualités importantes dans le domaine économique, où il s’agit de savoir penser différemment, de se montrer créatif. Bûcheuse, ambitieuse, Mylène ne compte pas s’arrêter là. Pour la suite, elle vise Rotterdam et son master, l’un des trois les plus cotés au monde, selon le magazine économique Financial Times. Neuchâtel reste cependant son port d’attache. La première année, elle prenait le train tous les vendredis soir pour retrouver les siens. Trois ans plus tard, elle rentre un peu moins souvent. De la maison lui manque toutefois une chose: le lac. Céline Fontannaz
Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique
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Pascal Philipona
Conducteur de tram, 56 ans, Bassersdorf (ZH) Voilà trente-six ans que le Lausannois Pascal Philipona a franchi la barrière de rösti, «par amour», pour s’installer du côté de Kloten (ZH). S’ensuit un mariage et deux filles qui sont aujourd’hui âgées de 30 et 28 ans. «J’ai commencé par un apprentissage en quincaillerie, avant de travailler chez ABM (ndlr: une chaîne de magasins) qui m’a muté, à ma demande, à Zurich. Puis, pendant huit ans, j’ai été chargé des achats dans une entreprise de salles de bain.» Un jour, il remarque une annonce des transports publics zurichois (VBZ) et décide de se lancer. «Il faut être très calme, très attentif pour faire ce métier. En 1986, il y avait cinq modèles de trams différents, qui demandaient de beaucoup de finesse, de doigté. Aujourd’hui, avec le Cobra, il est beaucoup plus facile d’apprendre à conduire.» Ce qui plaît au Vaudois dans ce métier? La diversité des courses, le nombre de passagers qui fluctue, la circulation qui se fait plus ou moins dense, le contact avec les gens, l’impression de les aider et les mots qu’ils échangent avec lui, leurs remerciements à la sortie du tram. «Je ne ressens pas trop le Röstigraben, assure Pascal Philipona. Ici, c’est juste plus droit, plus ordonné. Les premiers mois, je voulais rentrer, mais à présent, ma vie est ici. Je suis devenu Suisse allemand, même si je conserve un petit accent. Lorsque je fais une annonce au micro, les gens réagissent positivement et disent: Ah, un Welsche!» Mélanie Haab
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Barrière de rösti Des Romands en Suisse alémanique
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Thierry Délèze
Photos: Jorma Müller
Correspondant de «24 heures», 44 ans, Zurich Thierry Délèze souhaitait découvrir «l’autre» partie de la Suisse: «Si l’on veut comprendre notre pays, il faut savoir comment la Suisse alémanique fonctionne», relève le journaliste, qui a grandi à Morges (VD). En avril 2003, il devient alors correspondant de la RSR en Suisse alémanique. Direction, Zurich. Depuis 2010, il y travaille toujours, pour le compte des quotidiens 24 heures et la Tribune de Genève, dans la rubrique économie. «Je me plais beaucoup dans cette ville. Ici, tout est bien organisé. Alors que j’étais autrefois un inconditionnel de la voiture, j’emprunte aujourd’hui les transports publics.» Depuis que Thierry vit en Suisse alémanique, il est plus ponctuel et s’efforce d’appeler son interlocuteur par son nom de famille au téléphone. Si cette habitude est perçue comme trop formelle en Suisse romande, Thierry y voit là une forme de respect. Ce Valaisan d’origine n’approuve pas le cliché qui veut que les Romands soient plus ouverts et joyeux que leurs compatriotes. En Suisse alémanique, les gens se tutoient par exemple plus rapidement qu’en Suisse romande: «Les Français sont très respectueux des hiérarchies, ce qui déteint chez nous.» Et il estime que les Alémaniques sont plus agréables avec les Romands que l’inverse. Sur un point, Thierry Délèze est cependant resté très Romand: il trouve que les contrôles policiers sont «extrêmement stricts» à Zurich. L’un de ses collègues a par exemple dû payer une amende de 1200 francs pour s’être mal garé: «A Lausanne, on peut rester plus longtemps en stationnement interdit sans risquer la contravention.» Reto E. Wild
«Le vrai fossé est entre Pour le politologue Claude Longchamp, le Röstigraben a largement fondu avec la disparition de la question européenne mais demeure bien réel sur les sujets sociaux et de santé publique. Le Röstigraben, mythe de journaliste en mal d’inspiration ou réalité quotidienne?
Ni l’un ni l’autre. On ne le voit pas à l’œuvre tous les jours mais plutôt réapparaître dans certaines circonstances, et systématiquement selon certains sujets. Les grandes discussions en 1992 autour de l’Espace économique européen (EEE) avaient ainsi creusé un véritable fossé entre Romands et Alémaniques. Un fossé qui n’a pas disparu mais qui fait moins la une de l’actualité aujourd’hui. La question européenne n’est en effet plus aussi polarisante. Elle n’est plus ce sujet identitaire qu’elle était à ce moment-là, lorsqu’un Romand qui n’était pas pro-européen n’était pas un bon Romand. C’était l’époque où un journal comme le Nouveau Quotidien pouvait se définir en une comme suisse et européen. Que s’est-il passé entre-temps?
Le scepticisme envers l’Europe a gagné la Suisse romande. L’Europe désormais unit un peu les régions linguistiques contre elle. Le niveau national est mieux accepté comme cadre politique, alors qu’à l’époque, la Romandie pouvait donner l’impression de vouloir sortir de la Suisse. Pour autant, la barrière de rösti n’a pas complètement disparu… Quelles formes prend-elle aujourd’hui?
Crise économique oblige, ce fossé a retrouvé de l’importance dans des domaines comme la santé, la politique sociale et la fiscalité. Là, les priorités des Alé-
maniques et des Romands sont différentes. Pour un bon bourgeois alémanique, diminuer les impôts est quelque chose de primordial, quitte à rogner sur le social et la santé, au nom de la responsabilité individuelle. La gauche n’est évidemment pas d’accord, mais la différence c’est qu’en Suisse romande, même les partis bourgeois suivent cette ligne étatiste, se montrent prêts à payer pour de bonnes prestations sociales et de santé. En Suisse romande, on présente quasiment comme un devoir pour l’Etat – c’est-à-dire pour les cantons – de s’engager fortement sur ces thèmes. Peut-on également dire que la Suisse alémanique serait plus sécuritaire?
Je n’en suis pas certain. Sur cette question de la sécurité, on ne voit pas de grandes différences entre les régions linguistiques lors des votations. L‘UDC, parti foncièrement alémanique, n’a-t-elle pas contribué à réduire le Röstigraben en créant des sections romandes, avec aussi les nombreuses tournées de Blocher chez les Welsches?
On constate en tout cas une normalisation de discours qui étaient à l’origine essentiellement alémaniques. Une certaine nationalisation aussi des problématiques, avec des tendances qu’on voyait à Zurich et qu’on retrouve désormais aussi à Genève. Ce n’est pas dû qu’à l’UDC. On observe aussi des convergences et des collaborations de plus en plus grandes
entre médias alémaniques et romands, avec là aussi une nationalisation du discours. Plutôt que de fossé, il vaudrait mieux aujourd’hui parler de simple différence culturelle. Avec l’emprise justement de Tamedia en Suisse romande, cette nationalisation ne ressemble-t-elle pas surtout à une alémanisation de la presse?
Les critiques en Suisse romande contre la mainmise de Tamedia ont été relativement peu virulentes. On s’est dit sans doute qu’avoir un chef à Zurich, c’était quand même mieux qu’un chef à Paris. Les Romands ont aussi durablement l’impression de ne pas être pris au sérieux par les élites alémaniques. Réalité ou paranoïa?
Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une réalité. Il y a toujours eu en politique des représentants romands importants et bien acceptés par les Alémaniques, qui continuent de s’intéresser plus ou moins aux idées des autres régions linguistiques. Il en va différemment dans l’économie où nombre d’entreprises n’ont pas du tout ce système de représentations des minorités, avec très peu de personnes issues de leurs rangs dans les comités directeurs. Dans le domaine de la culture aussi les différences sont énormes parce que les références ne sont pas les mêmes. Ce qui est important à Paris le sera aussi à Fribourg, mais déjà plus à Berne. En politique en revanche, je le redis, je n’observe pas d’exclusion des politiciens romands.
La langue n’est-t-elle pas finalement un critère secondaire? L’augmentation du nombre de femmes, par exemple au Conseil fédéral, n’a–t-elle pas davantage fait changer le style de gouvernement que la présence des Romands?
La langue est un critère important mais pas exclusif. Ce qui a vraiment augmenté, ces trente dernières années, c’est la différence entre les zones urbaines et les zones rurales. Là est le vrai fossé aujourd’hui: les villes sont plutôt à gauche, ouvertes, tandis que dans les régions rurales, on est plus conservateur, plus à droite. Mais lors des soirées électorales, il est plus facile avec les cartes de mettre en évidence le vote linguistique, parce que l’on sait où passe la frontière des langues. Il est plus compliqué en revanche d’appréhender le vote des couches sociales. Et le Tessin, où le met-on dans le Röstigraben?
L’idée en tout cas d’enrôler les Tessinois sous la bannière romande est fausse. Ce canton est certes une entité en soi mais ses affinités sont plus fortes avec la Suisse alémanique qu’avec la Suisse romande. Lors des votations, le fossé se situe entre les Welsches et le reste. Il est rare que les Suisses allemands et les Tessinois votent différemment. Peut-être parce que l’élite tessinoise est bien représentée en Suisse alémanique. Et puis, en Suisse romande, l’idée demeure quand même d’une appartenance à l’Europe culturelle, tandis que dans les autres régions linguistiques, la polarisa-
Barrière de rösti Entretien avec Claude Longchamp
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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villes et campagnes» Bio express
Pour avoir travaillé dans les deux régions linguistiques, le politologue Claude Longchamp connaît bien les différences entre Romands et Alémaniques.
- Né le 14 mars 1957 à Fribourg. - Dès 1987, analyse les résultats des votations pour SRG SSR idée Suisse. - Dès 1992, donne des cours de sciences politiques à l’Université de Berne. - Diverses activités d’enseignant aux Universités de Fribourg, Zurich, Saint-Gall, aux écoles polytechniques de Winterthour, Zurich et Lausanne. - Dès 2008, chargé de cours à l’Université de Saint-Gall. - De 1993 à 2003, CEO et membre du comité directeur de l’institut de recherche politique «gsf.bern». Il devient président de ce même comité en 2009.
tion est plus importante. Le rejet du grand voisin est aussi plus fort au Tessin, envers la Lombardie, et en Suisse allemande envers l’Allemagne, qu’en Suisse romande envers la France. L’amour de la France en Suisse romande ne semble pas non plus excessif…
Politiquement et économiquement peut-être, mais culturellement les liens sont très forts. Alors qu’entre l’Allemagne et la Suisse allemande le clivage est énorme. Entre ce que pensent les jeunes à Lausanne et ce que pensent les jeunes à Paris, il n’y a pas vraiment une énorme différence. Tandis qu’entre ce que pensent les jeunes à Zurich et ce que pensent les jeunes à Berlin, il y a un monde. C’est-à-dire?
D’abord le complexe de la grandeur. Les Alémaniques par exemple n’aiment pas trop être traités de «schwitzerlis qui mangent des läckerlis». Ensuite, il est reproché aux Allemands qui travaillent en Suisse alémanique de croire qu’ils
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Barrière de rösti Claude Longchamp
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en matière de bilinguisme et se contentent d’une tolérance segmentée d’une langue envers l’autre. La ville de Bienne est la seule qui essaie de pratiquer une intégration active, au quotidien, entre les deux communautés linguistiques.
sont pareils, de penser qu’ils parlent la même langue que les Alémaniques – ce qui est un malentendu: ce n’est définitivement pas la même langue. Tandis qu’en France et en Suisse romande, on partage le même idiome. On reproche aussi aux Allemands de former une société dans la société. Par exemple les assistants des professeurs allemands dans les universités suisses sont aussi Allemands.
Outre la langue, qu’est-ce qui séparerait encore de façon nette Romands et Alémaniques?
Les dialectes alémaniques, justement, ne sont-ils pas des fauteurs de Röstigraben?
Des invités luxembourgeois ont relevé en janvier dernier, à l’issue de deux jours de session du Parlement des jeunes, que nous autres Suisses nous ne nous comprenions plus. Que les Romands ne savaient plus l’allemand et les Alémaniques plus le français et que pour parler entre nous, on était contraint d’utiliser l’anglais. Voilà une évolution pire que le problème du dialecte. Si les jeunes aujourd’hui ne se comprennent plus qu’en utilisant l’anglais, cela signifie que dans vingt ans, il n’y aura plus personne dans les sphères politiques, économiques ou culturelles sachant encore la langue de l’autre. La langue dans ce cas devient constitutive du malentendu, de l’incompréhension. Vive le dialecte donc…
Je comprends que le problème du dialecte soit thématisé par les Romands, car ce sont eux qui se retrouvent exclus du débat lorsque le Schwitzerdütsch remplace le Hochdeutsch. Mais la moindre des choses serait quand même que chacun sache en tous les cas une deuxième langue suisse. Enfin, il faut voir que la situation est différente suivant les régions alémaniques. A Berne, le français est encore bien accepté, les Bernois pratiquent encore la connaissance d’une deuxième langue nationale, tandis qu’à Zurich ce n’est déjà plus le cas: l’allemand et l’anglais prévalent désormais, ce qui représente un sérieux problème. Qu’est-ce qui explique que, malgré tout, la cohabitation entre les communautés
Pour Claude Longchamp, la lutte contre le catholicisme est à l’origine de la cohésion suisse.
«La moindre des choses serait que chacun sache une deuxième langue nationale.» fonctionne plutôt bien et qu’un scénario à la belge semble impossible chez nous?
La situation n’est vraiment compliquée que lorsque la problématique économique est liée aux frontières linguistiques. Si les défavorisés économiques sont une minorité culturelle, linguistique ou confessionnelle, cela devient difficilement gérable, comme ça a été ou c’est toujours le cas au Liban ou en Belgique. Il se trouve que nous avons en Suisse alémanique et en Suisse romande des tendances économiques assez semblables. Avec, à l’intérieur de chacune des deux entités, des régions favorisées et des régions défavorisées. Les clivages économiques ne recouvrent pas ceux de la langue, donc ça peut plus ou moins fonctionner.
Les cantons bilingues comme le Valais, Berne ou Fribourg profitent-ils de cette particularité?
Le Valais et Fribourg ne mènent pas vraiment une politique active
Les différences restent d’abord linguistiques et, par voie de conséquence, culturelles. Par exemple, la manière dont on voit l’histoire, dont l’histoire est enseignée dans les écoles. L’histoire en Suisse romande est truffée de références aux Romains qui y ont fondé des villes. Des références qu’on ne retrouve absolument pas en Suisse alémanique où l’accent est plutôt mis sur les habitants primitifs du Gothard. Avec la force du nombre, les Suisses alémaniques ne pourraient-ils pas être tentés de se montrer plus directifs, moins conciliants? Qu’est-ce qui les oblige finalement à tenir compte des minorités?
Représentant 70% de la population, en principe, effectivement, les Alémaniques pourraient prendre toutes les décisions eux-mêmes. Mais ce n’est pas dans la culture suisse. Le modèle suisse a fonctionné parce qu’il a été constitué au XVIe siècle par les régions réformées qui voulaient se façonner une identité, qui voulaient se défendre contre la majorité catholique. Un consensus a été établi entre les régions réformées qui ne comprenaient pas que Berne et Zurich mais aussi Genève et Lausanne. Cette recherche d’un consensus culturel est devenue une des constituantes fondamentales de la mentalité suisse. Si la Suisse romande n’avait été que catholique, la situation aurait été différente. Face à la domination bernoise, les Romands auraient probablement rejoint la France ou la Savoie. Propos recueillis par Laurent Nicolet Photos Nicolas Righetti / Rezo
Barrière de rösti Chronique Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 | 25
Comment j’ai découvert les «Bourbines» Les Romands ne découvrent pas qu’il existe des Suisses allemands Jean-François Duval, en sortant du venjournaliste tre de leur maman. Non, ils ne le réalisent que très progressivement. Leur découverte des Suisses allemands correspond à différents âges de leur vie. Dans mon cas, voici comment cela s’est produit. 1.Vers l’âge de 6, 7 ans, j’ai dû entendre dire par des copains qu’assez loin de chez nous, dans une région reculée de la Suisse, vivait un peuple appelé Bourbines. 2. Ce peuple à peine civilisé parlait une langue rugueuse, tout en raclements de gorge, et il faisait l’objet de toutes sortes de légendes où revenaient les mots Winkelried et Waldstätten, qui ne nous concernaient absolument pas. C’était un peuple de paysans et de laboureurs. Les filles y étaient des fermières, elles avaient toutes de grosses joues rouges, trayaient les vaches et buvaient du lait. Elles s’habillaient comme des Tyroliennes, ne mangeaient que des saucisses et des röstis. 3. A 12 ans, dans Wir sprechen Deutsch, nous nous sommes aperçus que notre scolarité risquait d’être compromise par l’insistance qu’on mettait à vouloir nous faire ingurgiter le vocabulaire d’une langue à la logique im-
possible. Et c’était à cause des Bourbines qu’on devait l’apprendre! 4. A 15 ans, je suis parti à Salzbourg pour perfectionner mes maigres connaissances acquises dans Wir sprechen Deutsch. Pendant le voyage en train, j’ai été abasourdi de voir le temps qu’on mettait à traverser la partie alémanique du pays: la Suisse alémanique couvrait une énorme partie du territoire de mon pays. Plus le train avançait en territoire bourbine, plus je rapetissais, et la Suisse romande avec moi. Avec incrédulité, j’ai constaté qu’être Suisse romand équivalait à être un Lilliputien au pays de Gulliver. 5. A l’école de recrues, le choc a été encore plus rude. La caserne abritait quatre compagnies d’Alémaniques, et une seule de Romands… Nous étions cernés par les raclements de gorge. 6. Jusque-là, mes camarades et moi, nous trouvions que Jean-Luc Godard avait raison de dire dans A bout de souffle que les plus belles filles du monde sont à Lausanne et Genève. Aujourd’hui, je connais la vérité: Godard n’a jamais vu Dr No, avec Ursula Andress en James Bond Girl. 7. De passage à Bâle, j’ai été confirmé dans cette impression: une jolie fille postée à l’arrière d’un tram m’a fait un gentil signe de la main. J’ai fondu. Je me suis aussi aperçu que les jeunes Zurichoises portaient des vête-
ments adorables et avaient un sens de l’élégance que les petites Romandes ne possédaient pas. 8. Peu après, j’ai lu La Panne de Dürrenmatt, et j’ai vu que Dieu avait mis du génie dans l’autre partie de la Suisse. 9. A 30 ans, les circonstances de la vie m’ont fait régulièrement emprunter des trams zurichois. Et je maudis chaque jour la lenteur des transports publics genevois et vaudois. 10. Denis de Rougemont m’a fait comprendre que la Suisse était trop composite pour être une nation. Les Suisses alémaniques, les Suisses romands et les Tessinois avaient réussi un miracle: faire «tenir» ensemble un pays qui s’appellerait la Suisse. Oui, mais comment? 11.Oui, comment des peuplades aussi différentes tiennent-elles ensemble? Aujourd’hui, je me le demande toujours autant. Je crois que ce n’est rien d’autre qu’un bon sens commun, lentement forgé au fil d’une histoire difficilement partagée, mais qui fait qu’autour de la planète un Suisse reconnaît toujours un autre Suisse. 12. En sortant du ventre de ma maman, je ne m’y attendais pas du tout mais, pour le petit Romand que j’étais, la découverte de la Suisse alémanique ne serait rien moins que la découverte du monde extérieur et des façons les plus sensées d’y évoluer!
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Romaine & Marcel
Quand l’amour casse les barrières
Cinq couples racontent leur histoire d’amour. L’un vient d’outre-Sarine, l’autre est Romand. Deux langues, est-ce vraiment deux cultures? Si les avis divergent, les amoureux ont tous su dépasser les idées reçues. A leur façon...
Barrière de rösti Histoires d’amour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Entre villageois, on se comprend
Romaine Bettex, 22 ans, Vaudoise, et Marcel Rieben, 28 ans, Soleurois, en couple depuis mai 2010.
I
Texte Virginie Jobé, Photos Mathieu Rod
ls se sont connus à Fiescheralp (VS) le 7 mars 2010. Elle y passait un week-end avec son club de ski, il était venu avec son groupe de pompiers. Dans un bar, autour d’un verre, ils ont sympathisé. «Je parlais anglais avec les Suisses allemands présents. Marcel m’a tout de suite dit qu’il préférait communiquer en français», souligne Romaine. Ils se sont revus à Berne, à Fribourg, toujours «sur la barrière». Un joli symbole qui a fini par les réunir. Depuis plus d’un an, une fin de semaine sur deux, Marcel quitte son appartement soleurois pour retrouver sa chérie à Combremont-le-Petit (VD) et Romaine se déplace à Lohn-Ammannsegg (SO). «Mon village ressemble à celui de Romaine, ce qui est très bien, remarque Marcel. Je ne peux pas m’imaginer avec une copine qui habite une grande ville. A cause
de la mentalité.» Pour Romaine, la seule différence entre les deux endroits réside dans le fait qu’un canton parle suisse allemand, l’autre français: «Je n’ai pas dû m’adapter à une autre culture.» Marcel, instructeur à la Protection civile, estime que leur histoire d’amour est un «super défi», pour l’un comme pour l’autre. Apprendre le suisse allemand à son amoureuse reste un plaisir, «son accent francophone est très sexy». Un bémol? «Parler des sentiments en français. Je dois être très concentré pour trouver les mots justes et ne pas la blesser.» De son côté, Romaine, étudiante à l’Université de Fribourg et qui suit de nombreux cours en allemand, se débrouille plutôt bien. Même si… «Comme j’adore parler, je trouve parfois frustrant de ne pas réussir à mettre mon grain de sel dans les conversations fami-
liales ou avec ses amis. Mais ils font un effort pour casser leur accent. Moi, j’apprends la patience avec Marcel.» Ensemble, ils ont de fréquentes discussions autour du dialecte soleurois, «une langue bizarre, rigole Marcel. Même si quelqu’un pratique couramment le Hochdeutsch, il n’a aucune chance de comprendre un dialecte suisse alémanique.» Parmi les préjugés qui prévalent dans leur entourage: à Soleure, «comme partout en Suisse allemande», on dit que les Welsches profitent des capacités en français des Alémaniques et ne font pas d’efforts; dans le canton de Vaud, Romaine entend souvent, «C’est pas un peu loin Soleure?»
Séverine & Harry
L’exil à deux
La famille Mischol: Séverine, 34 ans, Franco-Suisse, Harry, 38 ans, Grison, installés à Jegenstorf (BE) depuis 2002, et leurs fils, Killian et Matheo.
C’est dans une boîte de nuit, en 1994, que Séverine et Harry ont eu le coup de foudre. Il vivait alors à Genève pour un an, elle habitait en France voisine. Ils ont appris à se connaître, «en français et beaucoup avec les mains pour mimer ou montrer». Harry a subi les préjugés des Genevois, «qui croyaient que j’étais alémanique. Dès que je prononçais le mot romanche, ils devenaient plus sympathiques. Même si je suis Bernois aujourd’hui, je dis toujours que je suis Romanche. Parce que, souvent, on nous oublie.» D’ailleurs, Séverine ignorait presque leur existence. La décision de poser leurs bagages dans le canton de Berne, après huit ans de trajets en train entre Coire et Genève tous les week-ends, était un compromis. Harry y a trouvé du travail en tant qu’informaticien et Séverine ne voulait pas «se sentir trop loin des Romands». Si le suisse allemand est la deuxième langue d’Harry, Séverine, elle, a ramé. «J’étais nulle, mais je n’ai pas eu le choix. Depuis que j’ai des enfants, c’est plus facile.» Idem pour le romanche, qui l’empêchait de partager de bons moments avec sa belle-famille, qu’elle entraîne dorénavant en lisant des livres à ses fils. Le couple espère d’ailleurs qu’ils seront trilingues. Le plus dur a été de trouver des prénoms à leurs enfants. Ni français ni grison. «Des heures de discussions! Nous avions plein d’idées pour une fille, Maya, Emma, rien pour un garçon. Pour notre deuxième enfant, nous avons demandé le sexe avant la naissance. Histoire de nous laisser du temps.»
Les difficultés d’un canton bilingue
Nathalie Amacher, 34 ans, du Jura bernois, et Urs Kirchhofer, 49 ans, Argovien d’origine né à Bienne (BE), en ménage à Bienne depuis le 14 février 2011.
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n 2009, il a fallu quatre mois à Nathalie pour conquérir le cœur d’Urs, son «nounours». Elle caissière, lui vendeur, dans le même magasin Migros à Bienne. «Il me voyait comme une petite jeune. Je lui ai donné mon numéro. Il a fini par m’appeler…» Au boulot, c’est bilingue, forcément. «Mais certains collègues ne parlent que le suisse allemand», signale Nathalie qui, ayant grandi à Sonceboz dans le Jura bernois, où l’on ne pratique que le français, est partie dans sa jeunesse à Lucerne, puis à Munich pour améliorer son allemand. Qui laisse à désirer selon le couple. Du coup, dès le début de leur idylle, Urs a eu l’idée d’acheter un traducteur électronique qu’ils utilisent encore environ une fois par jour. «Je parle mieux le français, appris à Genève et dans ma ville, que Nathalie l’allemand. Ce qui me dérange parfois. A Bienne, les francophones comprennent ma langue mais préfèrent utiliser la leur. C’est peut-être de la flemme ou un jeu pour eux.» Tous deux pensent que les cours de suisse allemand devraient être obligatoires à l’école. «Nous sommes désavantagés de n’apprendre que le Hochdeutsch, s’énerve Nathalie. La prononciation est très différente et difficile en suisse allemand. On me regarde comme si j’étais une étrangère.» Urs estime que «les dialectes font partie de la tradition. Et les cantons suisses alémaniques représentent la majorité dans notre pays.» S’il veut taquiner sa compagne, Urs l’appelle la Jurassienne.
Nathalie & Urs
Barrière de rösti Histoires d’amour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Une armée entremetteuse
Guillaume Romanens, 22 ans, Vaudois qui s’annonce Fribourgeois, et Jeannine Zwygart, 22 ans, Fribourgeoise, vivent ensemble à Goumoens-la-Ville (VD) depuis octobre 2009.
«Un coup de foudre entre nous? Pas du tout», rigolent Jeannine, gardienne d’animaux, et Guillaume, agent de sécurité. C’est à l’armée, à Schönbühl (BE), qu’ils ont fait connaissance. Guillaume, qui a toujours vécu à Goumoens-laVille (VD), se présente pourtant comme Fribourgeois. Parce que la majorité de sa famille paternelle habite ce canton. «J’adore cette région. Cela me convient parfaitement que Jeannine vienne de là-bas.» Lui qui détestait l’allemand à l’école a dû s’y mettre à l’armée, puis avec sa compagne, qui était installée à Düdingen (FR). «J’ai eu plus de facilité à apprendre le suisse allemand que le bon allemand. En tant que sergent, j’ai entendu tous les dialectes.» Jeannine, dont le père est Romand, avait quelques notions de français. Depuis qu’elle vit avec Guillaume, la Fribour-
geoise a «chopé» l’accent vaudois. Et quand elle lance, «Ça va le chalet?» son compagnon se marre. Guillaume fait l’effort d’envoyer des SMS en Hochdeutsch à sa douce et Jeannine traduit en français les mots qui échappent à son copain. «On utilisera les mains et les pieds pour se comprendre, mais jamais l’anglais», insiste-t-elle. Ce qui l’a frappée en déménageant: «Les Romands sont plus ouverts avec leur proches que les Suisses allemands. Par contre, au niveau professionnel, c’est chacun pour soi ici. Alors que dans mon canton, j’allais boire des verres avec mes collègues.» Pour Guillaume, «c’est un mythe que les Suisses allemands sont plus carrés que les Romands. A l’armée, j’ai vu autant de grandes gueules des deux côtés.»
Delphine & Pascal
Rire des clichés
La famille Hilty: Delphine, 32 ans, Vaudoise avec des origines paternelles italiennes, Pascal, 36 ans, Appenzellois (Rhodes-Extérieures) originaire de Heiden (SG), mariés depuis 2006 et leurs fils, Evan et Len. Ils habitent Le Mont-sur-Lausanne (VD).
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Jeannine & Guillaume
ne rencontre dans un bar lausannois en 2000, après quelques verres, un échange d’e-mails, un rendez-vous trois semaines plus tard, «et ça a bien croché». L’enseignante habitait chez ses parents à Savigny (VD), l’informaticien apprenait le français depuis quatre ans dans le canton de Vaud. «J’avais l’image des Suisses allemands ponctuels, Pascal est toujours en retard. Je pensais qu’ils étaient froids et peu accueillants, je n’ai jamais été regardée comme une Welsche, ses amis sont devenus les miens aussi. Grâce à mon mari, j’ai découvert la Suisse et je comprends le suisse allemand.» Et Pascal de compléter: «Les Alémaniques viennent en Romandie pour profiter de vacances balnéaires. Pour la plupart
des Romands, la Suisse s’arrête à Berne.» Toutefois, Pascal a parfois été déçu par le côté nord-américain de certains Romands, «vite potes, vite oubliés. On rit, on boit du vin blanc, oui. Mais je m’attendais à ce que les échanges soient plus profonds.» Maintenant que Delphine «se débrouille» dans le dialecte de son mari, elle regrette que, dès que l’on remarque qu’elle est francophone, on lui réponde en français. Delphine parle sa langue maternelle à ses fils, Pascal suisse allemand. Les enfants maîtrisent les deux idiomes. «Je tiens à ce qu’ils sachent s’exprimer dans ma langue et puissent discuter avec ma famille», déclare Pascal. Pas de dictionnaire français-allemand chez eux, ils arrivent toujours à se comprendre.
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Barrière de rösti Histoires d’amour
PAROLE D’EXPERTE
Anne-Claude Berthoud, professeur de linguistique à l’Université de Lausanne, dirige un projet européen sur le plurilinguisme.
«Se parler en anglais, ça me choque» Dans un couple, est-il important que chacun parle la langue maternelle de l’autre?
Oui, de toute évidence. Et la meilleure façon d’apprendre la langue de l’autre, n’est-ce pas de tomber amoureux?! Il s’agit de la meilleure des motivations. Un Suisse romand et un Suisse alémanique qui commencent à se parler en anglais, cela me choque. Si l’on est obligé de trouver une troisième langue pour pouvoir communiquer entre nous, on risque d’écraser complètement nos particularités. Certes, mais à l’école, les Romands apprennent le Hochdeutsch et non pas le suisse allemand…
Si je vivais avec un Suisse alémanique et que je parlais Hochdeutsch, je pense qu’il n’y aurait pas de problèmes de compréhension. Bien sûr, on peut faire un geste de plus et prendre des cours de suisse allemand. Mais se débrouiller dans la langue de Goethe, cela permet déjà d’aller à la rencontre de l’autre. Et puis, du côté suisse alémanique, on reconnaîtra l’effort des Romands.
de pouvoir changer de langue à sa guise et de jongler entre elles. Selon vous qui, en général, du Romand ou de l’Alémanique, aura le courage de quitter son canton pour s’installer dans celui de son élu?
Comment parler d’amour dans une autre langue que la sienne?
On peut pratiquer le «code-switching» ou «plurilanguaging», c’està-dire le mélange des langues. On peut très bien changer de langue dans la conversation sans que cela soit du Mischmasch. Nous avons
constaté dans notre étude au niveau européen que lors d’interactions dans un groupe, ce qui est productif, ce qui permet d’avancer efficacement et d’être créatif, c’est
Il me semble qu’il y a eu un temps où les Suisses alémaniques avaient plus de facilité à s’installer en Suisse romande que les Romands à s’établir outre-Sarine. Je dirais que cela dépend des opportunités professionnelles de l’un et de l’autre. Ce ne sont pas forcément des choix. Et incontestablement, les femmes suivent plus souvent leur mari que l’inverse. Même aujourd’hui… Et les langues s’y adaptent…
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Les Allemands, ces immigrants mal-aimés
Voisins les plus proches des Suisses alémaniques, ils sont toujours davantage à s’installer au pays des lacs et des montagnes. Mais tous les Helvètes n’apprécient pas ces nouveaux «colocataires».
L
a Suisse a la cote auprès de ses voisins d’outre-Rhin. Au cours des dernières années, les Allemands sont arrivés par milliers dans notre pays et y sont restés. Séduits par des paysages spectaculaires, ils s’installent à Zurich, Bâle ou Berne, savourent le fameux émincé de veau à la zurichoise et apprécient la cohabitation avec les autochtones. Pourtant, si l’on en croit certains médias, ces nouveaux venus ne sont pas particulièrement aimés par les Suisses alémaniques. «Les Allemands sont arrogants, bruyants et pédants, entend-on souvent. Ils ne font pas l’effort de parler notre langue et mettent souvent les pieds dans le plat, en utilisant certains diminutifs particulièrement agaçants, comme Fränkli (petit franc) ou Schwiizerli (petit Suisse).» Selon une étude du sociologue suisse Marc Helbling, 11% des Suisses allemands ont un rapport compliqué avec leurs voisins d’outre-Rhin. Titre de son ouvrage: Pourquoi les Suisses alémaniques n’aiment pas les Allemands. Pour comparaison, seuls 4% des Suisses n’aiment pas les Français et les Italiens. Pourtant, les Allemands et les Suisses alémaniques sont beaucoup plus proches culturellement. «La relation entre la Suisse et l’Allemagne est en effet très particulière, constate Christof Meier, responsable de la promotion de l’intégration à Zurich. Nous regardons la télévision allemande et savons ce qui se passe en Allemagne au niveau politique.» Mais
Accueil convivial
Matthias Schneider, 37 ans, et Andrea Kaufmann, 30 ans, vivent à Oschwand (BE) et gèrent l’agence de distribution H&S Agentur Kaufmann. En Suisse depuis cinq ans. «Nous avons été débauchés par notre client en Suisse. Mais comme nous représentons des entreprises allemandes dans toute la Suisse, nous voyons du pays et sommes toujours étonnés par sa diversité. Les Suisses sont certes assez réservés, mais si on prend le temps – et que l’on fait l’effort – de les connaître, on est accueilli de façon très conviviale.»
la réciproque ne s’applique pas. «La République fédérale compte seize fois plus d’habitants que la Suisse alémanique. Ce n’est donc guère étonnant que le petit pays observe le grand comme un frère qui serait fasciné par son aîné. Or, ce déséquilibre engendre un complexe d’infériorité chez le petit.» Une chose est sûre, l’actuelle difficulté d’intégration des Allemands ne serait pas due à la mauvaise image dont a pâti leur pays après la Seconde Guerre mondiale. «C’est bien plus leur afflux massif en un laps de temps très court qui a eu un impact négatif», souligne Marc Helbling. Depuis 2007 et la signature de l’accord sur la libre circulation des personnes, conclu entre la Suisse et l’UE, un grand nombre d’Allemands ont en effet saisi l’occasion pour s’installer en Suisse et y travailler. En 2002, ils étaient 140 000 à vivre dans notre pays, contre quasiment 270 000 en 2009. Sans compter les milliers de pendulaires qui, chaque jour, traversent la frontière pour se rendre au travail. Pourquoi cet engouement? Pour commencer, les Allemands sont séduits par des conditions de travail et des salaires plus alléchants qu’au pays. Citons également la proximité géographique de la Suisse. «De nombreux immigrés sont hautement qualifiés et occupent des postes-clés, constate Christof Meier. Mais les Suisses n’ont pas l’habitude d’avoir un étranger comme chef.» Pour se démarquer de leurs voisins allemands, les
Barrière de rösti Au-delà de la frontière
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Suisse, mon amour Tomas Grübl, 35 ans, habite à Lucerne et travaille en tant que Senior Team Leader chez Roche Diagnostics. En Suisse depuis trois ans. «Lorsque j’ai postulé chez Roche, je savais déjà que l’entreprise allait déménager en Suisse. J’étais attiré par l’étranger et j’ai toujours adoré ce petit pays, parce que je suis un vrai fan de sports en plein air. Cela prend du temps de bien connaître les Suisses, mais j’ai été accueilli très gentiment et je sors même avec une Suissesse.»
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Helvètes insistent notamment sur le fait qu’ils ne parlent pas la même langue. Un phénomène typique selon Marc Helbling, appelé narcissisme des petites différences. Lorsque, objectivement, les grandes dissemblances ne sont pas si apparentes, on stigmatise les petites afin d’éviter l’amalgame. Reste que certains clichés sur les Allemands reflètent plutôt bien la réalité. Ces derniers sont en effet plus directs entre eux. Rares sont ceux toutefois qui ont conscience de leurs différences. «Ils sont nombreux à penser qu’en Suisse, c’est comme à la maison, mais en mieux, explique Marc Helbling. Ils sont ensuite tout étonnés de réaliser que dans la rue, on ne parle pas la même langue que chez eux.» Même son de cloche du côté d’Eleonore Wettstein, de Consultation pour étrangers GGG Bâle,
Barrière de rösti Au-delà de la frontière
qui propose des séances d’information aux travailleurs migrants: «Avant de venir en Suisse, beaucoup d’Allemands n’ont pas du tout l’impression de se rendre à l’étranger et ressentent ensuite un choc culturel, notamment en termes de communication.» Cela ne signifie pas que les Allemands ne s’intéressent pas à leur pays d’adoption. Au contraire. «Mais quoi qu’ils fassent, ils commettent des maladresses, poursuit Eleonore Wettstein. S’ils s’essaient au dialecte, ils font des gaffes. S’ils parlent le bon allemand, on prend cela pour de l’arrogance.» Que leur conseillerait-elle donc? «Y aller tout doucement, regarder comment leurs homologues fonctionnent. Il faudrait qu’ils essaient le plus rapidement possible de comprendre le dialecte, cela facilite le quotidien.» Evelin Hartmann Photos Christian Schnur
Richesse culturelle
Michael Blümmel, 26 ans, sociopédagogue et étudiant à Adetswil (ZH). En Suisse depuis trois ans. «J’ai toujours rêvé de vivre en Suisse, j’adore ses nombreux lacs et ses montagnes. Ce pays est d’une richesse incroyable. Je pense qu’il faut savoir se faire accepter, ne pas oublier que je ne suis pas en Allemagne mais dans un pays étranger. Si l’on montre aux Suisses que l’on s’intéresse à leur culture, alors ils nous accueillent.»
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L’humour suisse allemand, ça existe?
Thierry Meury, humoriste suisse romand.
L’humoriste bernois Andreas Thiel, qui s’est illustré pour ses sketches à consonance politique, répond aux questions du comique romand Thierry Meury. Les Suisses alémaniques sont-ils capables de rire finement?
Le suisse allemand est une langue subtile mais l’utilisation effrénée du subjonctif et des diminutifs dans notre culture a tendance à étouffer dans l’œuf nos pointes d’humour, qui restent donc incomprises. Car nous ne rions pas de ce que nous disons, nous nous amusons plutôt des non-dits. Peut-on jouer avec les mots dans ce que vous appelez votre dialecte?
Le Bärndütsch est le seul dialecte propice aux jeux de mots, car, à l’instar du français et de l’anglais, il permet de jouer sur les sons pratiquement à l’infini. Il est donc plus facile de faire rimer des syllabes en Bärndütsch que par exemple dans les dialectes de Suisse orientale, qui sont plus proches du Hochdeutsch et donc plus rigides. Existe-t-il des différences entre les publics des cantons suisses
Ce qui fait rire les Alémaniques
alémaniques ou sont-ils tous «primaires», comme on le pense vu d’ici?
Le public bâlois est très exigeant et cultivé, au point que les comiques redoutent de jouer devant lui. Les Bernois, en revanche, se rendent rarement au théâtre. Les troupes qui veulent venir jouer à Berne ont intérêt à placarder des affiches des années avant la représentation. Car les Bernois finissent par se dire qu’une pièce qui reste à l’affiche si longtemps ne doit pas être si mauvaise que ça et ils vont finir par aller la voir! Une fois installé sur son siège, le Bernois est très «bon public»: il écoute religieusement, que la pièce soit bonne ou mauvaise. Qu'en est-il des Zurichois?
Ils commencent à apprécier vraiment une pièce si sa critique est bonne. Si tel n’est pas le cas, ils ne se déplacent pas. Lorsque la critique est dithyrambique, ils s'enflamment même si le spectacle est mauvais. Il y a deux types de spec-
Que devient une luciole qui a avalé une pilule de Viagra par mégarde? Réponse: un lampadaire. ❊❊❊
Pourquoi les Italiens sont-ils si petits? Parce que quand ils étaient enfants, leur père leur disait: «Quand tu seras grand, il faudra que tu travailles.»
tateurs zurichois: ceux qui portent un costume sombre et qui arrivent aux bras de blondinettes de dix ans plus jeunes qu’eux et ceux arborant une veste à carreaux, qui viennent avec des brunes de dix ans plus vieilles qu’eux. Les premiers travaillent dans la banque, les seconds dans les assurances. Si vous apercevez un homme avec un costume bleu assis à côté d’une brune de dix ans plus âgée que lui, teinte en blond et reliftée, c’est qu’il est Argovien. Le fait de faire partie d’une majorité (sur le plan suisse bien sûr) rend-il votre humour arrogant?
Pour une minorité, la majorité sera toujours arrogante. Cela vient de notre méfiance à l’égard du pouvoir. Nous autres Alémaniques trouvons les Zurichois arrogants parce que ce sont eux qui ont le plus de pouvoir. Et nous nous rejoignons tous pour trouver les Allemands arrogants parce que nous les percevons
Un prêtre catholique demande à un rabbin: «Quand mangeras-tu enfin de la viande de porc?» Et le rabbin de répondre: «A ton mariage, Mon Père!» ❊❊❊
Blague sur les blondes: Pourquoi les blondes utilisentelles un piment comme marquepage?
Pour pimenter l’intrigue de leur roman. ❊❊❊
Le professeur entre en classe et demande: «Que les idiots se lèvent!» Après quelques instants, Nicolas, le meilleur élève de la classe, se lève. Le professeur, très surpris, lui demande pourquoi il s’est levé. Et Nicolas de répondre:
Barrière de rösti Humour
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«En Suisse orientale, on rit souvent à gorge déployée, alors qu'à Berne, on rit davantage sous cape» Andreas Thiel
«Je ne pouvais pas supporter de vous voir tout seul debout.» ❊❊❊
Assises tranquillement dans un jardin public, trois femmes bavardent. Une fée apparaît et leur dit: «Chacune d’entre vous a droit à un vœu!» La première: «Je voudrais avoir les cheveux les plus longs de la Terre!» POUF, le
vœu est exaucé. La deuxième: «Je voudrais devenir la plus belle femme du monde!» POUF, son rêve devient réalité. Enfin, la dernière demande: «Je voudrais devenir l’être le plus stupide de la Terre!» POUF, elle se transforme en homme! ❊❊❊
La scène se passe au paradis terrestre. Une fois de plus,
Adam rentre tard à la maison. Eve lui dit: «Je suis sûre que tu as quelqu’un d’autre!» «Qu’est-ce que tu racontes, Eve? Tu sais très bien que tu es la seule femme sur Terre!» Mais la nuit venue, dans son sommeil, Adam sent les doigts d’Eve passer sur son torse. «Eve chérie, que fais-tu?» – «Je compte tes côtes!» ❊❊❊
Chez le juge: «Monsieur le témoin, où vous trouviez-vous quand vous vous êtes fait renverser?» - «Sous la voiture, Monsieur le juge!» ❊❊❊
Charles va à l’école, tout excité à l’idée de recevoir son carnet scolaire. Mais à la vue de ses résultats, il déchante. Une fois à la maison, Charles
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comme les représentants d’une majorité culturelle, économique et politique. Les Zurichois ne souffrent pas du fait que personne ne les aime, car en Suisse, le pouvoir est bel et bien sur les bords de la Limmat. Et nous considérons que les Romands ont le droit de ne pas nous aimer puisqu’ils représentent une minorité qui a envie de se défendre. C’est plus compliqué avec les immigrés allemands parce que eux aussi sont une minorité, mais nous les percevons néanmoins comme les représentants d’une majorité et nous les traitons mal. Ce n’est pas un problème pour vous les «Welsches», car nous vous percevons comme une minorité et vous traitons donc avec prévenance.
Barrière de rösti Humour
«Notre langue est telle que notre humour reste souvent incompris.» Le public suisse allemand a-t-il hérité d’une partie de l’immense culture allemande ou est-il aussi inculte qu’on l’imagine de ce côté-ci de la Sarine?
Les Suisses allemands perçoivent la culture allemande comme grossière et élitiste. Chez un comique allemand, la chute tombe toujours à la fin de la phrase, juste avant le point final. C’est
demande à son père: «Tu sais écrire dans le noir?» Le père répond: «Oui, bien sûr!» Charles: «Alors j’éteins la lumière et tu signes mon bulletin, d’accord?»
Jean: «Je sais, mais aujourd’hui, ce n’est pas la peine.» Maman: «Et pourquoi donc?» Jean: «Parce que je ne vais utiliser que les touches noires!»
❊❊❊
Un homme de 75 ans revient du golf et dit à sa femme: - Je ne peux plus jouer au golf! - Pourquoi donc?
Maman s’énerve: «Jean, je t’ai déjà dit 1000 fois de te laver les mains avant de jouer du piano!»
❊❊❊
trop extrême pour nous. Nous préférons de loin l’humour plus allusif.
Vos humoristes finissent-ils tous, eux aussi, au cirque Knie?
Quand un Suisse alémanique rigole, cela fait-il le même bruit que quand il parle?
Les humoristes alémaniques votent-ils tous UDC ou existet-il aussi chez vous des satiristes de gauche?
Oui, mais les Suisses allemands ne rient pas tous de la même façon. En Suisse orientale, on rit à gorge déployée alors qu’à Berne, on rit davantage sous cape. Est-ce que, comme chez nous à votre égard, le seul fait de se moquer des «Welsches» en Suisse allemande est une garantie de succès comique?
Non, pas du tout. Il n’est pas dans nos habitudes de nous moquer des minorités.
- Je ne vois plus où va la balle! - Tu sais que, malgré ses 80 ans, mon frère a un œil de lynx. Emmène-le avec toi, il te dira où la balle tombe! Sitôt dit, sitôt fait. Au golf, l’homme frappe la balle et demande ensuite à son beau-frère: - Tu as vu où la balle a atterri? - Bien sûr que je l’ai vue!
Oui.
Tous nos comiques sont de gauche. Sauf moi qui suis anarchiste.
L’humoriste lucernois Emil, très connu en Suisse romande pour avoir joué ses sketches en français, est-il pour vous un modèle ou un traître?
Emil est pratiquement le seul à avoir réussi à abolir la barrière de rösti. C’est un véritable tour de force!
- Où donc? - Je ne me le rappelle plus! ❊❊❊
Un promeneur se rend au bord du lac et rencontre un pêcheur. Au bout d'une heure, le promeneur s'exclame: «Y a-t-il une activité plus abêtissante que la pêche?» «Oui, répond le pêcheur. Regarder quelqu'un pêcher pendant des heures!»
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Barrière de rösti Guide de survie
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Ce qui se fait et ne se fait pas en Suisse alémanique Au-delà des stéréotypes, certaines habitudes sont tout simplement différentes. Quelques tuyaux pour comprendre, tomber juste, voire ne pas se payer la honte! Les Bündeli sur le trottoir
Serrer la main plutôt que faire la bise
En Suisse alémanique, on empile ses vieux journaux – séparés du carton, attention! – et on en fait de petits paquets à l’aide de la ficelle, communément appelés «Bündeli», (de «Bündel» signifiant paquet). Les cornets à commission bourrés de papiers restent systématiquement sur la chaussée, généralement accompagnés d’une explication. Ce peut être un grand moment de solitude que de remonter chez soi avec son vieux papier, surtout si les voisins sont sur le palier. Un conseil donc: pensez à vous munir directement d’une pelote de ficelle.
Lorsqu’on rencontre quelqu’un pour la première fois, là où les Romands collent d’office trois bises, la poignée de main est de mise. Entre femmes aussi et même s’il s’agit d’ami(e)s d’ami(e)s. On réserve généralement la bise pour les connaissances proches, pas pour tout le monde.
Le piéton roi La loi sur la circulation routière le précise bien: «Avant les passages pour piétons, le conducteur (...), au besoin, s’arrêtera pour laisser la priorité aux piétons qui se trouvent déjà sur le passage ou s’y engagent.» La règle est observée avec davantage de diligence en Suisse alémanique. Les automobilistes freinent systématiquement lorsqu’ils approchent d’un passage clouté et qu’un piéton s’apprête à traverser – à l’exception des cyclistes. La soussignée a vu plusieurs conducteurs faire un geste d’excuse confus quand ils n’avaient pas respecté la priorité... Pour les bipèdes, fort confortables. Automobilistes, vous voilà avertis!
«Hoi Zäme» Pour saluer plusieurs personnes, «Hoi» (salut) ne sera d’aucun effet. Ajouter le «Zäme» (pour «zusammen», «ensemble») et là on vous répondra, car on se sera senti interpellé. C’est que la langue suisse alémanique fait la dis-
Les Allemands et les Alémaniques, c’est bonnet blanc, blanc bonnet
Romands et Alémaniques n’ont pas toujours les mêmes habitudes...
tinction entre le singulier et le pluriel dans les formules de salutations, valable aussi pour dire au revoir: «Tschüss Zäme»; et si l’on vouvoie, pour dire bonjour, c’est «Grüetzi mitenand». Ça marche à tous les coups.
Le nom des gens Hoi Trudy, Guten Tag Frau Perrenoud, Tschüss Lukas. On ne dit pas simplement salut, bonjour,
bye. On ajoute systématiquement le prénom si on tutoie, le nom de famille si on vouvoie et que l’on connaît les gens. «Ne pas le faire est impoli», relève une Neuchâteloise établie depuis plusieurs années à Zurich. Voilà qui demande, au début, beaucoup d’attention. Impressionné, le Romand se dit: «Comment font-ils pour se rappeler tous ces noms!» Une question d’habitude, tout simplement.
Vu de Suisse romande, les Alémaniques et les Allemands, c’est un peu pareil. Ils vivent plus au nord, parlent une langue germanique et boivent davantage de boissons houblonnées que nous autres Romands. Ne commettez pas cet impair: le Suisse alémanique déteste être confondu avec son voisin (lire notre article en page 32). Et si vous vous y risquez, il s’emploiera à vous décliner toutes les différences. De même, le Romand n’aime pas être pris pour un Français. Parce que ça n’est pas tout à fait pareil. Même si, de loin, c’est bonnet blanc, blanc bonnet.
Céline Fontannaz Dessin François Maret
Pour Charlene Kamba (à dr.), qui effectue le trajet entre Bienne et Genève ce jour-là, le Röstigraben n’existe pas: «Même si les Romands sont plus avenants et plus enclins à engager la conversation.» Le Somalien Abdulhakim Mohamed Nassir assure le service de minibar à bord des trains CFF depuis trois ans.
De Zurich à Genève, à bord de l’Intercity
En assurant le service de minibar dans les trains suisses, Abdulhakim Mohamed Nassir a souvent l’occasion de comparer les habitudes romandes et alémaniques. Nous l’avons donc suivi lors d’un trajet, interrogeant au passage les usagers sur le thème du Röstigraben.
Barrière de rösti A travers la Suisse
Julia Puckwald, 17 ans, originaire de Berlin: «Les Alémaniques sont plus réservés que les Romands.»
O
ui, on peut souffrir du mal de mer dans un train suisse qui traverse notre pays! Peut-être pas si l’on est confortablement installé au creux d’un siège, mais lorsque l’on doit rester debout pendant quatre heures et marcher inlassablement de long en large comme le fait Abdulhakim Mohamed Nassir, 36 ans, cela peut arriver. Voilà trois ans que ce Somalien de naissance assure le service de minibar dans les trains. «Au début, j’avais l’impression que mon lit tanguait quand je dormais. Mais je me suis vite habitué.» Nous l’avons suivi dans l’une de ses courses entre Zurich et Genève. L’occasion de l’interroger sur sa vision du Röstigraben, lui qui ne cesse de circuler entre les deux régions linguistiques. Les habitudes matinales des uns et des autres lorsqu’il lance son fameux «Café, thé, croissants» – dans les deux langues – en pénétrant dans les wagons? D’après son expérience, les Suisses alémaniques préfèrent les céréales complètes alors que les Romands sont fidèles aux traditionnels croissants au beurre. Pour le reste, les goûts sont pratiquement les mêmes. Et tant qu’on aborde le registre des consommations, qu’en est-il de la légendaire tradition de l’apéro des Welsches? «Il arrive que des voyageurs commandent du vin l’après-midi, mais cela peut se produire avec des Romands comme avec des Suisses allemands», répond en souriant Mohamed Nassir. Et quand on lui demande lesquels sont les plus sympathiques et sociables et lesquels laissent le plus de pourboire, il rétorque: «Il n’y a pas de différence. Tous sont très gentils.» En le suivant dans les wagons, on en profite pour sonder également les passagers sur les différences entre les deux cultures suisses. Pour Charlene Kamba, 24 ans, la barrière de rösti
n’existe pas, même si «les Romands sont plus avenants et plus enclins à engager la conversation». La jeune femme a grandi en Suisse romande avant de déménager à Bâle, puis à Zurich. Elle est assise dans le train pour Genève à côté d’une Berlinoise, Julia Puckwald, 17 ans, qui trouve elle aussi que les Suisses alémaniques sont plus réservés que les Romands, même s’ils sont tout aussi agréables: «Ils se donnent la peine de parler Hochdeutsch avec moi.» Abdulhakim Mohamed Nassir se fraie un chemin à travers les bagages et les pieds qui encombrent le couloir. «Café, thé, sandwiches?» propose-t-il tout en insérant des capsules dans sa machine à café Lavazza flambant neuve. «Lait, sucre?» Il observe tout de même une petite différence entre Romands et Alémaniques: «Les Welsches sont contents de parler français avec moi.» Cela ne lui pose pas de problème, car il habite à Bienne, c’est-à-dire juste à cheval sur la barrière de rösti. Il a épousé une Marocaine et leur fils Imran, 14 mois, commence tout juste à parler: «En arabe, ma langue maternelle. J’ai grandi en Arabie Saoudite.» Arrivé en Suisse il y a douze ans, il s’est vu accorder l’asile et a appris le français, l’allemand, l’anglais et, pour le plaisir, l’amhari, la langue parlée en Ethiopie. Nous abordons ensuite Christine et Jacques Mathys, un couple bilingue de Villeret (BE). Ils trouvent que l’on a tendance à surestimer la «barrière de rösti»: «Chez nous, dans le Jura, ce n’est pas un sujet important.» Pour Jacques, le coupable est tout trouvé: «Le problème, c’est la télévision, principalement la TSR, toujours prompte à ressasser les clichés et les vieux préjugés.» Le minibar traverse pour la deuxième fois les voitures de première classe. La demande de café ne faiblit pas. Trois hommes d’affaires mènent
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A gauche: Jacques et Christine Mathys, un couple bilingue de Villeret: «On a tendance à surestimer la barrière de rösti.»
une conversation animée en anglais, leurs ordinateurs portables ouverts devant eux. Assis dans son siège, Thomas Mantei, un Allemand établi à Zoug, qui se rend à Neuchâtel pour le compte d’une grande compagnie d’assurances, consulte des documents: «Les différences entre Suisses allemands et romands sont à peu près les mêmes que celles qui existent entre Zurichois et Grisons, temporise-t-il. Pour autant que mes connaissances linguistiques me permettent de juger, les Romands sont très accueillants.» Plus loin, en seconde classe, Claire InhelderCowen, une Suissesse qui vit en Pennsylvanie, achète à sa fille Sophie, 14 ans, une gaufrette au chocolat Kägi-Fret au minibar: «Un vrai morceau de culture helvète!» Sophie, qui est venue à Genève rendre visite à une cousine, regarde avec méfiance le Kägi, en croque un bout et s’exclame: «C’est bon!» Elle trouve la Suisse romande plus multiculturelle que la Suisse alémanique où a grandi sa mère: «La population est très cosmopolite.» Il y a vingt ans, Claire a étudié sur les rives du Rhône et faisait tous les mois le trajet entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. «Autrefois, serveur de minibar était le plus souvent un job d’étudiant, mais aujourd’hui, ce sont généralement des immigrés qui font ce travail», observe-t-elle. Comme elle se souvient encore très bien de l’époque où certains de ses camarades arrondissaient leurs fins de mois grâce à ce travail difficile, elle leur laisse toujours un joli pourboire. Se mêlant à la discussion, Abdulhakim Mohamed Nassir glisse que les seuls qui ne donnent jamais de pourboire, ce sont les Français. En tout cas, c’est ce qu’affirment ses collègues qui travaillent dans le TGV pour Paris.
Ruth Brüderlin Photos Christine Bärlocher
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Par courrier (courrier A): Migros Magazine, Mots fléchés, case postale, 8099 Zurich Par courriel: www.migrosmagazine.ch/motsfleches Par SMS: envoyez MMF puis la solution au numéro 919 (Fr. 1.-/SMS ) Par téléphone: composez le 0901 333 104 (Fr. 1.-/appel, tarif depuis un réseau fixe) et communiquez la solution ainsi que votre adresse sur le répondeur. Délai: votre carte postale, votre courrier électronique ou votre appel doit nous parvenir au plus tard dimanche 31 juillet 2011, à 18 heures. * D * C * R * V * H * P * L *
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Solution Problème n° 29
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IMPRESSUM MIGROS Magazine Construire case postale 1766, 8031 Zurich Hebdomadaire du capital à but social www.migrosmagazine.ch
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Rédacteur en chef: Steve Gaspoz Rédacteur en chef adjoint: Alain Kouo
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Gabriela Masciadri, Tatiana Vergara Photolithographie: René Feller, Martin Frank, Reto Mainetti Prépresse: Peter Bleichenbacher, Marcel Gerber, Felicitas Hering Service photo: Olivier Paky (responsable), Christina Rohner (resp. pour la Suisse romande), Susanne Oberli Correction: Paul-André Loye Internet: Laurence Caille Secrétariat: Stefanie Zweifel (responsable), Imelda Catovic Simone, Doris Fischer, Nadja Eppenberger
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Barrière de rösti Cuisine
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 |
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Le duel des röstis
La célèbre galette de pommes de terre divise: faut-il la préparer avec des patates crues ou cuites? Avec ou sans lard? «Migros Magazine» a voulu en savoir plus et a invité une Alémanique et une Romande à se mesurer sur le Grütli. Sur le Grütli, Theresia Scharner, de Küsnacht (ZH), a préparé des röstis plutôt traditionnels, à base de pommes de terre, de lard, d’oignon et d’une pointe de carvi.
T
heresia Scharner, de Küsnacht (ZH), possède un petit atelier de couture et aime cuisiner. Pour Migros Magazine, elle a accepté de préparer des röstis et de se mesurer – sur le Grütli – à une Romande avant d’être notée par deux cuisinières professionnelles. «Mes amis disent toujours que je fais les meilleurs röstis», confiet-elle, non sans fierté. Pour elle, les choses sont claires: il faut des pommes de terre crues, du lard et des oignons. Par ailleurs, la Zurichoise a un petit secret qu’elle a accepté de dévoiler: «J’ajoute toujours un peu de carvi moulu. Mais rien qu’une pointe»! Sur la célèbre prairie, la situation est quelque peu inhabituelle: même si les deux cuisinières ont apporté leur propre poêle, elles doivent apprendre à apprivoiser leur petit réchaud à gaz, devant des classes d’écoliers et des touristes curieux. Theresia Scharner ne s’en laisse pas conter: elle râpe les pommes de terre tandis que les petits cubes de lard et les oignons grésillent déjà dans la poêle avec un peu de beurre. Les pommes de terre ne sont ajoutées qu’à la fin. La Zurichoise les retourne plusieurs fois avant qu’elles prennent définitivement la forme et la couleur de röstis.
Claudia Schmidt Photo François Wavre / Rezo
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Ingrédients pour 4 personnes 1 kg de pommes de terre fermes à la cuisson, 1 gros oignon, 4 cs de beurre à rôtir, 4 cs de petits lardons, sel, poivre, 1 pincée de carvi en poudre
Virginie Tinembart (à g.) et Vreni Giger lors de la dégustation.
Les avis du jury Vreni Giger
Virginie Tinembart a repris ce printemps en Gruyère la célèbre Pinte des Mossettes. Dans la continuité de Judith Baumann, la Neuchâteloise propose une cuisine simple, inventive et féminine faisant la part belle aux produits régionaux de saison ainsi qu’aux plantes sauvages. A déguster avec des vins dits vivants (comprenez bio et sans sulfites) proposés par son conjoint, Pierre-Joël Blanchet. Les röstis alémaniques l’ont convaincue: «J’ai eu beaucoup de plaisir à déguster ce plat. Les röstis étaient croustillants et moelleux. De plus, la proportion de pommes de terre, de lard et d’oignon était bonne. C’est très rare de recevoir un pareil plat dans un restaurant. Seul bémol: les röstis étaient un peu trop salés et trop gras.» Et les röstis romands alors? «Ils étaient eux aussi très bons. L’ajout de légumes est une bonne idée, car ils apportent du juteux au plat et un côté méditerranéen. Les courgettes et les légumes auraient pu être coupés plus fins, par exemple à la mandoline, mais cela est une affaire de goût.»
Vreni Giger dirige le Jägerhof à Saint-Gall, un restaurant qui affiche 17 points au «Gault Millau». Experte en produits frais du marché, elle a également préparé des röstis de multiples fois: «Ils doivent être bien croustillants, dorés et tendres à l’intérieur. Personnellement, je les préfère avec du lard.» Les röstis de la cuisinière alémanique sont donc à son goût: «Ils sont très savoureux, mais un peu trop salés pour moi. Il faut faire attention à cela quand on utilise du lard.» Pascaline Bovet, de Neyruz-sur-Moudon (VD), a pour sa part laissé libre cours à son imagination. Pour Vreni Giger, les tomates et les courgettes n’ont rien à faire avec les röstis, mais elle trouve cette interprétation réussie et apprécie également le plat. «J’y aurais ajouté un peu de thym.»
Pinte des Mossettes, La Valsainte, 1654 Cerniat
Restaurant Jägerhof, 9000 Saint-Gall, www.jaegerhof.ch
Verdict: bien que tous deux excellents, les deux röstis ne sont pas comparables. Cela montre par ailleurs que deux recettes différentes d’un même plat peuvent recueillir les faveurs des cuisinières professionnelles.
Ingrédients pour 4 personnes 1,5 kg de grosses pommes de terre fermes à la cuisson, 2 tomates, 2 courgettes, beurre à rôtir, sel, poivre, 4 cs d’huile d’olive aromatisée aux cèpes
Photos François Wavre /Rezo
Virginie Tinembart
ovet B e alin östis c s a nt P ur ses r o d Ce po n i o s a be
46 6 | Migros Migros Ma Magaz Magazine gazine gaz ine 30 30,, 25 25 juillet juillet juil let 20 2011
Le fromage aux fleurs Heidi élaboré avec du lait de montagne des Grisons, des bleuets et des soucis est aussi beau que bon. Les fleurs comestibles confèrent une grande douceur aromatique à ce fromage à pâte mi-dure dont la saveur est également sublimée par des herbes des Alpes. Brioche du 1er Août, 400 g,
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Une journée réussie
Rien de tel qu’un bon brunch pour bien commencer le 1er Août. Ce repas convivial permettra de plus de faire le plein d’énergie pour fêter jusqu’au soir notre beau pays.
R
éunis autour de la table du brunch, les convives sont unanimes: le fromage aux fleurs Heidi est aussi bien un régal pour les yeux que pour les papilles. Toutefois, les autres victuailles n’ont pas grand-chose à lui envier, que ce soit la brioche du 1er Août, qui dégage de délicieux effluves, l’appétissant plat de viande froide, le rafraîchissant birchermüesli ou encore les fruits d’été. Les convives se régalent sans compter, tout en papotant allègrement.
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Il faut savoir que la fête nationale n’a pas toujours été fériée. Il a en effet fallu attendre 1994 pour que l’Homo Helveticus puisse faire la grasse matinée et célébrer dignement son pays. En attaquant par exemple la journée par un brunch copieux, à la maison, en famille ou avec des proches, ou dans une des quatre cents fermes qui proposent leurs produits maison. Anna-Katharina Ris
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Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
Plaisirs gourmands
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Les enfants adorent les céréales croustillantes au déjeuner. Il en existe aujourd’hui trois nouvelles variétés: Frosted Flakes, Honey Balls et Choco Rice. De quoi motiver vos chères têtes blondes à émerger plus vite de sous la couette. Frosted Flakes, 500 g, Fr. 2.30
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Rappel: tondeuse électrique EH 38 Migros rappelle la tondeuse EH 38 (numéro d’article 6307.320) en vente depuis le mois de mars 2011 en raison d’un défaut de fabrication. L’hélice du ventilateur sur laquelle est intégré l’axe de la lame peut en effet se déformer légèrement au moment de la tonte. En conséquence, la vis qui maintient la
lame de tonte risque de se desserrer et la lame de sortir de son axe. Migros prie donc ses clients de cesser immédiatement d’utiliser cette tondeuse et de la rapporter au magasin le plus proche disposant d’un marché spécialisé Do it + Garden Migros. Le prix d’achat de la tondeuse sera entièrement
remboursé au client sur présentation de la garantie ou du ticket de caisse. Il est également possible d’échanger l’appareil contre une autre tondeuse de même valeur. A rapporter de suite dans un des Do it + Garden Migros: la tondeuse à gazon EH 38.
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Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Un morceau de patrie Il n’est pas de fête nationale réussie sans brioche du 1er Août sur la table. Cette spécialité savoureuse existe depuis près de soixante ans.
EN SAVOIR PLUS
Photo et stylisme Claudia Linsi
S
i différentes variantes de miches – élaborées selon des méthodes certes plus simples et qui faisaient vraisemblablement la part belle au blé complet – existaient déjà avant notre ère, les brioches façonnées spécialement à l’occasion de la fête nationale suisse ont fait leur apparition il y a près de soixante ans. A cette époque en effet, la précieuse farine fleur d’Italie a commencé à être importée dans notre pays.
Très rapidement, cette spécialité taillée en forme de croix et surmontée d’un drapeau suisse s’est imposée comme un véritable symbole du 1er Août, au même titre que le cervelas. A l’approche de la fête nationale, les consommateurs peuvent trouver ces brioches aux quatre coins de la Suisse. Cellesci font en effet partie des 15% de spécialités boulangères (sur deux cents variétés au total) en vente dans tous les magasins Migros.
Les 85% restants sont par contre des recettes à caractère local. Il en va ainsi, par exemple, de la cuchaule fribourgeoise ou encore de la taillaule neuchâteloise, qui ne sont proposées à la vente que dans leur région d’origine. De cette manière, les artisans boulangers Migros préservent et perpétuent les multiples traditions de la Suisse. Pour le plus grand bien du patrimoine culinaire helvétique. Claudia Schmidt
Une astucieuse croix Très jolie, la brioche du 1er Août présente une entaille qui évoque la croix suisse. Cela est fort pratique: elle permet au pain de gonfler de manière homogène pendant la cuisson. De plus, cette découpe dispense de l’utilisation d’un couteau, puisqu’il suffit de rompre le pain. On ne saurait en revanche se passer du drapeau, planté à la main par les boulangers Migros.
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Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
Photo Pat Wettstein, stylisme Mirjam Käser
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Summer of Love
Voici les ingrédients d’un festival réussi: des concerts époustouflants, des amis incroyables, un peu d’indulgence pour la météo et beaucoup de boissons Fruit Fun.
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ù accepte-t-on de porter un pantalon maculé de boue et de faire la queue devant des toilettes de fortune, le tout sans perdre sa bonne humeur? Vous l’avez deviné: à un festival en plein air. Il y règne une atmosphère souvent exceptionnelle, mâtinée de riffs de guitare, de rencontres sympathiques, de combats de boue ou
de siestes dans des tentes surchauffées, sans compter les flirts à la belle étoile… Mais lorsqu’il s’agit des provisions à emmener, les festivaliers se montrent moins minimalistes et emportent de quoi se sustenter en quantité. A cette fin, les Fruit Fun sont des compagnons idéaux. Conditionnées dans de nouveaux
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Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
VOTRE RÉGION MIGROS JURA-BÂLE
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A la rencontre de Gérard Tolck
Vêtu d’une ample blouse, avec sa barbe et ses longs cheveux, il ressemble à un personnage russe sorti d’un roman de Dostoïevski. Mais son œuvre est bien ancrée dans la modernité.
G
érard Tolck est né à Bévilard le 18 juillet 1943. Son père peignait en amateur, ce qui n’a pas été sans influence sur son désir de suivre une voie artistique. S’impose très vite à lui la décision de suivre les cours de l’Ecole des beaux-arts de Lausanne (19601964). Son caractère subversif le mène à contester vigoureusement le milieu artistique dominant. Il crée avec quelques camarades d’étude le groupe Hanc (19621972). Il se lie peu après au groupe constructiviste milanais Il Parametro. En accord avec sa vision du monde, sa sensibilité révoltée, il s’insurge contre les injustices sociales et s’engage politiquement, ce qui lui vaudra une étiquette d’anarchiste. Au début des années 80, il rejoint le collectif du Café du Soleil de Saignelégier, haut lieu de la culture franc-montagnarde. Il s’établit aux Fonges, sur la commune des Breuleux. En 1978, il est le premier lauréat distingué par la Fondation Lachat. L’Institut jurassien des sciences, des lettres et des arts l’accueille parmi ses membres. Il décède en 2005.
Mouvement, Ligne, Espace, Optique
Gérard Tolck s’appuie principalement sur des éléments picturaux abstraits. Il privilégie le travail par séries d’œuvres autour du même thème. Il expliquait volontiers que les formes épurées et les couleurs éclatantes de ses toiles trouvaient leur source dans un choc visuel éprouvé en 1967, devant les enseignes lumineuses de Milan. Ses séries MLE (pour Mouvement, Ligne, Espace) et MLO (pour Mouvement, Ligne, Espace, Optique) en portent la trace. Dix ans plus tard, il commence à intégrer des «débordement» de couleur à ses formes de pure géométrie. Cette intégration prendra de plus en plus d’importance. Il crée ainsi
Quand la couleur chante sur la toile.
une tension entre formes nettes et facture libre. Parallèlement à cette quête formelle et chromatique, il explore les frontières entre figuration et abstraction, notamment avec le thème du nu féminin (les cycles des Mme de Sireuil, des Ménades et des Approches d’Olympias). Il questionne également notre rapport au temps et à notre image (séries Trans et Facefface).
La musique comme source d’inspiration
Proche des musiciens, il jouait luimême du piano jazz. La musique fut d’ailleurs l’une de ses sources d’inspiration. Il aimait aussi cô-
Café du Soleil de Saignelégier, constituent la première grande rétrospective consacrée à cet artiste jurassien marquant.
Chantal Calpe
Gérard Tolck, un personnage atypique.
toyer les écrivains et poètes, qu’il lui est arrivé d’éditer et d’illustrer. Les deux expositions complémentaires présentées par le Musée jurassien des arts de Moutier et le
Gérard Tolck – Rétrospective Musée jurassien des arts de Moutier Jusqu’au 21 août 2011. Mercredi 16 h-20 h, jeudi à dimanche 14 h-18 h. Visite commentée mercredi 17 août à 19 h 30 Pistes pédagogiques sur le site www.musee-moutier.ch Café du Soleil à Saignelégier Jusqu’au 7 août Un catalogue richement illustré est publié à cette occasion.
64 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
Féeries nocturnes Créer son propre feu d’artifice nécessite quelques règles de sécurité. Toni Bussmann, artificier, nous donne de précieux conseils.
T
oni Bussmann est un homme dynamique qui doit beaucoup au feu, mais surtout à sa maîtrise. Il gagne en effet sa vie grâce à la production, la vente et l’organisation de feux d’artifice. En 1987, il a fondé l’entreprise Bugano AG dont le siège se trouve à Neudorf dans le canton de Lucerne. Il est devenu depuis lors un maître incontesté de la pyrotechnie et son entreprise est synonyme de produits de qualité. Dans la population, les avis sont nettement partagés au sujet de ces combustions festives. Pour les garçons, les pétards ne semblent jamais être assez puissants. Mais il est clair qu’à leur âge, ce n’est pas l’esthétique qui les préoccupe. «Les feux d’artifice ne doivent pas être beaux, mais produire un maximum de bruit», assurentils à l’unisson. Ils vont d’ailleurs consacrer tout leur argent de poche de ce mois à l’achat de ces articles qui partent en fumée. Ils ne pensent pas à mal lorsqu’ils vont faire sauter leurs acquisitions l’après-midi précédant la fête et tirer ainsi de leur sieste les plus âgés ou effrayer chats et chiens du voisinage.
pas les leur interdire, surtout à une époque où les enfants ne disposent que de peu d’espace pour jouer. Mais les adultes doivent fixer les règles et veiller à la sécurité. Les pères ont ici un rôle d’exemple essentiel.» Il va de soi en effet de respecter les voisins et de ne commencer à tirer fusées et volcans qu’une fois la nuit tombée.
Des précautions auxquelles on ne pense pas toujours
«Les propriétaires d’un animal domestique doivent évidemment penser à lui et trouver un endroit où celui-ci sera protégé des contrastes lumineux violents et du bruit», recommande également Toni Bussmann. Notre spécialiste rappelle encore quelques précautions évidentes, mais auxquelles l’amateur ne pense pas toujours. «Les règles valables pour la circulation routière prévalent lors de l’allumage d’engins pyrotechniques. Ainsi, la consommation d’al-
Un phénomène à l’impopularité récurrente
L’avis du spécialiste sur ce phénomène, qui ne se limite pas à la période d’obscurité et conserve une impopularité récurrente, est d’autant plus intéressant: «Les garçons ont toujours été fascinés par les feux d’artifice. On ne devrait
Toni Bussmann, l’expert en matière de feu d’artifice.
cool doit être strictement limitée pour diminuer les risques de dérapage. Une précaution dont on remarque l’utilité lorsqu’on voit ce qui se passe chez nos voisins allemands le soir du réveillon. A minuit, lorsque les fêtards font sauter bombes et pétards, la police déplore en effet nombre d’accidents liés à l’état d’alcoolisation. La fête anniversaire de la Confédération, qui est plutôt familiale, débute heureusement plus tôt dans la soirée.» Par ailleurs, il y a peu de citoyens qui choisissent l’option des réjouissances en privé. Tous préfèrent profiter des grands feux comme celui allumés sur le Rhin ou différents lacs de Suisse. «Ma motivation première est de faire plaisir à un maximum de personnes», explique Toni Bussmann, responsable de nombreux événements, notamment du feu d’artifice sur le Rhin. Toni Bussmann recommande aux familles qui ont tout de même envie de faire leur propre célébration dans le jardin de suivre les indications et instructions figurant sur les emballages, comme celle de respecter une distance suffisante. Mais il est essentiel de lire tout ce qui est indiqué et de le faire tôt lorsque la luminosité le permet encore. «Idéalement, il serait bien que les parents participent à l’achat des articles et en expliquent l’utilisation et les règles à respecter», conclut notre expert. Priska M. Thomas Braun
Spectacle grandiose sur l’eau.
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Où acheter votre matériel pyrotechnique?
L’entreposage et la vente de feux d’artifice en Suisse sont soumis à autorisation. La police du feu de chaque canton édicte les prescriptions en la matière et règlemente la formation des vendeurs.
Lors de grande sécheresse, comme nous en avons connu ces dernières années, les médias répercutent les avertissements ou même les interdictions totales d’utiliser des engins pyrotechniques émises par la police du feu
Migros Bâle vend depuis quelque quinze ans des feux d’artifice. Les volcans, et leur bon rapport qualité/prix, ainsi qu’un large choix d’engins pyrotechniques très tendance, sont en vente dans les magasins suivants: MParc
| 65
Dreispitz Bâle et MParc Delémont; Claramarkt Bâle et Paradies Allschwil; MM Schönthal à Füllinsdorf; MM Bubendorf, Oberwil, Ettingen, Breitenbach et Porrentruy ainsi qu’au Do it & Garden Sternenhof à Reinach.
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1. Eplucher les pommes de terre et les râper crues sur une râpe à rösti. Hacher finement l’oignon. Faire chauffer le beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive, ajouter les lardons et les pommes de terre. Assaisonner avec sel, poivre et carvi. Faire cuire env. 10 min à feu moyen en remuant de temps en temps. 2. Avec une cuillère en bois, ramener les pommes de terre vers le centre afin d’obtenir une belle galette. Faire dorer env. 5 min. Retourner les röstis à l’aide d’une assiette et poursuivre la cuisson sur l’autre face durant env. 5 min. Préparation: env. 40 minutes. Par personne, env. 8 g de protéines, 15 g de lipides, 38 g de glucides, 1350 kJ / 320 kcal.
Le millefeuille de rösti aux légumes de Pascaline Bovet 1. La veille, disposer les pommes de terre non épluchées dans un panier vapeur et les faire cuire env. 40 min à la vapeur. Les réserver au frais. 2. Le jour même, peler les pommes de terre et les râper sur la râpe à rösti. Couper les tomates et les courgettes en rondelles de 1 cm d’épaisseur. Faire chauffer un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive, ajouter les pommes de terre et les faire cuire env. 5 min. Saler et poivrer. 3. Entre-temps, faire chauffer la moitié de l’huile dans une deuxième poêle. Y saisir les rondelles de courgettes durant env. 5 min. Les retirer et les réserver. Faire revenir les rondelles de tomates dans le reste de l’huile durant env. 3 min. Saler et poivrer les légumes. Dresser les pommes de terre, les tomates et les courgettes par couches en terminant par une couche de pommes de terre. Préparation: env. 20 minutes. Cuisson la veille: env. 40 minutes. Par personne, env. 10 g de protéines, 20 g de lipides, 59 g de glucides, 1950 kJ / 470 kcal. Conseil: pour une cuisson au four: dresser le rösti aux légumes encore crus dans un plat et le faire gratiner pendant 15 min au four, à 200 °C.
Röstigraben Cuisine
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Mes röstis du Grütli Qui cuisine les meilleurs röstis: les Romands ou les Alémaniques? Pour le savoir, nous avons invité deux cuisinières à s’affronter – amicalement – sur la prairie la plus symbolique de Suisse.
I
faut bien l’avouer: le Röstigraben porte mal son nom. Pour symboliser le fossé qui sépare culinairement la Suisse en deux, il aurait fallu, par exemple, parler de barrière du foie gras tant cette délicatesse divise. Les röstis, eux, sont plus fédérateurs. Des deux côtés de la Sarine, les Suisses les cuisinent et les apprécient. Du coup, Migros Magazine a voulu savoir qui des Romands ou des Alémaniques préparait les meilleures galettes. Pour cela, deux cuisinières ont été invitées à s’affronter amicalement sur le Grütli avant d’être notées par un jury de professionnelles. Pascaline Bovet, qui défend les couleurs de la Suisse romande, a joué la carte de la créativité avec un millefeuille de rösti aux tomates et aux courgettes. «J’ai deux enfants de 6 et 4 ans. Pour leur faire manger des légumes, il faut faire preuve d’imagination. Le fait de les mélanger avec des féculents aide beaucoup, explique la Vaudoise de Neyruz-sur-Moudon. De plus, l’intitulé de la recette évoque la pâtisserie, ce qui n’est pas pour déplaire aux plus petits.» Malgré la présence de militaires curieux et d’écoliers envahissants, malgré un vent qui, jouant avec la flamme du brûleur, rend la cuisson quelque peu difficile et, surtout, malgré l’enjeu, Pascaline Bovet est à l’aise sur le Grütli. La cuisine, peu importe le lieu, elle aime ça. Et dans cette discipline, rien ne lui fait peur. Hier encore, elle préparait pour des amis une brioche au foie gras (on y revient) et des cuisses de grenouilles. «Plus je cuisine, plus je suis heureuse», résume Pascaline Bovet. Pierre Wuthrich Photo François Wavre / Rezo
Sur le Grütli, Pascaline Bovet, de Neyruz-sur-Moudon (VD), a imaginé un millefeuille de rösti aux courgettes et aux tomates.
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Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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P
our les Suisses romands désirant franchir la fameuse barrière de rösti, la première étape consiste à apprendre l’allemand. Alors, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en effectuant son cours de langue à Bâle, point de rencontre de diverses cultures où se mêlent histoire, architecture moderne et art? Le gagnant de notre concours pourra suivre deux semaines de cours standards d’allemand dans une école de langue Globo-Study, à proximité directe de la Barfüsserplatz, au cœur de la vieille ville de Bâle. Il pourra ainsi également profiter de l’immense offre culturelle que propose cette métropole, visiter le Musée Tinguely ou la Fondation Beyeler et, selon la période choisie, s’immerger dans le légendaire carnaval à la fin de l’hiver ou paresser sur les terrasses des nombreux bistrots au printemps. Une occasion à ne pas manquer! JSC
Par courrier: envoyez une carte postale à: Migros Magazine, «Langue», Case postale, 8099 Zurich Date limite de participation: Dimanche 31 juillet 2011 Les gagnants-es seront avertis par écrit. Le versement en espèces de la contre-valeur ne peut être exigé. Tout échange de correspondance ainsi que le recours à la voie judiciaire sont exclus. L‘équipe de Globo-Study séjours linguistiques se tient volontiers à votre disposition pour toutes informations concernant les cours sur www.globostudy.ch ou par tél. au 022 906 10 90.
Photos Copyright Basel Tourismus
Apprendre l’allemand à Bâle de façon agréable en découvrant une ville au charme fou où il fait bon vivre.
Par internet: complétez le formulaire sur www.migrosmagazine.ch/coupdechance
DES POINTS. DES ÉCONOMIES. DU PLAISIR.
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POUR PO UR TOUTE QUESTION SUR CUMULUS: CUMU CU MULUS: INFOLINE MU INF NFOL OLIN INEE CUMULUS: 0848 85 0848 IN RABAIS
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Partez à la découverte de votre destination en louant une voiture. Avec travel.ch, votre réservation vous coûtera dix pour cent de moins et vous collectez un point Cumulus par franc dépensé.
Rose-Madeleine Harringer (centre) et son équipe traitent toutes les questions relatives au programme Cumulus.
contact sur www.migros.ch/cumulus sont aussi des moyens de communication très prisés. Les lettres ou les fax sont de plus en plus rares.
VOITURE: RABAIS DE 10%
Y a-t-il des heures de pointe où les lignes téléphoniques fonctionnent à plein régime? La fluctuation du volume est un enjeu de taille. Tous les deux mois, nous expédions environ 2,5 millions de relevés de compte. Cela entraîne un flot d’appels et de courriels. Nous recevons près de 1000 requêtes de clients/jour en temps normal. Après l’envoi du courrier, ce volume passe à plus de 5000 appels/ jour pendant quelques jours. Durant ces phases-là, nous nous efforçons de réduire les temps d’attente et de satisfaire tout le monde.
CIRQUE NOCK AVEC RABAIS DE 20%
www.migros.ch/cumulus
Avez-vous une anecdote mémorable? Il y a quelque temps, la police nous a
appelés car une femme avait perdu conscience dans un magasin Migros. Elle ne portait aucune pièce d’identité sur elle. Grâce à son numéro Cumulus, j’ai pu appeler à son domicile et informer ses proches. Ces derniers ont immédiatement contacté les secours sur place pour leur donner des informations importantes sur la patiente. Les secouristes ont pu prendre les mesures adéquates. J’ai su plus tard que la rapidité de ma réaction avait permis de lui sauver la vie.
RANDONNÉE AVEC RABAIS DE 25%
Une soirée au cirque Nock vous permettra de revoir Gaston et Roli. Les deux célèbres clowns suisses font la joie du public, tout comme le globe de la mort.
Comment les clients contactent-ils l’Infoline Cumulus? La majorité d’entre eux nous appellent. Les courriels et notre formulaire de
Que diriez-vous d’une journée dans les montagnes du Haut-Toggenburg? Vous les atteindrez grâce à six remontées mécaniques et au car postal Wildhaus–Alt St. Johann. Les différents sentiers thématiques (chemin des sons, chemin des fleurs, sentier géologique et sentier des légendes) promettent aux visiteurs des souvenirs riches et variés.
Calendrier: 18.8.2011 Biasca, 19 au 21.8.2011 Locarno, 23 au 28.8.2011 Lugano, 30 et 31.8.2011 Chiasso, 2 au 4.9.2011 Bellinzone, 6 et 7.9.2011 Ambri. Prix: adultes dès Fr.21.60 au lieu de Fr.27.–. Enfants dès Fr.13.60 au lieu de Fr.17.–. Profiter: billets à prix réduits à partir du 25 juillet jusqu'à épuisement du stock sur www.migros.ch/cumulus, rubrique «Manifestations». Mentionnez simplement lors de la commande le code «Cumulus».
Quelles sont les questions les plus fréquentes? Elles portent sur les changements d’adresse, la commande de cartes supplémentaires ou d’étiquettes, les offres, le solde de points ou notre site Internet.
Prix: 1 carte de randonnée journalière pour adultes Fr.40.– au lieu de Fr.54.– (demi-tarif/ AG Fr.20.– au lieu de Fr.27.– / enfants Fr.20.– au lieu de Fr.27.–) Validité: du 25 juillet au 7 août 2011 Profiter: présentez votre carte Cumulus à la caisse de la remontée mécanique à Alt St. Johann, Unterwasser ou Wildhaus et profitez du rabais Cumulus.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier? C’est le job de mes rêves. J’aime le contact direct avec la clientèle et mes collaborateurs. En arrivant à dialoguer de façon constructive, on arrive toujours à des solutions. La confiance des clients, voilà la plus belle chose pour moi. Je les en remercie!
Validité: pour les réservations du 25.7 au 31.8.2011 et les séjours jusqu’au 31.12.2011. Profiter: tapez www.travel.ch/cumulus et cliquez sur l’encadré des actions. Le rabais de dix pour cent sera automatiquement déduit de votre réservation de location de voiture. Offre valable uniquement pour les réservations sur Internet et non cumulable avec d’autres offres. Seul un bon par carte Cumulus sera accepté. Aucun rabais sur les vols, les voyages intervilles, les hôtels et les offres de dernière minute.
Depuis quand travaillez-vous pour l’Infoline Cumulus? J’ai commencé lorsque le programme a été lancé en 1997. A l’époque, j’ai organisé l’intégralité de l’enregistrement des données. Aujourd’hui, je suis responsable d’une équipe de 30 collaborateurs. De plus, je suis chargée de la gestion qualité et du respect de la protection des données.
Complément d’information sur www.toggenburg.org (site en allemand)
Veuillez noter que les prix de billets communiqués dans le Cumulus-Ticketshop sont soumis à des frais de dossier par commande. Billets jusqu’à épuisement du stock. 4 billets maximum par carte Cumulus. Les commandes multiples seront annulées d’office.
Rose-Madeleine Harringer (48 ans) est responsable de secteur à l’Infoline Cumulus.
Comment fonctionne le rapport entre Cumulus et l’Infoline? Nous collaborons très étroitement avec les responsables de Cumulus. L’Infoline est une vitrine pour nos clients. Leurs réactions nous aident à déceler les potentiels d’amélioration.
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Depuis quand travaillez-vous pour l’Infoline Cumulus? J’ai commencé lorsque le programme a été lancé en 1997. A l’époque, j’ai organisé l’intégralité de l’enregistrement des données. Aujourd’hui, je suis responsable d’une équipe de 30 collaborateurs. De plus, je suis chargée de la gestion qualité et du respect de la protection des données.
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Validité: pour les réservations du 25.7 au 31.8.2011 et les séjours jusqu’au 31.12.2011. Profiter: tapez www.travel.ch/cumulus et cliquez sur l’encadré des actions. Le rabais de dix pour cent sera automatiquement déduit de votre réservation de location de voiture. Offre valable uniquement pour les réservations sur Internet et non cumulable avec d’autres offres. Seul un bon par carte Cumulus sera accepté. Aucun rabais sur les vols, les voyages intervilles, les hôtels et les offres de dernière minute.
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Les Romands rient-ils des mĂŞmes choses que les AlĂŠmaniques?
Andreas Thiel, humoriste suisse alĂŠmanique.
Pourquoi n’apprÊciez-vous pas les Français?
C’est un vieux rapport de minoritÊ, un complexe d’infÊrioritÊ nourri par le complexe de supÊrioritÊ de nos amis les Shadoks. Comment l’humour romand se diffÊrencie-t-il de l’humour français?
A mon sens, l’humour français est plus communautaire. La plupart des humoristes français parlent ÊnormÊment de la vie quotidienne, les satiristes ont un peu plus disparu, à part StÊphane Guillon notamment. L’humour romand est parfois plus recherchÊ, un peu
Ce qui fait rire les Romands
moins rentre-dedans. On fait attention, ce qui est typiquement suisse et n’empêche pas pour autant d’être mÊchant.
blème. Ensuite, nous nous moquons du côtÊ grande gueule, prÊtentieux et chauvin des Français.
Lorsque vous vous moquez des Allemands, des AlÊmaniques ou des Français, de quoi riez-vous en particulier?
Les Romands sont-ils tous pareils ou y a-t-il des diffĂŠrences cantonales? Vous moquezvous les uns des autres? Si oui, pourquoi?
On se moque de la langue des Suisses allemands, ce dialecte qu’on n’apprÊcie guère, ainsi que du côtÊ majoritÊ et mÊpris par rapport aux Welsches. Concernant les Allemands, on rit du côtÊ envahisseur des Allemands, que l’on retrouve chez les Suisses alÊmaniques. La langue pose pro-
Les rÊpliques de certains films cultes comme Les BronzÊs font du ski, Le Père NoÍl est une ordure ou La CitÊ de la Peur. Conseils de sÊduction, dans Les BronzÊs font du ski: Je crois que toi et moi, on a un peu le même problème, c’est-à -dire qu’on ne peut pas vraiment tout miser sur notre physique. Surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est oublie que tu as aucune chance,
Il y a de vraies diffÊrences cantonales, il y a peut-être des moqueries sud-nord, quoique assez peu prÊsentes, ou entre le Jura et Berne. En règle gÊnÊrale, les moqueries sont assez bon enfant, on reconnaÎt les Romands à leurs accents.
vas-y, fonce. Sur un malentendu, ça peut marcher. Les histoires de Ouin-Ouin, personnage un peu simplet crÊÊ à l’origine sur la Radio suisse romande à la fin des annÊes 50. Il fait nuit. Voilà un quart d’heure que Ouin-Ouin tourne sans relâche autour d’un lampadaire. Un homme finit par l’interpeller: Pourquoi tournestu autour de ce lampadaire?
Photos Mathieu Rod et Vinzenz Wyser
Thierry Meury, humoriste romand, rÊpond aux questions d’Andreas Thiel, comique bernois connu en Suisse alÊmanique pour ses sketches satiriques à consonance politique.
J’ai perdu mes clÊs, rÊpond Ouin-Ouin. OÚ ça? Un peu plus loin. Alors pourquoi ne vas-tu pas chercher là -bas? Parce qu’ici, il y a de la lumière... ,E 0RIX #HAMPIGNAC QUI R„COMPENSE LES CITATIONS LES PLUS DR LES DES POLITICIENS SUISSES Esther Waeber-Kalbermatten, Il ne faut pas accorder de rÊgime de faveur pour un grÊviste de la faim.
RĂśstigraben Humour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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En vacances, je dois reconnaÎtre qu’il est plus agrÊable d’entendre de l’allemand que du suisse allemand. Thierry Meury
,ES BLAgues sur les AlÊmaniques, vÊhiculÊes notamment par les spectacles de MarieThÊrèse PorCHET Le suisse allemand, c’est un peu comme l’allemand, mais crachÊ. ,ES BLAGUES R„GIONALES Un Valaisan, un Genevois, une nonne et une blonde voyagent en train dans le même compartiment. Arrive un tunnel et le compartiment est plongÊ dans
l’obscuritÊ. Soudain, on entend le bruit d’une gifle bien appuyÊe. Le train sort du tunnel et le Genevois, l’air hagard, affiche une joue toute rouge. Voici les pensÊes des quatre voyageurs à cet instant prÊcis: La nonne: Ce cochon de Genevois a voulu peloter la blonde et elle lui a filÊ une claque. Bien jouÊ! La blonde: Cet idiot de Genevois a voulu me toucher les seins, mais il s’est trompÊ et a pelotÊ la
nonne, qui en retour l’a giflÊ. Le Genevois: Le Valaisan a voulu peloter la blonde, elle a cru que c’Êtait moi, et je me suis ramassÊ la gifle. Le Valaisan: Trop cool, au prochain tunnel, je lui en remets une... L’humour noir et le second degrÊ Maman, j’ai envie d’un bout de chocolat. Eh bien, sers-toi!
Mais Maman, je n’ai pas de bras! Ah, pas de bras, pas de chocolat! Les blagues sur nos meilleurs ennemis, les Français Pourquoi un Français boit toujours la tasse quand il nage? Parce que même dans l’eau ils sont obligÊs d’ouvrir leur grande gueule.
38 |
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
RĂśstigraben Humour
c/N N A PAS DE COMPLEXE D IN F„RIORIT„ PAR RAPPORT AUX !L„MANIQUES m
Est-ce que les Français se moquent des Romands? Pourquoi?
Non, car les Français ne savent pas que l’on existe. Pour Paris, la Suisse est un grand coffre-fort avec des vaches autour. C’est pareil pour la Belgique. Pour les questions de gÊographie et de culture gÊnÊrale, les Français me font penser aux AmÊricains. Ils connaissent Genève, la Suisse et les vaches. Pourquoi ne trouvez-vous pas drôle quand on vous traite de Français?
On n’aime pas ça, c’est pareil pour les AlÊmaniques. On n’est pas des Français, pas plus que les Belges. On n’aime pas être confondus avec nos cousins, ou nos frères aÎnÊs, on peut les appeler de diffÊrentes manières. Nous avons notre propre identitÊ, nous voulons affirmer notre diffÊrence.
Pourquoi trouvez-vous drôle au contraire de nous traiter d’Allemands? (Alors que le Schwytzertßtsch est bien plus ÊloignÊ de l’allemand que votre français ne l’est du français de France).
Vu de l’extÊrieur, cela traduit une certaine mÊconnaissance, une ignorance. Moi, je ne connais pas les diffÊrences cantonales, de mentalitÊs, d’accents. Le suisse allemand nous rappelle l’allemand. En vacances, je dois reconnaÎtre qu’il est plus agrÊable d’entendre
de l’allemand que du suisse allemand. Même si ce dernier nous rappelle le pays, il est moins reposant. Quand votre complexe d’infÊrioritÊ est-il le plus grand: face aux AlÊmaniques ou aux Français?
Par rapport aux Français. On n’a pas de complexe d’infÊrioritÊ par rapport aux AlÊmaniques, plutôt un lien ami-ennemi. Au fond d’eux, les Romands se sentent plutôt supÊrieurs aux AlÊmaniques, par chauvinisme, mais aussi parce que nous considÊrons avoir une culture plus raffinÊe que les AlÊmaniques. Nous, on nous remarque moins quand on se dÊplace. Eprouvez-vous aussi un complexe d’infÊrioritÊ à l’Êgard des Allemands ou sommes-nous les seuls à l’avoir?
Non. Mais si j’Êtais nÊ avant 1945, j’en aurais peut-être un. Est-il vrai que vous les Romands avez tous appris l’allemand à l’Êcole?
Oui, on a appris l’allemand. On a fait ce qu’on a pu. Dans le Jura, l’allemand Êtait même une branche principale avec le français et les maths. Mais l’allemand est rentrÊ par une oreille et ressorti par l’autre. Il y a une aversion quand même par rapport à cette langue. C’est un rejet presque innÊ, en tout cas dans le Jura. Ceux qui en ont eu besoin pour le travail se sont souvenus des bases. Moi, je connais le vocabulaire indispensable pour aller à Bâle, une ville que j’adore, assister aux matchs de mon club de foot prÊfÊrÊ: Bier, Bratwurst, wieviel (bière, saucisse, combien).
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Röstigraben Guide de survie
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Comment devenir un bon Romand Petit guide de survie à l’attention des Suisses alémaniques qui envisagent de franchir la barrière de rösti.
question pour eux de s’éterniser au bureau. Au-delà du cliché, le fameux principe «On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre» est une réalité de ce côté-ci de la barrière de rösti. Respectez cette règle. Ce qui ne signifie pas que vous deviez vous dépêcher de rentrer chez vous le soir; vous pouvez très bien accepter l’invitation de votre nouveau collègue de travail de partager un «petit apéro» avec lui.
Les bonnes manières à la table de Romands
Si vous vous rendez en Suisse romande, attendez-vous à bien boire et bien manger!
Illustration Igor Kravarik
V
ous devez vous rendre en mission en Suisse romande et vous êtes nerveux, car votre français laisse quelque peu à désirer? Eh bien, vous pouvez être rassuré, votre principal problème ne sera pas la langue, même s’il serait bienvenu que vous soyez capable d’aligner trois phrases à peu près correctes et que vous gommiez votre accent à couper au couteau, du style «Schö fö le manscher à le midi». Non, le
plus important, c’est de respecter certaines règles. Règle numéro un: oubliez la ponctualité! Les Romands arrivent toujours avec un léger retard, pas plus de cinq minutes, mais pas moins non plus, que ce soit à un rendez-vous professionnel ou privé. Ils programment volontiers les séances de travail le matin, de façon à pouvoir palabrer, rigoler et se lamenter à leur guise. Puis, juste avant midi, ils se rendent
dans un restaurant des environs sans avoir encore pris la moindre décision. Après un bon repas, naturellement accompagné d’un verre de vin et conclu par un «petit café», il est enfin temps pour eux d’aborder les choses sérieuses. Les Welsches sont des gens joyeux et conviviaux qui privilégient une approche épicurienne de la vie, dans tous les domaines, même au travail. D’ailleurs pas
Globalement, le restaurant joue un rôle beaucoup plus important qu’en Suisse alémanique. Il est en revanche plus rare que les Romands s’invitent chez eux. S’il vous arrive d’avoir cet honneur, ne vous déchaussez pas avant d’entrer dans la maison! Et ne commencez pas par énumérer les plats que vous aimez ou que vous n’aimez pas. Faites bonne figure quand on vous sert des tripes à la neuchâteloise et efforcez-vous d’en avaler quelques bouchées, car cela vous vaudra la reconnaissance de vos collègues. Et ne vous étonnez pas si l’on vous appelle par votre prénom tout en continuant à vous vouvoyer. C’est une simple tradition. N’y voyez là aucune considération hiérarchique. Last but not least, les Romands sont des charmeurs, qui adorent flirter et faire des compliments. Mais n’en concluez pas que vous êtes leurs amis pour la vie ou n’y voyez pas les prémices d’une grande et belle histoire d’amour. Car les Romands aiment se faire plaisir et, pour eux, un peu de frivolité n’a jamais fait de mal à personne! Monique Rijks
Les voisins français, entre Les habitants de l’Hexagone sont de plus en plus nombreux à venir travailler en Suisse romande, voire à s’y installer. Et si les autochtones aiment toujours autant Paris et ses lumières culturelles, ils s'agacent parfois de cette présence envahissante...
L
es Romands et les Français. Les premiers aiment se réclamer de l’éclairage culturel des seconds et se précipitent aussi souvent que possible à Paris, capitale incontestée de la francophonie. Quant aux Français, beaucoup plaisantent à propos de la rigueur helvétique, mais s’en félicitent en général lorsqu’ils passent la frontière pour venir travailler chez nous. Depuis 2007 et l’entrée de la Suisse dans l’espace Schengen, avec la libre circulation des personnes, ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux – 94 814 Français installés dans notre pays en 2009 contre 57 510 en 1995 – à céder aux sirènes de notre plein emploi avec un salaire bien supérieur à la clé. Petit tour d’horizon des relations Romands-Français.
1) La langue Fait historique étonnant, la Suisse romande a été encore plus vite en besogne que la France dans l’éradication des dialectes. C’était sans compter sur des particularismes qui se sont développés comme ailleurs dans la périphérie franco-
phone. Ou sur le maintien de nombre d’archaïsmes, comme celui du souper, disparu au XIXe siècle à Paris. «S’il y a bien un point où les Français nous prennent de haut, c’est celui de la langue», estime Sophie, qui travaille pour une banque française installée à Lausanne. Depuis la fameuse pub Ovomaltine des années 90, beaucoup de Français sont convaincus que nous parlons tous avec cet accent traînant du skieur à la dynamite. «J’ai l’impression que beaucoup de Romands n’ont même pas conscience d’employer de multiples helvétismes, rigole Sophie. Du coup, au début, j’avais le sentiment d’en découvrir un nouveau chaque jour.» Ce fameux «parler romand» fait l’objet de nombreux lexiques de l’autre côté de la frontière. Où le gruyère français n’est autre que de l’emmental, le gant de toilette devient lavette, la soucoupe se mue en sous-tasse et la serpillière en panosse. Sans parler du soixante-dix et quatre-vingt-dix changés en septante et nonante, d’un désordre que l’on réduit (range), du ballon qui
Charlène, 29 ans, bateau d’Evian de 7 h 35 Educatrice de la petite enfance, Charlène accueille les enfants des collaborateurs Nestlé au sein de la garderie La Case. Cette fondation est située sur les hauts de Lausanne, pourtant cette charmante brune habite de l’autre côté du Léman, à Evian. «Tous mes collègues sont Suisses et tout se passe très bien, sourit-elle. Je fais ce trajet depuis un an et demi. C’est très pratique, à peine trente-cinq minutes de traversée. Et l’été, c’est presque les vacances.»
peut être de rouge ou de mie, de la maternelle qui devient enfantine.
2) Les habitudes Les Suisses sont ponctuels (les Romands un peu moins que les Alémaniques). Du coup, ils regardent d’un œil plutôt condescendant les quelques minutes de retard du collègue français. Ceux qui sont installés en Romandie avouent toutefois s’y sentir très bien et parfaitement intégrés. Même si leur cercle d’amis est souvent composé d’une majorité de compatriotes. «Je n’ai nullement le sentiment d’être perçu comme un étranger», explique Antoine, employé d’une grosse boîte d’informatique et vivant depuis près d’une décennie dans le canton de Vaud. Originaire de la région Rhône-Alpes, son accent chantant fait d’ailleurs la joie de ses camarades de bureau. «Ils me disent souvent que je leur apporte un peu de soleil.»
3) Entre admiration... «Paris, c’est ma ville et celle de toute ma famille.» Amoureux de littérature et de
Chaque matin, plusieurs centaines de
Pierre-Olivier, 29 ans, bateau de Thonon de 8 h 15 Costume trois pièces et sourire ravageur, PierreOlivier travaille dans l’informatique. Après deux ans à Genève, il a rejoint de nouveaux bureaux de sa société à Lausanne. «Pour l’instant, ce système me convient très bien. On verra dans dix ans. Les Suisses sont d’excellents collègues et financièrement, naturellement, les salaires sont très intéressants pour nous. Le bateau met vingt-sept minutes pour atteindre Lausanne. Quand je travaillais sur France, mes déplacements étaient plus longs.»
Röstigraben Au-delà de la frontière
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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amour et irritation
Français arrivent par bateau sur les rives suisses du lac Léman.
Caroline, 43 ans, bateau de Thonon de 8 h 27 «Je viens à Lausanne par ce biais depuis octobre dernier», explique Caroline, conseillère en personnel dans une entreprise de recrutement. «Où je suis d’ailleurs la seule Française. Je suis très contente de ce fonctionnement, j’ai d’ailleurs travaillé douze ans à Genève dans mon domaine. Mais j’y venais en voiture. Là, je suis à quarante-cinq minutes porte à porte de mon travail et c’est bien plus rapide. J’aime bien ce côté un peu double vie, je trouve ça plutôt enrichissant.»
Mickaël, 31 ans, bateau de Thonon de 8 h 27 Responsable d’un magasin de sport à Lausanne, ce jeune homme a travaillé durant huit ans comme policier dans le nord-est de la France. «Je préfère largement mon boulot actuel, et je trouve la tranquillité helvétique bien agréable. En plus, l’approche assez rigoureuse du travail me convient très bien.» En revanche, Mickaël ne se réjouit pas d’une vie quotidienne un peu écartelée entre deux pays. «C’est clairement pour moi un désavantage. Ma vie sociale reste en France.»
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Röstigraben Au-delà de la frontière
théâtre, Pierre se rend aussi souvent que possible dans la Ville Lumière pour y faire le plein de spectacles et de livres. Comme lui, de très nombreux Romands admirent cette culture française qui est aussi un peu la leur. «Les vins suisses s’améliorent, mais aucun amateur francophone ne peut faire l’impasse d’une balade en Bourgogne ou à Bordeaux», sourient Jean et Stéphane, habitués des bistrots à vins genevois. Eh oui, en matière de grands crus comme de grande cuisine, la France reste aussi la référence absolue. «Et je ne parle même pas du sport, rigole Stéphane. Même en ski, les tricolores sont devenus meilleurs que nous. Heureusement que nous avons Federer.»
4)… et agacement Tout amateur de foot vous le dira: regarder un match avec les Bleus sur une chaîne du PAF (ndlr: pay-
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sage audiovisuel français) tient du masochisme. «Français et chauvin, c’est une tautologie», entend-on souvent. Mais c’était avant le début de la libre circulation et l’afflux des frontaliers, ces travailleurs qui arrivent par bateau ou pare-choc contre pare-choc au petit matin aux frontières genevoises. Le Mouvement citoyen genevois (MCG) s’est fait porte-parole d’un certain «ras-lebol», que l’on a vu s’exprimer aussi dans le Jura où les jeunes UDC ont tenté l’année dernière, sans succès, d’introduire un quota maximal. «Quand on voit que des montres prétendument suisses sont fabriquées par des usines n’employant quasiment que du personnel français, on sait que la question n’est pas close», souligne Marc, un Delémontain appartenant aux quelques centaines de signataires.
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Les trajets entre rives française et suisse prennent rarement plus d'une demi-heure.
Pierre Léderrey Photos Christophe Chammartin / Rezo
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Lorsque l’amour ignore le Röstigraben
Des lecteurs de l’édition alémanique de «Migros Magazine» racontent ici leur relation affective avec un Romand ou une Romande.
«Je me sens Suisse allemande depuis que je suis mariée à un Romand» Sarah Mathez et Hugues sont mariés depuis huit ans.
M
on mari Hugues est originaire de Suisse romande, plus précisément de Tramelan, dans le Jura bernois, et moi, je suis suisse allemande. Il a 35 ans, moi 30, et nous sommes mariés depuis huit ans. Nous avons deux filles et habitons dans le canton d’Argovie. Les circonstances dans lesquelles j’ai rencontré mon mari, en 2000, sont assez particulières: nous avions été invités par une famille qui souhaitait nous demander de devenir parrain et marraine de leur enfant. Hugues m’a tout de suite plu. J’ai particulièrement apprécié qu’il insiste pour me ramener chez moi en voiture, alors que je voulais prendre le train. Cela n’a pas été facile pour lui, car comme toute Bernoise qui se respecte, j’ai plutôt la tête dure. Une fois rentrée chez moi, je me suis aperçue qu’il avait dû faire un long détour, même s’il avait prétendu le contraire. Sans vouloir mettre tous les Romands dans le même sac, je pense qu’ils sont souvent plus «gentlemen» que les Alémaniques. C’est seulement depuis que je me suis mariée avec un Romand que je me suis sentie moi-même suisse allemande. Comme j’ai passé les treize premières années de ma vie en Côte-d’Ivoire, j’ai eu un peu de peine à trouver mon identité.
Nous habitons aujourd’hui en Suisse alémanique, et pour mon mari, il n’est pas toujours évident de porter un nom et un prénom à consonances francophones. Il parle Hochdeutsch avec un accent qui montre bien qu’il n’est pas d’ici. Comme dans toutes les relations, il est essentiel de se connaître soi-même, de savoir ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, et de chercher à faire des compromis avec son partenaire. Il est libérateur de s’apercevoir que l’on est prisonnier de sa culture parce qu’on ne connaît qu’elle. Le fait de nouer une relation avec une personne différente de soi permet de se débarrasser de ses œillères. On découvre qu’il est possible de faire les choses autrement, on peut adopter ce qu’on apprécie dans la culture de l’autre et enrichir ainsi la vie de sa famille. Finalement, Romands et Alémaniques ne sont pas si éloignés les uns des autres en termes de distance, mais la barrière linguistique contribue au clivage entre les deux populations. Cela dit, je trouve formidable que nos enfants grandissent dans un environnement bilingue!
Hugues & Sarah
Röstigraben Histoires d’amour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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L’amour retrouvé
Photos Gabi Vogt
Susan Guggenbühl et Angelo vivent ensemble depuis quatorze ans.
Angelo & Susan
A l’âge de 15 ans, alors que je me trouvais à Morges, je suis tombée amoureuse d’Angelo... et c’était réciproque. Ses collègues avaient parié qu’il n’aurait aucune chance de me séduire. Ils se sont bien trompés! Nous avons passé ensemble deux années merveilleuses jusqu’à ce que malheureusement Angelo doive se rendre à l’armée pendant une année. Nous nous sommes perdus de vue. Quant à moi, j’étais enceinte... Vingt et un an plus tard, mon fils voulait en apprendre davantage sur son vrai père. Je lui ai donc raconté mon histoire et lui ai donné le nom de famille d’Angelo. Après quelques recherches, il a réussi à le retrouver. Nous nous sommes revus en juillet 1997 à Morges. Nous avons à nouveau craqué l’un pour l’autre. Nous nous sommes alors séparés de nos partenaires respectifs et nous nous sommes remis ensemble. Voilà quatorze ans que ça dure...
Loïc & Janine
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Röstigraben Histoires d’amour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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«Mon cœur a commencé à battre plus vite» Janine Ruchti et Loïc sont ensemble depuis quatre ans et demi.
L
’histoire que j’ai vécue avec Loïc peut sembler assez singulière... Quand mes parents se sont séparés et que mon père m’a présenté sa nouvelle compagne, j’avais à peine 16 ans. L’irruption d’une nouvelle femme dans la vie de mon père ne me réjouissait guère, d’autant qu’elle était romande. Et lorsqu’on m’a annoncé qu’elle fêterait Noël avec nous et viendrait avec sa sœur et la famille de celle-ci, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase! Mais dès que Loïc est arrivé chez nous, mon cœur a commencé à battre plus vite. Au cours de la soirée, je suis peu à peu tombée sous son charme. J’étais séduite par son humour, et comme il ne parlait pas un traître mot d’allemand à l’époque, je me
suis exprimée en français (ou du moins j’ai essayé) sans que cela ne me dérange le moins du monde. Nous ne nous sommes revus qu’au Noël suivant. C’est à cette occasion que nous avons franchi un premier pas et échangé nos numéros de téléphone. En raison de la barrière linguistique, nous ne nous sommes écrit qu’une seule fois durant l’année suivante. Il a ensuite fallu attendre deux ans et demi avant que nous puissions enfin nous retrouver seuls. Ce fut le début d’une romance d’été passionnée, qui en théorie n’aurait pas dû survivre à la belle saison. Nous vivions en effet dans des mondes trop différents: on ne pouvait pas compter sur lui, car il prenait tout à la légère, il fuyait les
responsabilités et n’était absolument pas prêt à s’engager dans une relation à distance qui l’obligerait peut-être à devoir apprendre l’allemand un jour… Mon caractère était complètement à l’opposé du sien: j’étais toujours extrêmement correcte, consciencieuse, sans doute un peu coincée. Mais j’étais prête à tout sacrifier pour un homme. Après six mois sans nous voir, nous nous sommes tous deux rendu compte que nous souffrions de cette séparation et que nous étions amoureux. Nous avons donc décidé de nous donner une seconde chance. Cela fait maintenant quatre ans et demi que nous sommes ensemble, et tout juste trois ans que nous partageons un appartement.
Et si nous sommes passés par des hauts et des bas, et que nous aurions pu en arriver à une rupture tant nos opinions sur certaines choses étaient différentes, nous ne pourrions plus vivre l’un sans l’autre et c’est sans doute nos différences de mentalité qui font le sel de notre relation. Nous avons appris à nous accepter tels que nous sommes. Nous avons également emprunté certains traits de caractère à l’autre: je suis par exemple plus ouverte et décontractée qu’avant, et lui est devenu plus responsable et plus romantique. Nos opinions se sont également rapprochées sur de nombreux points, même s’il restera toujours un «Welsche» et moi une «Bourbine».
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Röstigraben Histoires d’amour
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Jamais avec un «Welsche»…
Marlen Udriot-Grossenbacher est avec Xavier depuis bientôt six ans.
J
e m’appelle Marlen, j’ai 26 ans et je vais vous raconter mon histoire. Tout a commencé le 1er juillet 2005. Ce jour-là, je fêtais l’obtention de ma maturité avec quelques camarades. Nous avons décidé d’aller au MAD, une célèbre boîte de nuit de Lausanne. Assises dans le train, nous nous moquions gentiment des Romands et nous nous disions entre nous que jamais, au grand jamais, nous ne sortirions avec un «Welsche». Mais comme on le sait, il ne faut jamais dire jamais! Pour fêter notre réussite et le début des vacances, nous avons dansé jusqu’au bout de la nuit. J’ai fait la connaissance de Xavier, un Genevois de 28 ans. Au début, nous nous sommes échangé beaucoup de messages par MSN et par SMS. Et peu de temps après, nous nous sommes téléphoné. Plus tard, il m’a raconté que mon accent suisse allemand l’avait un peu surpris. Au MAD, la musique était si forte qu’il ne pouvait pas l’avoir remarqué… Aujourd’hui, nous sommes ensemble depuis bientôt six ans et je
Marlen & Xavier
peux dire que nous sommes parfaitement heureux. Après deux ans et demi de relation à distance, le fait de se voir seulement le week-end est devenu pénible et nous avons déménagé à Lausanne, où nous avons tous les deux trouvé un bon job. Deux ans plus tard, nous nous sommes mariés à Morat et nous avons emménagé à Penthalaz, dans la campagne lausannoise. Et en février dernier, notre petit Julien est venu au monde, un véritable rayon de soleil qui se moque bien de la barrière de rösti. Eh oui, l’amour est aveugle! Cupidon lance ses flèches là où il le veut... En tout cas, je ne regrette pas de m’être exilée en Suisse romande, même s’il me pèse parfois de ne pas avoir ma famille et mes amis à mes côtés. Je serai toujours une fille de l’Oberland bernois déracinée et je me réjouirai toujours de retrouver ma terre natale. Peut-être pourrons-nous nous installer un jour dans la magnifique région du lac de Morat? Pour moi, habiter dans une région bilingue serait la cerise sur le gâteau.
Felix & Chantal
«Les femmes romandes montent facilement dans les tours» Felix Egloff et Chantal sont en couple depuis sept ans.
Le tempérament romand est enrichissant, mais il est aussi difficile à supporter. Sur le plan émotionnel, les femmes romandes «montent dans les tours» beaucoup plus rapidement que les Alémaniques. Il est donc très difficile de savoir quand elles sont vraiment fâchées. Heureusement, je dispose d’un indice infaillible: Chantal parle français dès qu’elle franchit un certain seuil d’agacement! Je sais alors qu’il est temps pour moi soit de livrer bataille, soit de me mettre à
couvert. Après quelques minutes de tension, on se regarde dans les yeux et l’un de nous commence à sourire. Ce signal marque la fin des hostilités. Quand on vit avec une Romande, il n’y a que deux issues: soit cette relation nous rend plus fort, soit elle nous conduit à notre perte... En tout cas, je conseille aux âmes sensibles et aux tempéraments délicats de s’abstenir. Mais pour rien au monde, je ne voudrais vivre avec quelqu’un d’autre!
«La croissance économique effets du Röstigraben» Correspondant de la NZZ en Suisse romande et auteur du livre «Mariage de raison», Christophe Büchi connaît comme personne les relations parfois tendues entre les communautés linguistiques des deux côtés de la Sarine. Ce spécialiste de la barrière de rösti invite Romands et Alémaniques à s’ouvrir davantage les uns aux autres. Vous êtes allé à l’école primaire à Fribourg mais avez suivi le gymnase à Gossau (SG), vous portez un prénom français mais un nom de famille germanique. Vous sentez-vous Romand ou Alémanique?
Je suis un Alémanique romanisé. Mes parents et ma famille sont alémaniques mais j’ai grandi dans une ville majoritairement francophone et fait mes études en Suisse romande. Je me considère donc comme un représentant typique de la frontière linguistique, influencé par les deux cultures et intégrant des éléments des deux communautés. Quels sont ces éléments?
Je parlais suisse allemand à la maison, mais dans les rues de Fribourg, il fallait se débrouiller en français. Dès ma prime enfance, je me suis donc trouvé dans la peau d’un minoritaire qui doit s’adapter à une autre culture. Cette expérience précoce de l’altérité et de la diversité est, pour un enfant, d’abord un grand choc; plus tard, le choc devient une chance. Comme tout Alémanique grandissant en ville de Fribourg, j’ai dû apprendre que les règles en vigueur à la maison n’étaient pas les mêmes que celles rencontrées à l’extérieur. C’est sans doute ce mélange entre une culture germanique et un entourage majoritairement romand qui m’a amené à choisir plus tard le métier de «röstigrabologue», de passeur entre deux mondes.
Comment procédez-vous pour établir la connexion entre ces deux cultures?
En ma qualité de correspondant de la NZZ, j’essaie de saisir la spécificité des régions francophones et les différences de mentalité entre Romands et Alémaniques. Mon travail s’apparente presque à celui d’un correspondant à l’étranger. Les mentalités sont-elles si différentes?
Oui et non. Il y a indéniablement des différences. Par exemple, les Romands accordent plus d'importance à la maîtrise de leur langue, au fameux «bon usage», alors que les Alémaniques sont habitués à jongler tant bien que mal entre le Hochdeutsch et le dialecte. De plus, la culture française est plus ouverte à l’immigration et au multiculturalisme que la culture germanique. Mais il y a aussi des similitudes. Ainsi, les deux parties du pays sont très attachées à la démocratie directe et au fédéralisme. Vous vivez à Lausanne. La Suisse alémanique vous manque-t-elle?
Certains aspects de la culture alémanique me plaisent. Je regrette parfois, chez certains Romands, un manque de rigueur dans le travail. En Suisse alémanique, vie professionnelle et vie privée sont davantage séparées, alors que dans le canton de Vaud on a tendance à mélanger un peu les deux. Cela peut mener à un certain laisser-al-
ler. Autre exemple de ce qui me dérange parfois ici: je suis souvent invité à des manifestations organisées dans des coins perdus où il faut se rendre en voiture. En Suisse alémanique, quand on organise une conférence de presse, on a l’habitude d’indiquer dans l’invitation les horaires des transports publics et de demander aux journalistes s’ils souhaitent manger végétarien. Même si je ne suis pas végétarien, je trouve cela assez sympa. Pas d’autres différences que les transports publics et les menus végétariens?
Je voudrais d’abord préciser qu’il n’existe pas de Suisse allemand type, pas plus qu’il n’existe de «Welsche» type. Mais on peut quand même essayer de dégager quelques traits propres à chaque culture. Les Romands attachent beaucoup d'importance à la communication, à la convivialité. Les Alémaniques sont en général plus pragmatiques, moins démonstratifs. En politique, les Romands sont plus ouverts envers les étrangers. La Suisse romande est-elle moins tolérante sur les questions liées à la drogue?
Encore une fois, la Suisse romande, tout comme la Suisse alémanique, n’est pas une entité uniforme. Mais il est vrai qu’on note une certaine différence entre les deux régions sur ce point. A l’époque du Platzspitz – la scène ouverte de la drogue à Zurich, le fameux «Needle
Park» – beaucoup de Romands étaient choqués par ce laisser-aller. D’ailleurs, les Romands semblent moins favorables que les Alémaniques au nudisme et aux seins nus sur les plages.
Röstigraben Entretien avec Christophe Büchi
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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atténue les Christophe Büchi, correspondant de la NZZ à Lausanne, est un fin analyste des relations entre Romands et Alémaniques.
Les Romands se montrent en revanche plus tolérants dans le monde du travail, non?
Pas sûr. Le respect de la hiérarchie est en général plus fort en Suisse romande qu’en Suisse alémanique.
Le patron romand est souvent plus qu’un chef: une sorte de figure tutélaire. Dans votre livre «Mariage de raison», vous révéliez votre
inquiétude quant aux relations entre Romands et Alémaniques. Votre jugement a-t-il évolué depuis?
Oui. J’ai publié ce livre il y a dix ans et, à l’époque, j’avais l’impression
Une vie consacrée à la barrière de rösti Christophe Büchi, 59 ans, travaille depuis 2001 comme correspondant romand de la NZZ. Il habite entre Lausanne et Champéry (VS). Dans le livre «Mariage de raison», paru aux Editions Zoé à Carouge, il a déroulé une fresque des relations entre les langues depuis les débuts de la Suisse en 1291, et montré comment la «barrière de rösti» est apparue au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Aujourd’hui l’ouvrage de plus de 300 pages est épuisé, tout comme la version allemande «Röstigraben». Christophe Büchi planche actuellement sur la quatrième édition de son livre qui devrait paraître en 2012, en allemand et en français. Après avoir étudié la philosophie et les sciences politiques à Fribourg et à Lausanne, Christophe Büchi a travaillé comme assistant à l’Université de Lausanne entre 1975 et 1979. Il exerce la profession de journaliste depuis 1980. En 2011, il s’est vu décerner le prix de la fondation Oertli, en même temps que Roger Friedrich, ancien correspondant de la NZZ au Tessin. Tous deux ont été récompensés pour leurs efforts en faveur d’un rapprochement entre les régions linguistiques du pays.
que la Suisse romande et la Suisse alémanique étaient deux continents en train de s’éloigner l’un de l’autre. Je pense que ces relations sont aujourd’hui moins tendues. Cela s’observe à travers les vota-
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Röstigraben Entretien avec Christophe Büchi
Didier Cuche par exemple, plutôt que Carlo Janka.
Selon Christophe Büchi, Romands et Alémaniques s’entendent mieux aujourd’hui qu’il y a dix ans.
«Nous devrions être davantage animés par la curiosité de découvrir l’autre.» tions fédérales. De plus, il y a dix ans, les Romands avaient très peur que toute la vie économique se concentre autour de Zurich. Aujourd’hui, la Suisse romande vit un véritable boom économique. Peut-on dire que la croissance économique atténue la barrière de rösti?
Oui. La globalisation a changé la donne. Dans les années 1990, bien des Romands se plaignaient de dépendre de centres de décision situés dans le Triangle d’or zurichois. Aujourd’hui, ils sont contents quand les sièges des entreprises se trouvent sur les bords de la Limmat et pas à Londres ou à Paris. Et les jeunes Romands se rendent volontiers à Zurich pour des concerts. Vous dressez là un tableau bien idyllique. Pas le moindre nuage à l’horizon?
Globalement, les relations entre Romands et Alémaniques ne sont pas mauvaises, même si elles ne sont pas très intenses, ce que je regrette, car la Suisse se prive ainsi d’un atout important. Que voulez-vous dire?
Que le plurilinguisme est un avantage concurrentiel pour la Suisse que nous n’exploitons pas suffisamment. Il devrait être normal pour tout Suisse de faire un séjour prolongé dans l’autre partie du pays. On devrait promouvoir plus systématiquement ces échanges, dans la formation professionnelle, mais aussi dans le secteur privé. La quatrième édition de votre livre paraîtra l’an prochain. Du nouveau?
Oui: ce constat d’apaisement, justement. Reprenons le thème des vota-
tions fédérales. En analysant les scrutins des dix dernières années, je me suis aperçu que très souvent l’ensemble des cantons votent à l’unisson. Certes, des différences subsistent sur des sujets comme les étrangers, la politique sociale et l’armée. Mais en matière de politique européenne – un thème conflictuel dans les années 90 – les tensions se sont atténuées. Vous citez aussi dans votre livre l’ancienne conseillère nationale Leni Robert qui disait que nous devrions retomber un peu amoureux les uns des autres...
Il faudrait commencer par nous intéresser aux autres. Le problème principal n’est pas la différence mais l’indifférence! Nous vivons dans une sorte de cohabitation où les colocataires se laissent en paix, mais s’ignorent. Nous devrions être davantage animés par la curiosité de découvrir l’autre. Notre différence, c’est cela l’une des plus grandes richesses de notre pays. De nombreux Romands continuent toutefois à détester les Suisses allemands et inversement...
Est-ce vraiment le cas? Il est vrai que les Romands réagissent en minoritaires face aux Alémaniques. En Suisse alémanique, en revanche, il existe une vague sympathie pour les Romands, mais l’intérêt n’est pas non plus marqué. Les Alémaniques trouvent que la Suisse romande est une jolie région mais ignorent ce qui se passe à l’EPFL ou dans l’industrie de pointe romande. De leur côté, les Romands devraient abandonner la tactique du hérisson qui se recroqueville sous son armure de piquants.
Cela ressemble à s’y méprendre aux relations qu’entretiennent les Suisses alémaniques avec les Allemands.
Tout à fait. Pour les Romands, le «grand frère» dont il faut se méfier, c’est la Suisse allemande. Pour les Suisses allemands, c’est l’Allemagne. Les Romands n’ont aucune raison de se plaindre! Ils occupent deux sièges au Conseil fédéral et chaque fois que l’on organise une manifestation nationale, sportive ou culturelle, on veille à impliquer toutes les parties du pays.
Là, je me sens obligé de me faire l’avocat de la minorité. Il est vrai que les Suisses allemands essaient d’intégrer les Romands, mais la minorité se sent souvent exclue dans les assemblées parce que les Alémaniques parlent schwyzerdütsch. Il s’agit pour les deux parties de faire des efforts: les Romands doivent cesser de se braquer à tout instant et les Alémaniques arrêter de s’exprimer en dialecte en présence de Romands. La saison prochaine, quatre des dix équipes disputant la Super League de football seront romandes. De nombreux Suisses alémaniques se sont réjouis de la promotion de Lausanne et de Servette. Les Romands seraient-ils aussi contents si Saint-Gall réussissait par exemple à réintégrer la Super League l’an prochain?
Je connais bien des Romands qui sont supporters de Bâle ou de GC (ndlr: les Grasshoppers, le club zurichois). Les Romands adoptent facilement des sportifs ou des entraîneurs qui, à l’instar de Köbi Kuhn ou de Roger Federer, parlent bien français. Cela dit, ils préfèrent voir gagner un des leurs, un
Il ne viendrait pas à l’idée d’un Suisse alémanique de passage à Genève de commander un café en allemand. Mais les Romands n’hésitent pas à le faire à Zurich. Sans sourciller.
Les francophones sont conscients de parler une langue intercontinentale. Les Alémaniques en revanche savent que l’allemand ne se parle que dans certains pays et qu’ils doivent donc s’adapter. Mais il faut ajouter que l’intérêt des Romands pour la langue allemande a nettement augmenté ces vingt dernières années. Les classes de maturité sont de plus en plus nombreuses à se rendre à Berlin. Je connais même des jeunes Romands qui se disent «Tschüss», à l’allemande, en se quittant. Au-delà de tous les petits tiraillements, la Suisse est quand même bien lotie. Surtout si on la compare à la Belgique qui n’a plus de gouvernement depuis plus d’un an en raison du conflit entre Wallons et Flamands. Un tel scénario serait inimaginable en Suisse!
Vous avez raison. La Suisse est un exemple de cohabitation somme toute harmonieuse. Les Helvètes aiment bien se chamailler mais il n’y a pas de violence dans leurs relations. La question jurassienne est le seul conflit qui aurait pu déraper. Bref, nous sommes parmi les champions sur le plan mondial en matière de cohabitation des cultures.
Avez-vous parfois envie de rentrer définitivement en Suisse alémanique?
Je pourrais m’imaginer habiter à Zurich, à Bâle ou à Saint-Gall. Mais la Suisse romande est une région merveilleuse où il fait bon vivre et travailler. Les lacs, les montagnes, le climat créent un cadre de vie extraordinaire. Et puis, on est vite ailleurs: en Suisse alémanique, mais aussi à Paris ou à Milan. Il est difficile de rêver mieux! Propos recueillis par Reto E. Wild Photos Nicolas Righetti
Röstigraben Chronique
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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La barrière de Wölfli Cette histoire de barrière de rösti, c’est vraiment n’importe quoi! En tout cas, Il fut un temps où Bänz si elle existe, c’est Friedli parlait français. surtout dans notre imagination, à nous autres Alémaniques. Je ne crois pas que les Romands aient un quelconque problème avec les röstis. Il m’est déjà arrivé d’en déguster d’excellents dans le Jura.» Nous nous étions arrêtés dans une auberge au cours d’une balade en roulotte dans la région. Je me souviens que la télé retransmettait un match de foot. Wölfli, des Young Boys, défendait la cage helvétique, et tous les clients présents ce jour-là applaudissaient ses parades avec autant d’enthousiasme que ma fille et moi, même s’ils écorchaient allègrement son nom. Après tout, nous vivons tous dans le même pays. Allez la Suisse! La barrière de rösti existe peut-être bel et bien chez les Romands, mais alors, ils doivent lui donner un autre nom, sans tréma imprononçable. A propos, saviezvous qu’un conseiller national romand du nom d’Antonio Hodgers veut interdire le dialecte suisse allemand? Ben voyons! Il exige que nous, les «Suisses totos», comme il nous appelle, ne parlions plus notre dialecte qu’au sein de la famille. Ailleurs, il faudrait s’exprimer en Hochdeutsch, et ce, sous prétexte que les Romands ne parlent
pas Schwitzerdütsch. Comme s’ils comprenaient le Hochdeutsch! Un peu de sérieux, Monsieur le Conseiller national! Ce qui nous sépare, c’est incontestablement la langue. Ici, nous considérons Gotthelf comme un écrivain d’importance nationale. Et vous, vous en faites de même avec Ramuz (pour les Suisses totos, c’est le moustachu des billets de 200 francs, celui que vous preniez jusqu’ici pour Magnum, le héros de la série télévisée). Ce fameux Ramuz dont je devais lire l’un des ouvrages pour ma maturité de français. Mais mon prof, qui se doutait que j’avais fait l’impasse sur cette œuvre, m’a finalement interrogé sur une chanson de Renaud: «Dans mon HLM». J’ai compris que le morceau parlait des logements sociaux et j’ai traduit correctement le jeu de mots: «La môme du huitième, le hasch elle aime». Sans vouloir frimer, j’ai quand même eu 6. Eh oui, je parle français! Ou plutôt je parlais français. Quand le prof de français en question m’a envoyé une gentille carte postale, j’ai mis six mois à lui répondre, de peur de faire des fautes. De toute façon, j’aurais bien du mal à améliorer mon français même si je le voulais. Quand j’appelle à Lausanne, on me répond en an-
glais. La semaine dernière, j’ai rencontré à Zurich un certain Monsieur Dufaux, chez qui mon fils voulait essayer un accordéon. Je me suis adressé à lui en français et il m’a répondu dans un allemand approximatif. Je me suis dit qu’il trouvait que je parlais mal français, j’étais franchement vexé. Mon fils m’a dit que j’avais tout faux. Selon lui, Monsieur Dufaux avait trouvé désobligeant que je
«Il veut nous interdire le dialecte!» m’adresse à lui en français, laissant entendre que son allemand n’était pas bon. Voyez-vous ça! Quelle que soit la façon dont on retourne le problème, c’est moi qui ai le mauvais rôle! Autre fait révélateur: les Romands ont exigé que le successeur de Pascal Couchepin soit romand, tandis que pour les Alémaniques, il était indispensable qu’il parle aussi allemand! Mais lorsqu’un homme comme Urs Schwaller maîtrise parfaitement les deux langues, les Romands le trouvent trop peu romand et les Suisses alémaniques pas assez alémanique! Problème insoluble s’il en est… Mais rassurez-vous, chers amis Romands, je crois malgré tout que nous nous comprenons parfaitement bien.
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Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Patrick Mülhauser
Correspondant de la DRS, 43 ans, Lausanne
Correspondant de la radio alémanique (DRS), basé à Lausanne, Patrick Mülhauser a grandi en ville de Fribourg, mais dans une ambiance très germanophone. Il se souvient, dans le quartier du Schoenberg où il habitait, de bâtiments scolaires avec deux entrées, une pour les francophones, une pour les germanophones. A l’intérieur, aucun passage entre les deux. Plus que de rösti, la barrière alors était en béton armé. Avant que le football ne fasse office de passerelle: «J’ai commencé à jouer au FC Central, en BasseVille. A Fribourg, dès que vous faites du sport, la langue commune, c’est le français.» Aujourd’hui, Patrick Mülhauser considère à peu près qu’il «travaille à l’étranger». Sa tâche consiste essentiellement à expliquer aux Alémaniques ce qui est différent en Suisse romande. Dans les studios de La Sallaz, entouré de collègues romands, Patrick Mülhauser doit bien constater que «même les journalistes ne savent pas grand-chose de ce qui se passe de l’autre côté». Le dossier qui va l’occuper cet automne sera celui des droits politiques des étrangers. «Le droit de vote des étrangers au niveau communal est très répandu en Suisse romande, mais quasi inexistant en Suisse alémanique.» Mais ce qui a le plus surpris Patrick Mülhauser dans ses périples outre-Sarine, c’est de découvrir que «la Suisse romande n’existe pas». Qu’il n’y avait pas une Suisse romande, «mais des réalités très diverses. Un Jurassien n’a rien à voir avec un Vaudois.» Il se console en remarquant que les Romands commettent la même erreur en parlant de «la» Suisse allemande. Bref, on n’est pas sorti de la poêle à röstis. Laurent Nicolet
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Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Raymond Renggli
Conducteur de bus et de tram, 51 ans, Genève Raymond Renggli est venu s’installer à Genève pour des raisons professionnelles. En 1980, en pleine crise pétrolière, ce Zurichois ne trouve pas de travail en Suisse alémanique après avoir effectué son apprentissage de tailleur et accompli son école de recrues. Il entre alors au service d’un couturier genevois. Cinq ans plus tard, la crise rattrape la cité de Calvin. Même pour les Genevois, il est difficile de dépenser 5000 francs pour un costume haute couture: «J’ai alors voulu quitter la Suisse romande pour Berne afin de devenir pasteur», se souvient-il. Mais ayant échoué à l’examen d’entrée, il reste finalement à Genève. Il apprend que les Transports publics genevois (TPG) cherchent des chauffeurs: il signe son contrat en 1987 et depuis n’a pas changé d’employeur. Père de deux enfants, il apprécie le côté cosmopolite de cette cité, qui cultive des rapports décomplexés avec les autres cultures et l’Europe: «Comme nous avons de nombreux frontaliers français, nous ne nourrissons pas de préjugés à l’encontre des étrangers. Les mariages interculturels sont plutôt la règle que l’exception et les Genevois aux racines suisses constituent une minorité», souligne Raymond Renggli. Lui-même a d’ailleurs épousé une Espagnole. Il a aussi pu observer que le travail était moins sacré à Genève qu’en Suisse alémanique et que pour les Romands, les loisirs étaient tout aussi importants que la vie professionnelle. Mais la barrière de rösti ne lui semble pas être un problème majeur. «Autrefois, les Genevois étaient un peu jaloux de la réussite économique de Zurich, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.» Reto E. Wild
Eva Reka
Etudiante en économie, 27 ans, Lausanne-Ouchy Deux choses nous frappent quand on rencontre Eva Reka, étudiante à la faculté d’économie à l’Université de Lausanne: sa taille (184 cm) et son sourire communicatif. Bien qu’ayant grandi à Regensdorf et à Flurlingen (ZH), elle se sent très bien en Suisse romande. Elle apprécie beaucoup sa ville d’accueil, notamment pour sa vie culturelle «plus riche que celle de Genève». Eva trouve les Romands globalement plus ouverts, plus spontanés et plus chaleureux que les Suisses alémaniques, même s’ils ont un peu trop tendance à improviser: «Au final, leur façon de vivre est quand même plus proche de la mienne. J’aurais de la peine à retourner vivre en Suisse alémanique.» Eva Reka avait à peine 16 ans quand elle s’est découvert un amour pour la Romandie. Elle décide alors de faire un séjour de quatre mois comme fille au pair dans une famille de Bex (VD). Après son apprentissage d’employée de commerce effectué à Schaffhouse, les bords du lac Léman lui manquent trop et elle décide d’y retourner. Grâce à ses connaissances en allemand, elle trouve un emploi de réceptionniste dans une compagnie d’assurances de la banlieue de Lausanne, avant de finalement s’inscrire à l’université. «Mes amis trouvent que le Schwyzerdütsch est une langue horrible mais moi, je suis contente de le parler, car il s’agit d’un dialecte rare.» Tous ses amis étant francophones, elle ne peut donc le pratiquer qu’au travail. A bientôt 27 ans, Eva ne rentre plus en Suisse alémanique que pour rendre visite à ses parents. Si elle compte se marier et fonder une famille un jour, elle souhaite rester quelque part en Suisse romande, car le style de vie et la mentalité de ses habitants la fascinent. Reto E. Wild
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16 | Migros Magazine 30, 25 juillet 2011 Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande
Valentin Blattner Vigneron, 52 ans, Soyhières (JU)
A Soyhières, un village jurassien de 480 âmes, les gens appellent Valentin Blattner «le vigneron». Il vit avec sa femme et ses trois enfants dans un cadre idyllique, à l’écart du village. Valentin est un pionnier: il teste sans cesse de nouveaux cépages résistants aux maladies. Au total, il a planté près de mille variétés, qu’il réexporte ensuite vers l’Allemagne, l’Amérique du Nord, voire les Pays-Bas et la Suède. Deux cépages, le Réselle blanc et le Cabernet Jura, se sont parfaitement acclimatés au Jura: «J’ai trouvé dans ce coin un petit paradis qui me permet toutes sortes d’expérimentations», se réjouit-il. Tout commence pour lui par un séjour linguistique effectué en 1975 chez un vigneron de Bevaix, sur les bords du lac de Neuchâtel. Cette expérience le motive à devenir vigneron en Suisse romande, un choix très inhabituel pour un Alémanique. Originaire de Rheinach, il vit depuis 1991 à Soyhières, «car la région bâloise n’offrait pratiquement aucune opportunité pour un vigneron». Le Jura, une région à laquelle il trouve certaines similarités avec l’Australie, lui offre en revanche un terrain à sa convenance. Aujourd’hui, Valentin Blattner produit quelque 15 000 bouteilles par année. Vingt ans après s’être installé dans le Jura, il avoue toutefois être resté bâlois, ne serait-ce que par sa sensibilité écologique, très différente de celle de la plupart de ses voisins: «Les Suisses romands vendraient père et mère pour s’offrir une voiture. Ici, presque personne ne s’insurge contre l’installation d’une gigantesque décharge de déchets de construction dans la vallée parce que cela rapporte de l’argent à la commune.» Reto E. Wild
Röstigraben Des Alémaniques en Suisse romande
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Patrik Baumann
Footballeur professionnel, 25 ans, Genève Le Bâlois Patrik Baumann a joué à Bâle et Kriens avant d’atterrir, il y a un an, au FC Servette. Il a marqué à deux reprises lors des matchs de barrage qui ont permis aux Genevois de réintégrer la Super League. Depuis, l’arrière latéral compte parmi les joueurs les plus connus du pays. «A Genève, je jouis de davantage de liberté sur le terrain que je n’en aurais dans une équipe alémanique mais j’ai également plus de responsabilités.» Autre différence: «Ici, tout est souvent organisé au dernier moment. Il m’est déjà arrivé d’apprendre à midi que la séance prévue à 15 heures sur les terrains de la commune de Versoix était déplacée à 18 heures. A Bâle, nous recevions le plan d’entraînement des semaines à l’avance.» Plus irritant pour Patrik, qui achève son apprentissage d’employé de commerce, il ne savait pas encore à quelques jours de l’échéance de son contrat si le club comptait toujours le garder! Début juillet, le FC Servette a prolongé son contrat d’au moins un an. Le club est un reflet parfait de la population genevoise. Le multiculturalisme combiné au style imprimé par l’entraîneur portugais João Alves crée une ambiance latine. «Les jours de championnat, les clubs alémaniques se préparent soigneusement: échauffement sous la conduite d’un préparateur, théories tactiques, dîner en commun. Rien de tel avec notre entraîneur, qui ne nous réunit que cinq minutes avant le match.» La plupart des joueurs passent cependant leur temps libre ensemble. Patrik Baumann habite à Veyrier (GE), à quelques minutes de la frontière française. Mais pour l’instant sa compagne depuis sept ans vit toujours en Suisse alémanique Reto E. Wild
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r u s s é h c i l c D ix s d n a m o R s e l
hones? Quelles idées op nc fra es ot tri pa m co leurs en aniques perçoivent-ils ém al s se is Su asme et quels préjugés s nt le fa t en du m ve lè Com re i qu e -c se à notre endroit? Qu’est ue s’est rendue en Suis iq an ém al se is su reçues nourrissent-ils te lis urna x que sur nous? Une jo disent plus long sur eu ger les Romands. rro te in et er rv se ob y romande pour Texte Monique Rijks Collages Simone Torelli
«Les Romands so nt les pires bünzlis .» «Des quoi? Des bü nzlis? C’est quoi?» Les Roman ds ne connaissent pas le terme de «bünzli», qui désigne un pe tit-bourgeois conformiste, mes quin et un peu stupide, et il n’ex iste pas de mot similaire en franç ais pour qualifier ce genre de personne. «Si nous nous co mprenons si bien, c’est parce que nous ne nous comprenon s pas»: la citation de Georg Kreis, professeur d’histoire et directeur de l’Institut européen de l’Université de Bâle, illustre pa rfaitement la situation. Certes, en Suisse romande, on trouv e également des jardins ouvrie rs, des nains de jardin, des pelous es parfaitement tondues et des dr apeaux qui flottent au vent (moi ns que chez nous cependant: tandis qu’en Suisse alémanique , 30% des foyers déclarent po sséder plus de trois drapeaux, ils ne sont que 18% dans ce cas en Suisse romande). Au qu otidien, les Romands sont to lérants sur le fond et le «laisser -faire» français fait partie intégran te de leur mentalité. Cela se manifeste entre autres lors des votations fédérales: si les Ro mands montent au crén eau quand leur liberté individuel le est menacée, ils se montrent pl us ouverts envers les autres cultures, et sont moins enclins à la discrimination que les Alémaniq ues.
Röstigraben Clichés
se s o h c s e d ent g n a e en m u d s n d o n f a a l m , de s t o «Les Ro g r nt a e c s m e e s u e q i d t i : u p ol d e étranges l b m o c lles! i – u t o e n e é r t g é e s de p le i n s s i u c s e –d incorrect Willi Prutsch, vous dirigez le Café du Grütli à Lausanne depuis vingt-deux ans. Pouvez-vous confirmer ce préjugé? Pas vraiment, non. Ces dernières années, la consommation de cuisses de grenouilles n’a cessé de reculer, de nombreux Romands refusant de cautionner le traitement réservé à ces animaux. Dans notre café, nous les avons même retirées de la carte. Qu’en est-il des escargots et de la fondue en été? Cela fait partie intégrante de notre art de vivre! Nous servons ces deux plats parce qu’ils sont très appréciés et souvent commandés. Par les Suisses alémaniques aussi? Non, c’est plutôt rare. Il est clair que les Romands et les Suisses alémaniques ont des habitudes alimentaires différentes. Mais les Romands ne se contentent pas d’écouter leurs envies, ils ont aussi des tabous: une fois, j’ai inscrit à la carte le ragoût de marmotte, une spécialité de mon beaufrère grison. Mes clients ont vu rouge et ont crié au scandale. Je l’ai immédiatement retiré!
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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«Les Romand s ne parlent pas l ’all Ils ne connai emand. sse mot Bahnhof nt que le .»
s «Les Romand sont de vrais cancres en matière d’écologie.»
Nous demanNeuchâtel, place Pury. emin de la ch dons aux passants le Une jeune d. gare en suisse alleman le a beau ’el femme nous répond qu bilingue, elle fréquenter le gymnase standard. Le ne parle que l’allemand nous emprunchauffeur du taxi que un traître mot tons ne comprend pas e et s’adresse de ce qu’on lui demand lignant que «la à nous en anglais, sou isse alémaSu plupart des clients de nt français». nique parlent égaleme rsonnes Les quelques autres pe on d’un interrogées – à l’excepti baragouinent couple plus âgé – nous uement quelques phrases pratiq ne peut pas a Cel es. incompréhensibl canton de continuer ainsi. Dans le nt de me Neuchâtel, l’enseigne programme l’allemand est inscrit au e primaire et scolaire à partir de la 3 s loin. A l’on veut aller encore plu chain, un partir de l’automne pro dans neuf projet-pilote sera lancé cours seront écoles enfantines, où les aux enfants dispensés en allemand que dans dis de 4 ans et plus, tan ires, un da quelques écoles secon d’enseignecertain nombre d’heures nnées en ment général seront do allemand.
«Ce n’est pas vrai, affirme Silvan Kocher, du Service de colle cte des ordures de la ville de Bienne. Les Ro mands font moins co nfiance aux pouvoirs publics que les Suisse s alémaniques. Dès qu’ils se senten t contraints de faire quelque chose, ils se braquent. Un exemple? De nombreuses communes n’o nt pas introduit la ta xe au sac que nous apprécio ns tant, et pourtant, le tr i des déchets de l’autre côté de la barrière de Rösti fonct ionne aussi bien que chez nous. Au lieu de règles fixes , nos voisins opèrent avec d’autres moyens: ils in stallent des infrastructure s de recyclage à des endroits attractifs, donnent de n ombreuses explications et incitent à trier les ordure s de façon consciencieuse par le biais de l’art le plus apprécié en Suisse romande : la bande dessinée!»
Röstigraben Clichés
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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«Les Romands sont moins soignés que les Suisses allemands.» Ce mythe, qui est fondé sur l’expression «douche à la française» et provient de la grande époque du château de Versailles, a la vie dure. Comme les installations sanitaires étaient rares à l’époque, les sujets de la cour masquaient les éventuelles odeurs corporelles en s’aspergeant de beaucoup de parfum et de poudre. Les temps ont changé, mais l’expression est restée, bien qu’elle ne reflète absolument pas l’hygiène corporelle de nos voisins romands (ni des Français d’ailleurs). Au contraire, il suffit de mettre le nez dans le tram de Genève bondé aux heures de pointe pour le vérifier: on ne sent rien! Ni la sueur ni l’excès de parfum. Nos voisins appliquent en outre deux autres règles tacites, qui leur permettent d’éviter les mauvaises odeurs: les voyageurs ne se bousculent pas et respectent les principes de la bienséance aux heures de pointe et, contrairement aux Zurichois, ils ne prennent pas le tram pour une cantine.
blanc in v u d t n e iv o b s d n a «Les Rom tin.» dès 10 heures du ma
la in, sur du mat s , la e r n u o e d Yver A 10 h à i z z lo t esta siroten place P clients s e d n t u r ’ plupa café qu un petit ne heure t ô t lu p .U e blanc e, les verre d evanch r n e , d r partir plus ta ent: «A g n a h c péro», choses c’est l’a , , s e r u Caillet de 11 he Magalie Plus tous e u q li exp ans. e de 31 serveus ant: les t cepend s an r u jo ail s’ét les de trav s e n est r u io t c it stru trad e t t e c , le es modifié e vitesse. Mais . d it e v t r e lle r en pe venu, e d n e e d week anque n n du m o is a r s, Simo n E tistique uisse a t s s e donné n Info S tion ddictio A ’ d éven y e r F e de pr s is u s t tres (Institu e et au m s li o o bien de l’alc s) serait ie n a m i les toxico e dire s d le b a incap ent ds boiv ue les Roman t plus q s, n e m e réell ique aléman Suisses peut en mais il er e affirm revanch bitudes ha que les isse t. En Su diffèren 19% des e, romand errones int person soment con gées dis l tous l’alcoo mer de is que s, tand r u jo s le que de e n’est r f if h c ce e. En e-Sarin r t u o ndie, 12% n Roma e , e h c larent revan dés déc n o s s e outte 19% d e une g ir o b is a ne jam % en ontre 15 c l, o o d’alc ue. lémaniq Suisse a
Röstigraben Clichés «En Suiss e romand e, moi n s b e lles. D’ail les femmes sont leurs, la Miss Suis plupart d se sont o es r iginaires de Suisse d u Tessin o alémaniq u ue.»
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Depuis 1951, la Suisse élit chaq ue année la plus belle femme du pays dans le ca dre du concour s Miss Suisse. Su r les 60 femm es qui ont obten u le titre tant convoité, seul es 9 étaient originaires de Suisse romande .A quoi cela estil dû? Nous av ons demandé à si x gymnasienn es genevoises (O rlana, Laurie 1, Laurie 2, Anai s, Kelly et Anja ) pourquoi il en était ainsi, si les Romandes étai ent réellemen t moins belles et si elles aim eraient particip er à un tel concours de be auté. «Ça ne m’est jamais venu à l’esprit!» «J’ai autre ch ose
à faire!» «Nous ne som mes peut-êtr e pas assez grandes. En taille, je ve ux dire.» «Il y a aussi be aucoup moin s de femmes roman des proportion nellement à la population totale.» «Et le jury est souvent major itairement orig inaire de Suis se alémanique.. .» «Oui, et de to ute façon, nou s sommes tout aussi belles, c’ es t juste que nou s n’avons pas besoin de le pr ouver.»
il, «Au trava s nd les Roma oi n s m e l t n o en f possible.» e
s d n a m o «Les R xe e l p m o c ont un ité.» or i r é f n i ’ d
Romands ertes, les C ! é ss a p ort de C’est du ré le rapp lo p é d rs u eux ont toujo pose les d ale qui op g é ais en in m e i, rc fo de röst re iè rr a b côtés de la de nos ur-propre o m a sse l’ , té réali ones ne ce s francoph te a io tr m a lé p arc com out dans l’ rt su , s re le ît s de cro urs toute ont d’aille nique. Ils célèbres ur cela: de raisons po que notre rains tels contempo dération, de la Confé te n e d avigasi ré p ey, ou le n R y lm a C Micheline Bertarelli e Ernesto tt e d e et des v r u te romande; se is u S e d iviennent nales prest internatio s le n t o e ti u U it l’ON inst e le CERN, m m co s, s. gieuse installée ICR, y sont est en siège du C e planète tr o n e u q mondial, Depuis un village ir n e v e d e virage passe d e a pris un d n a m ro que la Suisse «mondial» s lu p e u économiq mie est en son écono , l» a n io g «ré itants en et ses hab r o ss tout, e in ple uronner le co r u o p t E tte profitent. le FC Serve -Sport et e n n sa e u u le La Leag de r en Super u to re e d mplexe sont qui a un co , rs lo A ! ll footba nant? té mainte d’infériori
linguistiqu la barrière part: les A Bienne, e part en d le il v la omands traverse es et les R u iq n a m ans la Suisses alé nt main d le il a v a tr y t r y vivent e u rêvé pou donc le lie st ’e C . in ma nifer cliché. Jen vérifier ce nique isse aléma u S , to ca li Inde rce, qui de comme apprentie nt au ctuelleme travaille a es humais ressourc service de italier de ntre hosp nes du ce e trouve nfie: «Je n co , e n n ie B s tras Romand pas que le t impliso ins. Ils n o m t n le il va à tous les ême façon m i la e d s qué t font auss rchiques e ra ié d h n a x u u q a ires nive pplémenta su s re s u d e n des h Les Roma n l’exige. la situatio onnés? lus désord ce sont-ils p confirmer x pas plus, Je ne peu n o n cliché nd cela dépe de bien plus e en la personn upe dans ue du gro q r e li u ic e caractère part seul trait d Le r. e ti n e son aître, c’est ur reconn le x u e p s polie.» que je ujours plu to , e d u it tt leur a
Röstigraben Clichés
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
s se « Les Romand e nourrissent d e.» a is culture franç ation Inform ands les Rom : . le ia c cru cultivés re très t i ê d t n n e a t gr pens u’ils on q , e s ir e d illard Il faut ons pa s n a a h p c s De ravec le Gérard t e s e r et atu romans les caric s e d ont t n s lise ais; ils ç Il n . a u r f ie s d film r nt des ve. Leu regarde e la ver d les t : e r e it r et lég x u de l’esp ie c a la nuit e est gr «depuis e u u q langag s lle ette» o ions te tristoun ent is u express s ps», «je » sonn des tem cinoche e à nos it t ’ p e un e douc «se fair musiqu nces sont la e d e comme otre s appar Mais le ontre n . m s le le il e e m or comses, com ans un centre u e p m e. tro ué d ausann e effect ur de L œ sondag c s e in gé l en ple interro mercia sonnes r e sées p s e t r p se s inté e t u Sur les o t t a su disaien e seule (qui se n u , : ) e r ultu estions par la c rois qu t s o in g a re à lade im répond «Le ma it -nous r z c e é it C a «Qui re», « è li o M – patte» naire»? – Chap e t is r u tre at el minis un caric u t c a l’ t es se? – et «Qui ure suis lt u C la er». de urkhalt B r ie id D Bravo!
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ÉDITORIAL Alain Kouo,
rédacteur en chef adjoint de Migros Magazine
Suisses allemands, je vous aime
Phénomène connu: on sait d’où l’on vient lorsque l’on est confronté à une autre culture. Sans surprise aucune, cela m’est arrivé. Pour tout vous avouer, je ne pensais pas que cela se produirait dans mon propre pays en déposant mes valises ici. En Suisse alémanique, je me sens donc plus Romand que jamais, parce que nombre de vos us et coutumes restent exotiques à mes yeux et me renvoient à mes propres traditions. Et c’est ce que j’aime ici. Etre constamment dépaysé dans mon propre pays. Tout commence par la langue. Première leçon de survie: celui qui veut se débrouiller ici – qu’il soit Britannique, Portugais ou Romand – a intérêt à vite comprendre l’idiome local, parce que la majorité des Suisses allemands n’aiment vraiment pas parler le bon allemand… Mais de mon côté, je ne vois pas pourquoi j’apprendrais le dialecte alors que l’on m’a enseigné le Hochdeutsch à l’école, une langue parlée par 80 millions d’Allemands – beaucoup plus utile, non? Je sais donc que je resterai toujours le Welsche de service (littéralement, l’étranger qui parle une langue latine) et que je ne serai jamais vraiment intégré tant que je n’utiliserai pas le patois quand bien même je le comprends. Mais rester en marge ne me dérange pas. Il y a aussi certaines bizarreries dans l’alimentation. Venant d’un canton où la culture de la vigne et du vin est un art quasiment sacré, j’ai débarqué dans une partie de la Suisse où l’on boit du vin blanc mélangé avec de la limonade ou de l’eau gazeuse (le fameux gschpritzer); où l’on croit que les meringues viennent de Meiringen alors que pour les Romands, les meringues sont originaires de la Gruyère... Et des exemples comme ça, qui m’enrichissent ou qui m’énervent au quotidien, j’en ai encore beaucoup. Chers amis Suisses alémaniques, vous m’avez appris la tolérance… Et c’est aussi pour ça que je vous aime. Le journal que vous tenez entre les mains est le fruit d’une longue et intense collaboration entre les rédactions alémanique et francophone de «Migros Magazine». Deux rédactions, deux cultures, deux manières de travailler, deux manières de penser ont dû trouver un chemin commun pour que cette édition voie le jour. Un travail qui nous a enrichis mutuellement, un travail qui m’a personnellement conforté dans mes choix de vie…
alain.kouo@mediasmigros.ch
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Ceux qui me connaissent vont sourire à la lecture de ce titre, moi qui presque chaque jour critique votre côté propre en ordre, organisé, froid, à vous les Suisses allemands (je généralise bien entendu). En ce mois d’août, je commence pourtant ma septième année de ce côté-ci de la barrière de rösti, loin de mon canton de Vaud natal. Si je reste chez vous les «Suisses totos», ce n’est pas uniquement parce que je travaille à Zurich pour la rédaction francophone de «Migros Magazine». Je dois vous aimer un peu quand même. Un peu beaucoup même. Il est temps de vous faire ma déclaration.
Röstigraben Sommaire
Auteur d’un livre sur le Röstigraben, Christophe Büchi analyse les relations entre Romands et Alémaniques.
Migros Magazine 30, 25 juillet 2011
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Vérités ou préjugés? .................................. 6 Découvrez en dix points comment les Suisses alémaniques perçoivent leurs compatriotes francophones.
Des Alémaniques en Suisse romande............ 14 Un footballeur bâlois à Genève Un vigneron de Reinach (BL) dans le Jura Une étudiante en économie zurichoise à Lausanne Un conducteur de bus zurichois à Genève Un journaliste fribourgeois à Lausanne
Entretien avec un expert en Röstigraben ....... 22 Correspondant de la NZZ à Lausanne, Christophe Büchi analyse pour nous les relations entre Romands et Alémaniques. Ils viennent de deux régions linguistiques différentes... et pourtant ils s’aiment!
Chronique ............................................. 25 Bänz Friedli, le chroniqueur chéri des Suisses allemands, raconte son rapport avec les Romands.
L’amour plus fort que les clichés .................26 Entre francophones et germanophones, il y a parfois de la romance dans l’air! Nos cinq témoignages le prouvent.
Au-delà de la frontière ............................. 32 Les Romands entretiennent des rapports ambigus avec leurs voisins français. Analyse d’une relation placée entre amour et irritation.
Humour, quand tu nous tiens! ...................36 Qui de la Romande ou de l’Alémanique cuisine le meilleur rösti? Verdict du jury en page 43.
Mais qu’est-ce qui peut bien faire rire les Romands? Eléments de réponses avec l’humoriste jurassien Thierry Meury.
Guide de survie ......................................39 Quelques pistes pour se comporter en bon Romand.
Offre aux lecteurs ....................................42 A gagner, un séjour linguistique de deux semaines à Bâle, capitale culturelle de la Suisse.
Quand les Français débarquent en Suisse romande.
Bataille culinaire.....................................43 Une Alémanique et une Romande se sont affrontées sur le Grütli. Leur mission: concocter le meilleur plat de rösti.
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Illustration Igor Kravarik
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Migros Magazin 30, 2. August 2011
vormals WIR BRÜCKENBAUER Röstigraben Portrait
Nr. 30, 25. Juli 2011
Les Alémaniques et nous Comment les Suisses allemands perçoivent-ils leurs voisins d’outre-Sarine? Où sont les points communs? Où sont les différences? Découvrez-le dans ce numéro.