TRAVERSEE - Regards sur une résidence d'architecture à Sauveterre-de-Guyenne 1/2

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Regards sur une résidence d’architecture à Sauveterre-de-Guyenne

ONT ARTICIPÉ À LA RÉSIDENCE

Noé, Alice, Sawsane, Lou-Anne, Jane, Héloïse, Elouan, Clément, Olivia, Clarisse, Thomas, Imanol, Mathieu, Samuel, Nathan, Sarah, Emile, Roman, Ylan, Marine, Arthur, Mathis, Manon, Amanda, Arthur, Manuel, Sabine, Jérôme, Christophe, Maxime, Thierry, Claude, Benoît, Josiane, Lucie, Claudy, Christiane, Catherine, Josette, Jacqueline, Patrick, Jean-Claude, Michel, Bernard, Claudine, Suzanne, Héliane, Claude, Annie, Jean-Michel, Julien, Joël, Laurence, Daniel, Dominique, Damien, Vincent, Lilou, Daniel, Martine, Jean-Claude, Françoise, Monique, Danielle, Léhena, Françoise, Philippe, Josie, Claude, Claudine, François, Christian, Christophe, Cristina, Murielle, Jenny, AnneGeorge, Patrick, Mireille, Véronique, Benoît, Jacques, Emmanuelle, Yannick, Carole, Katia, Francis, Jérôme, Jean-Etienne, Damien, Daniel, Ludivine, Christiane, Marie-Florence, Nadège, Cathy, Florence, Sophie, Emile, Emmanuel, Christian, Joël, Jean-Claude, Patrick, Eric, Frédéric, Cédric, Benoît, Anthony, Florian, Christian, Ingrid, Patricia, Philippe, Olivier, Christophe, Christian, et tous ceux qui se reconnaîtront...

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MERCI À EUX

Ville neuve de la période médiévale, notre Bastide, née en 1281, fête cette année ses 740 ans, et c’est bien initialement dans ses pierres et la forme orthogonale de ses rues qu’elle a bâti sa singularité, et offert à ses citoyens d’écrire une histoire, faisant dès le départ de la Place centrale le cœur même de toute vie commune. Cette résidence d’architecture a pu être source d’étonnement pour les Sauveterriens. Mais Marie et Manon ont dès leur arrivée saisi l’occasion du marché hebdomadaire le mardi matin pour investir la Place de la République, adopter le rythme de vie de la Bastide et expliquer leur projet.

Si le réaménagement du centre bourg est la priorité du mandat municipal, le pas-de-côté réalisé à l’occasion de cette résidence constitue un apport majeur. L’intégration du regard neuf et averti des résidentes, la valorisation de la parole des habitants, la sublimation du patrimoine ancien par la projection de désirs urbanistiques futurs, sont autant d’acquis de cette expérience collective et du laboratoire vivant qu’elle a constitué. La restitution par la production d’affiches urbaines en témoigne : la déambulation retraçait la diversité des parcours recueillis durant ces 6 semaines réparties en 6 mois.

S’il n’y avait qu’un élément à retenir de ce moment, ce serait la convergence méthodologique. Un Conseil Consultatif Citoyen vient d’être installé dans la commune. Parallèlement, le cœur de la résidence a été le recueil de la parole libre des citoyens, la mise en place d’ateliers d’écriture participatifs et l’édification d’un « mur des prérogatives ». Dans cette expression horizontale des attentes des habitants se retrouve la méthodologie démocratique qui anime l’équipe municipale. Le choix de l’implication de la population est commun. Cette résidence a ainsi correspondu, tant sur le fond que sur la forme, à Sauveterre-de-Guyenne en 2020, et nous aidera à repenser une vie urbaine partagée.

Christophe Miqueu, Maire de Sauveterre-de-Guyenne
ÉDITO

RÉFACE

La résidence recherche-action

Le 308 - Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine, pilote une résidence recherche-action à Sauveterre-de-Guyenne sur le thème « Pour ré-habiter le centre-bourg d’une Bastide », avec le soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, l’ADEME et la commune de Sauveterre-de-Guyenne.

Cette résidence s’inscrit dans la 3e édition du dispositif national «10 résidences d’architectes » porté par le Réseau des Maisons de l’Architecture1 et ses partenaires : le mécénat de la Caisse des Dépôts, le Conseil national de l'Ordre des architectes et le Ministère de la Culture.

L’enjeu de la résidence est de s’appuyer sur le déjà-là, savoir le reconnaître pour le valoriser comme socle des réflexions à venir. Le cadre vécu doit être générateur de lien social pour revendiquer sa dimension politique, citoyenne. La résidence par l’activation du territoire, endosse un rôle d’intermédiaire, générant des moments de vie publique. Construire en lien avec les acteurs du lieu une culture commune et partagée. Si la récolte est l’acte premier, la traduction et la mise en forme d’un récit collectif en seront le second. Une approche de recherche action dans un cadre permissif : élaborer une pensée par le faire, éprouver un site au quotidien, pour œuvrer à sa transformation. Nous proposons d’interroger les territoires ruraux, dans l’ensemble de leurs composantes et dans leur complexité. Que signifie habiter la ruralité aujourd’hui ?

Le Territoire

La Bastide de Sauveterre-de-Guyenne est une ville rurale au centre d’un bassin de vie bien défini, plutôt hors des flux majeurs du département. La population est majoritairement éligible aux minima sociaux malgré un taux d’emploi élevé au regard des moyennes départementales. Ce décalage s’explique notamment par un grand nombre d’emplois agricoles peu qualifiés et peu rémunérés. Sauveterre nourrit une volonté de développement qui prend en compte ses spécificités

1 Le Réseau met en liens et fédère les 32 Maisons de l’architecture situées en métropole et dans les DOM. Son rôle est d’aider à déployer et pérenniser des actions sur tout le territoire pour faire rayonner la culture architecturale.

et veille à maintenir le centre-ville à flot et animé. Les enjeux de cette ville relativement isolée - mais consciente de ses qualités - sont nombreux : visibilité, attractivité, résolution d’une pyramide des âges pas encore totalement rassurée de l’avenir de sa population. Les qualités spatiales de la Bastide, notamment sa dimension centripète, offrent un substrat fertile aux échanges, toutes les activités emblématiques étant centrales.

Le 308 - Maison de l'architecture en Nouvelle-Aquitaine

Résidence

repenser et renommer le centre-bourg

Calendrier

• Jury de sélection, le 3 juillet 2020

• Rencontres, 1ère semaine de résidence, du 7 au 13 septembre 2020

• Itinéraires, 2ème et 3ème semaines de résidence, du 28 septembre au 11 octobre 2020

• Table-ronde avec les habitants, le 9 octobre 2020

• Restitution intermédiaire, conférence au 308-MA, le 13 octobre 2020

• Créations, 4ème semaine de résidence, du 26 au 31 octobre 2020

• Créations, 5ème semaine de résidence, du 2 au 8 novembre 2020, reportée du fait de la situation sanitaire du 11 au 15 janvier 2021

• Traversées, 6ème semaine de résidence, du 23 au 29 novembre 2020, reportée du fait de la situation sanitaire du 1er au 7 mars 2021

• Restitution finale 1/2, émission de radio avec Vincent Arné, Chloé Bodart, Adrien Maillard, Sara Meunier, Christophe Miqueu, Manon Ravel, Marie Willaime, « Résidence Traversée à Sauveterre-de-Guyenne », Rumeurs Radio sur www.mezzanine.archi, le 4 mars 2021

• Restitution finale 2/2, déambulation à Sauveterre-de-Guyenne, le 6 mars 2021

ANIFESTE

FAIRE AVEC

La résidence architecturale a un lien intrinsèque avec le territoire dans lequel elle s’implante : ses histoires, ses traces, ses qualités, ses besoins.

Chaque lieu, aussi ordinaire puisse-t-on penser qu’il soit, compte des ressources, qu’elles soient bâties, géographiques, paysagères ou humaines. L’enjeu ici est de s’appuyer sur le déjà-là, savoir le reconnaître pour le valoriser comme socle de toutes réflexions à venir. Le cadre vécu doit être générateur de lien, social et intergénérationnel, pour revendiquer sa dimension politique, au sens citoyen du terme. La résidence, par l’activation du territoire, par la création d’espaces de rencontre et d’échanges, endosse un rôle d’intermédiaire, générant des moments de vie publique. Prendre le temps d’écouter, de collecter est l’acte premier d’une telle démarche.

FAIRE POUR

Par sa présence, l’architecte exprime son savoir-faire en puisant sur les fondations sociales et humaines du lieu qu’il accompagne. A qui s’adresse-t-on ?

Avec qui fabrique-t-on ? Il s’agit de construire une culture commune et partagée, pour que la résidence s’inscrive dans un temps plus long que celle de la présence des architectes. Si la récolte sera l’acte premier, la traduction et la mise en forme d’un récit collectif en seront le second.

La réflexion doit s’inscrire dans les différentes constituantes du lieu : institutions, habitants, associations... L’enjeu est autant d’établir une pédagogie autour du cadre environnemental et bâti - que d’outiller les acteurs du territoire - pour une prise de conscience citoyenne et collective. Des partenariats peuvent être tissés, entre groupes scolaires locaux, universités, ressources complices pour accompagner les questionnements et réflexions.

FAIRE AUTREMENT

Nous défendons une approche de « recherche action » pour mener une pareille résidence : l’élaboration d’une pensée par le faire, celui d’éprouver un site au quotidien, pour œuvrer à sa transformation. Habiter est le point de départ. Cette démarche nécessite un cadre permissif, sans objectif précis ou projet défini à l’avance. Le terme « résidence », emprunté au champ artistique, rappelle la vocation de recherche et de création, sans obligation de résultats.

C’est une réflexion par incrémentation : essayer, ne pas présager d’une réussite, expérimenter. C’est mener l’expérience d’une ville plus libre et accueillante, où chaque individualité fabrique le groupe.

FAIRE ICI

Dans le cadre de cette résidence, nous proposons d’interroger les territoires ruraux, dans l’ensemble de leurs composantes et dans leur complexité. Que signifie habiter la ruralité aujourd’hui ? Le rapport au paysage en tant que socle géographique, la considération du tissu urbain comme patrimoine ou encore le questionnement autour de la dynamique des centres, de leur potentielle vacance, seront des pistes de réflexion possibles.

La manière d’envisager la fabrique des territoires évoque en premier lieu la manière de l’habiter et d’en faire usage : nous avons à apprendre des savoir-faire liés à la production de la terre et du travail à la main. Il est de nouveau question de lien social et de transmission.

FAIRE ENSEMBLE

Pour ponctuer le temps de la résidence, un cycle de conférences peut être activé, au moment du lancement de l’appel à candidature et pendant la résidence.

Chloé Bodart, administratice du 308-MA

RÉSIDENTES

Manon Ravel et Marie Willaime aiguisent leur regard d’architecte et d’écrivaine lors de collaborations artistiques qui questionnent leur pratique. Manon crée l’atelier de scénographie « soplo », un collectif réunissant deux architectes et une plasticienne en vue d’imaginer des créations hybrides, légèrement hors-champs. Marie collabore avec d’autres artistes pour penser le texte littéraire hors du livre dans sa matérialité sonore ou dans l’espace physique. De cette volonté d’une architecture et d’une littérature vivantes, nourries des spécificités des rencontres, découle chez elles l’envie de partager leurs pratiques à des non-initiés par des démarches participatives. Lors de la mise en place d’ateliers de création ou de l’organisation d’échanges collectifs, Manon et Marie imaginent une pédagogie incitative et permissive, donnant des outils à même de rendre les participants véritablement acteurs du projet.

Notre duo mixte, articulant architecture et écriture, nous a permis d’imaginer une approche commune qui mêle arpentage du territoire, enregistrement des paroles d’habitants et temps collaboratifs de réflexions et d’écriture in-situ

“ ”

Nous avons eu six semaines de résidence pour parcourir, interroger et comprendre comment le verbe « habiter » s’incarne à Sauveterre-de-Guyenne et porte en lui un avenir.

Se saisissant du cadre de recherche-action proposé, nous avons imaginé le projet « Traversée ». Anagramme presque parfaite de « Sauveterre », le vocable « Traversée » appelle un arpentage sensible du territoire à travers les vécus et les paroles de ses habitants.

Notre exploration, par notre duo, est à la fois littéraire et architecturale : guidées par les habitants sur leurs itinéraires, nous avons appréhendé le territoire à travers les mots de chaque arpenteur. Ces traversées ont permis de mettre à jour les pratiques du territoire, les souvenirs ou les rêves incarnés à Sauveterre.

La démarche de recherche-action, invitant à penser les processus mis en œuvre avec les usagers du territoire, a engendré une deuxième dynamique de résidence. Devenues l’oreille d’une commune à laquelle on confie plaintes et idées, nous avons saisi cette occasion pour penser un autre dispositif : le « mur des prérogatives sauveterriennes ». Composé de notes repositionnables, il fourmille d’idées de changements possibles voire utopiques pour Sauveterre.

Cette récolte, accumulée lors de rencontres individuelles, est transformée collectivement par les habitants lors d’ateliers ou de temps forts. Elle a suscité réflexions, débats et questionnements entre habitants.

Pour quel objectif ? Révéler par des affichages in-situ une lecture collective du territoire et initier des pistes pour des projets architecturaux ou urbanistiques.

TRAVERSÉE, un arpentage sensible du territoire

ITINÉRAIRES

Le dispositif des itinéraires est au cœur de notre résidence. Inspiré d’une méthode sociologique développée par Jean-Yves Petiteau1, il permet de saisir un territoire à travers le regard de ses habitants. L’usager de la ville se fait notre guide : il institue un itinéraire que nous parcourons en dialoguant. Cette expérience unique développe une exploration de l’espace par le récit de ses habitants.

Dix Sauveterriennes et Sauveterriens nous ont emmenées sur des chemins, des places, des ruets ou nous ont invitées dans leur maison. À vélo, à pied ou en voiture, chacun nous a raconté son territoire d’une manière singulière. Un trajet d’enfance, une tournée des artisans locaux, un parcours entre les fils d’une palombière ou une balade des hameaux sauveterriens à vélo, chaque habitant a, au long du parcours, tissé des mots sur des paysages.

Pour saisir le déroulé de cette pensée du territoire en train de se faire, le dialogue est entièrement enregistré. En outre, la cartographie et la photographie font mémoire de chacun des parcours.

Nous avons instauré des rituels pour ponctuer ce cheminement :

• Le portrait. Nous commençons par réaliser le portrait photographique et sonore de notre guide.

• Les trois mots. Notre interlocuteur nous raconte son itinéraire avant et après le parcours. Trois mots lui sont demandés au départ et à l'arrivée : ils déclenchent ou appuient le récit.

• Les points d’arrêts. À chaque arrêt le long de l’itinéraire, notre guide est invité à nommer l’endroit où nous nous trouvons et à expliquer cette halte.

• La poche. Une poche remplie de thèmes permet si besoin de relancer la conversation.

Cette approche sensible du territoire a permis d’identifier de multiples manières de l’habiter et de révéler des désirs communs plausibles ou d’autres plus utopiques.

Partons maintenant à la découverte des dix itinéraires que nous avons suivis !

ITINÉRAIRES
1 Jean-Yves Petiteau, « La méthode des itinéraires ou la mémoire involontaire », L’habiter dans sa poétique première, actes du colloque de Cerisy-la-Salle sous la direction de Augustin Berque, Alessia de Biase et Philippe Bonnin, éditions Donner Lieu, Paris, 2008, p.103-115.

Le dispositif des itinéraires privilégie la relation inter-personnelle : le territoire est appréhendé de manière singulière à travers le regard d’un habitant.

Des moments collectifs ont permis d’augmenter et de questionner le recueil des itinéraires constitué ou de faire un pas de côté, en composant un « mur des prérogatives sauveterriennes ».

Ces pages colorées vous les font découvrir.

Au sommaire :

• Marché

• Journal

• Atelier avec les agents municipaux

• Atelier avec la médiathèque, avec la RPA (Résidence pour Personnes Âgées)

• Table-ronde

COLLECTIF
COLLECTIF
” Organiser plus de temps de consultation avec les habitants. prérogative sauveterrienne

M ARCHÉ

Dans les livres d’histoire que nous avons feuilletés, l’inchangé de la Bastide était son jour de marché : immuable mardi matin. Mardi, les voitures s’écartent de la place de la République et les stands fleurissent. Impossible donc de passer à côté de ce temps de vie collective.

Nous étalons notre Sauveterre de papier. A notre stand, on s’interroge à partir des cartes : quels sont vos itinéraires réguliers ? Par quel endroit passez-vous si vous êtes à pied et que le soleil est au rendez-vous ? Quel devenir imaginez-vous pour ce lieu ?

Nous renseignons les cartes et distribuons notre journal de résidence. Plongées au cœur de la vie sauveterrienne, nous devenons les oreilles des rêves des habitants pour leur ville. Les mardis matins passant, nous nous détachons de la carte pour donner toute leur place à ces prescriptions spontanées : un « mur des prérogatives sauveterriennes » grandit à chaque fin de marché dans notre local.

tracer son itinéraire sur la carte du marché©soplo
stand du marché en construction©soplo résultat cartographié après le marché©soplo outils pour tracer son itinéraire sur la carte©soplo prérogative sauveterrienne COLLECTIF
Développer le ramassage du mardi sur toute la commune pour venir au marché.
Bo u e v a rd du 1 1 No v e mb r e Boulevard du 11 Novembre Boulevard du 11 Novembre Boulevard d u 1 1 N o v e m br e Place de la République Place du Foirail Porte Saubotte Porte La Font Porte Saint-Léger Porte Saint-Romain RueSaubotte RuedelaVignague AvenueFrançoisMitterand RuedesAnciensd’AFN RuedelaGare RueJeanMonet Rue du Nord Ruedes Artisans RuedesTrois Bourdons RuedelaTour RuedelaTour RueduPuitCivrac Rue du Lavoir RuePierrichotte RueduPuitCivrac RueSaint-Romain Ruedu8Mai RueduPetit Bordeaux RueLaFont RueSainte-Catherine RueSainte-Catherine Ruedes Jardiniers Ruedes Jardiniers RueNotre-Dame RueJourdandePuch Ruede l’école Ruedela Maréchalerie Rue des Remparts RueSaint-Léger RueBouterie Ruede Beauvallon RueRené Cassin
EAN-MICHEL D A 1
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Je vous amène à l’abattoir, c’est-à-dire au terrain de foot de mon enfance
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ITINÉRAIRES

Jean-Michel est Sauveterrien « presque » de naissance.

Arrivé à Sauveterre en 1967, à l’âge de trois ans, il y est toujours.

Il habite actuellement à quatre maisons plus loin du 31 de la rue Saubotte où il a passé toute son enfance.

Bien que grisonnant, il n’est pas encore trop âgé. Il porte des lunettes en écaille et peut-être de star.

« Mes points d’arrêts sont des points de rencontre, de rendez-vous »

La maison d’enfance de Jean-Michel lui appartient toujours un peu puisque sa sœur y vit encore.

Sur le petit rebord de cette maison, il jouait aux petites voitures avec son copain qui habitait à la station.

Juste avant cette maison, il y avait une boulangerie qui avait appartenu à la famille Ferry, mais elle n’existait déjà plus lorsqu’il était enfant. Seule l’enseigne que l’on voit toujours actuellement subsistait.

En face, se trouvaient deux forges. L’une, spécialisée dans les charpentes métalliques, a fabriqué l’ancien préau de l’école.

Jean-Michel©soplo la maison d'enfance de Jean-Michel (D)©soplo

Sauveterre ne se meurt pas : je vois de nouvelles habitations ou l’agrandissement de la cave coopérative. Sauveterre a la chance de vivre de la terre et peut ainsi tenir.

Bo u e v a rd du 1 1 No v e mb r e Boulevard du 11 Novembre Boulevard du 11 Novembre Boulevard d u 1 1 N o v e m br e Place de la République Place du Foirail Porte Saubotte Porte La Font Porte Saint-Léger Porte Saint-Romain RueSaubotte RuedelaVignague AvenueFrançoisMitterand RuedesAnciensd’AFN RuedelaGare RueJeanMonet Rue du Nord Ruedes Artisans RuedesTrois Bourdons RuedelaTour RuedelaTour RueduPuitCivrac Rue du Lavoir RuePierrichotte RueduPuitCivrac RueSaint-Romain Ruedu8Mai RueduPetit Bordeaux RueLaFont RueSainte-Catherine RueSainte-Catherine Ruedes Jardiniers Ruedes Jardiniers RueNotre-Dame RueJourdandePuch Ruede l’école Ruedela Maréchalerie Rue des Remparts RueSaint-Léger RueBouterie Ruede Beauvallon RueRené Cassin
ULIEN D A 1 2
ITINÉRAIRES
“ ”

« On achetait des grilles de loto à l’entrée, on jouait avec du maïs, les pros jouaient avec des aimants, mais nous, on jouait avec du maïs. C’était rigolo, on jetait des maïs à travers la salle, si on en recevait sur la grille, c’était perdu. […] On jouait pendant deux heures. Des lots à la ligne, il y en avait plein. Des lots au carton, il y en avait plein. A l’époque, c’était les gens qui ramenaient les lots : un coq, un jambon ou un jeu. Beaucoup de nourriture était à gagner, c’était les paysans qui ramenaient ça. Voilà comment ça se passait. On faisait des dizaines de parties. Je crois que cela existe encore. La salle était remplie de monde. »

La mémoire tâtonne et se déplie au fur et à mesure que Julien parcourt son territoire d’enfant.

La maison d’un copain d’autrefois, une « petite rue qui descend » ou simplement un repère mémoriel commun comme l’ancien cinéma de la rue Saint-Romain. Les noms officiels s’effacent, laissant toute place à la précision des souvenirs.

Julien est parti, est revenu, revient, repart. Il est un enfant du pays attaché à cette maison familiale située à 1km du centre de Sauveterre au cœur des vignes cultivées par son père. Le nom de Saint-Léger ne se pose pas entre ses mots, mais nous le comprenons : nous y sommes en récit.

Julien©soplo salle des fêtes Saint-Romain (2)©soplo

Nous avons souhaité un outil simple, humain et palpable pour aller à la rencontre des Sauveterriennes et des Sauveterriens. L’idée d’un journal, éloignée du numérique peu approprié pour ce territoire, affirmait l’importance du recours aux mots propre à la démarche de notre résidence.

Cette feuille A3 se déplie quand on souhaite lire. Quatre rubriques rythment le journal :

• L’entretien : un dialogue avec un habitant sur son vécu au sein de Sauveterre, ses pratiques et ses désirs.

• L’article : quelques lignes pour suivre les avancées de la résidence.

• L’agenda : une invitation à nos différents rendez-vous (marché, ateliers, permanence dans notre local, temps forts collectifs).

• Le courrier des lecteurs : une incitation aux intéressés à se saisir de ce journal pour communiquer avec les autres habitants.

• Une carte : au verso, révèle les tracés effectués par les habitants lors du marché.

J OURNAL
tournée à vélo pour la distribution du journal©soplo
les 5 numéros du journal©soplo pliage du journal©soplo les cartes du marché au verso du journal©soplo
Végétalisation de la place. [...] Dans les jardinières ou fosses, proposer une végétalisation avec différentes variétés de plantes pour éveiller la curiosité des habitants, mais aussi des visiteurs (plantes médiévales). [...]
journal
COLLECTIF
courrier des lecteurs,
n°4

Par un chemin un peu sinueux, nous allons nous rendre, depuis cette antenne, à la zone d’activité économique qui est au pied de cette colline, là où se trouvent une trentaine d’entreprises.

CLAUDE
D A 1 2 3 “ ” ITINÉRAIRES
ET ÉLIANE

« Nous voyons des forêts, des oiseaux sur les fils et là, un très bon vignoble situé sur des terrains argileux qui produisent des vins très capiteux, un excellent cru de Sauveterre. C’est un point élevé, typique et renommé. L’antenne localisée sur ce point géologique caractéristique à côté d’une jolie propriété habitée par l’épouse d’un général 4 étoiles qui a pris sa retraite à Sauveterre. Il était un éminent habitant ! Vous pouvez constater que les vignes sont jeunes, ce vignoble est entretenu, il a été planté deux ans auparavant. Et regardez, à perte de vue, ce paysage s’étend tout autour. Sauveterre n’est pas loin. Cet endroit s’appelle les Gays. »

Claude et Héliane sont voisins du local de résidence ; la rue, située entre les deux trottoirs est notre lieu privilégié de discussion. Sauveterre occupe leurs pensées : des pigeons agaçants à l’histoire des lavoirs, rien n’échappe à leur curiosité. Impliqués dans la vie locale, Claude et Héliane n’ont pu passer à côté de la frénésie des vins qui y règne.

Ils sont venus, elle de Bordeaux, lui de Blasimon, implanter leur laboratoire d’œnologie dans « ce petit centre qui permettait de rayonner aux alentours » en 1966. Leur entreprise s’étend jusque dans leur maison où verres, carafes et souvenirs sont omniprésents.

antenne-radio (D)©soplo
Claude et Héliane©soplo

Nous allons partir du bar des Arcades, passer devant la gendarmerie, puis tourner à droite pour descendre en direction de la Vignague. Nous remonterons au lieu-dit Bouey, nous tournerons au Grand-Ferrand pour revenir en bas par Candale, puis nous remonterons par le Petit-Ferrand, ensuite...

OËL D A 1 2 3 4 “ ” ITINÉRAIRES

« Vous voulez marcher là, madame, il y a un trou. Vous appelez ça, des trottoirs, vous ?

Là, nous arrivons chez moi. Nous prenons un chemin de drainage, perpendiculaire à la rue des anciens AFFN. Alors, là, j’ai le poulailler, les poules et le coq sont à l’intérieur. Regardez, ça c’est des tamaris, des petits arbres. C’est la Résidence de la petite Bastide avec 25 logements.Nous sommes rue Edouard 1er, vous montez, en haut vous rattrapez la route de la Réole. J’habite ici depuis 8 ans. Je suis un peu le concierge. C’est la maison du bon

Dieu [...]

Là, c’est des enfants de la résidence qui m’ont dessiné. La petite était assise là et m’a dessiné. Le portrait de Jojo ! »

Chaque jour, Joël quitte la Résidence de la petite Bastide pour avaler les kilomètres à grandes enjambées. Il évite les vagues des trottoirs et, comme la Vignague, file au plus bas : les voies carrossables sont ses chemins pédestres.

Chez lui, il remplace sa casquette noire par un chapeau de cow-boy et rit des différents rôles qu’il peut endosser : blagueur, concierge à ses heures ou historien local, Joël aime rendre service et raconter Sauveterre.

Chaque jour, Joël, la voix qui porte, l’accent saillant et l’humour aux lèvres, s’attable au bar des Arcades. Un œil posé sur la place, il rêve d’une halle au toit recouvert de panneaux solaires.

Joël©soplo résidence de la petite Bastide
(2)©soplo

ATELIER avec les agents municipaux

Dans le cadre de notre démarche de recherche-action, un temps de travail avec les agents municipaux, au cœur de la gestion de la ville, était primordial. Les agents administratifs, ainsi que ceux des services techniques, se sont rendus à notre local pour participer à des ateliers élaborés en fonction de leurs compétences.

Au programme, tri des prescriptions définies par les habitants et collecte des idées des agents pour l’avenir de la ville.

4 grands thèmes regroupant l’ensemble de la récolte ont été identifiés :

• Embellissement

• Voirie

• Services

• Propreté

L’axe « Culture » a été ajouté à la suite de la table-ronde que nous avons organisée. Les agents ont identifié, par la suite, sur les cartes de Sauveterre, les endroits en lien avec les thématiques.

cartographier les prérogatives des habitants©soplo
Poser de l’éclairage au niveau de la salle Simone Veil, rue de la Vignague.
les prérogatives des habitants©soplo création des thèmes de classement des prérogatives©soplo découverte des prérogatives des habitants©soplo COLLECTIF
prérogative sauveterrienne trier

Nous commençons à apercevoir des panneaux « Sifflez palombière ».

S’il y a un vol de palombes, les chasseurs ne répondent pas et donc il ne faut pas bouger. Nous arrivons bientôt à la cabane, vous allez voir leur installation très complexe avec différentes ficelles que les chasseurs tirent pour faire battre les ailes des appelants et attirer les palombes.

LARENCE A D 1 2 3 “ ” ITINÉRAIRES

« Ici, nous pouvons croiser des chasseurs de faisans, de perdreaux, des battues aux sangliers et aux chevreuils. Ou des cueilleurs de champignons. Le bolet noir, le cèpe de Bordeaux, est mon préféré : il a la tête bien noire, bien ronde et la jambe bien ronde aussi, c’est très parfumé. Les oronges, c’est délicieux également, mais il ne faut pas se tromper : certains sont, hélas, fatals.

Les châtaigniers se meurent par le chancre et la sécheresse : malheureusement, je n’ai presque plus de châtaignes à ramasser. Nous rencontrons rarement du monde en dehors des périodes de chasse. »

Sauveterrienne, oui, depuis sa naissance. Laurence quitte le bourg, lui préfère la campagne, mais apprécie de changer d’univers en quelques coups de pédales, belles enjambées ou tours de volant.

La pluie n’arrête pas son plaisir. Vêtue d’une cape, elle se rend à la palombière familiale, passant par le « chemin de Napoléon » à quelques pas de Saint-Léger. À l’affût des chasseurs environnants, Laurence ramasse quelques châtaignes, des champignons ou identifie les arbres.

Lilou et Laurence©soplo chemin de Napoléon (D)©soplo

Saint-Romain, Saint-Léger, Le Puch : en démarrant par la piste cyclable « Roger Lapébie », nous allons passer dans ces trois anciennes communes annexées à Sauveterre pour y voir les églises, le lavoir de Saint-Romain et le moulin à Saint-Léger.

LILO D 1 A 2 3 5 6 4 “ ” ITINÉRAIRES

« L’église est ouverte. Je n’y suis pas entrée depuis la restauration, il y a environ deux ans : ils ont refait le plafond qui menaçait de s’effondrer, repeint les murs et enlevé l’autel.

Je vais en tenue de jardin à l’ESAT à deux pas de là : je me balade dans les serres et j’achète ce qui me manque. Les 3/4 de nos plants, nos fleurs viennent de cet endroit. Un artisan-menuisier s’est installé à côté. Dans le petit bourg, il y a seulement une dizaine d’habitants, mais beaucoup de services. »

Lilou, très impliquée dans l’association de vélos « entre-deux-voies », est toujours partante pour faire un petit tour sur un deux-roues. Elle organise des virées sur les pistes cyclables de la région, qui, contrairement à ce que nous pourrions imaginer, ne sont pas plates ! À Piquereau, hameau de Saint-Léger rattaché à Sauveterre, se trouve sa maison, entourée de pousses, accueillante et pleine de vie comme Lilou. Son mari, Dan, est invisible : d’octobre à novembre, il est atteint de la « maladie bleue »1 !

1 La « maladie bleue », répandue dans la région, se définit par le désir irrépressible de chasser la palombe et donc de vivre deux mois dans une petite cabane perchée dans les arbres.

église
(1) -
Daniel, Martine et Lilou©soplo
du Puch
©soplo

ATELIER avec la médiathèque, avec la RPA

En lien avec la Médiathèque ou la RPA1, nous avons intégré les habitants qui le souhaitaient au processus de fabrication du recueil des itinéraires.

Notre envie était de mettre en avant, en vue d’une table-ronde, quelques éléments clés de chaque itinéraire que nous avions arpenté, guidées par les Sauveterriennes et les Sauveterriens. Pour ce faire, nous devions, en atelier, sélectionner et agencer les données recueillies : choisir les photographies à présenter, dessiner le trajet ponctué de points d’arrêt sur la carte de Sauveterre, écrire de courts textes dressant le portrait de l’arpenteur ou présentant un lieu de son itinéraire à partir des enregistrements...

Lors de ces ateliers, nous sommes allés plus loin qu’une simple compilation : chaque participant a ajouté ses propres références au recueil des itinéraires. Vous trouverez deux des textes produits à la page 13 de cette publication.

1
Résidence pour
Personnes Âgées
associer les points d'arrêt aux photographies©soplo

lecture du texte écrit en atelier pour un des points d'arrêt©soplo

prérogative sauveterrienne

tracer l'itinéraire sur la carte©soplo écrire à partir des photographies©soplo

Végétaliser et rendre plus piétonnier les portes à l’entrée de Sauveterre.
COLLECTIF

Je vais vous amener sur le trajet des balades que je fais tous les jours. Nous allons partir à la Médiathèque, faire le tour vers la cave, remonter sur le chemin de ronde près de l’ancien super U pour revenir ensuite au château d’eau.

Bo u le v a rd du 1 1 No v e mb r e Boulevard du 11 Novembre Boulevard du 11 Novembre Boulevard d u 1 1 N o v e m br e Place de la République Place du Foirail Porte Saubotte Porte La Font Porte Saint-Léger Porte Saint-Romain RueSaubotte RuedelaVignague AvenueFrançoisMitterand RuedesAnciensd’AFN RuedelaGare RueJeanMonet Rue du Nord Ruedes Artisans RuedesTrois Bourdons RuedelaTour RuedelaTour RueduPuitCivrac Rue du Lavoir RuePierrichotte RueduPuitCivrac RueSaint-Romain Ruedu8Mai RueduPetit Bordeaux RueLaFont RueSainte-Catherine RueSainte-Catherine Ruedes Jardiniers Ruedes Jardiniers RueNotre-Dame RueJourdandePuch Ruede l’école Ruedela Maréchalerie Rue des Remparts RueSaint-Léger RueBouterie Ruede Beauvallon RueRené Cassin
D. D A 1 2 3 “ ” ITINÉRAIRES
FRANÇOISE

« Je fais le tour des jardins par le chemin de ronde : c’est une balade plus longue qu’en passant par les petites rues. Vous voyez ce grand jardin avec ces jolis rosiers : ils sont magnifiques. En bordure de route, je ramasse des "belles de nuit" ou des "belles de jour". Elles se ferment la nuit et s’ouvrent le jour ou inversement. Il y en a partout : une jaune, une rose ou d’autres couleurs proches. Vous ramassez les graines, vous les semez et cela pousse comme du chiendent... Maintenant, nous arrivons à l’arrêt de bus où je vais souvent pour me rendre à Bordeaux. »

Françoise pratique la marche à pied et participe aux animations proposées par la ville : aux jeux de cartes ou au tricot, elle préfère le loto. Chaque jour, Françoise fait son petit tour : elle ne s’aventure pas jusqu’à la piste cyclable, mais parcourt, entre un cours d’informatique à la Médiathèque et une séance à la CDC , le chemin de ronde. Françoise rêve du développement des moyens de locomotion collectif. Une piétonne, on l’a dit, à l’affût des occasions de laisser ses pantoufles à la maison.

Françoise D.©soplo ©soplo

Nous allons découvrir la Bastide, des manières de déambuler à travers ses petites rues, ses petits chemins. Je vous propose un trajet découverte comme je l’ai fait quand je suis arrivée ici.

Bo u e v a rd du 1 1 No v e mb r e Boulevard du 11 Novembre Boulevard du 11 Novembre Boulevard d u 1 1 N o v e m br e Place de la République Place du Foirail Porte Saubotte Porte La Font Porte Saint-Léger Porte Saint-Romain RueSaubotte RuedelaVignague AvenueFrançoisMitterand RuedesAnciensd’AFN RuedelaGare RueJeanMonet Rue du Nord Ruedes Artisans RuedesTrois Bourdons RuedelaTour RuedelaTour RueduPuitCivrac Rue du Lavoir RuePierrichotte RueduPuitCivrac RueSaint-Romain Ruedu8Mai RueduPetit Bordeaux RueLaFont RueSainte-Catherine RueSainte-Catherine Ruedes Jardiniers Ruedes Jardiniers RueNotre-Dame RueJourdandePuch Ruede l’école Ruedela Maréchalerie Rue des Remparts RueSaint-Léger RueBouterie Ruede Beauvallon RueRené Cassin
ONIQUE D A 2 3 4 5
1 “ ” ITINÉRAIRES

« Cette vue que nous avons de l’ensemble de la Bastide avec un parking plein... regardez Libourne, regardez de nombreuses Bastides où le stationnement ne se fait pas au cœur de ville, nous perdons les possibilités de découvrir celle de Sauveterre. Beaucoup de lieux sont repérables, mais ne sont pas indiqués : l’église, si nous nous trouvons ici, nous ne la voyons pas. Ce n’est pas fléché : on ne va pas nous emmener sur des points précis. Au niveau de l’architecture, il ne faut pas regarder en l’air ! Il y a un réel besoin de rénover des façades avec leurs balcons en fer forgé qui sont fabuleuses. »

Déambuler, découvrir et apprécier. Ce sont les trois mots que nous dit Monique au début de son itinéraire. Férue d’architecture, elle vient souvent dans les rues de Sauveterre déambuler au gré de ses envies. Par exemple, en faisant un petit détour pour admirer le colombage d’une maison qui lui rappelle la Normandie dont elle est originaire.

Elle habite à quelques kilomètres en plein cœur des vignes. Elle vient le mardi pour le marché, au besoin chez le libraire ou le pharmacien, mais aussi pour faire le tour de la Bastide avec ses amis normands. Arrivée au mois de septembre deux ans auparavant, elle fait des découvertes à chaque promenade !

place
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Monique©soplo
de la République
©soplo

L’itinéraire que je fais très régulièrement, plusieurs fois par semaine, du centre-bourg vers chez moi, Saint-Léger, ma famille.

Beaucoup de souvenirs, mon enfance, ma jeunesse, ma vie et des projets pour le coin, pourquoi pas ?

ANNIE A D 1 2 3 4 5 “ ” ITINÉRAIRES

« Au bout du chemin, cette famille est la seule qui soit restée : toutes les autres sont parties. De l’autre côté, ces maisons sont devenues des gîtes. Il manque son âme à Saint-Léger. Nous sommes sur Sauveterre maintenant. Ici, c’est fini... Je ne peux pas ouvrir l’église parce que je n’ai pas réussi à obtenir la clé. Quelqu’un venait l’ouvrir matin et soir, mais des carreaux de Gironde ont été volés. Elle est toute petite, cette église, il n’y a plus que le chœur. À l’époque, il y avait une messe tous les dimanches. Nous, enfants, il y avait une dame qui allait tous les jours sonner midi. On montait et on allait s’amuser en se pendant à la corde. »

Annie différencie encore, comme beaucoup, Sauveterre de Saint-Léger, même si les deux communes ont fusionné en 1965. Aujourd’hui, elle s’est installée dans une maison facile à vivre en haut de Sauveterre, à proximité de toutes les commodités, sur le chemin de ronde intramuros. Annie est partie de Saint-Léger, village de ses parents, grands-parents, arrière-grandsparents, s’installer ici pour la retraite. Mais, quand elle dit « chez moi », Annie parle de Saint-Léger : tant de souvenirs y vivent encore. Les fêtes de village, les enfants transportés en brouette pour aller à l’école quand la Vignague débordait... Annie a la mémoire précise et son témoignage est précieux.

Annie©soplo église de Saint-Léger (4)©soplo

Je vais vous montrer par où je passe pour aller faire mes courses. Je vais vous montrer des chemins vicinaux, on retrouvera ensuite la route de Libourne, nous arrivons sur Sauveterre et nous irons sur la place. Je vous emmènerai chez mes commerçants.

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FRANÇOISE G.
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