Label Bâtiment frugal Bordelais - Panneaux de l'exposition 2/2

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Localisation 11-17 rue du professeur Piéchaud, 33300 Bordeaux

Nouvel’air

d’ouvrage ID&AL Groupe Programme 10 logements collectifs Surface de plancher 648 m² Budget NC Phase PC obtenu le 12/11/20 PCM obtenu le 15/03/2021 (PCM déposé dans le cadre de la révision du projet pour adaptation au label Bâtiment Frugal Bordelais) Ambitions validées à ce jour 2, 5, 33, 35, 39 + 3 enjeux partiellement atteints
Maîtrise d’œuvre 4A (architectes), R&R thermique (BET fluides), Abak (BET structure), Auige (BET VRD), Anco Atlantique (Bureau de contrôle) Maîtrise

Description du projet

L’opération Nouvel’Air prévoit la construction d’un programme de 10 logements (du T2 au T4 en R+1+attique) dans le quartier résidentiel SaintAugustin. Nichée dans une rue à sens unique et calme, la résidence s’inscrit dans un quartier fait de constructions collectives et de maisons bordelaises, et permettra aux futurs occupants de bénéficier de toutes les commodités à pied et d’un accès direct au centre-ville par le tramway.

De petite taille et à l’architecture soignée, le projet se glisse simplement dans son environnement proche, sans en dénaturer l’essence. Son faible gabarit est un écho aux constructions du voisinage, et son emprise foncière limitée dégage des espaces verts (jardins en rez-de-chaussée) qui servent à la fois d’îlot de fraîcheur et de biodiversité, ainsi que de filtre d’intimité avec la rue. Le muret périphérique est formé par le réemploi des pierres de taille de la maison démolie, et crée une continuité avec l’environnement proche.

Le projet se compose d’un parallélépipède implanté en retrait des limites et surmonté d’un attique en retrait sur les façades Nord et Sud de ton clair.

Cet attique est traité dans une tonalité plus sombre et chapeaute une toiture terrasse débordante.

L’opération comporte quatre logements modulables avec une double porte palière et des branchements fluides en attente qui permet de rendre indépendant une partie du logement (studio étudiant, pièce accueil pour personne dépendante, cohabitation transgénérationnelle, etc.).

Double orientation et conception traversante ont été privilégiées pour maximiser la luminosité et la ventilation naturelle des logements. Tous profiteront d’espaces extérieurs : jardins au rez-de-chaussée, terrasses en étages et attique sur le toit.

Des panneaux photovoltaïques alimentent en partie la copropriété en électricité, dont la consommation a été réduite par la suppression de l’ascenseur. Enfin, l’absence de parking souterrain et la structure bois du bâtiment permettent de réduire la durée et la nuisance du chantier.

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insertion urbaine plan masse plan R+1
N 31 29 m2 Vo e S t a o n n e m e n t / 1m N 1m N
axonométrie d’un logement rez-de-chaussée

Contexte

Dès les premières esquisses, l’intégration du projet en harmonie avec les volumes voisins a été considérée comme essentiel.

Le projet a fait l’objet d’un permis de construire modificatif afin de tendre vers un bâtiment plus vertueux et respectueux pouvant répondre au label Bâtiment Frugal Bordelais.

Parole à l’architecte

Le travail sur le référentiel a démarré suite aux discussions engagées entre iD&AL Groupe et la Ville de Bordeaux après le dépôt du permis de construire. Le Label a été une opportunité pour faire évoluer le bâtiment et l’adapter, sans remettre en cause les grandes orientations du projet déjà en instruction, voire les accords entre maîtrise d’ouvrage et les vendeurs du terrain.

Le terrain est assez contraint et ne permettait pas d’optimiser la gestion de l’eau et la biodiversité. En revanche, la configuration du plan était déjà optimale pour répondre aux objectifs d’orientations, de protections solaires, de ventilation naturelle et d’éclairage. Le travail s’est donc essentiellement porté sur les aspects constructifs : façades modifiées pour obtenir une ossature bois revêtue d’enduit à la chaux. La distribution des logements a été légèrement revue pour permettre une évolutivité maximum.

Le Label peut certainement faire évoluer les pratiques au niveau de l’aspect constructif, et doit soutenir la structuration et le développement des filières bois, des isolants biosourcés… L’augmentation des projets utilisant ces matériaux permettra peut-être d’en réduire le coût, ce qui est le principal frein à leur utilisation aujourd’hui.

Parole à l’opérateur

Le projet a été profondément revu dans le but de limiter l’impact écologique de l’opération. Les réflexions sur le logement intergénérationnel paraissent importantes : la flexibilité de l’habitat et son adaptation sont des enjeux importants dans une ville comme Bordeaux. Les limites du Label nous paraissent venir du coût de construction. En effet, l’intégration d’un maximum de critères amènent une hausse du coût de construction, et donc une difficulté à respecter l’équilibre économique nécessaire.

vue depuis la rue Piéchaud

Paul-Boncour

Localisation Cité Paul-Boncour, 33100 Bordeaux

Maîtrise d’œuvre Atelier Philippe Madec (architectes mandataires), Atelier NDF (paysagistes), Artelia (BET), Eckea (BET acoustique), Tribu (Conseil HQE et DD), CUADD Conseil (concertation – participation)

Maître d’ouvrage Aquitanis (tranches 1 et 2), Axanis (tranche 3)

Programme 112 logements sociaux 100 logements locatifs, 12 logements participatifs en accession)

Surface SP 8 124 m²

Montant des travaux NC

Calendrier Tranche 1, chantier en cours, livraison mai 2022 Tranche 3, chantier en cours, livraison novembre 2021 Tranche 2, livraison 2024

Ambitions en cours d’analyse

Description du projet

Cette opération consiste au renouvellement de l’ancienne cité d’habitat social Paul-Boncour construite entre 1929 et 1931 dans le quartier de la Bastide à Bordeaux, objet d’un renouvellement urbain profond (ZAC Cœur de Bastide, hier, ZAC Bastide Niel aujourd’hui et demain).

La réalisation de l’ouvrage découle des conditions physiques et environnementales du site (orientations, vues, ensoleillement, risques d’inondation, etc.) et des conditions sociales issues de la vie du quartier. Il s’agit notamment de concevoir un ensemble résidentiel et des logements agréables à vivre et faciles à aménager, basés sur une

approche bioclimatique et de construire le projet avec des techniques simples et frugales.

Composé de 100 logements répartis en 14 petits bâtiments de forme compacte, le projet met d’abord en place une approche bioclimatique puis développe une enveloppe de qualité, à la fois grâce aux matériaux à faible empreinte environnementale et une bonne durée de vie, mais aussi par son très bon niveau d’isolation :

• les bâtiments sont installés perpendiculairement à la rue pour limiter les vis-à-vis avec les riverains, orienter les façades principales des logements au Sud/Sud-Est et créer des continuités paysagères transversales vers le cœur d’îlot ;

• la hauteur des bâtiments est conçue de manière à garantir l’absence d’ombres pénalisantes sur les bâtiments alentour, existants ou en projet, limiter la hauteur des bâtiments en fonction de leur distance à la limite mitoyenne et maîtriser les vents.

Les logements font preuve d’une grande qualité d’usage : la totalité des appartements sont traversants dont une majorité bénéficiant d’une triple orientation.

Cela permet, en complément de l’inertie du bâtiment, d’assurer le confort d’été de manière passive. L’épaisseur modérée des bâtiments, la desserte par coursives extérieures et la disposition des logements

favorisent également l’éclairage naturel : toutes les cuisines et 90 % des salles de bain bénéficient de fenêtres. Tous les logements disposent d’un séjour orienté vers le sud et d’espaces extérieurs généreux. Les toitures sont végétalisées.

L’accroche paysagère trouve son origine dans les jardins privés de cœur d’îlot derrière le mur. Réserves de biodiversité, ils sont prolongés au-delà du mur côté Paul-Boncour et occupent les interstices entre bâtiments pour relier l’intérieur de l’îlot au Jardin Botanique de l’autre côté de la rue Raymond Lavigne. Les espaces ouverts existants sont maintenus :

• place André Donis, lieu convivial historique de la cité, accessible au public et plantée de micocouliers ;

• le jardin des Drolles devient le lieu d’usages pour tous les âges (terrain de pétanque, aire de jeux pour les enfants).

D’autres espaces extérieurs favorisent leur appropriation et les relations entre voisins : venelle aménagée dans l’esprit des lieux et à plusieurs gabarits en fonction des usages, ou encore 4 terrasses potagères qui donnent la possibilité aux habitants de cultiver leur propres fruits et légumes dans un environnement contrôlé.

LE PARTI GÉNÉRAL

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• • • • plan masse stratégie d’intégration paysagère vue depuis l’angle rue Lavigne / rue Carde N 4 RESPECT DE L ENVIRONNEMENT • • accès piétons accès véhicules accès piétons accès véhicules

Le projet se distingue notamment par deux aspects. Dès l’appel d’offres, les architectes font « un pas de côté » en proposant une démarche écoresponsable, participative et sans projet dessiné. En effet, l’intégration de ce projet dans le paysage urbain habité a été définie au cours d’ateliers de concertation et de co-conception réunissant la maîtrise d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage et les « voisins » (les habitants et les riverains de la cité Paul-Boncour, propriétaires et locataires, ainsi que les partenaires et acteurs du quartier).

Plusieurs rencontres se sont déroulées entre mai et septembre 2015, sous la forme d’expositions, de visites, d’un bivouac, autour d’une maquette. Deux ateliers sont ensuite mis en place (avec une trentaine de voisins) pour affiner la conception des aménagements des espaces extérieurs pour le premier, et de l’architecture du projet pour le second. Ces échanges ont permis de fixer certains éléments-phares du projet : la conservation des vues profondes que ce soit pour les habitants des échoppes ou des collectifs riverains, la réhabilitation du bâtiment O en logements étudiants en colocation, la conservation de l’esprit végétal de la cité…

Le projet est devenu plus complexe, plus urbain, plus riche et a vu naître l’envie de logements coopératifs. Cette méthode a également servi le processus du projet puisqu’aucun recours des tiers n’a été déposé lors de la phase permis de construire. Cela constitue une preuve supplémentaire de l’intelligence collective et de l’importance d’un processus qui ne cherche pas à convaincre mais à fédérer.

En parallèle, le projet s’attache à développer un concept de bâtiment frugal en testant deux innovations : la ventilation hygiénique naturelle et simplifiée, et des besoins infimes de chauffage.

Dans la tranche 2, le bâtiment F a été sélectionné pour sa bonne exposition aux vents afin de développer un principe de ventilation naturelle simple et très économique basé sur la ventilation traversante des logements pour la pollution liée au bâti. La ventilation intermittente pour la pollution liée à l’occupation est gérée par les résidents (assistés de sondes CO2). Cette expérimentation, réalisée avec le soutien du Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) et de la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP), fera l’objet d’un retour sur la qualité dans 5 ans.

En termes de chauffage, trois typologies de bâtiment ont été développées : niveau passif pour

la typologie « zéro chauffage » (moins de 4 kWh/m²/an), niveau « basse consommation » pour la typologie de base (besoins de chauffage d’environ 25 kWh/m²/an en moyenne) et pour la typologie « ventilation naturelle » (25 kWh/m²/an ± 50 %, marge d’encadrement modélisant les pratiques d’ouverture des fenêtres par les habitants). L’enveloppe et le système de ventilation de la typologie « zéro chauffage » sont adaptés : optimisation des apports solaires d’hiver, isolation renforcée et triple vitrage, ventilation double flux.

Parole à l’opérateur

La collaboration avec la MOE a confirmé la direction prise par Aquitanis en termes d’innovation, d’expérimentation et de développement frugal ; cette opération a même permis de renforcer la logique de participation des habitants et voisins. Malgré tout, l’opération s’est confrontée à des problématiques foncières (4 e tranche abandonnée) ou des contraintes économiques actuelles (abandon de l’ossature bois originelle pour une structure en béton).

Parole à l’architecte

La frugalité est inscrite dans les gènes de l’équipe d’architectes et des bureaux d’études depuis plus de 30 ans. La frugalité n’est pas une question de bon sens, il s’agit plutôt de retrouver les notions archaïques de l’architecture, la beauté, la bienveillance. Le label Bâtiment Frugal Bordelais constitue un corpus qui intègre une véritable innovation frugale, notamment technique. Et l’exemplarité étant le meilleur outil pour l’engagement des uns et des autres, le projet Paul-Boncour est un terrain d’expérimentation idéal pour faire changer les choses. La question de la frugalité est arrivée au moment où il était nécessaire que quelque chose se dise. Et les choses changent : les maîtres d’ouvrage retiennent désormais des « glaneur·euses » lors des appels d’offre. On ne parle plus d’urbanisme, on parle désormais d’aménagement. On prend conscience de l’importance de ne plus construire. On remet en cause le bigness pour revenir au quotidien de l’architecture. Antonio Machado a écrit « le chemin se construit en marchant ». Les équilibres entre technique, finance, environnement et social se rejouent à chaque projet, et tout le monde a le droit de faire bouger les normes, d’être « hors la loi pour dépasser la loi » (titre des conférences de l’Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti / ICEB). Le pire serait de ne pas franchir le pas.

Contexte
+ + + - ---- -! stratégie ventilation naturelle R+1 R+2 R+3 plans bâtiment F N 1m N
vue aérienne depuis l’angle Sud-Est

Localisation

Maîtrise d’ouvrage Legendre Immobilier, Aire Nouvelle – Equans, Aquipierre

Investisseur parking Interparking

Maîtrise d’œuvre MVRDV(architectes mandataires), Cobe (architectes), Fabre de Marien (architectes), A+R (paysagistes)

Exploitants Interparking, Legendre XP, Office Santé, La maison Kangourou

AMO / Usages AMODEV, Alogia, Apave, Eo - toutes architectures, Made In Vote, Smiile, Base Commune, Akebia Ecosystèmes, Cocott’arium, Siel Bleu, Citiz

Programme 131 logements + 180 logements étudiants, commerces, 480 places de stationnement

Surface de plancher 17 260 m² Logements 10 100 m², résidence étudiante 5 100 m², commerces et services 2 060 m²

Budget NC

Phase dépôt PC fin 2021, lancement des travaux dernier trimestre 2022, livraison de l’opération 2024

Ambitions validées à ce jour 5, 27, 34, 38, 39

NovéHa

Description du projet

Imaginé et conçu à distance pendant les deux confinements, ce projet considère qu’il ne peut pas y avoir une seule réponse à l’habitat de demain, qui se doit d’être qualitatif, inclusif et sain. Il y a autant de réponses que d’habitant·e·s, et chacun·e a un mode de vie ou des envies propres.

Chacune des 8 résidences du projet propose une façon particulière d’habiter : maisons individuelles, co-résidences, appartements type loft, résidence étudiante… Cette diversité se traduit également dans l’adaptabilité des programmes, entre des logements labellisés HS2 et adaptés séniors, en passant par des plateaux libres à finir, jusqu’à des logements desservis en coursives ou des plans d’appartement multichoix.

Des commerces de proximité et tournés vers l’économie sociale et solidaire, ainsi qu’un pôle de dédié à la médecine du travail complètent le en animant les rez-de-chaussée.

La variété architecturale est obtenue par la participation de trois agences, et des modes constructifs variés : structure + murs béton, structure béton + murs à ossatures bois ou encore structure + murs à ossatures bois.

Le choix a été fait d’unifier les façades des bâtiments en choisissant deux matériaux à la chaux et la brique de terre, et de jouer sur le calepinage et la mise en œuvre pour donner de diversité. Les matériaux sont bio et géo-sourcés et provenance est à moins de 150 km du projet.

L’opération reprend enfin les grands engagements d’aménité et de qualité du Label en termes d’espaces extérieurs : îlots de fraîcheur (560 m² de micro-forêt), espaces de pleine terre, connexion de chaque logement avec l’extérieur…

plan rez-de-chaussée place jaune
N
cœur d’îlot

Le projet initialement conçu en juin 2020 était un macro-lot de 165 logements, d’un seul tenant et comportant des traversées. Il avait été conçu afin d’éviter la création d’un sous-sol et de maximiser les espaces de pleine terre et poreux.

La possibilité de repenser le projet en janvier 2021 en un îlot fragmenté, a permis la création de copropriétés à échelle humaine (28 logements maximum), la libération de l’espace au sol pour le développement de micro-forêts et de noues favorisant les îlots de fraîcheur. La création de différents lots et la reprise des études ont également permis de pousser le dessin des logements et de permettre au moins une double orientation quand ils ne sont pas traversants et des espaces extérieurs pour chacun d’entre eux. Enfin, les formes des bâtiments plus rationnelles permettent l’utilisation de matériaux bio et géo-sourcés. Cette résilience dans le choix des matériaux, permet une économie de mise en œuvre pour ainsi se concentrer sur la qualité des espaces végétalisés et la qualité d’usage des logements.

En s’appuyant sur ce Label et la démarche

Bâtiment Durable Nouvelle-Aquitaine (BDNA), l’objectif est de prioriser le bâti vis-à-vis des équipements techniques et permettre, par une dimension « low-tech », la réduction des coûts de maintenance et la consommation énergétique.

Ce projet s’inscrit parfaitement dans la logique du plan urbain de Bastide Niel développé depuis bientôt 10 ans, plan qui intègre déjà certains des grands axes du label Bâtiment Frugal Bordelais : qualités naturelles de l’environnement, un maximum de porosités, d’aération et de végétation et de la fraîcheur en cœur d’îlot. Le plan-guide intègre également la prise en compte de la course du soleil afin d’offrir un minimum de 2h d’ensoleillement naturel dans tout logement.

En résultent des séquences urbaines et architecturales uniques atypiques, dans lesquelles une grande diversité de logements prend vie.

NovéHa aborde plus spécifiquement la question de la réversibilité (ambition n°39), en permettant à l’architecture de s’adapter aux besoins changeant dans le temps : transformer un parking en logements, transformer un logement, etc. 50 % des T3 et + sont ainsi flexibles en termes de partitionnement.

L’ensemble de ces critères constitue un point de départ des réflexions de l’architecte urbaniste : impliquer les acteurs, des lieux de vie extérieurs, favoriser l’éclairement naturel, favoriser la ventilation naturelle, éviter l’artificialisation des sols, préserver la biodiversité ou encore faciliter l’évolutivité des logements dans le temps. Tous ces critères relèvent du confort de l’habitant et sont évidents, de même que le soutien du dynamisme économique et du savoir- faire local.

Dans ce contexte de matériau responsable, il convient de souligner un point important actuellement du paysage architectural de notre époque : l’utilisation du bois à outrance. En effet, le bois doit souvent être recouvert de matériaux protecteurs alors que ces derniers vont à l’encontre des vertus « décarbonisantes » de ce dernier. Il y a un point de vigilance à apporter sur ce sujet, qui peut parfois conduire à des incohérences architecturales.

Parole à l’architecte

Parole à l’opérateur

La sélection parmi les bâtiments démonstrateurs du Label est une opportunité de mettre ce projet NovéHa à l’épreuve du Label mais aussi d’impulser à l’intérieur de l’entreprise un état d’esprit et une nouvelle référence pour les projets de demain. Ce projet a été conçu en s’inspirant de la démarche Bâtiment Durable Nouvelle-Aquitaine (BDNA), démarche en cohérence et complémentaire avec le label Bâtiment Frugal Bordelais, plus récent. Des ambitions frugales ont donc été intégrées dès la phase concours : implication des acteur.trices, lieux de vie extérieurs généreux, 100 % des logements traversants ou bi-orientés, protection des vitrages, choix de matériaux à faible impact environnemental (façade murs à ossature bois, menuiseries et planchers bois, isolants biosourcés…), utilisation préférentielle de matériaux locaux…

D’autres nécessiteront des études pour valider les résultats, soit déjà prévues dans le cadre de la démarche BDNA (étude d’ensoleillement, indices d’ouverture, simulation thermique dynamique, coefficient de perméabilisation), soit complémentaires (facteur solaire des parois opaques, porosité par logement, indice d’isolation, coefficient de biotope, coefficient de régulation thermique…). Ces résultats amèneront peut-être des modifications au projet initial.

Enfin, certains points resteront à vérifier en phase AVP (avant-projet) :

• L’atteinte de la performance énergétique avec ventilation simple flux autoréglable plutôt qu’hygroréglable ;

• L’impact énergétique et économique lié au remplacement des volets roulants par des protections solaires assurant une porosité supérieure à 6 % ;

• La surface des espaces extérieurs (certaines sont actuellement inférieures à 10 m²) ;

• La profondeur des loggias ;

• La surface des baies orientés de Sud-Est à Sud - Ouest.

Les arbitrages éventuels seront nécessairement soumis à une cohérence économique globale et au respect des performances énergétiques fixées.

Pour une bonne prise en mains par les équipes de maîtrise d’œuvre, les prérequis qui mériteraient d’être précisés sont les ambitions n°20 (choisir des matériaux à faible impact environnemental) et n°39 (faciliter l’évolutivité) : lorsqu’un projet est constitué de plusieurs bâtiments, il faut pouvoir retrouver cette démarche pour l’ensemble des bâtiments construits ou réhabilités et non pour chaque bâtiment.

Cet exercice sur les projets démonstrateurs sélectionnés est à mener afin de permettre un retour d’expérience rapide et l’adaptation des futurs projets très tôt dans la conception.

façade Ouest plan de principe bâtiment 8 plan de principe bâtiment 6 42 04. ESQUISSE PLANS Bâtiment 8 - Plan de principe T4 : 90m2 T2 : 49m2 T4 : 90m2 T3 : 67m2 28.7m2 13m2 29m2 13m2 11.7m2 42m2 10.8m2 38.6m2 12.5m2 10m2 10.5m2 9.5m2 9.5m2 Bordeaux - Zac Bastide Niel B127 3011 RA Rotterdam +31 (0) 10 477 2860 subject date format client location scale A41/200 2021 01 20 B8 - Plan détaillé R+1 MVRDV CoBe Architecture & Paysage | Fabre de Marien A+R Paysages Legendre Immobilier 38 04. ESQUISSE PLANS Bâtiment 6 - Plan de principe Batiment 6 les coursives T3 71.8m2 T3 69.0m2 T3 70.5m2 T3 73.5m2 39m2 9.5m2 14m2 13.8m2 10.7m2 40m2 40m2 9.5m2 13.8m2 13.8m2 12.1m2 40m2 place verte Bordeaux B127 3011 RA Rotterdam +31 (0) 10 477 2860 subject date format client location scale A41/200 2021 01 20 B6 - Plan détaillé R+1
Contexte
N

Localisation Boulevard Godard, 33000 Bordeaux

Maîtrise d’œuvre Agence Lacrouts-Massicault (architectes), Haristoy Landscape (paysagiste), Franck Boutté Consultants (BET), Auige (géomètre)

Maître d’ouvrage Jops, Eiffage immobilier

Programme École d’enseignement supérieur, surface commerciale, locaux médicaux et paramédicaux

Surface SP 9 000 m² (programme tertiaire) + 1 200 m² (square)

Montant des travaux NC

Phase CMAP

Ambitions validées à ce jour 13, 27 + 3 enjeux partiellement atteints (Ces projets ont été analysés selon la version provisoire du référentiel tertiaire ; les ambitions validées à ce jour sont identiques aux ambitions du référentiel logements)

Godard

Description du projet

Le quartier du Grand Parc est une parenthèse verte au cœur de la ville qu’un projet de renouvellement urbain (datant de 2014) vise à révéler et sublimer. Les nombreux aménagements en chantier et à venir vont transformer le quartier en nouveau pôle d’attractivité.

La parcelle du projet bénéficie d’une situation stratégique à l’échelle de la ville. Située le long des boulevards, elle marque l’entrée du quartier et bénéficie d’une importante visibilité piétonne mais aussi automobile. Le nouveau développement permettra une mise en valeur du site, en devenant une porte d’entrée accueillante et végétalisée.

En premier lieu, le projet conserve et renforce la strate arborée existante le long des boulevards et des rues Finlay et J. Artus. Les 5 plots qui constituent le bâtiment à venir assurent la porosité visuelle vers l’arrière du site et le petit parc de 1 200 m² créé en cœur d’îlot, en lieu et place d’un espace de stationnement entièrement artificialisé. Cette séquence bâtie cadre également des percées visuelles depuis le boulevard vers les constructions existantes emblématiques du Grand Parc, comme la résidence Lully.

La séquence rue Jean Artus fait l’objet d’une attention particulière. Un recul généreux des bâtiments permet la création d’un jardin paysagé en tête de parcelle, d’assurer le corridor de biodiversité avec le petit parc et de créer un véritable îlot de fraîcheur.

Avec près de 42 % d’espace pleine terre, le projet réduit fortement l’artificialisation du sol actuelle et va au-delà des exigences du Plan Local d’Urbanisme et du Label (ambition n°25). C’est aussi un plan paysager inclusif, ouvert et sans clôture, bénéficiant à ses usagers comme aux riverains.

Le bâtiment se décompose en 2 entités (2 plots + 3 plots) proposant une programmation mixte accueillant à terme une école d’enseignement supérieur, une surface commerciale et du tertiaire dédié à des professions médicales et paramédicales. Cette programmation active participera à la nouvelle polarité dynamique du Grand Parc.

Au-delà d’assurer la porosité du site, la typologie de plots génère des qualités d’usages, avec de nombreux espaces à double orientation. Les plots sont connectés entre eux par des passerelles aériennes accompagnées de généreuses terrasses à chaque niveau. Ces belvédères à proximité immédiate des espaces d’étude et ou de travail constituent environ 500 m² d’espaces extérieurs, autant de tiers-lieu que les usagers pourront s’approprier.

Les ambitions environnementales du bâtiment se matérialise dans son système constructif mixte associant un squelette en béton (système poteau poutre plancher) à une enveloppe en ossature et bardage bois, pour lesquels priorité sera donnée aux matériaux biosourcés. Son traitement global embrasse la notion de frugalité et d’impact carbone réduit : économie de moyen, pas de geste architectural ni d’ornement décoratif, aucun surplus de matière.

Les façades du projet suivent la même logique et montrent un dessin régulier pour faire écho aux façades systématiques de l’architecture originelle du Grand Parc. Les soubassement en bois à claire voie contribuent à la porosité des rez-de-chaussée. La matérialité du bois et la teinte grise et nacrée du bardage complètera l’élégance du dessin en damier.

5m N
D E A B C
soubassement parking : bois à claire voie
plan rez-de-chaussée
plan masse failles entre les plots D et E 10m N

Contexte Parole à l’architecte Parole à l’opérateur

Le projet est issu d’une consultation lancée par Aquitanis au 1er semestre 2020. Dès le début l’équipe maîtrise d’œuvre / maîtrise d’ouvrage souhaitait s’inscrire dans une démarche environnementale vertueuse, et certaines données fondatrices du projet se sont naturellement imposées (notamment le système de façade à ossature bois ou la désartificialisation du site).

L’intégration aux projets démonstrateurs du label Bâtiment Frugal Bordelais (catégorie tertiaire) a donné un second souffle au projet. Elle a donné corps à d’autres ambitions comme la création d’un véritable petit parc en cœur d’îlot, la préservation de la totalité des arbres existants sains du site, le choix de façades en bardage bois, l’absence totale de parking aérien...

Le label Bâtiment Frugal Bordelais a permis d’argumenter et de convaincre, il a servi le projet en l’amenant vers un horizon plus vertueux. Il constitue la formalisation intelligente et pertinente de principes trop souvent mis de coté.

Une de ses profondes pertinences réside d’abord dans son caractère contextuel : le projet doit s’intégrer dans son territoire urbain mais également économique et social.

Le second aspect essentiel du Label est sa prise de position sur la technique. Le Label replace l’ouvrage bâti au centre de la réflexion du projet. La bonne conception est celle qui fait en sorte que l’ouvrage amène le confort par ses simples qualités physiques et intrinsèques, en évitant ainsi le recours systématique à la technologie. Le bâtiment frugal éloigne un peu l’architecte de l’ingénierie et des innovations technologiques, pour le ramener vers le bon sens du bâtisseur.

L’intégration du label « Bâtiment Frugal Bordelais » dans ce projet, initialement déjà orienté dans une démarche environnementale vertueuse, a permis d’aiguiller et de conforter l’équipe dans sa conception du bâti, son implantation et son intégration dans le site pour assurer l’essentiel des performances en pensant à demain. Le label a également orienté le projet sur le développement et l’enrichissement du cœur d’îlot paysager et ainsi profiter de cet espace comme îlot de fraicheur. La préservation des arbres existants et la désartificialisation du site actuel permet de mettre en avant la qualité environnementale et paysagère existante.

Le label permet d’orienter la conception des bâtiments pour un usage d’aujourd’hui mais aussi de demain. Il permet d’envisager une intégration judicieuse d’un projet dans le territoire actuel en tenant compte des aspects environnementaux, économiques et sociaux.

Echel e :
Façade Ouest : Plot E Façade Nord : Plot B façade Nord (plot B) et façade Ouest (plot E)
1m
vue depuis le boulevard Godard

Ravezies Cours du Médoc

Localisation 206 Av. Emile Counord, 33300 Bordeaux

Maîtrise d’œuvre Atelier Pascal Gontier (architectes), Lina Singer Landscapes (paysagistes), Terrell (BE structure), Projex (BE fluides), Lasa (BE acoustique), Qualiconsult (Bureau de contrôle)

Maîtrise d’ouvrage Linkcity, Bouygues Construction, Elan (accompagnement immobilier)

Programme École (avec étude de réversibilité en bureaux)

Surface 7884 m²

Montant des travaux NC

Phase CMAP stade Commission métropolitaine des avant-projets

Ambitions validées à ce jour 37, 39 + 7 enjeux partiellement atteints (Ces projets ont été analysés selon la version provisoire du référentiel tertiaire ; les ambitions validées à ce jour sont identiques aux ambitions du référentiel logements)

Description du projet

À 200 mètres au sud de la place Ravezies, le site du projet vient se loger entre deux axes majeurs : le cours du Médoc à l’Est, grand axe planté de platanes de part et d’autre de la voirie, et l’avenue Émile Counord à l’Ouest, axe Nord-Sud historique doté aujourd’hui de la ligne C du tramway.

Sur une parcelle d’environ 14 000 m² au total détenue par la Française, il est proposé de réaliser un bâtiment réversible d’un peu plus de 7 000 m² et un parking en sous-sol.

Dans un premier temps, le projet recevrait une école supérieure d’une quarantaine de classes, d’un petit et d’un grand amphithéâtre (110 et 220 places), ainsi que l’administration.

Dans l’optique d’une éventuelle réversibilité, le projet dessine de grands plateaux libres, permettant ainsi à des bureaux et/ou des services d’investir les lieux.

À l’échelle de la parcelle, 104 places de stationnement en surface seront dédiées au bâtiment EDF existant, tandis que 39 nouvelles places de stationnement en surface (entièrement perméables) seront implantées et intégrées dans l’emprise du nouveau projet. Des mesures compensatoires et des adaptations seront proposées pour l’ensemble des éléments existants impactés par le projet (accès, bassins de rétention, locaux vélos et 2 roues, etc.).

Le bâtiment prend la forme d’un long parallélépipède de 100 x 17 mètres, et se compose de 7 niveaux dont un niveau de sous-sol dédié au stationnement (une soixantaine de places).

Le plan est entièrement tramé dans ses façades transversales et longitudinales. Deux noyaux de circulation distribuent le bâtiment ; chaque escalier intérieur est placé en façade pour un grand apport de lumière naturelle et s’accompagne d’une grande terrasse de 60 m² en débord. Les plateaux situés de part et d’autre des noyaux disposent d’une surface de 290 m² et sont libres - en plan -

de tout élément technique.

Le choix constructif permet de limiter les temps de travaux et favorise la réversibilité des espaces.

La mise en place de deux plans d’aménagement (école et bureaux) pour les étages courants a conditionné la matérialité du projet :

• Système poteaux-poutres bois ;

• Conception modulaire ;

• Charge d’exploitation étudiée pour d’autres usages ;

• Dimensionnement et organisation des réseaux et des systèmes ;

• Utilisation de matériaux facilement démontables (faux- plafonds, dalles de faux- planchers, etc.).

La résultante est une construction mixte mêlant bois (poteaux, poutres et solives, façades, fenêtres en bois/alu) et béton (soubassement, noyaux, dalles).

En termes de façade, le projet développe un rythme de grandes horizontales : allèges pleines, casquettes, larges fenêtres en bandeau. Ce rythme sera animé verticalement par le jeu entre ouvrants et fixes de ces fenêtres. Une réflexion est engagée sur les fenêtres, le rythme entre fixes et ouvrants et leurs dimensions respectives.

Le projet présente enfin une attention particulière au travail paysager et aux choix des essences pour minimiser la consommation d’eau et créer des îlots de fraîcheur.

ventilation : scénario 1 (ventilation naturelle assistée et contrôlée / VNAC ou hybride) ventilation : scénario 2 (version double flux)
axonométrie

Parole à l’opérateur Contexte

Conçu dans l’optique d’anticiper et d’être proactif sur les sujets environnementaux, le projet a été initié en début d’année par l’opérateur et s’appuie à la fois sur des architectes experts dans le domaine de la frugalité / du développement durable depuis 1997 et sur la structure WeWood.

Cette structure, interne à Bouygues Bâtiment, regroupe des experts afin d’accompagner l’entreprise dans une dynamique de transformation en matière de construction bois. Il s’agit de décaborner la construction, objectif chiffré devenu un axe majeur de la stratégie du constructeur.

Cette synergie entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage (MOE/MOA) a permis de définir un postulat de départ basé sur trois ambitions : un bâtiment écoresponsable et bas carbone, le bien - être au travail et la frugalité par une approche low-tech.

Si le projet répond à beaucoup d’ambitions en termes constructifs (structure bois) ou de qualité d’usage, deux points essentiels sont encore en négociation afin de proposer des solutions véritablement frugales : la question de l’enveloppe thermique et celle de la ventilation.

Parole à l’architecte

Depuis une dizaine d’années, les réalisations de l’agence montrent qu’il est possible de construire de façon frugale de bâtiments de grande échelle, et l’équipe MOE / MOA / investisseur partage l’idée que tout doit être pesé, mesuré, évalué pour ensuite prendre les décisions optimales. Cela induit un travail d’équipe intense, entamé dès janvier. Le Label est un cadre institutionnel permettant d’aller plus loin et présente l’avantage, par rapport à d’autres labels, de toujours ramener à des problématiques de conception et pas uniquement techniques.

À titre d’exemple, deux options pour la ventilation du bâtiment (ventilation naturelle à vitesse lente ou double flux) sont encore étudiées en parallèle, en prenant l’ensemble des critères : rapport coût chauffage/ventilation, puissance nécessaire à chacun des systèmes, traitement de la circulation de l’air (rafraîchissement adiabatique, contrôle de la chaleur opérative), mais aussi impact architectural (dimensionnement des espaces, par exemple) et impact sur la réversibilité.

Ce processus d’études globales est possible parce que l’équipe dispose en interne des capacités techniques et humaines d’effectuer ces analyses/ scénarios à nombreux paramètres.

Cette exposition montre des projets en cours avec pour vocation de présenter une démarche et ses incertitudes. Certaines ambitions sont peut-être un peu trop prescriptives (ex : surface vitrage) avec le risque de brider les solutions alternatives. Les aspects d’évolutivité pourraient aussi être développés en prenant en compte l’évolutivité dans une même typologie mais aussi d’une typologie vers une autre. Enfin, il serait intéressant de donner des objectifs de consommation en énergie primaire qui prennent en compte le couple chauffage/ventilation plutôt que la seule consommation pour le chauffage.

Pour cette opération, l’opérateur souhaite valoriser les démarches entreprises en faveur du Développement Durable via l’obtention des certifications environnementales, labels et objectifs suivants : Certification BREEAM ® – Niveau Very Good, label Énergie Carbone E2 C1 minimum, label « Bâtiment Biosourcé » niveau 2 minimum et enfin la charte ISR de la « Française ».

Le choix d’une vision décarbonée de la construction (construction bois) reste encore pour l’opérateur une nouveauté, parfois difficilement quantifiable et dépendante de fluctuation des prix du matériau ou de la structuration de la filière.

Les ambitions du Label impliquent également une collaboration sans doute plus poussée que dans d’autres projets. Par exemple, les ambitions en termes de structure (structure bois apparente, utilisation de la terre crue en séparatif de compartiments) ou d’isolant (paille) doivent encore composer avec des contraintes réglementaires. Et la ventilation naturelle dans un bâtiment réversible (école > bureaux) ne peut se faire sans une réflexion commune en amont avec l’ensemble des investisseurs.

Tous les éléments de ce Label sont frappés de bon sens, et il devient inimaginable de ne pas prendre en compte l’ensemble des ambitions, en les équilibrant évidemment en fonction de la typologie ou situation du bâtiment.

Parce qu’il embrasse un champ très vaste d’ambition, le Label permet surtout d’obtenir une photo d’ensemble du projet, en termes de conception architecturale, technique ou fonctionnelle, mais aussi d’usage et cycle de vie. C’est un plan-guide partagé par l’ensemble des acteurs de l’équipe, au sens très large.

Le label Bâtiment Frugal Bordelais constitue une opportunité pour aller plus loin, anticiper les règlementations de demain, réviser les habitudes de conception, bouger les lignes. Il permet d’envisager des ambitions qui seraient normalement abordées de façon plus modeste. Le choix de l’architecte a été essentiel dans cette quête d’exemplarité.

A A’ B B’
coupe BB’ plan masse et paysager coupe AA’
5m 5m N

Yersin

Localisation Rue Yersin, 33100 Bordeaux

Maîtrise d’œuvre Poly Rythmic architecture (architectes), Corner ® (Accompagnement économique, numérique,BE construction hors site), Cube ingénieurs (BE structure)

Maîtrise d’ouvrage Aquitanis Programme 2 logements type T4 à patio (type PLS), espace extérieur partagé

Surface 235 m² Espace extérieur 40 m², entrée commune 11 m², pour chaque logement 82 m² SP + cellier 10 m² + patio 13 m²

Budget NC

Phase PC déposé, en étude Ambitions validées à ce jour 4, 5, 13, 18 et 20

Description du projet

Le projet est situé dans le quartier populaire de la Benauge, avec une grande densité de logements sociaux, des commerces de proximité et des équipements culturels (médiathèque) ou scolaires (collège).

La parcelle, située dans la pointe d’un angle aigu formé par les rues du Docteur Yersin et Alexander Fleming, est bordée à l’Ouest par une ligne de platanes remarquables. L’ensemble est marqué par la présence d’immeubles hauts avec vue plongeante sur la parcelle.

Les opportunités et contraintes du site définissent très vite le canevas dans lequel le projet Yersin va s’inscrire. Une hauteur de façade permise de 15 mètres, la taille des immeubles voisins et leurs vues plongeantes, la prévention des risques d’inondation : tout concourt à surélever l’opération et à pousser le trait pour emmener ces logements à la hauteur du houppier des arbres.

L’espace libéré au sol devient espace

de stationnement et jardin partagé à l’échelle de la parcelle, voire plus. L’accès aux logements se fait par un bloc contenant les celliers et l’entrée commune au rez-de-chaussée, puis par une plateforme conviviale au R+1 d’où partent les escaliers privatifs. Ces espaces de circulations verticales sont toujours extérieurs. L’espace extérieur intime du programme est lui aussi déplacé en hauteur et prend la forme d’un patio pour chaque logement, qui permet de voir le ciel, et d’être protégé des regards par le feuillage des platanes et la masse du bâtiment. L’intimité est retrouvée.

La solution constructive pousse le mythe de la cabane dans les arbres encore plus loin : en recourant à des poteaux arbres (une base, quatre branches), le projet limite le recours aux micropieux, qui libèrent l’espace en-dessous. La structure bois préfabriquée et les matériaux biosourcés complètent ce dispositif.

site à l’origine insertion du projet
plan rez-de-chaussée N façade Ouest 1m

Le projet Yersin se situe au croisement de deux initiatives, l’une de la maîtrise d’œuvre et l’autre de la maîtrise d’ouvrage.

Il est d’abord issu des réflexions développées dans le cadre des workshops « écochoppes » organisés par Aquitanis depuis 2018. Cette relecture contemporaine des maison mitoyennes s’appuie sur 4 piliers : enclos minimum, mitoyenneté habitée, terrain commun, matériaux restants.

En parallèle, Ludovic Lachavanne, un des fondateurs de Poly Rythmic, développe avec Guillaume Largillier, un entrepreneur du numérique, la méthode constructive Corner ®, dont la mission est de livrer en un temps record, sans accros, des bâtiments bas carbone, biosourcés, abordables et qualitatifs. Corner ® s’appuie sur une méthode constructive 100% hors-site, adossée à une puissante plateforme de conception numérique.

La parcelle Yersin étant très spécifique par rapport aux autres écochoppes, Aquitanis décide en 2018 de donner au projet Corner ® toute son ampleur avec une véritable stratégie de R&D indépendante, dont ce projet est le premier essai. Il doit permettre de répondre à des enjeux de reproductivité (construire bien et plus vite) dans des contextes tendus (programme spécifiques ou logements étudiants).

Parole à l’architecte

Même si le projet Yersin s’inscrit naturellement dans le référentiel du label Bâtiment Frugal Bordelais depuis son origine, ce label constitue une reconnaissance du travail effectué, mais aussi un outil de levier efficace. Il souligne des solutions qui ne relèvent pas du luxe mais du bon sens.

Ce Label devrait permettre d’aborder plus précisément des aspects qui sont généralement des points d’achoppement (albedo ou déphasage par exemple).

La petite taille de l’opération (2 logements) conduira sans doute à des choix économiques, en privilégiant, avant tout, la question de la qualité de l’isolation de l’enveloppe par rapport au système de chauffage.

De même, les prescriptions du Label en termes de matériaux biosourcés risquent de se confronter aux besoins de maintenance (ici, recours à des panneaux de façade en alucobond ®).

Le label Bâtiment Frugal Bordelais est enfin un outil pour mettre en avant des partenaires environnementaux dans l’équipe de maîtrise d’œuvre, déjà présents mais dont les recommandations sont parfois diluées dans les autres préconisations techniques.

Là encore, le label Bâtiment Frugal Bordelais constitue d’abord une belle façon de reconnaître le travail déjà engagé. Il consolide la position d’Aquitanis comme opérateur local pertinent. Le label Bâtiment Frugal Bordelais est un ensemble cohérent mais surtout un challenge totalement relevable, avec une mise en place des 42 critères applicables dans la majeure partie de la production future du bailleur social.

Dans le cas du projet Yersin, l’opérateur envisage de déposer un PC modificatif si cela permet d’atteindre un maximum de critères sur les 42 définis, et d’accompagner Poly Rythmic et Corner ® à devenir 100 % frugal.

Des pistes d’amélioration existent au niveau de la gestion des sols (critère 29), défi qui devrait pouvoir être relevé à la fois en interne (espaces verts gérés en régie) ou en accompagnant les futurs habitants (réduction de charge en échange de l’entretien).

La véritable limite actuelle de ce Label tient à sa dimension territoriale : la pression foncière dans la métropole bordelaise est telle que l’opérateur doit développer sa stratégie de production à une échelle beaucoup plus large (départementale voire régionale). Si le Label reste métropolitain, il sera difficile économiquement d’appliquer l’ensemble des 42 critères, alors que c’est possible dans des territoires moins spéculatifs.

Parole à l’opérateur

Contexte façade Sud 1m N 1m 1m vue Nord-Est plan R+2

Brazza Ilot D2

Localisation 87 quai de Brazza, 33100 Bordeaux

Maîtrise d’œuvre Éric Lapierre Experience (architectes mandataires), Pascale Richter (architecte coordinateur), Michel Desvigne (paysagistes), AIA Ingénierie (BE structure), Vivien (BE fluides + thermique), ACB (BE acoustique), SIEC (économie), Qualiconsult (bureau de contrôle, CSPS)

Maître d’ouvrage Nexity

Autres parties prenantes Polyexpert (AMO qualité de l’air intérieur)

Programme Construction de 56 logements

Surface SHAB 3 584 m²

Montant des travaux NC

Phase APS, livraison 2024

Ambitions validées à ce jour 8, 9, 10, 15, 17, 18, 22, 39

Description du projet

Le projet s’inscrit au cœur de l’opération d’aménagement du nouveau Quartier Bordeaux Brazza, situé au débouché du pont Jacques Chaban-Delmas, et dans le respect d’une fiche de lot et de la charte de partenariat établie par les ateliers Brazza.

L’opération est bordée par deux axes majeurs

du quartier : au Sud, la maille végétale caractéristique de l’allée des coteaux, au Nord la rue Jeanne Lanvin et ses échoppes artisanales.

Pour profiter pleinement de ces infrastructures paysagères, le projet s’articule autour de quatre plots de 15 mètres de côté en R+6, disposés en quinconce pour multiplier les vues depuis chacune de leurs façades. Exposés aux crues de la Garonne par leur proximité avec le fleuve, les quatre plots sont juchés sur des pîlotis à hauteur variables (entre 7,20 m le long du mail planté et 4,50 m à l’intérieur de l’îlot), adressant clairement le projet à la ville.

Le rez-de-chaussée est ainsi rendu aux résidents par l’intermédiaire d’un grand jardin partagé qui se faufile sous les bâtiments. Dans l’emprise des pîlotis, de véritables pièces extérieures abritées pourront accueillir des activités variées comme du sport,

des jeux pour enfants, des cuisines extérieures, des fêtes des voisins, etc.

Chaque logement est accessible depuis ce jardin (escalier à l’air libre ou ascenseur sorti de l’emprise bâtie des plots), en passant par une plateforme en hauteur et des coursives extérieures. Cette plate-forme articule les plots deux à deux et fait office de palier, offre à chaque niveau un espace extérieur à l’échelle de la copropriété.

Libérés de leur noyau de circulation, les plots offrent des situations traversantes à l’ensemble des appartements. De plus, 80 % des logements profitent d’une triple orientation. Le parcours depuis l’espace public du mail planté jusqu’à l’espace privé des logements s’achève sur de larges loggias, véritables pièces supplémentaires à l’échelle du logement. La question du stationnement est assurée en silo.

plan masse 5m N
façade Sud Ouest

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