le Mag' fr@ncophone #17

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LE MAG' FR@NCOPHONE NumÉro 17 - Janvier 2021

Art & Culture I poRTRaitS I Langue

BONNE ANNÉE

2021

ISSN 2680-9532


LE MAG' FR@NCOPHONE Directrice de la publication Sylvie Joseph-Julien

Directrice de la rédaction Pénélope Smith

Webmestre Romain Joseph

Rédacteur.rice.s Aline Bloch, Anaïs Boulard, Marion Bouscarle, Virginie Cabot, Madeleine Cosson-Flanagan, Emmanuelle Franks, Annie Joly, Élisabeth Le Meur-Dahmoune, Anne Paper, Caroline Perrier, Gregory Toth, Oswaldo Villar

MADE IN FRANCE USA www.madeinfrance-usa.org contact@madeinfrance-usa.org

Co-fondatrice & Directrice Sylvie Joseph-Julien

Comité Directeur Présidente Pénélope Smith Vice-Présidente Julie Luc Di Salvo Trésorier Frédéric Joseph

Le Mag’ fr@ncophone est une publication trimestrielle de l’association à but non lucratif Made in France USA 2621 169th Avenue NE Bellevue, WA 98008 - États-Unis www.magfrancophone.com contact@magfrancophone.com

ISSN : 2680-9532

Imprimeur : Peecho, Amsterdam – Pays-Bas

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2020...

un double nombre, tout rond, drôle et rebondi : on avait déjà imaginé

quantité

d'aventures

pour

illustrer

ce

VINGT-VINGT.

Cependant,

l'histoire

qui

nous a été servie, personne ne s'y attendait, personne ne l'imaginait ! Enfin l'année 2020 est refermée.

2021 ! Comme dit le proverbe : « Un homme, deux. » Chacun entre dans cette nouvelle année

Nous tournons la page. Bienvenue à ou une femme, averti.e en vaut

avec précaution. 2021 sera également masquée, casquée, distanciée, vidéoconferenciée, confinée et désinfectée. Cette fois-ci nous sommes prêts... Au programme de Made in France, nous avons choisi de prendre le contre-pied : rire, divertissement, rêve et découverte. Ainsi, dès le début de l'année nous partagerons littérature

avec

vous

jeunesse

du

une

tranche

de

Nord-Ouest

Québec,

américain

lancerons

et

le

premier

participerons

au

salon

festival

international de BD en Tunisie - Sousse.

Nous vous souhaitons donc une bien meilleure année 2021 avec beaucoup de rencontres et de bons moments francophones partagés, qu'ils soient réels ou virtuels.

Bonne année à tous et bonne lecture !

Sylvie Joseph-Julien Co-fondatrice et Directrice Made in France

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PÉNÉLOPE SMITH

RÉDACTRICE. RELECTRICE. TRADUCTRICE. Besoin de textes sans fautes ? Prenez contact pour tous vos besoins de communication écrite !

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45 MINUTES D'ENTRETIEN-JEU EN LIGNE

PORTRAITS

FRANCOPHONES r ve 1 i H 2

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PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS D'EUGÈNE CARRIÈRE

LE MAG’ FR@NCOPHONE


ART & CULTURE D E S

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C O M I C

P Ê C H E S

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F E S T I V A L

S T R I P

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D E S

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N O I X

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S E R G E

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D E

C O C O

F R A N C E

G A I N S B O U R G


Des pêches et des noix de coco Cinq vérités culturelles dans la série de Netflix

s i r a P n i y l i m E ART & CULTURE

Anaïs Boulard

C'est le moment idéal pour regarder la série de Netflix intitulée Emily in Paris : il s'agit d'une série légère, colorée et divertissante, tout ce qu’il nous faut en cette époque particulièrement difficile.

Emily in Paris raconte la vie d’une jeune Américaine des États-Unis – Emily – qui travaille pour une entreprise de marketing à Chicago et qui voit sa vie bouleversée quand on lui demande de s’expatrier à Paris pour collaborer avec une entreprise française. Après dix minutes d’installation de l’intrigue, Emily est donc en route pour la ville de l’amour avec une valise pleine de vêtements onéreux et des attentes plus ou moins erronées. Dès son arrivée, bien que la ville soit aussi belle qu’elle l’avait imaginée, elle rencontre des Français malpolis qui lui réservent un accueil froid. Après cela, les dix épisodes de la saison 1 explorent non seulement les difficultés d’Emily à s’intégrer dans un microcosme de luxe parisien, mais aussi son succès en tant que jeune adulte qui maîtrise l’utilisation des réseaux sociaux à des fins de communication commerciale.

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Mais ce qui devait être une comédie romantique légère et esthétiquement plaisante sans véritable profondeur a reçu les critiques les plus sévères. Une grande partie des Français et de la presse française l’ont détestée et une autre bonne partie des journaux britanniques et américains se sont mis d’accord pour dire qu’Emily in Paris est une série offensante et sans intérêt. Sur les réseaux sociaux, la série est devenue une source intarissable de plaisanteries. Emily in Paris est donc universellement devenue une série que tout le monde adore détester. Il semble pourtant que cette série soulève des aspects culturels intéressants. Voici donc cinq points montrant dans quelle mesure cette série peut être pertinente pour celles et ceux qui ont fait l’expérience de s’expatrier dans un autre pays – notamment pour les Américains ayant vécu en France.

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Attention aux faux amis ! Bien que tous les internautes soient en colère contre Emily parce qu’elle ne parle pas français, on la voit prendre quelques leçons à travers la saison. Mais malheureusement, elle n’a pas l’air d’en tirer grand-chose (elle devrait sans doute prendre des cours avec Dr. Anaïs…) et la plupart de ses tentatives d’utilisation de la langue française échouent, puisqu’elle tombe dans les fameux

fameux pièges que sont les faux amis. Les faux amis sont des mots qui sonnent et qui ressemblent exactement à des mots que l’on connaît dans sa première langue, mais qui prennent un tout autre sens dans une autre langue. Bien sûr, pour des raisons dramatiques, les faux amis illustrés dans la série sont ceux qui créent des situations cocasses et humiliantes. Dans le troisième épisode, la série entre dans le vif du sujet quand Emily dit à son client qu’elle est « excitée » de travailler avec lui. Bien sûr, son collègue français lui explique immédiatement la dimension ambiguë et sexuelle de cet adjectif en français, qui est bien loin du platonique « excited » en anglais. Dans le même épisode, Emily est à deux doigts de commander un croissant aux « préservatifs » quand elle essaie d’utiliser l’équivalent français de « preserves », la confiture. La bourgeoisie parisienne et l’entre-soi français L’une des critiques les plus virulentes contre la série est que sa peinture de Paris ne représente absolument pas la vie parisienne. Tout le monde le concèdera, tout comme tout le monde s’est mis d’accord, il y a vingt ans, pour dire que le train de vie de Carrie Bradshaw à New York était étrangement au-dessus de ses moyens dans Sex and the City. Il semble donc que le réalisateur Darren Star, à qui l’on doit les deux séries, ne soit pas tant concentré sur des visions réalistes et pertinentes des deux villes les plus idéalisées du monde. De ce fait, non : Emily in Paris ne fait aucune place à la pauvreté et à la trivialité. La série ne montre pas le très pressant problème de la précarité sociale dans la capitale française, ni ne présente des personnes qui n’ont jamais mis les pieds chez Chanel. À la place, la série montre Paris dans tout son luxe et sa flamboyance, se concentrant sur la minorité qui boit du champagne dans une chambre avec vue sur la Tour Eiffel. Cela est peutêtre dû au fait que Darren Star aime tout ce qui brille et qui est cher et qu’Emily travaille pour une entreprise de marketing spécialisée dans les produits de luxe. Mais ce monde d’hommes (blancs) qui se comportent comme s’ils étaient les maîtres de tout (y compris des femmes), cet univers de voiture de luxe et de haute couture existe bel et bien. Et quand on baigne dedans, il est assez aisé d’ignorer tout ce qui n’a pas de lien avec l’argent, le sexe et les croissants. C’est ce que les Français appellent « l’entre-soi », ou la construction plus ou moins conscientisée d’un microcosme élitiste de gens qui nous ressemblent et l’exclusion de tous les autres. Par exemple, Thomas, l’arrogant prof de philosophie, se moque d’Emily quand elle l’invite à voir Le Lac des Cygnes à l’Opéra Garnier.

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Les Français aiment leur langue S’il y a bien une chose que cette série démontre, c’est qu’il est difficile de s’intégrer à une toute nouvelle culture sans en connaître la langue. Quand elle déménage en France, Emily ne parle pas français et elle ne sait presque rien de la culture qu’elle est censée intégrer. Par ailleurs, les représentations de la France qu’elle a reçues en grandissant dans l’Indiana (oh la la, la baguette, oui oui, voulez-vous coucher avec moi ce soir ?) l’induisent souvent en erreur. La différence entre ses attentes et la réalité prend la forme de micro-agressions et de malentendus gênants. Elle ne sait pas, par exemple, que les Français aiment beaucoup la langue de Molière, et qu’ils n’hésiteront pas à la corriger si elle l’écorche. C’est exactement ce qu’il se passe dans la scène de la boulangerie (premier épisode), quand une boulangère la reprend impoliment sur son erreur (« On dit "un pain au chocolat", et pas " une pain au chocolat". »). Si vous êtes une personne non-francophone qui a voyagé en France, vous avez peut-être vécu une situation similaire. Dans une vidéo de YouTube, Hugo Cotton, le créateur de la chaîne Inner French, explore d’ailleurs quelques pistes qui pourraient expliquer pourquoi les Français tiennent tellement à corriger les erreurs commises dans leur langue (« Pourquoi les Français vous corrigent », https://bit.ly/2XmWIex). Le fait qu’Emily ne parle pas français lui rend la vie difficile, car la langue est finement tressée avec la culture. De ce fait, quand la boulangère lui demande « Ce sera tout ? » – une question classique dans une boulangerie française – Emily reste coite. Car, comme l’explique le célèbre humoriste anglais Paul Taylor, savoir comment se comporter dans une boulangerie française relève en fait d’une forme d’art (« What the Fuck France - Les boulangeries », https://bit.ly/394cujC). Ce qui n’a l’air que d’une petite interaction sans intérêt nous montre donc en vérité à quel point il est difficile de s’intégrer à la culture française quand on ne parle pas sa langue. De façon générale, les personnages de la série portent un regard sévère sur le monolinguisme d’Emily, ce qui en dit long sur l’obsession française pour l’intégration, l’idée qu’on ne peut pas s’intégrer à une culture si on n’en adapte pas tous ses aspects.


ART & CULTURE

Ce loisir est clairement trop grand public pour son intellect sophistiqué. Or, son rejet de la culture « populaire » (l’opéra n’étant par ailleurs pas le plus populaire de tous les loisirs) est symptomatique d’un entre-soi intellectuel qui consiste à ne reconnaître que ceux qui ont reçu la même éducation prestigieuse que soi et qui peuvent identifier ce qui est trivial et ce qui ne l’est pas, selon des normes sociales préétablies par les élites. Ce concept peut donc aider à comprendre la difficulté que rencontre Emily à s’intégrer et peut rappeler le mémoire de voyage de l’auteure australienne Sarah Turnbull, Almost French (2004). Dans ce livre, celle-ci raconte comment elle a quitté Sydney pour emménager à Paris avec son compagnon français et elle y partage ses péripéties pour s’intégrer à la culture parisienne. Dans un chapitre en particulier, elle décrit la « Fashion Week » de Paris et le monde étrange et fascinant de la haute couture. Alors qu’elle assiste à son premier défilé de mode, elle se sent gênée par sa tenue, qui ne ressemble en rien à celles des autres spectateurs : « Le monde de la mode est un club privé qui a ses propres règles. C’est très clair pour tout le monde : je suis une imposture », écrit-elle.¹ Dans un monde dominé par l’entre-soi, le syndrome de l’imposteur est plus fort que jamais et il semble qu’Emily en souffre parfois dans la série. Après tout, elle est née dans le centre des États-Unis et elle n’a pas été élevée pour comprendre les codes complexes des élites parisiennes, ce que lesdites élites remarquent immédiatement. « La plouc » : le jugement français de la culture des États-Unis Et le fait qu’Emily soit une Américaine qui essaie de s’intégrer dans la haute société parisienne n’est pas bénin. Dès le premier épisode, ses collègues partagent avec plaisir leurs opinions sur les Américains des ÉtatsUnis : ils sont tous obèses, sans doute à cause de la « nourriture dégueulasse », ils parlent fort, travaillent trop, ils sont ignorants, et ils ne comprennent pas l’art de vivre. Leur jugement dédaigneux donne l’impression que les Français sont purement méchants et malpolis, ce qui n’est bien sûr pas (toujours) vrai. Toutefois, la tendance des Français à se sentir supérieurs à leurs voisins d’outre-Atlantique n’est pas inexistante, surtout depuis une certaine élection de 2016. La série veut donc illustrer quelques opinions stéréotypées des Français sur les Américains. Parce qu’Emily vient des États-Unis, et particulièrement du « Midwest », ses collègues la surnomment rapidement « la plouc ».

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collègues la surnomment rapidement « la plouc ». Ce surnom montre bien ce qu’ils voient en elle : un manque de sophistication et de culture. Il souligne d’ailleurs parfaitement l’entre-soi du bureau, puisque ce sobriquet fait référence à son origine sociale comme étant inférieure et risible. En général, ses collègues ne reconnaissent aucune qualité professionnelle chez Emily, comme le prouve sa responsable, Sylvie, quand elle lui dit : « Ce que tu dis est évident. Tu es un peu là pour ça. » Elle ne peut pas imaginer qu’une femme américaine puisse proposer des critiques pertinentes, surtout en termes professionnels. Il apparaît donc que les stéréotypes sur les Américains soient solides et difficiles à démanteler dans l’univers d’Emily in Paris, et sans doute dans la réalité. Des pêches et des noix de coco : une histoire de communication interculturelle Finalement, tout est question de différences culturelles entre les États-Unis et la France. Car il serait erroné de penser que la proximité géographique, diplomatique ou historique des deux pays traduise une proximité culturelle. Il existe en effet une pléthore de petites différences culturelles dont il faut souvent faire l’expérience pour comprendre le comportement d’autrui. Cela explique pourquoi, par exemple, Sylvie est profondément agacée par l’optimisme éternel d’Emily, et pourquoi Emily est choquée par le caractère inapproprié de nombreuses interactions sur leur lieu de travail. Chacun de ces différends est enraciné dans une variation de perspectives culturelles entre l’un et l’autre pays. On en arrive donc aux pêches et aux noix de coco. En 1992, l’auteur hollandais Fons Troompenaars a analysé la communication interculturelle, distinguant des « orientations » selon lesquelles les cultures seraient organisées. En partant de ces observations, l’auteure américaine Erin Mayer a plus récemment imaginé une métaphore plutôt « fruitée » : Selon elle, certaines populations pourraient être comparées à des pêches, quand d’autres pourraient être comparées à des noix de coco. Les pêches, d’abord : bien qu’elles soient douces à l’extérieur, elles contiennent un noyau dur qu’il est difficile de traverser après en avoir aisément épluché les couches superficielles. En revanche, les noix de coco sont dures à l’extérieur, mais une fois que la coque est cassée, le fruit est ouvert et sucré. D’après cette métaphore, les Américains des États-Unis seraient plutôt des pêches, et les Français seraient plutôt des noix de coco.


Cela expliquerait pourquoi Emily peine tant à casser la paroi dure des Français, quand les Français lèvent les yeux au ciel face à son apparente faiblesse. Erin Meyer raconte d’ailleurs sa propre expérience en France en ces termes : « […] Venant d’une culture de pêches, j’ai été déstabilisée quand je me suis installée en Europe il y a quatorze ans. Mes sourires amicaux et mes commentaires personnels ont été reçus avec une formalité froide par les collègues polonais, français, allemands et russes que j’ai alors rencontrés. J’ai pris leur impassibilité comme des signes d’arrogance, de snobisme et même d’hostilité. »² Ce qui aurait été intéressant, dans une série comme Emily in Paris, aurait été d’observer comment Emily et ses collègues apprennent de leurs expériences gênantes pour mieux communiquer ensemble. Il aurait été agréable de voir les compétences linguistiques d’Emily s’améliorer (le rêve de tout prof de français) et d’assister au changement d’attitude dela « pêche » et Emily. de ses collègues, qui seraient alors capables d'apprécier

Malheureusement, la série ne va pas si loin, et, à la fin du dernier épisode, on nous laisse avec des pêches et des noix de coco, mais pas de cocktail de fruits. Peut-être dans la deuxième saison ?◼

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¹"The fashion pack is a private club with its own unspoken rules. It is clear to everyone. I am an intruder," in Sarah Turnbull, Almost French, Penguin Random House, 2004, p. 186. ²"[...] Coming from a peach culture as I do, I was equally taken aback when I came to live in Europe 14 years ago. My friendly smiles and personal comments were greeted with cold formality by the Polish, French, German, or Russian colleagues I was getting to know. I took their stony expressions as signs of arrogance, snobbishness, and even hostility," in Erin Meyer, "One Reason Cross-Cultural Small Talk is So Tricky," Harvard Business Review, 2014.




2-5 décembre 2020 - Seattle

ART & CULTURE

Sylvie Joseph-Julien

Festival BOOOM! 2020 – quelques chiffres : 1 numéro spécial bande dessinée du Mag’ fr@ncophone 1 MOOC "Voix de femmes dans la BD" créé tout spécialement 3 expositions en ligne : Crée ta BD avec Gaspard - HEROïneS - Festivals BD du Monde 4 sponsors : la Délégation du Québec à los Angeles, le Consulat Général du Canada

à Seattle,

la Fédération FLAM aux États-Unis et l’association 4Culture

22 intervenants, 20 ateliers avec la participation de plus de 1 000 spectateurs représentant 32 380 minutes d’activité en ligne

43

partenaires des États-Unis, de France, du Canada, de Belgique, de Tunisie, de Suisse et

d’Espagne

62

participants au concours BD : 7 gagnants âgés de 7 à 16 ans de Chicago, Houston, New York,

Philadelphie et Sacramento Plus de

3 000 visites sur le site internet Made in France depuis 32 pays différents

Vous avez manqué le festival

BOOOM! ?

Retrouvez les meilleurs moments sur le site internet :

www.madeinfrance-usa.org Découvrez aussi le programme BD hors festival !

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Festival BOOOM! 2021 Les contours de la seconde édition du festival BD franco-belge Made in France se dessinent déjà. Nous en dévoilons ici les premiers éléments.

BOOOM!

2021 s'organisera en plusieurs temps : d'abord une

première halte aura lieu à Seattle du 3 au 6 novembre 2021, suivie d'une tournée à Virginia City dans le Nevada, puis à Sacramento et San Franciso, en Californie, la semaine suivante. Suivez Made in France sur les réseaux sociaux pour en apprendre davantage au fur et à mesure de l'année 2021 !

Pour toute information, contactez-nous par email :

BD@madeinfrance-usa.org

ART & CULTURE



Comic Strip

de Serge Gainsbourg

Annie Joly

Le 2 mars, cela fera 30 ans que Serge Gainsbourg nous a quittés. Il a écrit plusieurs centaines de chansons (500 ? 600 ?) dont « Le poinçonneur des Lilas », son premier grand succès, en 1958, « La javanaise » en 1963, « Je t’aime... moi non plus » en 1970, « Je suis venu te dire que je m’en vais » en 1973 ou encore « Sea, sex and sun » en 1978, pour n’en citer que quelques-unes. C’est en 1967, inspiré par la pop anglaise, alors que la bande dessinée est en plein essor en France, que Gainsbourg propose une chanson, enregistrée à Londres, totalement innovante, truffée d'onomatopées : « Comic Strip ».

Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et des ZIP! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! J’distribue les swings et les uppercuts Ça fait VLAM! ça fait SPLATCH! et ça fait CHTUCK!

! g n a b

Zip!

ART & CULTURE

Viens petite fille dans mon comic strip Viens faire des bulles, viens faire des WIP!

Ou bien BOMP! ou HUMPF! parfois même PFFF! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! Viens petite fille dans mon comic strip Viens faire des bulles, viens faire des WIP! Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et des ZIP! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! Viens avec moi par dessus les buildings Ça fait WHIN! quand on s’envole et puis KLING! Après quoi je fais TILT! et ça fait BOING! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! Viens petite fille dans mon comic strip Viens faire des bulles, viens faire des WIP! Des CLIP! CRAP! des BANG! des VLOP! et des ZIP! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! N’aies pas peur bébé agrippe-toi CHRACK! Je suis là CRASH! pour te protéger TCHLACK!

blop!

Ferme les yeux CRACK! embrasse-moi SMACK! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ!

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PORTRAITS V A L E R I A

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PORTRAITS

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I S A B E L L E

P L A N È T E

A U T E U R E

A N T O I N E

L O R E K

V E R T E

A U

E T

R É A L I S A T R I C E

P R O D U C T R I C E

G O U V Y

D E

C I N É M A T O G R A P H I Q U E

S P E C T A C L E S


PORTRAITS

Oswaldo Villar L E

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Le Seattle Latino Film Festival (SLFF) a été créé il y a 12 ans, en 2009, à l'initiative de son fondateur, Jorge Enrique Gonzalez Pacheco. Le SLFF est aujourd'hui bien plus qu'un festival ; c’est en fait une réelle institution. Le festival est le seul de son genre dans tout le Nord-Ouest des États-Unis. Chaque année, le SLFF réunit le public et les cinéastes pour une expérience éducative unique et soutient la magie du cinéma dans le cadre de la culture hispanique mondiale. Cette année, le festival a eu l’honneur et le plaisir de présenter l'auteure et la réalisatrice cinématographique résidant à Paris, Valeria Selinger, pour la présentation de son film socio-politique qui s'encre dans l'Argentine des années 70, La casa de los conejos.

L'auteure terminé

réalisatrice tournage

Valeria

de

La

Selinger

casa

de

a

los

conejos, l'adaptation cinématographique du roman

de

Laura

Alcoba

Manèges

:

petite

histoire argentine, qui raconte l'attaque de la maison Mariani Teruggi où la petite-fille de Chicha Mariani fut enlevée par les militaires. Le film décrit l'histoire de cette jeune fille qui a

vécu

à

l'époque

de

la

dictature

en

Argentine. La mère et la fille ont quitté la maison au milieu de l’année 1976 et, quelques jours plus tard, l'imprimerie a été détruite au cours d'une opération impressionnante qui a entraîné l'assassinat de sept Montoneros et le kidnapping d'un bébé qu'il n'a toujours pas été possible de localiser à ce jour. Il s'agit d'un réel film de mémoire. Le

Made in France a également reçu Valeria Selinger pour une interview lors de son événement Portrait francophone du 18 novembre dernier.

et le

film

commence

en

montrant

la

clandestinité d’une imprimerie. Les journaux s’impriment dans le secret le plus absolu. En Europe et en Amérique du Nord, on ignore que les citoyens argentins ont été contraints de faire la guerre malgré eux. On connaît souvent

mal

cet

démocratie

épisode

argentine

historique

et

de

la

de

prise

la de

PORTRAITS

pouvoir des militaires (1976-1983). En 1975, une jeune fille agée de

sept ans vit

à la Plata avec sa mère qui doit se cacher car

elle

dans

est

tous

recherchée

les

et

journaux.

sa

photo

Elles

figure

viennent

de

déménager. Les temps son difficiles d'autant plus

que

la

jeune

fille

va

découvrir

successivement l'enfermement et la peur. Il s'agit d'un changement radical dans sa vie. Le film relate cette douleur latente qu’il faut garder

pour

ne

jamais

oublier

ces

jours

affreux passés avec les militaires putschistes. Se souvenir pour qu’aujourd’hui on puisse se réveiller en toute liberté. Dans ce film, il y a aussi un hommage au massacre qui a eu lieu dans la Casa de los conejos à la Plata. N’oublions comme

pas

celui-ci

que

des

ont

nombreux

été

perpétrés

crimes par

les

militaires du putsch en Argentine (à partir du 24 mars 1976) — un peu à l’instar des crimes commis

dans

certaines

dictatures

d'Europe

durant la seconde guerre mondiale. L’élevage de lapins à la Casa de los conejos est la façade publique, car, en réalité, il s'agit bien d'une maison clandestine de Montoneros. Les camarades dans

les

meurent

ou

rues,

l'environnement

se

et

disparaissent chaque

dégrade.

déjà

semaine

L'enfance

de

cette fille décline avec la terreur des adultes, avec

des

phrases

pleines

de

colère,

d'une

logique qu'elle ne peut pas comprendre. Son innocence

s'évapore

en

même

temps

l'Argentine sombre dans la violence.

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que


Ce film très émouvant vous invite à un voyage à

Montonera.

l’instar de La Machine à explorer le temps. Vous

L'organisation

vous retrouvez tout à coup au milieu des années

Montoneros,

1970.

pourchassés par les commandos de l'Alliance

Valeria

Selinger

tisse

naturellement

le

politico-militaire dont

les

péroniste

des

membres

drame et l'éveil brutal d'une fille de sept ans dans

anticommuniste

un univers qu'elle comprend à peine mais qu'elle

Anticomunista Argentina, AAA), est parmi les

est obligée de vivre.

organisations

Cette

œuvre

cinématographique

raconte

de

argentine

sont

armées

(Alianza

apparues

en

Amérique

latine dans la seconde moitié du XXe siècle.

manière exemplaire et émouvante cette odyssée ;

On

celle

justice pour légitimer l'apparition de celles-ci

d'une

personne

qui

vit

dans

l’angoisse

a

souvent

la

s’expriment au nom du peuple, pour affirmer

Les scènes du film décrivent le traumatisme de la

leur volonté d'exercer la justice populaire (vox

dictature des années 1976-1983 et la vie dans la

populi, vox dei).

clandestinité.

Dans

aussi

la

particularité

son

film,

Valeria

Ces

de

sur

a

publique.

recherche

arriver. Un jour, tout bascule.

il

scène

la

sachant qu’à tout moment les militaires peuvent

Mais

la

invoqué

organisations

Selinger

nous

fait

d'exposer le point de vue d'une enfant innocente

découvrir d’une manière passionnante tout à la

sur

fois ce pays déchiré par le putsch militaire, sa

laquelle

pèse

des

responsabilités

et

pauvreté

préoccupations d’adultes.

Une immersion totale Dans

ce

premier

long

extreme.

Elle

donne

vie

à

ses

personnages, comme cette voisine qui possède plus métrage

de

Valeria

de

«

vêtements

dix

paires

luxueux

».

de

chaussures

Comme

Laura

et

des

Alcoba

Selinger, la caméra transforme le spectateur en

dans son roman, Valeria illustre le poids des

complice

règles de survie, comme celle de porter un faux

du

secret

de

cette

maison,

toujours

nom

ans. C'est à travers les yeux de l'enfant que l'on

survie

découvre

la

des

nom, qu’elle a oublié son nom et multiplie les

membres

de

entre

excuses pour dissimuler son identité à l'école et

lapins

impression

et

vie

cachée

de

l'organisation illégale

sa

mère

et

Montoneros, du

journal

d'Evita

:

la

fillette

exacerbé,

dans le quartier.

de

sept

répond

ans,

à

qu’elle

l'instinct

de

n’a

de

pas

Montonera

Le film La casa de los conejos a participé aux festivals de films suivants : Festival international des femmes dans le film de Vancouver Festival de Maracaibo, Venezuela Festival du film d'Ischia, en Italie Festival international du film, Buenos Aires Festival du film de Taormina Festival du film latino-américain de Vancouver Festival du film latino de New York Festival du film latino de Seattle Récompenses obtenues par La casa de los conejos : Meilleur long métrage de fiction Festival des films du monde de Queens (New York) et au FECIP (Equateur) La casa de los conejos est sélectionné pour participer au festival des Rencontres du cinéma latinoaméricain (Bordeaux-2021) et au FLACQ (Quito, Équateur, 2021)

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PORTRAITS

depuis la perspective de Laura, la fillette de sept


ENTRETIEN avec CHRISTELLE ANTOINE GREGORY TOTH Lors de l'événement Portrait francophone du 21 octobre 2020, nous avons rencontré Christelle Antoine, productrice de spectacles et agente de musiciens, et auteure des articles sur Frédéric Zeitoun et Grégory Ott publiés dans les Mag' fr@ncophones précédents.

Photo 1 : Christelle Antoine Photo 2 : Christelle Antoine lors de son 1er concert du Grégory Ott trio avec Gautier Laurent et Jean-Marc Robin - Août 2016 Photo 3 : Sortie de concert de Frédéric Zeitoun avec Marc Berthoumieux, Bruno Bongarçon et Bruno Caviglia - Décembre 2019

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G.T. Comment es-tu devenue agente de musiciens ? C.A. Passionnée de jazz depuis longtemps, j'ai d'abord eu la chance de rencontrer le musicien Grégory Ott dans un groupe de jazz à Paris. Nous avons fait connaissance et Grégory n'ayant pas d'agent à l'époque, j'ai saisi l'opportunité en me lançant en tant qu'agente dans cette nouvelle aventure.

G.T. As-tu suivi une formation particulière ? C.A. Non, je n'ai pas suivi de formation spécifique. Je me suis lancée dans le métier comme on sauterait dans le vide. J'ai donc commencé par monter une structure pour embaucher des artistes. J'ai également dû déposer une demande de licence d'entrepreneur de spectacles à la DRAC (la direction régionale artistique et culturelle) pour pouvoir produire les différents artistes. Effectivement, j'avais tout à fait conscience que je n'avais pas d'expérience dans ce métier mais j'ai tout de même tenté ma chance avec un bac de gestion en poche et une expérience personnelle dans le domaine artistique.

Suivez l'activité de Christelle Antoine sur www.associnjazz.fr

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G.T. Avais-tu une expérience dans la musique ? C.A. J'ai toujours fait un peu de musique. J'ai eu l'occasion de rencontrer la Mano Negra dans une maison des jeunes et de la culture et j'ai eu l'opportunité de partager une scène avec eux. J'admets qu'il y a sûrement eu un déclic à ce moment précis. Je me suis rendu compte que le monde du spectacle m'attirait énormément. La Mano Negra était un groupe de rock français revendicateur très populaire dans les années 90.

G.T. De nouveaux musiciens à tes côtés ? C.A. Il est difficile pour moi d'envisager de nouvelles collaborations, travaillant seule dans ma structure. Je ne me le permets qu'en cas d'énorme coup de coeur. J'ai d'ailleurs récemment décidé de représenter Michaël Alizon, saxophoniste, qui se produit en quintet. Je n'ai jamais eu l'occasion de représenter des musiciens français aux États-Unis, mais j'accompagne la carrière de Greg Lamy, guitariste luxembourgeois qui est né à la Nouvelle Orléans et qui est diplômé de Berkley College of Music à Boston. G.T. Quelles sont les missions d'un agent ? C.A. Le travail d'agent est polyvalent. Je dois effectivement m'occuper de la promotion des albums ou spectacles des groupes que je représente. Je prends également en charge les bookings, c'est-à-dire le démarchage des professionnels de spectacle, notamment les organisateurs et les programmateurs. Il m'arrive de devoir gérer les comptes Facebook de mes artistes ou de travailler avec les journalistes pour relayer les informations sur les médias.◼

QUESTIONNAIRE DE PROUST

G.T. Quelques anecdotes sur ton métier ? C.A. J'ai eu un véritable moment de stress lors d'une représentation que je devais gérer. Effectivement, lorsque nous prenons l'avion avec les artistes, j'ai pour habitude de demander aux organisateurs sur place de mettre à disposition le matériel pour éviter que nous ne soyons trop chargés durant le trajet. Or, cette fois-ci, j'avais planifié une Aimes-tu partager ta passion pour la musique ? Je partage ma passion au quotidien avec mes deux enfants, de 15 et 19 ans, qui pratiquent chacun un instrument. Le cadet joue du piano et l'aîné de la batterie depuis l'âge de 8 ans. Il a eu la chance de jouer dans une salle professionnelle dès 13 ans. C'est impressionnant. En fait, depuis, il n'a jamais arrêté, il voudrait en faire son métier. C'est avec passion qu’il joue de la batterie, 3-4 heures par jour. Il est bien entouré, par des musiciens professionnels. Il prend notamment des cours particuliers avec Francis Arnaud qui est un l'un des meilleurs batteurs actuels. Il a la chance d'avoir un bon prof qui l'emmènera très loin.

Quel est ton musicien ou ta musicienne préféré.e ? J'apprécie de nombreux artistes. Cependant, je citerai Véronique Sanson. Elle a joué différents types de musique, du folk ou encore du blues. Elle écrit de très beaux textes en français. C'est vraiment une artiste que j'aime énormément, et que j'apprécie. Je l'ai vue sur scène et elle m'a vraiment impressionnée.

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G.T. Pour ceux qui connaissent la série Dix pour cent (Call My Agent!), vous avez sûrement noté que ce n'est pas toujours un métier simple. Aurais-tu des conseils à donner à une personne qui voudrait devenir agent ? C.A. J'admets que c'est un métier difficile mais avec de bonnes qualités de communication et une certaine persévérance, tout le monde peut se lancer. Il ne faut pas non plus forcément viser les grandes stars déjà connues à l'international qui sont souvent suivies par un membre de leur famille. Un dernier conseil : Il ne faut surtout pas manquer de culot. Il est important de ne pas lâcher prise, il faut s'accrocher et tenter le tout pour le tout.

trajet. Or, cette fois-ci, j'avais planifié une performance de 30 minutes pour Grégory Ott et son groupe lors d'un showcase afin qu'ils présentent leur album. Mais quand nous sommes arrivés sur place, l'organisateur avait oublié la contrebasse ! Paniquée, j'ai tout de même dû gérer cet incident sans faire transparaître le stress et c'est finalement à 2 minutes avant de monter sur scène que la contrebasse est enfin arrivée... C'était un véritable soulagement.


ENTRETIEN AVEC

ISABELLE LOREK AU GOUVY Directrice adjointe, administratrice et programmatrice de la salle de spectacle « Le Gouvy » à Freyming-Merlebach (57).

CHRISTELLE ANTOINE C.A. : Isabelle Lorek, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ? Je

cumule

3

postes

officiels

au

Gouvy

:

je

suis

la

directrice

adjointe,

l’administratrice et la programmatrice. Cela veut dire que je m’occupe de la programmation, de son budget, je recherche des spectacles, je bâtis mon budget et ma saison culturelle et ensuite je gère les contrats, les plannings divers et les

PORTRAITS

journées de spectacle : accueillir les artistes, les bichonner, faire le taxi souvent et la cuisinière ! Je m’occupe aussi de la location du théâtre (beaucoup d’entreprises louent le Gouvy pour divers manifestations), je gère le personnel et les intermittents… et ce que je préfère, c’est accueillir le public les soirs de spectacle.

C.A. : Quel a été votre parcours pour devenir programmatrice ? Je

dis

toujours

que

je

suis

arrivée

dans

le

spectacle par hasard, mais qu’une fois que j’y ai débarqué, je n’ai plus bougé. Après avoir élevé deux enfants et mis ma vie professionnelle en second plan, je commençais un peu à m’ennuyer. J’ai fait une formation d’agent d’accueil trilingue et pour la valider il fallait faire un stage d’un mois. Et me voilà dans l’ancienne salle de spectacle de la

ville

à

m’occuper

de

plein

de

choses

différentes, dont l’accueil et la billetterie. Très vite j’ai

participé

à

programmation,

la

vie

des

jusqu’à

spectacles

devenir

et

à

l’adjointe

la du

directeur et la programmatrice de cette salle de 480 places. Je suis la preuve que parfois le travail paye !

C.A. : Quelles sont vos critères artistiques pour constituer la programmation d’une saison culturelle ? Pour faire une belle saison culturelle, je crois que la chose la plus importante est de bien connaître son

public.

Si

votre

public

est

compris

majoritairement entre 60 et 80 ans, on va éviter le métal ou le rap par exemple, car à de rares exceptions, vous ne taperez pas dans le mille. Pour moi c’est la chose primordiale. CRÉDITS

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J’ai la chance au Gouvy d’avoir un public génial, composé de plein de publics différents, ce qui me permet d’avoir plusieurs lignes artistiques très variées : humoristes de toutes générations, blues, rock, métal, jazz, théâtre contemporain et théâtre de boulevard, spectacles jeune publics et familiaux. Dans ma programmation il y a évidemment ma touche, mes goûts artistiques, mais pas seulement. J’aime croire que j’y arrive, car souvent on me dit être venu voir un spectacle sans connaître l’artiste ou la pièce et avoir été agréablement surpris. C’est la base de notre métier de programmateur de donner au public envie de venir découvrir de nouvelles choses.

C.A. : De quoi est fait votre quotidien entre deux événements ? Entre

deux

spectacles,

je

rattrape

d’abord

mon

retard

au

niveau

administratif.

Les

journées

de

spectacles étant longues et prenantes, cela ne vous laisse pas vraiment de temps pour gérer les choses du

quotidien.

Je

prépare

les

informations dont je dispose :

évènements

à

venir,

réservation

d’hôtels,

vérification

de

toutes

les

horaires d’arrivée, nombre d’artistes, les intolérances alimentaires, etc.

Dans le spectacle il y a souvent de nombreux changements de dernière minute qu’il faut anticiper. Je m’occupe de la communication et des liens avec les médias également pendant ces moments d’accalmie. Je suis également beaucoup sollicitée par les partenaires locaux, les associations, les centres sociaux, alors j’essaye toujours de

«

caser

»

cela les jours où il n’y a pas de spectacle et

évidemment je continue toujours de chercher les prochaines perles des futures saisons. Et parfois, j’essaye de me reposer !

C.A. : J’ai la chance de collaborer avec vous et de vous voir à l’œuvre. Vous mettez la main à la pâte, au sens propre comme au figuré, pour accueillir les artistes. C’est plutôt original. Comment trouvez-vous l’énergie, pour être au four et au moulin ? Ah oui, je suis un peu un ovni, car j’adore cuisiner pour les artistes et les techniciens (et les producteurs !!) que j’accueille

« comme à la maison ». Alors certes, comme dit mon régisseur général, nous devons

être un des seuls théâtres en France où ça sent la poule au pot et le gâteau au chocolat dès qu’on ma touche !

C.A. : Auriez-vous une anecdote à raconter aux lecteurs du Mag' ? En 18 ans, il m’est arrivé des choses superbes, drôles, d’autres moins, évidemment. Je venais de commencer dans l’ancienne salle de spectacle. Ma collègue de l’époque m’appelle au secours 3 heures avant mon poste car

« il y avait plein de choses à repasser et elle ne savait pas repasser ! ». Me voilà

donc dans les loges à repasser je ne sais combien de vêtements, tous sales, ayant été portés pendant quatre spectacles sans avoir été lavés !

Et là, je m’attaque à un vêtement horrible, un pantalon en lin

blanc, tout froissé ! J’ai passé 1h30 à essayer de le repasser correctement, enlever tous les plis pour qu’il soit tout beau pour le comédien. Le spectacle commence, il s’agit d’une dispute dans un couple gay, le premier est assis sur son canapé et le deuxième arrive, en râlant, MON pantalon en lin dans les mains, et se met à hurler qu’il en a marre de se voir piquer ses affaires et là, sous mes yeux, il froisse ce pantalon pendant une minute, et finit par le jeter sur le canapé… ce pantalon que j’ai passé 1h30 à repasser n’était en fait qu’un accessoire de scène… Depuis, je vous assure que je passe tout en revue avant !

C.A. : Pour finir, quelles sont vos attentes dans cette période d’incertitude qui impacte fortement le monde du spectacle ? Là, je ne vous cache pas que la seule attente que j’ai c’est de pouvoir travailler. Cela fait huit mois qu’au lieu de programmer, je déprogramme et pour le moral, ça finit par en devenir destructeur. Cette crise a révélé que la culture, si importante pour les français avant la pandémie, est désormais reléguée au second plan, voire sacrifiée, malgré toutes les mesures mises en place (gestes barrières, couvre-feu, distanciation des sièges…). Et on continue de s’agglutiner dans les magasins et les transports en commun ! J’espère vivement que la culture redeviendra très vite ESSENTIELLE !

Suivez l’actualité du Gouvy : www.legouvy.fr

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franchit l’entrée des artistes, et où la directrice adjointe est en train d’éplucher des légumes, mais c’est


PLANÈTE VERTE

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Retrouvez chaque premier lundi du mois la rubrique animée par l'éco-artiste Aline Bloch sur notre site internet.

ET SI JE PARLAIS UN PEU DE MOI ?

RUBRIQUE PLANÈTE VERTE

Après 6 mois d'articles pour la rubrique « Planète Verte » , Aline Bloch se présente officiellement. Elle vous conte ici son histoire. Qui suis-je ? Je

m’appelle

Aline.

J’ai

grandi

en

France

et

je

vis

à

Seattle depuis plus de 12 ans avec mon mari et nos 3 enfants. Créative, positive et jamais à court de blagues, vous pouvez me trouver en train de siroter une tasse de thé, de manger des pâtisseries françaises, de faire de la randonnée avec ma chienne (un border collie adorable) ou

de

concevoir

une

nouvelle

œuvre

d'art

en

carton.

Partout où je vais, j'ai toujours une pincée de créativité dans la poche arrière de mon pantalon !

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ALINE BLOCH


La nature et moi Amoureuse

de

la

nature,

je

suis

très

attentive

aux

enjeux environnementaux. J'ai décidé il y a 8 ans de faire

partie

enfants

de

dans

responsables. petits

«

la

l'alignement

Dès

que

changements

réalisé

que

penser

et

personnel

nous

j'ai

dans

pour

écologique,

»

solution

avoir devons

de

consommer. familial, à

minimalisme

et

de

ma

vie

un

impact

À

à

de

zéro

mon

vie

et

façon

de

parcours et

appris

déchet

une

j'ai

durable

notre

travers

du

éco-

faire

quotidienne,

expérimenté

adopté

mes

valeurs

commencé

j'ai

propos j'ai

d'éduquer

changer

et

énormément

et

et

du

basée

sur

l’authenticité et l’essentiel.

Le carton, tout un art Artiste, je travaille le carton recyclé depuis plus d'une décennie.

suis

«

une

déménagé

de

».

cartonniste

France,

nous

Quand

avons

nous

accumulé

beaucoup de cartons de déménagement et je me suis sentie coupable de les jeter à la poubelle. J'ai donc fait des recherches en ligne et j'ai trouvé des moyens créatifs

de

fabriquer

réutiliser des

ces

boîtes.

petites

J'ai

commencé

maisons,

des

par

cuisines

miniatures, des châteaux et des jouets pour que mes enfants

puissent

s'amuser

avec.

Puis

j'ai

créé

QUELQUES UNES DES CRÉATIONS ALINE'S CARDBOARD

PORTRAITS

avons

Je

des

objets et des meubles pour notre famille, nos amis et mes premiers clients.

Comment je participe au respect de la planète ? Aujourd'hui, carton

et

avec les

Aline's

Cardboard,

matériaux

recyclés

je

récupère

pour

créer

le

des

meubles uniques, des décorations pour la maison et des bijoux, ainsi que des présentoirs visuels pour les entreprises

et

des

éléments

de

décoration

pour

les

évènements et les théâtres. Je crée parce que c'est une expression de ma joie de vivre et de mon désir de me

connecter

participer beauté

à

des

au

monde.

l'éducation matériaux

de

J'utilise tout

recyclés

impact sur l’environnement.

un

ainsi

mon

art

chacun que

sur

pour sur

la

notre

www.alinescardboard.com

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É D I T I O N

D E

F R A N Ç A I S

E N

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PRIX ALBERTINE JEUNESSE 3E ÉDITION MARION BOUSCARLE Le Prix Albertine Jeunesse (PAJ) est la déclinaison jeunesse du Prix Albertine qu’organise la célèbre librairie française new-yorkaise Albertine sous l’égide des services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis. Lancé en 2018, à l’initiative de Ségolène Merlet, Conseillère Pédagogique de la zone Amérique du Nord de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), ce prix s’adresse aux établissements scolaires homologués ainsi qu’aux établissements scolaires publics en Amérique du Nord. Il a pour finalité d’élire le ou les livres préférés des élèves de la zone Amérique du Nord au travers d’une sélection d’ouvrages d’auteurs francophones de littérature jeunesse disponibles en français et en anglais. Pour sa nouvelle édition, le PAJ, propose la thématique « APPARENCE.S » . Le

jeu

des

apparences de

est

littérature

un

jeu

bien

jeunesse.

Au

connu

que

travers

de

maîtrisent la

parfaitement

sélection,

les

les

élèves

auteurs

pourront

et se

questionner autour de récits abordant ce thème : Comment être et paraître tel.le que l’on est ? Quelle.s apparence.s attend-on du héros/de l’héroïne ? Jouer à être ou à paraître ? Quelle représentation de mon identité, de notre diversité ? Comprendre la part de vérité ou de vraisemblance des fictions, se découvrir, s’affirmer dans le rapport aux autres, tels sont les enjeux littéraires et de formation personnelle que souhaite développer cette sélection de textes. Des textes pour faire réagir, ressentir et réfléchir. Le PAJ 2020 fut un succès même si l’année scolaire fut bien mouvementée. Plus de 10 000 inscrits et 74 classes, écoles AEFE et publiques bilingues confondues. Un bilan positif et des lecteurs heureux malgré une fin d’année en confinement et cela grâce aux auteurs, qui ont bien voulu se rapprocher de nous en nous envoyant leur lecture à voix haute de leur propres livres en vidéos. Pour

cette

édition

2021,

la

grande

première

est

que

l’intégralité

des

ouvrages

sera

disponible en ligne sur le site Culturethèque, la bibliothèque en ligne des instituts français, et nous croisons les doigts pour les auteurs acceptent de se prêter à nouveau au jeu des lecture offertes. Toutes les informations à propos du prix — sélection, inscriptions, ressources, restitutions des classes, vote, actualités littérature jeunesse — sont disponibles et mises à jour sur le site AEFE Zone Amérique du Nord du

Prix Albertine Jeunesse. Pour celles et ceux qui souhaitent

revoir ou découvrir la sélection 2020, vous trouverez les vidéos

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COMMENT CHOISIR SA CLASSE DE FRANÇAIS EN LIGNE ?

PAR SYLVIE JOSEPH-JULIEN SUITE À L'INTERVIEW DE RACHÈLE DEMÉO Depuis le mois de mars 2020, le nombre d'offres d'apprentissage de langues en ligne, dont le français, a explosé. On a vu fleurir le pire comme le meilleur. Je vous propose tout d'abord de recenser les aspects négatifs de toute formation en ligne. La première idée qui nous vient à l'esprit est le manque de sens de communauté. Évidemment, lorsque l’on se retrouve dans une salle de classe, les responsabilités et l'engagement des étudiants sont bien différents. En présentiel, ceux-ci devront rendre des comptes au professeur, mais également aux autres élèves. Tout ce qui se passe dans une salle de classe est important. Derrière son écran, la communauté et les échanges collectifs sont pratiquement inexistants. L'enseignement se fait uniquement du haut vers le bas, sans échange avec les autres intervenants ou étudiants. On se sent bien moins impliqué. Un second élément négatif est qu'il peut y avoir parfois plus de distractions extérieures lorsque l'on étudie en ligne. Certains jouent, d'autres errent sur YouTube ou Instagram tout en écoutant le cours d'une oreille peu attentive.

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Cet article s'intègre dans une série d'interviews réalisées auprès de Rachèle DeMéo, fondatrice de Belle Terre Academy, présidente de l'association FLAM San Diego, ainsi que de l'association des professeurs de français de San Diego, the American Association of Teachers of French, autreure de plusieurs ouvrages sur l'enseignement des langues, et régulièrement invitée en tant que conférencière sur ce sujet. Le premier article de la série, consacré à l'apprentissage du français et qui répondait à la question « Comment mettre en place les meilleures conditions possibles pour apprendre une langue ? » est toujours disponible en ligne (le Mag' fr@ncophone #15, p. 36). Lors de cette seconde interview, Rachèle nous aide à mieux choisir sa classe de français en ligne. Pour ceci, elle décortique le mauvais et le bon côté des offres actuelles et nous donne quelques conseils pour réussir l'apprentissage d'une langue étrangère entièrement en ligne.


LANGUE

attentive. Cela pourrait être enrichissant si ces activités parallèles avaient un rapport direct avec le thème du cours, mais ceci est rarement le cas. Un autre point important est la démotivation qui peut s'installer progressivement. Certains étudiants vont peu à peu perdre l’habitude d’aller en cours et d'étudier. L'effritement de cet espace studieux qu'est le temps de classe pourrait être problématique pour la poursuite de leurs études et avoir même, s'il se poursuit trop longtemps, un impact catastrophique sur leur debut carrière. Enfin, le dernier point négatif concerne les conditions matérielles d'apprentissage en ligne. On citera, par exemple, des connections internet difficiles qui pourraient engendrer des situations d'échec pour certains. À l'inverse, cette opportunité qui nous est donnée de changer complètement nos méthodes d'apprentissage est une chance inouïe. Voici donc les aspects positifs des formations en ligne qu'il faut indéniablement apprécier et cultiver. D'abord, la flexibilité : dans la plupart des cas, les étudiants peuvent organiser leur propre emploi du temps et étudier de n’importe où. Ainsi, chacun pourra planifier son apprentissage en fonction de ses aptitudes propres pour plus d'efficacité. Par exemple, certains apprennent mieux le matin, d'autres le soir. Le résultat est que les étudiants sont souvent plus détendus ; ils suivent parfois le cours en pyjama, et alors ? Certaines personnalités bénéficieront d'ailleurs davantage de programmes en ligne. Cela pourra être le cas d'un élève timide, par exemple. Quoi qu'il en soit, les étudiants perdront beaucoup moins de temps en trajet et pourront meme faire l'économie d'un véhicule ou réduire leurs dépenses pour les transports en commun. Deuxième argument en faveur de l'apprentissage en ligne : Certaines plateformes d’apprentissage sont faciles à utiliser, ergonomiques et ludiques. Je prendrai naturellement ici l'exemple de mon propre outil, Belle Terre Academy. Par ailleurs, une grande variété d’outils et de ressources sont à la disposition des apprenants : cela va des vidéos et audios authentiques

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authentiques, aux podcasts, en passant par l'accès à des groupes de discussions. On peut facilement revoir le matériel que les professeurs mettent en general à disposition des élèves, y compris leurs cours, ce qui est un atout à la fois évident et inédit pour mieux apprendre ou tout simplement réviser (l'accès aux cours de certains professeurs étaient impossibles il y a encore quelques années). Enfin, le professeur et les étudiants ne portent pas de masques durant les classes à distance. Ceci vous paraitra peut-être futile dans notre situation actuelle, pourtant les premiers pas dans tout apprentissage d'une langue étrangère nécessite une observation fine du placement de la langue ou de la position des lèvres de l'enseignant, notamment pour acquérir une prononciation correcte. Alors, en gardant tous ces aspects à l'esprit, comment peut-on réussir à apprendre une langue entièrement en ligne ? La première chose à faire est de noter ses objectifs qui sont personnels : pourquoi vouloir apprendre cette langue ? Ce premier travail aidera à garder le cap et la motivation, ce qui est parfois difficile dans le long-terme. On pourra relire ses notes pour rester sur les rails ou se relancer en cas de baisse de motivation. Ensuite, il faudra trouver un ou une bon.ne professeur.e. Il est préférable de choisir une personne du pays ou de la région de la langue cible qui entretient réellement le lien avec cette langue, qui est passionnée et qui aime partager cette passion qu'il porte à sa langue et à sa culture. Finalement, le ou la professeur.e devra évidemment savoir enseigner, être pédagogue. Comment faire pour trouver la perle rare ? Plusieurs outils sont à votre disposition, comme demander des références ou des témoignages d’autres élèves (www.ratemyprofessors.com). Encore d'autres critères à valider : ce ou cette professeur.e, sait-il ou sait-elle se servir de la technologie et des outils modernes, notamment des jeux en ligne (Kahoot!, Codenames, Quizlet, etc.) ? BRAVO ! Vous êtes enfin inscrit à votre cours de français en ligne. Il s'agit maintenant de trouver son rythme et de rester


écouter des podcasts en français (par exemple, Ted Talks in French) ; regarder des films et des séries ; écouter de la musique ou la radio (les informations notamment) ; lire des articles, livres, journaux ou magazines (comme le Mag' fr@ncophone) ; avoir un cahier personnel où écrire quotidiennement dans la langue (y décrire sa journée, écrire ses objectifs) ; noter ses rendez-vous dans son agenda (physique ou virtuel) toujours dans la langue cible ; écrire sa liste de choses à faire et sa liste de courses en français ; rechercher des tutoriels ou les réponses à ses questions directement dans

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dans la langue étudiée — pour cela, poser la question dans cette langue sur YouTube ou Google ; recruter un partenaire d'étude, c'est-àdire un ou une étudiant.e de cours qui s’engage à communiquer en français avec vous (à l'oral, mais aussi par textos, emails, etc.) ; rejoindre ou créer un groupe d’études avec d’autres apprenants de la langue, pour réviser les leçons, faire des activités dans cette langue (suivre une recette par exemple, aller voir un spectacle ou regarder un film) ; trouver un ou une correspondant.e natif.ve pour échanger ; jouer à des jeux en utilisant le français (Wordfeud, Duolingo, LyricsTraining, jeux vidéos) ; assister à des événements en français authentique (événements organisés par des structures comme Made in France, MeetUp ou les Alliances Françaises) ; se faire des ami.e.s natif.ve.s (groupes d’expatriés, correspondants) avec qui on peut communiquer uniquement dans la langue ; si et/ou quand cela est possible, voyager dans un pays où l'on parle la langue que vous apprenez — voyager aussi virtuellement avec Google Earth, par exemple ; écrire des Post-its, fiches et autres pense-bêtes, qu'il soient physiques ou virtuels, pour apprendre du vocabulaire ou réviser des thèmes difficiles ; rechercher le sens des mots dans le dictionnaire se rapportant à sa vie personnelle et professionnelle, les noter ensuite dans un répertoire pour les apprendre et les revoir ; juste avant de s’endormir, faire quelque chose en français (lire, réfléchir, écouter quelque chose) pendant 10 minutes au moins et essayer de penser dans la langue en s’endormant ; et finalement, entraîner son cerveau à penser, à réfléchir le plus souvent possible en français ou dans la langue que vous souhaitez perfectionner.◼

rester motivé. Pour cela, je vous conseille de bien noter vos rendez-vous dans votre agenda. Quand la classe a-t-elle lieu ? S'agit-il de cours en direct ? Programmezvous des rappels. Si les classes sont enregistrées, c'est encore mieux : planifiez des séquences plus courtes, plusieurs fois par semaine, au moins 2 ou 3 fois, et, prévoyez toujours des rappels 30 minutes avant, puis 10 minutes avant. Pendant le cours, restez concentré en vous investissant pleinement : prenez des notes et posez des questions dès que vous en avez l'opportunité. Relisez vos leçons le jour même, c'est-à-dire reprenez à la fois le matériel du cours et les notes que vous aurez prises pendant la classe. Pour un apprentissage efficace du français, ou de toute autre langue d'ailleurs, des classes ne seront pas suffisantes et il vous faudra mettre en place d'autres stratégies et rechercher toutes sortes d'idées qui favoriseront l'immersion. Vous pourrez et devrez pratiquer des activités dans la langue cible en dehors du cours pour réellement progresser. Soyez pro-actif, prenez-vous en main et devenez le MAÎTRE de votre apprentissage ! Voici quelques trucs et astuces, idées, suggestions et exemples que je partage habituellement avec mes élèves :



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