Publication réalisée par les participantes et participants à un atelier Zoom de poésie du 15 janvier au 2 avril 2021
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Ont participé à cette publication :
Carolle Turgeon Danielle Lapointe Danielle Noreau Denis Béland Françoise Cordeau José Lamarre Lise Julien Madeleine Pouliot Marc-André Villeneuve Marcil Cossette Suzanne Dionne Suzanne Moffet
Initiateur : Marc-André Villeneuve Collaborateur : Denis Béland Montage : Suzanne Moffet
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pendant que tes mains s’échappent de mon territoire accourent les pissenlits d’hier et leur lit de lumière je remonte ton bras pour m’ancrer à ton épaule sans que rien ne m’échappe de ton entièreté éternelle le regard gorgé de liberté et d’autant de présages n’a jamais menti dans le présent de la beauté les jours en allés ne sont jamais morts puisque me voilà de nouveau dans l’étonnement du feu les pissenlits d’aujourd’hui habitent les mémoires anciennes et me redonnent tes mains étonnées sous le bleu d’un ciel inachevé
Carolle Turgeon
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LA BEAUTÉ La beauté Est le verbe rêver Être facteur Livrer des lettres d’amour L’enfance La beauté est Le verbe aimer Un regard Des larmes fondues Dans un sourire Une étreinte Frémir La beauté est bleue Le ciel Le fleuve Les glaces Le geai Tes yeux Mon paysage La beauté Est un glas Un appel de l’âme Mon tambour
Danielle Lapointe 4
nous sommes des êtres assoiffés de cœur en attente de réponses on tente d’oublier pour avoir moins mal la fatigue s’empile muette nous voici enveloppés d’hiver têtes penchées visages éteints tenant la distance à bout de bras des oiseaux sans ailes entre les murs étroits de nos maisons ce matin la lumière est de retour adossée à elle dans sa présence chaude je me prends à rêver de couleurs au jardin de tendres bourgeons sur la table un bouquet de tulipes rouges et jaunes a déposé le printemps il est des jours où la vie elle-même est la seule consolation Danielle Noreau 5
au bout du monde à l’autre bout du monde juste au bord des sapins j’irai cueillir des pissenlits tout près de ta table de chevet là où la terre sent l’été et les cailloux à l’autre bout du monde aux confins de la chambre je recueillerai tous nos souvenirs autour des photos des petits à l’autre bout du monde j’essaierai de ne rien échapper quand mes mains auront vieilli mon cœur navigateur gardera le cap aucune tempête ne soufflera ta lampe les phares sont fidèles le coucher du soleil est leur matin à l’autre bout du monde là-bas entre tes mains
Denis Béland
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En traçant une maison Dans la buée de mon souffle J’expose le bonheur Coquille de mon enfance J’ai appris à dessiner Et à écrire J’ai aussi aperçu Les mots qui pleurent Quand le soleil sèche la vitre Mais depuis que l’encre A taché mes doigts Mes cahiers retiennent De longues mélancolies Dont je ne sais Si elles sont d’hier ou d’à-venir
Françoise Cordeau
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Avec quelques souvenirs J’ai tissé la trame D’une journée douce Maintenant, je me tiens droit Sur le fil d’une parole De plus en plus clairsemée Mais dans cette écriture tremblotante Au creux de mes mains jointes Une lumière veille Elle distille quelques pensées Qui partent en voyage Sur un fleuve sans fin Toucheront-elles la mer? Deviendront-elles isles dans le grand ciel
José Lamarre
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Continuer fragile et dans l'espérance à la fois inquiète et confiante on me confirme que le temps sera ce qui chante dans les veines de la santé à force de désir les demains comme un héritage sur la trace des origines fleuriront dans l'océan de l'âge d'aussi loin que la naissance le chemin s'écrit jour après jour et le corps devient le manuscrit des musiques des plaintes des rires toujours en mouvement sur le fleuve de la vie je sais qu'au loin il y a le quai je sais surtout le goût du voyage long plein de beauté où l'amour veille un désir m'habite continuer … longtemps continuer ... Lise Julien
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indifférent le matin traîne au delà des arbres debout sur une pastille rouge à deux mètres de la vie de la mort j’écoute la neige devenir printemps tu dis révolte je dis inattendu j’écoute des mots devenir paroles
inconnu
quelque part une lueur un feu devient rencontre les mots un poème
Madeleine Pouliot
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pendant que du vent s’échappe le sable j’avance sans trop savoir comment malgré mes yeux où s’entassent d’étranges paysages mes mains touchent les mots les tempêtes le ventre d’une femme tout est devenu périssable l’or sur les fonds marins le fracas répétitif des vagues l’éboulement des pas dans le vide de l’inexistence
Marc-André Villeneuve
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Dignité J’écoute le temps devenir soi Se dénuder de l’espace et des apparats J’écoute le temps prendre sa vraie place Déshabiller les vieilles douleurs Estomper les tracas Balayer la souffrance J’écoute le temps qui quitte Et la vague qui emporte vos visages Dans un flou marin Qui éteint le soleil J’écoute le temps Je m’entends partir Je vous vois déjà derrière vos ombres Les nuages planent sous mes paupières Je retourne en moi-même Je ferme les yeux en douceur
Marcil Cossette
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Là nous allions Là nous allions Dans nos cheveux l’odeur du foin coupé Dans nos veines la fougue de la jeunesse Nous allions confiantes Les yeux brûlés de soleil La peau douce et chaude Sous nos chandails de laine Le cœur en attente Il aura fallu quelques larmes Pour laisser loin derrière nos poupées Avec nos illusions perdues Il aura fallu cette autre saison Le bourgeonnement des espoirs Les effluves de tous les printemps promis Il aura fallu ces orages ces coups de vent Ces incertitudes à la croisée des chemins Pour que la neige déjà tombe sur nos cheveux
Suzanne Dionne
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il est des soirs où ton départ n’est ni une absence ni une distance des heures où ton regard s’illumine encore des mêmes reflets verts tes arbres tes oiseaux tes longues lettres chantent à ta place et même la « sonate à la lune » te ramène à ma fenêtre nous avions semé quelques poèmes sans savoir s’ils germeraient le terreau était si aride la nuit tombe nous nous retrouvons chacun de son côté des choses une étoile à la main ***** j’entreprendrai demain le long travail de vieillir j’y besognerai seule bien entendu ma dernière maison sera une cabane d’oiseaux son intérieur logeable accueillera des poèmes choisis des chansons impérissables des amitiés tenaces des mains tendues autant que les regards aimés Suzanne Moffet 14