LES CRITIQUES « Que ce soit du point de vue de la forme que de celui du contenu, le film du jeune réalisateur apparaît constamment tendu entre retenue et explosivité : choix intelligent et efficace pour mettre en relief le cœur émotionnel de l’histoire. C’est significatif car l’explosion qui donne le la à cette histoire apparaît de toute évidence comme métaphorique de l’explosion immatérielle qui viendra bouleverser la vie tranquille de Rosario. La rencontre entre ce dernier et un pan de son passé laissé derrière lui qui revient frapper à sa porte, représente pour lui le premier d’une série d’événements qui ressemble au début à un joyeux feu d’artifice pour fêter des retrouvailles inattendues, pour se transformer ensuite en sinistres et violentes déflagrations qui risquent de réduire en miettes la nouvelle vie que Rosario avait tant peiné à se construire... Cette œuvre de Cupellini, complexe et intrigante, possède l’intelligence du regard, comme c’est le cas par exemple dans le cinéma de Sorrentino ou de La ragazza del lago (analogies suggérées non seulement par la présence de l’acteur Toni Servillo mais également par celle du musicien Theo Teadro), sans pour autant tomber dans le plagia involontaire mais au contraire en affirmant une personnalité propre et originale. Un film qui mérite vraiment le succès. » Federico Gironi, 04/11/2010 « La réalisation de Claudio Cupellini est solide, précise, pratiquement impeccable, ce qui est bien difficile à trouver dans la cinématographie italienne contemporaine. Le réalisateur connaît à la perfection les règles du langage cinématographique et les applique avec rigueur et fluidité. Lorsqu’il faut pénétrer l’intimité des personnages, il fait appel au premier et au gros plan. Mais ce ne sont pas ces cadrages (à eux seuls) qui communiquent la force expressive du film, c’est aussi ce que capte l’objectif de la caméra. Visages, expressions, regards, sensations qui racontent comment les personnages vivent à l’intérieur de ce qui leur arrive. Parmi les acteurs, émerge (mais pouvait-il en être autrement) un excellent Toni Servillo, à la diction toujours mesurée même lorsqu’il doit exprimer la colère, l’angoisse ou la tension émotive. Le risque était grand, à l’occasion de cette réalisation, de reproposer les habituels stéréotypes sur la mafia et la camorra, mais Cupellini les a évités tous pour se concentrer sur les aspects les plus secrets de la psychologie des personnages et en transformant un épisode consacré à la férocité de la camorra en une sorte de tragédie grecque…. L’œuvre ne perd jamais de sa compacité, surtout grâce à une mise en scène capable de raccorder les situations et les sentiments des personnages de manière extrêmement fluide. » CultFrame, novembre 2010 mer 28 sept
jeu 29 sept
ven 30 sept
CDPC Faverges 20h30
CDPC St Jorioz 20h30
La Roche-sur-Foron 19h
Cinébus Reigner
St-Julien-en-Genevois
Thorens
20h30 *
20h *
20h30 *
sam 1er oct
dim 2 oct
lun 3 oct
mar 4 oct
Bonlieu Annecy 14h *
La Roche-sur-Foron 20h
Cinétoiles Cluses 18h30
Cinétoiles Cluses 21h
Cinébus Montmélian 18h00
Cinébus Montmélian 20h30
CONTACT
* à l'issue de ces séances un échange aura lieu avec Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques de l'université de Paris (Panthéon-Sorbonne), enseignant-chercheur et spécialiste des mafias et de la criminalité
Office Départemental d’Action Culturelle Conservatoire d’Art et d’Histoire - 18 avenue de Trésum - 74000 Annecy Sophie Bravais chargée de mission cinéma sophie.bravais@cg74.fr 04 50 45 63 77
tournée Cinéma italien
en PAYS de savoie
du 28 septembre au 4 octOBRE
2011 le réseau Art et Essai 74 CDPC - Ecran mobile Cinébus Cinétoiles / Cluses Le Parc / La-Roche-sur-Foron Le Parnal / Thorens Rouge et Noir / St-Julien-en-Genevois
Cinébus Montmélian 20h30
plus d’infos sur
CULTURE74.fr
UNA VITA TRANQUILLA
Réalisateur : Claudio Cupellini / année : 2010 / durée : 105’ / Scénario : Filippo Gravino, Guido Iuculano, Claudio Cupellini / Photo : Gergely Poharnok / Montage : Giuseppe Trepiccione / Musique : Michael Busch / Décors : Erwin Prib / Costumes : Mariano Tufano / Interprétation : Toni Servillo, Marco D’amore, Francesco di Leva, Juliane Koehler, Leonardo Sprengler, Alice Dwyer, Maurizio Donadoni, Giovanni Ludeno / Production : Acaba Produzioni, EOS Entertainment, Hofmann & Voges, Rai Cinema
Grand prix d’interprétation masculine 2010 international Rome film festival, sélection officiel du festival Premier plan d’Angers 2011 Synopsis Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, s’est installé depuis douze ans en Allemagne où il mène une vie paisible entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta... LE RÉALISATEUR Diplômé du Centre Expérimental de Cinématographie, Claudio Cupellini fait ses débuts en tournant des courts métrages, Chi si ferma più (2004), La talpa (2005) et se fait vraiment connaître en signant l’un des quatre épisodes de 4-4-2, Il gioco più bello del mondo : La femme de l’entraîneur. En 2007, il revient à la comédie mais avec une petite touche romantique : dans Lezioni di cioccolato il dirige Luca Argento et Violante Placido, pâtissiers amoureux. Le sujet est candidat au Nastro d’Argento et le film au David Jeune. En 2010, il réalise le film noir Una vita tranquilla qui gagne le prix d’interprétation masculine (à Toni Servillo) au Festival de cinéma de Rome et se retrouve nominé quatre fois aux David. 2006 : Quattro episodi sul calcio 2007 : Lezioni di cioccolato 2010 : Una vita tranquilla
NOTE D’INTENTION « Una vita tranquilla décrit les sentiments ambigus qui divisent et unissent un fils à son père. Un père qui l’a abandonné pour sauver sa vie : amour et haine d’un côté, peur et culpabilité de l’autre. Rosario est un fugitif auteur de multiples homicides et en même temps un brave père de famille, un patron et un mari. Diego, de son côté, est un garçon à la fois féroce et naïf, en constante recherche de sa place dans le monde, tiraillé entre son désir de rivaliser avec un père qu’il n’a jamais vraiment connu et son instinct de négation et de destruction de tout lien.
Una vita tranquilla n’a finalement pas grand chose à voir avec la camorra et les faits divers. Le film met en scène un thème existentiel typique du récit moderne : la duplicité de l’être humain. L’histoire se déroule dans un contexte d’une quotidienneté désarmante et absolue. C’est un contexte que je connais bien et qui fait partie intégrante de mon imaginaire depuis que je suis enfant. Je viens d’une région assez connue pour ses thermes, une petite ville propre et ordonnée, silencieuse et pacifique. En racontant la vie de Rosario, j’ai eu la sensation d’être à nouveau dans le lieu où j’ai grandi : la ville idéale pour celui qui veut rattraper ses erreurs et prendre un nouveau départ, se cacher et se libérer de ses peurs, se construire une vie tranquille et la vivre comme si le passé n’avait jamais existé. La sérénité endormie de ces petits villages est selon moi belle et émouvante. Elle l’est d’autant plus si nous tenons compte de sa fragilité radicale. Tout ce que nous voyons - le restaurant, les châtaigniers, la piscine communale et les routes vierges de trafic - est amené à disparaître, bouleversé par un passé qui n’a jamais été vraiment évacué. Pouvoir tourner en Allemagne a été un pas important vers la construction d’histoires qui ne soient pas seulement italiennes, de Campanie ou de Vénétie, mais aussi des histoires européennes. Et ceci également à travers les diverses langues parlées dans le film : de l’accent vénitien de l’aide cuisinier, à l’allemand légèrement maladroit de Rosario, de l’italien indécis de Renate au dialecte serré d’Eduardo et Diego, qui constituent une importante ressource expressive et représentent le thème porteur du film : dans sa nouvelle langue, Rosario a cru pouvoir cacher son propre passé. De là est venu son désir de bien parler, sans accent, comme s’il avait toujours vécu en Allemagne. Mais le passé, comme l’accent maternel, est impossible à effacer. » Claudio Cupellini