La réforme du renseignement italien : vers plus de transparence et de contrôle ? Fabrice Rizzoli
L
e gouvernement de centre-gauche dirigé par Romano Prodi a mené à bien, en 2007, une réforme des services de renseignement italiens et du comité parlementaire chargé de contrôler leurs activités. Cette réforme était envisagée depuis plusieurs années en raison de la nécessité de faire évoluer le renseignement italien suite aux bouleversements engendrés par la fin de la Guerre froide et par l’émergence des nouvelles menaces. En particulier, de nombreuses mesures ont été prises pour tenter d’éviter les abus du passé : la transparence, le contrôle parlementaire et la coopération avec les autres institutions ont été renforcées, ce qui en fait une réforme politique majeure. Afin de mieux mesurer la portée de cette réorganisation, il est indispensable de rappeler ce que fut la première réforme, conduite en 1977.
La réforme de 1977 Origines géopolitiques Dès 1946, l’Italie, en raison de sa proximité avec les Balkans, était à l’avantposte dans la stratégie du Containment de l'OTAN. Par ailleurs, sa position en Méditerranée, en faisait une tête de pont vers l’Afrique, continent disputé par les deux superpuissances à partir de la décolonisation. En raison de ces enjeux géostratégiques, l’administration américaine mit tout en œuvre pour éviter que l’Italie ne devienne un pays communiste.
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