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Roxanne vip models
art.design
noĂŤl bourrat
mode
report pushup
musique
nos 1 an trafalgar
startup
magazine
lieux atypiques
interview massilia
sound system
fucking story
sacha
W E I V R E T N I
erections creatives
octobre 2015
du mois
TOUT CE QUI EST ICI AU J OU R D ’ H UI PEUT ÊTRE PARTOUT DEMAIN
RÉDACTEUR EN CHEF : ARTHUR ROSSET DIRECTEUR ARTISTIQUE : THIBAULT DE SALINS DIRECTEUR DE DÉVELOPEMMENT : GAUTHIER SOL D I R E C T E U R T E C H N I Q U E : S Y LVA I N G E N G O CHEFS DE PROJET : BASTIEN PROTIÈRE & THIBAULT DE SALINS
SOMMAIRE
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E DI T O V I B ( R ) E
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I N T ERV I E W DU M OI S
LA FILLE EN COUV’ ROXANNE
@ V I P M O D E L S / N O Ë L B O U R R AT
CHINESE MAN
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ART/DESIGN
ENCRE MÉCANIQUE FIONNA FERNANDES
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MODE
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MUSIQUE
26
BRICKTOWN S I LV E R S A N D S
H Y AT U S K A I YOT E JUXEBOX
LOOKBOOK ROXANNE
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REPORT PUSHUP TRAFALGAR MAG
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INTERVIEW MASSILIA SOUND SYSTEM
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46 50 52
S TA RT U P
THE EYE’S HUNTERS LET’S DRESS
L I E U X AT Y PI Q U E S
L A R O S E TATO U É E
FUCKING STORY
SACHA
CONTRIBUTEURS 03
OEUVRE DE L’ARTISTE SLIP Une photo de Martha Cooper, photographe du hiphop, retravaillée par un de ses programmes pour la revoir sous une forme de fils de fers 3D.
EDITO
VI B(R)E PAR ARTHUR ROSSET
Et si on parlait de beat un peu ? Tu vas surement me dire qu’avec des «si» on refait le monde. Je pourrais te répondre, « avec des beats aussi » (en anglais, tout de même). Tu veux la preuve ? Vis une semaine sans musique. Tu te sentiras aussi épanoui qu’un putois dans un centre commercial. Et encore, dans le centre co’, tu possèdes un semblant de fond sonore. La musique, c’est ce concept multifonction aussi vital que ta clope ou ton iPhone. Le plus génial dans cette histoire, c’est qu’il y en a plein ; des histoires possibles. Tout le monde en écoute, mais personne ne le fait pour les mêmes raisons au même moment. Imagine un peu, un truc qui peut te détendre au point de t’endormir, qui peut te chauffer au point de te faire vomir, tout en pouvant te toucher au point de te faire chialer. Oui, tout à fait, ça serait dingue. Mais, c’est dingue. On écoute du son parce que ça fait du bien, tout simplement. Et parce que l’être humain est un mammifère aussi plein d’émotions qu’un Big Mac bourré de calories, on écoute des sons différents, en fonction de ce que l’on veut recevoir et du contexte. Les mélodies ne sont pas un hobby de la part des artistes, c’est un don. Le deal est plutôt rentable, on te permet de décupler tes émotions en l’échange d’une simple écoute. Pas étonnant que ça plaise autant ce truc. Donc oui, le beat rythme, tape et marque nos vies. Il accentue nos ressentis. La preuve, si on la joue franchouillard, il nous suffit de rajouter un accent pour faire apparaître : béat, un mot exprimant une expression exagérée. Dans les dessins animés, ce sont les super-héros qui décuplent leurs facultés. Dans la vraie vie, ce sont les gens qui décuplent leurs ressentis. Dans les dessins animés, ce sont les super-héros qui changent le monde. Dans la vraie vie, ce sont les gens. Alors, écoute, et dis merci à Dame Musique. C’est le même concept que dire bonjour. Tu connais les conséquences maintenant.
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CRÉDIT PHOTO : PRESS CHINESEMAN
ITW
DU MOIS CHINESE MAN PAR LA SALOPETTE
INTERVIEW
On y rentre comment dans ce label ? C V + l e t t r e d e m ot i vat i o n av ec e n t r e t i e n au b ou t c ’ e s t ç a ?
PAR L A SALOPET TE
Tu les as surement connu en 2009. Comme beaucoup, forcément. C’est à ce moment que la petite bombe hyper groovy, I've Got That Tune, fît son apparition. Aussi libres que passionnés, les membres de Chinese Man (Zé Mateo, High Ku et Sly) nous viennent tout droit de Marseille. La Salopette a rencontré ces artistes, ces amoureux de la culture asiatique, ces squatteurs de festivals qui font tant plaisir à voir et qu’à écouter. Vot r e u n i v e r s m u s i c a l e s t riche, cela permet d’en faire p lu s i e u r s i n t e r p r é tat i o n s (c’est d’ailleurs là où le charme opère). C o m m e n t q ua l i f i e z - vo u s vot r e s o n ?
Il n’y a pas vraiment de sélection, nous avons notre manière bien à nous de fonctionner. On fait énormément attention à l’humain, à qui est cette personne et comment elle bosse. Par exemple, nous avons rencontré Scratch Bandits Crew (membres du Chinese man) dans un festival. Les mecs étaient sympas, nous partagions des valeurs et leur son était bon. Les critères les plus importants étaient réunis, on a pas forcé les choses et ça c’est fait « naturellement ». Aujourd’hui, on bosse encore ensemble. Vou s av e z u n r a p p o rt pa rt i cu l i er av ec l e s f e s t i va ls , ç a r e p r é s e n t e qu oi p ou r vou s ?
Déjà, il ne faut pas oublier que la scène représente une source de revenus importante pour n’importe quel musicien aujourd’hui. Les festis nous permettent de pouvoir faire vivre nos projets musicaux. Et puis, ce genre de scène est très spécifique, ça nous permet d’aller à la rencontre de nouvelles personnes. C’est l‘occasion pour nous de toucher un nouveau public et de fidéliser le notre en même temps. La scène en festival a cette capacité de créer une vraie effervescence, ce qui nous booste en tant qu’artiste. Pou r qu oi avoi r a p p e l é l e l ab e l d e l a m ê m e m a n i è r e q u e vot r e g r o u p e ?
Nous sommes les moins bien placés pour répondre à cette question ! Disons que c’est un mélange de plusieurs influences avec une prédominance pour le hip-hop. On travaille beaucoup à base de samples. On aime regrouper des éléments différents, créer notre propre musique.
Nous n’avons pas vraiment eu le choix, c'est notre maitre à tous. Chinese Man lui-même qui nous a demandé d'utiliser son nom pour notre groupe ET notre label… (Exigeant le mec, mais il peut se permettre).
D’ou vient cet « amour » pour le hip-hop ?
on aime bien inventer des univers, des personnages q u i c o l l e n t à n ot r e m u s i q u e
C'est vrai qu'on aime bien le hip-hop mais aussi plein d'autres styles ! On pourrait citer Nina Simone, Lee Perry, Caetano Veloso, Le peuple de l’herbe ou DJ Krush (parmi bien d'autres), tous ces gens nous inspirent. Voir différents points de vues, différentes façons de faire de la musique sont des choses auxquelles nous accordons une forte importance. Ça permet d’aller plus loin, on développe plus de références, de sources d’inspiration, ce qui contribue à développer notre travail. Vou s av e z au s s i u n l ab e l indépendant, Chinese Man, c o m m e n t vou s l ’ av e z c o n s t ru i t ?
Nous tenions à avoir cet aspect de collectif avant toute chose. Le but était de pouvoir se diversifier et créer notre propre mouvement. Comme pour nos musiques, on aime la compilation d’éléments, l’idée du label était donc naturelle.
On trouvait ça plus marrant d'inventer des histoires que d'écrire nos véritables bios qui auraient été un peu chiantes ! Comme beaucoup de musiciens, on est influencé par le cinéma, la bande dessinée et la littérature. On aime bien inventer des univers, des personnages qui collent à notre musique. La création graphique et vidéo, assurée par Fred, Annabelle et Julien Loïs fait partie intégrante de Chinese Man records depuis le début de l'aventure. C'est en grande partie à eux que l'on doit notre univers visuel. O n pa r l e sou v e n t de vos i n f lu e n ce s musicales, mais vous aimez qu oi à pa rt l a m u s i qu e ?
Le cinéma, la cuisine, la couture et la maçonnerie.
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INTERVIEW
« N OU S N ’ AVO N S PAS VR A I M E N T L E C H OI X , C ’ E S T N OT R E M A I T R E À T O U S » Si vous deviez associer un film à Chinese man, ça serait lequel ?
Mon voisin Totoro. Elle a fait plaisir cette « G r o ov e S e s s io n » av ec tou t l e label l’année dernière ?
La famille s'agrandit ! C'est vrai qu'on s'est bien fait plaisir sur ce projet avec la participation de Deluxe, Taiwan MC, LeYan et Tomapam. On espère pouvoir compter encore plus de monde dans nos rangs pour la prochaine ! Vous qui ne vous arrêtez jamais, vou s av e z b i e n u n p r o j e t e n t ê t e ?
Oui nous travaillons sur un album de 6 titres, quelque chose de très peu commercial mais très lourd niveau son. Vous pouvez vous permettre ce g e n r e d e c h o s e s g r â c e à v ot r e i n d é p e n d a n c e , c’est rare et c’est surement pour ç a qu e vou s av e z u n u n i v er s s i pa rt i cu l i er !
Oui, nous tenons à notre liberté artistique mais également niveau business. C’est bien de pouvoir faire les choses comme nous le voulons et de pouvoir contrôler tout ça ! On peut se permettre un petit rêve dans ce monde de brute ? Chinese Man d a n s 1 0 a n s , ç a s er a i t qu oi ?
On sera vieux mais on espère pouvoir continuer à faire de la musique, des concerts, compter de nouveaux artistes dans le label tout en restant indépendant. Ça, ça serait parfait ! Qu’est ce que vous diriez aux jeunes artistes d’aujourd’hui ? (Faites gaffe à ce que vous dites, ils sont nombreux…)
De surtout ne pas se prendre la tête et faire les choses parce qu’elles vous font plaisir, pas parce qu’elles vous rapportent.
Pour suivre Chinese Man Site web : www.chinesemanrecords.com Facebook : facebook.com/chineseman
Crédit photo : 2012_Boby
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SHOOTING AVANT L’ÉVÉNEMENT. CRÉDIT PHOTO : NOËL BOURRAT
ART DESIGN ENCRE MÉCANIQUE CLÉMENCE FAURE
FIONNA FERNANDES BÉNÉDICT YEPAO
ART/DESIGN
ENCRE mécanique PAR CLÉMENCE FAURE
Vous avez peut-être déjà croisé ses illustrations originales et décalées sur le web en cherchant une inspiration pour un tatouage. Son nom c’est Alex Iumsa alias Encre Mécanique, et nous sommes allés à sa rencontre. Tatoueur, mais aussi et surtout artiste, il a gentiment accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Attention coup de cœur assuré !
J’avais donc besoin d'un nom compréhensible, facile à rechercher sur le net. Par la suite je me suis posé quelques questions sur ce que j'étais et ce que j'aimais. C'est une sorte de mélange entre hommage au personnage d'Alex du film Orange mécanique de Kubrick, une sensation qu'évoque mon graphisme qui est tout sauf sensible, ma façon parfois de bosser, j'aime produire, je jalouse le rythme des machines, et puis pour ne rien cacher c'était aussi un nom disponible, c'est assez rare au final.
ALEX IUMSA ALIAS ENCRE MÉCANIQUE
UN HOMMAGE À ORANGE MÉCANIQUE
Comment t’es venu l’envie de tatouer, est-ce que tu as toujours voulu faire ça ? J'ai tout d'abord tenté d'essayer d'apprendre à dessiner, ce fut long, parfois chiant surtout dur et au final, j'apprends encore aujourd'hui mais avec beaucoup plus de facilitées. Une fois mon diplôme en poche, je me suis tourné vers le tatouage assez naturellement, des copains m'y ont aussi poussé, pour de bonnes ou mauvaises raisons, je ne sais plus vraiment. Mais une chose est certaine, petit, je ne rêvais pas de devenir tatoueur. C'est peut-être le rêve de certains gamins actuellement, mais " à mon époque" il n'y avait que deux cursus scolaires envisageables, astronaute ou archéologue…
Tu es artiste-tatoueur, créer tes propres visuels, qu’est-ce qui t’inspire ? Étrangement, je ne me sens ni artiste, ni tatoueur. J'ai payé pour apprendre à dessiner, à raconter, à parler avec des couleurs et des lignes, il n'y a rien d'extraordinaire dans ce que je propose, c'est du déjà vu mille fois. J'ai plutôt l'impression de réécrire l'histoire, mais cela ne me déplaît pas, bien au contraire. Et puis tatoueur, je n'aurais pas du tout cette prétention, je tatoue, certes, mais c'est facile de tatouer ses propres dessins, demandez moi de te tatouer le dessin d'un autre, vous verrez vite mes faiblesses. J'ai beaucoup de respect pour les personnes qui savent tout faire et qui le font bien, pour la plupart, ils n'auront jamais la même exposition que moi, c'est parfois difficile à accepter, mais je n'y suis pour rien, c'est comme ça.
D’où vient ce pseudo, « encre mécanique » ? Au départ, et je crois l'être toujours, j'étais "alex iumsa", pseudo imprononçable, donc niveau communication et bouche à oreille, c'était proche du degré zéro.
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ART/DESIGN
« C A M E P ER M E T PA R F OI S DE DÉ N O N CER DE S C H OS E S OU DE FAIRE RIRE LES GENS» Tu utilises une technique spéciale qui s’apparente à du pointillisme. Explique-nous ! La technique n'a pas grand-chose de spéciale, le tatouage cela reste des points quoi qu'il arrive. Disons que les miens sont assez gros pour être visibles, on appelle cela du dot ou dotworks en général. J’ai commencé par cette technique car elle se rapprochait à l'époque de mon dessin sur papier et aussi parce qu’elle me semblait simple à réaliser, aujourd'hui ma palette est un peu plus large heureusement. Des tattoos à base de punchlines, d’où te vient ce style si particulier ? Je pense que c'est en moi, j'aime rire, même si c'est rarement des blagues très intelligentes, tant pis ça me permet parfois de dénoncer des choses ou de faire rire des gens quitte à moi-même passer pour de la merde. Au final, grâce à cela, je rencontre des gens fabuleux, ce qui n'est pas toujours le cas lorsque les commandes sont bourrées de sens, symbolique ou d'esthétisme. Les gens à qui j'ai tatoué des merguez ou des bites sur le corps acceptent en général les personnes qui se font tatouer des choses dites jolies, l'inverse n'est pas toujours le cas, alors avec le temps qui passe, j'ai plutôt envie de tatouer ce genre de personnes.
Tu as déjà acquis une petite renommée dans le monde du tatouage, certains viennent de loin pour passer sous ton aiguille. Selon toi, à quoi cela est-il dû ? Un peu de chance, beaucoup de boulot quand même, et surtout des rencontres, Cyrielle qui dessine pour le site Madmoizelle.com, Tarmasz, ma maman du tatouage ont très vite parlé de moi. Pour le reste, c'est une accumulation de toutes les rencontres que j'ai pu faire qui m'ont aidé par ci par là, chaque like sur ma page, chaque commentaire m'aide à pouvoir travailler comme je le souhaite. Alors j'aimerais encore une fois remercier l'ensemble des gens qui me suivent, on rigole souvent ensemble, ils arrivent même à me remotiver quand je n'ai plus la force de les faire rire. Merci à tous. Pour le reste : http://encremecanique.tumblr.com/
crédit photo: alex iumsa
Qu'est- ce qui te plait le plus dans ton métier ? Les rencontres, sur 100 bonnes, il y en a 2 "mauvaises" donc c'est vraiment agréable, chaque journée est différente. L'impression de ne rien contrôler, mais de tout faire pour faire de mon mieux. Si c'était déjà gagné, je n'aurais peut-être plus envie de m'y mettre, ou alors je changerai ma façon de tatouer. C'est tout comme le dessin, si j'étais certain d'arriver à retranscrire ce qui me trotte dans le cerveau, je n'aurais plus vraiment de surprises, plus vraiment d'intérêt à poser tout cela sur du papier. Et bien évidemment, savoir que des gens aiment assez ton travail pour se le faire tatouer, c'est toujours assez dingue, parfois, on se sent quasiment plus pisser.
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ART/DESIGN
fionna fernandeS PAR BÉNÉDICT YEPAO
Aujourd'hui, nous allons poser nos bagages en Australie, terre de légendes à l'autre bout du monde, qu'on associe immédiatement aux kangourous, koalas et autres diables de Tasmanie (merci les Looney Tunes). L'Australie, c'est aussi sa jeune création dont nous sommes friands au sein de la Salopette ! Ma découverte s'appelle Fionna Fernandes, une jeune illustratrice basée à Sydney, elle m'a accordé un entretien où nous avons évoqué sa passion de l'illustration, ses créations et ses futurs projets.
tous mes choix se sont orientés dessus. Depuis toujours, je suis motivée à dessiner et développer mon style visuel. Pourquoi avez-vous choisi l'illustration pour vos créations? J'ai choisi de poursuivre l'illustration vu que j'ai toujours voulu publier mon travail dans les livres et les magazines. J'aime l'idée de travailler pour de nombreux clients et des marques différentes, d'apprendre constamment des nouvelles choses et accomplir de nouvelles tâches. Être son propre patron et décider de ses heures de travail m’a aussi attiré.
«DES MODÈLES SURRÉALISTES ET PSYCHÉDLIQUES»
Comment définissez-vous vos dessins ou plutôt votre univers? Je tiens à définir mes dessins ou mon univers comme un arc en ciel, puisque mon travail est coloré, lumineux et amusant! Mes illustrations sont très “cartoonesques” et ludiques c'est ce que j'aime !
Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ? Salut, je m'appelle Fionna Fernandes. Je suis une jeune illustratrice en herbe, originaire de Sydney, en Australie. Mes illustrations sont colorées, lumineuses, et pleines de motifs amusants. J'aime les chats, les licornes, la crème glacée et les années 90 !
«CARTOONESQUES» Quelles sont les techniques que vous utilisez pour vos créations? Pour créer mon travail, je commence à créer un croquis. Une fois que je suis satisfaite avec l'esquisse, j'encre le dessin en utilisant un stylo artline et une visionneuse pour le tracer. Pour le fond de mes illustrations (dont je me pose souvent la question ), je me sers d'un pinceau et de la peinture pour créer des modèles. Puis je scanne les modèles de dessin et les fonds à l'ordinateur. J'utilise Photoshop (le meilleur programme !), je combine les motifs avec les traits et le fond, ensuite la couleur.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques phrases ? J'aime dessiner et créer depuis que je suis jeune. J'ai toujours griffonné en classe et je faisais des minuscules sculptures d'animaux avec de la pâte à modeler. J'étais très passionnée par les arts visuels en haute école et je voulais faire une carrière artistique. À l'université, j'ai décidé d'étudier la communication visuelle. Grâce à mon parcours, j'ai appris l’illustration,
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ART/DESIGN
« p o u r l ’ i n s p i r at i o n , j ’ u t i l i s e i n s ta g r a m q u ot i d i e n n e m e n t » Quelles sont vos sources d'inspiration? Ma principale source d'inspiration doit être mon enfance. Etant une enfant des années 90, j'ai regardé des dessins animés comme "CatDog" & "Razmoket", et bien sûr, des films Disney (Le Roi Lion est mon préféré). Les dessins sont inspirés de ce que dessine depuis que je suis jeune jusqu'à ce jour. Telle une jeune fille, je suis fan des jouets "My Little Pony". Les dessins ludiques m'inspirent à utiliser plusieurs couleurs éclatantes. Ayant un frère plus âgé, j'ai grandi avec les jeux vidéos. Tel un enfant, je suis fascinée par les mondes stylisés et surréalistes affichés dans les jeux, notamment Super Mario et Zelda. Aujourd'hui, pour l'inspiration, j'utilise Instagram quotidiennement pour suivre le travail des illustrateurs, des marques et des modèles que je veux, y compris Hattie Stewart, Lazy Oaf et Arvida Bystrom. J'utilise aussi Pinterest pour recueillir des photographies de mode et des motifs. Des artistes comiques tels que Charles Burns et Philippe Caza m' inspirent aussi, c'est pourquoi je suis captivée par leur dessin au trait et l'utilisation de couleurs vives. Dans votre série "Fashion Illustration", il y a un côté «girl power», presque féministe. Je tiens à illustrer les femmes aussi bien confiantes qu'audacieuses. J'essaye d'illustrer les filles de toutes origines (asiatique, caucasienne, africaine). Je vois la beauté dans toutes les femmes ! Dans le même temps, j'ai pu voir que vous faisiez des sculptures en papier, peut- on en savoir un peu plus sur ces réalisations ? J'ai créé des sculptures d'oiseaux en papier pour des missions universitaires pour lesquelles on devait expérimenter l'illustration en 3D. Mon tuteur et mes collègues ont adoré la série. J'ai soumis les conceptions à la Biennale de conception australienne 2014, où j'ai été sélectionnée comme finaliste dans la catégorie "Illustration de l'étudiant". Il était gratifiant de recevoir une telle reconnaissance pour mon travail de création à l'échelle nationale. Quels sont vos plans pour l'avenir? Dans l'avenir, j'espère poursuivre l'illustration comme une carrière à temps plein. Je tiens à mettre en place une boutique en ligne où je pourrai vendre des tirages et les produits de mon travail, et peut-être même publier des livres! Être représentée par un agent serait merveilleux aussi.
Pour suivre l'illustratrice Fionna Fernandes Site web : www.fionnafernandes.com Instagram : @fionna.fernandes
crédit illustration : fionna fernandes
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LA SALOPETTE S’INSTALLE AU BATOFAR CRÉDIT PHOTO : HDT PHOTOGRAPHY
MODE BRICKTOWN JULIA GUÉRIN
SILVERSANDS
DELPHINE TISSEYRE
MODE
BRICK TOWN PAR JULIA GUÉRIN
Que celui ou celle qui n’a jamais été nostalgique en repensant à sa Super NES me jette la première pierre. Si vous avez moins de 20 ans, vous comprendrez mieux ce sentiment dans 10 ou 15 ans lorsque Minecraft aura disparu – Où le Nyan Cat, ça marche aussi.
Mais pourquoi une telle passion pour le pixel ? " Le Pixel Art est la première forme d’art sur ordinateur. Ce que j’aime dans le Pixel Art c’est son côté élémentaire, épuré, regorgeant de simplicité. Le pixel lui, est présent partout, tout le temps. Il est à la base des images que nous renvoient tous nos écrans. Notre but est d'utiliser l’art digital contre la digitalisation du monde. "
Un homme, Samuel David, 26 ans, a voulu faire perdurer ces instants de bonheur en rendant hommage au pixel. Il est parti d’un constat simple : la réalité virtuelle prend progressivement le pas sur notre autre vie, la vraie, celle qui ne doit pas être oubliée. Il a alors créé Bricktown afin de pro-poser un juste retour aux sources en nous recentrant sur les relations humaines sans pour autant négliger le côté virtuel de nos existences.
« L ’ A R T DI G I T A L C O N T R E L A DI G I T A L I S A T I O N » Et la conception alors ? Là aussi, la marque fait fort. Particulièrement soucieuse de la qualité des articles qu’elle propose, elle met un point d’honneur à n’utiliser que du coton bio et à réaliser chaque impression à la main selon un processus artisanal précis dans l’atelier parisien de Bricktown. Quant aux designs, ils sont savamment conçus par le fondateur en personne.
PI X E L L I S AT IO N D E LA MODE Justement, Bricktown c’est quoi ? Bricktown est une enseigne fondée par des jeunes, pour des jeunes (et des moins jeunes) qui propose plusieurs types d’articles mode (crop top, sweat shirt, totebag…) aux motifs pixélisés pour tous ceux " qui ont grandi avec les vieilles consoles de jeux vidéo 8 bit. Mais c'est aussi pour toutes les personnes qui cherchent à démarquer leur look. Avec un vêtement Bricktown, vous êtes visible de loin. D’ailleurs, les logos sont plus facilement reconnaissables quand on prend un peu de recul. "
Si vous avez envie de mettre du pixel dans vos vies, retrouvez Bricktown : -
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Sur son site : www.bricktownworld.com Sur Facebook : facebook.com/Bricktownworld Sur Twitter : twitter.com/bricktownworld Sur Instagram : instagram.com/bricktownworld/ Chez le concept-store Colette
MODE
« AV EC U N V Ê T E M E N T B RI C K TO W N , VOU S Ê T E S V I S I B L E DE L OI N »
crédit photo: bricktown
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MODE
S I LV E R SANDS PAR DELPHINE TISSEYRE
Mais qui est à l’origine de cette superbe marque ? Gintare, une lituanienne de 35 ans vivant à Vilnus en Lituanie se confie à la Salopette et nous raconte l’histoire de sa marque, sa passion qu’est siLversands.
SiLversands est inspirée par l’amour des îles, des paradis secrets où la nature reprend ses droits, et dont les habitants sont les caméléons et les papillons ! C’est le désir d’apporter dans le dressing de chacun la beauté et la fantaisie d’un esprit libre.
Je lui ai demandé comment ses origines influaient sur son travail, et voici sa réponse : « Vilnius est la capitale de la Lituanie, située au centre de l’Europe, qui est à la fois contemporaine, ancienne, riche en architecture, en monuments historiques. C’est ville qui possède une importante culture avec des festivals et de nombreux autres divertissements.
Une particularité pour siLversands ? Cette maison travaille l’innovation dans son design, les fonctionnalités de ses vêtements et son style de fabrication. Ce qui selon Gintare est une passion sans fin !
«INSPIRÉE DE L’AMOUR D E S Î L E S , D E S P A R A DI S SECRETS»
« O RI GI N E L I T UA NI E N N E » Vilnius est une capitale qui évolue très vite dans les pays baltes et espère devenir une capitale politique, de business et de culture pour ses voisins. Ce qui fait de cette ville l’endroit idéal pour créer une marque de vêtements. ». Elle a donc créé sa marque en 2012, cette idée lui a été inspirée par les plages de Silversands dans la Barbade. En 2010, les actionnaires de la marque sont venus visiter ces îles de la Barbade et n’ont pas voulu oublier la beauté de ce site. Ils ont donc décidé de créer une marque de vêtements afin d’y mettre toutes ces beautés et ces couleurs afin de ne jamais oublier cet endroit qu’ils ont quitté. L’univers d’une culture unique mélangée à la beauté de la nature. Le soleil, l’océan et la vie à la plage sont mêlés à un style urbain, fait de reggae et de gospel avec les couleurs de la vie véritable. La recherche d’un style de vie libre, sans contrainte à travers un vestiaire unique.
La suite pour siLversands ? Devenir une marque reconnue au sein de l’Union européenne ! Développer ses partenariats, et bien sur une nouvelle collection sur laquelle Gintare travaille déjà ! (La collection printemps-été 2016 est en cours de réalisation et celle d’automne-hiver de 2016-2017 est en préparation)
Pour suivre l’aventure : -
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Sur son site : www.silver-sands.eu/ Sur Facebook : facebook.com/siLversandswear
MODE
«C’EST LE DÉSIR D’APPORTER LA BEAUTÉ E T L A F A N TA I S I E D ’ U N E S P RI T L I B R E »
crédit photo: silversands
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LES JEUNES CRÉATEURS AU BATOFAR CRÉDIT PHOTO : HDT PHOTOGRAPHY
MUSIQUE HYATUS KAIYOTE ÉLODIE TOMI
JUXEBOX
THIBAUT RICADAT
MUSIQUE
h y at u s k a i yot e PAR ÉLODIE TOMI
Simon Mavin , Nai Palm, Perrin Moss, et Paul Bender l’ont compris et le vivent à un degré de profondeur que l’on ne ressent qu’en se laissant guider par la voix de Nai à travers les abîmes polyrithmiques du labyrinthe qu’est leur deuxième album “Choose your weapon”.
TOUT EST UNE QUESTION D ’ E M PAT H I E Sonorités électroniques, sorties tout droit de jeux-vidéo vintage, jazz, soul, funk des années 70, samba, vous liez une modernité indiscutable avec des sonorités futuristes et une influence considérable du passé. Est-ce que le temps fait partie de votre oeuvre? Nai : C’est un point très important de notre travail, l’experience que chacun d’entre nous a collecté, musicalement et personnellement, fait clairement partie de nous et doit être utilisée. Nous aimons aussi jouer avec les empreintes du temps, ainsi une chanson peut changer d’ambiance, d’un moment à l’autre, nous utilisons cette idée d’un point de vue rythmique aussi. Simon : La musique évolue constamment à travers le temps, les vrai héros sont ceux qui savent utiliser le passé et y rajouter quelque chose de nouveau. Erikah Badu, Amy Winehouse, Annette Peacock, Lauryn hill sont des artistes auxquelles tu es souvent comparée Nai, est ce que ces légendes sont des influences pour toi ? Nai : Oui, mais au final la musique m’inspire moins que les ex-
périences et les sensations que j’en tire. J’admire des artistes qui se réinventent eux-même constamment, comme Bjork. Ces gens ont une signature musicale mais recherchent toujours un moyen d’évoluer dans leur créativité. J’écoute beaucoup de musique du désert du Sahara, mais ce que j’écris ne sonne pas directement comme ça, c’est le sentiment qui en ressort qui m’influence. Simon : Les bons musiciens sont comme des arbres, ils grandissent constamment par leurs ramifications, ça ne s’arrête jamais. Tous les 4, vous formez une masse musicale inextricable, vous avez l’air d’être nés ensemble, en dehors de la musique, qu’est ce qui vous connecte? Simon : Le café ! (rires) Nai : Je dirais l’empathie, je pense qu’une grande partie de nos relations aux autres provient de notre capacité à développer de l’empathie pour l’autre, de comprendre d’où il vient. Je pense que nous avons de la chance. Même notre processus créatif vient de notre respect des perspectives de chacun, tout vient d’une écoute profonde de l’identité de chacun. En live aussi, Il s’agit moins de montrer quelque chose que d’écouter comment on se sent au fond de nous, et comprendre la connexion avec les autres musiciens, musicalement et émotionnellement, et puis il faut survivre en tant qu’amis aussi. Donc oui, définitivement le café (rires), note ça en lettres capitales! Perrin : Dans chaque groupe, spécialement quand tu es vraiment investi, il y a des sacrifices à faire, c’est du travail, c’est comme dans chaque relation, comme un couple, il faut écou
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MUSIQUE
« l a c h a n so n - n a k a m a r r a - vou s a e n voy é tou t d r oi t au x g r a m m y » ter l’autre. C’est un challenge l’harmonie parfaite. Perrin : Il faut un respect mutuel, il faut pousser au maximum la compréhension de l’histoire de chacun. La chanson “Nakamarra”, où vous parlez d’une certaine “Hannah” et qui est tiré de votre 1er album “Tawk Tomahawk” vous a envoyé tout droit aux Gammy avec une nomination pour la meilleure performance R’n’B, êtes vous touchés par ce genre de recompenses? Et qui est cette Hannah ? Nai : Hannah est une de mes plus vieilles amies. Le gouvernement en Australie n’apprécie pas la culture indigène, c’est une espèce de honte du passé et on n’en parle pas à l’école, donc quand Hannah m’a dit qu’elle voulait aller dans le désert et apprendre de ces gens et dans ces endroits, j’ai trouvé ça très courageux. C’est une inspiration pour moi, et on a découvert tous ces endroits et ces gens ensemble. Je suis heureuse que cette chanson nous ait amenés aux Grammy. Non seulement pour mon amie, mais aussi parce qu’elle parle de la culture indigène et que des gens l’écoutent. Qui plus est, pour moi, qui ait grandi avec autant de soul et de r’n’b, avoir une telle nomination est un honneur. Bender : Tu sais la musique n’est pas une compétition mais avoir la reconnaissance de musiciens, qui ont une vision positive de ce que l’on fait, c’est cool. Cette chanson est une introduction à notre musique, c’est une chanson soul “normale” et elle permet de s’engouffrer plus profondément dans notre monde.
«la musique n’est pas une compétition» Vous avez joué au Point Ephémère le mois dernier, que pensez vous du public français ? Simon : les Français sont géniaux, ils ont plus d’attitude que la plupart des gens que j’ai rencontré, ils sont confiants et passionnés. Après une discussion enflammée au sujet d’Edith Piaf, de Serge Gainsbourg et des auteurs qui les inspirent tels que Rumi, j’ai laissé repartir Hiatus Kaiyote vers de nouvelles aventures non sans peine, on tombe facilement amoureux des gens sincères.
Pour suivre Hyatus Kaiyote : Twitter : twitter.com/hiatuskaiyote Instagram : @hiatuskaiyote
crédit photo: Shehan Hanwellage
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MUSIQUE
JUXEBOX PAR THIBAUT RICADAT
Je te présente Juxebox, DJ du groupe Nakatomi Plaza, et qui a à son bagage des prods pour Darryl Zeuja du groupe 1995, ou encore Nekfeu (rien qu’ça). Guitariste d’origine, le Montpelliérain (d’origine également) nous propose des sonorités passant par tous les styles et nous plonge dans un univers très varié. Je suis sûr qu’après cette interview pour La Salopette, tu changeras d’avis sur les Dj. On parie ?
L E DJ M É L O M A N E Pour commencer, présente-toi, ainsi que ton parcours dans le monde de la musique aux lecteurs de La Salopette Bonjour, je suis Juxebox, beatmaker et ingénieur du son pour le label Jihelcee Records depuis 3 ans. Montpelliérain d’origine, en exil depuis 6 ans sur Paris ! J’ai commencé la musique par l’apprentissage de la guitare au collège, puis au lycée avec des potes nous avions formé un groupe de Punk Rock avec lequel nous faisions quelques concerts et premières parties intéressantes puis en 2006, nous avons tout arrêté. J’ai fait une école d’ingénierie sonore, j’ai commencé a mettre de plus en plus le nez dans les machines de productions et dans la MAO. J’ai trouvé mes premiers samples, mes premières boucles, c’était tout nouveau comme manière de penser la musique, puisque j’étais habitué à discuter le choix d’un accord ou d’une ligne de basse à plusieurs et maintenant je dirigeais le morceau entier tout seul! J’ai ensuite déménagé sur Paris afin de trouver un job dans un studio, commencé dans ma chambre à enregistrer des rappeurs, avant de rencontrer et enregistrer le premier EP de DARRYL ZEUJA du
groupe 1995. Il m’a parlé de son projet de label, de l’indépendance et maintenant je suis comme un gamin qui s’occupe d’excellents projets de Producteurs/Rappeurs/Chanteurs sur JIHELCEE !!! C’est trop chaud !! Qu’est-ce qui t’as poussé à devenir DJ ? La drogue et l’argent ! Hahaha, non plus sérieusement, j’ai toujours trouvé ça marrant le concept d’un métier qui consiste à faire bouger les gens en soirées, simplement (tout est relatif hein) par le fait de balancer un choix précis de sons que lui apprécie et juge bon pour vos jeux de jambes de jeunes fougueux du dancefloor ! Mais en vrai, c’est beaucoup plus compliqué que cela! Il faut être vigilant avec le public, ses réactions, est-ce que là on ne serait pas en train de perdre leur attention par ce choix de morceau et surtout est-ce que les enchaînements sont rythmés et sympas? Un jour, j’ai essayé, j’ai trouvé ça très marrant et puis mixer c’est vraiment plaisant, quand tu réussis ta transition à la perfection, c’est un peu comme si tu soulevais une petite coupe !
« U N M E LT I N G P O T D E R A P , D’ELECTRO ET DE ROCK» Comment décrirais-tu ton univers musical ? Je suis quelqu’un d’assez perméable aux atmosphères, qu’elles soient musicales, cinématographiques ou encore de la vie quotidienne ou dans les actualités. Elles me touchent et m’influencent beaucoup dans mon humeur et ma composition. Mon univers musical est le reflet de mes influences soit un melting pot de Rap, d’Electro et de Rock.
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MUSIQUE
« n a k ato m i , c ’ e s t u n p e u n ot r e terrain de jeu» En parallèle de ta carrière solo, tu fais également partie du groupe Nakatomi Plaza. Peux-tu nous en dire un peu plus ? Yes ! Alors Nakatomi Plaza, c’est un duo composé de DJ ISMAIL et moi même! J’ai rencontré Isma il y a 3 ans, à l’époque il était venu me trouver pour faire mixer un projet à lui avec un rappeur New-Yorkais, et déjà, nous avions les mêmes influences en termes de sons mais aussi de digging (recherche de samples). Ça faisait plaisir de discuter avec une encyclopédie sur pattes comme lui!! Du coup, on a commencé à faire des sons ensemble pour rigoler et un jour on s’est dit, mec, j’écoute de la House, toi aussi, t’as des idées, idem pour moi, donc faisons un duo puisque le rap on connait déjà chacun de notre coté. Et voilà un peu plus d’un an de boulot ont mené à notre EP qui sortira le 14 SEPTEMBRE sur le Bandcamp du Jihelcee. Et même si l’on est «nouveaux » dans ce style là, on est confiant et super fier de ce que l’on a produit! On y a mis énormément d’énergie et d’idées dans ce disque ! En fait Nakatomi, c’est un peu notre terrain de jeu et on s’éclate vraiment à fabriquer et jouer ces sons là !!! Tu travailles en relation avec des jeunes rappeurs de la scène française. Explique nous comment ça se passe au niveau de la création, de la prod, de l’enregistrement etc. Mes autres collaborations sont plus dues aux rencontres de routes et aux réseaux sociaux, par exemple pour mes deux instrus sur FEU de NEKFEU, c’est lui qui est venu me demander des prods lorsqu’il était en pleine conception de son disque. Pour la première, ce fut simple car nous l’avions déjà faite avec Freaky Bagel des Ugly and Durty, mais pour la seconde il avait des attentes spécifiques d’atmosphères, j’ai dû travailler pour lui rendre un beat qui collait au maximum avec ses attentes, et cela lui à plu ! Après, il avait lui même son ingénieur son donc l’élaboration des morceaux s’est faite sans moi.
«DEUX INSTRUS DE FEU DE NEKFEU» Un petit mot à faire passer aux lecteurs de La Salopette ? « Dinosaurs Will Die », c’est le nom d’une chanson de NOFX. Cette phrase me permet de garder le cap en tant que jeune artiste indépendant, puisqu’elle parle d’un futur où l’industrie de la musique et son fonctionnement préhistorique laisseront place à une nouvelle espèce et un nouveau système.
Pour suivre Juxebox : Soundcloud : soundcloud.com/juxeboxjihelcee Facebook : facebook.com/JuxeboxOfficiel Twitter : twitter.com/JuxeboxRdbs Instagram : @juxeboxjlc
crédit photo: Shehan Hanwellage
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PAUSE DÉTENTE PAR NOËL BOURRAT ROXANNE @VIPMODELS
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crédit photo : noël bourrat / vipmodels
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crédit photo : noël bourrat / vipmodels
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crédit photo : noël bourrat / vipmodels
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REPORT TRAFALGAR
PUSHUP
BY L A S A L OP E T T E PAR MARION DEROUVROY
Pou r qu oi T r a fa lg a r a a cc e p t é l ’ i n v i t i at i o n de la salopette ? Avant le début de l’été, le quatuor de La Salopette nous lance un défi osé ! Tout quitter, comme ça, par Audace, sur un coup de tête ou de Trafalgar. Les rejoindre sur la célèbre péniche parisienne du Batofar pour fêter leur premier anniversaire, saluer la Capitale, flotter sur la Seine et mettre en avant les jeunes artistes et créateurs déjà passés sous leurs jolis projecteurs. Une soirée « Push-up » prometteuse qui nous a donné envie de gonfler le buste pour les encourager à provoquer des « Érections créatives ». Docteur, comment vous dire qu’on a la maladie des initiatives lyonnaises capable de s’exporter avec un enthousiasme aussi particulier ? La rivalité n’a pas sa place au sein des équipes des deux webzines lyonnais que sont La Salopette et Trafalgar. Chez nous, elle est jetée par dessus bord avec entrain. Chez nous, le choix est fait : vanter le pouvoir de la jeunesse, main dans la main.
Qui sont les garçons de la salopette ? Les garçons de La Salopette se présentent instinctivement comme « 4 amis un peu déjantés ». Menteurs ! Ce quatuor, qui s’étend de 7 à 77 ans - et surtout de 21 à 24 ans - est com-plè-te-ment barré. Honnêtement, qui aurait l’idée saugrenue de tenter la Capitale et de rassembler tous les univers de leur webzine (art, design, mode, musique, startup, lieux atypiques) en une seule et même soirée avec comme seule arme leurs 8 mains et comme seul bouclier, leur petite salopette ? Leurs mères les avaient pourtant prévenus : « Les premières fois parfaites n’existent pas mon fils ». Bon, il faut avouer que ces étudiants en Communication et Marketing à l’Iseg Lyon - lieu de leur union - en ont dans le pantalon ! Pas certaine qu’ils aient niq*** à cette fameuse soirée d’intégration qui les a rapproché, ça ne fait pas de doute : du webzine à leur agence, ces derniers savent commu-niquer. La preuve
en images « Arthur nous vient tout droit du pays de la tartelette et du vin blanc un peu sec. Bastien du pays des saucissons briochés et des fameuses quenelles, Sylvain d’un trou perdu au milieu de la France où l’on a la fierté de concocter des pâtés de pomme de terre de génération en génération tandis que Gauthier représente fièrement sa terre de rugby et de potée auvergnate » ! Alors ça, les garçons, ça donnait envie de vous rejoindre à Paris. Et puis, affamées d’Audace, on ne pouvait pas résister ! On s’attendait à un rédacteur en chef fonceur, il était même un brin poète. Un responsable technique acharné du clic mais qui a la particularité appréciable d’être l’anti-geek. Un community manager soucieux mais qui se montre tellement heureux d’être entouré de tous les amis qu’il avait réussi à rassembler. Enfin, on s’attendait à un businessman téméraire qui tire sur le cigarillo, voici un homme qui brille par son dévouement et par sa sympathie. On a découvert quatre garçons avec un optimisme communicatif, animés par une ambition top-niveau qui ne se contente pas d’être apposée sur les réseaux. Sur ce joli Batô, vous auriez du les voir s’activer comme des matelots pour porter leur concept : « Autour de nous, de belles choses se créent chaque jour mais en matière de communication il n y a pas d’investissement réel. C’est là qu’est née l’idée d’apporter de la visibilité gratuite à ces créateurs et ces artistes en garantissant un contenu nouveau à nos lecteurs ». Une soirée a suffi pour comprendre combien ils étaient fidèles à leur credo « tout ce qui est ici aujourd’hui, peut être partout demain. » La Salopette, comme une façon de rappeler qu’il ne faut pas attendre pour faire sauter les bretelles auxquelles les plus peureux restent trop souvent accrochés. Minute émotion. La Salopette version Miss France : « Nous souhaitons remercier Marion, Allison et Hugues de la Team Trafalgar, notre partenaire particulier tout au long de l’événement. Jihelcee records, le label indépendant partenaire de notre soirée. Les créateurs présents, Segolène de Demi-monde et les garçons de Fils de Butte. Dans cette suite logique, on tient à faire des bisous à nos DJ qui nous ont fait taper du pied toute la soirée, ALAN, MILAN KOBAR, NAKATOMI PLAZA & ULTRACKS RECORDS. On remercie également QUETZILLA, notre artiste qui nous aura accompagné au rythme de la musique pour créer une toile durant l’événement. Un merci particulier aux manageurs du Batofar, avec qui une réelle collaboration sur le long terme, vient de naitre. Enfin, un grand merci et des gros bisous à toute notre communauté sans qui La Salopette n’aurait jamais pu organiser un événement comme tel. Cœur Cœur Cœur à vous tous. » Eh les miss, à quel moment vous direz vous que vous avez réussi ? « Le moment où passer dans La Salopette multipliera les ventes de nos jeunes créateurs par 6. Et pourquoi 6 ? On s’est dis que c’était rentable, 6. Mais sinon, et surtout, on aura réussi quand on passera sur le plateau de Michel Drucker. » Ok les garçons, générosité, perspective de rentabilité, passage télé. Pour cela mais surtout pour votre travail acharné tout au long de votre premier année - même pendant l’été votre couronne est quatre fois méritée.
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crédit photo supérieure : Noël Bourrat / photo inférieure : HDT Photography
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Dans une salopette on est à l’aise pour danser ? ALAN CHÊNE Rien ne nous émeut plus que de recevoir des nouvelles de nos anciens Audacieux ! C'est avec plaisir et délectation que nous avons revu Alan Chêne à la soirée PUSH UP de La Salopette. À 22 ans, notre lyonnais, connu dans son ancien duo TAKE A SEAT, quitte le berceau pour s'installer à Paris afin de poursuivre ses études dans le son. « J’ai quitté mon confort lyonnais pour trouver quelque chose de nouveau, viser quelque chose, une espèce de tremplin ! ». Bien sûr, il aurait pu rester dans son cocon et continuer à faire des soirées de temps à autre mais… non ! Ce que voulait cet Audacieux, c’était « apprendre » à faire son métier, « et le faire bien » ! Un an après sa rencontre avec Trafalgar, il revient sur la création de son association. Il y a quelques mois, Alan créé avec trois de ses amis "Lugdunum", une association culturelle qui organise des soirées majoritairement électros dans la région lyonnaise. Auparavant espiègle et joueur, voici qu’Alan, en perpétuelle évolution, se transforme en un artiste exigeant : « Je veux avant tout continuer à composer… développer mon propre label, trouver un son qui m'est propre, la parfaite harmonie entre art visuel et art sonore. » Joueur, ce jeune musicien l'est toujours. C'est en riant qu'il nous confie que ses propositions sonores incorporent des sons atypiques : "Ma musique est frivole, sonore, ça part dans tous les sens, comme dans la vie ! » Alors, quand ce parisien d’adoption nous fait part de sa prise de conscience sur la difficulté qu’il y a à s'implanter sur la scène musicale, il justifie sa présence à l’anniversaire de La Salopette de cette façon : "C'est l'anniversaire du concept de mes potes, c'est innovant et l'occasion pour moi de montrer que je suis aussi un artiste » ! Les difficultés sont déjà oubliées et le remède pour Alan n’est d’autre qu’ « Essayer des choses qui sèment le doute en nous, toujours se renouveler, se tromper, se fixer toujours de nouveaux objectifs… » Bonne chance à la Capitale à celui qui n’a jamais démérité. Bonne chance Alan, tu vas nous manquer ! La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « 23 centimètres de modestie…et d'amour ! » Ton dernier coup de Trafalgar ? « Faire un airbuf avec FKJ. » MILAN KOBAR « Elle est à toi, cette chanson, toi l’Auvergnat… » chantait Brassens. Sauf que cette fois, l’Auvergnat est un jeune Audacieux de 29 ans qui porte le prénom de Thomas. Après dix années de création musicale et un fort intérêt originel pour la Drum and Bass, le voici en train d’arborer un nouveau blason : Milan Kobar. Des montées-descentes provoquées dans le public à chaque fois qu’il exerce son talent, cela ne fait pas de doute, c’est bien sur les pistes de ski que l’ ancien saisonnier a glissé ces cinq dernières années. Qui lui en voudrait aujourd’hui d’annoncer à chaque début de set, une montée en température aussi rapide ? Mais si les montagnes qu’il a côtoyé
lui ont probablement transmis cette ambition pour les sommets, c’est surtout à Berlin, où il a vécu quelques années, que Milan Kobar doit sa prise de hauteur et la construction d’une nouvelle vision de la musique : « Avant gardisme, qualité des sons, ouverture locale, disquaires » voilà tout ce que le collectionneur de plus de 1500 Vinyles s’empresse de reconnaître à la Capitale de l’Allemagne. Admiratif de ce qu’il se passe ailleurs et reconnaissant de tout ce que la musique lui a permis de découvrir, Thomas est un DJ qui ne manque pas d’étonner par son humilité. C’est vrai, on s’entête tous à penser que l’herbe est toujours plus verte dans le jardin d’à côté. Lui a la conscience que dans ces herbes hautes, il n’est pas évident de se faire repérer. Pourtant, lorsque le label Moebius s’intéresse au jeune artiste, ce dernier se contente d’expliquer cette approche par le simple pouvoir du « hasard » et « des rencontres ». La Team Trafalgar se permet d’ajouter pour lui « le fruit du travail » car il faut bien reconnaître qu’il n’est pas monnaie courante de persévérer en acceptant de passer dix années à pratiquer : « Les choses ne se font pas comme ça c’est certain. Il faut s’accrocher, rester à sa place et prendre le temps d’évoluer ». Demandez à ses coquines de platines ce qu’elles pensent de son set aujourd’hui, Thomas en est convaincu, elles répondront qu’elles sont « heureuses » qu’il les « touche autant » ! Tombé comme tout le monde sur une petite planète, Thomas était-il amené à décrocher son étoile ? On peut peut-être parler de destin face à cette personnalité qui n’a pas tardé à se faire remarquer tant par son univers musical électrique que par l’identité visuelle qui gravite autour. Dix années, c’est peut-être également le temps bénéfique qu’il lui aura fallu pour questionner en profondeur sa place dans le monde. Un beau service, justement rendu à son public et aux DJ du monde par le biais de son émission de radio collective pour le moins… astronomique : « on est tous dans le même cas de figure, on se demande tous comment ça se fait qu’on se trouve ici. Mon art a pour but de répondre à ces questions existentielles ». Malgré cette ambition, avec sa conscience professionnelle aiguisée, Thomas garde les pieds bien ancrés sur la planète terre. En atteste son avis tranché sur le monde de la musique : « Il faut essayer de se faire connaître en faisant du bruit, mais aussi en étant capable de rester discret. Savoir arriver à l’heure, sans être bourré est pour moi la base du métier. Ne pas prendre la grosse tête, rester toujours respectueux » et être capable de courir la galaxie tout en veillant à chaque fois, à « garder précieusement ses proches près de soi ». La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « Beaucoup de surprises ! Comme le fait que depuis cet été, je me suis mis à la House ! » Ton dernier coup de Trafalgar ? « Avoir répondu présent à une invitation en Norvège. On m’a proposé de jouer le samedi pour le samedi et j’ai accepté ! » ULTRACKS RECORDS Au lycée, tout le monde a le souvenir d’un avenir à l’allure flouté. À croire que les Audacieux comme Kévin et Jeremy attendent rarement d’être plus vieux pour poser la première
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REPORT TRAFALGAR pierre de leur projet de vie car c’est là-bas que ces artistes de 22 et 23 ans se sont donnés leur premier rendez-vous autour de la musique électronique. Et vous imaginez que ce n’est pas les deux années qui les ont ensuite éloignés qui auraient pu jeter leur passion en dehors de leur champs de vision : « Quand on s’est retrouvés, notre projet n’était pas hyper réfléchi. On était deux jeunes passionnés qui avançaient petit à petit dans ce qui les faisait kiffer » ! Mais c’était sans se douter que leur dose d’Audace leur donnerait l’élan de monter, en à peine un an, leur propre collectif « Puis on a commencé à se dire qu’on voulait partager notre passion à plusieurs, fabriquer, avec trois autres amis, quelque chose de plus concret. C’était rassurant : plus on est, plus on peut faire de bruit ! » C’est ainsi, sans hésiter sur son futur rôle à jouer, que Kévin reconnu pour son grain de folie et son engagement - a salué sa licence de cinéma pour s’y vouer. Pour Jeremy, cet étudiant en troisième année de graphisme plus réservé, il s’agit aujourd’hui de faire un choix en se posant les bonnes questions sur son avenir. « Derrière ce qu’il montre de lui se cache une personnalité très prononcée, tant dans ses goûts que dans sa manière d’être » précise Kévin. À croire que la personnalité est le critère d’entrée pour être Ultracksement bien accordé ! Dans ce collectif, à chacun son style de musique assumé et sa technique de production. La nouvelle génération de DJ français est donc bel et bien sur le point d’arriver et ce, sans accepter de se laisser freiner par les goûts dominants : « L’Audace, c’est de prendre le risque de faire face à des avis négatifs et d’oser sortir de la masse. On est à un moment où tout est en train d’exploser. Il faut en profiter, la porte est grande ouverte » ! Parvenus à se distinguer rapidement, Tom Digger et Nabil imposent leur deep house quant Jeremy balance sa techno, Sami sa couleur Dark et Kévin sa préférence underground. Ne vous entêtez pas à déceler un quelconque message, le seul qui vaille réside dans une absence assumée : « La techno n’est pas faite pour dialoguer, mais pour se perdre dedans ! Elle est est son propre langage, c’est quasi religieux » Un silence qui ramène Jeremy à ses débuts et l’amène à nous confier en toute transparence : « Dans ce métier, on se retrouve à des soirées où l’on doit parfois prendre le risque de se sentir un peu seul. Au début c’est souvent beaucoup de travail pour peu de résultat, mais il ne faut rien lâcher ! Être capable de sauter sur les barrières imaginaires que se mettent les gens». En effet, si d’autres les évitent, eux choisissent de les grimper pour développer Ultracks Records sur Paris et pourquoi jusqu’à l’étranger : « Le rêve ? Connaître la vie éprouvante des DJ reconnus. Voyager dans toutes les boîtes des États-unis et de l’Asie et ne plus se poser ! » La Salopette nous parle d'érection créative, et vous, que cachez vous sous la vôtre ? « La musique qu’on est capable de sortir ! Elle est plus violente que ce qu’on montre et c’est ce qui nous permet d’évacuer ! » Votre dernier coup de Trafalgar ? Jeremy « Être ce soir au Batofar ! C’est déjà pas mal ! » Kévin : « Mon EP ! Je n’arrive même pas à définir la techno que je fais ! On aime ou on aime pas, mais c’était mon pari à moi ! » crédit photo : HDT Photography
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REPORT TRAFALGAR DARRYL ZEUJA - JIHELCEE RECORDS 1. 9. 1. 9. 9. 5, Allô ? Le Batofar ? Vous me recevez ? Darryl, membre du groupe 1995, quitte le sud de Paris et débarque pour nous retrouver. À l’image du premier pas posé en 2010 à la création de son label, au second enchaîné en 2012 à la sortie de son EP. Finalement, pour ce rappeur de talent, il faudra vite apprendre à courir et à cesser de marcher car la sortie de son album un an après n’était pas du genre à traîner du pied. Une réussite, comme un juste retour mérité de ses dix ans de fidélité au rap dans lequel il a toujours baigné : « J’étais fan de rap avant d’être activiste ! À la base, je n’avais pas de connaissances techniques et encore aujourd’hui il y a une part d’inconnu car il y a toujours un truc à trouver ». Sa manière à lui d’exprimer que ce sont les textes qui sont venus le chercher pour l’inciter, à son tour, à gratter. Alors peu importante ceux qui lui ont jadis répétés qu’il allait regretter cet entêtement à vouloir travailler dans la musique. Depuis le jour où il a commencé à rapper, Darryl s’est accroché et ce, jusqu’à la création d’un label indépendant Jihelcee Records qu’il n’imaginait même pas fonctionner : « C’était pareil avec le groupe 1995. C’est étrange de dire qu’on ne s’attend pas à une réussite tant on a bossé dur, mais je ne m’attendais pas du tout à faire partie d’un groupe à la mode. C’est ce groupe qui m’a fait découvrir le monde, voyager au Canada, aux Etats-Unis. Avec eux, j’ai eu la preuve que tout est possible. » Aujourd’hui, et parce que ses nombreux projets ont évolué, Darryl leur consacre tout son temps « Mais c’est aussi parce que dans le label indépendant on fait tout nous même et sans subvention : nos clips, nos vêtements, nos logos. » explique cet ancien collégien option arts appliqués qui rêvait, avant même de faire de la musique, d’élaborer des pochettes de disques ». « Un milliard de fois j’ai pensé à abandonner le rap car c’est parfois dur et que j’étais toujours à l’écoute de pleins de chose, trop la tête dans le guidon alors que derrière la passion, il ne faut pas oublier que la vraie vie se joue ! » Finalement, après quelques erreurs personnelles et artistiques, Darryl poursuit fièrement sa partition : « l’auto production, l’auto distribution, l’auto satisfaction! Ce qui m’a fait tenir, c’est de foncer dans ce que j’avais envie en me foutant de tout ! » Rigoureux, exigeant, sa réussite est aussi liée aux gens « respectueux » et « inspirés » avec lesquels il prend plaisir à travailler. Ingénieur du son, chanteurs, clipeurs, « et des groupes comme Nakatomi Plaza », qui lui prouve tous les jours combien « aider les autres c’est aussi s’aider soi même ». « Le talent, c’est l’Audace que les autres n’ont pas ! Le talent ne sert à rien si tu ne travailles pas » et c’est pour ce message valeureux et qui n’est pas récupéré par des grandes machines que Darryl continue dans son métier : « Pour que les choses bougent » ! Face à cette histoire inspirante, demandez à The Dja de quoi il est le plus fier aujourd’hui. C’est naturellement et humblement qu’il vous répondra : « De tout ce que j’ai ! De ma dernière paire de chaussure à mon dernier album. Tout ce que j’ai fait je l’ai mérité, c’est ça ma plus grande fierté » !
jours pratique ! » Ton dernier coup de Trafalgar ? « Lorsqu’un ami à moi a agi d’une manière que je n’ai pas appréciée. Je lui ai dit qu’il pouvait aller se faire voir ailleurs. C’était dur, mais c’était mon dernier coup de Trafalgar » NAKATOMI PLAZA Matthieu et Ismain, retenez bien les prénoms des ces deux rappeurs de 27 et 30 ans qui ont commencé par des projets personnels avec d’occuper la place avec Nakatomi Plaza. L’un est un ancien ingénieur du son de formation qui a un jour fait sauter les cordes de sa guitare pour intégrer un autre genre d’école d’ingénieur : « À cette époque, disons que j’avais plus la tête dans les machines que dans les instruments » mais cela, c’était avant de croiser The Dja et de ressentir l’envie de produire du rap. Finalement émancipé de ce milieu pour la pureté instrumentale et des messages musicaux sans paroles, Matthieu ne tarde pas à réaliser qu’il est plus doué « pour la mélodie que pour les mots » : « En tournée, on me coupe au micro tellement ma voix est insupportable » plaisante ce dernier. L’autre a son diplôme d’ingénieur du son et si la musique l’a toujours passionné, il était à l’époque, prêt à tout laisser tomber : « J’essayais de me convaincre que je faisais ça pour le plaisir mais intérieurement, je savais que je voulais sauter le pas. » Lorsqu’il rencontre Matthieu, il y a trois ans, c’est alors le coup du destin qui le tient. « C’est pire qu’une connexion ! On a les mêmes choses dans la tête, les mêmes inspirations ! Quand on s’est trouvés, je ne pouvais plus laisser tomber, on avait trop de choses à exploiter » ! Sans hésiter, Matthieu quitte alors Montpellier pour Paris et les garçons deviennent inséparables « Je pourrais éteindre ma tête et lui demander d’écrire une musique, il ferait la même que moi ! » insiste Matthieu. Alors forcément, une production électronique plus tard, la première musique de Nakatomi Plaza est née. Puis leur label, depuis l’été dernier. « Avant, on cumulait les petits jobs. On s’est dit que quitte à ne plus avoir de vie, autant être dans ce qui nous passionne ! La musique, c’est des semaines passées comme des rats de laboratoire, mais si on n’en fait pas, ça ne va pas ». Telle est donc, sans hésiter, leur définition de l’Audace « Accepter de ne pas faire comme tout le monde et avoir le courage de mettre de côté tout ce qui te censure dans ta propre vie » à égalité avec le fait de « renverser les règles et faire avancer le monde contre l’opinion publique comme le fait The Dja. Tuer les dinosaures du monde de la musique, du cinéma, de la littérature, qui ne comprennent plus rien » ! Nakatomi Plaza, un duo énergique que La Team Trafalgar Magazine a eu la chance d’intercepter la veille de la sortie de leur premier EP. Sans trop vous le cacher, assurément, ils étaient « surexcités » de ce nouvel accouchement : « C’est un peu l’idée de faire naître ton bébé et de lui dire « allez va à l’école maintenant, apprends à parler tout seul et surtout, rends fiers tes papas ! » La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « Une bonne dose de soleil et d’amour ! » Votre dernier coup de Trafalgar ? Ismail « Un livre qu’on a fait ensemble. On avait que des maquettes de l’EP et un mois pour préparer sur le tas.
La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « Pleins de truc ! Et je peux vous dire que des érections créatives sous une Salopette, c’est pas tou-
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... Mais pas de Salopette sans.. FILS DE BUTTE Quand Paris s'éveille, la ville plonge dans la lumière des ruelles reculées et des quartiers inédits. Ce qu'au fond nous aimons dans la Capitale, c'est toute la beauté de sa diversité. Montmartre, Le Marais, Le Quartier Latin, Les Invalides… Autant d'endroits à découvrir mais qui souffrent bien souvent des clichés. Vous l’avez compris, « Fils de Butte » n’est pas une insulte ! Ce n’est autre qu'un autochtone du XVIIIè arrondissement, connu pour sa chaleur, son authenticité et son manque de chauvinisme. Ces Fils de Butte, ce sont aussi Vincent et François, deux créateurs férus de belles histoires, des « newbies » de la mode ! "Quand on a commencé à créer notre marque, on n'y connaissait rien, l'un venait de finir ses études et l'autre avait un métier sans aucun rapport ! On s'est débrouillés, et on a appris sur le tas comme beaucoup d'entrepreneurs !" S'inspirant de la vie quotidienne de leur quartier et de ses habitants, plongés dans une ambiance cosmopolite, leur pari était de créer une marque qui leur ressemble. Pour eux, la poésie se trouvent dans la rue et c'est avec leurs punchlines inspirées de la culture populaire qu'ils comptent faire mouche : "In Louise Michel We Trust", "Nous sommes le bruit et l'odeur" ou "Living in a No-Go Zone ». Assurément, ces locavores n'ont pas eu peur de retrousser leurs manches pour aller chercher des fabricants français : "C'est important pour nous le Made In France, et pas seulement parce que c'est à la mode en ce moment, si c'était si facile à respecter tout le monde le ferait" ! Acharnés du travail, ils ne perdent toutefois jamais de vue l’idée qu’un projet doit avant tout être pensé en s’amusant et créé pour prendre du plaisir. Poètes jusqu'à la racine, cette année, ils choisissent même d’élargir leur gamme de produits. Bonnets, chaussettes, sweat-shirts, tout est au rendez-vous pour montrer que bientôt, l’Audace couvrira toutes les têtes de France et de Navarre : « C'est en partie pour cela qu'on est à l'anniversaire de La Salopette, ils sont dans la même dynamique que nous… faire découvrir ce qui est inconnu, là où les gens ne vont pas, comme le XVIIIè arrondissement par exemple ! » Leur plus grande fierté ? Avoir croisé un Fils de Butte dans les rues du XVIIIè qui arborait leur création. Vous l’imaginez bien, le duo n’a pas hésité à sauter le pas pour lui demander incognito un retour sur la marque. Et quand on leur demande qui incarne le mieux Fils de Butte, ils répondent sans hésitation : « Il y a un mec dans le XVIIIè arrondissement qu'on n'arrête pas de croiser ! On ne sait pas s'il lira l'article mais si par hasard cela arrive, on espère qu’il en achètera un ! » La Salopette nous parle d'érection créative, et vous, que cachez vous sous la vôtre ? « Deux beaux Fils de Butte ! » Votre dernier coup de Trafalgar ? « Être distribué dans onze shops parisiens et deux shops hors-les-murs ! » DEMI MONDE Parisienne pure souche, Ségolène est de ces femmes qui, pour donner du sens à sa vie, n’a pas hésité à se lancer dans
crédit photo : HDT Photography
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REPORT TRAFALGAR a propre fabrication de son Demi-Monde. Il faut dire que depuis ses débuts, cette dynamique designer graphique s’est toujours fixé comme objectif de parvenir à transformer ses compétences en métier. De la rue du Louvre largement arpentée lors de ses années passées en école de bijouterie à son école de Design en Italie, assurément, l’Audacieuse n’a pas attendu « mille-ans » pour se lancer ! « Plus tu fais, mieux tu fais ! Dans mon métier, le secret, c’est de pratiquer » ! L’exercice, un mot qui vaut de l’or pour les jeunes créateurs audacieux qui sont loin de raconter du toc lorsqu’ils sont interrogés sur les différents mauvais moments à passer : « Il ne faut pas avoir peur de le dire, parfois on se sent vraiment découragé. S’il n’y a pas de passion, c’est pas la peine de se lancer car c’est la seule chose qui nous fait tenir dans les moments douloureux ! De toutes façons pour moi c’est foutu ! Je ne pourrais pas vivre autrement que comme je vis actuellement. Je ne pourrais pas retourner dans un bureau ! » Que viendrait faire dans ces lieux sa collection naturelle, entièrement pensée en pierre brute et minéraux ? Oui ! C’est à l’extérieur que se vit Paris ! Même le Paris historique du début du XX ème siècle dont elle n’a jamais cessé de s’inspirer. Comme vous l’aurait dit Fred et Jamy, si le sujet est peu abordé, « le Demi-monde était en fait, à l’époque, ce qui définissait l’univers fascinant des courtisanes ». Un détail qui a toute son importance tant il participe à donner tout son cachet à la collection quasi érudite d’une parisienne amoureuse de ses quartiers : « Je crois qu’on peut même aller jusqu’à dire que Demi-Monde est une marque cultivée ! J’adore lire, apprendre, me renseigner ! » Attention Ségolène, l’amour pour ton projet ne va pas tarder à te transformer en véritable améthyste. Le rêve ! « Être une bague » ! Après tout, pour la jolie rousse, l’Audace se veut aussi loufoque, capable d’un peu d’insolence et, en guise de joyaux, reflet d’une grande dose de culot !
découvre le Quetzal, un oiseau originaire de cette région aux couleurs flamboyantes », des couleurs qu’il utilise sans modération. Si, sous sa retenue, La Team sent Quetzilla assez fougueux pour s’élancer vers un mur pour y peindre une fresque sans y être autorisé, son but est avant tout d’apporter de la gaieté dans un monde trop grisonnant : « Mon but est de toucher des gens, d'apporter des émotions, qu'elles soient dérangeantes ou non. C'est ça le street-art ! » Il faut dire que Quetzilla met beaucoup de lui-même dans ses oeuvres : "On ne provoque pas l'émotion sans mettre de l'émotion." S'il remercie La Salopette de lui avoir permis pour la première fois d'exposer son travail à Paris, il n’en est pas moins reconnaissant envers le Mexique pour ce petit "plus" qui lui manquait et qui a révélé l’artiste qui se cachait en lui ! La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « Je n'ai pas de salopette mais je peux vous dire que j'ai une érection très créative ! » Ton dernier coup de Trafalgar ? « La première fois où j'ai fait un énorme collage sur les quais de Saône. C’est vraiment dur à poser et je n’étais pas du tout discret. Ça m'a permis de me faire un peu connaitre… ce n'est qu'après ça que j'ai saisi ce qu'était vraiment l'Audace ! »
La Salopette nous parle d'érection créative, et toi que caches-tu sous la tienne ? « Énormément de curiosité ! » Ton dernier coup de Trafalgar ? « Sortir de mes réseaux habituels et mener une entreprise qui sort de l'ordinaire. D'habitude je travaille pour des grosses boîtes, mon coup de Trafalgar, c’est d’avoir osé faire l’inverse ! »
PARÉ POUR CRÉER ? QUETZILLA De la proue à la poupe du Batofar, la Team Trafalgar tanguait d'Audacieux en Audacieux, quand ses yeux se sont plantés sur une fresque hypnotique importée d'une contrée lointaine. Bienvenue au temps où les contemporains rencontrent des civilisations disparues, où les artistes se passionnent pour les « mythes », les « vieilles légendes » et « l’art égypitien », bienvenue dans la matérialisation de l'art de Quetzilla. Un nom mystérieux pour une personnalité qui ne l’est pas moins. Peu loquace au premier abord, le jeune homme nous répond avec une touchante retenue. Comment lui en vouloir ? Depuis 2011, c’est sa peinture qu’utilise ce lyonnais de 27 ans pour s’exprimer « Après avoir parcouru le Mexique pendant un an, il dé-
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OUI , L A T E A M T R A FA LG A R A EU SON ÉRECTION C R É AT I V E !
U N E É QUI P E LYO N N A I S E AU X P E T I T S SOI N S
UN LIEU À LEUR IMAGE : AT Y PI Q U E E T Q UI N O U S F A I T N AV I G U ER
DES ARTISTES TOUCHANTS ET RECONNAISSANTS
DE S M A N N E QUI N S F U N ET SOURIANTES
UN PETIT SALON TRAFALGAR P O U R L E S MI N U T E S É M OT IO N S
U N PA RT E N A RI AT AV E C L U N DI M I DI
DE L A M U S I QU E À F OI SO N
U N P H OTO G R A P H E S U R - I N V E S T I
DE S P O RT R A I T I S T E S R AV I E S , H A P P Y P R E MI È R E B O U GI E ! crédit photo : HDT Photography
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INTERVIEW
massilia sound system INTERVIEW DU GUITARISTE «BLU»
L a p lu pa rt vou s c o n n a i s s e mais que diriez-vous à ceux qui ne vous connaissent pas pour leur donner l’envie de d é c o u v r i r vot r e u n i v e r s ?
Q u e l e s t vot r e av i s s u r l e f a i t qu e l ’ o n soi t e n t r a i n de t u er l a c u lt u r e F r a n ç a i s e , d o n t l a m u s i q u e av ec l a f er m e t u r e de s a l l e s de f e s t i va ls ?
Le système de production Française peut être fautive, car les grosses productions ont plus de moyens et on vise toujours plus de business. Le souci c’est que les gros festivals, en terme de prix ne sont pas à la portée financière de tous, alors que quand vous avez plus de petits groupes, les festivals sont à un prix abordable et le public peut-être plus proche des artistes qu’ils aiment. Nous trouvons vraiment cela dommage. Nous on a décidé de s’auto produire, on préfère les évènements plus conviviaux car on aime ce genre de festivals ! Le plus est quand même de faire plaisir au public, et on peut mieux le faire avec 2000 personnes plutôt qu’avec 20 000 toujours en terme d’échanges et de proximité.
Nous définissons notre style comme du reggae Marseillais où dans nos textes, on parle de notre quotidien. On inviterait donc les gens à venir nous voir sur scène afin qu’ils passent un bon moment avec nous et qu’ils repartent de notre concert avec le sourire, ça compte beaucoup pour nous. Le but étant également de casser les frontières entre artistes et public. Cela fait maintenant 30 ans que vous faites ce métier, qu’est-ce qui a changé pour vous par rapport aux injustices sociales selon vous ? Q u e l é ta i t vot r e m e s s a g e à vos débuts ? Et maintenant ?
Que gardez-vous comme souvenir d e vo s d at e s à l ’ é t r a n g e r ?
On a toujours le même message. On prône les valeurs de la vie, le partage, la tolérance. On souhaite que les peuples échangent pour que le monde aille mieux même si à notre échelle on n’a pas beaucoup d’influence, mais on essaye d’apporter notre touche au mieux. Ca peut aider les gens à aller de l’avant et à oublier pendant un moment grâce à la musique. Concernant les injustices sociales, je peux juste vous dire que c’est malheureusement de pire en pire.
On a adoré car on n’a pas cette image de carte postale Marseillaise comme en France, c’est plus profond que ça et en France les gens ont du mal à creuser! Alors qu’à l’étranger, les gens sont vraiment là pour notre musique, l’ambiance etc ils ont une autre manière de nous accueillir et de nous écouter, mais on reste quand même Français bien sur. Q u e l s e r a i t vot r e m e s s a g e p o u r les jeunes artistes actuels ?
Vou s av e z é g a l e m e n t so rt i u n livre, écrit par Camille Martel. Pou r qu oi ce b e soi n au b ou t de 3 0 a n s e t pas ava n t ?
A titre personnel (Blu), il faut rester intègre, et surtout ne pas se compromettre. Il faut s’investir à 100% et rester sincère !
Cela nous allait très bien que le livre soit écrit par une tierce personne, comme ça il n’y a aucune implication personnelle du groupe. Le livre a été écrit suite à un entretien que l’on a eu et notre biographie a été écrite ensuite.
Pour suivre Massilia Sound System : Site web : www.massilia-soundsystem.com Facebook : LeMassiliaSoundSystem
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INTERVIEW
« L A V I E , L E PA RTA G E , L A TO L É R A N C E »
crédit photo : massilia sound system
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DÉFILÉ SUR LE PONT DU BATOFAR CRÉDIT PHOTO : HDT PHOTOGRAPHY
s ta rt u p THE EYE’S HUNTERS JULIA GUÉRIN
LET’S DRESS
ADÉLAIDE DEFFOND
STARTUP
THE EYE’S HUNTERS PAR JULIA GUÉRIN
Lorsque Marion et Arnaud, deux Montpelliérains amateurs de bière, se rencontrent ça donne The Eye’s Hunters. Ils désiraient découvrir de nouveaux ingrédients d’exception, bio et issus du commerce équitable afin de les incorporer dans une bière artisanale et française. C’est désormais chose faite !
L A BI È R E D ’ E X C E P T I O N Mais justement, pour avoir LA bonne idée, il vous faut une sacrée dose d’inspiration ethnique. Où la trouvez-vous ? C’est avant tout l’envie de faire découvrir une culture méconnue qui nous est chère. Nous recherchons un ingrédient symbolique dont l’histoire nous touche pour ensuite commencer nos expérimentations pour arriver à un breuvage puissant. The Eye’s Hunters, ce n’est pas qu’une histoire de brasserie, c’est aussi un art de vivre. Dites-nous en plus sur ces bières et leur processus de fabrication : C’est à Lunel dans l'Hérault que nos recettes émergent. Nos bières sont ensuite brassées en coopération avec la Brasserie Larché à Sens dans l’Yonne. Nous travaillons en haute et double fermentation selon une méthode artisanale, comme en témoigne le lie de levures en fond de bouteille, signe d’une bière authentique de qualité, non filtrée et non pasteurisée. Avant la seconde fermentation, on ajoute notre ingrédient d’exception pour créer une saveur unique. Chaque cuvée est longuement travaillée pour proposer une bière équilibrée, riche et fédératrice. » The Eye’s Hunters propose déjà trois bières aux saveurs atypiques :
- Timbó : la blonde au Warana (ou Guarana) cueilli par les Indiens Satéré-Mawé d’Amazonie. - Kâma : l’ambrée au gingembre issu de cultures biodiversifiées du Sri Lanka. - Djembé : la blanche à la fleur d’hibiscus cultivée par un regroupement de femmes au Sénégal. Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ? Notre ambition est de finir notre tour du monde avec deux nouvelles cuvées, une pour l’Europe et une autre pour l’Océanie. Nous commençons à préparer l’une d’entre elle pour la fin de l’année. Joie ! Pour le plus long terme, nous espérons avoir des locaux plus grands équipés de matériel afin de brasser nos cuvées éphémères tel que la bière de Noël et aussi accueillir notre communauté pour leur faire découvrir l’art de la bière et organiser des événements culturels. Pour déguster vos bières, il faut aller où ? Sur de nombreux événements sportifs, concerts (Gumguts) et au festival de la bière de goût, etc. Directement à notre local (270 rue Thomas Edison – 34400 Lunel) ou chez nos revendeurs (caves à vin, à bière, restaurants, bars, hotels et épiceries fines) : L’Hérault : Montpellier, Cap d’Agde, Sète, Frontignan, Grande-Motte, Lunel Le Gard : Nîmes, Alès Le Vaucluse : Avignon, Cavaillon
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STARTUP
« U N E BI È R E R I C H E , É Q U I L I B R É E E T F É D É R AT RI C E »
crédit photo: the eye’s hunters
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STARTUP
LET’S DRESS PAR ADÉL AIDE DEFFOND
Une légende urbaine de modeuse nous assure qu’il ne faut jamais au grand jamais porter la même robe à deux évènements différents. Seulement voilà, toutes les filles n’ont pas les mêmes moyens que les pimbêches de Gossip Girl, et leur budget shopping n’est jamais suffisant. Deux solutions s’offrent donc à elles : Investir dans une robe somptueuse qui coûte un mois de loyer parisien, ou suivre la « règle » en s’offrant une dizaine de robes premier prix qui, de toutes façons, ne tiendront pas plus de deux soirées, mises à l’épreuve par les cigarettes & cocktails en tout genre.
sible de se rendre directement au Showroom, situé au 47 rue de Sèze, 69006. Vous pourrez alors profiter de l’expertise des conseillers présents sur place, pour trouver la robe parfaite pour votre morphologie et être en accord total avec votre évènement. Si vous n’habitez pas Lyon, il suffit de se rendre directement sur le site internet, pour faire votre choix et commander en ligne. Le petit plus de cette seconde option : Let’s Dress vous permet de commander deux robes différentes pour choisir celle qui vous ira le mieux et de n’en payer qu’une. Presque comme si vous y étiez, pas vrai ? Comme si tout cela ne suffisait pas, des accessoires vous sont également proposés, comme des chapeaux ou des pochettes assorties aux robes.
Tintintin ! La Salopette a trouvé la solution pour toi, petite modeuse qui se priverait de nourriture pour porter du Sandro et du Claudie Pierlot à chaque événement, mais qui galère déjà pour joindre les deux bouts en fin de mois.
Avec des clientes plus que satisfaites, qui louent pour certaines jusqu’à 8 robes par an, Let’s Dress commence à travailler sur l’implantation d’un Showroom à Paris (Youpiiiii), sans oublier de continuer à rendre le site internet simple et agréable à utiliser pour les clientes.
fini de se priver de bouffe pour porter du sandro Il existe un petit bijou nommé Let’s Dress qui est là pour vous faciliter la vie. Fondée fin 2014, la startup propose un service de location de robe sur une durée de 3 jours, pour 15% de leur prix de base. Pour un budget de 35 à 85€, il est donc possible d’épater ses copines ou sa famille, lors d’événements comme des mariages, des galas ou soirées en tout genre. Le prix incluant le coût du pressing, Let’s Dress représente alors un gain de temps et une économie considérable.
La startup s’impose donc comme une véritable bénédiction pour la femme active d’aujourd’hui, qui n’a plus forcément le temps ou le budget nécessaire pour acheter des robes qu’elle ne mettra, pour la plupart, pas plus de deux fois. Qui a dit que Cendrillon était la seule à avoir une bonne fée ? www.letsdress.fr
Pour bénéficier de leurs services, deux options s’offrent à vous. Si vous êtes une heureuse habitante de Lyon, il est pos-
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STARTUP
« U N E V É R I A B L E B É N É DI C T I O N P OU R L A F E M M E A C T I V E D ’ AU J OU R D ’ H UI »
crédit photo: let’s dress
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JEUNES PÉPITES MUSICALES CRÉDIT PHOTO : HDT PHOTOGRAPHY
LIEUX
at y p i q u e s la rose tatouée JULIA GUÉRIN
LIEUX ATYPIQUES
LA ROSE T AT O U É E PAR JULIA GUÉRIN
Au coeur du centre-ville montpelliérain se situe la ravissante petite boutique La Rose Tatouée. Le pas de la porte franchi, vous découvrirez les délices de la mode française : vêtements, bijoux, accessoires et make up s’entremêlent dans un cadre chaleureux pour former une sorte de havre de paix du Made in France ! Toutes les femmes désireuses de se démarquer en conviendront : une boutique telle que celle-ci manquait à Montpellier.
responsable. Pour tous les profils et tous les budgets, le style unique et féminin de La Rose Tatouée fera très bientôt des ravages. Alors n’attendez pas qu’il soit trop tard et filez découvrir les portes du paradis Made in France !
UN UNIVERS FRANÇAIS ET FÉMININ Son décor superbe, son accueil convivial et surtout ses produits variés vous feront tourner la tête ! La boutique a fait le choix de présenter seulement des articles de marques et de – petits et grands – créateurs français, vendus en quelques exemplaires seulement. Ce parti-pris permet à la fois d’ajoutant un sentiment d’exclusivité à chaque acquisition mais également de renouveler régulièrement la collection. Un vrai régal de découvrir des nouveautés à chaque passage ! Et comme si ce n’était pas assez beau pour être vrai, la boutique propose également tout une gamme de produits cosmétiques français répondant au label Cosmébio ! Ce partenariat avec l’enseigne Zao vous permettra d’accéder à tout un panel de fond de teint, blush, rouge à lèvre, fard à paupières… d’excellente qualité et avec une réelle philosophie éthique et
La Rose Tatouée : 7 rue de la Vieille, 34000 Montpellier Facebook : www.facebook.com/La-Rose-Tatouée Instagram : instagram.com/larosetatouee_mtp
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LIEUX ATYPIQUES
« U N E G A M M E DE P R O DUI T S C OSM É T I QU E S R É P O N D A N T A U L A B E L C O S M É BI O »
crédit photo: la rose tatouée
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FUCKING STORY
FUCKING Y R O T S SACHA
Gare de Sète, septembre 2015. Si l’on en croit Wikipédia, « en raison d'un nombre de coïncidences historiques, physiques, ésotériques et mathématiques, le chiffre 7 est parfois considéré comme un « chiffre magique ». Partant de ce principe, un habitant d’une telle ville doit en être tout autant. Sacha est un garçon comme les autres, à quelques détails près. Par exemple, il a ce tatouage, qu’il chérit tant, tout droit venu d’Encre Mécanique. Il est d’ailleurs d’une finesse marquante, un cœur de loin, un boule en porte-jarretelle de près, SPLENDIDE.
ENCRE MÉCANIQUE C’est ce genre de mec très intelligent mais négligé, comme si s’en foutre de tout était une manière pour lui de dire : « finalement, on est moins frustré dans sa connerie, alors je vous emmerde, j’opte pour l’ignorance le temps d’un instant ». Mais ne vous trompez pas, l’ami sort tout droit Science Po Paris. On le retrouve sur les quais du Sud, lunette ronde, petit 501 de 95 et ce fameux tee-shirt Bricktown, oui, il faut toujours une touche visionnaire, c’est Cristina Cordula qui le dit. Retour à la capitale pour ce week-end, moment incontournable et emblème d’un début d’année, c’est l’anniversaire de son ancienne promo.
BRICKTOWN Ce genre d’événement où tout le monde ce sent autant obligé de se remémorer les bons vieux souvenirs d’antan que de finir, par terre. C’est dans l’appart de son ancien colloc’ que Sacha retrouve la bande de potes. Début des hostilités.
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FUCKING STORY
Alors que tout se déroulait aussi bien qu’un Super Bowl, Nat arriva dans la pièce, épaulé de son sac en impression 3D Exocet, marqueur évident d’un certain attrait pour l’avant-garde. Robe noir, Silversands (évidemment), conçue à partir de tissus et de cuir, au col raffiné. Nat est ce que l’on appelle une fille fière et patriote. Fière d’incarner la mode en même temps que son pays d’origine. Vous l’aurez compris, et ne faisons pas durer le suspens plus longtemps, la jeune fille incarnait le modèle féminin parfait aux yeux du ce cher dresseur (seul les vrais comprendront).
EXOCET SILVERSANDS Mis à part quelques tentatives timides, Sacha ne parvint pas à échanger avec la belle Lituanienne durant l’apéro. Mais l’homme est plein de ressources, si l’attaque « Tonnerre » n’était pas la bonne stratégie, peut être trop frontale, il trouverait autre chose. C’est alors qu’il proposa une soirée hip-hop, dans un hangar désaffecté en banlieue. Pour remettre dans le contexte, nous parlons ici de la crème de la crème du “ bobotisme “, je vous laisse imaginer la vague de doute qui a émergé dans la salle. Bingo ! Alors que l’hésitation avait prise en otage le salon, Nat aussi surprise que réjouie de cette initiative motiva les rangs et embarqua tout ce joli petit monde vers l’infini et l’au-delà, en terre inconnue. Sacha avait fait mouche, coquin. Elle était là, cette fameuse clef d’entrée. Sur le chemin de la débandade, ce bon vieux Sacha se fit accoster, tel Dan Bilzerian. C’est alors qu’une folle conversation axée autour des « différences et de l’évolution des mœurs » commença. En partant pour la soirée hip-hop, à 1h du matin, dans le métro, à côté de Georges, le bourré de la ligne 5, oui oui. Quand deux être étranges se rencontrent c’est quitte ou double, c’est un peu comme regarder un film de Besson, t’as deux options : le chef d’œuvre ou… aucun adjectif n’est assez approprié.
PLUS QU’UN PRÉNOM, UNE EXPÉRIENCE Mais comme la différence implique des possibilités différentes, on va vous laisser imaginer la suite, pour cette fois. Alors, match or not ?
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CONTRIBUTEURS
CHINESE MAN SLIP ENCRE MÉCANIQUE FIONNA FERNANDES BRICKTOWN S I LV E R S A N D S H Y AT U S K A I YOT E JUXEBOX THE EYE’S HUNTERS LET’S DRESS L A R O S E TATO U É E MASSILIA SOUND SYSTEM ROXANNE @VIPMODELS N O Ë L B O U R R AT TRAFALGAR MAGAZINE T R A F A L G A R x L U N DI M I DI H DT P H O T O G R A P H Y
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recrutement lasalopette
chroniqueurs c r ĂŠ at i f s s ta g e
e n voy e z vot r e c a n d i d at u r e : c o n ta c t @ l as a l op e t t e . n e t
à cause d’une put*** de «unknown error» il n’y pas de 4ème de couv ce m oi s - c i . Veuillez nous excuser de ce désagrément cordialement LE DA.
SALOPETTE MAGAZINE OCTOBRE 2015 - NUMÉRO 06 MENSUEL DIGITAL DISPONIBLE SUR WWW.L ASALOPET TE.NET