MAGP dossier pédagogique de l'exposition Alternatives, bandes dessinées contemporaines

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Alternatives, bandes dessinées contemporaines 22.09 — 17.11.2013

Maison des arts Georges Pompidou / DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Alternatives

> Maisons Daura, résidences internationales d’artistes/ Saint-Cirq-Lapopie > Centre d’art contemporain Georges Pompidou/ Cajarc

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PREAMBULE Le service des publics de la Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc s’est donné pour objectif de créer, pour son public scolaire, les conditions d’une relation régulière et argumentée avec l’art contemporain.

Les actions menées par ses médiateurs ne visent pas la transmission d’un savoir objectif mais la rencontre d’attitudes artistiques subjectives. Son ambition est de faire apparaître la place particulière que peut jouer l’approche de l’art contemporain dans la formation générale de l’élève, en encourageant sa curiosité, en renforçant son regard critique et en lui donnant le goût et la capacité de l’échange autour d’une expérience artistique. L’enjeu principal est d’éveiller, en chaque élève, l’initiative future d’une posture intelligente et active face aux œuvres d’art.

En effet, l’expression artistique n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est personnelle, qu’elle demande engagement et rigueur depuis sa pensée jusqu’à sa traduction visuelle, qu’elle est alimentée par la culture au sens large, qu’elle n’est pas réservée à une élite mais qu’elle est constitutive d’une posture vivante et sociale.

Les chemins qui mènent à la rencontre avec les œuvres sont aussi divers que les démarches artistiques. Il ne suffit pas de mettre en présence une oeuvre et un public pour que la rencontre s’effectue. Nos médiateurs sont là pour faciliter cette rencontre qui participe d’une ouverture et donne des chances supplémentaires aux enfants et adolescents en matière d’éveil, de découvertes artistiques et de construction personnelle. C’est pourquoi le centre d’art propose aux publics scolaires des visites commentées de l’exposition et des ateliers, qui offrent l’occasion d’une rencontre plaisante et motivante avec le travail des artistes présentés.

Afin de préparer en amont la visite avec les élèves, nous invitons, pour chaque cycle d’exposition, les enseignants et éducateurs à des visites préparatoires autour de l’exposition où ils peuvent poser leurs questions et définir, avec l’aide des médiateurs, des axes de travail pouvant être exploités en classe.

Ce dossier pédagogique pourra être diffusé auprès de tous les enseignants et éducateurs qui en font la demande sous format numérique (fichier pdf.) et lors de la visite préalable qui leur est destinée.

L’équipe de la Maison des arts Contact service des publics : Marie Deborne & Catherine Henrye 05.65.40.78.19 marie.deborne@magp.fr / catherine.henry@magp.fr

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Lolmède - Autoportrait en 4 cases, 2013.

Sérigraphie numérotée et signée sur papier. Courtesy de l’artiste et de l’imprimerie Trace.

Production MAGP.

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SOMMAIRE

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| SOMMAIRE

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| L’EXPOSITION

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| PARCOURS D’EXPOSITION

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|PISTES PEDAGOGIQUES

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| VISITE SCOLAIRE

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| ATELIERS

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| INFOS PRATIQUES

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L’EXPOSITION Alternatives :

bandes dessinées contemporaines Les influences entre Bande Dessinée et Art Contemporain ne sont plus à prouver depuis que la porosité entre ces deux mondes s’est révélée dans les espaces d’exposition. Le centre d’art contemporain accueille pour la première fois des auteurs des scènes française et belge qui pratiquent la bande dessinée au sens large : les supports traditionnels – et notamment le livre et l’album – s’émancipent et cherchent de nouvelles formes dans l’exposition. La BD conquiert l’espace avec des volumes, des papiers peints… pour imaginer, dans une scénographie conçue comme un scénario in progress, d’autres alternatives aux univers de la narration séquentielle.

Depuis l’apparition des maisons d’édition de bande dessinée alternative et notamment de l’OuBaPo1, les auteurs élargissent leur propos et leur pratique. La bande dessinée ne peut ainsi se satisfaire du seul principe de séquentialité : elle s’affranchit des supports, de la reproduction, de l’espace à deux dimensions. Elle n’a plus besoin de faire appel au livre, et n’est plus l’attestation d’un fragment de l’œuvre reproduite, a fortiori de la planche originale, mais devient œuvre en situation d’exposition.

Le scénario d’Alternatives raconte une histoire qui s’amuse de l’Histoire et déplace le protocole de l’hommage aux « Maîtres ». Il s’articule en cinq modules dont les combinaisons se jouent de toutes classifications. La puissance des images et la tension dans leur mise en scène suffisent à soutenir une pensée désireuse de créer plus d’humanité au bout du crayon, tout en faisant l’effet d’un manifeste de diversité et de tolérance.

Une planche originale emblématique de l’Art Attentat de Francis Masse ouvre l’exposition. Elle illustre à la fois l’incomplétude de la bande dessinée, ses limites, mais aussi sa magistrale énergie et la potentialité d’un récit à poursuivre.

Le multiple intervient pour brouiller les pistes : la reproduction d’éléments de planches en reproductible unique a permis de développer des complicités entre les artistes (ici, Manuel, Jochen Gerner, Gérard Marty, Lolmède) et certaines imprimeries artisanales.

La 2D, l’impression, le livre, s’échappent et conquièrent l’espace en 3 dimensions : les volumes et objets apparaissent avec Manuel, Benoît Jacques, Les Requins Marteaux, Jochen Gerner.

Les supports se diversifient, les artistes dessinent sur de la toile, sur des objets, du mobilier, pour habiter autrement l’espace d’exposition. Stéphane Blanquet, Dominique Goblet, Benjamin Monti, Aurélie WilliamLevaux et Moolinex, Benoît Jacques, Les Requins Marteaux en font l’expérience et y reviennent avec plaisir.

Les œuvres participatives jouent l’interaction avec le public : Etienne Lécroart qui présente les pièces issues de son exposition Planches en vrac et à la découpe, et Le petit théâtre de l’ébriété de Ruppert et Mulot, sont en cela exemplaires.

Les œuvres dont certaines sont produites spécialement pour cette exposition participent du renouveau de l’espace dessiné. La richesse de cet univers trucculent et non normatif invite à des découvertes où le spectaculaire côtoie le modeste, où le grotesque frôle le cauchemar, où le rire grince à se frotter au réel.

Martine Michard et Camille Escoubet, commissaires de l’exposition Martine Michard dirige la Maison des arts Georges Pompidou depuis 2004.

Camille Escoubet est historien de l’art pour la Bande Dessinée, éditeur pour Super Loto Éditions, et imprimeur pour Trace (Concots).

1

Ouvroir de Bande dessinée Potentielle. Mouvement inspiré par l’OuLiPo. Voir page 14 de ce dossier.

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PARCOURS D’EXPOSITION Le cheminement de l’exposition s’articule en cinq modules.

La planche originale

La planche originale étant la forme traditionnelle et historique de l’exposition de bande dessinée, il était logique qu’elle marque le point de départ de cette exposition.

Elle illustre à la fois l’incomplétude de la bande dessinée, ses limites, mais aussi sa magistrale énergie et la potentialité d’un récit à poursuivre. > Francis Masse L’Art Attentat est un recueil édité au Seuil en 2007, qui rassemble des planches initialement parues dans les années 1970 dans les revues (A suivre), Métal hurlant, Hara Kiri, Rigolo et Hebdogiciel. Si la planche présentée en ouverture de l’exposition fonctionne comme modèle d’expérimentation pour les générations suivantes, elle est paradoxalement l’exemple d’une exposition classique de bandes dessinées. Cette problématique est mise en abîme par le sujet même de la planche : une réflexion décalée sur l’art contemporain.

> Dominique Goblet L’exposition des planches originales de «Les Hommes Loups» montre toute la richesse et le potentiel d’évolution permanente du travail de Dominique Goblet : celui d’une narration diffuse, ténue, et d’un travail plastique qui ne peut se passer de l’exposition d’originaux. Au-delà de la narration telle qu’on la découvre dans le livre édité chez Frémok, Dominique Goblet réinvente le fil du récit en situation d’exposition.

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Le multiple

Le multiple intervient pour brouiller les pistes. Avec la complicité d’imprimeries artisanales, les artistes produisent des reproductibles uniques. Chaque multiple est retravaillé, par exemple en variant les couleurs ou par l’adjonction de la signature de l’artiste, et devient ainsi un original. > Manuel L’installation Exhibition conçue pour Alternatives souligne l’aspect « manuel » de son travail : elle a été réalisée par l’artiste avec l’imprimerie artisanale Trace à Concots. La série, reproduite en gaufrage et retravaillée à la mine de plomb par l’artiste, invite le public à découvrir un récit dans les reliefs du papier. > Lolmède Autoportrait en 4 cases est un format unique conçu spécialement pour l’exposition. Chacun retrouvera le penchant de l’auteur pour l’autobiographie teintée d’une pointe de dérision et d’humour, et un condensé de son travail à la croisée de l’illustration et de la bande dessinée.

Imprimé en sérigraphie par l’imprimerie artisanale lotoise Trace, Autoportrait en 4 cases associe l’intérêt de Lolmède pour sa région natale et le concept d’impression d’artiste, l’épreuve étant numérotée et signée. > Gérard Marty Pour Alternatives, l’artiste présente 4 épreuves sérigraphiées chez Hors Cadre Impressions à Villefranche-de-Rouergue.

L’artiste et l’éditeur exploitent les possibilité de l’impression sérigraphique : le changement de couleurs en cours de tirage permet de singulariser chaque exemplaire.

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Le volume

La bande dessinée s’échappe du livre et conquiert l’espace d’exposition en 3 dimensions. > Jochen Gerner L’œuvre Bibliothèque est révélatrice des expérimentations et des réflexions sur la bande dessinée qui jalonnent tout le travail de Gerner. Initialement conçue pour l’exposition La Maison Commune à Nancy en 2011, ce papier peint sérigraphié et posé sur une dizaine de mètres linéaires interroge le concept de reproductible en bande dessinée et fait le lien avec le module du multiple tout en s’émancipant de l’accrochage traditionnel. Il dépeint aussi l’univers de l’artiste : un dessin grandeur nature de sa propre bibliothèque.

> Stéphane Blanquet Chambre avec vue sur mes cauchemars, conçue en 2004, est une installation mêlant papier peint et volumes, invitant littéralement le public à se plonger dans l’univers de l’artiste : un récit déconstruit peut s’y révéler, celui de sombres rêves soumis à qui ose s’y aventurer.

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Les nouveaux supports

Les supports se diversifient, les artistes dessinent sur de la toile, sur des objets, du mobilier, pour habiter autrement l’espace d’exposition. > Les Requins Marteaux Une des pièces présentée à Cajarc met en scène le personnage fétiche de la maison d’édition, Mr. Ferraille. Il interroge le concept d’ « exposition-spectacle » longtemps utilisé dans les expositions de bande dessinée. Une autre pièce reprend le principe de séquentialité propre à la planche de bande dessinée, à la différence que le récit se comprend en volumes, chaque case étant en 3 dimensions. > Benoît Jacques Planches est une installation mettant en scène un bateau recouvert de dessins, de la coque à la voile, accompagnée d’une série sur du bois de récupération.

Outre l’invitation au voyage, à la rêverie et à la contemplation, l’installation propose une introspection décalée dans l’univers de la narration et souligne l’importance du “regardeur” dans le processus de création. > Moolinex Son œuvre Mario et Mariette met en scène la rencontre de deux personnages en une succession d’images à assembler. Réunies dans une boîte, les cartes se regardent en duo et construisent l’histoire reconstituée ici dans une vidéo.

> Aurélie William-Levaux Aurélie William-Levaux, en résidence aux Maisons Daura avec Moolinex, prolonge le travail sur Johnny Christ et le faux mouvement artistique « Prisme ». Elle conçoit avec Moolinex des « collages » de canevas qui se jouent du langage de la bande dessinée par une utilisation détournées des codes comme par exemple des phylactères (les fameuses bulles).

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Les œuvres participatives

Elles jouent l’interaction avec le public : Planches en vrac et à la découpe d’Etienne Lecroart et 3e saintSebastien Olympique de Ruppert et Mulot, sont en cela exemplaires.

> Etienne Lécroart Les pièces choisies dans Planches en vrac et à la découpe se lisent par tous les bouts.

Le public est ainsi invité à manipuler des facs-similés pour apprécier les différents récits possibles, sur le principe du puzzle, du taquin, des cases sur charnières qui se tournent, etc.

> Ruppert et Mulot L’installation montrée à Cajarc, en partenariat avec l’exposition monographique de Ruppert et Mulot au Pavillon Blanc à Colomiers, est une nouvelle création.

Le Saint-Sébastien Olympique invite le public à se mettre en scène sur une estrade de championnat, lors d’une remise de prix qui aurait mal tournée…

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> Benjamin Monti La performance proposée par Monti au centre d’art relève de l’iconoclasme. Reprenant le principe d’un couloir de tir, l’artiste détruit et fait détruire par le public, à la carabine, sa planche originale. La planche criblée sera accrochée pendant toute l’exposition.

> Gérard Marty Une installation à l’échelle du village se déploie sur tout le Tour de ville de Cajarc, invitant le public à parcourir, littéralement, la bande dessinée. Edition d’une boîte contenant la quarantaine de dessins sérigraphiés chez HORS CADRES impressions.

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PISTES PEDAGOGIQUES Un peu d’histoire…

Début XIX La naissance de la bande dessinée remonte à plus de cent cinquante ans, c’est aussi le cas des premiers essais théoriques la concernant.

La paternité du média, dans la littérature francophone, est actuellement attribuée à Rodolphe Töpffer qui est aussi l’auteur du premier texte d’importance sur ce qu’il appelait déjà la « littérature en estampes » (1836). Il oppose ce genre nouveau à une littérature plus classique et lui attribue plusieurs caractéristiques : - Écriture d’une histoire avec des successions de scènes représentées - Concision - Clarté - Support livresque Il qualifie la littérature en estampes d’« extrêmement agissante » puisqu’il y a « plus de gens qui regardent que de gens qui lisent».

Fin XIX, Début XX C’est par la voie de la presse que la bande dessinée commence à se définir comme telle aux yeux du public, puisqu’à l’approche du XXe siècle, c’est par ce biais qu’elle va principalement se développer dans la plupart des aires géographiques mondiales importantes pour le média. On peut citer en guise d’aperçu Christophe et sa Famille Fenouillard en France dès 1889.

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Mais peu à peu la bande dessinée se voit reléguée au ban de sous littérature et se trouve dès lors et malgré elle affublée de nouvelles caractéristiques : un lectorat supposé être exclusivement jeune, ainsi qu’un caractère populaire.

Taxé d’une prétendue amoralité par les milieux catholiques réactionnaires, la bande dessinée subira une véritable campagne de diatribes (aggravées par l’arrivée des strips américains comme le Journal de Mickey en 1934) qui aboutira à des lois contrôlant sévèrement toutes les publications d’illustrés autant aux Etats-Unis qu’en France.

Le tournant des années 60 Dans les années 60, d’autres types d’organes de presse vont propager de nouvelles conceptions et contribuer, nottamment par leur caractère érotique, à promouvoir un type de bande dessinée considéré de fait comme « adulte » par la presse généraliste de l’époque ( Hara-Kiri, Pilote, Barbarella…).

On assiste à l’accroissement d’un sentiment « bédéphile » qui aboutit à la création de plusieurs clubs qui se donneront pour but de rééditer des comics américains d’avant-guerre et de tenter de s’opposer aux décisions de la commission de surveillance des publications destinées à la jeunesse : en somme, de légitimer la bande dessinée.

C’est à peu près à cette époque qu’émerge l’idée d’un « 9ème art » et les bédéphiles vont tenter de définir la bande dessinées et de la situer dans l’histoire de l’art. le renouveau des années 1990 Après une période de crise dans les années 1980, plusieurs collectifs d’auteurs décident de prendre enfin en main le côté éditorial, principal véhicule de la bande dessinée.

Se basant sur des expériences éditoriales comme Futuropolis, ces auteurs se publient au sein des structures comme L’Association, Cornélius, Les Requins Marteaux, etc. et renouvellent le média : les thèmes, les types de graphisme, le langage de la bande dessinée et sa compréhension (bandes dessinées sans bulles, sans cases) élargissent alors le champ des possibles.

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L’OuBaPo,

la contrainte comme source d’inspiration L’Ouvroir de Bande dessinée Potentielle (OuBaPo) a été fondé en novembre 1992 à travers la maison d’édition L’Association.

Ce comité crée des bandes dessinées sous contrainte artistique volontaire à la manière de l’Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) créé par Raymond Queneau.

Parmi les contraintes appliquées par l’OuBaPo, on peut citer à titre d’exemple : Palindrome : création d’une histoire qui se lit dans les deux sens pliage : pliage d’une page qui dévoile un nouveau sens, une nouvelle histoire Réversibilité / Upside-Down : lecture de page avec plusieurs orientations.

Expansion : enrichissement d’une histoire par un (ou plusieurs) auteur(s) qui insère(nt) des cases dans une histoire existante pour en former une nouvelle.

Hybridation : création d’une histoire par croisement de cases empruntées à d’autres bandes dessinées (d’un même auteur ou non).

Ces contraintes, quelles qu’elles soient, sont très difficiles à mettre en place et demandent beaucoup d’imagination de la part des auteurs afin que la bande dessinée ne soient pas seulement à contraintes fortes sur le plan technique mais raconte également une véritable histoire. l’Oubapo participe à l’avènement d’une conception plus ouverte de la bande dessinée. Les exercices relevant de la plurilecturabilité encouragent notamment des lectures translinéaires et des approches moins conventionnelles de la narration, tout en rappelant l’importance de la séquentialité.

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Narration et séquentialité, Comment définir la bande dessinée ?

Les essais de définition de la bande dessinée sont nombreux et contradictoires.

Des auteurs tels que ceux présentés pour Alternatives s’attachent à brouiller les pistes pour aller vers des formes imaginatives qui repoussent les frontières du genre. La bande dessinée est une discipline aux caractéristiques mouvantes et en permanente évolution.

La définition de la bande dessinée mettant en présence bulles et cases est évidemment trop simpliste face à la richesse des formes recouvrant cette appellation. On peut toutefois s’intéresser au principe fondamental de la bande dessinée, à savoir l’articulation texte-image.

En opposition à la littérature illustrée, la bande dessinée a souvent été caractérisée par un rapport d’égalité entre l’image et le texte. Si le lecteur peut se raccrocher à tout moment à une image, il est en présence d’une bande dessinée ; tandis que s’il a l’impression que seuls certains passages du récit sont dessinés, il interprète sa lecture comme celle d’un texte illustré et non d’une bande dessinée.

Pour autant, l’image n’est pas chargée à elle seule d’assumer le récit, il suffit que l’on puisse s’y référer constamment.

Cependant, l’existence de bandes dessinées muettes qu’elles soient anciennes (les aventures du professeur nimbus d’André Daix en 1930) ou récente (Pinocchio de Winshluss en 2012) mettent à mal cette caractérisation par le rapport texte-image.

Restent alors la séquentialité et la narration.

La séquentialité implique que les images se suivent de façon logique afin de dérouler un récit.

Si l’OuBaPo, par ses jeux de contraintes, bouscule la séquentialité traditionnelle, pour autant, le mouvement ne nie pas cette caractéristique. En effet, même si l’enchaînement des images n’est jamais figé, la suite logique est toujours présente, bien que multiple, et s’attache encore à raconter une histoire.

Dans les œuvres présentées pour Alternatives, on notera cependant que la bande dessinée fait évoluer ses formes pour investir l’espace d’exposition et qu’à cette occasion, la séquentialité s’efface jusqu’à disparaître parfois.

C’est le cas, par exemple, pour la bibliothèque de Jochen Gerner. Si le fil conducteur de la narration est bien là : pénétrer dans l’installation de Jochen Gerner, c’est entrer dans le récit de sa vie quotidienne et de son intimité ; par contre, les classifications traditionnelles et la scission entre bande dessinée et œuvre plastique ne tiennent plus. C’est tout le système de classification académique (art contemporain, illustration, bande dessinnée) qui se trouve ici bousculé.

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Gérard Marty - Détail de l’installation pour le tour de ville de Cajarc, 2013.

Courtesy de l’artiste et de l’imprimerie Trace. Production MAGP.

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VISITES AVEC LES SCOLAIRES

Regarder, s’interroger et croquer !

Animée par les médiatrices du centre d’art, la visite de l’exposition est l’occasion d’apprendre à regarder et à s’interroger.

Elle commence par une déambulation autonome dans l’espace d’exposition.

Dans un second temps, et en s’adaptant à chaque tranche d’âge, la médiatrice questionne les élèves pour construire sa visite en partant de leurs ressentis. Par ce jeu de questions/réponses, l’élève est toujours entretenu dans une position active face à l’œuvre.

La meilleure manière de s’approprier l’art étant encore de le pratiquer, nous proposons d’achever la visite par un exercice simple de croquis qui permettra à l’élève de conserver une trace visuelle de sa visite et de poursuivre éventuellement en classe la réfléxion engagée. > sur réservation - Gratuit

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LES ATELIERS DESSINE-MOI UNE HISTOIRE Gérard Marty, artiste peintre et illustrateur, propose aux élèves de construire une histoire dessinée.

Regroupés en petits groupes de 3 ou 4, les élèves imaginent la suite d’une première case dessinée par l’intervenant.

Une fois l’histoire réalisée, les élèves présentent leurs réalisations.

L’intervenant anime une discussion critique autour de l’histoire et propose des corrections et améliorations de la BD. A l’issue de l’atelier, les réalisations des élèves peuvent faire l’objet d’un fanzine où toutes les histoires sont photocopiées et regroupées en un petit livret.

Infos pratiques : Tous niveaux Durée : 1h30 Sur réservation du

- 14 au 18 octobre (Semaine 42, avant les vacances scolaires)

- 4 au 8 novembre (Semaine 45, après les vacances scolaires) Tarif : 75€ par classe (30 élèves maximum).

Matériel fourni L’atelier est précédé d’une visite de l’exposition animée par une médiatrice.

Possibilité de pique-niquer à l’abri dans l’école de Cajarc.

Pour en savoir plus sur l’artiste intervenant : www.gerardmarty.com gerardmarty.blogspot.fr 18

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LES ATELIERS DU COLLAGE À L’ÉCRITURE La médiatrice distribue aux groupes d’élève (de 4 à 5) un corpus d’images comprenant des personnages, des éléments de paysage et des objets.

Sur une feuille format raisin, chaque groupe réalise une grande vignette en assembant les motifs afin de raconter une situation.

Collectivement, la classe associe les vignettes entre elles pour construire une narration.

Les élèves écrivent le texte qui accompagne le récit.

Infos pratiques : Tous niveaux Durée : 1h30 Sur réservation du 23 au 10 octobre 12 au 15 novembre Tarif : participation de 20€ par classe pour l’achat du matériel L’atelier est précédé d’une visite de l’exposition animée par une médiatrice.

Possibilité de pique-niquer à l’abri dans l’école de Cajarc.

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INFOS PRATIQUES Nocturne

Visite enseignants

mardi 15 octobre, 18h30, Centre d’art contemporain, Cajarc, entrée libre rencontre avec Camil Escoubet, Historien de l’art pour la bande dessinée, imprimeur (imprimerie Trace, Concots), éditeur (Super Loto Éditions) et cocommissaire de l’exposition.

Suivi de Ohne Fett, concert blues noise animé et dessiné Organisé dans le cadre de la semaine des étudiants.

Mercredi 25 septembre 2013 à 15h Cette visite préalable à celle des élèves permet aux enseignants de poser leurs questions et de réfléchir avec les médiateurs aux pistes de travail à exploiter.

Visites scolaires

Gratuites Afin de découvrir la création contemporaine, un médiateur vous accompagne. L’occasion d’apprendre à regarder et à s’interroger. > Gratuit, sur réservation

Cinéma - Poulet aux prunes Vendredi 18 octobre 20h30 / Salle des fêtes, Cajarc En écho à l’exposition Alternatives, et sur une proposition de Camille Escoubet, la Maison des arts Georges Pompidou et Ciné Lot organisent la projection de Poulet aux prunes, réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, sorti en 2011.

5 euros en plein tarif, 4,50€ tarifs abonnés ciné lot, 3€ pour les moins de 18 ans.

Ateliers POM*POMpidou ! de 15h à 17h, goûter offert, sur réservation, à partir de 5 ans, 5€ / enfant. « Bande dessinée », les mercredis 23 ou 30 octobre,

Visites commentées tout public Dimanche 22 septembre ou Samedi 26 octobre 2013, de 16h30 à 17h30, 2€ / personne.

Exposition de Benoît Jacques à la Médiathèque de Cahors

Rencontre

Vernissage et conférence le 9 octobre à 18h

« Le dessin-animé, de l’écriture à la réalisation », vendredi 4 octobre, 19h, Centre d’art contemporain, Cajarc, entrée libre Rencontre avec Julien Fournet réalisateur et scénariste de la série « les As de la jungle à la rescousse »

Contact Marie Deborne : marie.deborne@magp.fr Catherine Henrye : catherine.henrye@magp.fr t : 05 65 40 78 19 / 05 65 14 12 83 Maison des arts Georges Pompidou BP 24 46160 Cajarc

Partenaires principaux :

La Maison des arts participe à dca (association nationale pour le développement des centres d’art) et au réseau régional AC-MP (Art contemporain en Midi-Pyrénées)

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