Globe-Trotter magazine

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paris le magazine DES TENDANCES DU VOYAGE en france

N°6 - juin/juillet/août 2012 - DOM : 6,5 e - BEL : 6,5 e - LUX : 6,5 e - CAN : 6,5 $ CA - GR/PORT. CONT : 6,9 e - MAR : 70 DH - N.CAL/S : 900 CFP - POL/S : 1000 CFP

Globe-trotter

spécial

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les mystères de Paris www.novapresse.com

Une ville de légendes Label intemporel

Un Paris Mythique Détour enchanté

cité à grands spectacles En perspectives

Paris au fil de l’eau Un roman fleuve

Paris fantastique Magie magistrale


ÉDITO

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GLOBE TROTTER EN FRANCE « Les tendances du voyage en région » Rédaction France Tél./Fax : 09 50 70 65 36.

te ven n e t tou r a p ges 8 pa

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redaction@novapresse.com administration@novapresse.com Publicité pub@novapresse.com Abonnements

Paris La plus belle ville au monde !

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Chers Globe-trotters,

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Avec ce numéro Spécial Paris, nous espérons vous donner envie de découvrir ou de redécouvrir une ville magique, capitale, éternelle. Balade au cœur de Paname, plus belle que jamais.

Directeur de la publication et de la rédaction Henry Malte hmalte@novapresse.com Rédacteur en chef Frédéric Benoît fbenoit@novapresse.com Rédacteur en chef adjoint (Sr, editing) Philippe Legrain plegrain@novapresse.com Ont collaboré à ce numéro : Frédéric Benoît, Marc Besagne, Julien Granet, Hugo Guise, Mathieu Jourdain, Philippe Legrain, Emma Leroy, Henry Malte, Carole Signes. Photographies : © Francis Dugal, DR Distribution France et export : PRESSTALIS Distribution Belgique : TONDEUR N°de commission paritaire : 0512K90364 N°ISSN : 2106-7079 Imprimée en UE. Écrivez-nous, faites-nous part de vos commentaires, partager vos expériences de voyage sur www.novapresse.com UNE REVUE DU GROUPE NOVA PRESSE LTD UNITS 15 & 16 7 WENLOCK ROAD LONDON N1 7SL

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aris mythique, monumental, cosmopolite, artiste, tendance, intemporel, insolite ? Ce mois-ci, Globe-Trotter magazine vous invite à découvrir les multiples facettes de la ville lumière. Au fil de l’eau, le long de la Seine éternelle, dans les rues animées, les avenues chic ou populaires, Paris dévoile ses charmes, livre ses secrets. De la butte Montmartre, avec le Sacré-Cœur, à Pigalle, en passant par le quartier des Batignolles… Globe-trotter part sur les traces d’un Paris pittoresque. De NotreDame-de-Paris aux îles de la Cité et Saint-Louis, jusqu’au le quartier latin, vous voici plongé dans le cœur historique de Paris. De la tour Eiffel au Trocadéro, des Invalides au musée du Quai-Branly en passant par le Champ-de-Mars, le pont Alexandre-III… Balade époustouflante dans le monde de la démesure façon monumentale. De l’Arc de triomphe au jardin

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des Tuileries en passant par les Champs-Élysées, la Concorde ou le Louvre : Paris joue avec les mythes. Paname sait aussi être magique, de la place des Vosges à Saint-Germain-des-Prés en passant par le jardin du Luxembourg… Voire furieusement bucolique du côté des bois de Boulogne ou Vincennes. Paris, ville de légende(s) étonnera toujours, y compris les Parisiens eux-mêmes, épris ou non de culture, de mode, d’art sous toutes ses formes. Cette cité aux mille facettes, musée, pour les uns, en constante évolution pour les autres, traverse le temps sans perdre son âme, généreuse, indestructible, ouverte sur le monde, éclatante conte vents et marées. Frédéric BENOÎT, rédacteur en chef, fbenoit@novapresse.com

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A ctuellement

en vente , le mag qui vous dit tout sur N ew York

SOMMAIRE Paris N° 2 - automne 2012

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Une ville légende

La plus belle ville du monde serait donc Paris… Ville musée pour les uns, cité radieuse pour d’autres, Paname a su préserver son côté intemporel pour mieux embrasser le futur. Tour d’horizon. 16

Les mythes ont la vie dure

Paris cultive son côté mythique, histoire d’envoûter la galerie. Promenade de l’Arc de triomphe au jardin des Tuileries en passant par les Champs et la Concorde ou le Louvre. 26

Une cité à grands spectacles

Paris est une ville à grand(s) spectacle(s). Balade vertigineuse de la tour Eiffel au palais de Chaillot en passant par le Trocadéro ou les Invalides. Que de perspectives ! 34

La Seine, un roman fleuve

La Seine raconte Paris. Balade du berceau de la Cité jusqu’aux quais de Bercy en passant par la triomphante dame Eiffel… Fluctuat nec mergitur, évidemment. 40

Paname en mode fantastique

La capitale réserve pas mal de surprises. Souvent agréables de surcroît. Balade magique au cœur d’une ville de toutes les couleurs. 50

Paris pratique

Toutes les infos pratiques pour visiter la capitale, la découvrir sous tous les angles, se déplacer sans se perdre et ne jamais s’ennuyer…

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Horizons lointains De Las Vegas à San Francisco Page 59, Regard personnel. Page 60, Nevada, l’important c’est la zone. Page 66, Toques en stock à Vegas. Page 69, Jours tranquilles à downtown. Page 72, La vérité est ailleurs. Page 80, Avec ou San Francisco ?

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© Paris Tourist Office - Photographe : Alain Potignon

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La plus belle ville du monde serait donc Paris… Ville musée pour les uns, cité radieuse pour d’autres, Paname a su préserver ses vieilles pierres, sa beauté et son côté intemporel pour mieux embrasser le futur. Tour d’horizon. www.novapresse.com

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ÉTERNEL

Première étape : Notre-Dame de Paris. Devant l’église, sur le parvis, une étoile de bronze pointe le kilomètre zéro, centre du pays. Emblème de l’art gothique, le plan harmonieux de l’édifice semble l’œuvre d’un seul bâtisseur de génie, alors que des dizaines s’y sont succédé du XIIe au xixe siècle, date de sa restauration par Violletle-Duc. Notre-Dame a vu Saint Louis, pieds nus, portant la couronne d’épines, en 1239, le sacre de Napoléon, en 1804, la célébration de la Libération, en 1944… Et, pour aller chatouiller les gargouilles, comme le Quasimodo de Victor Hugo, il faudra gravir quelque 422 marches. Dans la pénombre du beffroi, on pourra apercevoir la cloche de treize tonnes baptisée Emmanuel…

Réviser ses classiques

Parvis de Notre-Dame. Place Jean-Paul-II (IVe). M° Cité. La cathédrale. Tél. : 01 42 34 56 10. Du lundi au vendredi : de 8 h à 18 h 45. Samedi et dimanche : de 9 h à 18 h. Visites limitées le dimanche en raison des offices. Net : www.cathedraledeparis.com Les tours. Tél. : 01 53 10 07 00. Du 1er octobre au 31 mars : de 10 h à 17 h 30. Du 1er avril au 31 mai et du 1er au 30 septembre : de 10 h à 18 h 30. Du 1er juin au 31 août : de 10 h à 18 h 30 et jusqu’à 23 h samedi et dimanche. 8 €, 5 €. Moins de 18 ans et premier dimanche du mois (de novembre à mars) : gratuit. Net : www.monuments-nationaux.fr La crypte archéologique. Tél. : 01 55 42 50 10. Tlj : de 10 h à 18 h, sauf lundi et jours fériés. 3,30 €. De 14 à 26 ans : 1,60 €. Net : www.carnavalet.paris.fr

Tout au long de cette promenade au cœur du Paris éternel, on croise des évêques, des oiseaux rares et des tulipes sur un petit marché, une reine, quelques empoisonneuses et les Girondins réunis pour leur dernier banquet à la Conciergerie. Sans oublier les hommes de science du Muséum, des mammouths et des cerisiers du Japon, les parures des belles dames du temps jadis à l’hôtel de Cluny, des Gallo-Romains au spectacle et au bain, et la sainte patronne de Paris… Quel voyage dans le temps !

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© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont

Les vieilles pierres résistent au temps et embellissent l’avenir. Du Quartier latin aux îles de la Cité et Saint-Louis, qui forment le cœur historique de Paris, ces témoins intemporels de la beauté parisienne, ne sont qu’émotion, lumière ou pénombre magique. La chasse aux trésors mènera le visiteur au pied du livre sculpté de la façade de Notre-Dame ou sous la sublime bande dessinée des vitraux de la Sainte-Chapelle. On arpentera, béat, le dédale des ruelles, jadis coupe-gorge, de la rive gauche : colporteurs, charlatans et étudiants déjà turbulents s’y pressaient. Ou bien on préférera, comme Baudelaire et Camille Claudel, le doux cortège des hôtels particuliers de l’île Saint-Louis.

La Conciergerie.

© Paris Tourist Office - Photographe : Jacques Lebar

Notre-Dame.

Après Notre-Dame, la visites des îles de la Cité et Saint-Louis s’impose. Double berceau de Paris serti entre les bras de la Seine, ces voisines sont pourtant bien différentes. Sur l’île de la Cité, dans un tourbillon d’uniformes et de robes d’avocats, on va de sites en monuments : place Dauphine, Conciergerie, Sainte-Chapelle, Hôtel-Dieu, Notre-Dame… Le pont Saint-Louis marque une frontière, souvent franchie en musique, au-delà de laquelle s’étend la quiétude des somptueux hôtels particuliers. Refuge des artistes et des poètes, l’île Saint-Louis est aussi le havre des gourmets, à en juger par la profusion de restaurants, cafés, glaciers ou pâtissiers, qui alignent leurs devantures tentatrices rue Saint-Louis-en-l’Île…

Prison pas vraiment dorée Puis vient la Conciergerie. Le lieu servit d’abord d’intendance royale. La gigantesque salle des gens d’armes accueillait des tablées de deux mille personnes, tandis qu’aux cuisines s’affairait une nuée de marmitons dans une chaleur infernale. Mais la Conciergerie fut surtout une prison jusqu’au xixe siècle : le régicide Ravaillac, le bandit Cartouche, Marie-Antoinette, Robespierre et bien d’autres, notamment aux heures noires de la Révolution, y ont passé leurs derniers jours.

Palais de la Cité. 2, boulevard du Palais (Ier). M° Cité. Tél. : 01 53 40 60 80. Été : de 9 h 30 à 18 h. Hiver : de 9 h à 17 h. 1er janvier, 1er mai et 25 décembre : fermé. 7 €. Billet jumelé avec la Sainte-Chapelle : 11 €. – 18 ans et premier dimanche du mois (de novembre à mars) : gratuit. Net : www.monuments-nationaux.fr

La Sainte-Chapelle éprise de justice Enchâssées dans le palais de Justice, la Sainte-Chapelle et la Conciergerie sont les précieux vestiges de ce que fut le palais des rois de France du Xe au XIVe siècle. La Sainte-Chapelle, trésor du gothique flamboyant, fut commandée par Saint Louis. Dans sa chapelle basse, dédiée à la Vierge, les lys dorés sur fond d’azur ou le ciel étoilé de la voûte n’en finissent pas d’émerveiller. La chapelle haute, conçue pour abriter les reliques de la Passion du Christ, dispersées lors de la Révolution, déroule dans des dominantes rouge et bleue le plus prodigieux de l’art du vitrail du xiiie siècle. Saint-Chapelle. 6, boulevard du Palais (Ier). Tél. : 01 53 40 60 80. 1er janvier, 1er mai et 25 décembre : fermé. 7 €. Billet jumelé avec la Sainte-Chapelle : 11 €. – 18 ans et premier dimanche du mois (de novembre à mars) : gratuit. Net : www.monuments-nationaux.fr

Aux grands hommes… Cap sur le Panthéon. Son dôme surplombe le Quartier latin et il a donné son nom à la place dont il occupe le centre. Un colossal temple civique pour une devise >

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© Paris Tourist Office - Photographes : Daniel Thierry ; Jacques Lebar

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L’Institut du monde arabe.

forte inscrite à son fronton : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ». Ironie de l’Histoire, ce monument dédié aux liturgies républicaines fut commandé, en 1744, par Louis XV pour honorer sainte Geneviève. Révolution oblige, la basilique à peine achevée fut transformée, en 1791, en temple civique et définitivement consacrée Panthéon national en 1885, lors des funérailles de Victor Hugo. Ce monument, synthèse de classicisme grec et de style gothique, abrite également les tombeaux de Pierre et Marie Curie, Alexandre Dumas, Jean Jaurès, André Malraux, Jean Moulin, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire… Place du Panthéon (Ve). RER Luxembourg. Tél. : 01 44 32 18 00. Été : de 10 h à 18 h 30. Hiver : de 10 h à 18 h. Colonnade : du 1er avril au 31 octobre 8 €. – 18 ans (accompagné d’un adulte) et premier dimanche du mois de novembre à mars : gratuit. Net : www.monuments-nationaux.fr

D’ailleurs, plane toujours sur ce Quartier latin, situé sur la Rive gauche, aux abords de l’université fondée au XIIe siècle dans laquelle professeurs et élèves parlaient latin, l’ombre de grands hommes. Autour de la Sorbonne, du Collège de France, des lycées prestigieux ou de la bibliothèque Sainte-Geneviève,

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gravitent encore librairies, éditeurs, cafés où l’on révise fiévreusement ses examens et minuscules cinémas d’art et d’essai. Mais Saint-Michel semble avoir perdu un peu son âme… Certes, la fontaine Saint-Michel n’est plus le rendez-vous des seuls étudiants et beaucoup de commerces ont investi les lieux, mais le souvenir de maître Abélard et des pavés de mai 1968 flotte encore ici et là. >

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© Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand

La fontaine Saint-Michel. À droite, le Panthéon.

Le musée du Moyen Âge.

Place aux découvertes avec l’Ima. Au cœur du Paris intemporel, la civilisation arabo-musulmane a, depuis 1987, son superbe bâtiment de verre et d’acier signé Jean Nouvel. Derrière des moucharabiehs électriques qui s’entrouvrent selon la lumière du soleil, tradition et technologie réconciliées donnent le ton. L’ultramoderne douceur orientale règne sur le musée, les salles d’exposition, l’auditorium, la bibliothèque et la médiathèque jeunesse, le centre de langues, la librairie, le restaurant et le café littéraire. Sur trois étages enroulés autour d’un patio, les collections du musée livrent la quintessence de l’art arabomusulman, de l’histoire ancienne au xxe siècle et des confins de l’Asie centrale aux rivages de l’Atlantique… Institut du monde arabe. 1, rue des Fossés-Saint-Bernard (Ve). M° Jussieu. Tél. : 01 40 51 38 38. Tlj : de 10 à 18 h, sauf lundi. 6 €. – 12 ans : gratuit. Net : www.imarabe.org

Séquence étonnement, encore, au musée du MoyenÂge, aux Thermes et hôtel de Cluny. Depuis 1843, le musée national du Moyen Âge réunit deux merveilles architecturales : les thermes gallo-romains de la fin du iie siècle et l’hôtel des abbés de Cluny, édifié au xve siècle.

Entre cour et jardin, le corps de logis et les ailes de l’hôtel annoncent le plan des siècles suivants. Mais dans l’entrelacement exubérant des courbes du fronton, le Moyen Âge resplendit. À l’intérieur : sculptures, orfèvrerie, peintures, céramiques, tapisseries, meubles et objets… Entre la petite chapelle sculptée de feuillage et le sanctuaire profane dédié à la tenture de La Dame à la licorne se succèdent couronnes d’or, ivoire byzantin, dagues et cottes de mailles. Des thermes antiques, visibles aussi de l’extérieur, subsistent la salle tiède creusée de baignoires et le caldarium, sorte de sauna. Mais la partie la mieux conservée est le frigidarium. Moyen Âge, encore avec le jardin médiéval. Depuis l’an 2000, les jardins du musée, d’inspiration médiévale, prolongent le voyage dans la forêt de la licorne. On peut se balader dans le ménagier (potager pour plantes à pot), observer les simples médecines, admirer le préau piqué de fleurs, le jardin céleste et le jardin d’amour (courtois, cela s’entend). Musée du Moyen- Âge. 6, place Paul-Painlevé (Ve). M° Cluny-laSorbonne. Tél. : 01 53 73 78 16. Tlj : de 9 h 15 à 17 h 45, sauf mardi, 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. 7,50 €. – 18 ans et premier dimanche du mois : gratuit. Net : www.musee-moyenage.fr

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ÉTERNEL Dans la ménagerie du jardin des plantes, le flamant rose du Chili, comme le flamant rouge de Cuba, peut se réunir dans de grandes colonies. La serre des forêts tropicales humides. C’est par elle que commence la visite. Dépaysement assuré dans l’atmosphère chaude et humide qui sied à ces écosystèmes tropicaux dangereusement menacés…

sommet d’une butte baptisée labyrinthe… On croise des ribambelles d’écoliers venus traquer les dinosaures ou s’initier au jardinage. On explore les serres chaudes, le potager pédagogique, le jardin alpin, la roseraie, le jardin d’iris, le jardin de roches et de pivoines. Entrée libre, toute l’année. Cabinet d’histoire du Jardin des plantes. Du mercredi au lundi : de 10 h à 17 h. 3 €.

© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont

Les galeries de paléontologie et d’anatomie comparées occupent un bâtiment 1900 tout en poutrelles et consoles métalliques. On y apprend l’alphabet des vertébrés et des invertébrés dans l’atmosphère d’un cabinet de curiosités. On salue au passage le squelette du rhinocéros de Louis XV et des centaines de stars fossilisées : dinosaures, mammouths, baleine australe géante…

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Évasion garantie au Muséum national d’histoire naturelle. C’est en 1640 que le Jardin royal des plantes médicinales, créé par Louis XIII en 1633, devient le premier jardin public de Paris. Sous l’influence de Buffon et des frères botanistes Jussieu, il s’agrandit et s’oriente vers la recherche. Rebaptisé Muséum national d’histoire naturelle en 1793, il se dote de galeries d’exposition aux XIXe et xxe siècles. Sur plus de vingt-trois hectares, le domaine fleuri et arboré du Muséum unit en harmonie sciences de la nature et barbe à papa du kiosque à friandises. Muséum national d’histoire naturelle. 57, rue Cuvier (Ve). M° Jussieu. Tél. : 01 40 79 56 01. Net : www.mnhn.fr

Le jardin plante le décor Au Jardin des plantes, on déambule parmi les statues, les tilleuls de Russie, les oliviers de Bohême et une vingtaine d’arbres plus que centenaires, dont un fameux cèdre du Liban planté en 1734. On grimpe sur le belvédère sis au

Du mercredi au lundi : de 10 h à 17 h Samedi, dimanche et jours fériés, 1er mai : fermé. Du 1er avril au 30 septembre : de 10 h à 18 h. 6 €. – 4 ans : gratuit.

La galerie de minéralogie et de géologie abrite plus de 600 000 roches et minéraux, cristaux géants, météorites et même des pierres précieuses des anciennes collections royales. Du mercredi au lundi : de 10 h à 17 h. Samedi, dimanche et jours fériés, Du 1er avril au 30 septembre : de 10 h à 18 h. 7 €.

Quant à la ménagerie, elle accueille takins du Sichuan, tortues des Seychelles et près de mille mammifères, oiseaux et reptiles, dans un paysage à l’anglaise ponctué de passerelles et de petits pavillons. Fosse aux ours, singerie, fauverie – temples de l’architecture des années 1930 –, feront la joie des enfants. Cigognes blanches et grues couronnées, coulent des jours paisibles sous le fin dôme grillagé de la grande volière de 1888. Ménagerie du Jardin des plantes. Tlj. Hiver : de 9 h à 17 h. À partir du 7 février : de 9 h à 17 h 30. 7 €. - 4 ans : gratuit

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INCONTOURNABLES,

BONNES ADRESSES…

QUARTIER MOUFFETARD

LES MARCHÉS TRADITIONNELS

VA L - D E - G R Â C E

UNE ANCIENNE ABBAYE ROYALE

Mouffetard débute là son tracé médiéval, autrefois passage obligé entre Lutèce et Rome, aujourd’hui étape des dînettes à petits prix et du peuple joyeux des pubs et des tavernes. Mais la bonne chère reprend peu à peu ses droits et, sous de nombreuses façades à mansardes, des vitrines de pains à l’ancienne et de gâteaux, des étals de charcuterie, des collines de fruits et légumes conduisent au petit marché, très animé, du bas de la rue et au clocher de l’église Saint-Médard.

Rue Saint-Jacques (cour d’entrée de l’église, Ve). RER Port-Royal. Mardi, mercredi, samedi et dimanche : de 12 à 17 h. 4,60 €.

LES ARÈNES DE LUTÈCE Au Ier ou iie siècle de notre ère, jusqu’à 15 000 personnes pouvaient tenir dans les Arènes de Lutèce pour assister à des drames, des comédies, des joutes de gladiateurs ou des combats de fauves. Avec le forum et les thermes, les arènes constituaient le noyau de la cité gallo-romaine. Redécouvert en 1869, lors de la percée de la rue Monge, l’amphithéâtre restauré a rouvert ses gradins de pierre et sa piste à la vie de la ville : des matchs de foot s’y improvisent après l’école, mais aussi des parties de pétanque et le farniente au soleil.

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ŒNOLOGIE

MUSIQUE ET SPECTACLES

© Paradis Latin - Tékian Création

Par la rue Mouffetard et la place de la Contrescarpe, on dévale la pente douce de la montagne Sainte-Geneviève. En suivant la rue Mouffetard, on fait une charmante excursion en imagerie parisienne. Sur la petite place pavée de la Contrescarpe, les terrasses de restaurants et de cafés s’enroulent autour d’une fontaine de village. L’enseigne La Pomme de pin, encore visible au n° 1, rappelle que l’endroit fut un haut lieu des cabarets. La rue

Marché Maubert, place Maubert (Ve). M° Maubert-Mutualité. Mardi et jeudi, de 7 h à 14 h 30. Le samedi, de 7 à 15 h. Marché aux fleurs, île de la Cité, place Louis-Lépine (IVe). M° Cité. Du lundi au samedi, de 8 h à 19 h 30. Marché aux oiseaux, île de la Cité, place Louis-Lépine (IVe). M° Cité. Le dimanche, de 8 à 19 h. © Paris Tourist Office - Photographes : Amélie Dupont ; Marc Bertrand ; Daniel Thierry

MOUFFETARD BOUGE ENCORE

Anne d’Autriche, jeune reine délaissée par son époux Louis XIII, fit vœu « d’élever à Dieu un temple magnifique s’il lui envoyait un fils ». Exaucée à la naissance du futur Louis XIV, en 1638, après plus de vingt ans de mariage, elle dut patienter dix-sept ans pour voir le début des travaux qui s’achevèrent après sa mort en 1669. Magnifiquement préservée grâce à l’hôpital militaire établi en son sein depuis 1796, l’abbaye royale du Val-de-Grâce est un fleuron unique de l’architecture religieuse du XVIIe siècle.

De Vinis Illustribus 48, rue de la Montagne-SainteGeneviève (Ve). M° MaubertMutualité. Tél. : 01 43 36 12 12. Net : www.devinis.fr Le Cuvier-Sorbonne 47 ter, boulevard Saint-Germain (Ve). M° Maubert-Mutualité. Tél. : 01 43 29 57 79.

Le Paradis Latin 28, rue du Cardinal-Lemoine (Ve). M° Cardinal-Lemoine. Tél. : 01 43 25 28 28. www.paradis-latin.com Le Caveau de la Huchette 5, rue de la Huchette (Ve). M° SaintMichel. Tél. : 01 43 26 65 05. Le Petit Journal Saint-Michel 71, boulevard Saint-Michel (Ve). M° Cluny-la-Sorbonne. Tél. : 01 43 26 28 59. www.novapresse.com

Métamorphosis D’avril à octobre : face au 3, quai de Montebello (Ve). M° Maubert-Mutualité. De novembre à mars : face au 7, quai Malaquais (Ve). M° Pont-Neuf. Tél. : 01 43 54 08 08. www.metamorphosis-spectacle.fr

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© Paris Tourist Office - Photographe : Alain Potignon

MYTHIQUE

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Paris cultive son côté mythique, histoire d’envoûter la galerie. Promenade de l’Arc de triomphe au jardin des Tuileries en passant par les Champs et la Concorde ou le Louvre. www.novapresse.com

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MYTHIQUE

Arc de triomphe. Place Charles-de-Gaulle (VIIIe). M° Charles-de-Gaulle-Étoile. Tél. : 01 55 37 73 77. Tlj du 1er avril au 30 septembre : de 10 à 23 h. Du 1er octobre au 31 mars : de 10 h à 22 h 30. 1er janvier, 1er mai et 25 décembre : fermé. 9 €. Net :www.monuments-nationaux.fr

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Entre l’Étoile et la Concorde, les Champs-Élysées constituent la portion emblématique d’une perspective s’étirant de la pyramide du Louvre jusqu’à la Défense. L’origine de la voie glorieuse, passage obligé des défilés patriotiques, sont pourtant modestes. L’allée bordée de sous-bois parvient à l’actuelle place de l’Étoile en 1724. Promenade en vogue, les jardins sont ravagés à la chute de l’Empire. Ils retrouvent leur éclat vers 1840 : candélabres, fontaines, pavillons crémeux, dessins des massifs et bosquets datent de cette ère de bals et de théâtre. La partie construite de l’avenue ne comptait, elle, que six maisons en 1800 ! Son essor commence cent ans plus tard, quand le luxe s’empare de l’ouest de la capitale. L’avenue se pare alors de palaces prestigieux, de palais de l’auto, de terrasses et de cinémas, aujourd’hui rejoints par des enseignes de prêt-à-porter et des showrooms high-tech. Tout se trouve sur les Champs, temple incontournable du shopping et des loisirs : films, robes, lunchs, coton et compresses, voitures de course, yaourts et légumes frais, livres, disques, parfums… de l’aube au crépuscule, parfois 24 heures sur 24, souvent 7 jours sur 7. Bon à savoir : Les Champs-Élysées donnent l’illusion de mesurer des kilomètres et des kilomètres, alors qu’en réalité, la plus belle avenue du monde ne dépasse pas 1 910 mètres…

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© Paris Tourist Office - Photographe : David Lefranc

Il y a du légendaire dans l’air. Du sourire de Mona Lisa aux hiéroglyphes de la Concorde, des Noces de Cana à La Victoire de Samothrace, Paris chouchoute ses trésors mythiques. Promenade enchantée du côté de la cour Carrée du Louvre, de la Grande Galerie, des Grand et Petit Palais, des Tuileries et des hôtels particuliers de l’avenue Gabriel… Dominant les Champs-Élysées, dans l’axe de la grande perspective allant du Carrousel du Louvre à la Défense, trône l’arc de Triomphe. Commandé en 1806 par Napoléon pour célébrer les victoires de sa Grande Armée, le monument est achevé en 1836. Ses mensurations colossales – cinquante mètres de haut, quarante-cinq de large – se prêtent aux grands de la sculpture : Cortot, Étex et, surtout, Rude et sa célèbre Marseillaise. Déjà « monceau de gloire » pour Victor Hugo, l’Arc se pose en symbole national. Une flamme ravivée chaque soir à 18 h 30 et l’inscription « Ici repose un soldat français mort pour la patrie » signalent, depuis 1921, la tombe du Soldat inconnu.

Le jardin des Tuileries.

© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont

Les Champs-Élysées.

L’Arc de triomphe.

En descendant les Champs, difficile de manquer la place de la Concorde. L’aménagement de la place Louis XV débute en 1755. Cette place immense rompt avec la tradition des places royales fermées, afin de respecter la perspective des Tuileries. Les hôtels de la Marine et de Crillon soulignent l’axe de la statue du monarque… renversée au bout de trente ans. Car place de la Révolution, on guillotine : Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Robespierre… Mais, place de la Concorde, on se réconcilie. Louis-Philippe souhaite un monument apaisant passions révolutionnaires et royalistes. Ce sera l’obélisque, vieux de 3 300 ans, offert par le pacha d’Égypte. Érigé en 1836, ses vingt-trois mètres et deux cent trente tonnes de granit rose ont mis quatre ans à venir de Louxor. Deux fontaines parées de sirènes et de poissons dorés rehaussent le décor gris, vert et or.

Flânerie culturelle aux jardin des Tuileries En exagérant à peine, on compte, aux Tuileries, autant de statues que d’arbres. Une myriade d’œuvres ponctuent les terrasses, les parterres à la française, les bosquets et les pourtours des bassins : parmi les œuvres anciennes du jardin des statues de Rodin (Le Baiser, Eve, La Méditation, La Grande ombre), Coysevox ou Carpeaux, mais aussi des œuvres contemporaines de Max Ernst (Microbe vu

à travers un tempérament), Alberto Giacometti (Grande Femme II), Jean Dubuffet (Le Bel costumé), Henry Moore (Reclining Figure). Sans oublier les Maillol de bronze vert qui émergent du labyrinthe de haies qui prolonge les Tuileries jusqu’au Louvre. À l’autre bout, dans la perspective du grand axe, le plus ancien et le plus vaste jardin de Paris ouvre majestueusement sur la Concorde… À l’Ouest du jardin, sur la Terrasse des Feuillants, se trouve la Galerie du Jeu de paume, l’ancêtre du tennis, qui accueille des expositions d’art contemporain. À chaque extrémité de la double allée de tilleuls, on reconnaîtra facilement le régal des vers à soie : deux mûriers blancs qui ont la particularité de pousser sous trois formes différentes sur la même branche. Ces arbres ont été récemment replantés en hommage à Henri IV qui les avait imposé sur toute la longueur de la terrasse pour encourager la production de soie en France. Six années ont été nécessaires à l’État (1991-1996) pour lui donner une nouvelle jeunesse : les paysagistes Louis Benech, Pascal Cribier et François Roubaud ont conservé l’essentiel des perspectives de Le Nôtre. Dans le Grand Carré, les pelouses ont été retracées, soixante-huit grands arbres ont été conservés, mille trois cents replantés, les deux exèdres (1799) en marbre ont été mises en eau, apportant une touche romantique au jardin. n

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MYTHIQUE

P O U R Q U O I S ’ A P P E L L E - T- I L L E L O U V R E  ?

© Paris Tourist Office - Photographe : David Lefranc - Architecte : Ieoh Ming Peï

Il était une fois un donjon et des murs d’enceinte, style château fort. Un lovar pour les uns. Un lower pour les autres. On ne sait pas très bien, car on a l’embarras du choix concernant les origines – multiples et anciennes – du nom Louvre.

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À droite, la pyramide du Lupara, figure emblématique du grand Lupus… Pas d’inquiétude : il aurait pu s’appeler aussi la Grosse Tour. Mais on le connaît mieux sous le patronyme Louvre, Grand Louvre pour les piétons de taille moyenne. Car l’Histoire en a décidé autrement. Retour en 1190, lorsque Philippe Auguste, en souverain prévoyant, édifie sa grande muraille autour de Paris. Du côté Ouest, point de passage préféré des Scandinaves, envahisseurs patentés avec leurs collègues anglo-normands, le bon roi verrait bien un bastion franchement décourageant avec donjon et murs épais. Pour en imposer, on voit grand : une tour, d’une trentaine de mètres de haut et d’une quinzaine de mètres de diamètre, trône au centre d’un quadrilatère de soixante-dix-huit mètres sur soixante-douze. Le tout est nommé château du Louvre. Louvre, car – comme l’indiquent certains érudits – il est construit sur le lieudit Lupara. Mais Lupara est devenu, au choix – au vingt et unième siècle –, une ville italienne, un fusil à canon scié spécial vendetta, une arme antirequin… Aussi, de plus doctes encore avancent une autre hypothèse : Lupara est proche du latin lupus : l’endroit, recouvert jadis de forêts, aurait, en effet, abrité un terrain de chasse et des loups. On dit encore que le mot d’origine celtique lovrez signifierait léproserie. Mais aucun lépreux dans les environs. Toujours est-il qu’il n’existe pas de réelle unanimité sur le sujet. D’autant qu’au xviie siècle, le premier grand historien de Paris, Henri Sauval (mort en 1676), réfute l’origine latine du nom. Ce dernier y voit l’influence certaine

de la langue saxonne parlée par un lointain occupant salien ou franc salien issu du peuple des Sicambres. Ceux-ci se mêlent à quelques Germains pour former une confédération de peuples dont sont issus les Francs, Clovis et les souverains mérovingiens. Ces derniers parlent évidemment un ancien français parfait. Et dans cette langue, lauer ou lower signifient tour de guet (ce qu’est le Louvre au xiiie siècle). Pourtant, Henri Sauval préfère à cette hypothèse celle des racines germaniques. Un château, ou camp fortifié, se dit leovar, lovar, lover, leower ou lower… Logique, donc, que le donjon fortifié de Philippe Auguste se soit appelé Louvre. Car les environs de Lutèce s’étaient déjà hérissés de lowers en tout genre. D’un côté, la ville gallo-romaine organisée par Mérovée. De l’autre, les Francs. Ceux-ci avaient aussi leurs propres lower ou leovar, mots qui ont dû ensuite évoluer en luver, luvre et, finalement, Louvre. Quand François Ier démolit partiellement la Grosse Tour en 1527, la vocation défensive du Louvre médiéval est déjà presque un souvenir. La Renaissance sonne le glas du bon vieux lover. Le Louvre devient résidence royale. Puis les siècles défilent jusqu’à l’érection d’une pyramide, symbole translucide des temps modernes.

PHILIPPE LEGRAIN

Louvre. Entrée principale par la pyramide (I ). M° Palais-RoyalMusée-du-Louvre. Tél. : 01 40 20 50 50. Tlj : de 9 à 18 h, sauf mardi et 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Mercredi et vendredi : nocturnes jusqu’à 22 h. 9,50 €. 6 € après 18 h. – 18 ans, – 26 ans ressortissants de l’Union européenne, 1er dimanche du mois et 14 juillet : gratuit. Expositions hall Napoléon : 11 €. Billet jumelé : 14 €. Net : www.louvre.fr

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MYTHIQUE

Le musée Jacquemart-André.

Le Grand Palais.

D É C O U V E RT E S S U R S E I N E

3, avenue du Général-Eisenhower (VIIIe). M° Champs-Élysées– Clemenceau. Tél. : 01 44 13 17 17. Ouvert pendant les expositions de 10 à 20 h. Nocturne jusqu’à 22 h : se renseigner. Mardi, 1er mai et 25 décembre : fermé. Net : www.grandpalais.fr

Le Petit Palais. Le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, témoigne du faste éclectique de l’Exposition universelle de 1900. La grille d’entrée est un chef-d’œuvre de ferronnerie. Puis, autour d’un jardin intérieur dans le goût oriental du xixe siècle, le bâtiment alterne blancheur et marbre de couleur, moulures et guirlandes, plafonds peints, pavement de mosaïque et vitraux opales. Musée des Beaux Arts de la Ville depuis 1902, aujourd’hui

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entièrement restauré, il chemine avec charme et douceur de l’Antiquité à 1918 en confrontant peintures, sculptures et objets d’art. Avenue du Président-Winston Chuchill (VIIIe). M° Champs-ÉlyséesClemenceau. Tél. : 01 53 43 40 00. Tlj : de 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés, nocturne mardi jusqu’à 20 h lors des expositions temporaires. Collections permanentes gratuites. Net : www.petitpalais.paris.fr

Le Musée de l’Orangerie. Bâtie en 1852, l’Orangerie accueille Monet et abrite le grand ensemble des Nymphéas auquel l’artiste travaille de 1914 à sa mort. Depuis la rénovation de 2006, les panneaux de nymphéas, de saules pleureurs, de reflets d’arbres et de nuages – deux mètres de haut, presque cent de long – y ont retrouvé grâce et sens sous la lumière naturelle. Le génie du lieu profite pareillement à la collection de Paul Guillaume. Jardin des Tuileries (Ier). M° Concorde. Tél. : 01 44 77 80 07. Tlj : de 9 à 18 h, sauf le mardi, 1er mai et 25 décembre. 7,50 €. Gratuit le premier dimanche de chaque mois. Net : www.musee-orangerie.fr

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© Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand

Le Grand Palais. C’est un géant de pierre au décor fleuri, couronné d’une splendide verrière à charpente métallique. Le Grand Palais voit le jour pour l’Exposition universelle de 1900. Audace architecturale en son temps, l’endroit héberge, dans l’une de ses ailes le palais de la Découverte, tandis que sa nef et ses galeries offrent un cadre de rêve à des expositions extraordinaires.

Les Arts décoratifs.

Le Musée du Jeu de paume. Depuis 1987, la galerie réaménagée se voue à l’image, brassant époques et techniques, des prémices de la photo aux vidéos du troisième millénaire.

Les Arts décoratifs. Placés sous le signe du « beau dans l’utile », ils regroupent le musée Nissim-de-Camondo, rue Monceau, et les musées des Arts décoratifs, de la Publicité, de la Mode et du Textile, rue de Rivoli.

1, place de la Concorde (VIIIe). M° Concorde. Tél. : 01 47 03 12 50. Mardi : de 12 à 21 h. Du mercredi au vendredi : de 12 à 19 h. Samedi et dimanche : de 10 à 19 h. Lundi : fermé. 7 €. Net : www.jeudepaume.org

107 rue de Rivoli (Ier). M° Palais-Royal-Musée-du-Louvre. Tél. : 01 44 55 57 50. Du mardi au vendredi : de 11 à 18 h. Jeudi : nocturne jusqu’à 21 h. Samedi, dimanche : de 10 à 18 h. Billet jumelé avec le musée de la Mode et du Textile et les Arts décoratifs.

Le musée Jacquemart-André. Salons d’apparat, jardin d’hiver et appartements privés s’ornent de meubles Louis XV et Louis XVI, de tableaux de Boucher, Chardin et Fragonard et de trésors de la Renaissance italienne. Le fumoir est anglais avec Hoppner, Lawrence, Reynolds. Les maîtres flamands et hollandais du XVIIe, emmenés par Rembrandt, parent la bibliothèque.

Le Musée des Arts décoratifs. Du blanc, de l’espace, des citations calligraphiées en rouge sur les murs ; du Moyen Âge à nos jours, c’est une véritable parade des objets de verre, de bois ou de tissu qui nous entourent de savoir-faire et de luxe. Les riches heures médiévales et Renaissance embellissent la demeure et signifient la grandeur. De Henri IV à Louis XVI, c’est la magnificence. Bois d’ébène et de rose, idéal classique, commodités et philosophie font l’apparat des salons. Au xixe siècle, triomphe le faste grand bourgeois. Puis, viennent les courbes de l’Art nouveau, la géométrie de l’Art déco, la logique industrielle et le fonctionnalisme des années 1950…

158, boulevard Haussmann (VIIIe). M° Saint-Philippe-du-Roule. Tél. : 01 45 62 11 59. Tlj : de 10 à 18 h. 10 €. Net : www.musee-jacquemart-andre.com

Le palais de la Découverte. On y réalise des expériences spectaculaires autour des quatre thèmes (Terre et univers, matière et énergie, mathématiques et vivant) qui régissent expositions permanentes et temporaires. On voit la science en train de se faire et, au planétarium, on voyage à travers les astres. Avenue Franklin D.-Roosevelt (VIIIe). M° Champs-Élysées-Clemenceau. Tél. : 01 56 43 20 21. Du mardi au samedi : de 9 h 30 à 18 h. Dimanche et certains jours fériés : de 10 à 19 h. Lundi : fermé. 7 €.

Le Musée de la Publicité. La collection d’affiches, dont certaines datent du xviiie siècle, d’annonces presse, de films et de spots radio montre la pub sous toutes les coutures : rétrospective de l’affiche chinoise, hommage aux pionniers de la réclame, valse des logos, puissance des images de Man Ray à Jean-Paul Goude, épopée du

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MYTHIQUE

INCONTOURNABLES L A C H A P E L L E E X P I AT O I R E

L E PA L A I S B O U R B O N

Cette chapelle funéraire, achevée en 1826, a été édifiée sur le lieu de la première sépulture de Louis XVI et Marie-Antoinette. 29, rue Pasquier (VIIIe). M° Saint-Lazare. Jeudi, vendredi, samedi, de 13 à 17 h. 5 €. Net : monuments-nationaux.fr

L E PA R C M O N C E A U

LES ORS DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Le musée Nissim-de-Comondo.

biscuit nantais ou du tirailleur sénégalais sur une boîte de cacao. Ces œuvres ne peuvent être exposées en permanence, compte tenu de leur fragilité et sont donc présentées lors d’expositions temporaires. En revanche, une médiathèque multimédia est accessible à tous.

orfèvrerie du xviiie siècle, Moïse de Camondo a donné à son hôtel l’apparence d’une demeure du xviiie siècle. En l’honneur de son fils Nissim, mort lors de la Première Guerre mondiale, il a légué ses collections à l’État et confié leur entretien aux Arts décoratifs. Ce musée reste un lieu d’exception…

Le Musée de la Mode et du Textile. Soieries, broderies, imprimés, dentelles, tapisseries, etc. – 31 000 pièces au total – retracent l’aventure du textile depuis le xive siècle. À découvrir, une collection de costumes et d’accessoires allant du xviie siècle aux créations de Balmain, Chanel, Dior, Lanvin, Lacroix, Poiret, Saint Laurent… Ces œuvres ne peuvent être exposées en permanence et se découvrent uniquement lors d’expositions temporaires.

63, rue de Monceau (VIIIe). M° Villiers. Tél. : 01 53 89 06 50. Du mercredi au dimanche, de 10 h à 17 h 30. Fermé lundi et mardi. Net : www.lesartsdecoratifs.fr

Musée Nissim-de-Camondo. Situé en bordure du parc Monceau, agrémenté d’un jardin conçu par Achille Duchêne, l’hôtel particulier du comte Moïse de Camondo a été construit entre 1911 et 1914 par l’architecte René Sergent. Pour abriter son exceptionnelle collection de meubles, tableaux, tapis, porcelaines et

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Le Musée Cernuschi. Financier philanthrope et voyageur esthète, Henri Cernuschi (1821-1896) a légué à la Ville ses œuvres d’art asiatique, sans oublier de les doter d’un toit à l’orée du parc Monceau. Rivé à l’art et à l’archéologie de la Chine ancienne, du néolithique au XIIIe siècle, le musée donne son cœur à un immense bouddha de bronze. Autour de ce sage méditant face à une baie inondée de lumière s’enroulent colliers de jade, céramiques, Barbare occidental au long nez de terre cuite… 7, avenue Velasquez (VIII ). M° Villiers. Tél. : 01 53 96 21 50. Tlj : de 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. Collections permanentes gratuites. Net : www.cernuschi.paris.fr

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© Paris Tourist Office - Photographes : Amélie Dupont ; Marc Verhille

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Le Palais-Bourbon qui accueille l’Assemblée nationale sous ses différentes formes depuis 1798 est de souche aristocratique. Il a été construit en 1726 pour Louise-Françoise, fille de Louis XIV et de madame de Montespan, veuve du duc de Bourbon. Cette « folie » anglo-chinoise du xviiie siècle fut l’un des premiers jardins irréguliers conçu comme un cabinet de curiosités en plein air. Entre pelouses et aires de jeux, il reste des fausses ruines antiques entourant un bassin, un petit pont, une grotte, des rochers et même un tombeau égyptien couvert de mousse. Dernière extravagance à signaler : la capture d’un loup en 1972… VIIIe. M° Monceau.

SHOPPING Carrousel du Louvre. 99, rue de Rivoli (Ier). M° Palais-Royal – Musée-du-Louvre. Tél. : 01 43 16 47 10. Tlj : de 10 à 20 h, sauf mardi. Restauration : tlj de 8 à 23h.

33 bis quai d’Orsay (VIIe). M° Assemblée-Nationale. Tél. : 01 40 63 64 08. Serveur vocal : 01 40 63 99 99. Pièce d’identité obligatoire. Entrée et visite gratuites. Net : www.assemblee-nationale.fr

À V O I R , À FA I R E Louvre des antiquaires

Théâtre du Châtelet

2, place du Palais-Royal (Ier).

Place du Châtelet (Ier).

M° Palais-Royal - Musée-du-Louvre.

M° Châtelet-les-Halles.

Du mardi au dimanche : de 11 à 19 h.

Net : www.chatelet-theatre.com

Net : louvre-antiquaires.com

Théâtre de la Ville

Forum des Halles

2, place du Châtelet (IVe).

1-7, rue Pierre-Lescot (1er).

M° Châtelet-les-Halles.

Galeries marchandes

Net : www.theatredelaville-paris.com

des Champs-Élysées

Théâtre du Rond-Point

Arcades du Lido, Berri, Claridge,

2 bis, avenue Franklin- D.-Roosevelt

Rond-Point des Champs-Élysées (VIIIe).

(VIIIe). M° Franklin-D.-Roosevelt.

M° Franklin-D.-Roosevelt.

Net : www.theatredurondpoint.fr

Salle Pleyel

Théâtre Marigny

252 ; rue du Faubourg-Saint-Honoré

Carré Marigny – Avenue Marigny (VIIIe).

(VIIIe). M° Ternes.

M° Champs-Élysées – Clemenceau.

Net : www.sallepleyel.fr

Net : www.theatremarigny.fr

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© Paris Tourist Office - Photographe : David Lefranc

Du

MONUMENTAL

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Paris est une ville à grand(s) spectacle(s). Balade vertigineuse de la tour Eiffel au palais de Chaillot en passant par le Trocadéro ou les Invalides. Que de perspectives ! www.novapresse.com

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MONUMENTAL

TOUT EN PERSPECTIVES

Tour Eiffel (VIIe). M° Bir-Hakeim. Tél. : 01 44 11 23 23. Tlj : de 9 h 30 à 23 h (du 12 juin au 29 août : de 9 h à minuit). Ascenseur : 8 €. Escalier : 4,50 €. Sommet par l’ascenseur : 13 €. Net : www.tour-eiffel.fr

Le Trocadéro. Rien de tel que le « Troca », balcon incomparable pour saluer en voisin la « Dame de fer » qui se dresse en vis-à-vis, sur l’autre rive de la Seine. Entre les ailes en courbe du colossal palais de Chaillot, emblème des années trente, les terrasses et jardins en pente douce, bordés de noyers du Caucase et de

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noisetiers centenaires, sont agrémentés de bronzes dorés. Patineurs et skateurs zigzaguent le long des bassins sous le regard d’Apollon et d’Hercule, sculptés au fronton des pavillons. Les Invalides. Un « hostel royal d’une grandeur et espace capables d’y recevoir et loger tous les officiers, tant estropiés que vieux et caduques ». Les pensionnaires arrivent dès 1674. L’église Saint-Louis – ou « église des soldats » – et l’église du Dôme (devenue panthéon militaire) seront édifiées par la suite. Ce magnifique ensemble abrite, aujourd’hui, des canons (aux inquiétants surnoms comme Le Fléau), le ministère de la Défense et les musées de l’Ordre de la Libération, des Plans-Reliefs et de l’Armée. Le musée de l’Armée réunit le tombeau de Napoléon Ier, le département des armes et armures anciennes, et celui des deux guerres mondiales. Hôtel national des Invalides. 129, rue de Grenelle (VIIe). M° La-Tour-Maubourg, Invalides. De 7 h 30 à 19 h. Musée de l’Ordre de la Libération. 51 bis, boulevard de La-Tour-Maubourg (VIIe). Net : www.ordredelaliberation.fr Musée des Plans-Reliefs. 129, rue de Grenelle (VIIe). M° La-Tour-Maubourg, Invalides. Prix, horaires, voir musée de l’Armée. Net : www.museedesplansreliefs.culture.fr Musée de l’Armée. Tombeau de Napoléon Ier. Hôtel national des Invalides. 129, rue de Grenelle (VIIe). Tél. : 0810 11 33 99 (prix d’un appel local). Été : de 10 à 18 h Hiver : de 10 à 17 h 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre et premier lundi du mois (sauf de juillet à sept.) : fermé. Mardi (d’avril à septembre) : nocturne jusqu’à 21 h. 8,50 € ; gratuit -18 ans. Net : www.invalides.org >

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© Paris Tourist Office - Photographes : David Lefranc ; Marc Verhille ; Jacques Lebar

Champ-de-Mars et tour Eiffel. Le vaste parc étendu aux pieds de la célèbre tour n’a rien de belliqueux. On y rencontre même un mur de la Paix. Son nom, le Champde-Mars, emprunté au dieu de la guerre, lui vient de sa première carrière : champ d’exercice pour les cadets de l’École militaire. Plus tard, ce lieu d’exception se trouve au cœur des Expositions universelles, on y édifie la grande attraction de 1889 : la tour Eiffel qui culmine à 324 mètres de haut. Promise au déboulonnage au bout de vingt ans, la tour fut sauvée grâce à son usage scientifique. Encore quelques chiffres : 10 100 tonnes, 2 500 000 rivets, 1 665 marches. Il a fallu deux ans de travail acharné pour les cinquante ingénieurs et cent trente-deux ouvriers dirigés par Gustave Eiffel, quelque deux cent trente millions de visiteurs depuis son édification… Signes particuliers : la tour Eiffel incarne Paris et la France dans le monde entier et scintille chaque heure tous les soirs jusqu’à une heure du matin (en hiver) ou deux heures du matin (en été).

Musée du Quai-Branly. On ne visite pas ce musée unique, on l’explore. Juchée sur pilotis, cette longue passerelle en partie habillée de bois est protégée de la rumeur des quais par une palissade de verre et dissimulée par un jardin foisonnant et sinueux. À l’intérieur, le jeu des courbes se prolonge. Un ruban monte en spirale depuis le hall jusqu’aux quatre continents : Océanie, Asie, Afrique et Amérique. On vogue d’art en art, des boucliers aborigènes aux costumes chamaniques, sans rupture, en traversant les carrefours où se croisent civilisations et cultures. On s’arrête ici et là pour une boucle sonore de musique malgache, un programme interactif sur la divination ou l’une des huit installations multimédias grand format, projection d’hologrammes, vibrations, immersion sonore… Musée du Quai-Branly. 37, quai Branly (VIIe). M° Alma-Marceau. Tél. : 01 56 61 70 00. Mardi, mercredi, dimanche : de 11 à 19 h Jeudi, vendredi, samedi : de 11 à 21 h. 8,50 €. Net : www.quaibranly.fr

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© Paris Tourist Office - Photographe : Lois Lammerhuber

© Paris Tourist Office - Photographe : Stéphanie Rivoal

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Le Musée Rodin. Avec son secrétaire, le poète Rainer Maria Rilke, Auguste Rodin s’y installe en 1908, au milieu d’un parc envahi par les ronces et les lapins. En 1919, deux ans après sa mort, ouvre le musée. Sculptures en marbre, en bronze, en terre cuite alternent avec les dessins du maître, des œuvres de Camille Claudel, son égérie, des toiles de ses amis Carrière, Monet, Van Gogh… Dans le parc, les roses et les statues ont remplacé les lapins, mais le charme reste unique. Musée Rodin. Hôtel Biron. 79, rue de Varenne (VIIe). M° Varenne. Tél. : 01 44 18 61 10. Tlj d’avril à septembre : de 9 h 30 à 17 h 45, et d’octobre. à mars : 9 h 30 à 16 h 45. Lundi : fermé. 6 à 9 €. Parc seul : 1 €. - 18 ans et premier dimanche du mois : gratuit (sauf expositions temporaires). Net : www.musee-rodin.fr

Le Musée national des Arts asiatiques Guimet. Les murs se font subtilement discrets pour exalter la splendeur des collections. À chaque étage, un voyage : bouddhas hiératiques et divins éléphants indiens, chignons à double coque des dames de la dynastie Tang, Siddhârtha de cuivre doré du Tibet, tiares du Népal, encres de Chine, roseaux, grues, lotus, route de

la Soie, bois laqués, bleus de cobalt, masques de nõ… Partout des explications limpides pour devenir sage et savant. Le Panthéon bouddhique du musée expose des pièces rapportées du Japon en 1876 par Émile Guimet, industriel lyonnais féru de culture extrême-orientale et fondateur du musée qui porte son nom Musée national des Arts asiatiques Guimet. 6, place d’Iéna (XVIe). M° Iéna. Tél. : 01 56 52 53 00. Tlj : de 10 à 18 h, sauf mardi. 6,50 €. Net : www.guimet.fr

Palais de Tokyo, site de création contemporaine. Ces grands espaces bruts sont un lieu d’émergence pour l’art contemporain. De midi à minuit, expos et événements expérimentaux, impertinents, internationaux, souvent interactifs, animent le plateau. La boutique déguisée en « station-service de la banlieue de Stockholm » approvisionne de drôles d’objets en séries limitées ; sous les soucoupes lumineuses roses et vertes du restaurant, on se délecte de pois à la menthe et de clémentines en gratin. Palais de Tokyo. 13, avenue du Président-Wilson (XVIe). M° Iéna. Tél. : 01 47 23 54 01. Du mardi au dimanche : de 12 h à minuit. 1er.1, 1er.5 et 25.12 : fermé. 6 €. Net : www.palaisdetokyo.com >

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Le palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris.

total 90 000 costumes et accessoires du xviiie siècle à nos jours) font défiler l’histoire de la mode lors de sublimes expositions temporaires. Musée de la mode. 10, avenue Pierre-Ier-de-Serbie (XVIe). M° Iéna. Tél. : 01 56 52 86 00. Ouvert uniquement pendant les expositions temporaires : de 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. – 14 ans : gratuit. Net : www.galliera.paris.fr*

CinéAqua.

PLEIN LES YEUX

Musée d’Art moderne. 11, avenue du Président-Wilson (XVIIe). M° Iéna. Tél. : 01 53 67 40 00. Tlj : de 10 à 18 h, sauf lundi et certains jours fériés. Jeudi : nocturne jusqu’à 22 h Collections permanentes gratuites. Net www.mam.paris.fr

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CinéAqua. On prétend qu’il est le plus grand bassin de France… Passé le portique en jet d’eau colorée, les lumières se font plus douces : fonds marins ou 7e art ? Les deux. Dans les aquariums, requins, oursins, poissonsclowns et plongeurs font leur cinéma. Sur les écrans, les créations du studio d’animation et de manga maison jouent l’humour et la poésie. En prime, des ateliers pour les petits et même un bassin où l’on plonge les mains pour caresser les poissons.

Égouts. Face au 93, quai d’Orsay (VIIe). M° Alma-Marceau. Tél. : 01 53 68 27 81. Tlj sauf jeudi, vendredi et 2 semaines mi-janvier, 1er mai au 30 septembre : 11 à 17 h. Du 1er octobre au 30 avril. : de 11 à 16 h. 4,20 €. Net :www.paris.fr

CinéAqua. Jardins du Trocadéro (XVI ). M° Trocadéro. Tél. : 01 40 69 23 23. Tlj : de 10 à 20 h. 19,50 €. De 3 à 12 ans : 12,50 €. Net : www.cineaqua.com e

Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. Dans le jardin de ce palais du xixe siècle, la naïade de la fontaine est en tenue d’Ève. À l’intérieur, dentelles, ombrelles, griffes haute couture, éventails et souliers (au

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© Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. L’édifice incroyable montre les tons purs des fauves, les formes décomposées des cubistes, Les disques de Fernand Léger. Ce musée s’ouvre à toutes les tendances de l’art non figuratif, passe par l’École de Paris, Modigliani, Soutine, la quête d’absolu de Giacometti, les photos de Brassaï. les collections parcourt les années 1950 et les suivantes : nouveau Réalisme, Arte povera, support/ surface, fluxus, etc. Le musée d’Art moderne honore les grandes figures contemporaines, Boltanski, Bourgeois, Buren… et soutient les courants les plus vifs de la jeune création. Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris est le pendant complémentaire du Palais de Tokyo.

Les égouts de Paris. Les dessous de Paris, quelle aventure ! 2 400 kilomètres de conduits ; pour y accéder plus simplement, près de 31 600 plaques d’égout ; 500 agents chargés de l’entretien… et une visite souterraine pour tout comprendre du cycle de l’eau.

Cité de l’architecture et du patrimoine. Établie dans une aile du palais de Chaillot, cette cité voue ses 23 000 m² ouverts à tous les publics à l’environnement urbain. Les galeries du musée présentent des moulages d’architecture, des peintures murales médiévales et Renaissance et un panorama architectural de 1850 à nos jours. Cité de l’architecture et du patrimoine. Palais de Chaillot. 1, place du Trocadéro-et-du-11-Novembre (XVIe). M° Trocadéro. Tél. : 01 58 51 52 00. Lundi, mercredi, vendredi, samedi, dimanche : de 11 à 19 h. Jeudi : de 11 à 21 h. Fermé le mardi. 8 €-10 €. – 18 ans, premier dimanche du mois : gratuit. Net : www.citechaillot.fr

Musée national de la Marine. Le génie sillonne les flots : si vous en doutez, découvrez cette collection dont la création remonte à Louis XV. Objets, instruments, maquettes de frégates, galères, trois-mâts vapeurs, cuirassés et paquebots vous embarquent pour de belles histoires sur l’eau. Musée de la Marine. Palais de Chaillot. 17, place du Trocadéro-et-du-11-Novembre (XVIe). M° Trocadéro. Tél. : 01 53 65 69 53 (info et rés). Tlj : de 10 à 18 h, sauf mardi, 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. 9 €/7 € (audioguide inclus). – 18 ans : gratuit. Net : www.musee-marine.fr

Musée Maillol – Fondation Dina-Vierny. À 15 ans, Dina Vierny devient modèle, muse et amie du peintresculpteur Aristide Maillol (1861-1944). La fondation et le musée révèlent l’œuvre de l’artiste catalan et offre une traversée de l’art du xxe siècle à travers sa collection et celle de Dina : B comme Bonnard, D comme Duchamp, K comme Kandinski… S comme séduisant ! Fondation Dina-Vierny. 61, rue de Grenelle (VIIe). M° Rue-du-Bac. Tél. : 01 42 22 59 58. Tlj : de 11 à 18 h, sauf mardi et jours fériés. 8 €. – 16 ans : gratuit. Net : www.museemaillol.com

Musée de l’Homme. Rendez-vous en 2013 pour découvrir un tout nouveau, tout beau musée des Sciences naturelles de l’homme. Au programme : un grand voyage dans le temps depuis l’apparition de l’homme – il y a 150 000 ans – jusqu’à aujourd’hui dans un espace entièrement repensé du palais de Chaillot. Musée de l’homme. Palais de Chaillot. 17, place du Trocadéroet-du-11-Novembre (XVIIe). M° Trocadéro. Tél. : 01 44 05 72 72. Fermé jusqu’en 2013. Net : www.mnhn.fr

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La Seine

AU FIL DE L’EAU

La Seine raconte Paris. Balade du berceau de la Cité jusqu’aux quais de Bercy en passant par la triomphante dame Eiffel… Fluctuat nec mergitur, évidemment. www.novapresse.com

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AU FIL DE L’EAU

Le pont des Arts.

Les ponts de Paris. Les trente-sept ponts parisiens offrent des panoramas saisissants de la ville vue du fleuve et trente-sept belles histoires – des rois, des batailles, des légendes – à découvrir le nez au vent. Doyen, le Pont-Neuf aux 385 mascarons et aux fameuses tourelles en demi-lune a vu défiler, depuis 1604, toute l’histoire de Paris. Fleuron de l’Exposition universelle de 1900, le pont Alexandre-III célèbre l’amitié franco-russe par une exubérance de nymphes et de guirlandes sculptées, de candélabres de bronze et de statues équestres étincelantes d’or. Le pont des Arts, cher aux amants, sert aussi d’escale aux rêveurs et aux pique-niqueurs, tout comme la passerelle

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Léopold-Sédar-Senghor, qui fait le trait d’union entre le musée d’Orsay et le jardin des Tuileries. Dernière-née, la passerelle en bois Simone-de-Beauvoir relie d’une courbe fine et aérienne le savoir de la Bibliothèque nationale aux jardins de Bercy. Il en reste encore trentedeux : à vous de trouver le vôtre. Les bouquinistes des berges de Seine. Du pont Royal au pont de Sully, sur les parapets des deux rives et par tous les temps, ou presque, marchands et étalages de grande et petite littérature perpétuent une tradition vieille de quatre siècles. Chacune des boîtes vertes offre au promeneur ses merveilles ou sa pacotille : livres rares, éditions originales, gravures, cartes postales, journaux illustrés, bandes dessinées, romans… Square du Vert-Galant. Le square, auquel on accède par les escaliers du Pont-Neuf, a hérité du surnom royal et le porte à merveille. Situé à la pointe de l’île de la Cité, surplombé par l’imposante statue équestre du monarque, ce dé à coudre de gazon planté de quelques arbres forme un refuge intime, galant si le cœur vous en dit, pour admirer les deux rives de la Seine, ses ponts et ses monuments. C’est également le port d’attache des vedettes du Pont-Neuf.

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Aux abords de l’île Saint-Louis.

© Photos : Philippe Legrain

Traverser Paris en longeant la Seine, le long des berges classées au patrimoine mondial par l’Unesco, c’est parcourir un livre d’histoire(s) merveilleux. Paris entre en scène, romantique, intemporel. Les Grand et Petit Palais se dévoilent sous l’arche d’un pont, des pêcheurs à la ligne s’installent en proue d’un jardinet, les canards colverts font des ronds dans l’eau, le Louvre joue à cache-cache avec un bateau de croisière, Notre-Damede-Paris surgit au son du violon d’un musicien de rues, une grue de chantier naval se dresse au loin, entre les saules pleureurs…

Les cadenas d’amour à Paris. À Paris, cette coutume a commencé sur le pont des Arts – monument historique depuis le 17 mars 1975 (la passerelle a été reconstruite entre 1981 et 1984 « à l’identique », selon les plans de Louis Arretche, qui a diminué le nombre des arches, sept au lieu de neuf). En avril 2010, environ deux mille cadenas étaient fixés aux balustrades du pont des Arts, mais la mairie de Paris estime que cette mode pose la question de la préservation du patrimoine… La Ville de Paris précise qu’à terme, ces cadenas seront enlevés. Le 12 mai 2010 au matin, la plupart des cadenas ont mystérieuse-

Palais de justice.

ment disparu… On découvrira, un mois plus tard, que c’est un étudiant de l’École des BeauxArts qui a enlevé tous les cadenas pour en faire une sculpture. C’est désormais la rambarde ouest du pont de l’Archevêché, en regard de Notre-Dame, qui semble, à l’hiver 2010, avoir créé le consensus. >

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AU FIL DE L’EAU

Le jardin Tino-Rossi.

Port de l’Arsenal. Pontons, petits bateaux, capitainerie, mouettes et restaurants de fruits de mer : tout y est. Sans la colonne de Juillet, dressée à quelques encablures sur la place de la Bastille, ce petit port de plaisance pourrait se confondre avec ses cousins du bord de mer. Préservé des crues et des remous par une écluse, le bassin de cet ancien port de marchandises relie la Seine au canal Saint-Martin. Il dispose de cent quatre-vingts postes d’amarrage et d’un joli jardin en terrasse pour retrouver la terre ferme au milieu des rosiers. Piscine Joséphine-Baker. La piscine flottante Joséphine-Baker, amarrée rive gauche, renouvelle le genre version high-tech écologique et grand confort. On s’y baigne dans un bassin sportif ou une pataugeoire de 50 m² pour les petits. On y profite aussi des solariums, des saunas, du hammam, du jacuzzi et d’une salle de fitness et de musculation. Piscine Joséphine-Baker. Port de la Gare. Quai François-Mauriac (XIIIe).M° Bibliothèque- François-Mitterrand. Net : www.paris.fr

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L’île Saint-Louis.

Bibliothèque nationale de France, site FrançoisMitterrand. Il était une fois, dominant la Seine sur un parvis en bois, quatre tours en forme de livre ouvert qui encadraient un jardin. Depuis 1996, elles protègent des livres tandis que haut et rez-de-jardin vouent leurs salles de lecture – moquette rouge, acier, bois naturel – aux imprimés comme au multimédia et à de riches expositions. Quai François-Mauriac (XIIIe). M° Bibliothèque François-Mitterrand. Tél. : 01 53 79 40 43 (réservations, visites). Du mardi au samedi : de 10 à 19 h. Dimanche : de 13 à 19 h. Fermé les jours fériés. Bibliothèque d’études : 3,30 € (accessible à partir de 16 ans). Expositions temporaires : 7 €. Net : www.bnf.fr

Cité de la mode et du design, « Docks en Seine ». Des bâtiments industriels des anciens Magasins généraux subissent une rénovation architecturale audacieuse – ajout d’une structure légère de bois, d’une pelouse en terrasse pour les promeneurs et d’éléments vitrés et métalliques – pour abriter des commerces, un >

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Passage sous le pont Royal. © Paris Tourist Office - Photographe : David Lefranc - Architecte : Dominique Perrault

Jardin Tino-Rossi. Rive gauche, entre le pont de Sully et le pont d’Austerlitz, le quai Saint-Bernard aménagé en jardin accueille des oeuvres d’artistes contemporains, tels que Brancusi, César ou Gilioli. Paradis des joggeurs et des promeneurs et musée de sculptures en plein air le jour, il se transforme aussi, les soirs de printemps et d’été, en piste de danse à ciel ouvert. Passionnés et débutants venus des quatre coins du monde s’y donnent rendez-vous pour des bals de salsa, de rock et de tango au bord de l’eau.

© Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand / © Philippe Legrain

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espace évènementiel, des restaurants et l’Institut français de la mode… Entre la gare d’Austerlitz et la Bibliothèque FrançoisMitterrand (XIIIe).

Port autonome de Paris. Avec plus de sept millions de passagers transportés en 2010, le port autonome de Paris est, dans le domaine du tourisme, le premier port intérieur du monde. On recense soixante-treize compagnies de bateaux de transports de passagers, pas moins de cent dix bateaux naviguent sur la Seine, représentant une capacité de plus de 31 000 places auxquels il convient d’ajouter vingt-six bateaux à quai proposant des activités de réception, spectacle, restauration… 2, quai de Grenelle (XVe). M° Bir-Hakeim. Net : www.paris-ports.fr.

La Bibliothèque nationale de France. > www.novapresse.com

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Fantastique 40

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© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont

Paris

MAGIQUE

La capitale réserve pas mal de surprises. Souvent agréables de surcroît. Balade magique au cœur d’une ville de toutes les couleurs. www.novapresse.com

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MAGIQUE

Place des Vosges.

Place des Vosges et maison de Victor Hugo. Depuis sa construction, ordonnée par Henri IV en 1604, l’ancienne place Royale reste préservée. Les trente-six pavillons qui l’encadrent présentent l’harmonie d’ensemble du premier jour : façades de brique, combles d’ardoise à la française et rez-de-chaussée formé d’une galerie à arcades pour la promenade. Mme de Sévigné a vu le jour dans l’hôtel de Coulanges, le cardinal de Richelieu, Théophile Gautier, Alphonse Daudet ont aussi vécu là, ainsi que Victor Hugo, de 1832 à 1848. Devenu musée, son appartement se situe dans l’hôtel de Rohan-Guéménée.

impressionnant : salles d’exposition, spectacle, cinéma, galerie des enfants, bibliothèque publique d’information pluridisciplinaire et multisupport, librairie et le musée national d’art moderne. La création du xxe siècle et les mouvements actuels y sont explorés.

Hôtel de Rohan-Guéménée. 6, place des Vosges (IVe). M° SaintPaul. Tlj : de 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. Collections permanentes gratuites. Net : www.musee-hugo.paris.fr

Musée Picasso. Achevé en 1659, l’hôtel, qui abrite le musée, a conservé le surnom de Salé en souvenir des goûts ostentatoires de son premier maître. Derrière sa façade monumentale, on admire une collection d’œuvres de Picasso… et une petite chaise transformée en palette de peintre où s’amalgament papier journal, pots de peinture et pinceaux de l’artiste.

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Musée de la Poupée. Impasse Berthaud (IIIe). M° Rambuteau. De 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. 7 €. Net : www.museedelapoupeeparis.com

Musée de la Poupée. D’abord, ce sont les poupéesfemmes, petites Parisiennes raffinées au trousseau de marquise. 1878 : à la faveur de l’Exposition universelle

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© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont

Centre Pompidou. Place Georges-Pompidou (IVe). M° Hôtel-deVille. Tlj : de 11 à 21 h, sauf mardi et 1er mai. Musée et expos : le billet donne accès au musée national d’Art moderne, aux expos et au panorama. 8 à 12 € selon la période. - 18 ans (musée et expos) et premier dimanche du mois (musée) : gratuit. 18-25 ans : gratuit. Net : www.centrepompidou.fr

Hôtel Salé. 5, rue de Thorigny (IIIe). M° Saint-Paul. De 9 h 30 à 18 h, sauf mardi et certains jours fériés. 8,50 €. - 18 ans et premier dimanche du mois : gratuit. Net : www.musee-picasso.fr

La vigne de la Butte.

apparaît le bébé en porcelaine. Au xxe siècle, poupons et baigneurs en celluloïd font fureur, jusqu’à l’apparition d’une certaine blonde aux mensurations de mannequin. Bonne rêverie au pays des petites filles !

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Centre Pompidou. « Ça va faire crier », aurait dit le président Pompidou au sujet du centre culturel de création contemporaine dessiné par de Renzo Piano et Richard Rogers et achevé en 1977. Structure de verre et d’acier, escalier mécanique en zigzag sur la façade dans un tube transparent, tuyaux apparents (bleus pour l’air, verts pour l’eau, jaunes pour l’électricité, rouges pour les ascenseurs) libérant l’espace pour laisser la place, à l’intérieur, à cinq plateaux ininterrompus de 7 500 m² chacun. La culture contemporaine s’offre à tous et le choix est

Musée de la poupée.

Musée de la Curiosité et de la Magie. Ce dédale de caves voûtées aurait servi de lieu de débauche au marquis de Sade. Devenu recommandable aux petits curieux comme aux grands facétieux, le musée met en scène l’histoire de la magie, des illusionnistes et des escamoteurs depuis le xviiie siècle. Malles des Indes, automates, insolites boîtes à surprise et à secret, baguettes magiques, miroir du diable : tout y est. Musée de la Magie. 11, rue Saint-Paul (IVe). M° Saint-Paul. Mercredi, samedi, dimanche : de 14 à 19 h. 9 €. Net : www.museedelamagie.com

Butte Montmartre. Venise a ses gondoles, Montmartre ses escaliers : sportif mais archiromanesque. Et des romans, des légendes, des destins fabuleux, il y en a sur la Butte, depuis feu le Bateau-Lavoir, place ÉmileGoudeau, où les Demoiselles d’Avignon, de Picasso, ont

vu le jour, jusqu’au café d’Amélie Poulain, rue Lepic. Son épicerie est plus haut, rue des Trois-Frères. Montmartre se mérite ; Grimper par la rue Tholozé, pour voir un film ou boire un verre dans le jardin d’hiver d’un minuscule cinéma parrainé par Buñuel et Cocteau. Pause en haut de la rue, sous les derniers moulins encore debout, avant une nouvelle ascension… Courage. Tout là-haut, il y a le Sacré-Cœur, entouré de son dédale de ruelles miraculeuses, et la vigne où, chaque année, on fête les vendanges. Il faut voir le buste aux formes avantageuses de Dalida sur la place qui lui est dédiée, des vues vertigineuses sur les toits de Paris, des foules étonnantes et mille recoins paisibles. Basilique du Sacré-Cœur. C’est en 1873 que l’Assemblée nationale vote la construction d’une basilique sur la butte Montmartre. Le site est choisi, entre autres, pour son altitude (cent vingt-sept mètres). Moult embûches, controverses et carrières souterraines comblées par quatre-vingt-trois piliers enterrés, étirent les travaux sur quarante ans. Des efforts récompensés. D’en bas, ses contours romano-byzantins semblent un palais de crème fouettée posé sur une éminence de jardins en terrasse… Parvis du Sacré-Cœur. M° Anvers. Basilique : de 6 h à 23 h. Dôme : de 9 h à 17 h 45. Crypte : horaires variables.

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MAGIQUE

Jardin sauvage Saint-Vincent.

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Le Moulin Rouge, 82, boulevard de Clichy.

Musée de la Vie romantique. Une allée bordée d’arbres, un rectangle de jardin semé de fleurs, un petit hôtel loin du tumulte : c’est ici que le peintre et sculpteur Ary Scheffer vécut de 1830 à 1858. Delacroix, George Sand, Chopin passaient en voisins  ; le tout-Paris intellectuel et artistique (Liszt, Rossini, Tourgueniev, Dickens…) fréquentait l’atelier-salon. Aujourd’hui encore, de pièce en pièce, Chopin vous accompagne au piano à la rencontre de George Sand, des toiles d’Ary Scheffer et de ses contemporains. Musée de la Vie romantique. De 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. M° Saint-Georges, Pigalle, Blanche, Liège. Collections permanentes gratuites. Net : www.vie-romantique.paris.fr

Pigalle. De la place d’Anvers à la place de Clichy, noctambules, néons et enseignes lumineuses bousculent les nuits blanches depuis… la nuit des temps ou presque. Dans le Paris d’antan, le vin, taxé à l’entrée, était plus cher. On allait donc s’amuser hors la ville, dans le tintamarre de

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Montmartre, mêlé au petit peuple, aux artistes, aux filles et aux libres penseurs. Plus tard, le village sera annexé à la capitale. Pianos-bars, night-clubs, clubs privés, salles de concerts, cafés-théâtres, music-halls, dîners-spectacles, pubs, cabarets… Au bout de la turbulente rue Fontaine, à 5 heures, quand le Paris de Dutronc s’éveille, la place Blanche a encore parfois mauvaise mine… Espace Dalí Montmartre. À côté de la petite place du Calvaire, cet étrange sanctuaire creusé en sous-sol réunit plus de trois cents œuvres du maître catalan dans une scénographie alternant jeux sonores et lumineux. Gravures, sculptures et mobilier surréaliste, dont les fameuses Montres molles, Alice au pays des merveilles, le canapé lèvres de Mae West, l’éléphant spatial recréent les fantasmagories de Salvador Dalí. À certaines dates, des ateliers initient les tout petits à la créativité ludique du génial surréaliste. Espace Dalí Montmartre. 11, rue Poulbot (XVIIIe). M° Abbesses, Anvers. Tél. : 01 42 64 40 10. Tlj : de 10 à 18 h. 10 €. - 8 ans : gratuit. Net : www.daliparis.com >

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© Paris Tourist Office - Photographe : Jacques Lebar

Place du Tertre. Ici, le folklore bat son plein, entre les terrasses des restaurants et les chevalets des peintres et portraitistes qui se partagent cent quarante emplacements, soit un m² pour deux artistes travaillant en alternance. Mais la place historique du village vaut bien un petit bain de foule. Au n° 3, la commune de Montmartre avait établi sa mairie en 1790 ; au n° 19 siège celle de l’associative et festive commune libre du Vieux-Montmartre, fondée en 1920. Autre institution, le café Chez la mère Catherine où serait né, en 1814, le mot bistro. « Vite ! », réclamaient les soldats russes pressés de vider un verre avant de rejoindre leurs rangs, « à boire » comprenaient les serveuses… Sereine au cœur de la parade, l’église Saint-Pierre de Montmartre attenante cache les vestiges romans de l’abbaye des dames.

© Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand

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Jardin sauvage Saint-Vincent. Longtemps abandonné, cet enclos pentu s’est laissé envahir par les sureaux, les digitales, les ronces, les lierres et une colonie de petites bêtes champêtres. Un jour, enfin, les paysagistes de la Ville décidèrent de réveiller ce joli jardin dormant. Mais devant tant de grâce, bêches et sécateurs reculèrent. On résolut de conserver en l’état ce site fragile et poétique pour y observer l’écosystème et la biodiversité, les bestioles de la mare, les arbres, les arbustes et la romance des herbes folles. Entrée face au n° 14, rue Saint-Vincent (XVIIIe). M° LamarckCaulaincourt. Uniquement en visites guidées. Net : www.paris.fr

Cimetière de Montmartre. On vient y respirer un peu d’art au grand air, surprendre le soleil et les écureuils entre les feuilles d’érables, rencontrer des ribambelles de poètes et de généraux, des penseurs, des inventeurs et la Dame aux Camélias. On cherche Vigny, Nijinsky ou Guitry dans un labyrinthe d’allées moussues et d’escaliers biscornus, on croise des matous, un buste de Rodin,

Montmartre.

le pont de Caulaincourt et voilà qu’enfin on trouve Alexandre Dumas, Zola, Degas et Dalida. On repart en quête de Poulbot, Truffaut et Feydeau… Musée de Montmartre. Au xviie siècle, cette folie, ou maison de plaisance, appartenait au comédien Rosimond, successeur de Molière. Bien plus tard, Auguste Renoir, Raoul Dufy, Francisque Poulbot, Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo y eurent leur atelier. La maison conserve aujourd’hui un pan d’histoire fait d’enseignes de cabaret et d’affiches de bal. Le Chat noir, Le Lapin agile, les bals du Moulin-Rouge et du Moulin de la Galette, Le Divan japonais en sont les hauts lieux. Le chansonnier Aristide Bruant y amène une armée de poètes noctambules. La Goulue, Jane Avril et Nini Patte-en-l’air posent pour Henri de Toulouse-Lautrec… Musée de Montmartre. 12, rue Cortot (XVIIIe). M° Anvers, Lamarck. Tél. : 01 49 25 89 37. Du mardi au dimanche : de 11 à 18 h, sauf 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. 7 €. Net : www.museedemontmartre.fr

Musée Gustave Moreau. Loin des grands musées, voilà le domaine exclusif d’un artiste, agencé par ses soins, dans l’hôtel particulier familial. Au premier étage, un « petit musée sentimental ». En 1895, l’artiste fait construire dans les étages supérieurs deux vastes ateliers vitrés, reliés par une fine spirale de marches en fer forgé. Entre des murs rose prune, on contemple plus de cinq mille dessins dans des panneaux de bois, on admire des peintures italianisantes, symbolistes, fauvistes… Musée Gustave Moreau. 14, rue de La Rochefoucauld (XIe). M° Trinité. De 10 h à 12 h 45, et de 14 h à 17 h 15, sauf mardi, 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. 5 €. – 18 ans et premier dimanche du mois : gratuit. Net : www.musee-moreau.fr

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MAGIQUE

POURQUOI PASSER À CÔTÉ ? VIADUC DES ARTS

C ATA C O M B E S

La balade commence avenue Daumesnil. On grimpe sur le viaduc d’une ancienne voie ferrée, direction le jardin de Reuilly. Voici la tranchée verte de la petit ceinture qui entourait Paris de rails. 4,5 km de bonheur… XIIe. M° Bastille.

OBSERVATOIRE DE PARIS

De Saint-Germain-des-Prés au jardin du Luxembourg. Le quartier a pour frontières la Seine, le Luxembourg, le boulevard Saint-Michel et la rue des Saints-Pères. Il doit son nom à l’église dont les premières pierres datent de l’an 557 et les plus anciens vestiges encore visibles de l’an 1000 environ : un îlot d’éternité cerné par le swing des modes volages. Dès les années 1920, la coterie des lettres et des arts gravite autour des cafés de Saint Germain. À la Libération, l’existentialisme y explose, emmené par Camus et Sartre, tandis que le jazz fait trembler les caves : Sidney Bechet à la clarinette, l’écrivain Boris Vian à la trompette… Cette époque appartient à la légende mais Saint-Germain demeure un dédale de rues anciennes vouées à l’art, aux livres et à la mode. Le Luxembourg, le Luco pour les intimes, semblent éternel avec ses chevaux de bois, ses voiliers sur le grand bassin, ses cahutes de friandises, son théâtre de marionnettes, ses poneys… Sur les chaises et chaises longues en fer on fait des siestes délicieuses aux pieds des dames de France qui forment une ronde de statues. Marie de

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Médicis aurait-elle imaginé si beau succès quand elle commanda palais et jardin ? La veuve d’Henri IV songeait alors à retrouver un peu de sa Florence natale. De la grotte à l’italienne qu’elle fit élever en 1630 reste encore la fontaine Médicis toute en niches et naïades. Le palais est devenu le siège du Sénat. 19, rue de Vaugirard (VIe). M° Odéon, RER Luxembourg.

Église Saint-Sulpice. Très apprécié des accros au Da Vinci Code, l’église Saint-Sulpice recèle des trésors insoupçonnés. Sa taille et sa magnificence sont celles d’une cathédrale. Les travaux débutés au xviie siècle sur l’édifice d’origine du XIIIe et étalés sur cent trente cinq ans lui ont laissé des trésors de chaque époque : un chœur orné de statues de Bouchardon, une Vierge à l’Enfant et deux bénitiers en forme de coquilles sculptés par Pigalle, la chapelle des Saints-Anges dont les fresques occupèrent – épuisèrent ? – les dix dernières années de Delacroix. Église Saint-Sulpice. Place Saint-Sulpice (VIe). M° Saint-Sulpice. Tlj : de 7 h 30 à 19 h 30.

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© Paris Tourist Office - Photographes : Amélie Dupont ; Jacques Lebar

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Le jardin du Luxembourg.

© Paris Tourist Office - Photographe : Eric Lefeuvre ; Amélie Dupont

Saint-Germain-des-Près.

La visite guidée de la Lune, des phases de Vénus et des taches du Soleil se fait sur réservation. 77, avenue Denfert-Rochereau (XIVe). Visite guidée sur demande écrite, avec enveloppe-réponse. Net : www.obspm.fr

LA VILLETTE

Les sous-sols de Paris cachent un monde parallèle et mystérieux. Le 3 septembre 2004, la police découvre deux cavités souterraines sises à dix-huit mètres de profondeur sous le Trocadéro. Dans l’une on trouve une salle de cinéma de 400 m2. Dans l’autre, une salle à manger avec bar. Lorsque les policiers descendent, ils trouvent une affichette sur laquelle est inscrit : « Ne nous cherchez pas. » Le service des carrières de la ville de Paris ne connaissait pas cette salle… Dans les trois cents kilomètres de galeries courent sous Paris, d’anciennes carrières de gypse et de calcaire dont l’exploitation a démarré au xiie siècle, qui fournissent les matériaux de constructions nécessaires. Les catacombes accueillent ensuite

les ossements des cimetières parisiens depuis 1786. Aujourd’hui, seule une infime partie du réseau est ouverte au public, là où les ossements de générations de Parisiens s’empilent pour former des murs : ce sont les catacombes officielles, dont l’entrée se situe à Denfert-Rochereau. Il y a 3 150 hectares environ de zones exploitées en carrière… Catacombes de Paris. 1, avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy (XIVe). Tél. : 01 43 22 47 63. M° et RER B : Denfert-Rochereau. Du mardi au dimanche, de 10 à 17 h. Nombre de visiteurs : 200. Parcours de 2 km. Durée de la visite : 45 minutes, 130 marches à descendre, 83 à remonter. 8 €. Net : www.catacombes-de-paris.fr

DE BASTILLE À RÉPUBLIQUE

Derrière ses parois de verre et d’acier : mille activités vulgarisant sciences et techniques de façon ludique. 30, avenue Corentin-Cariou (XIXe) M° Porte-de-la-Villette. Du mardi au samedi : de 10 à 18 h. Dimanche : de 10 à 19 h. Net : www.cite-sciences.fr

Rue de Charonne, rue Keller, les devantures des créateurs font un concours de couleurs… Le quartier ravit aussi lolitas néopunkettes, fans de vintage, de mangas et de tatoos. En fin de journée, les clochettes de bar sonnent l’happy hour. Rue de la Roquette, voici un concentré détonant d’apéros latinos, restaurants tonitruants, lounge cafés et dancefloors débridés. Rue Oberkampf, rue Saint-Maur, à la croisée tumultueuse des deux ou, encore, rue Jean-Pierre-Timbaud, on ne compte plus les grands bistros bondés aux airs artistement dépenaillés, les scènes et les minitroquets du monde entier, tout aussi pleins à craquer… www.novapresse.com

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globe-trotter SPÉCIAL PARIS

MAGIQUE

INCONTOURNABLES

ET INOUBLIABLES

JARDINS D’ÉDEN

BOIS DE VINCENNES

Georges-Brassens. D’un glissement de tramway, vous allez de la Cité universitaire au parc Georges-Brassens pour de

Jardin Atlantique. Après la tour Montparnasse et son belvédère, pour rester en altitude et goûter un peu l’air du large, le voyageur de Montparnasse grimpe au jardin Atlantique qui coiffe la gare. Oui, sur le toit ! Une prouesse architecturale aux sols ondulants comme les vagues et aux pins toujours verts, avec son bassin des Miroitements, sa fontaine de l’île des Hespérides, ses courts de tennis et ses fantastiques aires de jeux dédiées à l’océan. M° Montparnasse Bienvenüe (XVe). Accès par ascenseurs ou escaliers.

TOUR SAINT-JACQUES Ce curieux clocher gothique est le seul vestige de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, point de ralliement des pèlerins cheminant vers SaintJacques-de-Compostelle au Moyen Âge. Au xviie siècle, Pascal y expérimente la pesanteur. La tour est reconvertie depuis 1891 en station météorologique où l’on mesure la qualité de l’air. Square de la tour Saint-Jacques (Ier). M° Hôtel-de-Ville.

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XIIe. M° Porte-Dorée

PA R C F L O R A L

MUSÉE CARNAVALET

Le musée de l’Histoire de Paris, sis dans l’hôtel Carnavalet, érigé en 1548, promène ses visiteurs depuis les pirogues de la tribu gauloise des Parisii jusqu’à la chambre à coucher de Marcel Proust. Dans l’hôtel Le Peletier de SaintFargeau, c’est Paris révolutionnaire, puis celui de Mucha, de l’Art nouveau, des années folles… 23, rue de Sévigné (IIIe). M° SaintPaul. De 10 à 18 h, sauf lundi et jours fériés. Collections permanentes gratuites. Net : www.carnavalet.paris.fr

© Paris Tourist Office - Photographes : Marc Bertrand ; Catherine Thiebault ; DR

Montsouris. Comme son faux jumeau des Buttes-Chaumont, ce jardin paysager du second Empire s’inspire des parcs londoniens. Grotte, courbes et vallons artificiels font si bien illusion que même la mésange huppée et le serin cini s’y laissent prendre. Sur l’île, leurs nichoirs côtoient des tortues de Floride, des canards colverts – tête verte, bec jaune, collier blanc et plastron chocolat – et leurs compagnes, plus simplement brunâtres. Autour du : de vastes pelouses, des jeux, un ginkgo biloba et 1 399 autres arbres et un observatoire météo. 2, rue Gazan (XIVe). RER Cité-Universitaire.

nouvelles aventures bucoliques parmi ruches, vigne de pinot noir, chèvrefeuille et jasmin du jardin des senteurs ; aventures ludiques, aussi, ping-pong, manège et promenades à dos de poneys, escalade… Rue des Morillons (XVe). M° Convention.

HÔTEL DE VILLE

995 hectares d’arbres, de lacs, d’îles et d’herbe… Le plus vaste espace vert parisien, c’est 32 km de routes sans voiture, presque 20 km de pistes cyclables, un zoo, une réserve ornithologique…

Influences gothique et Renaissance cohabitent avec une façade classique du XVIIIe et les traces d’une restauration contestable après 1840. À l’intérieur, un tableau de Rubens. On y baptisa Richelieu, Molière et Mme de Pompadour ; on y célébra la première communion de Louis XIV, le mariage de Sully, les obsèques de La Fontaine… Marivaux et Rameau y reposent. Place du Jour (Ier). M° Châtelet-les-Halles.

© Paris Tourist Office - Photographe : Amélie Dupont ; Marc Bertrand

ENCORE PLUS DE VERDURE

ÉGLISE SAINT-EUSTACHE

À la belle saison, les concerts en plein air bercent les vallons, les pièces d’eau, les patios, la pinède, les cèdres et les hêtres. Dans la pommeraie, le jardin insolite cultive l’exotisme… M° Château-de-Vincennes. 5 €.

CHÂTEAU DE VINCENNES

Au xiie siècle, l’administration de Paris est confiée à la corporation des marchands d’eau qui contrôle la navigation sur la Seine. Étienne Marcel, le prévôt des marchands, transfère, en 1357, le siège de la municipalité à la maison aux piliers, à l’emplacement de l’actuelle mairie. La place, alors de Grève, devient un lieu de réjouissances populaires et de supplices publics. On y assiste en masse à toutes les formes d’exécution pratiquées jusqu’en 1830.

Les ouvriers ont aussi coutume d’y attendre l’ouvrage : de là naît, au xixe siècle, l’expression être en grève. Quant à l’Hôtel de Ville, qui a remplacé la « maison aux piliers », il brûle en 1871, pendant la Commune. Achevé en 1882, le bâtiment actuel témoigne des fastes de la iiie République : intérieur somptueux, façades ornées de 378 œuvres sculptées. Mairie de Paris (IVe). M° Hôtel-deVille. Visite gratuite et commentée des salons sur RDV. Sur réservation. Net : www.paris.fr

TOUR JEAN-SANS-PEUR Une tour féodale de 27 mètres surplombe la rue ÉtienneMarcel. On la doit à Jean, duc de Bourgogne qui la fait construire en 1409. Aujourd’hui, une exposition permanente dans les six salles de la tour permet de découvrir l’histoire, la société et l’architecture du début du xve siècle.

Charles V fait construire donjon, enceinte et sainte chapelle. Au XVIIe, Louis XIII grandit là, Louis XIV y séjourne. Mi-château fort, mi-palais classique, il est magnifique !

20, rue Étienne-Marcel (IIe). M° Étienne-Marcel. De 13 h 30 à 18 h. 5 à 8 €. Net : tourjeansanspeur.com

Vincennes. M° Château-de-Vincennes. www.novapresse.com

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H O R I Z O N S L O I N TA I N S VERY GOOD TRIP DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO

The Strip, Las Vegas.

Vous aussi, envoyez-nous vos photos de voyage en 300 dpi, à redaction.globetrotter@gmail.com

Downtown, Las Vegas.

© philippe legrain

REGARDS PERSONNELS

P. 60, L’IMPORTANT C’EST LA ZONE. P. 65, TOQUES EN STOCK À LAS VEGAS. P. 69, JOURS TRANQUILLES À DOWNTOWN. P. 72, LA VÉRITÉ EST AILLEURS. P. 78, EAUX FORTES. P. 80, AVEC OU SAN FRANCISCO ?

Death Valley, Névada.


globe-trotter HORIZONS LOINTAINS

DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO

L’IMPORTANT C’EST LA ZONE Dans le désert du Nevada, le 51 ne se boit pas frappé, même si quelques tapés assoiffés d’histoires givrées considèrent ce chiffre comme sacré. Les aliens pullulent, effectivement, mais sur les T-shirts et les mugs.

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Atterrissage. Las Vegas scintille vue du ciel, clignote vue du sol. La ville ressemble, surtout de nuit, à un sapin de Noël posé au milieu de nulle part. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas l’appel du vice qui commande, plutôt l’attrait du vide. Terrain d’action : la route 95 qui remonte vers le nord de l’État. Une route toute droite, pleine de promesses, dont la monotonie touche presque au sublime. Deux voies seulement pour pénétrer un monde étrange aussi désert que légendaire. La nuit, les lignes sont si droites que la notion de temps, sur la Highway 95, perd les pédales. Surtout au volant d’une automatique. On ne sait plus si on se rapproche de quelque chose, si on s’éloigne de tout. Le bruit du moteur rappelle que le véhicule se meut en marche avant. Bonne nouvelle donc. Car la route 95 longe Nellis Air Force Range (ou NAFR) dans laquelle se trouve la mythique Area 51, zone de prédilection des phénomènes étranges. On y découvre, dans le désordre, des bases de l’armée US, des lieux >

Le Diwan-i-Am au Fort rouge.

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Rachel, le Little A’le’Inn.

> de culte bizarroïdes version temples dédiés aux aliens.

À Rachel charmant petit hameau perdu dans la vallée Tikaboo, à trois heures de route au nord de Las Vegas, accessoirement au cœur de la zone 51, Le Little A’le’Inn vaut le détour. Un vrai temple pour ufologues de passage.

Un théâtre pour adultes et un hôtel étrange D’autres ont choisi de s’installer en attendant un Godot à grosse tête et yeux maous. Au loin, dans ce désert que d’aucuns qualifient de plus sec, de plus chaud et de plus bas des États-Unis, des petits groupes de camping-cars forment des hameaux qui hésitent entre le provisoire et la léthargie. Certains ressemblent à des décharges sauvages, d’autres aux cercles que formaient les chariots des pionniers pour faire tourner les Indiens en bourrique.

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Du côté de Dreamland, Watertown, The Ranch, Paradise Ranch, The Farm, The Box, Groom Lake, Zone 51 A, Neverland, The Directorate for Development Plans Area (ouf !), le temps s’étire comme une ligne droite avec interdiction de doubler. Personne ne sait ce qui se passe dans cette fameuse base militaire secrète bien calée dans son rectangle d’environ 155 km² de superficie ; les conspirationnistes s’en donnent à cœur joie et Les Looney Tunes passent à l’action… On ne compte plus, évidemment, les films qui prétendent se passer dans la zone 51 ou à proximité. D’ailleurs, du côté d’Armagosa Valley, au croisement des routes 95 et 373, on se fait pas mal de films, sans doute. Pas sûr. Derrière la panoplie du petit chasseur d’aliens, un resto type routier viril et un cabaret pour adultes « only ». Plus loin – prendre la 373, puis la 127 –, Death Valley Junction et son un hôtel étrange. Hanté dit-on. Au milieu de nulle part, fantasmagorique, un théâtre, version « opéra house », créé, en 1967, par Marta Becker, actrice, danseuse, chorégraphe et artiste peintre new-yorkaise. La dame, âgée de 88 ans a donné son dernier show, le 12 février 2012. Dommage. Il reste l’hôtel et ses spectres. Et on vient de loin pour jouer avec les esprits taquins ou chagrins. n PHILIPPE LEGRAIN

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Navajo Joes, gas station.

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TOQUES EN STOCK À LAS VEGAS

Le bon goût façon Fleur, au Mandalay Bay.

Le restaurant de Joël Robuchon, au MGM.

Au milieu du désert et dans l’antre de la mal-bouffe, l’art de vivre tente de se faire une place au soleil. Avec style, en plus. Eh oui, la capitale du jeu, de la luxure et du vice – voir Vegas et vomir – se rachète une conduite, lentement mais sûrement. Une métamorphose à peine perceptible que l’on doit, entre autres, à quelques Français pugnaces, tenaces et follement pros. Car, à Las Vegas, le Français ne peut être qu’un artiste, chef de surcroît, et son art, la cuisine. Un art véritable, qui ne prétend pas à la perfection, mais tend vers le grandiose. À des prix raisonnables.

À l’ombre de la tour Eiffel, entre Venise et Louxor, la cité toc et loufoque, fée du vice, abrite pourtant quelques pépites. Papilles fait même de la résistance entre les machines à sous et les boîtes de nuit. Las Vegas mise sur l’art de vivre. Pari gagné ? 64

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Le burger qui valait trois milliards Bon, le Fleur (by Hubert Keller), installé sous le monumental hôtel Mandalay Bay, propose, quand même, le Burger « le plus cher du monde » – dans les cinq mille dollars hors taxes (quatre mille euros) avec sa bouteille de château petrus. Au menu : pain brioché aux truffes, bœuf de Kobe surmonté d’un foie gras poêlé, le tout arrosé d’une sauce aux truffes avec, comme accompagnement, des truffes noires et des frites forcément succulentes. Un petite note bling-bling pour rappeler que le Fleur reste à Las Vegas… Car, pour le reste, la cuisine du chef, Laurent Pillard, artiste au long cours, reste abor-

dable. Singulière, étonnante, cette cuisine n’est pas l’apanage des (nouveaux) riches. Au contraire, pour une quarantaine d’euros, il est possible de s’offrir une entrée et un plat. Et pas n’importe lesquels en plus, des tacos de thon à la crème d’avocats (sublimes), par exemple, suivis de crevettes avec nouilles de riz et pois accompagnés de sauce dragon (magique). Laurent Pillard est un chef inspiré qui n’hésite pas à se laisser influencer par l’Asie, les Amériques, l’Europe… le monde, donc : « La cuisine française est aussi sous influences américaine et asiatique. » La cuisine du chef français est un melting-pot dont les saveurs seraient l’hymne. « Je suis persuadé que Las Vegas deviendra une place forte de la gastronomie et l’arrivée des grands noms de la cuisine française ne tient pas au hasard. Il y a, ici, une clientèle qui n’existe pas ailleurs », ajoute Laurent Pillard. On a pourtant du mal à imaginer que Las Vegas puisse se poser en capitale du bon goût. Juste un petit effort…

Seize plats en quatre heures L’argent ne fais, sans doute, pas le bonheur, mais offre, ici, des perspectives que l’on imagine pratiquement plus sur le Vieux Continent. Le chef du restaurant de Joël Robuchon, sis au MGM, nuance : « Inutile de dépenser >

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Le restaurant de Joël Robuchon, au MGM.

> une fortune pour bien manger. » Bon à savoir. Ce meil-

leur ouvrier de France, artiste avéré reste un observateur avisé de l’évolution de la clientèle : « Les gens viennent désormais pour passer un bon moment, et de moins en moins pour s’adonner au jeu », indique Claude Le Tohic, chef exécutif du restaurant. Dans la ville de tous les excès, on vient donc, de temps en temps, « partager une expérience culinaire », histoire de privilégier la gastronomie au détriment des calories.

Bon appétit, bien sûr ! En tout cas, les chefs français s’y emploient. D’autant qu’à Las Vegas, régaler et envoûter les foules relèvent du défi. Claude Le Tohic, comme les autres, s’adapte. En été, les familles ; en hiver, place aux conventions et aux hommes d’affaires. Par ailleurs, il y a ceux qui mangent tôt – avant les shows, vers 17 h 30 – et ceux qui préfèrent ripailler après le spectacle, vers 21 heures. Chez Robuchon, côté restaurant comme côté Atelier, on a tout prévu. Y compris, un menu dégustation de seize plats – végétariens ou pas – à apprécier en deux ou quatre heures. À Las Vegas, on sait prendre son temps. Very Bad Trip serait-il un cliché éculé. Oui et non. La Vegas reste la ville de l’argent facile, roi, omniprésent. D’ail-

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leurs, certains chefs avouent y œuvrer pour les « opportunités » qu’offre cette cité sans limites. Il se trouve, et cela tombe bien, qu’ici, plus qu’ailleurs, d’aucuns ont les moyens. Les moyens de mieux vivre et de p ro f i t e r   d u   s a v o i rfaire tricolore, même Le chef français Claude Le Tohic. à huit mille sept cent vingt kilomètres de l’Hexagone. « L’excellence française est réellement reconnue à Las Vegas », s’enthousiasme Claude Le Tohic. Le Restaurant Joël Robuchon ressemble à un écrin. Le tout est orchestré par « le chef Claude », vieux complice de Robuchon, « à la technique française, mais aux influences multiples ». Et priorité à la qualité : le chef se fournit en Californie, patrie des légumes bios et des viandes sans reproches, y compris des fromages sympas. De France, Joël Robuchon mène le bal, oriente, influence, suggère et bon appétit, bien sûr ! n PH. L.

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JOURS TRANQUILLES À DOWNTOWN Loin du strip surélectrisé, Downtown Las Vegas coule des jours heureux, peuplé d’artistes et de marginaux. Quelques galeries, des motels, une authenticité anachronique, à peine nuancée par Freemont. Tohu-bohu sur le Strip, vers les grands hôtels aux décors de carton-pâte, les boutiques bondées. Le bus SDX, Strip & Downtown Express et The Deuce, à deux étages – ticket à cinq dollars le trajet ou à sept dollars les vingt-quatre heures –, remontent Las Vegas Boulevard vers le Nord, direction Downtown. Changement d’ambiance : le toc vire à l’authentique. The Fabulous Las Vegas a, par endroit, l’air un peu moins fabulous, moins bling-bling, voire poussiéreux. Car c’est là que tout a commencé, en 1931. Officiellement, le village de Las Vegas est fondé le 15 mai 1905, puis acquiert le statut de ville en 1911, mais c’est au Northern Club, en 1931, que les jeux sont faits et les dés jetés.

First Friday, festival bon enfant Binion’s Horseshoe, California Hotel and Casino, El Cortez, Fitzgeralds Las Vegas, Four Queens, Fremont Hotel and Casino, Gold Spike, Golden Gate Casino, Golden Nugget Las Vegas, Lady Luck Hotel & Casino, Las Vegas Club, Main Street Station Hotel and Casino

and Brewery, Mermaids Casino, Plaza Hotel & Casino, Pioneer Casino : une quinzaine établissements donne quand même à Downtown un côté sin city indéniable. Pas grand-chose comparé à la trentaine scintillante qui rameutent les foules sur le Strip. D’autant que, si l’on cherche un peu, on trouve, dans Downtown, quelques quartiers plus chaleureux que chauds. À l’image du 18b Arts District, sis au sud du centre-ville. « The 18b », ce sont quelque dixhuit pâtés de maison parsemés de galeries d’art, de petites boutiques assez bourgeois-bohème, de bars et restaurants à l’antithèse de ce qui prévaut sur Las Vegas Boulevard. Sympa : le premier vendredi de chaque mois, le festival First Friday * rassemble environ dix mille curieux qui en profitent pour découvrir une autre facette de la cité du vice, pour se balader, accessoirement pour acheter, manger et boire… En toile de fond, de la musique, des spectacles visuels, vivants et des artistes qui présentent leurs œuvres. Inattendu quand on arrive tout droit du Strip. >

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L’art dans tout ses états à Freemont.

East Freemont, terriblement vintage.

Lou Ruvo Center for Brain Health, Cleveland Clinic.

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ville étrange. Bien sûr, Freemont Street Experience**, sorte de rue recouverte d’un toit en arc de cercle illuminé le soir par des milliers de tubes au néon, s’inspire pas mal de ce qui se fait sur le Strip.

Derrière le folklore, la mort En revanche, The MOB Museum*** (Las Vegas Museum of Organized Crime and Low Enforcement) est à la fois beau et intelligent. Drôle, même. Installé dans l’ancien palais de justice de Las Vegas – un superbe bâtiment typiquement US édifié en 1933 –, le MOB a ouvert en 2012 et retrace l’histoire mouvementée et sanglante du crime organisé aux États-Unis, avec force explication de plus ou moins bon goût. Sur près de 4 000 m2 et trois niveaux des présentations interactives, des documents inédits, des armes parfois loufoques, des reliques – comme le fauteuil de barbier provenant du salon dans lequel a été assassiné le chef du clan Gambino, Albert Anastasia –, des photos de gros bras et de chefs mythiques (Al Capone, Dion O’Banion, Meyer Lansky…). Moins drôle, l’horreur des crimes qui, sur photos noir et blanc, semble exacerbée. Derrière le folklore, la mort et son cortège de cadavres plus ou moins abîmés. Pourquoi Las Vegas ? Des années 1940 à 1970, le crime

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Évidemment, Amérique oblige, on ne va pas laisser le terrain ressembler à un décor de film des années 1950. Downtown, délicieusement vintage, se transforme ainsi lentement mais sûrement. Clinique ultramoderne designée par Franck Gehry à Symphony Park, The Smith Center for Performing Arts, tout neuf, un peu plus loin, dont les spectacles – théâtre, musique… – changent des récitals de Céline Dion au Cæsars Palace et fait oublier un temps la féerie du Cirque du Soleil. Reste qu’à Freemont, on rénove à tours de bras. Hôtels centenaires, casinos, galeries, musées. En plus, la culture, ici, est esthétique, ce qui n’est pas évident dans cette

organisé récolte des milliards de dollars qu’il faut bien blanchir ou faire fructifier. Les casinos se révèlent « performants » en la matière : tout se règle en liquide… Pourtant, à l’origine, la Mafia préfère Cuba ; les débuts du Flamingo, l’hôtel-casino édifié en 1946 par Bugsy Siegel sont ainsi difficiles. À la fin des années 1940, Cuba offre pas mal d’avantages par rapport au Nevada : extraterritorialité, alliance plus ou moins tacite avec le pouvoir politique cubain et la CIA qui souhaite maintenir l’île dans le girond américain, proximité de la côte Est, la plus peuplée à cette époque. En 1959, le dictateur Batista est renversé par Fidel Castro. La mafia jette son dévolu sur Las Vegas. On fête, cette année, le quatre-vingt-deuxième anniversaire du massacre de la Saint-Valentin perpétré en 1929. Des gangsters déguisés en policier, sous les ordres d’Al Capone, tendent un piège à une bande rivale dirigée par George Bugs Moran. On ramasse sept morts. Cet épisode sanglant médiatise la lutte contre la mafia… On retrouve, dans le MOB, des briques d’origine portant les impacts de balles tirées ce fameux 14 février. On prend conscience, alors, que ce musée retrace une histoire sombre, pas vraiment terminée, d’ailleurs. n PH. L. * www.firstfridaylasvegas.com ** www.vegasexperience.com *** http://themobmuseum.org

Freemont Street Experience. www.novapresse.com

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LA VÉRITÉ EST AILLEURS © philippe legrain

Las Vegas n’est pas le Nevada. Et vice versa. Derrière un paravent clinquant s’étire un État étonnant. Un univers paradoxal aux allures de bout du monde.

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Death Valley.

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Joshua Tree.

avec son univers à peine idéal, drôlement magnifié, ressemble à une pâtisserie trop sucrée, limite écœurante. Mais difficile de communier avec une nature aussi desséchée, chauffée à blanc par un soleil dominateur.

Fantômes sous vide « Le Nevada est, sans nul doute, l’État de l’Ouest le plus méconnu, le plus ignoré et le plus délaissé du touriste étranger », constatent les instances touristiques du coin. Tant mieux pour ceux qui n’aiment pas être dérangés. De surcroît, bien vu : « Le désert, lui aussi, possède ses propres vertus hypnotiques. » Et même pas besoin de champignons. Car, avec plus de trois cents chaînes de montagnes – orientées NordSud en plus – et une cinquantaine de sommets dépassant les 2 750 mètres d’altitude, le Nevada faute de tutoyer les nuages – assez rares – fait souvent dans le fantastique à tendance colossale. Au niveau du sol, peut-être influencés par le paysage hors norme, certains ont cultivé une étrange façon d’accommoder la vie avec le vide, et de repousser les limites de nulle part. Enfin presque. Il suffit de remonter la « Veteran Memorial Highway », la route 95, pour s’offrir son premier

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Mettre le contact, penser aux personnages de Jack Kerouac, bafouiller « on the road again » et accélérer. Pour la quête, à chacun de se déterminer, du moment qu’on respecte les limitations de vitesse. En roulant dans les quarante-cinq miles à l’heure, Las Vegas fait pschitt et disparaît comme dans un show à grand spectacle. Devant, le désert et une route droite, longue, indéterminée, du genre à faciliter les quêtes à large spectre, de l’introspection à la poursuite. Le cerveau en ébullition, donc, et la clim à fond – il fait trop chaud pour se la jouer durable – direction Beatty et ses villes fantômes, ses mines perdues, sa rue principale et son hôtel casino relativement glauque. Une heure de route vers le Nord et déjà un casino. Ouf. Alors que le jeu est sauf, et le moi plus résistant, se dessine Indian Springs, ancienne base de l’armée de l’air américaine dans laquelle on pratique désormais le partage des eaux pour s’occuper entre deux coups de chaleur. Une rue, la route, premier contact avec l’« Amérique profonde » et ses quelque vingt-six habitants au kilomètre carré. Les sept mille chambres du Venetian sont un lointain souvenir. Soudain, la notion de beauté colle parfaitement à la réalité. Las Vegas,

La banque de Rhyolite.

voyage dans l’espace, version Retour vers le futur. À l’est de la Vallée de la mort, une ville au milieu du néant, Rhyolite, dix mille habitants en 1908, zéro en 2012. Rhyolite est une ville fantôme. Cette incongruité est fondée en 1904. Aucun Indien à l’horizon, les Shoshoni son des gens sympas, l’endroit est calme. En trois ans, la cité se mue en métropole : pas moins de trois lignes de chemin de fer y mènent. Rhyolite, électrifiée et électrisée, accueille des hôtels, restaurants, banques, magasins, dans les cinquante saloons. Il y a même un opéra, des salles de spectacles, une piscine municipale, trois compagnies de distribution d’eau, trois agences de presses, des bureaux d’avocats, une école avec deux cent cinquante élèves… On voyait en elle le « Chicago de l’Ouest ». Le 31 octobre 1906, le premier convoi d’or, par train, quitte Beatty (quarante-deux tonnes). Mais certains avancent que la présence d’or dans les mines de la région aurait été surévaluée au moment de la création de Rhyolite. Selon la légende, un chercheur d’or serait revenu bredouille de la

Un magasin.

mine et se serait écrié : « Il n’y a plus d’or ici ! » Les habitants auraient alors abandonné la ville. En 1910, la population tombe à 675 personnes. En 1920, ils ne sont plus que vingt sous le soleil infernal de Rhyolite. Quatre ans plus tard, le dernier habitant disparaît, Rhyolite n’est plus qu’un souvenir. Aujourd’hui, il reste quelques vestiges émouvants, des lièvres et des touristes. Alors que Beatty a survécu à cause de l’eau, Rhyolite se dessèche. >

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DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO

> « Goldfield is dead », proclament certains. Morte, cette

bourgade bizarre qui s’étire le long de la 95, à l’est du comté d’Esmeralda ? La ville a tout d’un mirage. Dès les premières maisons, on sent que quelque chose cloche. Pas mal d’immeubles abandonnés ou presque : quelqu’un a placé des mannequins aux fenêtres de la compagnie Nixon & Wingfield (la Goldfield Consolidated Mines Company). D’ailleurs, le bâtiment en impose toujours. Mais, à l’intérieur, tout n’est que poussière et vieux papiers. L’immeuble serait-il définitivement abandonné ? Juste à côté, un panneau « à vendre » laisse penser qu’il y a des humains pas loin.

Quarante médecins et dix croque-morts

Tonopah hanté par son passé Reste que, tout seul, il n’est pas facile de distinguer ce qui est habité (voire hanté) de ce qui ne l’est pas. Mieux vaut préparer sa visite histoire de ne pas se perdre… En plus, à seulement quarante-quatre kilomètres au nord, toujours par la route 95, Tonopah et sa mine gigantesque restent un « must » en matière de ruée vers l’or teintée

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Une voiturette venant de nulle part.

Un musée à ciel ouvert.

À Goldfield, des habitants entretiennent la légende.

d’émotion. La ville, plus grande et vivante que Goldfield, ne dégage pourtant aucun sentiment d’étrangeté. Une rue principale, des Américains sympas et le fameux hôtel Mizpah. Le bâtiment, dont on dit, évidemment qu’il est hanté par une « dame en rouge » – une prostituée qui, en 1920, a été battue et assassinée au dernier étage –, a longtemps été le plus haut du Nevada avec ses cinq étages. L’hôtel ouvre en 1907, en pleine frénésie minière. En tout cas, l’hôtel a récemment été rénové. Même si son ascenseur reste étrange, les quarante-sept chambres sont accueillantes et cela vaut le coup d’y passer une nuit (dans les cent dollars par personne). D’autant que le Mizpah est à quelques centaines de mètres à peine du grand complexe minier de Tonopah (The Historic Tonopah Mining Park). Là, on peut encore voir les traces de la quête effrénée de l’argent (plus que de l’or). La terre est ouverte, de profondes saignées resteront à jamais béantes… n PH. L.

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Difficile d’imaginer qu’ici dans les vingt mille habitants creusaient la terre à la recherche d’or. C’est aussi à cet endroit, après avoir fait le coup de feu à OK Corral, qu’ont régné les frères Earp, Virgil et Wyatt, immortalisé au cinéma par Kevin Costner, en 1994. En 1906, la ville produit onze tonnes d’or et possède le bar le plus grand des villes minières américaines. Au Tex Rickard’s Northern, il faut quatre-vingts serveurs pour venir à bout de la clientèle… On construit également un des plus grands hôtels du coin, le Goldfield Hotel – cent cinquante chambres et quarante-cinq suites avec salles de bains –, dans lequel on organise même des combats de boxe épiques. Jusqu’en 1924, tout va bien. On recense quarante-neuf saloons, vingt-sept restaurants, quinze barbiers, six boulangeries, quatre-vingtquatre avocats, vingt-deux hôtels, quarante médecins et dix croque-morts. Et les mines produisent dans les cinquante millions de dollars d’or. En 1924, un incendie dévaste la ville qui décline lentement mais sûrement jusque dans les années 1950, date à laquelle Goldfield est complètement désertée. Il reste aujourd’hui une centaine d’habitants qui s’évertuent à faire vivre le mythe. On les qualifie d’allumés, d’originaux. Ces derniers ont une radio (www.kgfn.org), un magasin surprenant dans lequel on peut s’arrêter et bavarder, The Goldfield Gift Shop (goldfieldgifts@yahoo.com), la Goldfield Historical Society (www.goldfieldhistoricalsociety.com), et même une chambre de commerce (www.goldfieldnevada.org).

The Historic Tonopah Mining Park, à Tonopah.

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Walker Lake.

Pyramide Lake.

EAUX FORTES Le nord du Nevada est parsemé de lacs magiques, fréquentés ou pas, grandioses en tout cas… Pyramide Lake.

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couper le souffle. Située sur l’île Anaho, lieu hautement symbolique qui abrite une importante colonie de pélicans d’Amérique. En tout cas, l’endroit est propice à la méditation. Si le vent ne souffle pas trop fort.

Le Lac Tahoe.

47 dollars la croisière avec Mark Twain Tout aussi impressionnant, le lac Tahoe fait dans le grand public version balnéaire. Ce lac de haute montagne, perché à plus de 1 890 mètres d’altitude, à cheval entre la Californie et le Nevada, affiche quelque 502 km2. Dans les dix-neuf kilomètres de large, trentecinq de long (périmètres de cent seize kilomètres) : l’endroit donne le vertige. Il faut absolument en faire le tour – en voiture ou à vélo – pour apprécier des dizaines de petites plages sympas, des points de vue de folie, des petites villes, côté Nevada, prises d’assaut par les Californiens avides de jeux d’argent… Autrefois terre de prédilection des Indiens Washoe, le lac Tahoe

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De l’eau, en mai, on en voit peu dans le Nevada. Le long de la Highway 95, tout est aride, désert, minéral. Il y a bien un bateau à Mina. Mais il est posé là, le long de la route rectiligne, transformé en bar. Rien de liquide à l’horizon. Il faut continuer vers Hawthorne. Cette ville qui semble vivre encore dans les années 1950, en pleine guerre froide, est rafraîchie par le lac naturel Walker (272 km²). Une partie de ses rives est annexée par l’armée. Le reste est ouvert à tous les vents. Étonnant de beauté sauvage, de silence. Grandiose. À cent quinze kilomètres au nord, peu après Fallon, Pyramid Lake, lac salé d’environ 487 km², joue avec les couleurs de l’arc-en-ciel à 1 155 mètres d’altitude. Bienvenue sur le territoire des Indiens Paiute. On distingue mieux le lac que les Indiens, pas plus de trois mille personnes disséminées sur une étendue immense. On s’extasie, surtout, face à cette pyramide naturelle et sacrée – « The Stone Mother » – d’une beauté à

attire aujourd’hui des hordes de touristes qui n’hésitent pas à payer cher pour naviguer sur ses eaux profondes (490 mètres) et claires. Du côté de Zephyr Cove au sud du lac, toutes sortes de croisières sur toutes sortes d’embarcations, avec ou sans sosie de Mark Twain. La croisière dure un peu plus de deux heures, avec commentaires en VO pour 47 dollars (37,50 euros), boissons non comprises. Le public est ravi et les paysages sublimes. À vingt-cinq minutes de là, à l’écart de l’agitation bon enfant du lac Tahoe, tout aussi enthousiasmant et moins cher, Genoa, village mormon fondé en 1850. Un lieu plein de charme sur lequel le temps ne semble pas avoir prise. Un petit paradis version US. n PH. L. www.novapresse.com

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Le Zoetrope.

boire un verre dans le café qui appartient à Coppola, le Zoetrope (www.cafecoppola.com). On vient aussi dans le quartier pour se plonger dans les rayons de la librairie City Lights, au 261 Columbus Avenue, le temple de la Beat Generation, où l’on sent encore la présence de Kerouac, Ginsberg ou Burroughs… En toile de fond, la Coit Tower, délicieusement altière et Art déco, qui trône, haut perchée, sur Telegraph Hill.

Le Golden Gate.

AVEC OU SAN FRANCISCO ?

Entre vertiges et perspectives

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Des quartiers à l’européenne, des sites sublimes, des petits coins de paradis propices à l’extase, au sommet d’une colline, sur une pelouse… Mais comment aborder tant de beauté  ? Par où commencer ? Sans Francisco, la ville mosaïque aux quarante-trois collines, est composée de quatre-vingtdix quartiers aussi spectaculaires les uns que les autres. À ne manquer sous aucun prétexte : Chinatown, organisé autour de Grand Avenue, et North Beach, le quartier italien. C’est là, dans la Colombus Tower, un édifice vert étrangement arrondi, que Francis Ford Coppola et Sean Penn ont installé leurs bureaux. On peut d’ailleurs

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Elle accumule les clichés sur un fond arc-en-ciel avec une légèreté toute californienne. San Francisco est belle, presque trop pour être vraie. « L’hiver le plus froid que j’ai connu fût un été à San Francisco », aurait décrété un rabat-joie. Sûrement pas Mark Twain, en tout cas, à qui l’on prête cette citation. Reste que Fog City peut être fraîche, même en plein été. Quoi qu’il advienne, le charme de San Francisco reste saisissant en toute saison. Sans doute grâce à une diversité culturelle affirmée, une tolérance assumée, une ouverture au monde effrontée. Sûrement pour son architecture et son urbanisme singuliers, surprenants, attachants. La « City by the Bay » – d’aucuns l’affirment : « C’est la plus belle ville du monde ! » – possède une âme, c’est indéniable. San Francisco reste une cité à taille humaine.

Market Street.

Non loin, toujours dans les incontournables, le résidentiel Russian Hill, un des quartiers les plus élevés de San Francisco. Avis aux amateurs de perspectives, pentes (jusqu’à 32 %), panoramas étourdissants : c’est là que fut tournée, en 1968, la célèbre poursuite de Bullitt, avec Steve McQueen. Dommage de traverser le quartier aussi rapidement que la Ford Mustang Fastback du tempétueux lieutenant. L’idéal serait même d’emprunter les fameux cable cars, depuis Market Street, puis de flâner à pied d’une colline à l’autre. Évidemment, on ne peut passer outre Lombard Street, aussi fleurie que tortueuse – c’est « la rue la plus sinueuse du monde » –, qui ondule entre Leavenworth et Hyde. Huit virages et 27 % de dénivelée… Pourquoi ne pas poursuivre avec un détour par Green Street et ses demeures incroyables, un pèlerinage au 29 Russel Street où Kerouac vécu, puis Pacific Heights

Russian Hill.

et Cow Hollow, à la découverte de magnifiques maisons victoriennes ? Pour se remettre, si le temps le permet, s’allonger sur une pelouse. Agréable, vers Lower Haight, Alamo Square Park et sa vue légendaire, sur Steiner, à l’ange de Grove : un alignement de maisons victoriennes – les Seven Painted Ladies – sur fond de San Francisco moderne et maritime. Sublime. En continuant vers l’ouest, on tombe sur le quartier de Haight-Ashbury, encore un lieu mythique, berceau du mouvement hippie. Mais que reste-t-il des années 1970 ? Peut-on encore ressentir les effets du Summer of love sur Haight Street ? Sans doute. Pas mal de petites échoppes, des cafés, terrasses, restaurants, magasins de musique, boutiques de fripes, du marketing et des badges. Entre les deux, un note de psychédélique, le musée du Tatouage, des fresques murales à tomber et encore des maisons victoriennes de couleurs vives. Au 635 Ashbury Street : la demeure de Janis Joplin… Pas mal de nostalgie, de l’anticonformisme, un concentré de San Francisco en quelque sorte (à apprécier, surtout, du côté de Cole Valley).

Du cuir et des otaries Du haut de Corona Heights, la vue embrasse toute la ville. Vers le sud, Castro et Mission se dévoilent. Castro, c’est branché, authentique, bigarré, furieusement gay. Mission, le quartier latino, moins gay est >

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Y compris du côté du Fisherman’s Wharf, l’ancien port devenu un luna park pour touristes. Les otaries qui se prélassent par dizaines au niveau de Pier 39 permettent d’oublier les magasins de souvenirs. À moins de prendre immédiatement le ferry pour Alcatraz… Ce pénitencier sinistre devenu refuge pour mouettes libérées est situé sur une île presque accueillante, mais au printemps, lorsque le soleil brille. On visite la forteresse en délégation, tentant d’imaginer qu’il était impossible de s’en échapper pour cause d’eau à douze degrés. Pas si aisé. Reste que la vue est vraiment idéale sur la ville. Y compris sur le fameux Golden Gate, moins sinistre, plus majestueux, terriblement mythique, follement démesuré, américain, donc. Soudain, San Francisco, qui cultive un art de vivre singulier et charmant, aux antipodes de l’Amérique profonde, retombe dans les extravagances version US. Néanmoins, en guise de clin d’œil californien, des surfeurs barbotent au large de Fort Point, dans l’ombre du Golden Gate. PH. L. >

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tout aussi animé. La jeunesse branchée se rassemble allègrement du côté de Dolores Park face à l’église baroque Mission Dolores. Vers Valencia Street, pas mal de boutiques vintage, des bars. C’est bohème, intello. Pas autant que SOMA. Pourtant, le South of Market a longtemps senti le soufre avec sa population de drogués, ses prostituées, ses bars louches. Finalement, on y a fait le ménage. S’il restent encore quelques allumés sur Market Avenue, les magasins branchés se multiplient et les musées s’y installent. Le SFMoMA, musée d’art contemporain, et le complexe Yerba Buena ont donné un second souffle à South Market. À ne pas manquer : la 111 Minna Gallery, pour ses expos et ses happenings. Bien sûr, on reste à San Francisco. Pendant la deuxième quinzaine de septembre, place au cuir. Avec la Folsom Street Fair (www.folsomstreetevents.org), tendance bondage, les fétichistes de tous poils descendent dans la rue. Pour le meilleur ou pour le pire ? San Francisco s’en fiche un peu. Chacun à sa place.

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San Francisco depuis Alcatraz. www.novapresse.com

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L e 1er décembre , ne manquez pas G lobe -Trotter spécial sports d ’hiver

LA PISTE AUX ÉTOILES Bonnes adresses immortalisées par le cinéma, maisons de stars… balade entre fiction et réalité. La « Maison bleue », de Maxime le Forestier, à Castro, 3841 18th street. Le Grateful Dead. 710 Ashbury street, à Waller, Haight Street. Maison de Janis Joplin, 635 Ashbury street, 112 Lyon, à Haight-Ashbury. Quartier général des Hell’s Angels, au 719 Ashbury street, à Haight-Ashbury. Maison de Sid Vicious, le leader des Sex Pistols, 32 Delmar street, à Haight-Ashbury. Maison de Jimi Hendrix, 1524 Haight Street.

Jack Kerouac aurait parachevé Sur la route au 29, Russell Street, Russin Hill. Immeuble de Kim Novak dans Vertigo, Sueurs froides, d’Alfred Hitchcock, 1000 Mason Street. Pour voir la ville en VO façon 7e art : www.sanfranciscomovietours.com Un tour de ville sur les traces de Robin Williams (Madame Doubtfire), Sharon Stone (Basic Instinct), Steve McQueen (Bullitt), Clint Eastwood (L’inspecteur Harry), Christian Slater et Tom Cruise (Entretien avec un vampire), Sean Connery (Rock)…

Y ALLER

PRÉPARER SON VOYAGE

XL Airways France. Après New York en 2009 et Las Vegas en 2010, San Francisco est la troisième ligne régulière lancée par XL Airways France sur les ÉtatsUnis. La compagnie française relie San Francisco au départ de Roissy CDG. Le tarif aller-retour est proposé à partir de 649 €. Net : www.xlairways.fr

San Francisco Travel : www.sanfrancisco.travel www.goldengatebridgetour.com www.alcatrazcruises.com www.blueandgoldfleet.com

SE LOGER

COMMENT Y ALLER Évidemment, n’importe qui peut aller à San Francisco et s’y balader avec un bon guide en poche. On peut également s’adresser à un spécialiste et lui confier le soin de s’occuper de tout, histoire de profiter pleinement de son séjour. Dans le genre concepteur de voyages sur mesure à prix doux, Equinoxiales propose des tarifs et des formules intéressantes pour les États-Unis et la Californie, en particulier. Le voyagiste propose, notamment, des circuits sympas en Californie : California Dream, un autotour de 9 jours/7 nuits à partir de 1 141 euros, de San Francisco à Los Angeles, Californie authentique, 10 jours/8 nuits, de Los Angeles à Las Vegas en passant par la Death Valley (à partir de 1 200 euros). Voire des formules plus

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insolites comme ce Mariage à Las Vegas, 6 jours/4 nuits avec un vrai mariage dans la fameuse Graceland Wedding Chapel, sur le Strip (à partir de 1 370 euros). Ultracomplet pour visiter l’Ouest mythique, le Panorama de l’Ouest américain propose, en 12 jours et 10 nuits, la visite des plus beaux parcs nationaux de Californie et d’Arizona combinée avec la découverte de Los Angeles, San Francisco et Las Vegas. Chouette. Tél. : 01 77 48 81 00. Net : www.equinoxiales.fr

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Hilton San Francisco, Financial District, 750 Kearny Street. www.sanfranciscohiltonhotel.com

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