N°2 - septembre/octobbre 2011 - DOM : 6,5 € - BEL : 6,5 € - LUX : 6,5 € - CAN : 6,5 $ CA - GR/PORT. CONT : 6,9 € - MAR 70 DH - N.CAL/S : 900 CFP - POL/S : 1000 CFP
Londres
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conseils aux voyageurs ° coups de cœur ° shopping
NOUVEAU
International
n°2
VÉNÉZUELA Une réalité peut en cacher une autre
POP CULTURE Adieu l’Amy
LAOS Mme Tintin s’offre le Mékong
Londres,
les week-ends made in
France
CAMDEN TOWN
Ses rues animées, son marché de la drogue… Shopping or not shopping ? Enquête.
TOURISME EN RÉGION
30 DESTINATIONS ORIGINALES POUR CET AUTOMNE
COMMENT JOUER LES NABABS À LA RÉUNION
Sommaire Estonie
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International
N°2 - Septembre /octobre 2011
8 de balte mon cœur s’est arrêté
c’est le moment MONDE.................................. 6 Les bons plans voyages.
carnet de voyage ESTONIE ............................ 8 Enchantement de Tallinn à Tartu.
Direction l’Estonie, pays surprenant et magnifique. En plus, Tallinn vient d’être désignée capitale européenne de la culture 2011…
tour d’horizon MONDE ................................ 14 L’actualité du voyage autour du globe.
grand reportage VENEZUELA ................... 16 Terre de contrastes.
16 Venezuela une terre, des contrastes D’un côté, un pays sublime, déroutant, envoûtant. De l’autre, un monde rural qui gronde. Dans les plaines, on s’agite.
Winehouse Adieu
l’Amy
Récit du destin tragique de la diva de la soul disparue trop jeune, trop vite…
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La Réunion 26 Peut-on y jouer les nababs ?
En plein océan Indien, la Réunion renoue avec le luxe. Autant en profiter. Entre deux aventures 100 % nature…
32 Londres
L’actualité du voyage en France.
focus LA RÉUNION ....................................................26 La piste aux étoiles sur l’île intense.
les Week-end made in France
globe-trotter LONDRES.................................. 32
Londres reste le berceau de toutes les cultures pops, l’endroit du monde qui bouge en permanence, dans lequel l’ennui est banni… Balade enchantée au pays des Anglais.
London Calling! Oui, you… 34 Une fascination pour Londres 38 Quartiers libres à London City. 47 Visite guidée. 51 Patrimoine. 54 Sortir. 56 Histoire. 60 Londres, rien que pour vos yeux. 62 Londres pratique.
tourdumondisme LAOS ............................... 64
Laos Comment
Comment Mme Tintin descend le Mékong.
tendance AMY WINEHOUSE..............................70 Le destin brisée d’une diva de la soul.
coups DE CŒUR.......................................................... 72
j’ai descendu le Mékong Madame Tintin n’a peur de rien. Même pas du Mékong. En avant la descente !
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tour d’horizon FRANCE ................................24
72 Ténérife. 74 Idées de voyages 76 Shopping. 78 livres & expos.
dernières MINUTES ..............................................79 Conseils aux voyageurs.
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chronique COLOMBIENNE ............................... 81
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c’est LE MOMENT
Bons plans voyages
Forfait
Circuits Îles abordables avec des fonds
Bouger c’est la fête Au village
Séjour Luxe en rab L’été prend ses quartiers d’hiver sur la Riviera
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aute d’avoir d’immenses plages désertes, la Côte d’Azur met ses charmes en valeur alors que l’été s’éteint un peu partout. À Nice, l’hôtel Beau Rivage, le bien nommé, fait briller ses quatre étoiles à deux pas de la promenade des Anglais. Chic, design, cosy à souhait, l’hôtel propose deux forfaits
pour septembre et octobre. Le premier comprend, pour 230 euros (pour deux) une nuit en chambre supérieure avec accueil aux petits soins : peignoirs, chaussons, bouteille d’eau, une journée plage pour deux personnes, avec matelas, serviette de bain et parasol. Cerise sur le gâteau : la coupe de champagne. Le second est identique, mais la journée de plage est remplacée par un déjeuner pour deux. Romantique, non ?
+ Nice. Hôtel et plage Beau Rivage. Tél. : 04 92 47 82 62. Net : www.hotelnicebeaurivage.com
Week-end Romantique à Saint-Malo L’astuce Globe-Trotter : le Pass Ligne Baie. Dans cette région touristique, les embouteillages sont légion. Mais les trains Ligne Baie permettent de relier rapidement Granville, le Mont-Saint-Michel et Saint-Malo. Chouette : à Granville, il y a des promenades commentées à tarif réduit. Puis, cap sur Saint-Malo en TER : des comédiens content les légendes du Mont-Saint-Michel ! Enfin, de Pontorson, on a le choix pour rejoindre le Mont-Saint-Michel et pratiquer la randonnée guidée voire emprunter des vélos (sur réservation) pour une balade de 9 kilomètres. Ces activités sont gratuites avec le Pass Ligne Baie.
+ Pass (adulte) 1 jour : 10 €. 2 jours : 18 €. Plus d’infos sur le Net : www.lignebaie.fr
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Croisière Au pays du printemps éternel Bonne nouvelle : le MS Belle de l’Adriatique naviguera, cet hiver, dans l’archipel des Canaries. CroisiEurope en profite, donc, pour proposer une série de croisières en Méditerranée à prix abordables. D’autant que l’on annonce rien de moins qu’une escapade de huit jours aux pays du « printemps éternel », itinéraire inédit en prime. Au programme : Ténérife, Lanzarote, Grande Canarie, El Hierro, Las Palmas et La Gomera. Bref, six des sept îles de l’archipel, de surcroît, à visiter « autrement ». Cap sur la nature, la culture sur un navire de taille raisonnable. À partir de 899 euros par personne la croisière de 8 jours en pension complète avec boissons aux repas à bord et le vol spécial A/R inclus. + Net : www.croisieurope.com
À la Toussaint, il est de bon ton d’être sinistre. Eh bien, pas du côté d’Orbey (Haut-Rhin) ! À Orbey, on danse. Du moins, au village club VVF qui propose, du 22 au 29 octobre, un séjour danses de salon et rock’n roll. Tous les matins, on étudie deux danses de salon, le cha-cha-cha et le tango, soit une heure par jour pendant six jours ; avec un professeur, évidemment. Tous les après-midi, les heureux danseurs iront découvrir la région, son patrimoine, etc. Le soir, danse encore, au cas où cela manquerait. Et dans une salle avec parquet. C’est mieux. Si on tient encore debout, le village comprend un espace forme avec piscine intérieure, hammam, sauna, salle de gymnastique. Bonne idée : des clubs s’occupent des enfants de 3 à 14 ans pendant que les parents dansent. Le tout pour 575 euros par personne (8 jours7 nuits) en formule tout compris. Le prix comprend la fourniture de linge de toilette, les lits faits à l’arrivée, la pension complète, l’encadrement de l’activité danse par des enseignants qualifiés, remise d’un livret aide-mémoire par danse reprenant les chorégraphies, accès à l’espace forme. Chouette !
Sur les rives du lac de Côme, en Italie, trône une villa du XVIIIe siècle. Le CastaDiva Resort & Spa plante le décor : jardins, luxe et parking gratuit. Bref, un endroit élégant, majestueux et pratique. On y mange même de délicieuses pâtes. Par ailleurs, un spa vient compléter l’offre, gage de bien-être et de dolce vita. Et, quelle chance ! pour les junior suites, suites, et
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+ Tél. : 04 73 43 00 43. Net : www.vvfvillages.fr
Bien-être La thalasso à l’assaut De –30 % à –50 % sur 220 séjours thalasso en Bretagne ? Non, vous ne rêvez pas. Pendant les 2 jours des « Ventes iodées privées » des Galeries Lafayette, les 30 septembre et 1er octobre, les 21 agences Galeries Lafayette voyages de France ouvriront les portes des ventes Iodées privées (VIP). Pendant seulement deux journées, l’association Thalasso Bretagne, en partenariat avec
penthouse suites, si l’on reste 3 nuits consécutives, on en paie que deux (jusqu’au 31 octobre). Et si on reste 4 nuits, en en paiera 3 (concerne aussi les chambres doubles). Encore plus fort, si l’on retient une chambre à partir des 2 septembre, octobre, novembre et décembre, on a droit à 10 % de réduction… + CastaDiva resort & Spa. À partir de 620 euros la nuit. E-mail : booking@castadivaresort.com ; Net : www.castadivaresort.com
les Galeries Lafayette proposent des séjours à tarifs exceptionnels ; 50 % de réduction sur 165 longs séjours et 30 % sur 55 courts séjours. Au programme : 150 semaines à –50% à partir de 504 € : 6 jours, 6 nuits, 4 soins par jour, en demipension. 15 semaines à –50 % à 469 € : 6 jours, 6 nuits aux Thermes Marins de Perros- Guirec, 22 soins, petit-déjeuner inclus. 55 courts séjours à –30 % à partir de 204 € : 2 jours, 2 nuits, 3 soins par jour, petit-déjeuner inclus. Les séjours sont valables du 1er octobre au 31 mars 2012 (hors périodes scolaires et dates de fermeture des centres de thalassothérapie). Leur nombre est limité par centre, le choix s’amenuisera tout au long de la vente. Liste des centres de l’association Thalasso Bretagne participants aux VIP 2011 : Les Thermes marins de Saint-Malo, le Royal Thalasso Barrière La Baule, Le Miramar Crouesty, Carnac Thalasso & Spa Resort, Les Thermes marins de Perros-Guirec, Thalassothérapie Roscoff, Thalasso Douarnenez, les Relais Thalasso de Bénodet et de La Baule, Le Castel Clara de Belle-Île-en-Mer et Thalasso Daniel Jouvance de Pornichet. + Net : www.thalasso-bretagne.fr
Oh ! un spécialiste du voyage sur mesure à prix low cost. Intéressant. D’autant que ce voyagiste avisé, Equinoxiales, propose un « cocktail d’îles ». Bref, « deux archipels de rêve, deux destinations mythiques pour les amoureux de la plage, de la mer, du soleil, du farniente et du dépaysement » : les Bahamas, côté Atlantique, et Hawaï, côté Pacifique. Une infinité de combinaisons interîles s’offre aux voyageurs… Côté Bahamas, « A taste of Bahamas » est un circuit individuel (9 jours-7 nuits) de Paris à Paris. À partir de 1 865 euros… Mais idéal pour un premier aperçu des Bahamas. Ce combiné New Providence-Abaco permettra de découvrir, d’un côté, l’île principale de l’archipel, avec Nassau s’étirant entre le vieux centre colonial et les plages, et, de l’autre, la capitale mondiale de la plaisance, avec ses villages de cartes postales aux maisons de bois aux teintes pastel. Côté Hawaï, « L’archipel hawaïen d’île en île », est un circuit individuel (14 jours-12 nuits de Paris à Paris. À partir de 2 376 euros. C’est ce qu’il faut pour découvrir les multiples facettes de ce superbe archipel, un combiné d’îles s’impose. Ce programme a été conçu pour une découverte approfondie des îles principales, chacune ayant sa personnalité, son charme et ses spécificités. Un séjour inoubliable. + Equinoxiales. Tél. : 01 77 48 81 00. Net : www.equinoxiales.fr
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carnet de voyage TALLINN
En Estonie, de balte, mon cœur s’est arrêté
À Tallinn, il y a pas mal de moustiques en été. Il y a aussi la Baltique qui rafraîchit, la nuit qui raccourcie, des gens heureux qui sourient à la vie, des balades romantiques, des quartiers bucoliques. Pour couronner le tout, Tallinn a été désignée capitale européenne de la culture 2011. Une occasion rêvée d’aller goûter à l’art de vivre “made in Estonie”.
carnet de voyage TALLINN
L’ÉTÉ ESTONIEN ne connaît pas la pénombre. il est minuit et les rues de Tallinn bénéficient encore d’une lumière romantique. Ci-dessus : à Tallinn, l’ambiance est au dialogue…
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ous à Tallinn ! Mireille Mathieu y chante le 31 octobre. Pour ceux qui ne peuvent pas patienter, Tallinn, comme l’Estonie, offrent d’autres surprises du même style. Pas aussi kitsch, mais franchement surprenantes. D’abord, on sait peu que l’Estonie est un pays balte, situé au nord de la Lettonie, au sud de la Finlande et à l’ouest de la Russie. Autant dire que les hivers y sont rigoureux. En revanche, l’été y est des plus torrides. À tous points de vue. Ensuite, certains voient en l’Estonie un pays slave. Ils se trompent. Tallinn est farouchement européenne. L’ambiance y est même méditerranéenne dès l’arrivée des beaux jours. D’autres sont persuadés de trouver un peu partout les vestiges lugubres de l’ère soviétique. Erreur. Le pays affiche une modernité toute scandinave, judicieusement assortie aux vieux édifices polychromes qui se dressent un peu
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partout. De Tallinn à Tartu, deuxième ville du pays, le XXIe siècle joue ainsi avec le Moyen-Âge sans trop de fausses notes. Le design et la créativité font parfois des miracles…
Un modèle d’harmonie et de douceur Alors que le pays vient juste d’adopter l’euro, il règne un calme déconcertant. Notamment à Tallinn qui semble avoir accédé au bonheur suprême version nirvana, celui d’être enfin européenne à part entière. Paradoxalement, le pays s’appuie sur ses fondamentaux – en l’occurrence, son Histoire et ses traditions – pour présenter son profil le plus avantageux. Tallinn se révèle donc une capitale de la culture 2011 enfiévrée, certes, mais qui reste un écrin élégant, un modèle d’harmonie et de douceur. Le côté médiéval de la capitale séduira à coup sûr les amoureux de vieilles pierres. La ville historique, en forme de cœur, rassemble
une quantité impressionnante de tours et grosses murailles édifiées au XIIIe siècle. Et comme il bon fait déambuler dans les ruelles pavées – sus aux talons hauts –, on se laissera volontiers aller à visiter les monuments. La cathédrale Alexandre Nevski, par exemple, vaut le détour. On se dirigera ensuite logiquement vers une terrasse de café ; les Estoniens ont le génie de la terrasse idéalement située, toujours bien orientée… Tallinn ressemble à succession de petites villes, chacune ayant son caractère. Kadriorg et Pirita, calmes et arborés, cachent des trésors dont un palais, charmant, et un musée d’art moderne surprenant, le Kumu. Le quartier de Kalamaja abrite des maisons en bois anachroniques à caractère bohème ; Nõmme est une espèce de village resté hors du temps… Mais le quartier de Rottermann, lui, appartient bien au XXIe siècle. Situé entre la vieille ville et le port, cet ancien site industriel a été complètment
L’Estonie, qui affiche une modernité toute scandinave, n’a pas grandchose d’un pays slave. Tallinn est une ville farouchement européenne. L’ambiance y est même méditerranéenne dès l’arrivée du printemps…
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LE PARLEMENT DE TALLIN, dans la vieille ville médiévale, reste un endroit paisible. Du moins pour les touristes et les mouettes. DANS LE CENTRE HISTORIQUE, la vie semble s’être arrêtée. Quelques édifices ont bien résisté au temps et aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
LA CATHÉDRALE ALEXANDRE NEVSKY, monument orthodoxe de premier ordre, a été édifiée entre 1895 et 1900 dans le cadre de la politique de russification forcée de l’Estonie initiée par le tsar Alexandre III… LE QUARTIER ROTERMANN, À TALLINN, est un hymne au design, à l’architecture et à la douceur de vivre. On y vient pour profiter des terrasses.
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carnet de voyage TALLINN SÉQUENCE FRISSONS : le ministre de la Défense partage, certains soirs, ses histoires de fantômes… SÉQUENCE RAFFINEMENT à l’hôtel Telegraph, situé en plein cœur de Tallinn. SÉQUENCE 100 % NATURE au Põhjaka Manor. Entre Tallinn et Tartu, un hâvre de paix qui fait dans le bio.
quelques millions de moustiques particulièrement déchaînés en été, que la culture laisse étrangement froids. Une seule solution : se réfugier dans un restaurant, puis courir dans un pub surchauffé goûter à une bonne bière locale.
Hôtels et restos sortent du lot
LE KUMU ART MUSEUM affiche des formes futuristes et présente des collections passionnantes. À voir absolument.
réinventé. C’est moderne mais pas clinquant. Authentique sans être emprunté. Esthétique sans être hermétique.
Histoires de fantômes
LE MUSÉE D’ART DE TARTU penche mais ne rompt pas. Il paraît même que l’immeuble est sûr…
OFFICE DE TOURISME D’ESTONIE www.visitestonia.com
POUR PARTIR Jusqu’au 30 octobre inclus, Estonian Air opère un vol direct entre Paris et Tallinn les mardi, jeudi et dimanche. Jusqu’au 17 septembre, Estonian Air opérera un vol direct entre Nice et Tallinn, le dimanche. Net : www.estonian-air.ee
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Incontestablement, le renouveau de l’Estonie passe par la culture. En Estonie, on adore expliquer le monde d’un point de vue satirique et original. Voire fantasque… Dans les ruelles médiévales de Tallinn, certaines nuits d’été, le ministre de la Défense, en personne et tout seul, raconte à une foule en délire ses histoires – vraies – de fantômes. Ça frisonne dur. L’Estonien est bon public. Mais préfère chanter. Le « peuple chanteur », comme il se nomme, communie en musique ; il a même fait la révolution en chantant, en 1991 : les Soviétiques ont jeté l’éponge. La chorale serait donc le symbole du pays. En général, on chante en groupe, à Tallinn, sur la fameuse Esplanade du chant où 32 000 personnes se sont déjà réunies dans un amphithéâtre maousse pour pousser la chansonnette en chœur. C’est un brin patriotique, mais follement tendance. Évidemment, cette année culturelle, qui verra éclore quelque sept mille événements, jusqu’a Noël, propose du chant, mais aussi de la musique sous toutes ses formes, du théâtre – l’Estonie est une terre de théâtre –, de la danse des arts graphiques… « Il nous faut impliquer les Estoniens, rappelle Jaanus Rohumaa, directeur de la programmation. Dans le passé, la culture venait d’en haut. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’être créatifs. » En réalité, les Estoniens n’ont pas attendu 2011 pour se montrer créatifs : on leur doit Skype (le pays est d’ailleurs presque entièrement couvert par le WiFi). Du côté de Tartu, ville de 100 000 habitants dont 20 000 étudiants, on compte plus de théâtres que de cinémas. Sans oublier
Tallinn et Tartu sont assez bien pourvus en restaurants originaux. La cuisine pour touristes, version médiévale et servie en costume, reste franchement indigeste. Mieux vaut garder ses euros pour le Chedi (Tallinn, www.chedi.ee) et sa cuisine thaï, le Mekk (Tallinn, www.mekk.ee) qui propose une vraie cuisine moderne estonienne, voire à l’Alter Ego (www.alterego.ee), en plein quartier Rotermann, lieu ultradesign qui sert une excellente cuisine… méditerranéenne. Quant aux hôtels, on en trouve pour tous les goûts. On aimera le design soviétique très années 1970 du Viru, au dernier étage duquel se trouve un petit musée du KGB avec matériel d’espionnage et odeurs d’origine. Nettement plus chaleureux, le Telegraph (www. telegraafhotel.com), en plein centre de la vieille ville, est aussi plus authentique, quoi que très select. On peut y boire un verre en terrasse. Reposant. Du côté de Tartu, L’Antonius, face à l’université, reste l’endroit le plus kitschissime et le plus attachant. La déco, délirante, rend l’hôtel charmant, voire plus (www.hotelantonius.ee). Mais rien ne vaut une halte en pleine nature, à Järvamaa, juste à mi-chemin entre Tallinn et Tartu, au Põhjaka Manor. Dans cet ancien manoir, un jeune couple sert une cuisine bio, fraîche et délicate à une clientèle surexcitée en période de beau temps. On déjeune sur l’herbe, sous les arbres, survolé par des insectes bienveillants. Le Põhjaka Manor ne fait pas encore chambre d’hôte. Dommage. On se consolera avec un jus de fruit étrange et plein de vitamines, histoire de tenir jusqu’à la nuit qui ne tombe plus. Tant mieux. Au sommet d’un immeuble moderne de Tallinn, le Rooftop, un cinéma en plein air avec bar, chaises longues et couvertures, projette un film d’art et d’essai allemand en VO. Chouette ! C’est sûrement culte. Certains sont venus pour l’ambiance, le ciel clair, l’air frais, ou pour piquer un somme en attendant un filet de nuit. Au loin, le brouhaha. Tallinn a oublié de s’endormir. Il faut en profiter, l’hiver revient vite sur la Baltique.
PHILIPPE LEGRAIN
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tour d’horizon MONDE
L’actualité du voyage autour du globe Suisse
Gstaad gagnée par la fièvre du cheval
En Suisse, la vaches a toujours la côte. Mais on aime aussi le cheval. À tel point que Gstaad rappelle que l’animal et la région font bon ménage depuis plus d’un siècle. D’ailleurs, le syndicat d’élevage de chevaux de Sannen célèbre son centenaire en ce moment. Et organise une fête évidemment équestre les 1er et 2 octobre. Comme un centre flambant neuf attend les cavaliers, autant se ruer du côté de Gstaad, le temps, par exemple, d’un weekend 100 % équestre. Hue, donc. + Jusqu’au 30 novembre, le forfait 3 jours/ 2 nuits à l’hôtel Arc-en-ciel **** est proposé à 235 € par personne. Net : www.arc-en-ciel.ch
Japon
AirAsia + Ana = 1 nouvelle low-cost
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Taïwan
Le Fleur de Chine l’affaire est dans le lac
Île Maurice Mais on dirait un « boutique resort » ! Ça ressemble à un hôtel de luxe, c’est doré comme un palace, mais ce n’est pas un palace… C’est un « boutique resort ». Et rien d’autre. D’ailleurs, il paraît que c’est le premier du genre à l’île Maurice. En plus, ce temple du bien-être est situé en plein sur la baie des Tortues, un endroit calme et sympathique, à seulement quinze minutes de Port-Louis, la capitale. L’Angsana Balaclava, c’est bien son nom, se compose d’un spa Angsana (ouf !), de quarante-neuf suites et d’une villa de quatre chambres. Côté déco, c’est du tout authentique et raffiné, avec toits de chaume, revêtements muraux en rotin, sols en grès… Évidemment, c’est intime. Avis aux couples et jeunes mariés en quête d’un « refuge romantique idéal ». Envie d’une Beach Front Suite de 180 m2 avec vue panoramique sur l’océan Indien ? Premier prix : 522 euros la nuit pour deux. Bon, la baignoire, taillée directement dans la pierre, pèse trois tonnes. + Île Maurice. Boutique resort Angsana Balaclava*****. Net : www.angsana.com/EN/Properties/Balaclava
PortAventura joue avec les lois de l’attraction
Italie SLPENDIDO, N’EST-CE SPA ? Un nouveau spa, ça se fête. Surtout s’il appartient à l’hôtel Splendido, établissement qui surplombe la baie de Gênes. Le Splendido dévoile un nouveau centre dédié au bien-être, inspiré par la beauté et la sérénité du paysage italien. Si si.
+ Jusqu’au 17 septembre, forfait « 5 sens expérience », 3 nuits, à partir de 3 905 € pour deux personnes Hôtel Splendido (Orient-Express), Portofino (GE), Italy.
Népal La grande traversée
Du nouveau dans le ciel nippon. AirAsia, la Malaisienne, et Ana, la Japonaise, lancent une nouvelle compagnie aérienne à bas coûts, AirAsia Japan. Début des opérations annoncé pour l’été 2012. AirAsia Japan devrait proposer des prix inférieurs de moitié à ceux pratiqués par Ana. Qui prépare sa propre low-cost, Peach Aviation, basée à Osaka…
Espagne
Clubavanture fait son Zam Zam au Népal. En 2012, donc, une foule de randonneurs joyeux va arpenter le Népal d’Est en Ouest. Cette balade himalayenne s’étire entre la frontière du Sikkim, en Inde, et le mont Kailash, au Tibet. La grande traversée se composera de six voyages indépendants (de 16 à 27 jours), de six étapes et se déclinera en six thématiques fortes autour de la culture, des peuples, de la nature et de la montagne. Les voyageurs seront autonomes et disposeront d’un équipement de bivouac, d’un matériel de cuisine et d’une caravane de porteurs pour camper dans ces lieux méconnus.
+ Népal 2012, la Grande Traversée Est-Ouest. Prix : de 3 900 à 10 900 € pour les six étapes. Club Aventure. Tél. : 0826 88 20 80 (0.15 € TTC/min). Net : www.clubaventure.fr
C’est le pays de la bouche bée, le bourg des yeux écarquillés. Même que c’est en Espagne, à une heure de Barcelone (à peine) en voiture ou en bus. Là-bas, les personnages velus du 1, rue Sésame, Sesame Street pour les intimes – Alam Simsim en Égypte – ont élu domicile. Il était donc une fois 1978, les pattes d’eph’, les brushings improbables. Des marionnettes drôles mais ingrates, voire laides – Ernest, Bart, Macaron, Elmo, le Gros oiseau, L’Horrible… – amusent les enfants à la télé. Puis, elles s’en sont allées… Bonne nouvelle : la troupe s’est installée en Espagne, à Salou, sur la Costa Daurada. C’est là que PortAventura – onze attractions, réparties sur 13 000 m2 – leur a construit un joli enclos à leur mesure. Le 1, rue Sésame, c’est supergrand ! Du moins, le SesamoAventura. Au centre, une arbre magique, El Árbol Mágico – douze mètres de haut –, aux couleurs extraterrestres avec des personnages abracadabrantesques qui entrent et sortent du tronc. Vite, une photo ! Au loin, des ados venus d’Europe crient, puis hurlent, pleurent, rient et re-crient. Mais, ici, c’est le paradis des petits. Du côté des parents, heureux de contenter leur progéniture, on annonce, en anglais, allemand, espagnol, scandinave, une seule et même phrase : « N’aie pas peur du bonhomme bleu ! » Facile à dire quand on a 3 ans. Courage fuyons. Pères arborant la coupe mulet en shorts étriqués jaune fluo, mères en déshabillé de coton et surcharge pondérale avérée s’élancent, abandonnent le cornet de frittes et la grand-mère tatouée sur un banc. Le bonhomme bleu, lui, continue d’arpenter l’allée centrale, l’œil oblique en agitant les bras. Heureusement, Grover s’en va rejoindre ses camarades de jeu sur scène. Séquence musique et danse. Une belle jeune fille se trémousse. C’est la liesse générale, les enfants respirent, le monstre est gentil. Allez, un petit tour de CocoPiloto ? Ce monorail aérien permet d’apprécier l’aire toute neuve de ce parc familial et folklo, bon enfant, convivial à souhait. Pas trop grand, juste assez pour se balader de Chine au Mexique en passant par les États-Unis, version Far West, ou la Polynésie. Entre deux balades bucoliques, on se fera peur sur le grand huit et autres attractions pour grands enfants. C’est du classique de bonne facture à taille humaine. Le tout servi par une infrastructure hôtelière de qualité (quatre hôtels quatre étoiles) et en VO, comme ce Gold River, somme toute, étonnant. Dépaysement garanti. Et puis, retomber en enfance n’a pas de prix (dans les 20 euros par personne…). + Pour s’y retrouver dans les offres multiples et variées : http://fr.portaventura.com ; www.parkaventura.com ou le 0825 05 00 05 (0,15 € TTC/min). Y aller : en avion, avec EasyJet, par les aéroports de Reus (Tarragona) ou de Barcelone, puis en bus (www.autocarsplana.com).
C’est une légende, un paradis, un hymne à la beauté, à la nature… Le Sun Moon Lake, à Taïwan, reste synonyme de romantisme bucolique, sur fond de nature majestueuse. Surtout au lever du jour. Face au lac, se dresse un monument dédié au confort et à la béatitude. Avec buffet à volonté assez sympa et terrasse panoramique. Une surprisede taille : c’est tout neuf, élégant, superchic et familial. Un bon plan si vous passez par Taïwan un de ces jours. + Fleur de Chine. Yuchi Shiang, Nantou County. Tél. : +886 49 285 5500 Net : en.fleurdechinehotel.com
Portugal
Le porto vu de l’eau
Ah les charmes de l’arrière pays portugais ! Surtout vus du pont du charmant M/S Douro Princess, bateau de 68 mètres de long et pourvu de 40 cabines tout confort. Au programme : Porto, Braga, Guimares, Salamanques, Lamego et Alpendurada… quelques dîners mémorables et visites sublimes. + Athenaeum. Croisière du 23 au 30 septembre. Prix : à partir de 2 665 € (comprenant, entre autres les vols au départ de Paris, les 7 nuits en pension complète, les transferts, excursions et visites mentionnées au programme, l’encadrement Athenaeum de Paris à Paris). Tél. : 01 58 36 08 36. Net : www.athenaeum.fr
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grand reportage VENEZUELA
Des Andes au Far West,
d’oxygène
une grande bouffée
Loin des tracas et du tumulte de Caracas, la capitale vénézuélienne qui souffre d’une très mauvaise réputation en raison de son insécurité, scintillent deux joyaux bruts et absolus : la région andine de Merida, naturellement pure, et les grandes plaines des Llanos, encore sauvages.
grand reportage VENEZUELA
MÉRIDA, VILLE ÉTUDIANTE de 330 000 habitants, se dresse à plus de 1 600 mètres d’altitude. En fin d’après-midi, ses rues colorées, s’animent…
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ADRESSE UTILE Agence Colibri Tours, www.colibri-tours.com
COMMENT VISITER LES LLANOS Plusieurs agences locales proposent des safaris en 4x4 au départ de Merida. L’hébergement est rustique, mais l’ambiance sympa et les activités variées. Pour un séjour de 4 jours/ 3 nuits en pension complète, comptez 120 euros.
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scillant entre calme et douce effervescence, Mérida, ville étudiante de 330 000 habitants, se dresse à plus de 1 600 mètres d’altitude. Cette cité au climat tempéré est encerclée par les plus hauts sommets des Andes vénézuéliennes (culminant à plus de 5 000 mètres). En fin d’après-midi, ses rues parsemées de maisonnettes aux façades colorées, s’animent à vue d’œil. On y trouve alors des marchands d’ampanadas (beignets) ou de dulces des Andes (pâtisseries au lait)… La tentation guette les gourmands à chaque coin de rue. Tout est prétexte à prolonger la flânerie avant que les coupures de courant quotidiennes ne dispersent les derniers badauds à la nuit tombée. Ces interruptions sont dues à la pénurie d’électricité causée par à la sécheresse Mais ne vous y trompez pas : à Mérida, on ne s’ennuie pas ! Canyoning, sources d’eau chaude d’altitude, randonnées dans les parcs nationaux et les villages perchés… Les occasions de s’oxygéner ne manquent pas dans les alentours, même s’il faut reconnaître qu’à 4 000 mètres,
le souffle vient vite à manquer ! Mais au moins il n’y a aucun risque d’être dérangé, car les touristes sont plus rares depuis la fermeture prolongée du plus haut téléphérique du monde, qui faisait la fierté des habitants. Pour quitter Mérida, il faut emprunter la « Transandina », une route mythique et spectaculaire. D’abord aride, presque lunaire, le paysage se coiffe de forêts de pins aux abords du parc national de la Sierra Nevada et de ses somptueux lacs, avant de se muer en forêt tropicale. Ce dernier tronçon serpente à flanc de montagne. Bordé de précipices vertigineux, il est de loin le plus impressionnant !
Les Llanos, l’appel des grands espaces À cheval, en 4X4 ou à bord d’un vieux pick-up bringuebalant, chaque passage sur la piste caillouteuse soulève un épais nuage de poussière. Ici, pas de portable. Bienvenue au cœur des Llanos, ces plaines immenses couvrent près de 30 % du pays. Ici, les cow-boys vénézuéliens, les « llaneros », ont la vie rude et solitaire. Ils veillent sur le bétail et inspectent
LA VILLE ANDINE est aussi renommée pour son téléphérique qui est le plus haut du monde. À l’horizon, on peut apercevoir le plus haut sommet du pays, le PIC BOLÍVAR.
chaque jour des kilomètres d’un paysage de savane soumis à des conditions extrêmes. Inondations en hiver, chaleur écrasante à la saison sèche. C’est lors de cette dernière période que la faune exceptionnelle est la plus visible. Les animaux se regroupent alors autour des rares points d’eau subsistant. La densité est telle qu’une courte virée en pirogue suffit pour apercevoir caïmans, capybaras (le plus gros rongeur du monde), aigles, hérons, ibis rouges, dauphins d’eau douce, iguanes, tortues d’eau et autres fourmiliers… À peine avalée la dernière bouchée de piranha grillé que vous aurez pris soin de pêcher, arrive le moment de se lancer à la chasse à l’anaconda. Pour le débusquer, il faut s’enfoncer dans les marécages, avant de s’accorder une chevauchée au coucher du soleil. Et pour terminer la journée, rien de tel qu’un safari nocturne, à la fraîche lune. Dans chaque mare infestée de caïmans, des centaines d’yeux brillent dans l’obscurité. Il faut alors lever la tête pour être touché par la grâce d’un ciel étoilé d’une rare pureté.
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Comme en apesanteur, l’âme se libère dans les grands espaces de la région andine. http://globetrotter-mag.com
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grand reportage VENEZUELA
Derrière le vernis de la carte postale, se cache une réalité plus sévère. La région des Llanos est devenue le cœur de bataille de la réforme agraire.
des
Les plaines
Llanos
A
les
tensions
u bord de la route, le long d’une clôture barbelée, flottent au vent de petits drapeaux rouges. « C’est une parcelle récupérée par le gouvernement, dans le cadre de la réforme », explique Ramón, qui possède une petite ferme familiale près de Bruzual. La réforme dont il parle, c’est celle de la loi des terres, promulguée par Hugo Chávez en 2001. Son objectif affiché : renforcer la sécurité alimentaire d’un pays qui importe plus de 60 % de son alimentation et dont 13 % de la population vit dans un état d’extrême pauvreté. Pour améliorer la
LA LOI DES TERRES est censée protéger les paysans.
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cristallisent
vie des paysans pauvres et transformer les llanos en greniers du Venezuela , la loi prévoit, notamment, de redistribuer aux petits paysans une partie des terres de certains grands propriétaires. Ces derniers sont, en effet, accusés de détenir illégalement des hectares de terrains et de les sous-exploiter.
Dissensions exacerbées Pavé dans la mare, cette réforme est très mal vécue par les grands propriétaires qui dénoncent des « confiscations » et brandissent fermement le droit de propriété et la
La réforme agraire prévoit de redistribuer une partie des terres aux petits paysans. http://globetrotter-mag.com
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grand reportage VENEZUELA
Venezuela Guide pays identité
Du culte de Bolívar
à l’ubiquité de Chávez
Deux cents ans tout juste après l’Indépendance, le pays voue toujours un culte au Libertador… Il n’est pas un village qui ne possède sa place et sa statue Simón Bolívar… Mais, depuis 1998, date de son élection, le président Hugo Chávez s’applique à superposer le culte de sa propre personnalité à celui de l’ancien dirigeant.
chavez joue plus à face qu’à pile…
/// « Bientôt, on aura une plaza Chávez dans chaque quartier », ironise Carlos, un étudiant de Mérida. Il faut dire que l’image du chef d’État vénézuélien est omniprésente. À la télévision, d’abord, où Chávez apparaît quotidiennement à grand renfort de discours fleuve, lesquels durent souvent plusieurs heures. /// Dans tout le pays, ensuite, où des représentations du Président figurent dans les lieux les plus improbables. Ici, sur les murs d’un péage autoroutier, là, sur un panneau, vêtu d’une blouse de travail rouge, le menton volontaire, vantant le lancement d’un programme d’installation d’eau ou d’électricité, dans les villages les plus reculés. Un culte qui, s’il ne semble pas déranger outre mesure ses partisans, a néanmoins le don d’exaspérer ses opposants.
LES AGRICULTEURS, un peuple en colère.
climat préservation de la biodiversité. Pour eux, au-delà de la question patrimoniale, diviser les terres en parcelles cultivées détruirait de façon irréversible l’habitat des nombreuses espèces de la région. Au fil du temps, les tensions se sont exacerbées. Les agriculteurs occupant des terres ont été intimidés, voire brutalisés par les gardiens armés des hatos (les grandes fermes) ainsi que par les brigades de choc envoyées par les gouverneurs de certains États de la région. En tout, le ministère de l’Agriculture vénézuélienne fait état de plus de 200 morts côté paysans ; des décès liés aux affrontements des dernières années. Quelques expropriations sont montrées en exemple par le gouvernement comme celle du Hato El Charcote. Cet immense terrain appartenait à une compagnie étrangère. Il a été en partie redistribué à des centaines de paysans organisés en coopératives, et une école rurale a même été construite pour accueillir leurs enfants. Maïs et plantes potagères sont désormais cultivés par et pour les petits paysans. Mais la mise en application de la réforme se passe rarement sans heurts et n’aboutit pas toujours à de tels résultats. Dans certains cas, les petits agriculteurs n’obtiennent pas les moyens de cultiver les terres : l’attribution des parcelles tarde à venir, de même que les subventions et les crédits… Par ailleurs, un flou artistique est savamment entretenu autour de l’indemnisation des grands propriétaires terriens. CHLOÉ BELLERET ChiffresChiffres de l’Institut nationalnational des statistiques cités de l’Institut des statistiques cités par le ministère des Affaires étrangères français.français. par le ministère des Affaires étrangères
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Sur la côte septentrionale de l’Amérique du Sud, Le Venezuela bénéficie d’une belle situation géographique : ouvert sur la mer des Caraïbes, au nord, le pays offre de vastes espaces naturels inhabités entre les grandes plaines et la cordillère des Andes. La population (28 200 000 habitants), se concentre sur la côte, autour de la capitale, Caracas. Superficie : 916 445 km2. Monnaie : le bolivar fuerte. Un climat chaud et tropical règne sur la majorité du pays, mais les hautes terres et les régions montagneuses sont plus fraîches. Il n’y a que deux saisons au Venezuela : la saison des pluies (invierno ou hiver) et la saison sèche (verano ou été). La saison sèche commence en décembre et finit en avril. La saison des pluies dure le reste de l’année. Les basses terres reçoivent très peu de précipitations, mais la jungle humide tropicale en reçoit environ 200 cm annuellement et ne connaît pas de saison sèche.
les curiosités touristiques et itinéraires conseillés
Caracas : centre historique, cathédrale, Plaza Bolívar, museo Bolívariano. Téléphérique et balade dans l’Avila. Safari dans les Llanos. Andes : Mérida et Los Nevados. Village et dune de Coro. Chichiriviche ou Tucacas. Balade dans les Cayos. Parc national Henri Pittier. Choroni, Puerto Colombia et les plages. Faune et les montagnes Tepuys. Delta de l’Orénoque. Le Salto del Angel, La cascade la plus haute du monde (980 mètres, 20 fois les chutes du Niagara), excursion vers les chutes depuis Ciudad Bolívar. Le parc National de l’Avilla (200 sortes d’oiseaux et 130 espèces de mammifères et de reptiles). Le parc National Cerro el Copey, Le parc de Morrocoy. Les Caraïbes, l’archipel de Los Roques et/ ou l’Isla de Margarita.
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tour d’horizon FRANCE
L’actualité du voyage en France Luxe
Mont et merveille
Sympa, un hôtel de luxe dans la baie du Mont-Saint-Michel ! Il s’agit de L’Ermitage Mont-Saint-Michel qui offre très gentiment « sept suites spacieuses et lumineuses à l’élégance discrète dans une atmosphère intimiste et luxueuse ». Les tissus sont signés Pierre Frey, les produits de beauté, Anne Sémonin et le linge de bains en coton équitable, Max Havelaar, bien sûr. Toutes les suites bénéficient d’une terrasse privée. Le salon de thé provient de Harney’s, fournisseur des domaines royaux de Grande-Bretagne. La cave à whisky est placée sous la houlette de John Glaser, artisan assembleur de whisky, mondialement reconnu. Le bar à cocktails offre un grand choix dans une riche palette de couleurs. Le chef Guillaume Leroux propose une carte subtile et inventive, axée sur les produits de saison sélectionnés dans un rayon de cent kilomètres. Le chef a fait ses classes dans les trois étoiles au Michelin, dont l’Arpège et Chez Camdeborde (à Paris), chez Georges Paineau (à Questembert), et deux ans au Japon. Dans une atmosphère intimiste et chaleureuse, la salle à manger s’ouvre sur une grande terrasse arborée : un restaurant lui aussi, unique dans la baie. + Hôtel L’Ermitage Mont-Saint-Michel. 14, route du Mont-Saint-Michel, 50170 Beauvoir. Tél. : 02 33 89 09 99. Net : www.lermitagemontsaintmichel.com info@lermitagemontsaintmichel.com
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Havre de paix Corsica unique
Certains prétendent que le paradis existe… en Corse du Sud. À Santa-Giulia, plus exactement. Pragmatique, Sud Corse hôtellerie – une société du Groupe Ollandini – propose différentes prestations hôtelières et résidentielles adaptées à toutes les envies au cœur d’une des plus belles plages de Corse : la baie de Santa-Giulia. La beauté du lieu imprime sa marque d’élégance et d’authenticité conjuguant une qualité d’accueil, de services et de confort dans une atmosphère discrètement luxueuse. Situé à l’extrême sud de l’île, SantaGiulia se pose comme un véritable trésor de la nature, d’une beauté à couper le souffle. Environnés d’une luxuriante végétation de pins maritimes, arbousiers et genévriers, les hôtels, résidences et appartements sont intégrés au paysage, exemple réussi d’un développement
touristique responsable. Il ne reste plus qu’à savourer ses vacances en famille dans un décor de carte postale… Pour y séjourner : hôtel Moby Dick***, 44 chambres, dispose d’une plage aménagée. Les 69 pavillons Moby Dick sont indépendants, ombragés par la pinède et ont un accès direct sur la plage. Envie de calme et de sérénité ? L’hôtel Castell’Verde***, 32 chambres toutes orientées vers la mer. Les 120 logis de la résidence Castellverde donnent sur le golfe ou les jardins. Envie de confort ? Les 65 appartements grand confort de la résidence Cala Sultana permettent de séjourner en toute quiétude à 150 mètres de la mer. La résidence Blue Marine est à l’image d’un minivillage…
+ Tél. : 0 825 08 25 06 (0,34 € TTC /min.) ou 04 95 70 71 00. Net : www.sud-corse.com ou www.ollandini.fr
Lieu insolite La tête en l’art Il était une fois Mélanie Perdreau. On la dit jeune et talentueuse, artiste, décoratrice et cuisinière. En tout cas, Mélanie Perdreau a imaginé et créé, dans le Suquet – le quartier historique de Cannes – Le Sug’Art, un concept original alliant salon de thé, café et galerie d’art. « N’ayez pas peur de traverser cette dernière, vous y découvrirez les œuvres de jeunes créateurs urbains prometteurs, avant d’arriver dans un jardin intérieur calme et bucolique. Joyau du lieu, il vous laissera un petit goût de paradis. » Joliment annoncé. Alors, « telle une alchimiste, Mélanie Perdreau a donné naissance à un havre de paix où la magie opère. » L’artiste accueille ses clients dans son petit paradis qu’elle partage avec simplicité et bienveillance. Mélanie aime et sait recevoir. Le Sug’Art est un lieu de rencontres et d’échanges, où jeunes branchés et couples octogénaires se croisent en toute convivialité. On s’y ressource, on s’y sent bien, comme à la maison… Au Sug’Art, le temps s’est arrêté. Les plats : de 9 à 13 euros. + Sug’Art. 2, rue des Frères, Le Suquet, Cannes. Tél. : 04 93 38 72 63. Net : www.galerie-cafe-cannes.com/fr_FR/
Séjour Picard La tête dans les étoiles
Apparthôtels
Partout chez soi
Plus près des étoiles invoquait la chanson. En Picardie, on est passé à la phase pratique. Évasion façon chat perché pour un week-end dans les arbres, la tête plus près de la voie lactée. On pourra donc dormir dans un cube étonnant ouvert sur la voûte céleste, dans une cabane douillette, dans un hamac d’aventurier au sommet des arbres, ou encore explorer de nouveaux territoires dans une yourte ou un tipi… La journée, les occupations ne manquent pas : accrobranche, saut ascensionnel, tour en ULM et brunch. Par exemple, contempler la voie lactée depuis un nid carré, cela se passe près de SaintQuentin, à Vermand. Un cube est posé là, en pleine nature. À la nuit tombée, les étoiles étincellent derrière le gros hublot situé sur le plafond ; une vraie lunette télescopique est à portée de main. Quant à la possibilité de dormir perché dans un arbre, ça se passe chez Agathe, à Vieux-Moulin, en forêt de Compiègne (Oise), profitez d’une authentique cabane en bois. Terrain d’action : une cabane construite à 10 mètres du sol dans un vieux chêne… On trouvera également quelques hamacs haut perchés vers Soissons. De quoi garder une âme d’enfant. + Carré d’étoiles. À partir de 270 € pour 2 personnes (3 jours et 2 nuits). Pour la cabane. À partir de 130 € pour deux personnes (2 jours et une nuit). Pour les hamacs. À partir de 40 € par adulte pour 2 jours et une nuit. Net : www.weekend-esprit-de-picardie.com
Maison d’hôtes UN SOUPÇON D’INSOUPÇONNÉE À Cassis, une maison d’hôtes se fait appeler la demeure insoupçonnée. C’est joli. La maison est belle, c’est vrai. la vue imprenable, sur la grande bleue, évidemment. Dans ce lieu perché et aéré, où « bien-être et raffinement ne font plus qu’un », on peut enfin apprécier les charmes du vrai Sud, du cap Canaille, des Calanques. Elles sont proches et le maître des lieux encourage ses clients à s’y promener. Quant à la demeure, ses chambres possèdent toutes un accès indépendant, une terrasse privée et une salle de bains avec toilettes. Au sein de la Demeure insoupçonnée, Julie et Jean-Claude ont vu grand : les chambres sont équipées de l’ADSL (afin d’éviter les ondes superflues), de VMC double flux, de plancher chauffant et rafraîchissant ainsi que de domotique.
+ La Demeure insoupçonnée. 21, montée de la Chapelle, 13260 Cassis. Tél. : 06 31 10 73 12 E-mail : lademeureinsoupconnee@gmail.com ; site : www.la-demeure-insoupconnee-cassis.com
Festival Pour tout l’orgue du monde Durant une bonne dizaine de jours, l’orgue retentira à Toulouse lors du seizième Festival Toulouse les orgues. Des maîtres du passé aux meilleurs artistes d’aujourd’hui : l’édition 2011 rompt définitivement avec l’image traditionnelle de l’orgue. Si le festival met en lumière la richesse de son histoire, notamment à travers des hommages émouvants à Aristide Cavaillé-Coll et à Jehan Alain, il affiche la modernité de l’orgue par la programmation de spectacles audacieux. À côté des grands organistes internationaux, virtuoses incomparables, comme Louis Robilliard (concert d’ouverture), David Briggs (ciné-concert, et récital Malher), Jan Willem Jansen (musique ancienne au musée des Augustins), Olivier Vernet ou Jean-Marc Aymes au clavecin, le festival laisse la place à de jeunes talents : solistes des conservatoires de Paris, Lyon, Toulouse… ou ensembles originaux « clavicorde et flûte baroque », ou encore « orgue et piano ». Les jeunes musiciens de l’Académie baroque d’Ambronay, placés sous la direction de Sigiswald Kuijken interpréteront la Messe en Si mineur, de Bach, à la cathédrale de Toulouse. Une dizaine de jours riches en événements et surprises. + Toulouse. Du 6 au 16 octobre. 16e Festival international Toulouse les orgues. Net : www.toulouse-les-orgues.org
Cityzenbooking n’en finit plus de proposer de nouvelles solutions aux adeptes de l’apparthôtel sous toutes ses formes. Voici que le site se met à référencer des villas, des maisons contemporaines avec piscine, cuisine équipée et jardin. Le tout dans des stations de vacances réputées, toujours agrémenté de services parahôteliers. Solution à étudier, donc, que ce soit pour un week-end prolongé, une semaine ou davantage, excellent rapport qualitéprix oblige. À Mougins, par exemple, sur les hauteurs de Cannes Cityzenbooking référence 39 maisons dans un complexe résidentiel sécurisé et entièrement boisé. Une bonne raison d’y aller ? L’exposition Sculpture autrement, dans le cadre de « L’art contemporain et la Côte d’Azur », à l’Eco’Parc, jusqu’au 2 octobre. + Citéa Mougins Royal Parc. À partir de 67 € (appartement de 40 m2) ; à partir de 112 € (villa 8 personnes 100 m2). Six-Fours, Park & Suites village Six-FoursLes-Plages. Park & Suites Village composé de 36 villas et 64 appartements répartis autour d’une grande piscine extérieure. À partir de 79 € (studio 2 personnes de 24 m 2) ; à partir de 135 € (villa de 60 m2 pour 4 personnes). Bandol. Le Domaine de Manon. Résidence située à Signes, au cœur d’une agréable pinède. À partir de 79 € (studio 2 personnes 22 m2) ; à partir de 102 € (villa 4 personnes 35/50 m2). Île d’Oléron. Le Village des Amareyeurs avec jardins privatifs et piscine extérieure. À partir de 95 € (suite 2 personnes 48 m2) ; À partir de 134 € (villa 6 personnes 48 m2). E-mail : contact@cityzenbooking.com Net : www.cityzenbooking.com
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focus LA RÉUNION
Comment jouer
nababs
la Réunion?
© CHILDÉRIC WILLIAM
à
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focus LA RÉUNION
LES CIRQUES, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, se parcourent à pied. L’HÉLICOPTÈRE permet de découvrir une île mystérieuse, furieusement sauvage.
Exit chaussures de randonnée et chapeaux de brousse. La Réunion renoue avec le luxe. Autant en profiter. L’île nature, farouche parfois, abrite, en effet, quelques joyaux dans lesquels il fait bon ne rien faire… Entre deux aventures, évidemment.
L
a Réunion, une île intense ? Eh bien, tant mieux. Autant laisser les plus téméraires jouer les rois du cirque, conquérir Cilaos, Mafate ou Salazie au pas de charge, crapahuter sainement dans une nature grandiose, classée au patrimoine de Unesco. Grand bien leur fasse. D’autant qu’il suffit d’un survol en hélicoptère pour embrasser l’île mystérieuse et ses secrets vertigineux. Départ de l’Ouest ensoleillé, direction le cœur de l’île et son piton des Neiges qui culmine à 3 071 mètres. Budget en rapport avec la vue… Jusqu’à 260 euros les 45 minutes de vol.
La Réunion, une île à lagon ? Évidemment. Un vrai lagon en plus, tout vivant, contrairement à certains de ses congénères régionaux. On y pratique un « snorkeling »
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badin loin des sharks. En gros, aucun risque de se faire bouffer par un requin ; récemment, un surfer a néanmoins été attaqué à Boucan Canot, la plage hype de Saint-Gilles (Ouest). Pour les plus audacieux, une balade en mer s’impose. Escapade mouvementée à la poursuite des dauphins et baleines, le tout agrémenté de rhum arrangé et d’amuse-bouche. Prix sans rapport avec la houle : environ 30 euros pour deux heures, air du large et éclaboussures en prime.
SUR LE NET reunion.fr ; naiade.com ; helilagon.com ; kreolie4x4.com ; reunioncroisieres.com
UNE SAISON À ÉVITER ? Dans l’hémisphère sud, on inverse les saisons. Décembre, c’est l’été. mais il vaut mieux éviter : risque cyclonique…
La Réunion, une île farouche ? Que nenni. Elle commence même à tailler des croupières à sa proche voisine Maurice. On a travaillé l’accueil, le qualité du sourire et le service qui fait mouche. Au point que l’île possède aujourd’hui un vrai cinq étoiles
UN PLAT À GOÛTER ? Un bon cari (poulet, poisson, crevettes…). Sans oublier le rougail saucisses : un délice. Calorique.
SUR LA ROUTE DU VOLCAN, les paysages sont lunaires, la température baisse, et les sportifs aguerris.
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focus LA RÉUNION
LE SUD SAUVAGE DE LA RÉUNION offre des paysages de rêve. Mais les plages volcaniques restent inhospitalières.
OÙ FAIRE DODO ? À la Réunion, on dit une « Dodo ». La légendaire bière Bourbon rend hommage à l’oiseau disparu, l’emblématique dodo.
OÙ CHINER ? À Saint-Paul, dans son marché typique : fabuleuses les nappes malgaches à 15 euros. On peut négocier en français.
LA CUISINE RÉUNIONNAISE sublime les produits régionaux : on aime les cours dispensés au grand Hôtel du Lagon…
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UN ENDROIT À VISITER ? Le Conservatoire botanique national de Mascarin, à Saint-Leu… Sans oublier les musées Stella Matutina, toujours à Saint-Leu, et Léon-Dierx, situé dans la fameuse rue de Paris, à Saint-Denis.
bon teint, le Grand Hôtel du lagon, monument façon palace élevé à la gloire du bienêtre et du bon goût créole. Question haut de gamme, « les choses changent vite », atteste, confiant, Christophe Adam, responsable du trois étoiles Le Récif Naïade, à Saint-Gilles, l’incontournable station balnéaire. « Zoreils land » pour les intimes.
La Réunion, une île nature ? Très. On ne cache vraiment pas son penchant pour les automobiles rutilantes, les routes à quatre voies hors de prix bardées d’ouvrages d’art en suspension et les tout-terrain qui consomment sans modération. Mais nécessaires pour une petite virée type baroud dans les hauts, direction le gîte trop cocasse de Yolaine et Théophane Bègue, à Basse-Vallée-les-Hauts (Ouest de l’île). Confort spartiate, plantes rares, « créolitude » bon enfant et bon marché… 40 euros tout compris pour jouer les Robinson.
La Réunion, une île française ? Évidemment. Avec sa préfecture aux allures coloniales, à Saint-Denis, son hôtel du département et de région, sa DDE, ses bars tabac, ses boulangeries et ses routes nationales, sa presse locale enflammée, la Réunion, c’est la France. Mais un petit bout de France qui, à dix mille kilomètres de Paris, accueille quelque 808 250 habitants aux origines diverses et plus que variées : européennes, ouest-africaines, est-africaines, malgaches, indiennes, annamites, malaises, chinoises… En plus, la tolérence prévaut. Ce petit monde évolue sur les 2 512 kilomètres carrés d’une île bien ronde perdue au large de Madagascar, dans l’océan Indien. Là, on cultive un art de vivre bien singulier, tout en nuances, sur fond d’harmonie. Comme le dit le chanteur Danyèl Waro, « les mots créoles ne sont pas gênants, car ils sont plutôt blancs avec un peu de noir, mais un noir en soumission qui reste à sa place ». Le paradis a toujours ses limites.
PHILIPPE LEGRAIN
UN 5 ÉTOILES avec d’élégantes demeures créoles blanches ça et là au milieu des cocotiers, des filaos…
COMMENT Y ALLER ? En avion, c’est préférable, notamment sur Corsairfly, à partir de 719 euros.
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Londres,
On y roule à gauche, la monnaie est toujours la livre ; et c’est le seul pays d’Europe où le passage en douanes reste pointilleux. Au « p’tit déj », c’est toujours comme un lendemain de carême… Pourtant c’est bien la patrie de Shakespeare, de David Beckham et des Beatles. Le berceau de toutes les cultures pops, l’endroit du monde qui bouge en permanence, dans lequel l’ennui est banni. Cela se passe à Londres et nulle part ailleurs…
les Week-end made in
France
globe-trotter LONDRES
ANALYSE
fascination pour
GRÂCE À EUROSTAR, ouvert au public en 1994, Paris est à seulement 2 heures 15 de Londres. Le 28 août 2009, Eurostar transportait son cent millionième voyageur.
Une
Il est loin le temps où il fallait emprunter un ferry et un train pour rejoindre la capitale britannique. L’Eurostar a rapproché Londres du continent. Tant mieux. Car Londres, apparemment si proche, reste à part. Cosy, pop, arty, royale, punk, chic, conservatrice, moderne… Londres abrite plusieurs univers qui cohabitent pour le meilleur et pour le pire. À chacun le sien.
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Londres
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our atteindre Londres rapidement et sans vomir, l’Eurostar reste un must. Et ce qui semblait impossible jadis est, aujourd’hui, devenu presque banal : passer le week-end à Londres. On peut même s’offrir le luxe d’un aller et retour entre Paris et Londres dans la journée. Départ le matin – avec un somme durant le trajet suivi d’un petit déjeuner – à peine le temps de lire un magazine que, déjà, la gare de SaintPancras apparaît. Le temps de faire la queue afin d’attraper un de ces fameux « cabs » ou taxis à l’ancienne et l’on est immédiatement plongé dans l’ambiance « so british ». D’ailleurs, quoi de mieux pour pratiquer son anglais dès l’arrivée ! La vision des bus à deux étages, aussi rouges que les cabines téléphoniques, rassure le visiteur : c’est bien
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Une fois lâché dans la mégalopole, on découvre vite que Londres est une ville complexe, constituée de plusieurs univers culturels…
Esprit, es-tu là ? Hanté diluvien
London. Mais une fois lâché dans la mégalopole, on découvre vite que Londres est ville complexe, constituée de plusieurs univers culturels. Un melting-pot que l’on peine à appréhender, l’Histoire venant se mêler à l’ultrabranché, le conservatisme bon teint côtoyant un modernisme échevelé. Le touriste passe ainsi, en une même journée, de la City, avec gratte-ciel et golden boys, à Covent Garden, avec bateleurs et cracheurs de feu. Un monde les sépare…
Quelques fautes de goût ? En toile de fond, des splendeurs architecturales à perte de vue. Bonne nouvelle, cette ville monarchique offre un accès gratuit à ses incroyables musées et monuments. Londres la stylée n’est pas à l’abri de quelques fautes de goût, le jugement demeurant bien
LE LONDON UNDERGROUND, 11 LIGNES ET 270 STATIONS, dessert 24h/24 le Grand Londres et les espaces alentours de l’Essex, de l’Hertfordshire et du Buckinghamshire. Il s’agit du plus vieux métro du monde, 1863. On l’appelle aussi familièrement, The Tube, en référence à la forme cylindrique des tunnels de ses lignes profondes.
La tour de Londres comporte plusieurs tours et ces lieux seraient hantés par des esprits. D’aucuns les ont même croisés. Il s’agirait, principalement, de membres de la famille royale. L’un des premiers témoignages à ce sujet est consigné en 1241. Dans le rôle du spectre, on reconnaît le grand chancelier d’Angletter, l’infortuné Thomas Becket, assassiné sur ordre du roi Henri II, en 1170. Étrange, Thomas Becket apparaît soixante et onze ans après sa mort. Son fantôme se balade ainsi dans la tour portant son nom, la tour de Saint Thomas, surtout lorsqu’on y effectue des modifications. D’ailleurs, les constructions nouvelles sont souvent perturbées par des accidents inexplicables ou par les éléments naturels déchaînés. Selon un homme d’église, Thomas visiblement très en colère, a donné de violent coup de croix sur un édifice récent. Et a finalement réussi à le casser. Ce qui n’est pas cool.
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globe-trotter LONDRES
ANALYSE
HYDE PARK, haut lieu de la libre parole, est aussi un poumon vert de Londres. DE LA GRANDE ROUE, la vue est imprenable sur cette capitale magnifique et bigarrée.
Marble Arch Bas de plafond Cette arche grandiose fut érigée en 1827 face au palais de Buckingham, pour servir d’entrée monumentale aux carrosses royaux. Malheureusement, l’architecte n’avait pas songé à les mesurer avant d’entamer la construction, et les carrosses étaient trop larges pour la franchir ! L’arche fut donc déplacée en 1851. Aujourd’hui, ne peuvent passer que les membres de la famille royale et la garde montée de la reine Elizabeth.
évidemment fort subjectif. Après avoir vu Buckingham Palace et aussi, à l’est du bâtiment royal, Big Ben, le carillon à quatre cadrans le plus grand au monde, après avoir admiré l’abbaye de Westminster et découvert des musées extraordinaires, on peut aimer ou ne pas aimer la grande roue du millénaire, mise en place pour les festivités de l’an 2000. Certes, elle offre une vue imprenable sur la ville, pour ceux qui ne sont pas sujets au vertige – jusqu’à quarante kilomètres au loin par temps clair. Bien que sa popularité soit indéniable, certains déplorent tout de même cet accessoire de fête foraine qui fait un peu tâche sur le littoral de la Tamise. D’autres affirment qu’il s’agit là d’un élément essentiel d’une cité fière qui n’en fait qu’à sa tête…
Y’a de la liesse Si Londres séduit, c’est, aussi, grâce à ses parcs, tel que le St James Park, situé non loin de Buckingham Palace, l’un des plus vieux. Ce jardin offre une superficie de vingt-trois hectares. Suffisant pour se mettre au vert. Évidemment, Hyde Park, le temple de la libre pensée, fait office d’institution. Chacun peut venir exposer ses idées à l’encan ; et il reste les chaises longues pour se laisser bercer.
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Quant à la nourriture, longtemps décriée, elle peut désormais faire saliver les gourmets en mal d’émotions gustatives. Le mythe de l’insipide et farfelue cuisine anglaise appartient au passé. Que l’on déjeune dans un restaurant chinois, indien, antillais, comme dans un établissement typiquement britannique, c’est le pied. Surtout s’il s’agit des fameux gastropubs, ces hybrides de bistrots de chef, où l’on sert une cuisine innovante dans un cadre décontracté. Enfin, une fois à Londres, on ne se sent jamais seul très longtemps entourés pas sept millions et demi d’habitants. Si l’on prend en compte le Grand Londres, la population s’élève à plus de douze millions d’habitants, des résidents qui vivent parfois à plusieurs dans un même appartement, afin de pouvoir affronter les loyers incroyablement élevés de cette capitale atypique mais attachante, séduisante, surprenante, même : Londres vient d’être choisie pour accueillir les jeux Olympiques de 2012. Y’a de la liesse dans la city. Et du fun un peu partout. Le tout sur fond de tolérance, de cosmopolitisme – quelque cinquante nationalités cohabitent –, de cultures en mouvement, d’harmonies décoiffantes. Londres bouge. À suivre, donc. DANIEL ICHBIAH
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QUARTIERS
La City
LA CITY reste le temple britannique de la finance et chantre de la modernité. Mais ne néglige pas ses origines. Ici, la cathédrale SAINT-PAUL qui a été édifiée au XVIIe siècle.
London City Quartiers libres
à
LE FAMEUX TOWER BRIDGE, pont basculant emblématique, enjambe la Tamise pour relier Southwark et la City. Ce monument façon icône, se dresse près de la Tour de Londres.
Londres est une ville immense. Avec le Grand Londres, c’est encore plus… grand. Les Londonniens ont d’ailleurs l’habitude de « définir » leur ville selon des points cardinaux : Nord, Sud, Ouest, Est. Et un « petit » cinquième : le Centre…
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es spécialistes de la vie londonienne pensent que la partie la plus animée de la ville se situe au Centre et à l’Ouest. Il faudra donc le voir pour le croire, même si on accepte volontiers d’abonder dans leur sens. L’observation attentive d’une carte laisse apparaître de très nombreux quartiers. Juxtaposés de surcroît. Lost ? Quelques éléments permettent heureusement de s’y retrouver. En premier lieu, la Tamise. Le fleuve mythique traverse la ville en serpentant et la gare d’arrivée Waterloo Station se trouve un peu au sud de la partie haute du fleuve. Dès lors que l’on traverse le fleuve depuis Waterloo Station pour remonter vers le Nord, on dispose alors de la configuration suivante :
• la City, le quartier financier, se situe sur la droite. • Covent Garden et Soho sont sur la partie gauche. Tout comme Camden Town, au nord de Covent Garden. • Westminster est située sur la partie basse. Si on poursuit plus à l’est, on aperçoit l’immense Hyde Park, grand jardin vert à souhait. • À l’ouest de Hyde Park se trouve Notting Hill. • Sur sa partie sud se trouve Chelsea • À l’est de Hyde Park, sous cet autre grand parc qu’est Regent’s Park il y a Marylebone et Mayfair. Bref, il existe quelque neuf quartiers essentiels à Londres…
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adis, le cœur de Londres était entouré d’une enceinte. Cité romaine, la ville s’appelait Londinium. De nos jours, la City cumule les statuts de cœur historique et financier de Londres… C’est en 43 après J.-C. que la cité romaine de Londinium est fondée. Aux alentours du deuxième siècle, un mur de plus de trois kilomètres et de six mètres de hauteur est construit autour de cette province romaine – quelques parties de ce mur subsistent aujourd’hui.
Hommage au métiers anciens La City est donc ancrée dans l’Histoire. Pour preuve, pas mal de noms de rue évoquent des métiers d’antan. Ainsi, Old Change était le quartier des fabricants de monnaie ; la Goldsmithery celui des orfèvres ; le Poultry, un marché au poules… Dans la City, il existe pas moins de cent huit guildes de métiers anciens : marchands de tissu, poissonniers, boulangers… Elles sont appelées les Worshipful Company. Le musée de la Worshipful Company of Clockmakers (les horlogers) abrite une collection surprenante, présentée par ordre chronologique, d’horloges, montres et cadrans solaires. À ne manquer sous aucun prétexte. Bien d’autres bâtiments témoignent de la grandeur historique de la Cité. Dans le jardin de l’église Saint-Vedast se trouve une tablette babylonienne. La cathédrale Saint-Paul, bâtie au XVIIe siècle après le grand incendie de 1666, force l’admiration. Quant au Museum of London, il abrite les ruines d’un ancien temple romain, mais aussi une collection de joyaux élisabéthains.
Tower Bridge, avec ses tours gothiques est l’un des ponts les plus célèbres au monde. Ses passerelles en hauteur offrent une vue imprenable sur la Tamise. Pour en savoir plus sur son histoire, la visite de l’exposition Tower Bridge s’impose. Ah, découvrir les machines à vapeur originales utilisées pour lever le pont lors de l’époque victorienne ! Un plaisir. Plus loin, la Guildhall Art Gallery devrait réjouir les amateurs de peinture britannique. Une surprise se cache sous le musée… Un amphithéâtre romain ! Le rêve… Et, pour parfaire ses connaissances historiques, Le Monument, un mémorial dédié au grand incendie de 1666, a rouvert en 2009 et offre des vues imprenables à ceux qui voudront bien escalader ses trois cent onze marches.
La finance nourrit la culture Néanmoins, la City n’est pas refermée sur son glorieux passé. Les bâtiments anciens cohabitent harmonieusement avec les tours de verre qui abritent la fine fleur de la finance britannique. La mutation du quartier a eu lieu dès le XIXe siècle, lors de la révolution industrielle. Quelque trois cent mille personnes viennent chaque jour travailler dans la City (qui ne compte que huit mille résidents, mais représente 4 % du PIB britannique !). Le quartier accueille notamment le London Stock Exchange, la bourse de Londres, troisième place financière du monde (après New York et Tokyo). La Bank of England avec ses murs de 2,5 centimètres d’épaisse loge également dans la City. Dans son petit musée, les visiteurs découvrent des billets de banque, mais
aussi des piques et mousquets qui ont jadis servis à la défense de la banque. Avec un peu de chance, le touriste bien sage pourra se saisir (provisoirement) d’un lingot d’or. Comme il se doit, la Bank of England côtoie les sièges sociaux d’autres établissements financiers, de journaux, compagnies d’assurances ou multinationales. Enfin – ouf ! –, la City ne néglige pas la culture. En effet, le Barbican, haut lieu de la musique, dans lequel est installé le London Symphony Orchestra, devrait ravir les amateurs. La danse n’est pas négligée. Même le cinéma – y compris indépendant – a droit de city.
Dépitée décapitée Pole perd la tête Margaret Pole, âgé de 70 ans et dernière héritière des Plantagenet, est décapitée par vengeance, sous ordre du roi Henri VII. Le jour de son exécution, elle refuse de poser la tête sur le billot et le bourreau doit la poursuivre jusqu’à la tour verte. Il abat sa hache à de nombreuses reprises sur la pauvre femme avant qu’elle ne rende l’âme dans d’atroces souffrances. Cette horrible exécution est commémorée chaque année au pied de la tour verte, à la date d’anniversaire de sa mort.
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QUARTIERS
BRANCHITUDE à tous les étages. Camden Town est un lieu insolite où se mèlent tous les styles, toutes les cultures, le tout sur fond de folie toute britannique.
Covent Garden À
ICI, HAPPENING PERMANENT avec bateleurs, musiciens, saltimbanques en tout genre. ANIMATION à chaque coin de rue dans ce quartier branché…
Le tunnel sous la Tamise
Dans les années 1820, Mark Brune creuse le premier tunnel sous une rivière. Il relie Rotherhithe à Wapping, deux faubourgs de Londres. Comme les ouvriers commencent à creuser, l’eau s’infiltre dans les galeries. Et les égouts de la ville s’engouffrent aussi ! En 1828, une inondation tue six ouvriers. Le fils de l’architecte lui-même, Isambard Kingdom Brunel, est sauvé de justesse de la noyade. Plus tard, c’est lui qui doit retourner patauger dans les eaux usées pour colmater les fissures responsables du drame. Le réseau souterrain existe toujours et abrite une partie des galeries du métro londonien. Gare aux mauvaises odeurs !
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l’est de la City, changement de décor… Avec Covent Garden, c’est un happening permanent, dont on peut profiter en flânant ou en s’attablant à la terrasse d’un café. Au programme : spectacles de rue avec bateleurs, musiciens et saltimbanques inspirés. Ce Londres-là vaut vraiment le déplacement.
Des puces à l’Opéra Un peu d’Histoire… Covent Garden fut, autrefois, le jardin potager de l’abbaye de Westminster. En 1635, Inigo Jones l’un des architectes importants de l’histoire de Londres – il s’est fortement inspiré de ce qu’il avait vu en Europe pendant la Renaissance – a pour mission de transformer ce lieu en square. L’architecte s’inspire de la place des Vosges, à Paris. Covent Garden, une fois achevé, attire une population interlope. Les artistes, noctambules patentés, en font leur terrain de jeu. Révolution au XIXe siècle : Covent Garden se transforme en un marché couvert, style Halles de Paris, pour fruits, légumes et fleurs.
Durant les années 1980, les halles bénéficient une rénovation majeure. Le nom de Covent Garden est désormais associé à tout un quartier qui comprend toujours le marché couvert, un marché aux puces, sans oublier des rues piétonnes et animées avec multitudes de magasins branchés qui fourmillent, entre autres, d’objets rares, improbables, superflus… C’est aussi à Covent Garden que l’on trouve le V&A’s Theatre & Performance Department (ancien musée du Théâtre). L’établissement offre une vision passionnante de l’histoire des arts du spectacle au Royaume Uni, du XVIe siècle à nos jours. Une occasion rêvée de objets insolites. Enfin, le quartier est connu pour le Royal Opera House, d’un classicisme fou avec sa façade victorienne. L’Opéra a pourtant été la première salle du royaume à proposer des attractions de réalité virtuelle. L’endroit reste, avant tout, la résidence de deux compagnies célébrissimes : le Royal Opera et le Royal Ballet. Enfin, on ne manquera pas le London Transport Museum, histoire de réfléchir sur les origines des transports en commun. Étonnant.
Camden D
epuis novembre 2007, l’Eurostar reliant Bruxelles à Londres ne s’arrête plus à Waterloo Station. Le train plonge sous la ville pour réapparaître dans la gare rénovée de Saint-Pancras, située à deux pas de Camden Town, le quartier le plus branché du nord de Londres (voir aussi p. 60). Difficile d’imaginer un endroit plus tendance !
Branchitude et nourritures terrestres Certains guides de voyage prétendent encore que les jeunes branchés de Londres fréquentent surtout les lieux situés à proximité de Carnaby Street, dans le quartier de Soho. C’était peutêtre le cas il y a quarante ans, quand les hippies et les mods peuplaient le quartier et que Mick Jagger y donnait son premier concert. Aujourd’hui Carnaby Street n’est plus qu’une rue commerçante et piétonne. Pour rencontrer des jeunes Londoniens branchés, cap au Nord,
direction Camden Town, un quartier coloré, bruyant et fou, niché près d’une écluse dans un virage du Regent’s Canal.
Original et avant-gardiste Pourquoi des hordes de jeunes étrangement accoutrés se rendent-ils à Camden ? Parce que c’est là que, depuis les années 1970, est organisé un marché dans lequel on peut acheter des vêtements introuvables ailleurs. Parce qu’on peut aussi y rencontrer, des jeunes et moins jeunes punks aux crêtes fluorescentes, des gothiques piercés de partout dans des longues vestes noires à la Matrix, des rockeurs aux cheveux long et pinte maousse en main, des clones anorexiques d’Amy Winehouse (elle habitait à côté !) ou des mégabranchés arborant de grandes lunettes de soleil. Camden Town, c’est aussi des dizaines d’arrière-salles qui accueillent, tous les soirs, de nouveaux groupes dont certains auront, un jour
Une reine erre Tour sanglante
De toute les tours s’élevant sur le site de la tour de Londres, il y en a une qui porte bien son nom… La « tour sanglante ». Une de ses histoires les plus célèbres est celle de Anne Boleyn, décapité en 1536 pour cause d’adultère. C’était un spectacle inconnu, car la première exécution publique d’une reine. N’ayant aucun cercueil qui lui soit destiné, on enferma Anne Boleyn dans une vielle boite trop petite. Puis, sa dépouille a été enterrée à la hâte sous la chapelle Saint-Peter Ad Vincula. Après sa mort, la triste reine fut aperçue à de nombreuses reprises, errant autour de la chapelle, à l’anniversaire de son exécution, suivie par un cortège de seigneurs et de dames, vêtus des costumes d’époque. En 1864, une sentinelle la vit dans une forme blanche voilée par un étrange brouillard. Sa dernière apparition remonte en 1936 alors qu’un garde vit une femme sans tête flotter vers lui dans la tour sanglante. La sentinelle mis le mystérieux inconnu en garde mais ne recevant aucune réponse, il chargea. Le garde fut paralysé par la peur quand il vit sa baïonnette traverser la silhouette…
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QUARTIERS LES BRANCHÉS britanniques se donnent rendez-vous dans ce quartier qui décoiffe. LE CYBERDOG est l’endroit où trouver des fringues et accessoires excentriques, futuristes, parfois très moches… Le tout pour femmes, hommes, enfants. Mais pas encore les chiens et chats. LA MUSIQUE LIVE fait partie des basiques de Camden Town. De la musique avant toute chose ?
peut-être, autant de succès que Patrick Juvet… Ah ! Camden Town et ses pubs à piliers de comptoir ; sans oublier les nourritures terrestres, version plats exotiques pas chers. À Camden Town, il se passe toujours quelque chose de plus qu’ailleurs. C’est furieusement tendance et original, voire avant-gardiste.
Au programme, sushi, bière et rock’n roll Lorsque le soleil se couche – c’est bien le seul –, les touristes s’en vont et une faune branchée débarque du métro le plus proche. La soirée commence par une dégustation de sushi, de curry ou de dim sum. Il paraît que l’exotique fait recette. Ensuite, place à la bière : les pintes valsent. Question pubs, le choix reste pléthorique. Les connaisseurs apprécient le Hobgoblin, situé sur Kentish Town Road (la rue transversale où se situe le bâtiment de MTV). Autrefois, ce pub s’appelait The Devonshire Arms, ou, pour faire plus court, The Dev. C’était le tout premier pub goth-métal du monde… D’où une l’ambiance assez particulière. En guise de clientèle, des gothiques maquillés comme des Barbie, mais affublés d’accessoires morbides, des ados fans de métal arborant le short lâche, des punks à crêtes bigarrées avec tout l’attirail, y compris le pantalons moulants. Une petite photo ?
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Des gothiques maquillés comme des Barbie, affublés d’accessoires morbides, des ados fans de métal arborant le short, des punks à crêtes bigarrées…
Pas le temps, les concerts vont commencer. Enfin, du live et de la sueur, des décibels et du bonheur. Au Koko (www.koko.uk.com), une salle de taille raisonnable qui a ouvert ses portes en 1900 sous le nom du Camden Théâtre – une institution, donc –, on a droit à des performances de groupes variés, musique à la clé. Les fans de britpop iront se recueillir dans le lieu où cette musique a vu le jour, dans les années 1990. Le Dublin Castle (www.thedublincastle.com). On dirait un pub ordinaire… Pourtant, le journal The Independent l’a décrit comme le « indie heaven », le paradis du indie. Bon.
Des marchés bien peu communs Quant aux accros à la danse, il se tourneront vers l’Electric Ballroom (www.electric-ballroom. co.uk), lieu emblématique des meilleures soirées disco des années 1970. Voire vers le Barfly (www.barflyclub.com), un haut lieu de l’electro, avec DJ survoltés, nuits à thème, piste éclairée ou pas, son larsen, etc. Trop fatiguant pour les pères de famille et les
ménagères de moins de 50 ans. À qui il reste le marché. Eh oui ! Plutôt les marchés, car Camden en compte pas mal. Le Camden Lock Market, par exemple, qui mettra tous tes sens en éveil, s’étale sur plusieurs niveaux entre les cafés et les clubs dans les entrepôts près de Camden Lock, l’écluse où les bateaux à touristes font le plein d’essence. De l’autre côté des rails se trouve un labyrinthe surpeuplé : le Stables Market, un mélange anarchique de fringues de designers et de stands de nourriture ethnique. L’odeur des pipes à eau se mélange aux plats indiens et thaïs. Dans une rue transversale de Camden High Street (la rue principale du quartier où des magasins gothiques, des boutiques punk et des salons de tatouage se succèdent), on trouve l’Inverness Street Market. Malheureusement, le Canal Market a brûlé, comme une bonne partie de la rue et le Hawley Arms Pub, lors d’une soirée noire de février 2008. Pour les promenades au calme, nez au vent, il vaut mieux venir en semaine. Le week-end, on dirait le métro de Shanghai aux heures de pointe…
Amor les jeunes Lady jane Grey
Promise au jeune Edward VI, Lady Jane Grey devait recevoir l’héritage royal. Le jeune roi mourut et la laissa seule sur un trône qu’elle ne désirait pas vraiment. Elle fut mariée de force à Guildford Dudley. Grâce aux machinations de ses parents, les espoirs de son beau-père furent comblés et elle devint reine. Ce n’était pas son choix… Néanmoins, les deux mariés tombèrent rapidement amoureux l’un de l’autre, mais leur paix fut de courte duré, tout comme leur vie. Il ne restèrent sur le trône que quinze jours avant d’être jetés en prison. Âgé seulement de 15 ans, Lady Jane Grey fut décapité quelques heures après son amoureux.
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QUARTIERS
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Westminster
Soho
INCONTOURNABLE, Westminster concentre tout ce que Londres a de grandiose.
Notting Hill
QUARTIER MYTHIQUE, Soho n’avait pas très bonne réputation autrefois. Pourtant, les célébrités l’ont adopté et, aujourd’hui, on apprécie l’endroit pour ces pubs et ses clubs.
S
i vous aimez les quartiers qui bougent, plein de vie et d’atmosphère, où il fait bon se balader sans but précis, alors Soho est fait pour vous plaire. Cet endroit réputé du West End de Londres se situe juste au-dessus de Picadilly Circus et en dessous d’Oxford Circus.
Insolite Crystal Palace D’où vient le nom du club de foot ? D’une histoire d’ego… Le prince Albert, époux de la reine Victoria, veut montrer au monde la grandeur de l’Angleterre, grâce à l’exposition universelle de 1851. Un immense bâtiment de verre est érigé au cœur de Hyde Park ; ce qui suscite de vifs commentaires. L’endroit va attirer les vagabonds… Il s’envolera au premier coup de vent. Selon un parlementaire, il attirera des étrangers qui apporteront la peste. Victoria elle-même s’inquiète des oiseaux habitant les arbres qui décorent la halle. Cela risque de « décorer » les visiteurs. Finalement, en 1854, le Crystal Palace est déplacé dans le sud de Londres, à Sydenham Hill, et finit détruit par un incendie, en 1936.
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e Palais de Buckingham, le parlement britannique, l’horloge de Big Ben, l’abbaye de Westminster, le Green Park… Qui dit mieux ? Westminster reste incontournable. D’ailleurs, ce quartier figure dans la visite guidée que nous vous proposons autour de Picadilly Circus, un peu plus loin. La visite du palais de Buckingham – uniquement en août et septembre – est, à elle seule, une expérience extraordinaire, avec des pièces d’une rare magnificence. À 11 heures, on peut assister à la relève de la garde, mais aussi tenter de faire perdre leur flegme aux sentinelles. Westminster est un paradis pour les amateurs de shopping, certes fortunés. Selfridges, sur Oxford Street, est un vrai magasin de rêve, sorte de Galeries Lafayette du luxe, qui a fêté son centenaire en 2009. Certains de ceux qui sont entrés dans Selfridges n’en sont toujours pas revenus, qualifiant ce magasin tout en boiseries et allure bon chic de « plus beau du monde ». À noter : la National Gallery (voir plus loin) est ouverte jusqu’à 21 heures.
On ne compte plus les célébrités qui ont vécu à Soho : Mozart, Karl Marx, Casanova et, plus près de nous, Brian Jones (des Rolling Stones), Eric Clapton. C’est aussi à Soho que Bob Dylan a séjourné lors de sa venue en Angleterre. Quant aux Rolling Stones, ils ont donné leur premier concert dans un club légendaire de Soho, le Marquee. Led Zeppelin ou les Sex Pistols y ont fait leurs premières armes. Et c’est dans ce quartier que l’Écossais John Logie Baird a inventé la télévision à l’automne 1925.
Un quartier multicuturel, avec pubs et sex shops Il est bien loin le temps où Soho était un lieu dédié à la chasse au canard. Aujourd’hui, c’est un quartier multiculturel empli de pubs, de musique et… de sex shops. Depuis le début du XXe siècle, les artistes l’ont adopté – comme les gays. C’est pourtant une terre de contraste. Les pubs victoriens les plus stricts côtoient des restaurants de toute nature et des bars gays tel que l’Amiral Duncan, avec sa façade bleue et ses lettres roses, qui se revendique comme le plus ancien pub du genre à Londres. Certains des pubs de Soho sont entrés dans la légende : The Dog and The Duck – dont le nom évoque le temps où Soho était un terrain de chasse –, le Spice of Life dont la programmation musicale est très prisée (Bob
Dylan, Paul Simon, Cat Stevens s’y sont jadis produits). The Coach and Horses, pour sa part, est renommé pour sa gastronomie. De son côté, The French House met en avant, outre son champagne et ses vins, une atmosphère à l’ancienne : pas de musique, ni de télévision, ni de téléphone mobile.
All you can eat ! En ce qui concerne les restaurants, L’Escargot se distingue avec ses menus raffinés à la française, ses miroirs sur les murs et ses tableaux, des Miró, des Chagall… Plus terre à terre, mais bonne nouvelle quand même, on trouve, dans Soho, des restaurant qui proposent des menus « all you can eat » (consommation à volonté). Pour trois livres, on peut manger à volonté… Bon courage. Soho reste un quartier exotique avec son chinatown, particulièrement animé lors des festivités d’automne. Carnaby Street, non loin de là, conserve un peu de l’aura « mode pop » qu’elle avait dans les années 1960. Vous avez envie de souffler un peu après un après-midi de balade : Soho Square, lieu de rendez-vous parfois singuliers, reste l’endroit rêvé. Tout près de Soho Square, à ne pas manquer, deux immeubles de prestige : la société de production de Paul McCartney et le siège de la Twentieth Century.
LE CARNAVAL DE NOTTING HILL a lieu le dernier week-end du mois d’août. LE FILM COUP DE FOUDRE À NOTTING HILL a même sa boutique dans le quartier.
L
a comédie romantique Coup de foudre à Notting Hill, de Roger Michell, avec Julia Roberts et Hugh Grant, a mis en lumière ce quartier huppé situé à l’ouest de Londres. Un quartier que les stars adorent et dans lequel les loyers sont hors de prix. On porra, peut-être, apercevoir Elle Macpherson, Claudia Schiffer, le chanteur Robbie Williams, le réalisateur Richard Curtis, la styliste Stella McCartney, Jade Jagger (la fille de Mick a ouvert une boutique). Mauvaise nouvelle : il est fort mal vu de sillonner le quartier pour épier les stars qui s’y reposent. Mieux vaut apprécier Notting Hill pour le marché aux puces qui se tient, tous les samedis, à Porto-
bello Road. Il s’agirait du plus grand marché d’antiquités au monde avec plus de mille marchands qui proposent de tout, des vêtements aux fruits exotiques en passant par les bijoux, les antiquités de valeur ou pas.
En avant la musique À ne pas manquer l’année prochaine, le carnaval de Notting Hill qui a lieu le dernier week-end d’août. Les rues s’animent grâce à l’incroyable défilé coloré et interminable, avec tenues exotiques légères, musique jamaïcaine, reggae, steel bands et DJ’s enfiévrés. Faute de pouvoir y assister, vous pouvez vous rabattre sur les très nombreux clubs et discothèques.
Éternel retour Henri VI
Le 21 mai 1471, alors qu’il prie dans sa chapelle privée de la tour Wakefield, le roi, Henri VI, 39 ans, est poignardé. C’était homme très religieux et un mauvais monarque. Cinq cents ans après sa mort, le roi Henri VI fut revu plusieurs fois, les mains liées, priant dans cette même chapelle. Le spectre du roi reviendrait hanter les lieux pour l’anniversaire de sa mort…
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QUARTIERS
VISITE GUIDÉE
Chelsea
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CHELSEA, C’EST UN CLUB DE FOOT. C’est, surtout un quartier ultrachic dans lequel les gens ne viennent pas pour voir la réaliter, mais pour rêver…
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omment ? Chelsea, c’est le nom d’un club de football ? C’est, avant tout, un quartier ultrachic situé au sud de Hyde Park. Chelsea, un club de milliardaires… Et un quartier dans lequel ont vécu des personnages illustres : Oscar Wilde, Henri VIII. Sans oublier Madona ou Kate Moss. Il est vrai que l’endroit est plaisant avec ses jolis arbres et ses belles fleurs. So british, isn’t it ?
À Chelsea, l’esthétique prime. Si on apprécie la mode, par exemple, un détour s’impose par King’s Road, la rue ultratendance réputée depuis les années 1960 ; c’est dans une boutique de King’s Road que Mary Quant a inventé la minijupe. Aujourd’hui, encore, les magasins de mode sont pléthore. Pour l’anecdote, à huit jours de son mariage, la sublime Catherine Middleton y a été photographiée en train de faire ses emplettes.
Chelsea vaut-il une visite, même prolongée ? Assurément. Certaines façades (maisons particulières, hôtels…), devantures de boutiques, jardins à l’anglaise bien cachés sont magnifiques et valent un petit cliché. Certes, les prix ne sont pas destinés au commun des mortels. Mais « les gens ne vont pas à Chelsea pour y voir la réalité, mais pour le rêve », a expliqué, perspicace, Tim Richardson, chroniqueur au Daily Telegraph.
Mayfair - Marylebone
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ar une belle journée de janvier 1969, les rues tranquilles de Mayfair retentissent des sonorités de guitares électriques. Tandis que les employés de bureau comme les passants se demandent ce qui peut bien se passer, les voix de Lennon et de McCartney se font entendre. Eh oui ! En guise d’apothéose, à la fin de Let It Be, les Beatles ont organisé un concert surprise sur le toit de leur maison de disques, Apple Records. La police britannique vient évidemment mettre fin à ce tapage ; le film a conservé cet épisode sur la pellicule.
Le pub de Guy Ritchie
SHEPHERD MARKE abrite de nombreux pub et boutiques.
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Il se trouve néanmoins que Mayfair est l’un des quartiers les plus chic et smart de Londres. Dans Savile Row, se trouvent quelques uns des plus célèbres tailleurs pour homme : Gieves & Hawkes, Kilgour French Stanbury, Dege &
Skinner, H-Huntsman, Henry Poole & Co, Norton & Sons, Anderson & Sheppard. C’est aussi dans Mayfair, que se dresse, impérial, le fameux hôtel Ritz, qui affiche un chic « à la française ». Shepherd Market évoque un lieu de carte postale, avec de nombreux bars, pubs et boutiques de luxes. Ainsi, Punch Bowl, dans Farm Street, est le pub de Guy Ritchie, l’homme qui avait épousé Madonna… Au nord de Mayfair, Marylebone est avant tout un quartier résidentiel. la BBC 4 a élu Marylebone High Street, « meilleure rue de Londres ». Cette voie piétonne offre une promenade sympathique et calme avec de nombreux restaurants et cafés. Marylebone. À ne pas manquer, au cœur du quartier, dans une maison bourgeoise, la Wallace Collection (peintures, mobilier, armures d’Orient et d’Occident…). Un enchantement anachronique. DANIEL ICHBIAH
rue plante le La
décor
PICCADILLY CIRCUS, place emblématique, était jadis considérée comme le centre de l’empire britannique. Désormais, c’est un des centres névralgiques de Londres.
Pour se déplacer dans Londres, autant emprunter le « tube » ou métro, un des plus anciens de la planète (1863). Et s’il est une station idéale pour découvrir le cœur de Londres, c’est bien Piccadilly Circus…
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e centre de l’empire britannique se trouve-t-il encore à Piccadilly Circus ? Il faut le demander à la reine, sans doute. Cette place mythique, immédiatement reconnaissable grâce à ses affiches lumineuses n’en reste pas moins un des centres névralgiques de Londres. Située en plein cœur du West End, Piccadilly Circus se pose en un carrefour routier et piéton, et peut être considérée comme le point de départ de quatre artères majeures de la ville : Piccadilly, Regent Street, Glasshouse Street, Shaftesbury Avenue et Coventry Street. Le plus simple consiste donc à prendre Piccadilly Circus comme point de départ. À partir
de la place, libre à vous de vous aventurer dans une des quatre artères animées qui s’offrent à vous, puis de revenir pour en aborder une autre. Bonne nouvelle pour les amateurs de shopping : tous les grands magasins sont concentrés aux alentours. On peut dépenser ses livres sterling chez Harrods, Virgin, Fortnum & Mason ou Harvey Nichol’s. En cas de petite faim subite, ce magasin chic par excellence abrite néanmoins, au sous-sol, un Wagamama (chaîne de restos japonais bon marché). Sinon, vous pouvez toujours vous perdre dans le London Trocadero, espace commercial et de détente gigantesque et futuriste…
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VISITE GUIDÉE
Piccadilly
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RÉGENT STREET, une rue ultrachic qui respire le luxe.
PLUS QU’UN GRAND MAGASIN, Fortnum & Mason est une institution. L’établissement propose des produits de luxe depuis 1705. Qui dit mieux ?
10 Downing Street Titre de propriété Cette adresse est aujourd’hui résidence du Premier ministre britannique. L’endroit est très couru des touristes qui viennent se faire photographier auprès de ses gardes flegmatiques. Au fil du temps, le «10» a abrité de nombreuses activités bien moins reluisantes. Au XVIIIe siècle, le lieu se distinguait par des combats de coqs fameux. En 1787, un coq nommé Old Trodgon remporta une fortune : 200 livres ! L’endroit devint ensuite un bar, puis un lieu de rencontres pour les voleurs et pickpockets qui y échangeaient leurs marchandises.
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ongue d’un bon kilomètre et demi, Piccadilly, avenue cossue à souhait, s’étend jusqu’à la place de Hyde Park, tout près de ce fameux parc célèbre pour accueillir la libre parole – nous y reviendrons. Elle abrite bon nombre de boutiques de luxes, les sièges de compagnies aériennes et la Royal Academy of Arts. Abritée dans Burlington House, un ancien hôtel particulier, l’Académie Royale des Arts a pour mission de « promouvoir l’art contemporains et [de] protéger l’art ancien ». Vaste programme… Fondée en 1768 par le roi Georges III, cette vénérable institution, dès son origine, s’est occupée des artistes. Peintres, graveurs, sculpteurs… tous disposent désormais d’un lieu qui leur est dédié et de la protection du roi. Parmi les trésors que l’Académie renferme figurent la Madone à l’enfant, de Michel Ange, ou une reproduction de La Cène, de Léonard de Vinci.
Buckingham, un vrai palace
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Plus terre à terre, mais un autre monument à sa manière, la boutique la plus en vue de cette avenue, Fortnum & Mason. C’est en 1705 qu’un jeune inconnu, William Fortnum, ouvre cette épicerie, associé au dénommé Hugh Mason. Au fil des siècles, l’enseigne s’impose comme le fournisseur officiel de la royauté en matière de produits alimentaires
de luxe. On trouve, chez Fortnum & Mason, un choix sans précédent de marmelades… Miam. Avis au amateurs, on peut y prendre le thé et déguster des pâtisseries comme seuls les britanniques savent les préparer, mais à condition d’avoir réservé. Retour à la réalité : dans la deuxième moitié de Piccadilly, on découvre un immense parc royal, Green Park dans lequel on enterrait jadis les lépreux. Aujourd’hui, il fait office de havre de paix dans la frénésie urbaine. Juste en dessous de Green Park, ne serait-ce pas la demeure de la reine d’Angleterre ? Si. Voici Buckingham Palace, dans toute sa splendeur. Édifié en 1703 par le duc de Buckingham, le palais a été amélioré et rénové au fil des siècles. Sa façade actuelle date de 1913. Le symbole de la monarchie britannique attire toujours autant de monde. Pas seulement des nobles d’ailleurs. Une visite s’impose, mais n’est possible qu’en été, de début août à la fin septembre lorsque la reine effectue son séjour annuel en Écosse. À l’intérieur, tout n’est que luxe et volupté… Au passage, bon nombre de toiles de maîtres à admirer. Une fois parvenu à Buckingham, il ne reste plus qu’à rebrousser chemin vers Piccadilly Circus, afin de partir à la découverte d’une autre partie de Londres. Bon courage.
Le nom de Piccadilly aurait été porté par un tailleur du début du XVIIe
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LIBERTY & CO magasin chic et choc avec sa façade en teck et en chêne de style Tudor.
Regent Street L
e temple du commerce, Liberty & Co, se trouve sûrement dans Régent Street, une rue d’une rare élégance. On doit la configuration des lieux à George IV, roi d’Angleterre de 1820 à 1830. C’est lorsque le monarque n’était encore que régent (de 1811 à 1820), qu’il confie l’aménagement de Regent Street à l’architecte visionnaire John Nash – ce dernier a déjà magnifié Trafalgar Square. Regent Street se devait d’être magnifique. Missions accomplie. La portion de rue la plus impressionnante reste celle qui, partant de Piccadilly Circus, décrit une courbe majestueuse. Regent Street accueille donc logiquement les enseignes les plus prestigieuses : Laura Ashley, Liberty’s, Garrards, le bijoutier de la reine… Ceux qui aiment la mode, les palaces, les restaurants ultrachic seront servis. Surtout, ne pas manquer la façade du Langham Hotel (un cinq étoiles) situé au 1c Portland Place. L’incroyable architecture de ce bâtiment
construit en 1865 vaut le détour. l’idéal serait d’ailleurs de pouvoir entrer, histoire d’admirer le restaurant clinquant, la piscine royale et l’entrée impériale.
Liberty & Co, vénérable temple du luxe Retour au 214 Regent Street, où trône Liberty & Co, magasin de luxe impressionnant qui se distingue grâce à sa façade noir et blanc de type Tudor. Elle a été édifiée avec du teck et du chêne provenant des deux dernières goélettes de la Royal Navy. L’établissement est ouvert depuis 1875 ! À l’intérieur, de grands escaliers en bois permettent d’admirer un lustre digne d’un contes de fées, tandis qu’une lumière naturelle (depuis des verrières) éclaire les lieux. On y trouve des tissus et accessoires de couture à n’en plus finir et des vêtements destinés à une clientèle richissime. Un must : le foulard en soie Liberty, évidemment. Prix : dans les 95 livres (109 euros et des poussières)…
CHEZ MADAME TUSSAUDS, Cristiano Ronaldo, star du ballon rond, est fait cire.
Tragiques destins Tristes petits princes
Douze ans après la mort d’Henry VI, Édouard IV (le présumé assassin de Henri VI) meurt et le trône revient à son fils aîné, âgé de 12 ans. Le régent Richard, duc de Gloucester, déclare les deux enfants d’Édouard IV illégitimes, accédant ainsi au trône. Les deux enfants sont enfermés dans la tour et disparaissent à jamais. La légende raconte que le régent Richard (devenu Richard III) les fit exécuter dans la tour sanglante. On dit que leurs fantômes errent dans cette tour. On les a aperçus se tenant par la main.
siècle qui fabriquait un col alors fort à la mode : le pickadel. Tout simplement ! http://globetrotter-mag.com
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VISITE GUIDÉE
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À quelques pas d’Oxford Circus, autre curiosité à ne pas manquer : Hamley’s. C’est l’un des plus grands magasins de jouets au monde ; on y trouve des joujoux sur six étages.
Carnaby toujours branchée pop culture Un petit conseil : après avoir dévalisé Hamley’s, contournez le magasin afin de découvrir la rue pittoresque, piétonne et commerçante de surcroît, qu’est Carnaby Street. Dans les années 1960, la révolution des modes pop et hippie avait pour terrain d’action cette petite voie qui demeure aujourd’hui animée et branchée avec ses magasins fashion, ses bars et ses clubs. La rue est réservée aux piétons de 11 à 20 heures. Suffisant pour s’imprégner du London des Beatles et des Rolling Stones. En poursuivant votre périple piétonnier, vous atteindrez rapidement le fameux quartier de Soho. Là, changement radical de décor et d’ambiance. Place aux restaurants et magasins exotiques. Sans oublier le petit côté hype de Soho avec ses nombreux bars de renom ; idéal pour ceux qui aiment la bière au litre : le Spice of Life (dans lequel s’est produit Bob Dylan, mais il y a très longtemps), The Dog and The Duck, The Coach and Horses, le French House… Furieusement typique. À découvrir avec modération. En remontant vers le Nord, vous parvenez enfin à Marylebone, quartier qui abrite le célèbre musée de Madame Tussauds, l’équivalent de notre Musée Grévin. Décoiffant. On aime particulièrement le Justin Bieber en cire, mèche impeccable, la reine, imperturbable, Captain America, imprenable, Jean-Paul Gaultier, indémodable, Cristiano Ronaldo, insaisissable…
Shaftesbury Avenue AU ST MARTIN’S THEATER la pièce d’Agatha Christie, The Mousetrap, est jouée sans discontinuer depuis 1952 !
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nimation tous azimuts. Ce pourrait être la devise de cette avenue qui s’étend vers l’est de Londres. Shaftesbury, qui s’est développée vers la fin du XIXe siècle afin d’améliorer les conditions de circulation, est devenue la rue des théâtres, cinémas, salles de spectacles. Un grand nombre de comédies musicales y sont jouées (par exemple, Les Misérables, à l’affiche depuis vingt-cinq ans !). Le St Martin’s Theatre bat tous les records : la pièce The Mousetrap (La Souricière), d’Agatha Christie est à l’affiche depuis 1952. Le théatre est situé sur West Street, à droite du 401 Shaftesbury Avenue. En 1947, Agatha Christie écrit
GLASSHOUSE STREET, petite mais elle fait le maximum.
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dans ce musée de l’Histoire et de la culture humaine. L’occasion de parcourir une chronologie du monde remontant à plus de deux millions d’années ! À ne pas manquer, of course.
BBAYE DE WESTMINSTER
Avant tout, Westminster reste l’édifice religieux le plus connu de Londres. Construite au XIIIe siècle, l’abbaye de style gothique sert de lieu de couronnement des rois d’Angleterre et du Royaume-Uni depuis Guillaume le Conquérant (1066). L’endroit est aussi une formidable nécropole dans laquelle repose près de trois mille personnes – rois, reines et personnages illustres tels Dickens, Shakespeare, Kipling, Darwin, Newton, Churchill… C’est évidemment dans cette prestigieuse abbaye qu’a eu lieu le mariage le plus glamour de l’année, celui du prince William et de Katherine Middleton.
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lasshouse Street, qui se situe au nord de Piccadilly Circus, peut paraître riquiqui par rapport aux autres avenues alentours. Elle se rattrape en accueillant deux des pubs les plus remarquables du cœur de Londres : le Glassblower, au 42, et, juste à côté, au 44, le Leicester Arms. Avis aux amateurs : durant les « happy hours » (de 18 à 20 heures), ces deux lieux fort conviviaux proposent de déguster une bière pour environ 2 livres (2,30 euros). De quoi achever votre périple en beauté…
une Histoire
À Londres, l’Histoire se sent comme chez elle. Il y a une reine, un palais, des monuments plus ou moins vieux, des musées féeriques, des galeries (le tout, gratuit). Bref, de quoi bouleverser l’amateur d’art et de culture… Petit abécédaire non-exhaustif, histoire de se faire une idée.
Street
Aventurier et grand savant, sir Walter Raleigh est très populaire en 1603. C’est pour cette raison qu’il n’est pas exécuté, lorsque le roi Jacques Ier soupçonneux, l’accuse de comploter contre lui. Plutôt que de recevoir un châtiment mortel, Walter Raleigh est fait prisonnier, mais garde une certaine liberté ; il peut, par exemple, se livrer à ses expériences scientifiques. Libéré en 1616, il est à nouveau accusé de trahison en 1618 et, cette fois, il n’échappe pas à la décapitation. Évidemment, son fantôme est apparu, dans un halo de lumière lunaire, sur des remparts proches de ses anciens appartements, devenus désormais la Promenade de Raleigh.
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c’est toute
Glasshouse
En ligne de mire Sir Walter Raleigh
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la pièce The Mousetrap à l’intention de la reine ; l’œuvre doit être produite à la radio. Finalement, la pièce est jouée au théâtre, mais ne sera jamais adaptée au cinéma. C’est, peut-être, ce qui explique une telle longévité. Seuls les spectateurs du St Martins Theater connaissent le dénouement. Spectateurs à qui l’on demande expressément de garder le secret pour ne pas altérer le suspense… À la fin de la pièce, l’acteur principal demande ainsi au public : « S’il vous plaît, gardez le secret ! » Et l’on raconte aussi que, lorsque vous négligez de donner un pourboire au chauffeur de taxi, celui-ci se venge en dévoilant le nom du coupable. Such a shame !
London
AU BRITISH MUSEUM, les œuvres d’art du monde entier trouvent leur place. Comme ces guerriers de l’armée en terre cuite de Chine provenant de Xi’an.
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RITISH MUSEUM
L’ABBAYE DE WESTMINSTER majestueuse.
Great Russell Street. Des momies égyptiennes aux sculptures du Parthénon, sept millions d’objets provenant de tous continents sont exposés
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ATHÉDRALE SAINT-PAUL
Érigée en 604, la cathédrale s’élève au milieu de la City, le quartier historique, sur Ludgate Hill, et son dôme est mondialement connu. D’ailleurs, si on a le courage de gravir les 434 marches jusqu’à la galerie d’or, on peut bénéficier d’une vue imprenable sur la ville – la Cathédrale atteint les 110 mètres de hauteur ! Très vaste, sa nef peut accueillir quelque 25 000 personnes. C’est dans ce lieu que fut célébré le mariage du prince Charles avec Lady Diana. Le chœur de cette cathédrale est extraordinaire. Si on souhaite goûter au meilleur de la musique sacrée, il faut absolument assister à l’une des messes du soir, à partir de 17 heures. Au programme : l’incroyable beauté de ces voix et des chants célestes.
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PATRIMOINE
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USÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
Cromwell Road. Au secours ! Tout comme dans Jurassik Park où de malencontreuses expériences sur de l’ADN fossile avait ressuscité des sauriens que l’on croyait disparu, un tyrannosaurus rex fait des siennes au cœur de Londres. Cette reconstitution fidèle de l’un des plus grands prédateurs de la préhistoire est l’une des attractions du musée d’Histoire naturelle. D’autres dinosaures de la même époque font l’objet d’une même mise en scène, tel le vélociraptor. Le « Natural History Museum » est l’un des trois grands musées installés le long d’Exhibition Road,
dans le quartier de Kensington. Sa façade majestueuse constitue, à elle seule, une surprise monumentale, et l’intérieur, avec ses arches immenses et ses escaliers de pierre amplifie cette première sensation. La section baptisée le « cocon géant » abrite des millions d’insectes et plantes minutieusement conservés depuis des centaines d’années. Les squelettes de créatures antiques constituent l’essentiel de la visite, le T. Rex aux dents effilées demeurant bien évidemment la vedette absolue. On trouvera facilement son bonheur parmi les soixante-dix millions de spécimens présentés.
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ATE MODERN GALLERY
Bankside. De toutes les galeries d’art moderne, celle-ci est probablement la plus extraordinaire et la plus célèbre. Pablo Picasso côtoie Andy Warhol ; Henri Matisse n’est pas très loin de Salvador Dalí. Installée dans une ancienne centrale électrique,
au bord de la Tamise, la Tate Modern rend régulièrement hommage à des monuments de l’art moderne : Joan Miró, Frida Kahlo ou Vassily Kandinsky. Les prochaines expos sont annoncées sur www.tate.org.uk/modern/exhibitions/future/.
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OUR DE LONDRES
Tower Hill. Bonne nouvelle : la tour de Londres abrite le plus gros diamant taillé du monde, l’Étoile d’Afrique (530 carats). Mauvaise nouvelle : le brillant est bien gardé – tout comme les joyaux de la couronne – par une quarantaine de soldats armés d’une hallebarde, les Beefeaters, tout de rouge vêtus. Durant neuf cents ans, cette forteresse qui domine Londres a été un lieu redouté, d’ailleurs baptisé « la tour sanglante ». La forteresse a été élevée à partir de 1078 par Guillaume le Conquérant, et a été, depuis, associée à l’Histoire de l’Angleterre. La tour de Londres a, notamment, « accueilli » des prisonniers illustres tels que Jean le Bon, roi de France, Ann Boleyn la deuxième épouse de Henri VIII – elle a fini décapitée – dont le spectre serait régulièrement apparu depuis. La tour sanglante a donc bien des secrets. Ainsi, un garde retrouvé endormi en 1864 a conté ceci : « À l’aube, j’ai vu sortir du brouillard une silhouette blanche. Un bonnet la surmontait, sans tête en dessous, et elle se dirigeait vers moi. Après avoir fait les sommations d’usage, je me suis approché, mais quand la baïonnette a traversé la forme, un éclair s’est propagé le long du canon et j’ai été assommé sous le choc. » Autant dire qu’avec de telles anecdotes, la visite commentée ne manque LA FAMEUSE TOUR DE LONDRES, également appelée la forteresse et le palais de Sa Majesté, abrite les joyaux pas de piment. de la couronne. Et le plus gros diamant taillé du monde. Sans oublier quelques fantômes…
À LA NATIONAL PORTRAIT GALLERY, tous les Britanniques qui ont fait l’Histoire trouvent leur place.
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Trafalgar Square. La National Gallery conserve quelques-uns des plus beaux tableaux du monde. On peut y admirer des œuvres britanniques (William Turner, John Constable, Thomas Gainsborough), mais l’essentiel est constitué de tableaux étrangers qui recouvrent toute l’histoire de l’art depuis le Moyen Âge…
St Martin’s Place. La plus grande collection mondiale de portraits se trouve à la National Gallery : photos, dessins, tableaux, sculptures, vidéos… Tous les Britanniques qui ont fait l’Histoire depuis le Moyen-Âge sont là : William Shakespeare, Jane Austen, Winston Churchill, les Beatles…
ATIONAL GALLERY
LE MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
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ATIONAL PORTRAIT GALLERY
La tour de Londres Une drôle de fiole
De toutes les apparitions relatées à la tour de Londres, l’une d’elles n’a toujours pas trouvé d’explication… Un soir de 1817, Edmund Lenthal Swifte, gardien des joyaux de la couronne, dîne avec sa famille dans Martin Tower. La femme de Swifte lève soudainement les yeux et aperçoit ce qui semble être une fiole de quelques centimètres de diamètre contenant un liquide blanc et bleu. La fiole flotte au-dessus de la table et passe derrière madame Swifte.
Craignant pour la sécurité de son épouse, Swifte lance une chaise sur l’apparition qui disparaît aussitôt. Ce fut la seule et unique observation de ce genre.
L’ours fantôme
D’aucuns ont cru voir, en ces lieux historiques, de bien étranges scènes dignes d’un film d’épouvante. Certains ont vu, par exemple, des spectres transportant les corps décapités des suppliciés. Parmi les cohortes de fantômes, on cru reconnaître le duc de Monmouth, repéré sur le chemin reliant Bell et Beauchamp Tower.
Mais les revenants ne sont pas tous des êtres humains. On observa également des fantômes d’animaux. 30 millions d’amis version Poltergeist. Ces apparitions n’ont, pourtant, rien de surprenant : pendant des siècles, les nobles ont possédé des ménageries. Apercevoir le fantôme d’un ours n’a donc rien de particulièrement original. Durant l’hiver de 1815, une sentinelle est donc surprise par un ours sorti de nulle part. En tentant de se défendre, le garde constate que son arme traverse simplement l’animal sans l’atteindre. L’homme, épouvanté, perd connaissance. Il a le temps de raconter son histoire avant de mourir le jour suivant.
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SORTIR
Palais du Parlement Feux à volonté En 1605, Guy Fawkes souhaite trucider le roi Jacques Ie en faisant sauter le palais de Westminster, qui abrite le parlement anglais. Le complot est déjoué et les instigateurs brûlés vifs. En commémoration, le 5 novembre, les Anglais célèbrent le « Guy Fawkes Day » en brûlant des bonshommes de paille et en tirant des feux d’artifice. Selon les spécialistes, si Fawkes et ses complices avaient réussi leur coup, tous les bâtiments, dans un rayon de trente mètres autour de Westminster, aurait été anéantis. Les toitures auraient volé en éclats et les projections de tuiles et de briques auraient tué tout être vivant dans le périmètre. Le palais de Westminster semble néanmoins voué à un sort funeste : en 1834, les archives gravées sur bois qu’on y stockait depuis le Moyen Âge prirent feu et détruisirent le bâtiment d’origine.
LE PIGALLE CLUB, ambiance années 40, follement jazzy. Punk is not dead, mais on en verra pas beaucoup au PUNK NIGHT CLUB, à Soho. C’est juste décadent.
LanousNuit appartient LE PUNK NIGHT CLUB, situé au 14 Soho Street, reste un must pour danser. Au programme : funky house et R’nB. Pas vraiment l’endroit idéal pour un pogo, mais si on insiste…
À Londres, la nuit, on dort peu. Lorsque la City respire, on transpire dans les clubs, les boîtes, les bars… Impossible de s’ennuyer. D’autant qu’avec trois mille pubs et deux cents boîtes de nuit, il y en a vraiment pour tous les goûts…
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e la musique avant toute chose, voire plus si affinités… Pour les durs à cuire, version noctambules, le 12 bar Club, à Denmark Street, propose quatre concerts tous les soirs de la semaine. Véritable institution, le 12 bar Club (www.12barclub. com) est pourtant très petit… Mais la liste des artistes qui se sont produits dans cette ancienne étable reconvertie en salle de spectacle, en 1982, est impressionnante : entre autres, Jeff Buckley, KT Tunstall, le groupe Keane, Peter Doherty. Ce mois-ci, on attend, notamment, Bob Rafkin et Ali Warren (le 12), Chris Mills, Quiet Loner et Case Hardin (le 14), Ian Parker (le 22), Folkgrinder et Vince McCann (le 27). Et qu’importe la taille de la scène, l’endroit est culte. Encore du culte avec le Ivy House (www.ivyhouselondon.com), à Nunhead, qui fait dans le hype et le happening.
Plus vaste, encore plus branché, le Koko, à Camden. Cet ancien opéra reconverti en salle de concert a un petit côté Palace version années 1980. La liste des artistes qui l’ont fréquenté laisse sans voix : Tina Turner, Coldplay, Madonna, Prince, Mika, Red Hot Chili Peppers, les Sex Pistols, Queens of the Stone Age… Pour le programme de septembre, autant jeter un coup d’œil au site Internet (www. koko.uk.com). Le Koko est souvent bondé, donc, s’armer de patience…
Concert des Specials fin octobre Plus classique, la O2 Academy Brixton, 211 Stockwell Road. Le lieu propose près de cinq mille places assises. Ce qui ne sera pas de trop pour la venue de Pulp, de Peter Doherty (le 23), des Wombats (le 28)… Les Specials – ils sont encore verts – débarquent le 31 octobre ! Rendez-vous
Pour danser, le Punk Nightclub, situé au 14 Soho Street, reste un must. Décadent à souhait, kitsch juste ce qu’il faut, on dirait un boudoir géant éclairé au néon, un cabaret à la gloire de l’anarchie. Bon, la musique n’est pas exclusivement punk et le pogo pas systématique. Au programme : disco, funk, soul… Une constante : la programmation est imprévisible. Sinon, on y croise des stars planétaires comme Lady Gaga ou Paris Hilton (la preuve en images sur www.punksoho.co.uk). Trop cool.
Clubbers, romantiques ou givrés ?
sur le site www.o2academybrixton.co.uk pour en savoir plus sur la programmation. Du côté de Piccadilly, on fait dans l’élégance et le cosy. Au Pigalle Club (www.thepigalle.co.uk), à Piccadilly, ambiance années 1940 garantie, lorsqu’on assistait au concert sagement attablé… C’est au Pigalle Club, en 1963, que les Beatles ont parachevé une tournée. Aujourd’hui, le club est plus jazzy que rock’n roll. Avis au amateurs. De même, Boisdale, à Belgravia, est logé dans un vieil hôtel particulier avec un très beau jardin. On y joue toute la semaine dans un cadre furieusement british. Pour les accros au jazz bon teint, un seul site s’impose : www.boisdale.co.uk. Franchement plus electro, The Loft, à Clapham High Street (www.theloftclapham.com), histoire, en plus, de s’immerger dans une atmosphère très fashion, assez minimaliste, avec canapés en cuir et tables éclairées à la bougie. Ici, le DJ officie pour la beauté des sons. Inutile de chercher la piste de danse, il n’y en a pas. On écoute et on apprécie. C’est suffisant.
Danse toujours, avec le Lost Society (au métro Clapham Common). C’est dans un ancienne grange du XVIe siècle et sur deux étages que ça se passe. Le week-end, on y danse sur un mix de hip-hop, funk, house entraînés par des DJ’s locaux. Plus d’infos sur www.lostsociety.co.uk. Autre lieu de choix pour les clubbers hyperbranchés : la Fabric (www.fabriclondon.com). Là, on fait dans la rave party relativement clean, mais avec foule enfiévrée, lumières clignotantes, fumigènes et techno délirante. C’est dense, chaud, etc. Enfin, même à Londres, on peut choisir l’option soirée romantique. Pour dîner, l’embarras du choix. Ensuite, dès 19 h 30, direction Kensington sud et le Royal Albert Hall pour y voir la comédie musicale The Phantom of the Opera, d’Andrew Lloyd Webber (www.thephantomoftheopera.com). Le spectacle, qui fête ses 25 ans, reste un incontournable à Londres. Et si vous aimez le froid et l’insolite, l’Absolut IceBar London (au métro Piccadilly Circus) tout en glace importée de Suède, assure la promotion de la vodka sous toutes ses formes. Tenue spéciale antifroid de rigueur. Cela se passe à Londres et nulle part ailleurs…
Bad conspiration Le comte est bon
En 1605, Henry Percy, neuvième comte de Northumberland, est enfermé dans la tour de Londres. On lui reproche d’avoir participé à la conspiration des poudres, un attentat contre le parlement qui aurait, par la même occasion, atomisé le roi Jacques Ier. Il passe donc seize ans derrière les barreaux, puis finit par acheter sa liberté. Le comte meurt en 1632. On raconte que son fantôme hante les sous-sols de la tour de Londres où il se promenait souvent de son vivant.
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HISTOIRE
Victoria Embankment Cas de conscience Entre 1864 et 1870, l’actuel palais du Parlement est édifié sur les bords de la Tamise. Mauvaise idée : la rivière, qui recueille les égouts londoniens, dégage une odeur nauséabonde en été ! Le problème des déchets semble insoluble… Les maisons sont équipées d’une fosse dans laquelle on verse les excréments. Des employés municipaux vident les fosses chaque nuit et vendent le contenu aux fermiers des environs. Mais, comme la ville s’étend de plus en plus, les champs s’éloignent et les fosses débordent. On construit alors des conduits qui emportent le tout dans la Tamise. Mais les Londoniens boivent l’eau du fleuve ! Le choléra frappe durement la population et fait 30 000 victimes. Le gouvernement refuse pourtant d’agir. Jusqu’aux chaleurs de l’été 1858 : la pestilence est telle que les parlementaires votent enfin la construction des égouts. Le Victoria Embankment est construit pour couvrir les canalisations…
stories
London
LA CATHÉDRALE SAINT-PAUL, monument religieux emblématique de Londres, est à Ludgate Hill, dans la City, le cœur historique de la ville.
Londres ne s’est pas créée en un jour. Il a d’ailleurs fallu pas mal d’années pour transformer Londinium en London. Deux mille ans de transformations plus ou moins radicales et sanglantes qui font de l’histoire de Londres un roman fleuve.
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n 43 avant Jésus-Christ, sous le règne de l’empereur Claude, les hivers devaient être rudes dans les îles britanniques, Britannia à l’époque. Cela n’a pas empêché les valeureux Romains d’aller y marquer leur territoire. Bref, les Romains étaient des costauds ; ils ont même fondé, le camp militaire de Londinium sur l’estuaire de la Tamise.
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BUCKINGHAM PALACE reste le symbole de la monarchie britannique. À 11 h 30, la relève de la garde est un spectacle.
contre les envahisseurs normands – ce bâtiment va alors servir de palais royal et de prison. Londres se développe dans un style normand et les maisons en bois se multiplient.
En 1016, c’est Knut qui commande Les Romains ont, malheureusement, trouvé plus fortiches qu’eux : les vikings. Les raids menés par ces nordiques tranchants, en Europe, n’épargnent pas Britannia. À partir de 789, les Romains sont invités à décamper et abandonnent Londinium. En 1016, un chef venu du Danemark, le leader danois répondant au doux prénom de Knut II de Danemark (Canut le Grand pour les intimes) devient le roi d’Angleterre. Londres est alors choisie comme capitale de ce royaume insulaire. ce
D’OÙ VIENT LE NOM LONDINIUM Pourquoi ce nom ? Les historiens ne sont pas toujours d’accord sur la question. La théorie la plus commune veut que ce nom ait été inspiré par un lieu celtique, Londinion, dérivé du nom Londinos, de la racine lond qui signifie sauvage. Pour d’autres, Londinium viendrait du breton llyn-din (fort du lac), qui aurait été le nom du village de pêcheurs…
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n’est que sous le règne d’Édouard le Confesseur (1042-1066), que le gouvernement s’installe à Westminster. Une période-clé de l’histoire londonienne est l’édification de la tour blanche, « ancêtre » de la tour de Londres, au Xe siècle, sur ordre du Français Guillaume le Conquérant. La forteresse permet d’assurer la défense de la ville
Londres rayonne déjà
LA TOUR BLANCHE l’ancêtre de la tour de Londres.
En 1215, le roi Jean sans Terre reconnaît à Londres le droit d’élire un lord-maire. Trois décennies plus tard, le parlement s’installe dans la capitale. Au fil des siècles, la City devient le centre de la vie commerciale, tandis que Westminster est celui de la royauté royale. Malheureusement, Londres n’est pas à l’abri des fléaux qui sévissent alors sur l’Europe : en 1348 et 1349, la peste noire, venue de Crimée et transmise par les rats, décime la moitié de sa population. Autre date-clé : 1529. Tandis que Londres connaît une grande prospérité, par une décision sans appel d’Henri VIII, l’église anglicane se sépare de Rome. Sous le règne d’Elizabeth Ire (1558-1603), les échanges commerciaux se développent vers
la Russie, les Indes et jusqu’en Amérique, posant les bases d’un empire colonial. En parallèle, le rayonnement culturel de Londres se développe, grâce notamment à William Shakespeare. Et comme la population a plus que triplé en un siècle et demi, Londres s’agrandit. De nouveaux quartiers voient le jour, comme le West End et les halles de Covent Garden.
Cromwell et la « république » En 1625, Charles 1er préside aux destinées du royaume. Partisan de l’absolutisme (la monarchie absolue). Le souverain doit faire face à une guerre civile ; il est victime de la première révolution anglaise, décapité dans la foulée et la monarchie remplacée par le Commonwealth de l’Angleterre. En 1649, c’est depuis le parlement que le célèbre et subversif Cromwell dirige la guerre civile. Quand le roi est exécuté, Londres devient temporairement une république.
EN 1666, un incendie détruit presque toute la ville alors construite en bois.
Cromwell joue quelques temps les despotes, tout comme son fils, Richard. Le roi, Charles II, reprend le pouvoir en 1661. Cinq ans plus tard, un nouveau fléau, la grande peste, s’abat sur Londres, emportant cent mille habitants. Et la ville n’a encore rien vu…
Un incendie gigantesque Le dimanche 2 septembre 1666, à une heure du matin, une lampe à huile met le feu à une boulangerie. Et dans cette période de grande sécheresse, le sinistre se propage rapidement : au bout de six heures, trois cents maisons ont déjà été réduites en cendres. Les flammes gagnent bientôt les docks, et provoquent des explosions, car des
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HISTOIRE
La Tour de Wembley
CELLE QUE JAMAIS
vous ne verrez
En 1889, les Français érigent la tour Eiffel. En 1896, sir Edward Watkin souhaite construire une tour encore plus haute, avec, au sommet, des restaurants, des théâtres, une salle de bal… Gustave Eiffel, appelé en renfort, refuse de participer au projet. Personne n’accepte de payer pour monter admirer la vue. En plus, le bâtiment d’acier commence à s’enfoncer dans le sol spongieux. La tour est fermée en 1899, puis détruite en 1907. C’est le fameux stade de Wembley qui remplace désormais le plus grand flop architectural de la ville jusqu’au Millenium Dome, construit cent ans plus tard…
BATTERSEA POWER STATION l’usine qui apparaît sur la pochette de l’album Animals, des Pink Floyd.
Terreur à Londres Le royaume des corbeaux
GEORGE IV (1762-1830) garde la pose à Trafalgar square. Ce n’est pas le roi le plus prestigieux d’Angleterre, alcoolique, gros, malade, têtu, Il fut surnommé « Prinny » (le scandaleux)…
La tour de Londres fut longtemps synonyme de terreur, d’angoisse et de souffrance. Heureusement, ce n’est, aujourd’hui, qu’un lointain souvenir. La tour de Londres est un des châteaux médiévaux les mieux préservés et des plus impressionnants. L’endroit recèle les joyaux de la couronne. Si vous en optez, un jour, pour la visite guidée, vous entendrez très certainement plusieurs légendes passionnantes, déroutantes…
LEADENHALL MARKET, situé dans Gracechurch Street, est bâti sur ce qui a été le centre de Londres à l’époque romaine.
WINSTON CHURCHILL dirige le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale. Premier ministre de 1940 à 1945, puis de 1951 à 1955, Chrurchill était aussi journaliste, historien, écrivain lauréat du prix Nobel de littérature…
matières combustibles y sont entreposées. La situation paraît incontrôlable durant plusieurs jours. Le 9 septembre, une semaine après le début de l’incendie, alors que la ville n’est plus qu’un tas de ruines, la pluie achève le travail du feu. Les quatre cinquièmes de la ville ont été dévastés, soit treize mille maisons, et quatre-vingt-dix églises dont la cathédrale Saint-Paul.
Une cité plus forte renaît de ses cendres Le nouveau Londres, c’est décidé, sera édifié avec des briques. L’architecte Christopher Wren conçoit de nombreux monuments, notamment la nouvelle cathédrale Saint-Paul.
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Des quartiers bourgeois font leur apparition tels que Marylebone ou Chelsea et des ponts relient désormais les deux rives de la Tamise. Durant l’ère Victorienne (1837-1901), Londres devient la ville phare de l’économie mondiale. Toutefois, si la révolution industrielle enrichit la classe aisée du West End, à l’opposé, dans l’East End, fleurissent les quartiers ouvriers où les habitant vivent dans la misère, comme on peut le lire dans Oliver Twist, de Charles Dickens. Peu avant le XXe siècle la population de Londres grimpe jusqu’à près de sept millions d’habitants.
Londres la vaillante Si la Première Guerre mondiale n’affecte que très peu la capitale britannique, la capitale
britannique est fortement touchée par les assauts aériens des nazis. Londres reste le symbole fort de l’opposition à la folie meurtrière allemande. C’est dans cette ville qu’un général français, Charles de Gaulle, se réfugie en juin 1940 afin de lancer son appel à la résistance. Désireux d’en finir avec l’île britannique, Hitler lance le blitz, du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941. La Luftwaffe multiplie les raids. Le bilan est dramatique : 14 621 civils furent tués et 20 292 blessés. Près de 3,75 millions de Britanniques évacuèrent Londres et les principales villes. Pourtant, les aviateurs Britanniques affirment leur supériorité et gagnent la bataille des airs, mettant à mal le mythe de l’invincibilité allemande. Le 1er juin 1945, Winston Churchill annonce la nouvelle à la radio : l’Angleterre a gagné le conflit ! Aussitôt, un concert de liesse retentit dans Londres, tandis qu’une immense foule, entassée devant les grilles de Buckingham Palace, témoigne bruyamment sa joie.
Elisabeth II devient reine le 6 février 1952. Londres s’étend de plus en plus vers sa périphérie et le Grand Londres voit le jour. Durant les années 1960, l’Angleterre donne naissance aux Beatles et aux Rolling Stones, entre autres. Londres devient la ville pop par excellence. La vogue des groupes comme que Pink Floyd ou Led Zeppelin, l’émergence du mouvement punk, puis de la new wave, transforment Londres en capitale mondiale de la musique, des nouvelles tendances. En 1997, les Londoniens défilent par dizaines de milliers pour rendre un dernier hommage à Lady Diana qui a tenté, à sa manière, de faire évoluer la monarchie. Mais la vie continue… le 29 avril 2011, le prince William, duc de Cambridge, a passé la bague au doigt d’une très jolie lady, Catherine Middleton. La duchesse de Cambridge est la fille de Michael et Carole Middleton, qui ont fait fortune en créant une entreprise d’accessoires de fête. Un véritable conte de fées, comme seule la monarchie britannique peut en proposer… Et god save the queen !
Charles ii souhaite se débarrasser des volatiles
Une légende concerne même les corbeaux de la tour de Londres. Il était une fois, donc, l’astrologue de Charles II, John Flamsteed. Celui-ci se plaint auprès du roi de la présence incommodante des volatiles. Charles II, décide alors de les tuer. Au dernier moment, le roi se ravise. En effet, on lui rapporte que, sans ces oiseaux, la tour de Londres s’effondrerait avec le royaume. Pour éviter une telle catastrophe, on s’est mis à tailler les ailes de quelques corbeaux pour les empêcher de fuir. Aujourd’hui encore, ces oiseaux demeurent dans la tour et leurs abris sont adjacents à la tour Wakefield. Un ravenmaster (maître des corbeaux.) prend soin d’eux et personne d’autre ne peut les approcher.
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RIEN QUE POUR VOS YEUX
DES SIÈGES VESPA, on ne voit cela qu’à Camden Market. Confortable pour déguster une crêpe à une livre.
Fantasy in the UK
par maitre Nicolas Gardere Avocat à la cour
Camden Town,
un marché des drogues à ciel ouvert Camden Town, c’était le quartier de Rimbaud et Verlaine, des mouvements undergound, bohèmes, décalés, artistes. Aujourd’hui, toutes les communautés s’y côtoient. On y trouve pas mal de marchés, des magasins branchés ou non… Et toutes sortes de plantes “psychoactives”. Car, à Camden Town, le pétard n’explose jamais, mais se fume tranquilement. D’aucuns prétendent que ce quartier est un supermarché de la drogue. Sans doute des mauvaises langues…
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amden Market se pose en principale attraction touristique londonienne. On trouve toutes sortes de marchandises dans ce gigantesque marché aux puces. Cela va du souvenir à un euros aux meubles anciens en passant par les fameux T-shirts à messages (comme le fameux « nobody knows i am a lesbian » ?). Plus étonnant, on trouve, à Camden Market, nombre de petites échoppes et stands qui proposent divers psychotropes (poppers, champignons hallucinogènes, graines de cannabis…). Le tout au grand jour, dans une ambiance bon enfant rappelant plus Amsterdam ou la ville libre de Christiania, au Danemark, que notre porte de Clignancourt parisienne.
Le cannabis est illégal depuis 1928 Si ce libre commerce témoigne d’une incontestable tolérance policière, il convient de s’interroger sur le risque pénal encouru en cas d’achat de ces différents produits et en particulier des champignons et du cannabis. Concernant le cannabis, la situation est assez classique et rappelle, dans son état actuel, le cas français. Le cannabis est illégal en Angleterre depuis 1928 et catégorisé comme une drogue de catégorie B, c’est-à-dire dont la détention est interdite. Entre 2004 et janvier 2009, le cannabis avait été déclassé en catégorie C, ce qui équivalait dans les faits à une quasi-dépénalisation.
Revenue en catégorie B, la détention de cannabis est donc, aujourd’hui, interdite et peut entraîner une peine d’emprisonnement allant jusqu’à cinq années. En pratique, la simple détention d’une petite quantité de cannabis destinée à un usage personnel n’entraîne que très rarement des suites pénales. Il convient, cependant, d’éviter de fumer en public et en présence de mineurs, la doctrine interne de la police londonienne visant spécifiquement ces deux cas comme légitimant plus particulièrement une arrestation.
Des mushrooms pas si magic Beaucoup plus intéressant est le cas des champignons hallucinogènes ou magic Mushrooms. Leur vente était totalement légale avant le 18 juillet 2005 et l’entrée en vigueur d’une loi sur les drogues et leur classification comme drogue de catégorie A (crack, héroïne, cocaïne…). Cette situation juridique étonnante découlait d’une faille dans la loi sur le mauvais usage des drogues de 1971, qui prohibait les substances psychotropes (psilocybine et psilocybe), mais pas les champignons contenant celle-ci. Depuis la loi de 2005, la vente, la culture ou la possession des magic mushrooms sont donc interdites en Angleterre. La prison à vie est prévue pour les vendeurs et une peine pouvant aller jusqu’à sept ans pour la simple détention. Les peines encourues sont impressionnantes, mais le fait qu’il soit toujours possible d’acheter des champignons à Camden Market montre bien que la police n’a clairement pas fait de la chasse aux vendeurs-consommateurs de « psylso » une cible prioritaire…
CAMDEN MARKET reste un quartier branché.
DU FISH MASSAGE pour les amateurs.
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PRATIQUE
Cité city Maîtresse ville
LONDON FASHION WEEKEND Une occasion rare d’assister à un défilé de mode et d’acquérir des vêtements de créateurs réputés.
Du 22 au 25 septembre. Somerset House WC2.
BARRY FLANAGAN Une exposition dédiée au sculpteur britannique devenu célèbre grâce à ses sculptures de lièvres en bronze. Son œuvre est stupéfiante…
Du 27 septembre au 2 janvier. Tate Britain.
LONDON MUSIC SHOW Un salon de la musique gigantesque. Avec de nombreux concerts à la clé. Du 23 au 25 septembre. ExCel London.
LONDON FILM FESTIVAL Durant deux semaines, des centaines de nouveaux films du monde entier.
Du 13 au 28 octobre. National Film Theatre. Net : www.bfi.org.uk/.
Agenda BBC PROMS Pour les connaisseurs : le Royal Albert Hall accueille des orchestres de musique classique choisis par la prestigieuse BBC. Classique, certes, mais magique…
PORTOBELLO FILM FESTIVAL Un festival de films gratuits est considéré comme le plus grand festival de cinéma gratuit pour tous.
Jusqu’au 10 septembre. Royal Albert Hall (South Kensington).
Jusqu’au 18 septembre. Portobello Pop Up Cinema and Westbourne Studios. Net : www.portobellofilmfestival.com
MAKIN BRITAIN MODERN Une exposition sur la longue carrière de Kenneth Grange, un designer qui a conçu un grand nombre d’objets familiers du décor britannique, tels les fameux taxis noirs de Londres.
GREAT RIVER RACE Une course marathon qui rassemble quelque trois cents équipages venus de tous les coins du globe. À bord de toutes sortes d’embarcations à rame, ils s’affrontent sur la Tamise.
Jusqu’au 30 octobre. Design Museum.
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Le 17 septembre à 13 h 40.
BONFIRE NIGHT Tous les ans, la ville célèbre le complot raté de Guy Fawkes au début du XVIIe siècle pour renverser la royauté. Des feux d’artifice spectaculaires sont organisés dans de nombreux endroits de la ville. Le 5 novembre.
LONDON TO BRIGHTON VETERAN CAR RUN Des voitures de légendes font la course jusqu’à Brighton. Départ : 6 novembre à 7 heures, à Hyde Park.
LORD MAYOR SHOW Le défilé du maire dans son carrosse décoré a lieu chaque année depuis près de sept cents ans. Suivi de visites pédestres qui mènent vers des feux d’artifice.
Le 12 novembre. Depuis la station Bank ou St Paul’s ou n’importe quelle station entre Temple et Monument.
Guide du voyageur Situation Capitale de l’Angleterre, Londres se situe au sud-est de la Grande-Bretagne. C’est la plus grande ville d’Europe avec une superficie de sur 1 600 km2 et 12,5 millions d’habitants (contre 11,8 millions d’habitants à Paris).
Climat Le climat est tempéré : l’été, la chaleur est rarement excessive. L’hiver, le temps est rarement glacial. Grâce à un microclimat au-dessus de la ville, la température est plus chaude qu’aux alentours d’environ cinq degrés.
Visites guidées Si l’on est intéressé par l’histoire de Londres – hélas, le plus souvent en anglais les Original London Walks permettent de découvrir Londres à pied et de bénéficier de commentaires. Tél. : +44 (0)20 7624 3978. La formule Celebrity Planet propose une découverte de la ville selon un thème original (Beatles, Harry Potter…). Tel : +44 20 7193 8770. Il est possible, dans les deux cas, d’organiser une tournée en français (plus chère). Si on veut être sûr de bénéficier d’une visite en
Avec environ trois millions d’habitants dans ce qu’on appelle le Inner London, la capitale britannique est probablement la ville la plus peuplée d’Europe. Il y a pourtant un peu moins de huit ille habitants dans la Cité de Londres, couramment désignée sous l’appellation de City. Cœur historique du Londres actuel, la City est la véritable ville de Londres malgré son mile carré (en réalité 2,9 km2). Au RoyaumeUni, le statut de cité est attribué par le souverain aux villes disposant d’une cathédrale anglicane et placées à la tête d’un diocèse. Pour la cité de Londres, il s’agit de la cathédrale Saint-Paul. À la tête de l’administration municipale de la City se trouve le lord mayor of London (lord-maire), différent du mayor of London (l’élu à la tête du Grand Londres). Lorsqu’on parle de la ville de Londres, on fait en général référence au Inner London ou Central London : il s’agit de la City ainsi que des douze ou treize correspondant plus ou moins à l’ancien comté de Londres, et situés au centre du Grand Londres, une agglomération de plus de 7,5 millions d’habitants. Le centre de Londres est ainsi formé de la City of London, Westminster (une autre cité), Camden Town, Southwark, Kensington and Chelsea, etc.
français, il reste À nous deux Londres. Tél. : +44 (0)20 8876 0429.
Restaurants
Se loger
Shell of lisson Grove, l’un des fish and chips les plus réputés de Londres, au Roux at Parliament Square, au Cinnamon Club, au Soho Joe ou au Ledbury vous convaincra. Évidemment, prix en conséquence…
Depuis belle lurette, l’Angleterre n’est plus le pays de la malbouffe. Un petit tour au Sea
Londresesthorsdeprix. Alors,autantsetourner vers d’autres solutions si l’on ne veut pas que l’essentiel du budget de son séjour soit consacré à ce poste. Voici quelques solutions alternatives : EasyHotel. Les chambres sont petites et souvent sans fenêtres, mais restent abordables (à partir de 32 livres*). Il faut réserver très longtemps à l’avance. Tél. : (0)20 7136 2870. Net : www.easyhotel.com/ Travelodge : parmi les chambres les plus économiques de la ville (à partir de 19 livres*). Net : www.travelodge.co.uk/ At Home in London. Près d’une centaine de bed and breakfast (à partir de 27 livres*). Tél. : (0)20 8748 1943. Net : www.athomeinlondon.co.uk Happy Homes : l’agence propose des chambres chez l’habitant (aux alentours de 25 livres*). Tél. : (0)20 7352 5121. Net : http://happy-homes.com * 1 livre = 1,13 euros.
Pubs Impossible de visiter Londres sans aller prendre un verre dans un pub et y déguster la boisson nationale : la bière. À la pinte, bien sûr. On recense des milliers de pubs dans la capitale anglaise… Y compris pour les petits budgets (voir le site Internet www.visitlondon.com). Parmi ceux-ci, citons le Cittie of Yorke (installé, à Camden, dans un bâtiment classé datant du XVIe siècle), The George Inn, à Southwark, dans lequel on prétend que Shakespeare aimait venir boire un verre, le Ye Olde Cheshire Cheese, au 145 Fleet Street, ou le Spaniards Inn, Spaniards Road, Hamstead Heat qui existent depuis le XVIIIe siècle. Sans oublier le French House, 49 Dean Street, à Soho, dans lequel se réunissaient les résistants français…
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tourdumondisme LAOS
LA VIE, À PAKBENG, se déroule presque au rythme du fleuve. On y trouve de tout… Corinne Burière, alias MADAME TINTIN, profession : aventurière. Accessoirement, retraitée… PAKBENG, AU LAOS. Ce petit village est l’endroit idéal pour entamer une descente du Mékong en slowboat, vers Luang Prabang. Exotisme et dépaysement garantis…
j’ai
descendu Comment
le
Mékong ...À
LE MÉKONG EST MERVEILLEUX, étroit, puissant, désert.
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Madame Tintin ou Tintina est le surnom de bourlingueuse de Corinne Burière, une sexagénaire qui profite de sa retraite pour parcourir, depuis près de dix ans, le monde avec son sac à dos. Avec ses propres mots, elle nous conte l’une de ses aventures…
Koh-Lanta, en Thaïlande, je rencontre une Québécoise, Jeanne, elle me conseille un voyage extraordinaire. Descendre le Mékong depuis le Laos, de Houeisai à Luang Prabang. Après un voyage hors du commun en Thaïlande avec mon copain Yo, celui-ci m’accompagne à Chiang Khong, en Thaïlande. Les adieux avec Yo sont tristes. Je me rends à l’immigration de Chiang Khong pour sortir de la Thaïlande, puis je prends une petite barque pour traverser le Mékong et j’arrive à Houeisai au nord du Laos. Maintenant, je passe par l’Immigration pour rentrer au Laos, je m’étais munie du visa qui
est obligatoire quand je suis venue à Bangkok, en Thaïlande. Les rues sont jonchées de kapok comme si l’on venait de plumer un troupeau d’oies. Je prends un tuk-tuk pour aller à l’embarcadère, je monte dans le slowboat qui descend le Mékong en direction de Pakbeng. Ce Mékong est merveilleux, étroit, puissant, désert, cisaillé de paravents de rocs noirs, de feuilletages, de récifs, au passage les tribus Hmongs, des plantations de cacahuètes. C’est magnifique, j’oublie mon mal au dos.
Tombés dans un tonneau de bière Après six heures de slowboat j’arrive à Pakbeng. La sortie du bateau n’est pas évidente, il faut enjamber trois embarcations pour arriver jusqu’au
rivage. Les marins jettent les sacs et les valises sur le rivage. Un coolie (porteur), Min, me propose de porter mon sac à dos, c’est avec grand plaisir que j’accepte. Packbeng est situé à flanc de montagne. Pour arriver au village à partir du niveau du Mékong, j’escalade des rochers, je monte un gigantesque escalier. Min me prend la main, j’arrive enfin au village. La galère n’est pas terminée, les guesthouses proches de l’embarcadère sont toutes complètes. Min m’emmène dans une guesthouse, a environ un kilomètre sous le soleil dans la poussière, Min est adorable, il me fait rire. Nous arrivons au bout du village, une guesthouse ou il reste une chambre, pour deux euros c’est une paillasse. Il faut en vouloir pour arriver à Pakbeng, ce village possède un goût indéniable de bout du monde. C’est une bourgade de Hmongs. Dans la guesthouse dont j’ai oublié le nom, je rencontre trois Italiens, Kristian, Alex, Andrea, nous dialoguons en espagnol, et deux Suisses Français, Lara et Homar, nous sommes tombés dans un tonneau de bière, une supersoirée. Homar compare l’arrivée à Pakbeng au Galibier. Le réveil est à 7 heures du matin. Min vient
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“CE FLEUVE EST MAGNIFIQUE ! J’en oublie mon mal au dos…”
Il faut en vouloir pour arriver à Pakbeng. Ce village possède un goût indéniable de bout du monde. C’est une bourgade de Hmongs. http://globetrotter-mag.com
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tourdumondisme LAOS
À LUAN-PRABANG, au nord du Laos, actuelle capitale de la province de Luang Prabang. LA VILLE DE 70 000 HABITANTS s’est ouverte au tourisme depuis les années 1990 et est inscrite à l’inventaire des sites du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995. LE PALAIS ROYAL, construit entre 1904 et 1909 sous le règne du roi Sisavang Vong, est aujourd’hui transformé en musée national. DE BIEN ÉTRANGES PRODUITS sont proposés dans des bocaux. Serait-ce végétal ? Animal ? DISTRIBUTION DE NOURRITURE aux moines et moinillons. Tous les habitants sont mobilisés. Une « grande émotion » pour madame Tintin. AU CAFÉ DES ARTS, une bonne assiette de charcuterie, avec du « vrai jambon »… En 1893, le royaume de Luang Prabang accepta, en effet, le protectorat français.
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AU LAOS, tout se négocie en dollar. PREMIÈRE DESTINATION TOURISTIQUE DU PAYS, Luang Prabang abrite un marché réputé qui attire locaux et visiteurs étrangers.
me chercher pour retourner au slowboat, heureusement, Il me tient la main, il m’aide beaucoup afin de descendre les rochers, de surcroît il a mon sac sur son dos. Je lui donne quelques dollars, il est très content. Je vogue sur le Mékong pendant sept heures pour cette deuxième journée. Les paysages sont fabuleux. Je suis très émue de faire cette traversée, j’imagine toute l’histoire avec tous les pépés qui y sont restés. Cette traversée sera un souvenir merveilleux.
Luang Prabang, vestige français Arrivée à Luang Prabang encore de l’escalade, mais beaucoup plus cool que l’arrivée à Pakbeng. Je trouve une guesthouse chez Paxam, le grand luxe, douche avec eau chaude pour six dollars. Au Laos tout se négocie en dollars. A ce sujet quand je change 100 dollars il me faut mon sac à dos pour mettre les kips, si j’avais autant d’euros… Luang Prabang, vestige français. Restaurant
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À Luang Prabang, de jeunes Laotiens jouent à la pétanque sur une aire de jeux avec un chiffon à la main. Dans les boulangeries, des baguettes et des croissants… Un régal.
« café des arts », une assiette de charcuterie avec du vrai jambon, du vrai saucisson, ensuite du camembert et un verre de vin rouge. Le bonheur, cela fait quatre mois que je suis partie de France, je ne peux pas renier mes origines. Des jeunes Laotiens jouent à la pétanque sur une aire de jeu dédié à ce jeu, avec le chiffon à la main, c’est du sérieux. La circulation est à droite. Dans les boulangeries, des baguettes et des croissants… Un régal. Une grande émotion lors de la distribution de riz aux moines à six heures du matin. J’en ai des frissons dans le dos : il y a une cinquantaine de moines et de moinillons, tous les gens du village viennent leur donner de la nourriture, je n’ai pas prévu des victuailles, alors je donne des dollars, j’ai un peu peur de les vexer, ils me font un grand sourire, je suis contente, tout va bien. Je n’ose pas prendre de photo, j’achète une carte postale représentant ce merveilleux souvenir.
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SUR LA ROUTE DE VANG VIENG, petite ville située dans la province de Vientiane, entre Luang Prabang et Vientiane, sur les bords de la Nam Song.
Je visite l’ancien palais royal et le musée. Le temple Vat Sene Souk Haram, avec un Bouddha de huit mètres, dont les mains implorent la pluie. Comme j’adore l’artisanat, je vais aux marché central. Beaucoup de Hmong, ce peuple est très sympa, nous ne nous comprenons pas, ils ne parlent pas anglais et je ne parle pas le hmong. Leurs vêtements sont très colorés, je me régale. Bien évidemment, après toutes mes emplettes, je vais à la poste expédier un colis. Cinq kilos pour vingt cinq euros, direction France. À la poste, d’ailleurs, tout est écrit en français.
“Come back to Thailand, love” De Luang Prabang je prends un bus vers six heures du matin. Passage à Kasi la route n’est pas totalement sécurisée, les attaques de bandits sont rares mais réelles. Quelques touristes en on fait les frais, mais j’ai la baraka, donc je passe ce village sans encombre. Les paysages de montagnes sont magnifiques avec beaucoup de petits villages, les maisons sont en bambous. C’est génial de visiter le Laos maintenant, car ce pays est tout juste en train d’ouvrir ses frontières aux touristes, mais, malheureusement
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UN PETIT PARFUM DE FRANCE flotte dans les rues de Vang Vieng… LES TEMPLES ponctuent le paysage de couleurs éclatantes. VIENTIANE, capitale du Laos, réserve bien des surprises au touriste.
beaucoup de constructions modernes sortent de terre. Je m’arrête à Vang Vieng qui se trouve près de la rivière Nam Song dans une région peuplée de Hmong et de Yaos, c’est une minibaie d’Along, éblouissant de beauté, au bord de la rivière Nam Song. De Vang Vieng, je prends un bus qui roule pendant trois heures. Je pars en direction de la capitale Ventiane. Je visite des temples, à l’exception de Vat Si Saket le seul à avoir été épargné par les Siamois au cours du sac de Vientiane en 1821, tous les autres sont de constructions récentes. Ils ont été édifiés sur leurs anciens emplacements durant la période du protectorat français. C’est surprenant le mélange de style traditionnel et l’influence rococo. Sur les quais du Mékong, je m’installe et je commande une petite bière lao, je regarde un couché de soleil indécent de beauté. De Vientiane, je prends le pont de l’Amitié et je retourne en Thaïlande, à Nong Khai. Quand je téléphone à Yo, à Vang Vieng, il me dit : « Come back to Thaïland, love. » Alors, le sud du Laos, ce sera pour une autre fois… MADAME TINTIN, JEUDI 28 JUILLET 2011
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tendance
AMY WINEHOUSE
Le club des 27 Destins tordus
Adieu
LA MORT D’AMY WINEHOUSE a bouleversé fans encore nombreux. Ils lui ont pardonné ses frasques et excès…
l’Amy... LA DIVA DE LA SOUL souvent trop ivre pour chanter.
Le 23 juillet 2011, Amy Jade Winehouse, est entrée dans la légende. Elle avait 27 ans. L’artiste rejoint ainsi le « club des vingtsept », qui appartient à la mythologie du rock. Point commun des membres de ce Panthéon des idoles disparues : artiste maudit(e) mort(e) à 27 ans.
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ne étoile est née. Et s’est éteinte trop tôt, après une carrière en forme d’épopée morbide. Amy Winehouse s’est éteinte chez elle, à Londres, dans le quartier de Camden. Et elle est entrée de plain-pied dans la légende des artistes maudits, des génies « border line » trop tôt disparus. Née le 14 septembre 1983 dans le quartier d’Enfield, à Londres, Amy Winehouse grandit dans une famille qui se passionne pour le jazz. Son père est fan de Sinatra, et la petite Amy prend ses premiers cours de chant au Susi Earnshaw Theatre School dès l’âge de 8 ans. À 10 ans, cette dernière fonde même un groupe, Sweet ‘N’ Sour… Dès l’âge de 14 ans, Amy intègre la Sylvia Young Theatre School. Elle est expulsée à cause de son look et de son piercing au nez. L’artiste en devenir étudie alors à la BRIT School, à Croydon. Puis devient chroniqueuse people pour la chaîne World Entertainment News Network. Dans le même temps, elle continue de chanter dans un orchestre de jazz. Son petit ami de l’époque, le chanteur soul James Tyler, envoie une démo à un studio… Amy signe chez le label Island/Universal.
Une ascension fulgurante En 2003, Amy Winehouse sort son premier album, Frank, dont elle a cosigné toutes les chansons. Le succès est immédiatement au rendez-vous. Certains la comparent déjà à Ella Fitzgerald, voire à Sarah Vaughan, Macy Gray, Billie Holiday… Mais son look reste furieusement personnel. En 2004, Amy n’a que 20 ans quand l’album Frank, au influences jazzy, est nominé aux Brit
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Awards (les Victoires de la musique britanniques) dans les catégories « British Female Solo Artist » et « British Urban Act ». L’album reçoit également une nomination pour le Mercury Music Prize (une récompense annuelle qui consacre le meilleur album britannique ou irlandais des douze derniers mois).
Démons et merveilles En 2006, sort son second album, Back to Black. Les critiques évoquent le style des girls groups des années 1950 et 60 ; Back to Black reçoit six nominations au Grammy Award et remporte cinq prix. Amy Whinehouse est consacrée comme meilleure nouvelle artiste, et se voit attribuer les prix d’album de l’année et de chanson de l’année. Le 14 février 2007, elle remporte le Brit Award de la meilleure artiste féminine britannique et reçoit une nomination pour le meilleur album britannique. Elle remporte le Prix Ivor Novello à trois reprises : en 2004, Stronger Than Me devient la meilleure chanson contemporaine (musique et textes) ; en 2007, Rehab est élue meilleure chanson contemporaine ; en 2008, Love Is A Losing Game devient meilleure chanson… On dirait un conte de fées. Mais la vie d’Amy Winehouse n’a rien d’une comptine à l’eau de rose. La jeune femme, considérée comme déjantée, ne cesse de défrayer la chronique avec ses problèmes d’addiction à la drogue ou à l’alcool, ses frasques volontaires ou non. L’artiste ne cesse plus de sombrer – les médias s’en délectent d’ailleurs –, malgré de nombreuses cures de désintoxication. Les démons d’Amy Whinehouse sont aussi puissants que son talent. Qui sait si la jeune femme
Macabre découverte que ce club des 27 ou Forever 27 Club. Son dernier membre est admis en 1994. Il s’agit du leader du groupe Nirvana, Kurt Kobain. Ce dernier se suicide à l’âge de 27 ans. La condition sine qua non pour intégrer ce club des artistes au destin tragique et de disparaître à 27 ans. Parmi les membres, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Robert Johnson, Alan Wilson…
souhaitait réellement tenter un retour dans le cadre d’une tournée estivale de concerts. Déjà, au Zénith de Paris, le 29 octobre 2007, alors que l’artiste est magnifiquement accompagnée par des musiciens dignes des grandes revues soul, elle titube, chante hors micro, pose sa guitare en pleine chanson… Une répétition générale des derniers mois de sa vie, ponctués de scandales divers et variés, notamment en public. Amy Whinehouse est huée, en juin, au cours d’un concert en Serbie. Dès l’entame du spectacle, l’artiste apparaît titubante sur scène… Cette dernière est incapable de se souvenir des paroles de ses chansons. Ce qui pouvait être considéré comme une fêlure ou une fragilité, est de plus en plus perçu comme une attitude nonchalante, voire du mépris. Le public en a ras-le-bol… Finalement, elle doit annuler toute sa tournée, qui prévoyait encore des étapes en Espagne, à Bilbao, en Suisse, à Locarno, à Nyon, lors du festival de Lucca, en Italie, ou à Wiesen, en Autriche. Sans oublier la Pologne.
Une diva nous a quittés… Pourtant, de cure en cure, certains signes laissent à penser qu’Amy Whinehouse semblait vouloir refaire surface. Elle avait fait une apparition sur un album de Quincy Jones l’an dernier et venait d’enregistrer un duo avec le légendaire Tony Bennett, à paraître ce mois-ci. « Une diva de la soul nous a quittés ! Quelle tristesse ! Comment ne pas être ému ? Elle avait redonné le goût de la musique soul », s’écrie un fan inconsolable. « Un immense talent naturel, pas forcé, une voix sidérante… Sa disparition est un immense gâchis », constate cette autre fan éplorée. Amy rejoint la cohorte des âmes damnées de la musique et de la poésie. D’aucuns pensent à Verlaine, Beaudelaire… D’autres citent volontiers Jim Morrison, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain, Ian Curtis, Brian Jones… « Tous ont traversé la scène rock telles des météorites », indique un critique anglais qui fait référence au fameux club des vingt-sept. Un destin tragique qui fait désormais la légende de la surdouée de la soul.
UNE DISPARITION SOUDAINE qui laisse le public orphelin. Amy rejoint les club des artistes maudits…
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coups DE CŒUR
TÉNÉRIFE
À PUERTO DE LA CRUZ, station balnéaire située au nord de l’île, il reste quelques endroits dans lesquels la nature et l’urbanisme font encore bon ménage.
Ténérife, une île
Synonyme de tourisme de masse, Ténérife pourrat-elle se libérer des clichés qui l’empoisonnent ? Aux Canaries, il faut souvent prendre de la hauteur pour que l’espoir renaisse. D’un sommet escarpé, Ténérife, l’originelle originale, apparaît alors dans toute sa splendeur.
COMMENT Y ALLER ? Bonne nouvelle, Air Europa assure un vol direct deux fois par semaine vers Ténérife-Sud, avec des départs le jeudi matin et retours le dimanche. La première compagne aérienne privée espagnole propose aussi des vols directs de Madrid, Barcelone et Bilbao pour Ténérife-Nord. Il faut compter un peu plus de 400 euros aller et retour.
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à couper
L’
le souffle
île la plus importante et la plus escarpée de l’archipel des Canaries se dévoile à qui sait prendre un peu de hauteur. Voire pas mal de recul. Pour s’élever, rien de plus facile : Ténérife ne cesse de monter. Et de descendre, d’ailleurs. Le plat n’existe pas. Et du recul, il en faut pour faire abstraction d’une approche « très » espagnole de l’urbanisme côtier. Bref, il est parfois nécessaire de tourner le dos à la mer et à un certain littoral sur lequel, chaque année, se pressent cinq millions de visiteurs. En majorité des Espagnols, Anglais et Allemands qui semblent raffoler des grands ensembles construits dans le style inimitables des années 1970. Première surprise : dans un havre de verdure surplombant l’océan Atlantique, à l’écart des grandes transhumances touristiques, apparaît une résidence tout droit sortie du XIXe siècle. En l’occurrence, à Puerto de la Cruz où la maison blanche d’Agatha Christie résiste au temps et aux intempéries. Séquence contemplation. L’Atlantique, omniprésent, semble grignoter les falaises. En contrebas, la foule déambule.
Tiens, on dirait un geyser. Il s’agit plutôt d’un jet d’eau. Pas n’importe lequel : c’est celui du Lago Martinez, un complexe artificiel avec piscines et plus si affinités. Vu d’en haut, le côté iconoclaste de cette expérience architecturale ressort bien. D’aucuns, huilés à souhait, apprécient cet endroit singulier.
Une nature grandiose et vertigineuse Donc, à y regarder de plus près, Ténérife recèlerait plus d’un secret. Du Nord, tropical, humide et vert, au Sud, sec et désertique, l’île devient mystérieuse par nature. D’autant que quarantedeux espaces naturels protégés recouvrent 48 % de la surface de Ténérife. Avis aux amateurs de balades. En guise de mise en jambes, une visite au Jardin de aclimatación de La Orotava, un charmant jardin botanique installé sur les hauteurs de Puerto de la Cruz. Deux hectares de nature luxuriante et vivifiante où il fait bon flâner et s’extasier. À Ténérife, la tendance est à l’extase. D’une part, il y fait toujours bon – même l’hiver où la température moyenne est de 23 °C. D’autre part, la nature y est grandiose ; vertigineuse, même, du côté
SAN CRISTÓBAL DE LA LAGUNA, ancienne capitale de Ténérife. En haut à droite, le Doigt de dieu, dans le PARC DU TEIDE. GARACHICO, ville créée en 1496…
de Los Gigantes, les plus hautes falaises d’Europe. Eh oui, n’en déplaise aux rabat-joie, Ténérife se révèle d’une pureté toute originelle dès que l’on sillonne ses routes en pente raide. Et l’on découvrira ébahis que l’île abrite deux sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco : le parc national du Teide et San Cristóbal de La Laguna. Le premier est, comme son nom l’indique, un vrai parc, farouchement nature. Le Teide n’est autre qu’un volcan, bien sûr majestueux, qui tutoie les nuages. Haut de 3 718 mètres, le Teide est le point culminant du royaume d’Espagne… On peut accéder au sommet en téléphérique ou à pied ; il faut compter une bonne journée de marche ou deux jours avec escale au refuge d’Altavista. Le spectacle reste de toute beauté et la vue imprenable sur un décor lunaire constitué d’arches rocheuses, de vestiges de volcans et de lave dans tous ses états. On en oublierait presque que Teide signifie enfer dans la langue des Guanches, les premiers habitants de l’île… On pourra se réconcilier avec le divin en admirant le Doigt de dieu ou Roque Cinchado, fameux monolithe qui laisse coi.
Le second site est plus urbain, mais tout aussi intéressant. San Cristóbal de La Laguna, l’ancienne capitale de Ténérife, située au nord, abrite quelques monuments qui valent le détour. Le centre-ville est constellé de maisons canariennes aussi anciennes que colorées. Avis aux amateurs de patrimoine en technicolor. Ces derniers ne manqueront pas d’arpenter les rues de La Orotava ou de Garachico, toujours au nord, histoire de s’offrir un voyage dans le temps, sous le soleil, exactement. Quoi qu’il advienne, urbain ou nature, sur les trois cent cinquante kilomètres de côtes et de plages, le touriste en goguette trouvera toujours un petit coin tranquille où se pâmer. Jusqu’à embrasser les étoiles, voire l’univers tout entier. Car l’air est pur, l’atmosphère limpide, donc propice au maniement de la lunette. Astronomique, évidemment. Un grand classique de la visite de Ténérife reste l’observation des étoiles. Sur les hauteurs de l’île, au cœur de la nuit, lorsque la Terre et le ciel ne fond plus qu’un, Ténérife retrouve alors un peu de sa pureté originelle. Si le ciel est dégagé.
PHILIPPE LEGRAIN
Du tourisme de masse au luxe hôtelier
Ténérife abrite plus de six cents hôtels. Difficile de s’y retrouver… D’autant qu’une bonne centaine peut se prévaloir de quatre, voire cinq étoiles. La clientèle en quête de luxe, calme, volupté, etc., a donc l’embarras du choix : avec ou sans golf, plage, spa… Pourquoi pas avec golf, plage, spa ? L’hôtel Botanico, à Puerto de la Cruz, possède, paraît-il, avec son Oriental Spa Garden, le meilleur spa d’Europe (251 chambres et suites à partir de 187 euros.) Plus intime, l’hôtel Nirvaria, à La Laguna, permet de jolies balades nocturnes dans cette ville animée (73 chambres dont certaines avec une kitchenette). Pour le monumental, on choisira le Grand Hotel Bahia del Duque, à Adaje, dans le sud (356 chambres et 40 villas à partir de 323 euros). C’est phénoménal, on s’y perd… mais ressemble à Disneyland. Cinq piscines et Dolce vita en prime. Monumental, bis : l’hôtel Abama, grand luxe, sans doute. Au milieu des bananeraies, à Guia De Isora, ce mille-feuilles géant ne laissera pas indifférent.
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coups DE CŒUR Croisière
BALADE BIRMANE
«G
ba Majay Bma » Gba Majay Bma » – nous aimerons la Birmanie – proclame l’hymne national du Myanmar, pays accueillant et merveilleux, qui manque parfois de sens de l’humour. D’ailleurs, certains l’aimeront avec un peu de recul, vu du pont du Road to Mandalay, un bateau de croisière grand luxe qui flotte du côté du fleuve Ayeyarwady. Rendez-vous à Rangoon, donc, pour un voyage de 5 jours et 4 nuits au cœur du pays pour une découverte en technicolor. « Images d’une terre d’or » est le nom de cette croisière proposée par Orient-Express qui évoque une « véritable ode au dépaysement ». L’épopée débute à Bagan, un site religieux sacré qui abrite de nombreux
Idées de voyages
temples. Suite du périple avec la visite de Mandalay et de ses pittoresques villages alentours. Chaque jour, une nouvelle excursion ravive la curiosité de passagers qui se seraient laisser aller à la douceur d’une croisière anachronique. Quand le Road to Mandalay fait escale à Shwe Kyet Yet, la croisière vire à la magie, grâce, notamment, à la visite de la pagode Kuthodaw. La balade fluviale prend fin lorsque le bateau s’arrête au pied des collines de Sagaing. Cap sur les pagodes, en marchant, et rencontre avec les moines. Après, il faut rentrer.
+ Voyage fluvial « Images d’une terre d’or ». 5 jours/4 nuits à bord du Road to Mandalay. À partir de 1 905 € par personne au départ de Yangon. Ce prix comprend les vols intérieurs aller-retour de Yangon vers le Road To Mandalay, la pension complète en table d’hôte et les visites guidées prévues au programme. Tél. : 01 55 62 18 00. Net : www.orient-express.com
Séjour BIRMANIE (ENCORE), UNE CERTAINE IDÉE DE LA LIBERTÉ
Alors que certains voguent au Myanmar, d’autres parcourent le pays par les terres. Car, « c’est un pays où l’on peut voyager à son rythme, librement et sereinement », dixit Comptoir des pays du Mékong, perspicace, qui propose 13 jours de découverte à organiser au gré de ses envies ! Le voyagiste s’occupe, donc, des déplacements entre les différentes étapes et réserve les lieux de séjours. Un correspondant local conseille le client si besoin. On arrive évidemment à Rangoon, l’ancienne capitale birmane où « il vous faudra faire des choix », affirme le voyagiste qui conseille toutefois la visite de la magnifique pagode Shwedagon. Cap sur Mandalay pour le jour 3. On disposera de trois jours pour visiter la « belle de l’Irrawady ». En taxi ou à vélo, il faut se rendre sur la colline de Mandalay pour prendre un peu de hauteur. Suggestions de visite : le monastère Shwe Nandaw, l’ancienne capitale royale d’Amarapura située à une dizaine de kilomètres de Mandalay, le pont U Bein construit en fûts de teck… À l’aube du sixième jour, direction Bagan. Et encore trois jours pour s’imprégner du lieu, un « véritable musée à ciel ouvert et classé patrimoine mondial de l’humanité ». Passage obligé sur le site de Pagan avec ses milliers de temples et pagodes. Pour se déplacer : vélo, calèche. Incontournables : le marché Nyaung Oo, la pagode Shwezigon, le tunnel de Kyansittha, les temples Htilominlo et Gubyaukgyi, la pagode Bupaya… Jour 9 : bienvenue à Heho et du lac Inle Un hôtel, des pêcheurs, la douceur. Jour 10, découvertes et rencontres autour du lac Inle. On recommande la promenade en
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bateau parmi les villages lacustres et les jardins flottants des pêcheurs Intha ; le monastère de Nha Phe et ses moines dresseurs de chats. Jour 11, retour à Rangoon… Jour 12, retour en France. + Séjour de 13 jours-10 nuits. À partir de 1 950 € par personne. Le budget comprend les taxes aériennes 305 €, le transport aérien international, tous les transferts, les vols intérieurs, l’hébergement en chambre double et petit déjeuner. Tél. : 0892 231 251 (0,34 €/min). Net : www.comptoir.fr
Croisière
Séjour Un tour
PAR LES MERS DU MONDE Le cargo, c’est « une véritable tour de Babel flottante » affirme Voyageurs du monde. Peutêtre parce qu’on y parle plusieurs langues… Ou parce qu’on a l’illusion d’atteindre le ciel, lorsque ciel et terre se confondent à l’horizon. En tout cas, on aura dans les soixante-seize jours de mer pour méditer l’expression. C’est le temps qu’il faut pour accomplir le tour du monde proposé par VDM. « Quatre océans, quatre mers, quatre continents et une cabine. » Vaste programme qui revient à un peu plus de huit mille euros.
Départ de Tanger et cap sur la Méditerranée. Le cargo rejoint ensuite la mer Rouge par le canal de Suez. Puis, direction Aden et le détroit d’Ormuz ; escale prévue aux Émirats arabes unis. Ensuite, on vogue vers l’Asie via Singapour « la cité marchande aux confins de l’Orient » et premier port du monde. Enfin, Hong Kong, puis Shanghai et Pusan. Traversée du Pacifique jusqu’à Panama et l’autre canal. De là, on bascule dans le nouveau monde : Houston, Miami, Savannah, Charleston. Arrivée à New York avant la
traversée de l’Atlantique. Enfin, Gibraltar et les colonnes d’Hercule sont en vue. Fin du voyage… + Budgets par personne. 76 jours–75 nuits en pension complète : à partir de 8 100 € en cabine double. À partir de 8 950 € en cabine individuelle. Les acheminements aériens sont en supplément… Les navires d’une taille imposante (294 mètres de long sur 26 mètres de large) sont des porteconteneurs construits entre 2007 et 2008. Tél. : 01 42 86 16 00. Net : www.vdm.com
Séjour BALI PAR LE MENU
Autotour FLIRTER AVEC LES BALEINES
Les clients de l’hôtel Banyan Tree d’Ungasan, à Bali, ont tout pour être heureux. En effet, on leur propose désormais, pour la modique somme de 209 euros par couple, des cours de cuisine, histoire de mieux appréhender la culture indonésienne. Au programme, donc, visite du marché de Jimbaran, puis « expérience culinaire 100 % balinaise » à grand renfort d’épices envoûtantes et de saveurs déroutantes telles que les herbes marinées du bebek betutu (canard fumé) ou l’exotisme des sati lilit (sorte de brochettes). Le petit tour par le marché permet aux cuisiniers en herbe de se familiariser avec la vie quotidienne des habitants du cru. C’est authentique en diable. Tout comme le chef Ketut Sumerta qui leur enseignera l’art de cuisiner balinais. Les cours s’adresse à tout le monde. Les recettes sont faciles à suivre ; astucieux : le chef a prévu « des ingrédients de remplacement et d’autres moyens de créations pour que les hôtes puissent retrouver ces saveurs une fois rentrés chez eux ». Logique : le menu met à l’honneur la production des petits producteurs locaux. En guise d’apothéose, une dégustation des créations de chacun. Au restaurant Bambu de l’hôtel Banyan Tree. + Indonésie, Bali, Hôtel Banyan Tree, Ungasan. Net : www.ungasanbaliresort.com
Ah ! Baja California… Mais où est-ce au fait ? Au Mexique, bien sûr. C’est furieusement nature. La basse Californie vaut bien un détour, même un autotour afin de mieux découvrir une région du Mexique située en dehors des sentiers battus. Le tout sur fond de décors de western. En plus, à défaut d’Indiens, on pourra faire ami-ami avec les baleines qui descendent, chaque année, d’Alaska pour se reproduire de décembre à mars, dans les eaux plus chaudes et les plus tranquilles des différentes baies situées côté Pacifique de la péninsule. La Baja California est aujourd’hui considéré comme un des hauts lieux de rendez-vous des baleines grises et à bosses, baleines bleues, requins baleines. Sans oublier les raies manta, dauphins, tortues et leurs familles… Pour quitter la grisaille et le froid de l’hiver prochain, Mexcapade propose un autotour de 18 jours/17 nuits au départ de La Paz (Basse Californie du sud), où le soleil est quasi garanti avec en moyenne 27 °C de décembre à mars. Pas mal, non ?
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coups DE CŒUR LE TOURISTE Le monde à l’œil
INSOLITE Langue baladeuse
ENQUÊTE Fatigue made in France
« Le touriste traverse la vie […] Le monde est sa maison. Chaque ville, une victoire. » Le touriste, c’est ce personnage anonyme et principal du roman éponyme de Julien Blanc-Gras. Cet homme curieux, atteint de « pathologies géographiques », se rend très vite à l’évidence : « Je dois aller dans tous les pays du monde. Je ne trouverai pas le repos dans l’immobilité. » Le voilà donc parti en quête d’ailleurs sur les routes du globe, traversant les pays, s’arrêtant, ici, pour forniquer, là, pour observer : « Les Sâdhus mendient, fument et portent des tuniques orange. D’un point de vue occidental, ça ressemble donc à un mélange de clodo, de rasta et de supporter hollandais. » C’est clair, l’humour est noir, l’ironie fulgurante. Julien Blanc-Gras se pose en observateur averti au regard aiguisé, intelligent et pertinent. Touriste, de Julien Blanc-
Tenté par un voyage linguistique ? Par un tour du monde cocasse, grâce aux expressions françaises ? Il suffit juste de feuilleter l’excellent dictionnaire particulier signé JeanPierre Colignon, « Tous les chemins mènent à Rome… Et 100 autres expressions pour faire le tour du monde ». L’Histoire, la littérature, le théâtre, la politique, la mythologie ont laissé en héritage à la langue française des centaines d’expressions de lieux. Et Jean-Pierre Colignon nous entraîne, avec l’érudition solide et l’espièglerie taquine qui le caractérisent, dans des expéditions savoureuses, variées, insolites, instructives, ébouriffantes au pays des expressions imagées bien de chez nous. Paris ne s’est pas fait en un jour… Pourquoi ? Tous les
Éric Dupin est allé à la découverte d’une drôle de France. Une France lasse, fatiguée… de modernité. Après deux ans de pérégrinations dans l’Hexagone, ce journaliste dresse un tableau pour le moins incisif d’un pays en proie au doute et, surtout, étreint par « la fatigue de la modernité ». Le tout sur fond d’homogénéisation du pays : « Les villes se ressemblent », annonce l’auteur après dix-sept voyages à travers la France. Il en résulte une enquête de terrain passionnante, En train, en voiture, à pied, à vélo, le journaliste est allé à la rencontre de centaines de personnes de tous âges et de toutes origines. On découvre ainsi des agriculteurs, des ouvriers, des cols bleus et blancs, des artisans, des artistes, des chômeurs, des retraités et des jeunes, des fonctionnaires et des « débrouillards », des citadins, des néoruraux et des banlieusards. Tous parlent de leur quotidien, de leur lieu de vie, de leur travail ou de leurs rêves… D’une grosse fatigue aussi, celle de la modernité imposée, effrénée, insensée.
Gras. Au Diable Vauvert. 260 pages 17 €
chemins mènent à Rome… Et 100 autres expressions pour faire le tour du monde, de Jean-Pierre Colignon. L’Opportun. Collection : Les timbrés de l’orthographe. 175 pages 11 €
Livres & expos
Voyages en France, d’Éric Dupin. Seuil. 378 pages 19,95 €
Mouvement esthétique anglais CULTE EN BEAUTÉ
Peinture ÉVÉNEMENT LÉONARD DE VINCI
Entre 1860 et 1900, le « mouvement esthétique » anglais se lance « à la recherche d’une nouvelle beauté ». Ça occupe. Et, par la même occasion, on fait la nique à l’establishment victorien, un peu trop classique, voire coincé. l’exposition, présentée à Londres, et désormais visible à paris, au Musée d’Orsay, explore ce mouvement cher à Oscar Wilde. Les spécialistes voient d’ailleurs là l’expo la plus complète jamais organisée sur ce mouvement de la fin du XIXe siècle. On découvre que cette « école » a été la première à s’étendre au-delà des arts plastiques pour embrasser d’autres disciplines fondamentales comme la littérature, la mode, l’architecture, l’ameublement… Devise : l’art pour l’art. On souhaite désormais vivre et évoluer environné par la beauté. De William Morris à Dante Gabriel Rossetti en passant par James Mcneill Whistler, Frederic Leighton, Edward Burnes-Jones ou Oscar Wilde, les plus grands ont participé. Et quelque deux cent cinquante chefs-d’œuvre illustrent judicieusement la vie d’un mouvement passionnant. Organisée en collaboration avec le musée des Beaux-arts de San Francisco.
Attention, événement ! À la National Gallery de Londres, se tient, à partir du 9 novembre, une exposition sans précédent consacrée à Léonard de Vinci, peintre à la cour du duc Ludovico Sforza, à Milan, à la fin du XVe siècle. L’expo présente les plus belles toiles et dessins de l’artiste, ainsi que de certains de ses élèves. Objectif : mieux appréhender la quête de la perfection dans la représentation des formes humaines. Vaste programme qui promet de belles émotions visuelles. D’autant que la National Gallery a réussi l’exploit de rassembler quelques chefsd’œuvre : La Belle Ferronnière (qui est habituellement exposée au Louvre, à Paris), La Madone Litta (attribué à Giovanni Antonio Boltraffio, d’après un dessin préparatoire de Léonard de Vinci, présentée à l’Hermitage, à Saint Petersburg) ou Saint Jérôme (toile jamais achevée prêtée par la Pinacoteca Vaticana, à Rome). Une bonne raison, donc, de se ruer à Londres en novembre.
+ Le culte de la beauté. Le mouvement esthétique 1860-1900 / Paris VII, Musée d’Orsay. Jusqu’au 15 janvier 2012. Net : musee-orsay.fr
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+ Léonard de Vinci : peintre à la cour de Milan / National Gallery. Trafalgar Square. Londres WC2 / Du 9 novembre 2011 au 5 février 2012 / Tél. : +44 208 127 4920. Net : nationalgallery.org.uk
Dernières
minutes Syrie
Compte tenu de l’aggravation des tensions en Syrie, il est désormais fortement conseillé de renoncer à tout projet de déplacement dans ce pays…
Somalie
de mère porteuse et prévoit de lourdes sanctions pénales en cas de simulation ou dissimulation ayant entraîné une atteinte à l’état civil d’un enfant.
Indonésie
Malgré le retrait de la milice islamiste Al Shabaab de Mogadiscio, la situation sécuritaire demeure extrêmement précaire. Des combats sont rapportés quotidiennement…
Activité volcanique. Le volcan Lokon, situé à 10 km au sud de la ville de Manado (extrême nord de l’île de Célèbes, Sulawesi), est entré en éruption, avec des rejets de pierres, de cendres et de lave…
Bulgarie
Mexique
L’aéroport de Varna sera fermé du 15 octobre 2011 au 28 février 2012. Les voyageurs seront réorientés vers l’aéroport de la ville de Bourgas (située à 130 km), d’où des navettes pour rejoindre Varna devraient être mises en place par les compagnies aériennes.
Laos
En raison des fortes pluies récentes, le niveau du Mékong est monté dans le sud du pays. Des prévisions à cinq jours sur le niveau du Mékong au Laos, à la hauteur des principales villes qu’il longe, sont disponibles sur le site de la Commission du Mékong (www.mrcmekong.org).
République Dominicaine Une vague de choléra touche la République dominicaine depuis l’hiver 2010-2011. L’épidémie se poursuit, notamment du fait de la saison des pluies et malgré les mesures prises par les autorités locales…
Guinée
Des tirs ont eu lieu aux alentours de la résidence du président de la République dans la nuit du 18 juillet, dans le quartier de Kipé.
Inde
Cas de Gestation Pour Autrui (GPA). Les Français sont mis en garde contre le recours, en Inde, à une mère porteuse. Il est rappelé que, si la pratique de la gestation pour autrui est tolérée en Inde, la loi française interdit tout contrat
La détection d’un cas isolé de rougeole a amené les autorités sanitaires du Mexique à proposer la vaccination aux personnes arrivant d’Europe. Il est conseillé aux voyageurs de se munir de leur carnet de vaccination et de vérifier que leurs vaccinations sont à jour. La vaccination contre la rougeole ainsi que la présentation du carnet de vaccination ne sont pas exigées par les autorités.
Tunisie
En raison de troubles sociaux, des couvre-feux sont parfois mis en place dans certaines régions du SudOuest du pays. Un couvre-feu a ainsi été instauré dans la région de Gafsa à partir du 13 juillet 2011 et pour une durée indéterminée, de 21 heures à 5 heures. Les voyageurs se rendant dans le SudOuest de la Tunisie sont invités à vérifier localement les horaires d’un éventuel couvre-feu et à le respecter strictement.
Liban
Le 26 juillet, aux abords de Saïda, un attentat à l’explosif contre un convoi de la Finul a blessé 6 soldats français. Par ailleurs, sept cyclistes estoniens ont été enlevés le 23 mars dans la région de Zahlé (plaine de la Bekaa). Ils ont été libérés le 14 juillet…
Zambie
La date des élections générales en Zambie a été fixée au 20 septembre. La proclamation des résultats interviendra dans les jours suivants…
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chronique COLOMBIENNE
Bibliographie Romans
1962 - La Mala Hora. 1967 - Cent ans de solitude (Cien años de soledad). 1975 - L’Automne du patriarche (El otoño del patriarca). 1981 - Chronique d’une mort annoncée (Crónica de una muerte anunciada). 1985 - L’Amour aux temps du choléra (El amor en los tiempos del cólera). 1989 - Le Général dans son labyrinthe (El general en su laberinto). 1994 - De l’amour et autres démons (Del amor y otros demonios).
Nouvelles
1955 - Des feuilles dans la bourrasque (La Hojarasca). 1961 - Pas de lettre pour le colonel (El coronel no tiene quien le escriba). 1972 - L’Incroyable et triste histoire de la candide Eréndira et de sa grandmère diabolique (La increíble y triste historia de la cándida Eréndira y de su abuela desalmada). 1992 - Douze Contes vagabonds (Doce cuentos peregrinos). 2004 - Mémoire de mes putains tristes (Memoria de mis putas tristes).
NON LOIN D’ARACATACA, le village natal de Gabriel García Márquez, on peut voir les ruines de la « cité perdue » des Tayronas, des Amérindiens précolombiens.
Hommage à Gabriel Garcia
Marquez E
PAR DIANA HERNANDEZ
Dans mon pays, la Colombie, la découverte des œuvres de Garcia Marquez fait partie de nos obligations scolaires, et depuis plusieurs décennies oriente les goûts littéraires des jeunes étudiants.
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n Colombie, tout le monde le surnomme Gabo. C’est affectueux. Cela n’empêche pas Gabriel José de la Concordia García Márquez, né le 6 mars 1927, à Aracataca, d’être un des auteurs les plus significatifs du XXe siècle. Romancier, nouvelliste, mais aussi journaliste et activiste politique, l’écrivain colombien se voit décerner le prix Nobel de littérature en 1982.
Le jeune journaliste se montre trop critique García Márquez est, si l’on peut dire un autodidacte. En effet, celui-ci quitte rapidement son université de droit pour se lancer dans le journalisme. Très tôt, l’homme de lettres critique les hommes politiques colombiens et leurs orientations, ce qui le rend indésirable. En 1958, García Márquez épouse Mercedes Barcha. Ils ont deux fils : Gonzalo et Rodrigo García. Ce dernier est devenu réalisateur. L’écrivain voyage
beaucoup voyagé en Europe et vit actuellement à Mexico, où il vient de lancer une édition mexicaine de son hebdomadaire colombien Cambio. Depuis 1999, il se bat contre un cancer…
« Réalisme magique » C’est quand il est encore journaliste que García Márquez écrit ses premières œuvres littéraires, des contes. Le public apprécie. Mais l’homme est alors plus connu comme journaliste qu’écrivain… C’est plus tard, lorsqu’il publie ses romans – Cent ans de solitude (1967), Chronique d’une mort annoncée (1981) et L’Amour aux temps du choléra (1985) – qu’il est reconnu dans le monde entier. On le plébiscite, succès commercial à la clé, y compris les critiques littéraires. La plupart de ses livres abordent le thème de la solitude ; l’histoire de certaines de ses œuvres se déroule dans un village fictif appelé Macondo. Désormais, le nom de García Márquez est associé au « réalisme magique », un genre qui insère des
« Autres »
1962 - Les Funérailles de la Grande Mémé (Los funerales de la Mamá Grande). 1970 - Récit d’un naufragé (Relato de un náufrago). 2002 - Vivre pour la raconter (Vivir para contarla). GABRIEL GARCÍA MÁRQUEZ, est un écrivain de génie qui est issu d’une terre de légendes…
éléments magiques et des événements surnaturels dans des situations se rattachant à un cadre historique et géographique avéré.
Réserve de la biosphère et patrimoine de l’humanité Il va sans dire qu’une visite à Aracataca s’impose. Ce village se situe au nord du département de Magdalena, à environ vingt-cinq kilomètres de Santa-Marta, dans la région de la Sierra Nevada. Là, parait-il « tu trouveras comme elles confluent, la sagesse et la richesse avec la nature et les indigènes »… En 1979, l’Unesco a déclaré, ce berceau de l’humanité indienne, plongé au plus profond de la forêt, « réserve de la biosphère et patrimoine de l’humanité ». C’est là que vivent les Tayronas, des Amérindiens dont la culture indigène, qui remonte à l’époque pré-hispanique, se révèle surprenante. Un peuple à découvrir, tout comme cet environnement presque magique… comme si García Márquez s’en était inspiré pour ses livres.
LA CULTURE DES TAYRONAS se montre d’une grande richesse et fait l’objet de la protection de l’Unesco.
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# 02 - Septembre 2011
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