Le mal fait-il partie du plan de Dieu

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«Mon désir, en publiant ce livre, c’est que chacun d’entre nous puisse s’appuyer sur une connaissance de Dieu qui ne lui fera pas défaut au mauvais jour. Quand je dis ‘mauvais jour’, je parle de temps vraiment difficiles.» Quand le mal se déchaîne, Dieu reste-t-il souverain? L’auteur le constate, les chrétiens occidentaux ont perdu la notion d’un Dieu souverain, même sur le mal, et ils seraient bien vite déroutés s’ils étaient aux prises avec de violentes persécutions. Il rappelle certains des péchés les plus choquants mentionnés dans la Bible, péchés qui, pourtant, ont tous contribué à la gloire de Christ. Cela nous choque-t-il? L’image que nous avons de Dieu est-elle vraiment biblique? Il est peut-être temps de faire le point sur cette question importante! Titulaire d’une licence obtenue au Fuller Theological Seminary et d’un doctorat de l’université de Munich, puis pasteur depuis de nombreuses années à la Bethlehem Baptist Church de Minneapolis, John Piper est notamment l’auteur de Et si je ne gâchais pas ma vie et Jésus, prendre plaisir à le découvrir. CHF 19.40 / € 14.90 ISBN 978-2-8260-3539-8

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Table des matières

Introduction

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1. 2. 3. 4.

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5. 6. 7. 8.

La souveraineté de Dieu sur le péché de l’homme Le règne de Christ sur les puissances du mal La chute de Satan et le triomphe de Christ La désobéissance d’Adam et l’obéissance de Christ L’orgueil de Babel et la gloire de Christ Joseph et l’annonce du salut en Christ Le péché d’Israël et le Roi à venir La mort du Fils de Dieu et la victoire de la rédemption

Une prière

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1. La souveraineté de Dieu sur le péché de l’homme Ce qui m’a conduit à écrire ce livre

Ainsi, le roi n’écouta pas le peuple. Cela fut en effet conduit par Dieu pour que s’accomplisse la parole que l’Eternel avait dite. 2 Chroniques 10.15

Maintenant, l’Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes que voici, mais lui, il a prononcé le malheur contre toi. 2 Chroniques 18.22 Mais Amatsia ne l’écouta pas. En effet, Dieu avait décidé de les livrer à l’oppression parce qu’ils avaient recherché les dieux d’Edom. 2 Chroniques 25.20

C’est en 2007, alors que nous étions en vacances, que j’ai eu pour la première fois la pensée d’écrire un ouvrage sur ce sujet. J’étais assis sur la terrasse de notre petite maison à Asheville, en Caroline du Nord. Nous étions au milieu de l’été, et j’en étais donc, dans ma lecture quotidienne, à 2 Chroniques. Mon plan de lecture de la Bible en un an1 me conduit à lire ce livre toujours à la même période, et je dois dire que le fait 1  Pour

l’équivalent en français, voir: <http://www.universdelabible.net>.

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de suivre un même programme de lecture chaque année permet des associations d’idées intéressantes entre les endroits où je me trouve et les textes que je lis. Cette année-là, la ville d’Asheville a été associée dans mon esprit à la souveraineté de Dieu sur la puissance du diable et sur le péché de l’homme.

Ce qui a touché mon cœur à Asheville Voici un petit aperçu de ce que j’ai compris au sujet de la souveraineté de Dieu sur le péché, lorsque, assis sur la terrasse devant la chaîne de montagnes Blue Ridge2 (et effectivement, à certaines heures de la journée, ces montagnes sont vraiment bleues), je lisais ce deuxième livre des Chroniques.

Dieu dirige le cours des événements Le premier texte qui m’a frappé décrit des événements qui se sont produits juste après la mort du roi Salomon, alors que son fils Roboam était sur le point de prendre la direction du pays. A ce moment-là, Jéroboam qui, autrefois, s’était opposé à Salomon et avait dû s’exiler en Egypte, était rentré en Israël et avait rapidement rassemblé le peuple autour de lui. Avec toute la popu2  Chaîne de montagnes des Etats-Unis qui forme la partie orientale des Appalaches. (N.d.E.)

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lation, il s’est présenté devant Roboam, disant: «Ton père a exercé une dure domination sur nous. Maintenant, allège le dur service et la domination particulièrement lourde que nous a imposés ton père, et nous te servirons» (2 Chroniques 10.4). Roboam a alors consulté les anciens qui avaient été au service de son père, et ceux-ci lui ont répondu, avec sagesse: «Si tu fais preuve de bonté envers ce peuple, si tu les accueilles favorablement en leur adressant des paroles bienveillantes, ils seront pour toujours tes serviteurs» (v. 7). Mais le jeune souverain n’a pas voulu tenir compte de leurs paroles et a préféré se tourner vers «les jeunes qui avaient grandi avec lui» (v. 8). Ceux-ci lui ont dit: «Le peuple t’a tenu ce langage: ‘Ton père nous a imposé une domination particulièrement lourde, mais toi, allège son poids!’ De ton côté, dis-leur: ‘Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Mon père vous a imposé une domination particulièrement lourde, eh bien, moi je la rendrai plus lourde encore. Lui vous a punis avec des fouets, moi je vous punirai avec des fouets munis de pointes’» (vv. 10-11). Tel est le conseil insensé qu’a suivi Roboam. Il en est résulté la division tragique du pays en deux royaumes opposés: le royaume du nord (Israël) formé par dix tribus et le royaume du sud (Juda) constitué des deux tribus restantes. Pourquoi Roboam a-t-il agi d’une ma-

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nière si fautive et contraire au bon sens? Il y a plusieurs réponses à cette question, mais la réponse essentielle nous est donnée au verset 15: «Ainsi le roi n’écouta pas le peuple. Cela fut en effet conduit par Dieu.» Voilà ce que je veux dire lorsque je parle de la souveraineté de Dieu sur le péché.

Un esprit de mensonge Le deuxième récit qui m’a parlé et qui m’a poussé à écrire ce livre se trouve quelques chapitres plus loin. Achab, roi d’Israël, a conclu une alliance avec Josaphat, roi de Juda, et les deux souverains projettent de monter ensemble contre la Syrie. Avant de partir, ils demandent toutefois conseil aux prophètes. 400 prophètes leur répondent: «Monte à Ramoth en Galaad! Tu connaîtras le succès et l’Eternel la livrera entre les mains du roi» (2 Chroniques 18.11). Mais ces hommes sont dans l’erreur. Michée, le seul prophète resté fidèle à Dieu, explique aux rois ce qu’il en est réellement. Il leur «ouvre une fenêtre» sur ce qui s’est passé dans le ciel: «Eh bien, écoutez donc la parole de l’Eternel! J’ai vu l’Eternel assis sur son trône, et tous les corps célestes debout à sa droite et à sa gauche. L’Eternel a dit: ‘Qui va persuader Achab, roi d’Israël, de monter à Ramoth en Galaad afin qu’il y meure?’ Ils ont répondu l’un d’une manière, l’autre d’une autre. Mais un

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esprit est venu se présenter devant l’Eternel et a dit: ‘Moi, je vais le persuader.’ L’Eternel lui a dit: ‘Comment?’ ‘Je vais sortir, a-t-il répondu, et je vais être un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes.’ L’Eternel a dit: ‘Tu le persuaderas, tu vas y parvenir. Sors et agis de cette manière!’» (vv. 18-21). Puis, Michée, le vrai prophète de l’Eternel, précise à Achab: «Maintenant, l’Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes que voici, mais lui, il a prononcé le malheur contre toi» (v. 22). Pourquoi les 400 prophètes ont-ils donné un conseil trompeur et destructeur au roi Achab? Il y a plusieurs réponses à cette question, mais la réponse principale est bien ce verset 22: «L’Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes.»

Décision divine Le troisième récit qui a conduit mes réflexions cet étélà à Asheville se trouve sept chapitres plus loin. Après avoir remporté la victoire sur les Edomites, Amatsia, roi de Juda, s’enorgueillit et décide de se mesurer au royaume du nord, dirigé par Joas. Celui-ci met le doigt sur l’orgueil d’Amatsia et refuse de partir en guerre contre Israël. Il lui déclare: «Tu te dis que tu as battu les Edomites et ton cœur te remplit d’orgueil jusqu’à l’endurcissement. Reste maintenant chez toi. Pourquoi

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t’engager dans une malheureuse entreprise qui amènerait ta ruine et celle de Juda?» (2 Chroniques 25.19). Cependant, Amatsia ne renonce ni à son arrogance ni à son agressivité. Pourquoi? Encore une fois, il y a plusieurs réponse à cette question, mais la réponse essentielle nous est donnée au verset 20: «Mais Amatsia ne l’écouta pas. En effet, Dieu avait décidé de les livrer à l’oppression parce qu’ils avaient recherché les dieux d’Edom» (cf. v. 14) Voilà ce que je veux dire lorsque je parle de la souveraineté de Dieu sur le péché.

Dieu ne tente personne Bien entendu, je suis conscient que certains opposeront à cette manière de voir les choses les versets de Jacques 1.13-15: «Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise: ‘C’est Dieu qui me tente’, car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et entraîné par ses propres désirs. Puis le désir, lorsqu’il est encouragé, donne naissance au péché et le péché, parvenu à son plein développement, a pour fruit la mort.» Nous avons parfois, il est vrai, de la difficulté à harmoniser certains textes, et il ne sert à rien de se le cacher. Mais cela ne nous autorise pas pour autant à en choisir certains et à en mettre d’autres de côté. Ainsi, pour ma part, lorsque

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je me trouve face à des passages que je ne parviens pas à concilier entre eux, j’essaye de les prendre chacun individuellement tels qu’ils sont écrits, jusqu’à ce qu’un jour, peut-être, quelqu’un de plus éclairé parvienne à m’expliquer ce qui les relie (même s’il est possible que je doive attendre, pour cela, d’être au ciel). Quand je considère ces versets de Jacques 1 à la lumière des péchés que Dieu a permis tout au long de l’histoire d’Israël, je comprends l’expression «être tenté» dans le sens d’«être attiré» (litt. exelkomenos) et d’«être entraîné» (litt. deleazomenos). Jacques ne parle donc pas de la tentation en termes d’objet du désir placé devant une personne (notons qu’il n’attribue pas la tentation à Satan, le tentateur par excellence, mais à nos propres désirs). Ainsi, pour donner un exemple, la tentation telle qu’elle nous est définie ici n’est pas due à l’étalage de la pornographie mais plutôt à ce qui, dans le cœur, attire et entraîne une personne vers la pornographie. La tentation est donc un sentiment de puissante aspiration au mal. C’est ce que Jacques appelle l’étape de l’encouragement du désir (litt. syllabousa), qui précède la naissance (litt. tiktei) de l’acte pécheur. Je comprends donc, à la lumière de ces versets, que Dieu n’est jamais «attiré» ou «entraîné» vers le péché et qu’il ne produit jamais directement cette «attirance» ou cet «entraînement» vers le mal dans le cœur d’un être

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humain.3 D’une certaine manière, que nous avons probablement du mal à saisir pleinement, Dieu peut toutefois, sans «tenter» une personne, faire en sorte que celle-ci accomplisse ce qu’il a décrété, même si cela fait intervenir le péché. A mon sens, lorsque Jacques dit que «Dieu ne peut pas être tenté par le mal», il ne dit pas que Dieu ne peut pas être soumis à l’incitation objective au mal (puisque, dans ce sens, Jésus a bien été «tenté» dans le désert). Il ne dit pas non plus que, parfois, il n’arrange pas lui-même les circonstances pour que nous soyons l’objet de telles incitations, incitations qui, lorsque nous sommes entraînés par nos propres désirs, peuvent nous conduire à pécher. Mais Dieu connaît tout cela d’avance et, quelque part, il le permet. En fait, la Bible nous révèle qu’il met souvent ses enfants à l’épreuve (même verbe grec que pour «tenter»), ainsi que nous le voyons en Hébreux 11.17: «C’est par la foi qu’Abraham a offert Isaac lorsqu’il a été mis à l’épreuve.» Et comment Dieu met-il les siens à l’épreuve? En dirigeant les situations de manière à ce qu’ils soient confrontés à des choix difficiles, où obéir est risqué, ou de manière à ce qu’ils se trouvent face à des plaisirs pécheurs qui font écho à la convoitise de leur cœur. En fin de compte, ce 3  Voir

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citations pp. 89, 91-92.


que je veux dire, c’est que Dieu peut, s’il lui semble juste et bon de le faire, agencer les événements de façon à ce que le péché soit commis. Toutefois, il le fait sans «tenter» ceux qui pèchent, comme cela nous est dit dans Jacques.4

Les réflexions à l’origine de cet ouvrage Une vérité essentielle Dieu est souverain sur le péché, et il désire que nous en soyons bien conscients. Mais pourquoi? Pourquoi nous rappelle-t-il si souvent dans sa Parole que, d’une manière que nous ne pouvons comprendre, il «dirige» les actes pécheurs des hommes? Lui-même, nous le savons, ne pèche jamais, il ne commet jamais le mal ni rien qui porte atteinte à sa sainteté. La Bible est absolument claire à ce sujet. Dieu est saint et il ne se trouve aucun péché en lui: «Celui qui juge toute la terre n’appliquera-t-il pas le droit?» (Genèse 18.25). «Dieu est lumière et il n’y a pas de ténèbres en lui» (1 Jean 1.5). «Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise: ‘C’est Dieu qui me tente’, car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne» (Jacques 1.13). 4  Voir mon article «Are There Two Wills in God?» publié dans Still Sovereign: Contemporary Perspectives on Election, Foreknowledge, and Grace, Thomas R. Schreiner & Bruce Ware, eds., Baker Books, 2000.

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Oui, c’est certain, le Tout-Puissant est juste, saint et sans péché, et ce de toute éternité, ainsi que nous le lisons encore en Apocalypse 4.8: «Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, celui qui était, qui est et qui vient!» (cf. Esaïe 6.3). Pourquoi, dans ce cas, Dieu nous parle-t-il de sa souveraineté sur le péché? Voilà qui trouble certains. Pourquoi veut-il que nous soyons conscients de cette vérité? Il y a certainement une bonne raison. Et personnellement, il m’importe de la connaître. C’est ce qui, au départ, m’a poussé à écrire un tel livre.

Pourquoi Dieu n’intervient-il pas plus souvent? Sans cesse et partout, le péché et le mal frappent notre monde. A tout moment de l’année, l’actualité est dominée par diverses catastrophes bouleversantes qui ont lieu dans notre pays et partout sur la planète. Et le malheur touche aussi nos églises, même si nous ne sommes pas toujours au courant. Chaque jour, des calamités frappent les non-croyants tout comme les enfants de Dieu et font souffrir l’humanité. Certaines de ces tragédies sont liées à des catastrophes naturelles et d’autres sont la conséquence directe d’actes pécheurs commis par des hommes contre des hommes. Quand vous croyez que le taux de criminalité baisse dans une région, vous apprenez qu’il a en fait augmenté

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de 50% dans une de ses grandes villes. Au moment où on vous annonce que la consommation de drogue diminue parmi les adolescents, vous tombez sur un article qui parle des assassinats à bout portant perpétrés par des jeunes. Puis, vous apprenez que, quelque part, des mineurs se trouvent bloqués sous terre et que les membres de leurs familles se serrent dans une église, espérant contre toute attente. Les mauvaises nouvelles sont nombreuses: un pont d’autoroute s’écroule, et un jeune marié ne rentre pas pour dîner le soir; il ne reviendra plus jamais. Deux avions entrent en collision, et des corps tombent du ciel. Des terroristes font sauter un train et celui-ci explose en déchiquetant les personnes qui s’y trouvent. Soudain, dans des régions pourtant considérées comme stables éclatent de violents affrontements ethniques, et les journaux lancent même le terme de «génocide». Un père jette ses enfants du haut d’un pont pour contrarier sa femme. Des fillettes sont kidnappées pour servir d’esclaves sexuelles. Certaines minorités ethniques et religieuses sont volontairement privées de nourriture par leurs oppresseurs. Des tsunamis balayent des villages entiers et aussi des églises. Des tremblements de terre font 30’000 victimes en une nuit. D’un jour à l’autre, des millions de personnes d’Asie du Sud doivent quitter leur domicile

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suite à des inondations. 46 millions de fœtus sont tués chaque année à travers le monde. Quel rapport tout cela a-t-il avec Jésus-Christ, le Seigneur ressuscité, qui règne sur l’univers, qui, d’un seul mot, calme le vent et les flots (cf. Luc 8.24-25), qui ressuscite les morts (cf. Jean 11.43-44), fait marcher les boiteux, redonne la vue aux aveugles et l’ouïe aux sourds (cf. Matthieu 11.5), nourrit 5000 hommes avec quelques pains seulement (cf. Marc 6.41-44), qui a créé le monde et tout ce qui s’y trouve (cf. Jean 1.3), qui «soutient tout par sa parole puissante» (Hébreux 1.3) et qui peut dire: «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre» (Matthieu 28.18)? Jésus peut sans aucun doute arrêter un tsunami, empêcher qu’un avion ne s’écrase sur un gratte-ciel rempli de monde, intervenir pour qu’un bébé en train de naître ne meure pas étouffé parce qu’il a le cordon ombilical autour du cou, frapper d’aveuglement des tortionnaires ou faire cesser une sécheresse. Certainement, il peut faire tout cela, et il peut faire encore des millions d’autres choses. Il peut intervenir, empêcher et secourir sans limite. Il l’a fait par le passé, il peut le faire aujourd’hui aussi. Mais pourquoi ne le fait-il pas plus souvent? Cette question est la deuxième chose qui m’a conduit à écrire ce livre.

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Comment garder la foi dans les derniers jours? Il nous est dit dans la Bible que, dans les derniers jours, les choses seront difficiles et que la détresse sera grande. Les hommes connaîtront bien des souffrances, et les disciples de Christ ne seront pas épargnés. Nous lisons en 2 Timothée 3.1: «Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles.» Ce verset nous est donné comme un avertissement: il y aura des difficultés… beaucoup de difficultés. La suite de ce texte montre que s’il y aura ces temps difficiles, c’est parce que le péché dominera partout: Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, vantards, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, impies, insensibles, implacables, calomniateurs, violents, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l’orgueil, amis du plaisir plutôt que de Dieu. Ils auront l’apparence de la piété mais renieront ce qui en fait la force. vv. 2-5 Dans les derniers temps, d’innombrables catastrophes naturelles s’ajouteront à cette domination générale du péché. Ce sera comme si la terre éprouvait les douleurs de l’accouchement. En outre, l’hostilité à l’égard des chrétiens sera considérable:

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Une nation se dressera contre une nation et un royaume contre un royaume, et il y aura en divers endroits des famines, des pestes et des tremblements de terre. Tout cela sera le commencement des douleurs. Alors on vous livrera à la persécution et l’on vous fera mourir; vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom. (…) A cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Matthieu 24.7-9, 12 Cependant, les drames, les catastrophes, les terribles souffrances et les atroces péchés annoncés pour la fin des temps ne devraient pas surprendre les chrétiens. En 1 Pierre 4.12, nous lisons: «Mes bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange.» Dieu connaît toutes ces choses d’avance et nous les a révélées pour que nous sachions ce qui va arriver. Il sait que tout cela se produira et ne cherche pas à l’empêcher. Par conséquent, quelque part, ces calamités semblent s’insérer dans son plan. C’est ce que montre ce texte d’Apocalypse 6.9b-11: Je vis sous l’autel l’âme de ceux qui avaient été mis à mort à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une

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voix forte: «Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à faire justice et à venger notre sang sur les habitants de la terre?» Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux et ils reçurent l’ordre de rester en repos un petit moment encore, jusqu’à ce que le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères et sœurs qui devaient être mis à mort comme eux soit au complet. Il y a un nombre de martyrs qui doit être atteint. Dieu sait combien des siens doivent être mis à mort. Et il demeure souverain sur chacun de ces crimes. Il n’épargne par la mort physique à ses enfants, mais il les sauve pour l’éternité: «Et l’on fera mourir plusieurs d’entre vous. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom, mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu» (Luc 21.16b-18). En tant que pasteur, je ne pense pas que, durant les derniers temps, mon rôle soit de divertir et de «caresser dans le sens du poil» ceux qui me sont confiés. Ma vocation n’est pas de les aider à accroître leur bienêtre personnel quand «la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’accouchement» (Romains 8.22b). En revanche, je suis appelé à «lester leur navire» pour que, lorsqu’ils seront frappés par les vagues, ils ne chavirent pas mais parviennent au port céleste,

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pleins de foi et débordants de joie, malgré les coups et les blessures. C’est le troisième sujet de réflexion qui m’a conduit à écrire cet ouvrage.

Comment Christ est-il glorifié dans un monde pécheur? La quatrième et dernière chose qui m’a donné envie de publier ce livre est liée au véritable but de mon ministère. Récemment, j’ai réécouté la prédication de candidature que j’avais donnée il y a trente ans en arrière, dans l’église où je sers le Seigneur aujourd’hui. C’était le 27 janvier 1980. Ce jour-là, j’ai dit à cette église du centre de la ville, à l’assistance déjà bien grisonnante, que j’avais un unique but, un profond désir qui surpassait tout. Je le tenais de mon père et aussi de l’apôtre Paul: si j’existais, c’était pour glorifier Christ. Je voulais dire par là que si j’étais sur terre, c’était pour une raison essentielle: faire tout ce qui était en mon pouvoir pour faire connaître Jésus à d’autres et pour conduire les gens à s’attacher à lui de tout leur cœur. Car il est magnifique et il en est infiniment digne. C’est là quelque chose de tout à fait fondamental. Le texte que j’avais choisi ce dimanche exprime on ne peut plus clairement ce but suprême qui nous est exposé dans la Bible: «Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais

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maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort» (Philippiens 1.20). Le profond désir de Paul était que, par sa façon de vivre et par sa mort, il puisse amener les hommes à voir véritablement la grandeur de Christ. C’est aussi la passion qui m’anime. Comment Christ est-il glorifié dans notre monde et comment a-t-il pu l’être à l’époque des récits de 2 Chroniques? Comment a-t-il pu l’être par la chute de Satan, cette créature parfaite qui a voulu se faire égale à Dieu? Comment l’a-t-il été par le péché d’Adam et la corruption de l’humanité entière qui en est résultée? Comment l’a-t-il été par la tour de Babel et par la subite fracture linguistique qu’elle a engendrée pour les hommes d’alors? Comment l’a-t-il été lorsque Joseph a été vendu comme esclave en Egypte? Comment l’a-t-il été quand le peuple d’Israël a trahi Dieu en demandant un roi pour ressembler aux autres nations? Enfin, comment Christ a-t-il été glorifié lorsqu’un ami l’a trahi par un baiser?

Attristés et pourtant toujours joyeux Entre mon séjour à Asheville et la rédaction de ce livre, j’ai donné une série de messages qui s’intitulait: «Les péchés les plus choquants et leur rôle dans la manifes-

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tation de la gloire de Christ.» Elle a marqué le début de ma 28e   année de service comme prédicateur à la Bethlehem Baptist Church. Cette année-là, il y a eu un décès au printemps et un autre en automne: ma petite-fille et mon père. Le 1er août, un pont autoroutier sur le Mississippi s’est effondré. Puis, les ténèbres se sont emparées de la jeunesse. Bref, inexorablement, la souffrance a continué son chemin. Dans mes ouvrages, ce que je partage avec le lecteur, c’est l’expérience que je fais de la Parole de Dieu. Et presque chaque jour, j’expérimente la souffrance. Parfois, il s’agit de la mienne et, toujours, il s’agit de celle des autres qui finit par devenir mienne aussi. A la Bethlehem Baptist Church, nous sommes des chrétiens «hédonistes». Ce que je veux dire par-là? Nous croyons – et c’est une conviction à laquelle nous voulons rester attachés – que plus nous trouvons notre satisfaction en Dieu, plus notre vie le glorifie. Mais nous savons aussi qu’ici-bas, cette joie que nous avons en lui est toujours accompagnée de tristesses. Oui, toujours. Car quand on aime, il ne peut en être autrement. Sur la bannière de notre église, nous avons inscrit ce verset: «…comme attristés, et pourtant nous sommes toujours joyeux» (2 Corinthiens 6.10). Ainsi, en tant qu’enfants de Dieu, nous nous frayons un chemin au milieu de cette vie éclaboussée de sang qui, d’un côté

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nous rappelle que nous sommes encore sur la terre et, de l’autre, nous aide à ne pas oublier que nous ne sommes pas d’ici. En réalité, nous sommes ici sans y être. L’amour nous relie aux souffrances des hommes sur la terre et nous attache au trésor réservé pour nous dans le ciel. Nous, les chrétiens, sommes étranges, d’une certaine manière. Il est difficile de trouver les mots pour exprimer ce que nous vivons et ressentons. En 1 Corinthiens 7.29-30a, l’apôtre Paul écrit: «Ce que je veux dire, frères et sœurs, c’est que le temps est court. Désormais, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas.» Telle est notre expérience. Tel est ce que ce que je vis jour après jour. Tel est le sujet de ce livre.

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