Pour une foi réfléchie, L'Eglise (MB3609)

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 L’Eglise

Alain Nisus et Luc Olekhnovitch Savez-vous ce que vous croyez? Et savez-vous pourquoi vous le croyez? Savez-vous, aussi, pourquoi d’autres croient différemment de vous?

Alain Nisus et Luc Olekhnovitch

Pour une foi réf léchie

Cahier d’étude

* rédaction collective, par des francophones de différentes dénominations * exposé des diverses positions existantes et de leurs arguments * déf inition des termes techniques de la théologie * aperçus de l’histoire des doctrines, avec la présentation des grands débats * implications et application des différentes croyances * questions des plus jeunes… avec des réponses * citations de théologiens et autres penseurs * illustrations Vous voulez relever le déf i d’une réf lexion sur votre foi ou utiliser cet ouvrage comme simple manuel de référence? Vous constaterez que, loin d’être aride et élitiste, la théologie est passionnante, accessible à chacun et enrichissante.

ISBN 978-2-8260-3609-8

Pour une foi réf léchie  L’Eglise

Exposer la foi chrétienne d’une façon qui soit compréhensible et attractive pour les plus jeunes et leurs aînés, tel est l’objectif ambitieux de Pour une foi réfléchie.

Pour une foi réf léchie  L’Eglise Alain Nisus et Luc Olekhnovitch


Alain Nisus et Luc Olekhnovitch

Pour une foi réÁéchie

Théologie pour tous 9 L’Eglise


Extraits de Pour une foi réÁéchie Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 http://www.universdelabible.net et www.mabible.net Pour une foi réÁéchie : – textes d’Alain Nisus, Claude-Henri Gobat, Daniel Mattioli, Gilles Geiser, Luc Olekhnovitch, Pascale Bittner, Thomas Koning, sous la direction d’Alain Nisus – illustrations de Guido Delameillieure et Alain Auderset, utilisées avec autorisation © et édition: La Maison de la Bible, 2013 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net ISBN édition imprimée volume complet relié 978-2-8260-3600-5 ISBN édition imprimée volume complet broché 978-2-8260-3503-9 ISBN format epub 978-2-8260-0000-6 ISBN format pdf 978-2-8260-9996-3 ISBN édition imprimée par section: section 1 – Dieu 978-2-8260-3601-2 section 2 – La Bible 978-2-8260-3602-9 section 3 – Le monde invisible 978-2-8260-3603-6 section 4 – L’être humain 978-2-8260-3604-3 section 5 – Le mal 978-2-8260-3605-0 section 6 – Jésus-Christ 978-2-8260-3606-7 section 7 – Le Saint-Esprit 978-2-8260-3607-4 section 8 – Le salut 978-2-8260-3608-1 section 9 – L’Eglise 978-2-8260-3609-8 section 10 – La Àn 978-2-8260-3610-4 section 11 – Enjeux et réÁexions éthiques 978-2-8260-3611-1 Imprimé en UE par Lightning Source


Table des matières Introduction La raison d’être de cet ouvrage ................................................................................... 7 Quelques mots d’introduction...................................................................................10 Les rédacteurs du texte ................................................................................................15 Section 9 L’Eglise ...............................................................................................................................551 1. L’Eglise et l’Evangile .................................................................................................555 2. Qu’est-ce que l’Eglise, d’après la Bible? .......................................................... 561 3. Les différentes conceptions de l’Eglise ........................................................... 571 4. Que fait-on dans l’Eglise? ..................................................................................... 583 5. Comment l’Eglise est-elle gouvernée? ............................................................ 597 6. Les sacrements ......................................................................................................... 611 7. L’Eglise et la société ................................................................................................ 631 Questions pour l’étude ....................................................................................................... Q-1


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1. L’Eglise et l’Evangile On entend souvent dire: «Je veux bien de Jésus, mais je ne veux pas avoir affaire avec l’Eglise!» ou encore: «Jésus: oui! L’Eglise: non!» En effet, si le personnage de Jésus jouit encore d’une certaine sympathie, beaucoup prennent nettement leur distance vis-à-vis de l’Eglise. On rencontre aussi des chrétiens qui estiment pouvoir vivre leur vie spirituelle sans fréquenter d’Eglise ni avoir aucun engagement au sein d’une communauté chrétienne particulière. En outre, de nombreux jeunes disent s’ennuyer à l’église. Ils préfèrent très nettement se retrouver ensemble, entre jeunes, pour discuter, échanger, s’amuser. Ils sont parfois à l’aise dans les groupes de jeunes de l’Eglise, mais ils ne se sentent pas à leur place dans les rassemblements de l’ensemble de l’Eglise. On pourrait dès lors se poser une série de questions: L’Eglise est-elle inutile? Pourrait-on s’en passer? Fait-elle partie du plan de Dieu pour l’humanité? Dieu veut-il l’Eglise? Si oui, pourquoi?

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Eglise ou église? En général, on utilise le E majuscule pour désigner les personnes, et la minuscule (église) pour désigner le bâtiment dans lequel les chrétiens se rassemblent: c’est conforme à l’usage du dictionnaire. On constate que, dans la pratique, plusieurs utilisent le E majuscule pour désigner l’Eglise universelle1 et la minuscule pour désigner les assemblées locales et leurs bâtiments. Cependant, les protestants préfèrent utiliser le mot «temple», et parfois même l’expression «local de culte», plutôt que celui d’église, réservant ce dernier terme aux personnes.

1 «Universel» se dit en grec katholikos, d’où la confusion présente, dans la traduction de certains credo notamment, entre Eglise universelle et Eglise catholique.

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Individualisme ou communautarisme?

La vision de notre société Nous vivons dans un monde que l’on qualiÀe souvent d’individualiste. On veut dire par là que c’est l’individu qui, dans notre société, est considéré comme la valeur suprême. Il doit afÀrmer et préserver son indépendance par rapport à tous les groupes, à toutes les formes de communauté. Cela signiÀe que la dimension collective ou communautaire de l’existence humaine est minimisée, voire rejetée. Poussé à l’extrême, l’individualisme entraîne l’égoïsme, le repli sur soi: l’important, c’est moi, ma liberté, mon autonomie! C’est moi qui choisis mes valeurs, mes idées, ma façon de vivre, etc., sans me laisser inÁuencer par mon groupe d’appartenance. Il y a certainement du bon et du vrai dans cette prise de position. En effet, le contraire de l’individualisme, c’est, d’une certaine manière, le communautarisme. Là, c’est le groupe, ses valeurs, ses idées, ses traditions et ses coutumes qui priment sur l’individu. L’individu n’a de valeur que par son appartenance à un groupe donné, il n’est qu’un élément, qu’une partie d’un ensemble, d’un groupe, d’une collectivité. C’est le groupe qui est important, c’est lui qui impose ses choix à l’individu. Ce dernier n’a pas d’autre choix que de se plier à la décision du groupe. On devine qu’il y a une voie moyenne à trouver entre ces deux positions, entre l’individualisme extrême et le communautarisme écrasant.

La Bible et l’individu La foi chrétienne offre une position d’équilibre, dans la mesure où elle afÀrme l’importance aussi bien de la personne que de la communauté. En effet, d’après la Bible, l’homme est créé en image de Dieu (Genèse 1.26-27). Il est appelé à

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une relation personnelle avec son créateur, une relation d’alliance. Le thème de la responsabilité individuelle est clairement présent. Le prophète Ezéchiel, par exemple, afÀrme: «Pourquoi dites-vous ce proverbe, dans le territoire d’Israël: ‘Ce sont les pères qui mangent des raisins verts et ce sont les enfants qui ont mal aux dents’? Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, vous n’aurez plus l’occasion de dire ce proverbe en Israël […]. Celui qui pèche, c’est celui qui mourra» (Ezéchiel 18.1-3). Le jour du jugement, chacun sera jugé personnellement, en fonction de ses œuvres (cf. Apocalypse 20.11-15). Cela montre bien que Dieu prend l’individu très au sérieux et fait de lui un être responsable qui doit rendre compte de ses actes. Les individus ont du prix aux yeux de Dieu. * Jésus dit qu’il est le bon berger, qu’il s’occupe de l’ensemble de son troupeau, mais que la vie d’une seule brebis est précieuse à ses yeux, si bien qu’il fera tout pour retrouver l’unique brebis du troupeau qui s’est égarée (Luc 15.3-7). C’est pourquoi, Dieu adresse un appel personnel à chaque individu: c’est chacun qui doit répondre à l’offre qu’il lui fait. * Le prophète Jérémie annonce une nouvelle alliance qui sera écrite dans le cœur de chaque personne (Jérémie 31.33-34); la promesse de l’Evangile doit être reçue par chacun (Marc 16.16; Actes 2.38). * Pierre insiste sur le fait que la conversion – qui est individuelle – implique de se désolidariser d’avec la «génération pervertie», c’est-à-dire d’avec le groupe naturel d’appartenance (Actes 2.40). On peut conclure que la foi chrétienne met un fort accent sur la personne, qu’elle reconnaît son unicité radicale et refuse qu’elle soit complètement absorbée ou écrasée par son groupe d’appartenance, qu’il s’agisse de sa famille, de son ethnie, de sa patrie, de sa tribu, de sa nation, etc.

La Bible et la communauté L’accent mis sur l’individu, dans la Bible, ne doit pas faire oublier que l’homme est aussi créé comme frère de son prochain. Comme le disait déjà le philosophe Aristote, l’homme est un «animal politique». Il voulait dire par là que l’homme est un être social, qu’il est fait pour vivre en société. L’homme est un être relationnel. Ainsi, la personne humaine ne peut se construire qu’en relation avec d’autres personnes au sein d’une communauté. Notre identité personnelle est construite socialement, et les communautés jouent un

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rôle crucial dans ce processus. Cela signiÀe que, déjà tout petits, nous avons eu besoin de nos parents pour nous donner des repères, nous éduquer, nous aider à nous construire, et, tout au long de notre vie, ce sont nos rencontres avec d’autres personnes, nos échanges, nos relations, qui nous aident à construire notre identité: on est Ànalement toujours quelqu’un pour quelqu’un d’autre. Un être humain n’existe pas isolément, indépendamment des autres: il est une personne au sein d’une communauté; il est aussi fait par et pour la communauté. Personne n’est un îlot se sufÀsant à lui-même.

Au fond, qu’est-ce que ça change? La personne humaine est à la fois un individu et un être social. Si l’on applique cette vérité à la vie chrétienne, elle signiÀe que le chrétien est constitué aussi bien par sa relation avec Dieu que par ses relations avec d’autres chrétiens. La relation personnelle avec le Christ est fondamentale, mais il ne faut pas oublier qu’en nous reliant au Christ l’Esprit saint nous met simultanément en relation avec les autres chrétiens (1 Corinthiens 12.13). Il construit ainsi le corps du Christ. Cela implique que l’existence chrétienne est à la fois personnelle et communautaire (ou ecclésiale+). L’Eglise joue par conséquent un rôle fondamental dans la constitution de notre identité chrétienne. C’est elle qui nous transmet la confession de foi (chacun n’a pas la liberté d’inventer son propre christianisme!). C’est elle qui nous éduque à la foi. C’est en vivant concrètement au sein de l’Eglise que l’on comprend la manière dont on se comporte en chrétien: Jésus demande d’enseigner à ses futurs disciples tout ce qu’il a prescrit (Matthieu 28.20). On comprend alors la place et l’importance de l’Eglise pour le chrétien…

Le projet de Dieu: se constituer un peuple La Bible nous révèle que Dieu ne veut pas seulement sauver des individus, mais qu’il a un projet plus vaste: il veut créer un peuple qui lui appartienne (cf. Tite 2.14). Lorsqu’il appelle un individu, Abraham (Genèse 12.1), c’est

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pour faire alliance avec lui et, par lui, se créer un peuple (Genèse 12.2). Après avoir libéré les Israélites de leur esclavage égyptien, il fait alliance avec eux, c’est-à-dire qu’il fait d’eux le peuple qui lui appartient en propre parmi toutes les nations, et il leur demande de lui être totalement consacrés (Exode 19.3-6; cf. Deutéronome 7.6). Cependant, toute l’histoire d’Israël nous montre que le peuple n’a pas été à la hauteur de la vocation que Dieu lui a adressée. Dans le Nouveau Testament, on constate que Dieu poursuit son projet de création d’une humanité nouvelle, et c’est par la mort de Jésus et l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte+ qu’il le réalise. En effet, Jésus meurt, certes, pour les péchés des hommes (Romains 5.6; 1 Corinthiens 15.3), mais aussi «aÀn de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés» (Jean 11.52). C’est donc pour réunir cette humanité nouvelle, que Dieu veut créer et qui sera composée à la fois de Juifs et de non-Juifs (Ephésiens 2.14-17), que le Christ donne sa vie. Dans un texte très beau qui est un remarquable résumé de l’Evangile, Paul rappelle que Jésus «s’est donné lui-même pour nous aÀn de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, puriÀé et zélé pour de belles œuvres» (cf. Tite 2.11-14). Il dit la même chose aux responsables de l’Eglise d’Ephèse: Faites donc bien attention à vous-mêmes et à tout le troupeau dont le Saint-Esprit vous a conÀé la responsabilité; prenez soin de l’Eglise de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang. Actes 20.28 Paul invite aussi les maris à aimer leur femme comme le Christ a aimé l’Eglise, puisqu’il s’est donné lui-même pour elle (Ephésiens 5.25). Jésus meurt donc pour que l’Eglise puisse exister. En ce sens, l’Eglise fait partie de l’Evangile. D’ailleurs, Jésus a clairement fait la promesse: «Je construirai mon Eglise» (Matthieu 16.18). L’Eglise n’est donc pas un simple appendice; elle fait partie intégrante du plan de salut de Dieu pour l’humanité. En devenant chrétien, on devient simultanément un membre du peuple de Dieu, un membre du corps du Christ. En dépit de ses faiblesses, on ne peut donc pas sous-estimer l’Eglise, la négliger, la mépriser, faire comme si l’on pouvait s’en passer. Pour plus d’éléments, aller sur www.mabible.net/k100

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Questions pour l’étude

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Q-1


1.

Quel impact a l’accent mis sur la notion d’individu ou de communauté,

dans le cadre de la foi chrétienne?

Q-2

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2.

Quelle est l’importance de l’Eglise aux yeux de Dieu? Quelle devrait

être l’importance de l’Eglise à nos yeux?

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Q-3


 L’Eglise

Alain Nisus et Luc Olekhnovitch Savez-vous ce que vous croyez? Et savez-vous pourquoi vous le croyez? Savez-vous, aussi, pourquoi d’autres croient différemment de vous?

Alain Nisus et Luc Olekhnovitch

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Cahier d’étude

* rédaction collective, par des francophones de différentes dénominations * exposé des diverses positions existantes et de leurs arguments * déf inition des termes techniques de la théologie * aperçus de l’histoire des doctrines, avec la présentation des grands débats * implications et application des différentes croyances * questions des plus jeunes… avec des réponses * citations de théologiens et autres penseurs * illustrations Vous voulez relever le déf i d’une réf lexion sur votre foi ou utiliser cet ouvrage comme simple manuel de référence? Vous constaterez que, loin d’être aride et élitiste, la théologie est passionnante, accessible à chacun et enrichissante.

ISBN 978-2-8260-3609-8

Pour une foi réf léchie  L’Eglise

Exposer la foi chrétienne d’une façon qui soit compréhensible et attractive pour les plus jeunes et leurs aînés, tel est l’objectif ambitieux de Pour une foi réfléchie.

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