Nora, victoire sur la boulimie (OUR1071)

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Des parents qui ne la comprennent pas, des frères qui ne manquent pas une occasion de la rabaisser, des garçons qui abusent d’elle, le sentiment de ne jamais être à la hauteur: pour Nora, comme pour beaucoup d’autres, l’adolescence n’est vraiment pas facile. Se sentant de plus en plus seule, elle cherche refuge dans la nourriture, mais alors, c’est l’engrenage: elle se retrouve prisonnière de la boulimie. Va-t-elle s’en sortir? Vous le saurez en lisant ce récit authentique, touchant de sincérité et plein d’espoir. Anke Hartmann habite au centre de l’Allemagne. Mariée et mère de trois enfants, elle travaille aujourd’hui comme institutrice.

17.00 CHF / 13.50 € ISBN 978-2-940335-71-8

Anke Hartmann

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Nora, victoire sur la boulimie

Nora, victoire sur la boulimie

Anke Hartmann

Nora

Victoire sur la boulimie


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Anke Hartmann

Nora, victoire sur la boulimie


Titre original en allemand: Noras Suche © 2001 by CLV - Christliche Literatur-Verbreitung Postfach 110135 - 33661 Bielefeld Internet: www.clv.de Ce livre est basé sur une histoire vécue, et la plupart des événements qui y sont relatés se sont réellement passés. Les noms, ainsi que les lieux et certains rares détails, ont toutefois été changés pour protéger la vie privée des personnes concernées. Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 www.universdelabible.net Traduction: François Caudwell © et édition: Ourania, 2013 Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés E-mail: info@ourania.ch Internet: www.ourania.ch ISBN édition imprimée 978-2-940335-71-8 ISBN format epub 978-2-88913-502-8 ISBN format pdf 978-2-88913-916-3


Tables des matières 1. Au secours, je ne veux pas grandir! ......................... 7 2. Une ado comme les autres? ....................................... 33 3. Prisonnière ......................................................................... 87 4. Enfin libre! .......................................................................... 153 Epilogue ................................................................................... 193



1. Au secours, je ne veux pas grandir! Adossée au mur carrelé de la cuisine, Nora observe sa mère en train de préparer le repas du lendemain, dimanche. − Plus tard, je ne voudrais pas d’enfants! dit la jeune fille tandis que la maîtresse de maison badigeonne la viande de moutarde. − Et pourquoi? − On peut pas élever des enfants dans un monde pareil… − Mais pourquoi est-ce que tu dis ça? demande Madame Morel en se tournant vers sa fille. C’est à cause de choses que tu as entendues à la télé? − A la télé? Non, c’est ce que je dis moi! Une fois de plus, Nora ne se sent pas vraiment prise au sérieux. Elle poursuit malgré tout: − Il y a tellement de guerres… Et la nature est en train de mourir… il y a de moins en moins d’eau potable… la nourriture est empoisonnée… il y a des assassins et des criminels partout… − Mais ma chérie, ça a toujours existé, ces choseslà! Donc ça fait bien longtemps qu’il aurait fallu arrêter d’avoir des enfants! Elle secoue la tête.

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− Tu es bien compliquée pour une fille de 11 ans! − Voilà, tu vois, vous n’auriez pas dû m’avoir! Comme ça, tu n’aurais pas plein de soucis avec une fille aussi compliquée! Sur ce, Nora quitte la cuisine et sa mère retourne à ses paupiettes. Alors qu’elle sort dans le jardin, la jeune fille entend ses trois frères crier comme d’une seule voix: «Jérémie! Jérémie!» Qu’est-ce qu’ils fabriquent encore? se demande-t-elle. Ces derniers temps, ils sont souvent avec Jérémie et Bastien. Et il y en a toujours un qui finit par déguerpir en pleurant parce que les autres l’ont poussé à bout. Parfois, les garçons acceptent qu’elle joue avec eux, mais c’est uniquement quand elle leur apporte des sucreries ou quand elle est d’accord de donner un coup de balai dans leur petite cabane en bois. En dehors de cela, ils ne veulent surtout pas d’elle. Ne voyant personne, elle suit les cris jusque derrière le poulailler. Ce qu’elle découvre alors la remplit d’effroi. − Mais vous êtes malades! Arrêtez! Vous êtes complètement cinglés! s’écrie-t-elle. − La ferme! Fous le camp! répliquent ses frères en la regardant à peine. Jérémie est assis sur Bastien, lui écrasant le ventre et le plaquant au sol avec ses genoux. Le pauvre garçon suffoque. − Espèce de cochon! s’exclame son tortionnaire. On va voir si tu peux t’en tirer! Il prend Bastien à la gorge avec ses deux mains.

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− Mais ça suffit! Yann, Mickaël, Florian, qu’est-ce que vous attendez? Qu’ils se tuent? Nora tire Yann par l’épaule. Après tout, c’est lui l’aîné; il a déjà 15 ans! Bastien commence déjà à devenir bleu. Alors, enfin, Yann et Florian se décident à intervenir en se jetant sur Jérémie qui est contraint de lâcher sa proie. De son côté, Mickaël tente de les calmer: − Allez, ça suffit maintenant! Arrêtez! Jérémie repousse Yann et Florian, tentant encore de se ruer sur Bastien, mais celui-ci s’enfuit avant qu’il n’y parvienne. − Tu me payeras ça, je te le promets! crie-t-il d’une voix cassée en disparaissant dans la rue. Mickaël, Yann et Florian s’efforcent toujours de retenir Jérémie, mais il se débat comme un forcené et finit par échapper à leur emprise. − T’es complètement en train de disjoncter! Fiche le camp et calme-toi! − Allez vous faire voir! hurle Jérémie en plaquant Florian de toutes ses forces contre le mur du poulailler. Puis, il fait volte-face et file en direction de la rue. − Tu t’es fait mal? demande Nora, inquiète pour son frère. − De quoi tu te mêles? lui répond Florian. Nora est vexée. C’est toujours la même chose: quoi qu’il arrive, ses frères ne veulent pas d’elle. Et ils n’ont que faire de sa compassion. − A table! appelle Madame Morel depuis la fenêtre qui donne sur la forêt, supposant que les enfants se trouvent dans cette direction.

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Nora et ses frères l’entendent, bien qu’ils soient de l’autre côté de la maison. Affamés, ils s’empressent de rentrer. − Enlevez vos chaussures pleines de boue! dit leur mère qui les attend à la porte. Mais de quoi tu as l’air, Florian? Je devrais te fourrer directement dans la machine à laver! Florian sourit. Il sait très bien que sa mère n’est pas capable de se mettre en colère contre lui. Il sait aussi qu’il peut se permettre bien plus de choses que ses frères aînés et sa sœur. Nora s’empresse d’ôter ses chaussures qui ne sont pourtant pas les plus sales. − Bouge ta graisse! la prend Yann à partie. Dégage, t’es dans le passage! Laisse-nous un peu de place! Mickaël quitte ses chaussures à son tour, se lave les mains et prend place à table, à côté de son père. Monsieur Morel s’est déjà préparé une tartine, dans laquelle il mord à belles dents. Il ne peut pas se permettre d’attendre que toute la famille soit au complet, car il a encore à faire. Il est notaire, et c’est au prix de beaucoup d’efforts qu’il est arrivé à sa brillante situation. Son étude est attenante à leur maison, ce qui est bien pratique. Cela lui permet de prendre les repas avec sa femme et ses enfants et, le soir, de retourner au bureau pour terminer certaines choses. C’est un gros avantage pour lui. − Tu peux me passer le beurre, s’il te plaît? demande Nora à son père, juste au moment où il s’adresse à son épouse:

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− Véronique, allume la télévision! C’est l’heure des informations. − Papa… Nora tend la main vers lui. − Quoi? Ah oui, le beurre… Il lui donne ce qu’elle demande, puis ajoute: − Chut! Maintenant, les nouvelles… − Hé, il mange le saucisson sans pain! s’écrie Yann en montrant Florian avec son couteau, tandis que ce dernier regarde la télévision en mâchant bruyamment. − Mais taisez-vous donc! Monsieur Morel est irrité. Il aimerait au moins pouvoir regarder les nouvelles dans le calme. − Florian, murmure Madame Morel, on mange le saucisson uniquement avec du pain! − La paix! lance à nouveau le père de Nora sur un ton sévère. C’est ainsi que, le plus souvent, se déroulent les repas: on a l’impression d’être ensemble, mais en fait, on est séparés, on ne se parle pas. Chacun garde pour lui ce qui le préoccupe. Nora soupire, fixant l’écran de télévision. Depuis toujours, leur famille souffre d’un manque de dialogue, d’une absence totale de communication. Ce soir encore, elle aimerait bien raconter ce qu’elle a vécu dans la journée, car elle a vraiment eu peur que les copains de ses frères s’entretuent dans le jardin. Mais puisque son père a demandé le silence, elle sait que personne n’est très intéressé à l’écouter. Elle n’ose même pas parler à voix basse avec sa mère, qui est toujours stressée.

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Et elle ne veut pas que son père se mette en colère et l’ignore ensuite complètement pendant des jours. C’est une chose qu’elle ne peut pas supporter, d’autant plus qu’elle est déjà rejetée par ses frères et que sa mère ne manque pas une occasion de lui faire comprendre combien elle est compliquée! Alors qu’elle commence tout juste à entrer dans l’adolescence, Nora se sent incomprise. Elle a l’impression d’être de trop dans sa propre famille. Sans en être réellement consciente, elle cherche à cette époque l’amour et la reconnaissance dans l’église. Elle espère y trouver Dieu, car elle croit encore sincèrement qu’il existe. C’est à sa mère et à sa grand-mère qu’elle doit cette foi. Lorsqu’ils étaient encore petits, elles priaient avec eux, les enfants, et les emmenaient à l’Eglise protestante. Nora a aussi participé régulièrement à l’école du dimanche. Elle se rappelle un dimanche en particulier: assise sur le banc en bois, elle observait avec curiosité le baptistère, regrettant qu’on ne voie pas mieux le petit auquel le pasteur allait administrer le baptême. Puis, l’enfant s’est mis à crier. Sa mère a tenté de le calmer en le berçant, mais cela n’a servi à rien. Ensuite, le pasteur a appliqué un peu d’eau sur sa tête avec sa main et prononcé les paroles habituelles, qui étaient toutefois difficilement compréhensibles à cause des braillements du bébé: «Au nom du Père, du Fils et du SaintEsprit. Amen.» Après, comme toujours, l’assistance a chanté un cantique adapté à la circonstance. Nora, qui aimait beaucoup

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chanter, a prononcé bien fort les paroles, même si elle n’en comprenait pas la véritable signification. Mais le chant était beau et semblait tellement convenir: «Je suis baptisé en ton nom, Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Je fais partie de ta famille, de ton peuple, de ton peuple saint. Je suis uni au Christ. J’ai reçu ton Esprit.» Puis, le pasteur a dit encore quelques phrases, auxquelles le parrain et la marraine ont répondu: «Oui.» Vivement les groupes d’école du dimanche, pour qu’on puisse entendre une histoire! a pensé Nora à ce momentlà. Et au même instant, elle a entendu le pasteur dire: «Les grands, avec Alexandra!» Elle avait envie de sauter du banc et de courir dans la salle d’école du dimanche, mais elle s’est efforcée de suivre le groupe de manière disciplinée. Ce jour-là, la monitrice voulait leur raconter l’histoire de Jonas (cf. Jonas 1-4). – Est-ce que quelqu’un d’entre vous a déjà entendu parler de ce personnage de la Bible? a-t-elle demandé. Comme d’habitude, je ne sais rien, a pensé Nora en se faisant toute petite sur sa chaise pour éviter d’être interrogée. Et comme d’habitude, Anne et Estelle con­ naissaient déjà l’histoire. Par égard pour les autres, Alexandra était obligée de les freiner pour qu’elles ne racontent pas à nouveau tout d’un seul coup: – Cette fois, leur a-t-elle dit, vous allez bien écouter, et vous me direz si ce que j’ai dit correspond bien à ce que vous saviez. Pourquoi Alexandra raconterait-elle cette histoire différemment? s’est demandé Nora. Elle a tendu l’oreille:

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Jonas ne voulait pas faire ce que Dieu lui ordonnait. Quel lâche! a-t-elle pensé en entendant cela. C’était vraiment idiot de se sauver loin de Dieu! On ne peut pas faire ça! Pour elle, Dieu était omniprésent, omniscient et omnipotent. On ne pouvait donc pas se dérober à son regard, même avec la meilleure volonté du monde! Mais la suite de l’histoire disait qu’il avait fait en sorte qu’un grand poisson avale Jonas et le recrache sur la rive. C’était là une chose qu’elle ne parvenait pas à concevoir. Comment était-ce possible? Elle avait vraiment passé l’âge des contes de fées! Pour Anne et Estelle, en revanche, cet épisode était véridique. Mais ses deux camarades avaient beau toujours tout savoir sur la Bible, elles n’étaient pas meilleures que les autres! Et Alexandra, croyait-elle vraiment à ce qu’elle leur racontait? Nora n’en était pas certaine. Ce jour-là, elle a laissé vagabonder ses pensées. L’école du dimanche terminée, les enfants, en compagnie des monitrices et du pasteur, se sont retrouvés dans la grande salle pour chanter et prier. Nora aspirait de tout son être à ressentir la présence de Dieu. Mais cette fois encore, il lui semblait lointain, si lointain! Au moins, le cantique était beau et réconfortant: «Dieu aime ce monde et nous sommes à lui», disait-il. De retour à la maison, Nora a pris son recueil de cantiques et s’est mise à le rechanter. Il lui plaisait vraiment beaucoup. La mélodie avait quelque chose de mélancolique, comme de nombreux chants d’église. Et elle s’accordait bien avec son état d’âme. En effet, comme chaque jour, ses frères lui avaient fait des misères. Ils

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l’avaient traitée de «grosse vache», de «boule puante» et de «pleurnicheuse». Elle était convaincue qu’ils auraient préféré une autre sœur qu’elle. Pour cette raison, elle était souvent jalouse de sa cousine Katia dont le grand frère aimait bien la compagnie. Il prenait même sa défense lorsque quelqu’un l’embêtait. Et pendant ce temps-là, mes imbéciles de frères n’arrêtent pas de me martyriser! a pensé Nora avec amertume. Et les paroles de ce cantique… Si je ne reçois même pas d’amour de ma famille, pourquoi Dieu m’aimerait-il, lui? *** Nora a maintenant 14 ans. Elle a terminé le catéchisme et vient de faire sa confirmation, comme c’est la tradition dans l’Eglise protestante. Elle est fière d’avoir quitté le monde des enfants et de faire désormais partie de celui des «jeunes». C’est presque comme si elle était déjà une adulte. Lors du repas qui a suivi le culte festif, sa mère lui a même permis de boire du vin. Cela l’a d’ailleurs étonnée. Elle espère qu’à partir de maintenant, ses parents lui laisseront davantage de liberté et se feront moins de soucis à son sujet. Nora espérait que, une fois qu’elle aurait fait sa confirmation, elle ressentirait l’amour de Dieu et sa présence, mais maintenant que la fête est passée, elle ne ressent plus rien. Elle est déçue. Pourtant, elle retourne régulièrement à l’église, et les gens la considèrent certainement comme une jeune fille bien élevée et très croyante. Mais en réalité, elle est en proie au doute, terriblement. Et cela, personne ne le sait. Pour elle, les histoires

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Des parents qui ne la comprennent pas, des frères qui ne manquent pas une occasion de la rabaisser, des garçons qui abusent d’elle, le sentiment de ne jamais être à la hauteur: pour Nora, comme pour beaucoup d’autres, l’adolescence n’est vraiment pas facile. Se sentant de plus en plus seule, elle cherche refuge dans la nourriture, mais alors, c’est l’engrenage: elle se retrouve prisonnière de la boulimie. Va-t-elle s’en sortir? Vous le saurez en lisant ce récit authentique, touchant de sincérité et plein d’espoir. Anke Hartmann habite au centre de l’Allemagne. Mariée et mère de trois enfants, elle travaille aujourd’hui comme institutrice.

17.00 CHF / 13.50 € ISBN 978-2-940335-71-8

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