CR AIG
GROE SCHEL
CR AIG GROE SCHEL
Chrét iens athées
Chrét iens athées
«J
Un ouvrage actuel, profondément édifiant, tellement juste et, aussi, plein d’humour, qui nous aide à remettre les pendules à l’heure!
Croire en Dieu et vivre comme s’il n’existait pas
Chrét iens athées
e sais que ma vie ne ressemble pas à ce que devrait être la vie d’une chrétienne, mais je crois vraiment en Dieu.» Voilà, je vous présente l’athéisme chrétien, celui des gens qui croient en Dieu mais qui vivent comme s’il n’existait pas. Même si j’ai beaucoup de mal à l’admettre, je vois ce genre d’athéisme aussi chez moi. (…) Malheureusement, l’athéisme chrétien est partout. Et pourtant, il doit y avoir une meilleure façon de vivre. Ce livre est pour tous ceux qui ont le courage de reconnaître leur hypocrisie. J’espère qu’il vous bousculera, vous remettra en question, vous dérangera.
«Craig nous appelle à aller sincèrement au fond des choses afin que nous puissions voir là où notre façon de vivre est en contradiction avec ce que nous disons.» Francis Chan, auteur de Crazy Love
Craig Groeschel est pasteur de l’Eglise Life Church aux Etats-Unis. Marié à Amy et père de six enfants, il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Confessions d’un pasteur.
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lSBN 978-2-940335-84-8
CR AIG
GROE SCHEL
Craig Groeschel
Chrétiens athées Croire en Dieu et vivre comme s’il n’existait pas
Chrétiens athées Titre original en anglais: The Christian Atheist Copyright © 2010 by Craig Groeschel Published by arrangement with The Zondervan Corporation L.L.C., a subsidiary of HarperCollins Christian Publishing, Inc. © et édition (française): Ourania, 2015 Case postale 128 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail: info@ourania.ch Internet: www.ourania.ch Traduction: Samuel Evans Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève www.universdelabible.net ISBN édition imprimée 978-2-940335-84-8 ISBN format epub 978-2-88913-577-6 Imprimé en République tchèque sur les presses de Grafico
Table des matières Remerciements ....................................................................... 9 Lettre au lecteur ...................................................................... 11 Introduction .............................................................................. 17 1. Croire en Dieu et ne pas vraiment le connaître ................. 29 2. Croire en Dieu et avoir toujours honte du passé ............... 43 3. Croire en Dieu et ne pas avoir l’assurance de son amour ..... 53 4. Croire en Dieu et ne pas croire à la prière ......................... 67 5. Croire en Dieu et ne pas croire qu’il est juste .................... 83 6. Croire en Dieu et ne pas pardonner .................................. 101 7. Croire en Dieu et penser que nous ne changerons jamais .... 111 8. Croire en Dieu et continuer à nous inquiéter ..................... 129 9. Croire en Dieu et chercher le bonheur à tout prix ............. 145 10. Croire en Dieu et nous confier plus dans l’argent .............. 157 11. Croire en Dieu et ne pas parler de notre foi ...................... 175 12. Croire en Dieu et ne pas croire à son Eglise ..................... 195 Epilogue .................................................................................. 213
Lettre au lecteur
L
e fait d’être assis dans un avion à côté de parfaits inconnus est une source inépuisable de divertissement et de surprises, surtout quand vous êtes pasteur, comme c’est mon cas. Avant que les voyageurs qui ne se doutent de rien ne me deman dent ce que je fais dans la vie, nos échanges sont généralement décontractés et agréables. Mais dès qu’ils découvrent quelle est ma profession, la conversation prend une autre tournure. Parfois, elle devient plus profonde, car cela a mis en évidence un lien spirituel commun. D’autres fois, le ton monte, quand mon interlocuteur exprime ses doutes, sa confusion ou ses blessures en ce qui concerne la foi. Et il arrive aussi que la personne mette les écouteurs dans ses oreilles et ferme les yeux, montrant par là très clairement que la conversation est terminée. Lors d’un récent voyage, je devais prendre deux avions différents pour arriver à destination. Durant mon premier vol, je me suis trouvé assis à côté de Travis, un homme d’une cinquantaine d’années, marié et père de deux enfants. Il rentrait chez lui après un voyage d’affaires qui s’était soldé par un échec. Sur le vol suivant, ma voisine s’appelait Michelle. Cette jeune femme de 23 ans, étudiante à l’esprit exceptionnellement vif et brillant, commençait ses vacances d’été. Tous deux étaient fatigués. Tous deux étaient impatients de rentrer chez eux. Et tous deux étaient athées, mais pas de la même manière. Travis était un athée de type classique. Comme la plupart des athées, il niait catégoriquement l’existence de Dieu. Il ne priait pas, ne lisait 11
Chrétiens athées
pas la Bible et n’allait pas à l’Eglise. La seule chose qu’il appréciait, dans le christianisme, c’était de pouvoir se moquer des télévangélistes. Imitant leur manière de parler, il m’a dit sur un ton emphatique et mielleux: «Je ne crois pas en Dieu!» Ce qui l’a fait rire aux éclats. Durant cette première partie de mon voyage, nous avons parlé des difficultés commerciales que rencontrait son agence immobilière. Deux ans auparavant, son activité était absolument florissante, et il concluait régulièrement de bonnes affaires. Mais désormais, il ne parvenait même pas à négocier les prix lors d’un vide-grenier. En raison de la crise économique et de sa baisse de revenus, il avait été contraint de modifier considérablement son train de vie. Mais il avait bon espoir et pensait que les choses reviendraient rapidement à la normale. Après s’être ouvert assez librement sur certaines des difficultés qu’il rencontrait sur le plan professionnel, Travis m’a demandé dans quel domaine je travaillais. Pour continuer dans le langage des affaires, je lui ai expliqué que j’étais dans le «secteur spirituel», bref, que j’étais pasteur d’une Eglise. Il a sursauté et dit: – Alors comme ça, vous êtes pasteur? Puis, faisant des efforts pour rester cordial, il m’a demandé sur un ton clairement sarcastique: – J’imagine que ça veut dire que vous croyez en une création en 7 jours, non? Avant que je puisse formuler une quelconque réponse, il a lâché son flot d’arguments antichrétiens: – Je ne voudrais pas me montrer irrespectueux, mais les chrétiens sont les gens les plus faibles du monde. Ils se servent du christianisme comme d’une béquille pour fuir la réalité. Et plus ils parlent de leur religion, plus ils sont hypocrites. Après avoir présenté ainsi ses doléances pendant plusieurs minutes, il est arrivé au bout de sa tirade. Puis, comme pour «faire la paix», il a ajouté: 12
Lettre au lecteur
– Enfin, si jamais l’éternité existe, je suis sûr que vous serez bien loti, puisque vous êtes pasteur, et je suppose que je m’en sortirai aussi bien que la plupart des gens. La suite de notre conversation a été agréable. Il ne m’a pas fait changer d’avis sur Dieu et je ne l’ai pas fait changer d’avis non plus. Nous avons dit tous deux que nous espérions que l’économie reprendrait bientôt, et nous nous sommes quittés sur une note amicale. Michelle, la jeune étudiante qui était assise à côté de moi durant mon second vol, était une athée d’un genre complètement différent: c’était une chrétienne athée. Les chrétiens athées sont partout. Ils fréquentent toutes sortes d’Eglises: catholiques, baptistes, pentecôtistes, indépendantes et, même, les Eglises où le pasteur prononce le mot «Dieu» sur un ton emphatique et mielleux quand il prêche. Ils se forment dans les plus grands instituts bibliques et étudient dans toutes les universités possibles. Ils sont de tous les âges, de toutes les races et font toutes sortes de métiers. Et certains d’entre eux lisent même leur Bible tous les jours. Les chrétiens athées ressemblent beaucoup aux chrétiens, mais en fait, ils vivent beaucoup comme Travis. Michelle a engagé la conversation avant le décollage. Quelque peu stressée par le fait de prendre l’avion, elle semblait désireuse de parler, comme si notre échange allait faire passer le temps de vol plus rapidement. Après avoir décrit les difficultés qu’elle rencontrait à rester équilibrée financièrement, à gérer sa relation avec ses parents divorcés et son petit ami qui habitait chez elle et qui avait une peur bleue du mariage, elle m’a posé des questions sur ma propre vie. Pour éviter de répondre d’emblée: «Je suis pasteur», je lui ai expliqué que j’étais marié et que j’avais six enfants. – Six enfants?! Vous ne savez pas d’où viennent les enfants? a-t-elle plaisanté. 13
Chrétiens athées
Nous avons échangé quelques banalités, puis elle m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Ne pouvant plus éviter… l’inévitable, j’ai dit: – Eh bien, en fait, je suis pasteur. Cette révélation semble avoir donné à Michelle la permission de lâcher un flot de paroles et d’histoires au sujet de la foi chrétienne, qu’elle ponctuait de temps en temps par des «Dieu m’a dit» ou «Dieu est bon». Elle a souri tendrement en racontant qu’elle avait «donné sa vie à Jésus» à l’âge de 15 ans lors d’un camp chrétien pour les jeunes. Après avoir prié sincèrement, elle avait eu hâte de retourner à l’école pour parler aux autres de sa foi et mener une vie de pureté et d’intégrité spirituelle. Elle s’est accrochée à sa nouvelle foi en Dieu mais est bientôt retombée dans son ancienne manière de vivre. Comme dans un confessionnal, Michelle a continué à parler à cœur ouvert, évoquant les détails les plus sombres de son existence. Elle a baissé les yeux quand elle a reconnu qu’elle faisait avec son petit ami des choses qu’elle savait ne pas devoir faire. Elle m’a dit qu’elle voulait aller à l’Eglise mais qu’elle n’avait tout simplement pas le temps à cause de son travail et de ses études. Elle priait souvent le soir, surtout pour que son petit ami devienne chrétien comme elle. – Si seulement il croyait en Jésus, peut-être qu’il voudrait bien se marier avec moi, a-t-elle dit en séchant ses larmes. Enfin, elle a fait une dernière «confession»: – Je sais que ma vie ne ressemble pas à ce que devrait être la vie d’une chrétienne, mais je crois vraiment en Dieu. Voilà, je vous présente l’athéisme chrétien, celui des gens qui croient en Dieu mais qui vivent comme s’il n’existait pas. Même si j’ai beaucoup de mal à l’admettre, je vois ce genre d’athéisme aussi chez moi. On pourrait croire qu’en tant que pasteur, je ne suis touché par aucune forme d’athéisme que ce soit, mais ce n’est pas le cas. Malheureusement, l’athéisme chrétien est partout. Et pourtant, il doit y avoir une meilleure façon de vivre. 14
Lettre au lecteur
Ce livre est pour tous ceux qui ont le courage de reconnaître leur hypocrisie. J’espère qu’il vous bousculera, vous remettra en question, vous dérangera. Et si vous êtes honnête devant Dieu – comme j’essaie de l’être – peut-être qu’ensemble, nous pourrons nous débarrasser quelque peu de notre hypocrisie pour vivre une vie qui soit véritablement à sa gloire.
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Introduction
Chrétien athée sur la voie de la guérison
B
onjour, je m’appelle Craig Groeschel et je suis chrétien athée. Je crois en Dieu depuis aussi longtemps que je me souvienne, mais je n’ai pas toujours vécu comme s’il existait. Aujourd’hui, mon athéisme chrétien n’est plus un problème aussi important qu’il ne l’a été à une certaine époque, mais j’ai encore des combats à mener dans ce domaine. Tout comme un alcoolique guéri ne considère jamais la sobriété comme une chose définitivement acquise, je dois prendre la vie un jour à la fois. Il vous paraît peut-être étrange qu’un pasteur puisse avoir à lutter parfois contre un «athéisme chrétien». Pourtant, dans le coin du monde où j’habite, ce problème est une véritable épidémie spirituelle qui se propage très rapidement et qui peut empoisonner les gens, leur donner la nausée et, même, causer leur mort éternelle. Cependant, le virus reste extrêmement difficile à détecter, particulièrement pour ceux qui en sont infectés. Mon histoire montre quels en sont les symptômes. Je suis né dans une famille «chrétienne». Nous croyions en Dieu et allions à l’Eglise quand cela nous arrangeait, en tout cas à Noël et à Pâques. Et quand nous y allions, c’était toujours ennuyeux. Un homme d’un certain âge, vêtu de ce qui ressemblait à une sorte de robe, se tenait debout derrière la chaire pendant un temps qui paraissait interminable et parlait de choses qui n’avaient aucun sens pour moi. 17
Chrétiens athées
Je me rappelle que je comptais combien de fois il levait le bras en prêchant. Le record a été 53 fois en un seul sermon. Et il est possible qu’il n’ait pas encore été égalé jusqu’à ce jour. Même si je ne prenais jamais de Bible pour aller à l’Eglise, nous en avions une à la maison. Jaunâtre et dorée, elle restait posée bien en vue sur la table basse du salon. Ses illustrations me faisaient chaud au cœur, me faisaient éprouver comme des fourmillements et suscitaient en moi un élan spirituel, mais les mots qui y étaient écrits dans un anglais très ancien demeuraient pour moi tout à fait incompréhensibles. Deux amis de mes parents nous faisaient toujours prier avant les repas: «Dieu est grand. Dieu est bon. Remercions-le pour ces aliments.» J’ai toujours été tracassé par le fait que cette prière ne rimait pas vraiment, alors qu’on avait l’impression qu’elle aurait dû, et je me demandais si cela dérangeait Dieu aussi. Chez mes grands-parents, nous priions: «Viens, Seigneur Jésus, sois notre invité et veuille bénir ce repas que nous allons manger.» Aucune de ces deux prières n’avait de l’importance à mes yeux, mais au moins, la seconde rimait vraiment.
Dieu, s’il te plaît, ne m’envoie pas en enfer Quand j’avais 8 ans, j’ai participé à un club biblique de vacances. J’étais un peu craintif, mais les jeux, les prix, les histoires et les biscuits à volonté, accompagnés de Kool-Aid 1 parfum raisin, ont fini par avoir raison de mon appréhension. Les enfants semblaient assez normaux, hormis Alex qui a mouillé son pantalon deux fois dans la même journée (Alex, si tu lis ça, tu peux me remercier de ce que je n’ai pas précisé ton nom de famille.) 1
Boisson américaine aromatisée, présentée en poudre. (N.d.E.)
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Introduction
En fait, il se trouve que tout était réservé pour le dernier jour, où les moniteurs ont vraiment «chauffé l’ambiance spirituellement». Comme une balle de base-ball lancée à vive allure par un professionnel, ils m’ont pris par surprise pour me faire sortir du marbre2. – Fermez les yeux, baissez la tête, a ordonné l’adulte n°1 sur un ton extrêmement sérieux. Je ne veux voir personne regarder autour de soi. Après une pause assez théâtrale, elle a continué: – Est-ce que vous êtes absolument certains que si vous deviez mourir cette nuit, vous passeriez l’éternité au ciel? Si vous n’en êtes pas sûrs, je vous demande de lever la main. Pas encore remis des dizaines de biscuits que je venais d’avaler, et certainement pas certain de ma destinée éternelle, j’ai levé la main. Soudain, l’adulte n°2 a rejoint l’adulte n°1, et ils m’ont pris chacun par le bras pour me conduire au fond du garage. Impossible de fuir: d’un côté, il y avait le garage lui-même, et de l’autre, un grillage; puis il y avait encore ces adultes au regard sévère, qui complétaient le triangle. J’étais piégé et pas du tout préparé à ce qui allait suivre. – Si tu n’es pas certain de l’endroit où tu passeras l’éternité et que tu meurs, tu iras en enfer. L’enfer! L’enfer? A ce moment précis, il m’apparaissait comme l’option la plus sûre. Avec le recul, aujourd’hui, je suis sûr que ces adultes qui s’occupaient de nous n’avaient que de bonnes intentions, mais à l’époque, ils m’ont tellement fait peur qu’ils ont fait ressortir les biscuits de mon estomac. M’inspirant du feuilleton Les Petites Canailles, je me suis accroupi puis élancé entre les jambes de l’adulte n°2, et j’ai couru plus vite que Forrest Gump jusqu’à la maison. Toujours terrifié par ce diable méchant et ce feu sulfurique qu’il réservait aux enfants comme moi, je me suis barricadé dans 2
Plaque de but, sur un terrain de base-ball. (N.d.E.)
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Chrétiens athées
mon armoire et j’ai crié à Dieu: S’il te plaît, ne m’envoie pas en enfer! Il ne faisait aucun doute que je croyais en Dieu. J’étais certain que le ciel existait – même si je n’étais pas pressé d’y aller – et l’enfer aussi. Un jour, je m’étais sans le vouloir brûlé avec des allumettes, et je savais que je ne voulais absolument pas aller dans un endroit rempli de feu, de fumée et de soufre. Pendant des années, j’ai prié le soir: Dieu, s’il te plaît, ne m’envoie pas en enfer. Je répétais ces mots encore et encore, jusqu’à ce que je finisse par m’endormir. Il m’arrivait parfois de me réveiller le matin et de me rendre compte que j’avais oublié de signaler au Juge qui décidait de ma destinée éternelle que j’avais fini de prier: je n’avais pas dit: «amen», ni: «fin de transmission», ni: «message terminé». J’avais laissé Dieu «en suspens». Je ne connaissais pas tous les dix commandements, mais j’étais presque sûr qu’ils comprenaient une marche à suivre exacte pour la prière. Craignant d’être un pécheur aux mains d’un Dieu en colère, je disais donc: Amen. Amen. Amen. Amen. Parfois, je multipliais même ces amen: Amen fois amen fois amen fois amen. Quand j’ai commencé l’école secondaire, j’avais déjà plus de 45 millions d’«amen» d’avance et, en même temps, j’éprouvais un sentiment de crainte et d’insécurité de plus en plus prononcé sur le plan spirituel.
L’hypocrisie des années lycée A l’âge de 16 ans, j’ai décidé un dimanche matin d’aller à l’Eglise par moi-même. (D’accord, c’était peut-être aussi parce que je venais de réussir mon permis de conduire et que j’étais heureux de rouler, peut importait la destination, mais il est vrai que je me sentais sincèrement attiré vers l’Eglise.) En réfléchissant à ce que voulait dire «être en règle avec Dieu», j’ai monté tranquillement les marches du bâtiment et je me suis installé au troisième rang. 20
Introduction
Mais voilà, encore une fois, le sermon m’est passé bien audessus de la tête. Je suis sorti, déçu. Le pasteur s’était stratégiquement posté à la sortie principale et serrait la main des gens qui quittaient la salle. J’ai alors saisi ma chance et lui ai demandé si je pouvais prendre rendez-vous pour parler de Dieu avec lui. Un mercredi, après le lycée, je me suis donc retrouvé assis dans son bureau, qui était, je m’en suis vite rendu compte, l’endroit le plus effrayant au monde. Je lui ai posé ma question, me demandant s’il entendait ma voix trembler: – Comment est-ce que je peux savoir si j’ai été assez bon pour aller au ciel? Je ne me rappelle pas tout ce que le pasteur m’a dit, mais je sais qu’il m’a conseillé de ne pas faire les quatre cents coups, de ne pas courir après les filles et de ne pas boire de bière. En d’autres termes, il ne m’a donné que des mauvaises nouvelles. Car tous mes amis étaient des gars qui faisaient les quatre cents coups, qui descendaient les bières les unes après les autres et qui couraient les filles. Et s’il est vrai que je n’étais pas leur général, j’étais certainement un lieutenant, et j’avais même des chances de gravir encore les échelons. J’ai quitté son bureau déterminé à ne plus pécher. Il était grand temps pour moi de m’intéresser à la religion et de mettre ma vie en ordre avec Dieu, une fois pour toutes. Fort de ce nouvel appel, je suis retourné au lycée animé d’un zèle ardent pour une vie juste. Puis, le vendredi soir est arrivé. Ce n’est que bien des années plus tard que j’allais découvrir les paroles de Paul en Romains 7, ce chapitre où il écrit qu’il ne faisait pas les choses qu’il voulait faire et qu’il faisait celles qu’il ne voulait pas faire. C’était là exactement mon histoire. Je voulais vivre une vie juste, cependant, il me semblait impossible d’y arriver plus de cinq minutes. Je croyais en Dieu, mais je continuais à tricher à l’école, à boire de la bière bon marché, à mentir sur ce que je 21
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Un ouvrage actuel, profondément édifiant, tellement juste et, aussi, plein d’humour, qui nous aide à remettre les pendules à l’heure!
Croire en Dieu et vivre comme s’il n’existait pas
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e sais que ma vie ne ressemble pas à ce que devrait être la vie d’une chrétienne, mais je crois vraiment en Dieu.» Voilà, je vous présente l’athéisme chrétien, celui des gens qui croient en Dieu mais qui vivent comme s’il n’existait pas. Même si j’ai beaucoup de mal à l’admettre, je vois ce genre d’athéisme aussi chez moi. (…) Malheureusement, l’athéisme chrétien est partout. Et pourtant, il doit y avoir une meilleure façon de vivre. Ce livre est pour tous ceux qui ont le courage de reconnaître leur hypocrisie. J’espère qu’il vous bousculera, vous remettra en question, vous dérangera.
«Craig nous appelle à aller sincèrement au fond des choses afin que nous puissions voir là où notre façon de vivre est en contradiction avec ce que nous disons.» Francis Chan, auteur de Crazy Love
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