L'art de tirer le meilleur parti de notre existence (OUR2061)

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THOMAS

HÄRRY On ne vit qu'une fois. Savez-vous que la Bible fourmille d'enseignements précieux sur la meilleure manière de mener notre vie, sans nous laisser ballotter par elle mais en sachant où se trouvent les bonnes priorités? •

Connaître les responsabilités que nous avons vis-à-vis de nousmêmes;

prendre les meilleures décisions possibles;

identifier nos valeurs et ressources;

savoir comment gérer nos émotions;

découvrir les outils utiles…

«Façonner sa vie d’une manière responsable, en plongeant ses racines dans la personne et dans les intentions de Dieu, fait partie des compétences les plus importantes d’un être humain.» – Thomas Härry

Il y a là tout un programme, mais aussi une démarche essentielle pour tirer le meilleur parti de notre existence et ne rien avoir à regretter.

Originaire d'Argovie (Suisse), Thomas Härry s'est formé professionnellement dans le cadre d'un apprentissage, avant de se tourner vers la théologie et le pastorat. Il est passionné en particulier par l'enseignement du Nouveau Testament et le développement de l'église. CHF 27.90 / 23.50 € ISBN 978-2-88913-061-0

THOMAS HÄRRY

DE NOTRE EXISTENCE

L'ART DE TIRER LE MEILLEUR PARTI DE NOTRE EXISTENCE

THOMAS HÄRRY L’ART DE TIRER LE MEILLEUR PARTI

THOMAS HÄRRY


Thomas Härry

L’art de tirer le meilleur parti de notre existence


L’art de tirer le meilleur parti de notre existence Titre original en allemand : Von der Kunst, sich selbst zu führen © 2015 SCM R. Brockhaus in der SCM Verlagsgruppe GmbH, Witten/ Holzgerlingen, Allemagne Originally published in German under the title : Von der Kunst, sich selbst zu führen © 2015 SCM R. Brockhaus in der SCM Verlagsgruppe GmbH, Witten/ Holzgerlingen, Germany © et édition (française) : Ourania, 2021 Case postale 31 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail : info@ourania.ch Internet : http://www.ourania.ch Traduction : Vincent Coutrot Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève http://www.universdelabible.net Couverture : Cyprien Roth – Visuall Communication ISBN édition imprimée 978-2-88913-061-0 ISBN format epub 978-2-88913-637-7


Table des matières

Préface à la quatrième édition........................................................................7 Préface de Daniel Zindel....................................................................................9 Introduction..........................................................................................................13 1. Me diriger moi-même............................................................................. 27 1re partie – Etre responsable de soi-même.............................................. 45 2. L’invitation et l’équipement de Dieu.................................................. 49 3. Les raisons de nos dérobades.............................................................. 57 4. « Attention à vous »...................................................................................61 5. Trois outils ................................................................................................... 69 6. Contre les abus...........................................................................................81 2e partie – Se voir soi-même tel qu’on est............................................... 95 7. Qui suis-je ?.................................................................................................. 99 8. De quoi suis-je capable ?.......................................................................111 9. Qu’est-ce que je veux ?......................................................................... 129 3e partie – Prendre soin de soi-même..................................................... 149 Ressource : la spiritualité 10. Les buts de la spiritualité..................................................................... 153 11. La présence de Dieu.............................................................................. 175 12. Une spiritualité à façonner.................................................................. 191 Ressource : les relations 13. Des relations enrichissantes à construire...................................... 213 Ressource : la vitalité physique et mentale 14. La découverte de ce qui me fait du bien et m’inspire..............233


4e partie – S’orienter soi-même.................................................................267 Mes émotions 15. Un oignon à peler................................................................................... 271 16. Les moments de turbulences.............................................................293 Mes relations 17. La protection de ce qui est important pour moi........................ 313 18. La recherche de l’équilibre..................................................................329 19. La gestion des conflits..........................................................................345 Mes activités 20. L’équilibre des 6 domaines principaux............................................377 21. Le parti à tirer de mes tranches d’existence.................................397 22. L’identification à mes activités...........................................................409 23. La liberté de renoncer........................................................................... 419 Conclusion..........................................................................................................427 Annexes............................................................................................................... 431 Annexe 1 – Le puzzle de mes points forts.............................................433 Annexe 2 – Le profil différentiel.................................................................437 Annexe 3 – Un mot d’ordre personnel pour votre vie......................441 Remerciements.................................................................................................443 Questions pour aller plus loin.....................................................................445


Préface à la quatrième édition

De nombreuses réactions me sont parvenues depuis la parution de ce livre. Parmi les plus fréquentes, on trouve des phrases comme : « Ce thème convient exactement à la situation dans laquelle je me trouve actuellement ! » ; « Cela vient juste au bon moment, et je suis reconnaissant pour les recommandations qui m’aident à prendre les bonnes décisions au milieu de ma vie quotidienne mouvementée. » De tels échos ne m’ont pas seulement réjoui, ils m’ont rassuré. En tant qu’auteur, peu avant la parution d’un livre, un léger doute se glisse parfois quant à savoir si ce que l’on considère soi-même comme un des trésors les plus remarquables de son existence peut avoir autant de valeur pour d’autres. Je pense alors : « Peutêtre que tu t’imagines seulement que ce qui te donne à toi la stabilité dans la vie va aider les autres ». Aujourd’hui, environ dix mois plus tard, paraît la quatrième édition de l’original allemand et 10’000 exemplaires ont déjà été vendus. Cela dépasse de loin toutes mes attentes. Je suis agréablement surpris et reconnaissant. Je suis convaincu, encore plus qu’il y a un an, que façonner sa vie d’une manière responsable, en plongeant ses racines dans la personne et dans les intentions de Dieu, fait partie des compétences les plus importantes d’un être humain. Apprendre ce « façonnage », nous y exercer et l’affermir est une des plus grandes et plus belles tâches qui nous soient confiées. Thomas Härry

Préface à la quatrième édition

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Préface de Daniel Zindel Veille sur toi-même

L’écrivain russe Lev Nikolaïevitch Tolstoï raconte dans sa nouvelle « Ce qu’il faut de terre à l’homme » l’histoire du paysan Pacôme, qui a acheté une parcelle de terre. A cause de bagatelles le fier propriétaire terrien se brouille avec ses voisins. Là-dessus, il quitte la région et s’achète à l’est du pays une propriété encore bien plus grande. Mais l’affaire se répète : il entre en conflit et se brouille. C’est alors qu’il entend dire qu’il pourrait s’acheter à très bon prix des steppes en orient chez les Bachkires. Il s’y rend avec son serviteur : « Tu peux, lui dit amicalement cet habitant des step­ pes, acheter autant de terres que ce dont tu peux faire le tour à pieds entre le lever et le coucher du soleil. » Le soleil se lève et le compte à rebours commence. Dans son avidité, Pacôme engouffre, en faisant le tour de son futur terrain, autant de propriétés que possible. Encore cette petite vallée, et encore ce plateau. Il devient de plus en plus insatiable. Après avoir pris un très grand bout de terres, et en voulant toujours plus, alors que le soleil descend vers l’horizon, il met ses dernières forces dans la course et rejoint le point de départ. Là, il s’effondre, mort d’épuisement. Le serviteur de Pacôme lui creuse une tombe. Il a besoin pour cela d’autant de terres que ce que Pacôme peut recouvrir de son corps, de la tête aux pieds. Pacôme, l’effréné. Il a gagné la moitié du monde, au prix de périr corps et âme. Vivre avec sagesse, c’est tout autre chose. Qui est-ce qui nous guide ? Ou qu’est-ce qui nous aiguillonne ? Est-ce notre entourage qui nous guide, ou nos peurs cachées, nos Préface de Daniel Zindel

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humeurs ou notre plaisir ? Il nous arrive souvent de ne pas pouvoir nous contrôler. Mais comment pouvons-nous apprendre l’art de bien nous diriger nous-mêmes ? Voilà ce dont il est question dans le nouveau livre de Thomas Härry. Ce livre nous indique comment vivre avec sagesse et comment nous prendre nous-mêmes par la main. Pour prendre soin de nous-mêmes et nous diriger nous-mêmes, nous devons d’abord nous poser quelques questions. En fait, qui sommes-nous réellement ? Qu’est-ce qui, au plus profond de nous, détermine ce que nous sommes ? De quoi avons-nous besoin ? La cure d’âme personnelle commence par clarifier ce que nous sommes, notre être. Nous nous percevons comme Dieu nous voit : la base de l’éclaircissement sur ce que nous sommes, c’est la déclaration d’amour que Dieu nous adresse. Reconnaître cela affermit notre âme et la nourrit dans ce qu’elle a de plus profond. Au moins à cet endroit il devient évident que le concept de Thomas Härry n’est pas une technique de développement de la discipline personnelle. Quiconque veut tout simplement se perfectionner encore plus et faire un effort sur soi-même en puisant dans ses propres ressources ferait mieux de ne plus toucher ce livre. Mais quiconque désire ardemment trouver son identité dans ce que Dieu donne, alors, qu’il prenne ce livre en main. Est-ce alors un livre pour les nonchalants, qui souhaitent déléguer à Dieu le soin de prendre en main le gouvernail de leur vie ? Pas du tout ! Cette lecture est destinée à tous les courageux qui veulent donner un grand coup d’aération à leur âme et qui en même temps veulent la diriger certes, avec beaucoup d’amour, mais aussi d’une manière conséquente. Se diriger soi-même est un « travail en équipe ». Dieu travaille en partenariat avec nous et ce faisant nous laisse une grande part de responsabilité personnelle et de liberté de décision. Thomas Härry donne un grand nombre de règles de vie judicieuses, comment avancer concrètement dans cette voie. 10 \

L’art de tirer le meilleur parti de notre existence


En tant que collaborateurs et dirigeants nous avons besoin, à côté de notre activité professionnelle spécifique, d’un point d’appui intérieur qui fournisse des attitudes favorables à la vie. Thomas Härry parlerait d’un « moi fortifié ». On ne dispose pas automatiquement d’un tel homme intérieur nourri et protégé. Nous nous l’approprions et nous nous le réapproprions toujours à nouveau par l’art de nous diriger nous-mêmes sans lâcher la main de Dieu. C’est de tout cœur que je peux recommander le livre de Thomas Härry, car le concept qu’il développe à propos de la manière de tirer le meilleur parti de l’existence reste toujours lié à la pratique et a été développé à partir de la spiritualité chrétienne. Ce livre, bien ancré dans le message biblique est écrit pour tous ceux qui veulent vivre en étant attentifs à leurs propres besoins et capacités. Il est tout particulièrement destiné à une jeune génération qui désire développer son propre style de vie et être en bénédiction pour les autres. Se diriger soi-même est la clé de la liberté sous la direction du Saint-Esprit. Alors, nous ne sommes pas poussés comme au gré du vent à l’instar de Pacôme, mais nous tenons compte du conseil de Paul à Timothée : « Veille sur toi-même »(1 Timothée 4.16). Daniel Zindel, directeur général de la Fondation Gott Hilft, pasteur et auteur de divers livres

Préface de Daniel Zindel

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Introduction Surpris et mis au défi ou pourquoi ce livre ?

Depuis mon enfance l’Ouest américain me fascine. Ce ne sont pas tant des figures de romans comme Winnetou ou Old Shatterhand qui m’ont conquis. Ce qui me touche, c’est surtout le sort des chefs indiens comme Red Cloud, Quanah Parker, le chef Joseph ou l’histoire de la conquête de l’Ouest, la vie quotidienne des colons sur la piste de l’Oregon ou de la Californie. J’admire le courage de ces hommes et de ces femmes qui ont tout laissé derrière eux, qui ont chargé un chariot bâché avec le peu de choses qu’ils avaient, ont acheté deux bœufs et se sont mis en route vers l’inconnu.

« Ici tout est différent ! » L’un de mes livres préférés sur cette époque des pionniers est un recueil, gros de 500 pages, de lettres d’émigrants qui étaient tous originaires de la région où je suis né, ici dans le canton suisse d’Argovie. Les lettres qu’ils ont envoyées aux membres de leurs familles qu’ils avaient laissés en Suisse montrent à quel point ces personnes ont vécu et ont considéré de manières très différentes leur vie dans le Nouveau Monde. Certains sont profondément déçus. Ils parlent de mensonges qu’on leur a débités sur la « vie merveilleuse en Amérique ». Là-bas, ce n’était pas mieux, mais Introduction

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bien pire que dans la Suisse qu’ils avaient quittée à cause des conditions économiques difficiles. Au bout de quelques mois sur le nouveau continent, ils voulaient rentrer le plus vite possible en Europe. D’autres racontent exactement le contraire. Enthousiastes, ils décrivent les paysages fascinants, une population bigarrée, et les perspectives illimitées d’entreprendre des activités. Malgré les privations de la vie de pionnier, ils sont convaincus d’avoir touché le gros lot. Parmi tout ce recueil de lettres, l’une d’elles m’a particulièrement frappé. Elle commence par une constatation simple, mais qui en dit long : « Ici tout est différent ! »1 Quelle phrase ! Sobre, laconique, elle résume exactement le cœur de l’expérience de cet homme : « Ici tout est différent ! ». Des paroles qui résument le vécu, le sentiment de quelqu’un qui se retrouve soudain dans un cadre de vie tout à fait différent, auquel il ne s’est pas attendu, et qui ne sait pas encore vraiment ce qu’il doit en penser, s’il est ou non à la hauteur de ce qui lui arrive, si cela va lui plaire, ou non. « Ici tout est différent ! » Cette déclaration convient aussi comme titre sur plusieurs phases de ma propre vie ; sur des périodes de ma vie dans lesquelles je me suis retrouvé dans des nouvelles situations et dans lesquelles je me rendais compte, d’un seul coup, de ceci : « Ce n’était pas du tout comme je me l’étais imaginé ! Ce n’est pas comme ce que je pensais. Je ne sais pas comment je peux relever ce défi. Il faut vraiment que je réfléchisse à ce que je dois faire maintenant, et par quoi commencer ! »

1  Cette phrase sert en même temps de titre au livre de Leo Schelbert & Hedwig Rappolt, Alles ist ganz anders hier, 2009.

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Et tout à coup tu deviens papa Ce sentiment m’est venu, par exemple, lorsque pour la première fois je suis devenu papa. Comme j’étais content ! Quelques années auparavant j’avais la vague crainte de mourir jeune, lors d’une guerre subite, ou lors d’un accident, ou d’une catastrophe. Alors, j’ai dit à Dieu : « Permets-moi au moins de vivre ce que c’est qu’aimer une femme et avoir des enfants. » Apparemment, je craignais que le ciel n’ait rien à proposer qui atteigne le niveau de ces deux expériences. Et voilà que désormais j’étais devenu papa ! Et encore une fois deux années après, et puis encore une troisième fois. Les naissances de mes enfants ont été une expérience grandiose. Des sentiments indescriptibles de joie me saisirent. Je me sentais comme se sont sans doute sentis Bilbon Sacquet et ses compagnons dans Le Hobbit, alors dans un grand danger, lorsque de grands aigles les ont sauvés d’une forêt en feu. Les oiseaux géants font un piqué, entourent délicatement Bilbon et ses amis de leurs griffes, et les élèvent dans les hauteurs infinies du ciel. Pleins d’assurance ils emportent leurs amis dans un endroit protégé. Par la naissance de nos enfants j’ai été comme élevé dans des hauteurs qui jusque-là m’étaient restées inaccessibles. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Après notre deuxième enfant quelque chose d’autre est apparu : je me suis rendu compte que j’avais grandement sous-estimé ce que c’était qu’avoir une progéniture. Je n’étais pas conscient à quel point des tout petits enfants mettaient notre vie sens dessus dessous. Mes sentiments, mon regard sur la vie, ma vie quotidienne, mes priorités, tout cela en était affecté. Un bon nombre de choses faisaient que je me sentais vraiment bien. Grâce à mes enfants, j’ai commencé à vraiment apprendre ce qu’est l’amour paternel de Dieu. Mais la nouvelle situation me poussait aussi au bout de mes limites. Les maladies infantiles et les nuits sans sommeil minaient nos forces. Ce ne sont pas seulement nos enfants qui sont venus au monde mais moi aussi ! Introduction

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J’étais entré dans l’aventure de la paternité avec l’illusion que je pouvais continuer à vivre et à travailler comme jusque-là. Cette stupidité m’a conduit plusieurs fois à bien des douleurs, lorsque j’ai atterri avec pertes et fracas. Petit à petit je suis arrivé à la même conclusion que l’émigrant que j’ai cité : « Ici tout est vraiment différent ! » Bien différent de ce que j’avais connu jusque-là et de ce que je m’étais imaginé. Les anciens modèles de comportement dans la vie ne marchaient plus. Les stratégies de vie quotidienne qui avaient été valables jusque-là étaient dépassées. Il fallait que je refasse le tri dans ma vie et que je me réoriente. Que je remette en ordre beaucoup de choses. Mettre d’autres priorités. Prendre des décisions. Répartir différemment mes forces. M’adapter. Chaque événement qui représente pour nous un défi a la capacité de faire de nous des personnes meilleures, ou pires. C’est pour cette raison que j’aime qualifier la parentalité d’entraînement à la vie de disciple. C’est là que ma manière de vivre est sans cesse remise en question, et j’ai des possibilités innombrables de lui donner une nouvelle direction ! Lorsque ce que nous vivons débouche soudain sur la phrase : « Ici tout est vraiment différent », alors nous nous trouvons à la croisée des chemins. Soit nous prenons la fuite devant les circonstances qui nous irritent, comme les immigrants qui, frustrés, sont retournés en Europe peu de temps après, soit nous trouvons un moyen de maîtriser de la bonne manière ce qui nous est inhabituel. Pour moi, devenir papa correspondait à un tel moment.

Le réveil dans le travail quotidien du responsable Je me suis aussi retrouvé dans cette situation en tant que responsable. En 1999, à l’âge de 34 ans, je suis devenu pasteur principal d’une église à Aarau. J’étais super-motivé et débordais d’idées 16 \

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sur la manière dont je concevais ce travail. Avant même d’être sur place j’ai fait de nombreux préparatifs : ce sur quoi je prêterais une attention particulière dans mes relations avec les autres responsables, et sur quoi je mettrais l’accent dans mon ministère, au niveau de son contenu. Il est apparu que Dieu m’a conduit dans une église formidable. Dans le conseil nous étions du même avis sur les questions essentielles. Il y avait de nombreux collaborateurs super, des membres charmants. Ensemble nous avons mis au point des principes de vivre ensemble, d’appréciation mutuelle et de complémentarité réciproque. Je pouvais m’investir avec mes points forts. Là où ils manquaient, d’autres les compensaient. Ainsi activement engagé, un rêve que je poursuivais depuis longtemps devenait réalité. Pourtant, au bout de 4 ans j’ai commencé à déchanter. Je me retrouvais de plus en plus dans des situations qui représentaient pour moi un grand défi. Il y a eu des résistances contre l’orientation suivie par le conseil et des conflits entre divers membres de l’église. J’ai commis des fautes : j’ai trop demandé à certains, je n’ai pas trouvé les bons mots ou je n’ai pas agi comme j’aurais dû. Des semaines durant, j’avais l’impression de ne pouvoir presque plus rien faire de ce que je m’étais proposé. Désormais, ce que nous avait dit un conférencier, des années auparavant, lors d’un séminaire pour dirigeants, était devenu une réalité : « Etre dirigeant signifie passer 70% de son temps à devoir réagir à des situations que l’on n’a pas soi-même choisies. » A l’époque je trouvais cela exagéré. Plus maintenant. Des premiers doutes faisaient surface. L’église voulait-elle vraiment que je la dirige ? Etait-elle prête à accepter les changements que nous, le conseil, considérions nécessaires, pour que des personnes découvrent la foi en Christ et pour que nous puissions mettre en œuvre d’une manière crédible notre mission dans le monde ? Est-ce que j’étais la bonne personne pour diriger ce projet ? Je me souviens d’un dimanche où j’étais encore dans mon Introduction

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lit et disais à Dieu : « Ne peux-tu pas envoyer quelqu’un d’autre ? Pourquoi est-ce justement moi qui dois prêcher ? Je n’en ai pas la force ! » D’autres fois, minuit largement passé, je restais éveillé, troublé par un malentendu ou par une réunion fatigante. A cette époque, j’ai constaté dans ma propre chair à quel point la vie d’un dirigeant peut apparaître sous un jour tout nouveau, lorsqu’après l’enthousiasme des débuts on se retrouve soudain en plein milieu de défis épuisants. Dans ces moments-là je pouvais particulièrement bien comprendre l’émigrant arrivé en Amérique, qui écrit chez lui : « Ici tout est complètement différent ». C’était ce que je ressentais ! Je m’étais imaginé bien différemment ce qui concernait la vie de responsable. Je pensais que c’était plus simple. Que je balayerais plus facilement les critiques. Je ne me doutais pas qu’aller dans une église qui vit sa mission était un chemin à ce point semé d’embûches et de pierres d’achoppement.

Moments clés Devenir père, diriger des personnes, ce ne sont que deux exemples d’une expérience qui ne cesse de se répéter : la vie nous croit capables de maîtriser certaines circonstances, nous lance des défis, et sans prévenir elle jette par-dessus bord ce que nous nous imaginons et ce à quoi nous nous attendons. Je suis sûr que vous connaissez cela. Peut-être que vous venez de déménager dans un nouvel endroit et que vous vous rendez compte à quel point les gens et les conditions de vie y sont différents. Certaines choses sont plus belles, plus simples que ce que l’on pensait, et d’autres sont d’une difficulté qu’on ne soupçonnait pas. Et déjà vous pensez, comme notre émigré : « Ici tout est vraiment différent ! » Après quelques années de mariage, vous vous rendez compte que vous vous imaginiez la vie à deux d’une tout autre manière. 18 \

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Vous pensiez connaître de fond en comble votre conjoint ou votre conjointe. Et maintenant, vous apprenez à le/la connaître sous un jour tout à fait différent, qui n’est pas uniquement agréable, souhaitable. « Ici tout est vraiment différent ! » Vous remarquez comment une relation de voisinage ou une amitié profonde se heurte d’un seul coup à des difficultés. Des malentendus apparaissent. L’attitude de l’autre vous irrite ou vous blesse. Des paroles dures et sans amour ont fusé, et vous vous demandez d’un seul coup ce qu’il est advenu des bonnes relations. « Ici tout est vraiment différent ! » En tant que chrétien, chrétienne, vous avez fait l’expérience réjouissante de la proximité de Christ. Il a répondu à vos prières, il s’est montré à vous, il vous a parlé. Désormais, d’un seul coup, il permet des circonstances et des difficultés qui vous irritent. Vous priez, vous lui faites confiance et vous vous attendez à des miracles, mais rien de tout cela ne se passe. Dieu se retire dans le silence. Il semble être très loin. Est-ce le même que celui à qui vous avez fait confiance de tout votre cœur ? « Ici tout est vraiment différent. » Vous avez commencé à travailler chez un nouvel employeur, et d’un seul coup vous constatez que ce nouvel emploi comprend une mission, des responsabilités et des demandes auxquelles vous ne vous étiez pas attendu auparavant. Certaines choses sont meilleures qu’auparavant, d’autres sont moins faciles. Vous ne vous doutiez pas à quelle vitesse vous atteindriez vos limites et combien d’énergie ce job exigerait de vous. « Ici tout est vraiment différent ! » Il y a quelque temps de cela, vous êtes devenu, par conviction, membre de votre église locale, de votre paroisse. Vous avez été impressionné par l’atmosphère amicale, bienveillante, par les prédications édifiantes et par la bonne orientation théologique. Mais maintenant, d’un seul coup, vous voyez ce qui se passe dans les coulisses. Des collaborateurs font des burn-out. Des conflits couvent sous la braise. De pieux commérages. Vous vous frottez les yeux et vous vous dites, tout étonné : « Ici tout est vraiment différent ! » Introduction

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« Ici tout est vraiment différent ! », cela décrit ce genre d’expérience qui survient lorsque la réalité va à l’encontre de ce qu’on imagine et de ce qu’on attend, et fait qu’on ne se sent plus sûr de soi. Lorsque le défi des circonstances de la vie dépasse ce à quoi nous nous attendons, nous vivons un moment clé. Dieu luimême nous considère comme capables de gérer la situation. Il nous place à une bifurcation où nous devons nous arrêter. Une fois à ce point, il est rarement judicieux de reculer doucement vers la porte par laquelle on est entré, et de prendre la fuite. Au contraire, il faut étudier soigneusement les possibilités de poursuivre sa route avec l’aide de Dieu. Une route sur laquelle la confiance va augmenter, sur laquelle nous n’allons pas perdre encore plus d’assurance. Une route sur laquelle grandit l’espérance de bonnes choses au lieu de la crainte qu’on exige trop de nous. Une route sur laquelle nous faisons l’expérience que ce qui nous est étranger ne nous terrasse pas, parce que nous pouvons en venir à bout, avec Dieu, lui qui se laisse trouver au milieu de ces circonstances et grâce à elles.

Commencer par moi-même Les expériences que je viens d’évoquer, en tant que tout nouveau père et dirigeant fraîchement nommé, m’ont dispensé quelques-unes de mes plus grandes leçons de vie. L’essence de cela peut être décrite comme suit : j’ai appris, avec l’aide de Dieu, à assumer des responsabilités. *  J’ai appris à prendre de bonnes décisions. *  J’ai appris à fixer des priorités. *  J’ai appris à faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui est accessoire. *  J’ai appris à mieux gérer mes émotions. 20 \

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*  J’ai appris à acquérir des manières de penser et de me comporter qui m’aident à venir à bout de ma vie quotidienne et à développer des relations d’une manière constructive. *  Bref, J’ai appris à me diriger moi-même. Aujourd’hui je suis tout sauf un père parfait. Mes trois filles peuvent vous confirmer cela. Mais j’ai découvert un moyen de trouver ma voie dans ce rôle. J’ai appris à consacrer à ma famille la priorité nécessaire et à façonner notre vivre ensemble de manière à ce que ce soit un facteur d’encouragement. « Là tout est vraiment différent ! » n’est plus, dans ce domaine, ce que je ressens dans la vie. Dieu m’a aidé à arriver à me familiariser avec cette tâche. Mais, en même temps que mes enfants, moi-même et mon épouse nous avons grandi. Nous avons appris des choses nouvelles. Nous avons gagné en assurance. Et c’est avec plus de sérénité que nous nous occupons de nos propres défauts. De même, je suis devenu tout sauf un dirigeant parfait. Mais j’ai trouvé un moyen de me sentir à ma place, dans mes responsabilités de direction, de mieux les assumer. J’ai appris à mieux diriger mes collaborateurs et à gérer les critiques d’une manière plus constructive. J’ai appris à conduire des discussions dans des situations conflictuelles et à ne pas prendre trop au sérieux et trop personnellement les coups que je reçois. J’ai appris comment on gagne la confiance des personnes qu’on dirige. Mais surtout, j’ai appris, en tant que responsable, à faire davantage confiance à Dieu. A lâcher prise en ce qui concerne mes ambitions et mes manières de voir les choses. A bénir mes plus grands adversaires. Mes années en tant que pasteur et responsable font partie des moments les plus précieux de ma vie. Dieu a béni l’église, il m’a béni moi-même bien au-delà de ce que j’aurais cru possible.

//C’est précisément dans les domaines de notre vie, dans lesquels nous lut-

tons pour trouver la bonne voie, que réside notre chance et l’offre de Dieu :

Introduction

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Il nous invite à apprendre et à grandir. Ce sont des occasions formidables d’acquérir l’une des compétences les plus importantes pour la vie : l’art de se diriger soi-même.

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Dans la plupart des difficultés auxquelles nous sommes confrontés, le problème principal n’est à chercher ni dans les circonstances, ni dans les autres. C’est en nous-mêmes qu’est le nœud du problème. Voici ce qui peut être problématique : *  sous quel angle nous considérons les choses *  notre manière de voir d’autres personnes *  notre manière de voir Dieu *  notre manière de nous voir nous-mêmes. C’est par là qu’il faut commencer, et c’est de cela dont il est question dans l’art de se diriger soi-même. Le sort des pionniers de l’Ouest américain qui ont été décrits au début nous est ici d’une grande aide. Il y a des enquêtes scientifiques qui se penchent sur la question de savoir pourquoi pour certains d’entre eux la vie sur le nouveau continent signifiait un bonheur parfait, alors que pour d’autres c’était devenu la plus grande déception de leur vie. Des chercheurs pensent que la raison principale est « la flexibilité intérieure ou la capacité d’adaptation », avec laquelle les personnes font face dans des situations aussi nouvelles qu’inattendues.2 Ce qui veut dire : les mêmes circonstances ont été perçues de manières tout à fait différentes par différentes personnes. En soi, ce n’étaient pas les circonstances qui représentaient le plus grand obstacle. La plus grande barrière était le manque de volonté et l’incapacité de certains émigrants de se confronter à des situations inattendues et de chercher un moyen de les surmonter. Il leur manquait la capacité de se diriger eux-mêmes. 2  Ibid., p. 19.

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Se diriger soi-même – une discipline royale Je considère la capacité de se diriger soi-même comme une compétence centrale pour des personnalités matures et, d’autant plus, pour des chrétiens matures. Sans cette capacité, il est impossible de construire des relations solides, de régler des conflits de manière constructive, de gérer des situations de pression et de stress. Sans se diriger soi-même on échoue aussi dans chaque tentative d’accompagner et de diriger les autres d’une bonne manière. Il est donc d’autant plus étonnant que relativement peu de personnes se penchent sur cette question. Certains, qui s’y lancent, abandonnent rapidement, parce qu’ils s’en font une fausse idée. Soit ils considèrent le fait de « se diriger soi-même » comme une activité néfaste, parce que centrée sur soi-même, soit ils considèrent cela comme un exploit laborieux réservé à des personnes de forte volonté, à la discipline de Spartiates, et autres fanas du contrôle. Il n’y a pas là uniquement de l’indifférence, mais aussi beaucoup de malentendus. Peter Drucker, un des grands pionniers du management du siècle dernier, répétait en toute occasion : « La plupart des dirigeants ne se rendent pas compte, leur vie durant, qu’ils n’ont qu’une seule personne à diriger, eux-mêmes ».3 Ces paroles ne proviennent pas d’un ésotérisme à l’eau de rose, mais d’un homme qui a profondément marqué ce qu’on comprend aujourd’hui sous un bon leadership dans la politique, dans la société et dans les églises. Je suis convaincu que l’on peut appliquer la déclaration de Drucker dans tous les domaines de notre vie et qu’elle ne vaut pas seulement pour les dirigeants. Dans tous les domaines, dans toutes les tâches de notre vie, la capacité de se diriger soi-même joue un rôle clé. 3  Hans H. Hinterhuber (dir.), Servant Leadership : Prinzipien dienender Unternehmensführung, 2006, p. 28.

Introduction

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Cette conviction qui est la mienne, et qui s’est formée tout au long des années, m’a poussé à écrire ce livre. C’est un parcours qui conduit à l’art de tirer le meilleur parti de l’existence. Je fais cela en me basant consciemment sur la foi chrétienne. Dans mon approche, l’art de se diriger soi-même s’aligne sur les préoccupations de l’Evangile de Jésus-Christ et les valeurs de la Bible. En écrivant, j’avais en tête les personnes suivantes : *  Des femmes et des hommes qui veulent s’investir pour faire progresser les choses dans leur famille, sur leur lieu de travail, dans leur voisinage, dans leur église, des parents, des éducateurs, des pédagogues, des pionniers, des dirigeants, des cadres, des pasteurs. *  Des femmes et des hommes qui veulent être bien équipés pour aborder leur vie quotidienne et les tâches qui s’y rapportent, avec une âme rassasiée et des perspectives qui les aident à avancer d’une manière pratique. *  Des femmes et des hommes qui sont désireux de voir les ressources de leur foi chrétienne mises à contribution, concrètement, au milieu de leurs défis quotidiens, qui ont soif d’une spiritualité à travers laquelle Dieu les remplisse de la force, l’assurance et l’espérance dont ils ont besoin pour vivre et travailler. *  Des femmes et des hommes qui attachent de l’importance à leurs relations interpersonnelles, qui n’ont pas enterré leur espoir de changements positifs dans les relations et qui cherchent des moyens de devenir pour les autres un vis-à‑vis encourageant, sur lequel on puisse compter. *  Des femmes et des hommes qui ne recherchent pas seulement des techniques et des méthodes qui fonctionnent pour s’améliorer eux-mêmes, mais qui aspirent à la bonne attitude de cœur pour façonner leur vie. 24 \

L’art de tirer le meilleur parti de notre existence


J’écris pour ceux qui veulent faire bouger le monde et pour ceux qui vont au fond des choses.4 Pour ceux qui paient de leur personne. Pour ceux qui ne font pas n’importe comment ce qu’ils entreprennent, mais qui veulent le faire de la meilleure manière en vue d’aider les autres de leur mieux. Pour ceux qui, tout en changeant les choses, en les marquant de leur empreinte, en les bougeant et en les dirigeant, sont prêts à commencer par eux-mêmes. Pour ceux qui prennent les choses à bras-le‑corps et sont exigeants envers eux-mêmes. Pour ceux qui veulent maîtriser leur vie quotidienne, qui veulent mener leur vie avec sagesse. J’écris pour tous ceux qui veulent comprendre et apprendre ce que cela veut dire se diriger soi-même.

Ce qui vous attend Ce livre se divise en quatre parties principales. Dans le chapitre d’introduction, et dans la première partie, je vous présente ma définition de « se diriger soi-même ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Que fait une personne, concrètement, quand elle se dirige ellemême ? Quel rôle peut jouer la foi chrétienne là-dedans, et, pour ce faire, quelles aides trouvons-nous dans la Bible ? Je cherche, de plus, à dissiper quelques malentendus sur ce thème. Dans la deuxième partie, il est question de quelques conditions préalables pour pouvoir bien se diriger soi-même. Celles-ci ont la même fonction que les fondations d’une maison, qui, d’un côté, sont les assises d’un bâtiment, mais font en même temps partie de lui. Se voir soi-même tel qu’on est représente les fondations, la 4  Par souci de simplicité et pour faciliter la lecture, j’utilise le genre masculin. Toutefois, sauf mention explicite, j’écris pour les hommes et les femmes.

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base pour toutes les autres tâches qu’implique l’art de se diriger soi-même, mais, en même temps, en faisant cela, je me dirige déjà moi-même. Dans cette partie du livre, je vais vous encourager à réfléchir sur les fondements principaux de votre foi, sur vos capacités, vos intentions et vos valeurs dans la vie. Seul celui qui sait ce qu’il a, ce dont il est capable et ce qu’il veut peut se diriger lui-même. Dans la troisième partie, vous faites connaissance avec les principales ressources qui vous aident à relever les défis de votre vie quotidienne. Vous apprenez de manière pratique comment vous réapprovisionner suffisamment en énergie pour votre foi, vos relations, votre corps et votre âme. La quatrième partie montre comment bien trouver sa voie dans différents domaines de la vie. Là vous attendent quantité de suggestions et d’aides pour une bonne gestion de vos propres émotions. Vous apprenez comment créer, façonner vos relations. De plus, vous y trouvez des tuyaux pratiques sur la maîtrise de vos tâches quotidiennes (dans la famille, au travail, à l’église et dans vos responsabilités) de manière à rester encouragé et à pouvoir récolter de bons fruits de votre action. Sur les thèmes de chaque chapitre vous trouvez à la fin du livre des suggestions pour aller plus loin et des questions pour approfondir chaque thème. Elles vous aideront à transposer dans votre propre vie et dans vos propres expériences ce que vous avez lu.

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L’art de tirer le meilleur parti de notre existence


THOMAS

HÄRRY On ne vit qu'une fois. Savez-vous que la Bible fourmille d'enseignements précieux sur la meilleure manière de mener notre vie, sans nous laisser ballotter par elle mais en sachant où se trouvent les bonnes priorités? •

Connaître les responsabilités que nous avons vis-à-vis de nousmêmes;

prendre les meilleures décisions possibles;

identifier nos valeurs et ressources;

savoir comment gérer nos émotions;

découvrir les outils utiles…

«Façonner sa vie d’une manière responsable, en plongeant ses racines dans la personne et dans les intentions de Dieu, fait partie des compétences les plus importantes d’un être humain.» – Thomas Härry

Il y a là tout un programme, mais aussi une démarche essentielle pour tirer le meilleur parti de notre existence et ne rien avoir à regretter.

Originaire d'Argovie (Suisse), Thomas Härry s'est formé professionnellement dans le cadre d'un apprentissage, avant de se tourner vers la théologie et le pastorat. Il est passionné en particulier par l'enseignement du Nouveau Testament et le développement de l'église. CHF 27.90 / 23.50 € ISBN 978-2-88913-061-0

THOMAS HÄRRY

DE NOTRE EXISTENCE

L'ART DE TIRER LE MEILLEUR PARTI DE NOTRE EXISTENCE

THOMAS HÄRRY L’ART DE TIRER LE MEILLEUR PARTI

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