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Kuebebierg
Kuebebierg, un quartier tourné vers l’avenir
La Porte Frieden sera l’entrée du futur quartier Kuebebierg au Kirchberg.
Le Kirchberg continue son expansion avec le développement du Kuebebierg, un quartier tourné vers l’avenir, où plus de 7.000 nouveaux habitants pourront être accueillis. Il sera desservi par le tram (via une nouvelle ligne à construire), fera une large place à la nature, répondra aux principes de la ville du quart d’heure et accueillera volontiers les familles qui ont du mal à se loger en ville. Actuellement, le Kuebebierg est une plaine agricole de 33 hectares qui surplombe la ville. C’est ici que des concerts de grande envergure, tels que celui des Rolling Stones en 1995, ou des festivals comme Food For Your Senses se sont déroulés. Demain, ce sera un quartier d’habitation (environ 3.127 logements) intégrant fortement la végétation, qui accueillera de nouvelles familles, mais aussi des écoles, des commerces, de l’artisanat et des infrastructures sportives (dont une piscine en plein air), ou encore une ferme maraîchère. Le tout sur des terrains Une consultation pour pousser la réflexion Pour imaginer ce quartier de demain, le Fonds Kirchberg a organisé une consultation rémunérée, lancée le 13 novembre 2019 avec l’aide de PROgroup. Quatre équipes ont répondu à l’appel, et trois ont été sélectionnées pour poursuivre dans une deuxième phase, qui a commencé le 13 janvier 2020. Afin de
challenger les équipes, une réunion intermédiaire a été organisée le 29 juin avec les 17 membres du comité de sélection. Suite à cela, les équipes ont déposé leur dossier final le 29 octobre 2021, et le jury s’est réuni le 7 février 2022 pour la délibération. Il en est sorti un projet lauréat à l’unanimité : celui mené par le bureau Güller Güller Architecture Urbanism, accompagné par Zeyen+Baumann (urbanisme), l’atelier Alfred Peter (paysage), Etienne Ballan (sociologie), Cabane Partner (sociologie), RR&A (mobilité), Zefco (économie circulaire), Ecolor (environnement), Ville en Œuvre (économie) et Belvédère (programmation urbaine). Les deux autres groupements ayant participé à cette consultation sont : Cobe, Idea Consult, Simon-Christiansen & Associés, Martha Schwartz Partners, Transsolar KlimaEngineering, Mersch Ingénieurs-Paysagistes, Zilmplan, et Steinmetzdemeyer, Socio en Ville, Kneip Un quartier pensé pour l’humain Dans le concept urbanistique imaginé par le groupement formé autour de Güller Güller, la forêt qui ceinture les coteaux escarpés se prolonge sur le plateau. « Nous désirons construire ce nouveau morceau de ville depuis la topographie », explique l’architecte
La « Ligne de vie » sera un espace partagé par tous les résidents.
et urbaniste Mathis Güller. Partout, les arbres seront présents : « Selon l’étage, les résidents habiteront soit dans la canopée, soit au-dessus. » Le quartier est articulé autour de deux axes principaux et trois lieux de vie commune. Un parc linéaire situé sur la crête, d’une part, appelé « Ligne de vie », connecte les espaces publics et les grands équipements, tout comme la ligne de tram. Au croisement de ces deux axes se trouvent la Porte Frieden, qui entre aussi en dialogue avec les quartiers environnants déjà existants, et la place du Kuebebierg. À l’extrémité du site, une grande plaine accueille les activités de plein air. C’est d’ailleurs ce caractère « tout en dentelle », comme l’a précisé Tatiana Fabeck, présidente du jury, qui a entre autres séduit les membres du jury. Les espaces publics dégagent un maximum d’ouverture vers le ciel, les immeubles de plus grande hauteur étant placés à l’extérieur du quartier, en bordure de forêt. « Le quartier sera dense, puisque, pour chaque mètre carré de sol, deux mètres carrés seront construits, mais la relation à la nature sera très présente. C’est pourquoi nous avons utilisé l’accroche ‘Si ville, si nature’ », détaille Mathis Güller. En plus des logements, de nombreux équipements et infrastructures sont au programme : le Lycée Michel Lucius déménage ici, tout comme l’École nationale pour adultes (ENAD). Il y aura aussi un
centre intégré pour personnes âgées (Cipa) et quatre crèches. La Ville de Luxembourg y réalisera une école fondamentale. Des activités artisanales sont également envisagées dans les rez-de-chaussée autour de la Porte Frieden. Un peu plus loin en suivant le tram se trouve la place du Kuebebierg, le futur cœur du quartier, avec des commerces, des restaurants et des cafés, des événements et des festivités. Le parc linéaire est à considérer, lui, comme le « séjour du quartier, avec des rez-de-chaussée habités, des espaces où les enfants peuvent jouer ensemble », précise Mathis Güller. Dans les cœurs d’îlots, cette vie communautaire est aussi rendue possible grâce à des aires de jeu, des potagers communs… En se dirigeant vers l’ouest, à la pointe du plateau, le quartier s’ouvre vers le paysage dans une grande clairière récréative. Il est possible d’y pratiquer librement des activités sportives. On y trouve également une piscine naturelle en plein air et une ferme urbaine pour le maraîchage, répondant ainsi aux ambitions du gouvernement de développer l’urban farming.
Un projet tourné vers l’avenir Contrairement à ce qui se fait habituellement au Luxembourg, ce nouveau quartier
Le boulevard Kuebebierg aura de nombreuses plantations et de larges espaces réservés aux piétons.
n’est pas dessiné pour la voiture. Sans pour autant l’exclure, ce n’est plus ce moyen de locomotion qui détermine le visage des rues, mais bien le piéton. Cela se ressent aussi dans le ratio de parkings autorisés par logement, qui n’est que de 0,5. Le projet prévoit ainsi six parkings mutualisés et majoritairement découplés des logements, situés le long de l’avenue où circule le tram. On pourra trouver une grande variété de typologies de logements, répartis à parts égales entre le logement abordable, le logement à coût modéré et le logement pour le marché libre. Cette offre participera grandement à combler le déficit de logements au Kirchberg. Par ailleurs, une grande attention est portée aux objectifs environnementaux et énergétiques. « Notre but est de maximiser la production d’énergies renouvelables, explique Marc Widong, directeur du Fonds Kirchberg. Notre approche se base sur trois piliers : utiliser l’énergie de manière efficiente ; produire un maximum d’énergie renouvelable sur site ; stocker l’énergie pour couvrir un maximum des besoins sur site. » Les prochaines étapes de ce projet sont déjà connues. Il s’agit d’aboutir à un PAP pour 2025, de construire les infra- structures en 2026, pour lesquelles un budget de 77,7 millions d’euros est réservé, et d’entamer la construction des logements en 2028.
Wunnquartier Stade, un nouveau quartier à Luxembourg
Après un concours de longue haleine, le groupement composé par 2001, HHF Architects, TER, Systematica, Transsolar et Cabane a été désigné à l’unanimité, le 25 novembre 2021, lauréat de l’appel à idées pour la conception urbanistique initié par la Ville de Luxembourg pour le Wunnquartier Stade. Le projet de l’équipe de BFF... arrive à la deuxième place. Au vu de la très bonne qualité des projets, le jury a choisi d’attribuer trois troisièmes places aux projets de Fabeck Architectes, architecture + aménagement et Temperaturas Extremas. Au total, 35 équipes ont été mises en concurrence pour ce concours en trois tours.
10 hectares à développer Ce projet concerne les terrains occupés actuellement par le stade Josy Barthel, le Recycling Center, le Service hygiène, l’ex-caserne des pompiers et le terrain des Sœurs franciscaines voisin. Soit 10 hectares situés à proximité du centre-ville et qui sont appelés à devenir un nouveau quartier urbain, essentiellement résidentiel. Le projet lauréat sert de base à l’élaboration du futur plan d’aménagement particulier (PAP) qui sera adopté par le conseil communal à l’avenir. « Ce projet n’est pas le projet définitif, mais bien la direction vers laquelle nous devons aller, a précisé Lydie Polfer (DP), bourgmestre de la Ville de Luxembourg. La Ville possède 85 % des
L’ancien stade Josy Barthel devient un nouveau parc public, perpétuant la tradition des quartiers résidentiels développés autour d’un espace vert commun.
terrains, le reste appartenant à la Congrégation des sœurs franciscaines de la miséricorde. Mais il y a encore beaucoup d’activités sur ce site, et les travaux ne pourront pas commencer au plus tôt avant 8 ans. » Toutefois, les pompiers étant désormais accueillis dans leur nouvelle caserne à la Cloche d’Or depuis septembre 2021, il est envisageable d’activer le site par ce bâtiment qui sera conservé, pour y accueillir par exemple la maison du projet.
Les points forts du projet Selon le jury, les points forts du projet lauréat StadePark sont, entre autres, le fait de conserver la mémoire du lieu avec le stade qui est transformé en parc public. « En plus du lien de mémoire et de la préservation des ressources, cette solution est aussi une bonne réponse à la question de l’artificialisation du sol, a souligné l’architecte Mathis Güller, président du jury. C’est un site qui reste au service de la ville, un signal fort pour l’utilisation du foncier public. » Le stade revêt ici le rôle de figure urbaine fédératrice, porte la mémoire du lieu et reste présent dans l’imaginaire collectif. Il s’inscrit aussi dans une trame verte urbaine et se place dans un maillage composé du parc municipal, du parc de Merl et du parc Tony Neuman. D’autre part, il a une forme prédéfinie, une spatialité propre qu’il est intéressant d’exploiter. L’idée de conserver des gradins permet à la fois de garder une trace de l’usage antérieur de l’espace et de structurer la topographie existante. Par ailleurs, il a été apprécié que la caserne et les anciennes écuries deviennent une nouvelle centralité du quartier, avec des services, de l’horeca et un espace culturel. « Les traces du site existant sont utilisées ici comme ressources pour le futur. Cela permet aussi de créer une diversité d’ambiance et d’initier différents voisinages. »
« Une densité aimable » En outre, le projet StadePark se développe comme un quartier résidentiel apaisé en fond de parcelle, tout en conservant un caractère urbain le long de la route d’Arlon, qui devient une nouvelle adresse urbaine. « C’est un quartier à l’échelle humaine, avec une densité aimable », a souligné le président du jury. Des bâtiments hauts sont prévus le long de la route d’Arlon, qui sera desservie à l’avenir par le tram, alors que la hauteur redescend à l’arrière, à l’exception de la parcelle orientée vers le Limpertsberg où des résidences plus hautes pourront être réalisées, agissant comme des belvédères sur le paysage. À plusieurs endroits du quartier, on trouve de nouveaux espaces communs qui permettent d’animer la vie du quartier, mais aussi des zones plus résidentielles qui assurent la quiétude des habitants.Partout, la végétation est présente, participant au caractère apaisé du quartier, tout comme à l’écologie urbaine qui se caractérise aussi par une logique de frugalité. En procédant ainsi, il est plus aisé d’introduire la mobilité douce dans le quartier qui restera ouvert sur son environnement. L’unique accès carrossable du quartier se fera depuis la zone de la caserne, derrière laquelle se trouvera un parking semi-enterré. La rue du Stade est maintenue mais devient un espace paysager, un espace minéral drainant et planté de pins. Cet axe s’étend
Vue, depuis un logement, de l’espace partagé en intérieur d’îlot.
au-delà de la route d’Arlon pour rejoindre le parc des sports de Belair. À l’extrémité ouest du site, un sentier piéton et cycliste prolonge celui existant depuis Belair. Il débouche sur une nouvelle esplanade piétonne et cyclable surplombant les gradins au nord. Derrière la caserne, parallèlement à la route d’Arlon et à la nouvelle esplanade, une nouvelle ruelle donne accès aux livraisons, services d’incendie et d’hygiène. Un sentier piéton traverse le site en diagonale et relie la montée du Rollingergrund au parc du Stade.
Différentes typologies d’habitats Au niveau de l’habitat, toutes les parties de la population devraient pouvoir y trouver un logement, « mais les terrains resteront dans la main publique, avec un développement en bail emphytéotique », a précisé Lydie Polfer. Les typologies bâties sont variées et répondent à leur contexte urbain : Les Terrasses du stade le long de la rue Napoléon, le Bois habité en prolongation du Rollingergrund et un ensemble d’immeubles identitaires le long de la route d’Arlon. Sur cet axe, les concepteurs ont d’ailleurs privilégié un front urbain ouvert et poreux sur les futurs équipements publics plutôt qu’un long linéaire d’immeubles. À l’image de ce qui existe déjà dans les parcs de la ville, quatre villas seront construites sur le côté sud. Elles pourront accueillir diverses fonctions représentatives de la société contemporaine, comme une maison pour seniors, une maison d’étudiants, etc. Au nord de l’ancien stade, trois îlots résidentiels sont développés sous forme de clos et s’articulent autour de jardins privatifs, potagers et équipements communs. Ces îlots sont principalement à destination résidentielle, mais intègrent aussi une crèche et des locaux flexibles propices à la restauration et qui surplombent le parc. À l’est, le Bois habité présente une topographie plus marquée qui est exploitée pour y intégrer un parking couvert comprenant des locaux pour artisans ou professions libérales. Recouvert de deux mètres de terres arables, l’ensemble est intensivement planté. Le parking pourra, grâce à cette inertie, devenir à terme un data center ou un centre de batteries pour les énergies renouvelables. Une nouvelle école internationale se développera autour de la villa actuellement utilisée pour la crèche municipale. Enfin, le versant sud sera habité par quatre îlots qui s’ouvrent sur le parc des sports de Belair. À noter que ce développement est optionnel. Le projet prévoit que la volumétrie des constructions puisse être adaptable et offre une flexibilité d’investissement, de vitesse opérationnelle et aboutissant à une mixité sociale à l’intérieur des îlots. L’orientation des bâtiments est optimisée pour apporter protection solaire et ventilation naturelle, contribuant ainsi à la réduction des besoins en énergie. L’ensemble du développement doit être réalisé en phases. Les premiers chantiers se dérouleront au niveau de la caserne et des anciennes écuries, de l’actuelle crèche et sur le terrain des Sœurs franciscaines. Puis, le terrain du centre de recyclage et du stade sera développé. Le dernier tronçon sera celui situé le long de la route d’Arlon.
Le quartier du Bois habité propose des espaces de circulation pour les piétons avec de grands arbres.
Le groupement composé par BFF…, l’Agence Christophe Gautrand & Associés, Atelier PréAU, Transitec, Elioth et Jean Schmit Engineering est arrivé à la seconde place. Ce projet se développe d’une tout autre manière que le projet lauréat, selon une trame perpendiculaire à l’axe de la route d’Arlon et divise le site en différentes parties équilibrées et aux ambiances différenciées. Cette division est marquée par une dorsale piétonne et cyclable qui relie les différents quartiers. Elle prend naissance dans la rue des Foyers pour aboutir de l’autre côté du site dans un parc boisé. Les 10 hectares sont subdivisés en plusieurs petits quartiers. Le quartier des sports et des loisirs : situé à l’emplacement de l’actuel terrain du stade, il est dédié à la pratique sportive et aux loisirs en plein air. On y retrouve des gradins, en mémoire de l’ancien stade et qui permettent de suivre la déclivité du site. Le paysage alterne entre prairies non fauchées qui jouxtent les habitations et plaines aux pelouses entretenues pour les aires de jeux. Les arbres sont plantés en bosquets pour créer des refuges pour la microfaune. L’eau est ici dirigée vers les pelouses et de petits fossés pour s’y infiltrer directement. Un bâtiment Landmark vient fermer ce quartier par rapport à la route d’Arlon. On y trouvera un parking, des services et des logements. Le quartier des jardins et des producteurs : plus à l’est, ce quartier a une approche innovante et permet la production potagère au cœur d’un quartier d’habitation. Les potagers, entretenus par des agriculteurs urbains, créent une activité économique en lien avec ce quartier et procurent une source d’alimentation saine et locale, sans oublier une dimension pédagogique en lien avec les écoles et associations du quartier. Ce quartier se prolonge au sud, au-delà de la route d’Arlon. C’est aussi dans ce quartier que se trouvent deux places publiques : la place Josy Barthel, ouverte, avec des jeux d’eau et permettant la distribution de la production locale ; et la place des Arts, plus intimiste, une place-jardin entourée des bâtisses patrimoniales (caserne et écuries) d’où l’on accède au Centre de rencontre qui offre des temps de soutien, des espaces de loisirs et de culture (bibliothèque-ludothèque, fablab, etc.). Le quartier du parc : zone plus boisée que le reste du site, elle offre la possibilité d’habiter en ville, mais au milieu des arbres. On retrouve ici le vocabulaire des parcs classiques, avec des allées courbes, des arbres majestueux, des canaux et noues, ainsi que de grands bassins. Dans la partie sud se placent l’école internationale et la crèche, qui s’articulent avec le parc. Notons que la gestion des déchets présente une approche novatrice : elle s’appuie sur une collecte par un système pneumatique centralisé dont le réseau est parallèle au réseau de chaleur. Cette approche limite la circulation de camions-poubelles à l’intérieur du site. Les déchets verts sont compostés et utilisés sur place. Par ailleurs, la gestion de l’énergie est aussi à souligner : afin de limiter l’injection dans le réseau électrique et de maximiser la consommation locale de l’énergie solaire, les batteries des véhicules garés dans le parking peuvent servir comme stockage tampon de l’énergie solaire. C’est le principe vehicle-to-grid.
Dans le quartier des Jardins, une production potagère est implantée au cœur des habitations.
Pour le projet Cityzen, le sport en plein air occupe une part importante de la réflexion.
Am Bëschelchen, nouveau quartier à Strassen
INGÉNIEURS-CONSEILS ICB, BSC
PAYSAGISTE Areal Landscape Architecture
SURFACE BRUTE DU TERRAIN 21.628 m²
SURFACE BRUTE CONSTRUCTIBLE 30.279 m²
LOCALISATION Strassen
Les voitures resteront à l’extérieur de ce nouvel ensemble urbain.
Suite à un concours organisé en 2019, LLC Real Estate a confié à BFF... la réalisation du PAP nouveau quartier Am Bäschelchen à Strassen. Il s’agit de viabiliser 21.628 m² de terrain qui permettent de construire plus de 30.000 m² et de faire de ce terrain libre un nouveau quartier vivant et dynamique. Les urbanistes ont proposé une approche sous forme de campus, composé de six bâtiments où la nature occupe une place importante. Le site est bien desservi par les transports en commun et se situe non loin de l’entrée d’autoroute. L’objectif est de créer un nouveau quartier mixte et animé. Pour cela, les rez-de-chaussée seront occupés par des commerces, des restaurants, des services, des équipements de service public ou des crèches. Un axe central structure le site au cœur de l’îlot et sera réservé à la mobilité douce. Il sera aménagé sous forme de promenade arborée – un espace partagé pour les occupants des différents bâtiments. Les façades des bâtiments présenteront des angles coupés qui permettront à la fois d’ouvrir l’espace central et de créer des perspectives variées. Sur l’ensemble du site, l’échelle humaine sera préservée.
Schuttrange remodelée par Metaform Architects
La place du village est entièrement repensée pour devenir un espace plus propice aux rencontres et à la mobilité douce.
Le groupement composé autour du bureau Metaform Architects a remporté le concours organisé par la commune de Schuttrange pour repenser son cœur de village autour de la mairie et de l’église et y intégrer des logements, une maison pour les scouts, une maison de la culture et de nouveaux espaces publics… Cela fait plus de 25 ans que la commune parle de remodeler cette partie de la ville, mais ce n’est qu’en avril 2020 que le concours d’architectes a finalement été lancé. Suite à cet appel, 19 dossiers ont été remis et trois ont été retenus pour participer à la phase finale : Metaform Architects, Kaell Architecte & Laruade Architecte & Ernst + Partner Landschaftsarchitekten, BalliniPitt Architectes Urbanistes. C’est finalement le groupement composé de Metaform Architects, CityTools et +Impakt qui a été désigné lauréat.
Un projet qui implique les citoyens Le projet, qui s’étend sur une surface de 3,2 ha, avait pour objectif de revitaliser le cœur de village, favoriser les rencontres grâce à la création d’une place centrale et de nouveaux espaces de convivialité, mieux articuler les différentes zones tout en suivant la topographie du site, et améliorer les espaces verts publics et privés présents sur ce terrain. Dans une démarche de démocratie participative, une participation citoyenne a été développée et coordonnée par Drees & Sommer. Des ateliers ont été organisés en septembre et octobre 2019 et l’avis des 4.272 habitants a été sollicité en avril 2021 à travers un questionnaire envoyé dans toutes les boîtes aux lettres.
De multiples fonctions Le projet conçu par Metaform Architects prévoit plusieurs nouvelles fonctions et le réaménagement de fonctions existantes. Parmi ces fonctions, on trouve une nouvelle Maison de la culture qui complète la nouvelle place centrale articulée autour de l’église et de la mairie. À la mairie est adjointe une extension qui se poursuit par un nouveau home scout. En plus de cet espace bâti, les scouts peuvent profiter d’un espace vert protégé leur permettant d’organiser leurs activités en plein air. Par ailleurs, le parvis de la mairie sera retravaillé et une aire de jeux pour les plus jeunes sera intégrée. 70 nouveaux logements, dont 14 unités d’habitat en logement abordable, sont envisagés. Ces logements sont principalement répartis sur deux zones, l’une derrière la nouvelle morgue et le jardin des souvenirs, l’autre, latéralement à la nouvelle Maison de la culture. Cet espace est le plus vaste (54 logements) et est composé de résidences s’organisant autour d’une cour intérieure commune. Les stationnements passeront majoritairement en sous-sol et compteront 183 emplacements, dont le plus grand nombre servira pour les nouveaux logements. Quelques parkings seront aménagés de manière paysagère. Cela permet de libérer de la place en surface et de repenser les espaces publics pour permettre l’introduction d’un shared space et de donner la priorité à la mobilité douce. De nouveaux espaces verts seront également intégrés, dont des jardins partagés. Une bande arborée est développée pour absorber les nuisances de la voie du chemin de fer qui longe le site. La nouvelle place centrale permettra l’organisation de manifestations communales et de réunions festives, telles que le marché hebdomadaire ou le marché de Noël. En plus de tout ceci sont également prévus une morgue et son jardin du souvenir, un espace pour un café avec une terrasse, une caserne de pompiers et un espace sportif, un club des jeunes. Le coût du projet est estimé entre 40 et 50 millions d’euros.
Une nouvelle aire de jeux pour les plus jeunes est prévue.
La densité des bâtiments est organisée en un plan qui fait structure.
En prélude à la conférence « Together: urbanism, architecture and communities » qu’Andrew Phillips donnera pour le Paperjam + Delano Club à l’occasion de la sortie du hors-série Paperjam Architecture + Real Estate, nous nous sommes entretenus avec l’architecte et urbaniste sur le développement de la Cloche d’Or pour lequel il est intervenu.
Andrew Phillips est né en 1969 à Dorset (Grande-Bretagne). Il a réalisé ses études à l’École d’architecture de Portsmouth et à l’Université de Cincinnati, avant d’être qualifié comme architecte à l’Architectural Association en 1996. Après avoir réalisé un stage avec Jonathan Woolf, il travaille avec David Chipperfield pendant 15 ans, dont 9 comme design director du bureau de Londres. En 2013, il fonde son propre bureau A P. En plus de son bureau londonien, il a désormais un bureau à Luxembourg. Quelle a été votre ambition au moment de dessiner le premier PAP, celui de l’îlot A, qui est essentiellement dédié aux logements et situé à côté du nouveau parc ? Andrew Phillips : Nous trouvions très intéressant d’étudier comment la partie résidentielle pourrait s’intégrer dans ce grand masterplan dessiné par p.arc. À quoi pourrait ressembler cet îlot qui surplombe ce vaste nouveau parc public ? Quelle densité lui donner, discuter de la taille des bâtiments, des infrastructures nécessaires, des types de commerces à implanter dans les rez-de-chaussée… Nous pensions alors que le challenge était de faire un développement résidentiel qui pourrait grandir pour devenir une communauté. C’était notre ambition pour cette partie du site, de la développer pour que puisse naître ici un lieu avec un caractère propre, aussi bien au niveau urbanistique qu’architectural, et aussi donner aux personnes qui vivent dans ce quartier la sensation d’un lieu avec une communauté identifiable. En fait, c’est une manière un peu démodée de voir la ville : les gens habitent à côté des magasins, des cafés, l’école n’est pas loin, on peut aller à pied au travail. Plus besoin de prendre sa voiture au quotidien. Ce type d’urbanisme est celui des vieilles villes européennes, où tout est accessible dans un rayon d’une dizaine de minutes. On a essayé de faire de cette approche une réalité à la Cloche d’Or.
Vous avez parlé de créer du caractère et un sens de la communauté. Quels éléments avez-vous travaillés pour parvenir à cela ? La première question a été d’organiser la densité des bâtiments en un plan qui fasse structure. Nous avons développé l’idée classique de bâtiments positionnés autour d’une cour. Et ces cours génèrent une échelle urbaine pour l’architecture, les bâtiments individuels. Ces blocs internes se connectent entre eux autour d’une place centrale où se trouvent quelques commerces, des magasins, des cafés… Cette idée était une manière de créer différents niveaux de communautés. Pour le premier niveau, il s’agit de ressentir le caractère résidentiel du quartier au sein du grand masterplan, un quartier avec la place publique en son cœur, ses allées et escaliers qui mènent vers le
parc en contrebas et vers les îlots d’immeubles. C’est une forme urbaine forte et consistante, avec des lignes orthogonales et des blocs bien définis. Une succession de moments de contraction et d’expansion : il y a un grand espace puis un endroit plus étroit qui mène à une autre cour, vous êtes constamment confronté aux changements et aux différentes échelles. La vue est tour à tour bloquée, conduite, ouverte…
Vous avez également joué avec la densité. Effectivement, nous avons activement essayé de rendre le quartier aussi dense que possible. La rue la plus étroite que nous ayons pu faire en suivant le règlement est de 18 m (ce qui est plus large que dans les vieilles villes) et cette rue conduit à un espace très ouvert, offrant une vue sur le parc et les escaliers descendants qui y mènent. Le changement d’échelle et de densité apporte du contraste et de la valeur. Puis vient une autre couche qui est celle du bloc de 8 à 10 immeubles articulés autour de la cour plantée et dont un des côtés s’ouvre sur le parc ou le paysage. L’architecture de ces immeubles a été confiée à 4 à 5 bureaux différents, pour varier les écritures architecturales, faire de chaque immeuble un objet à contempler, avec de la consistance. Certains sont plus « ordinaires », d’autres plus « extraordinaires », comme ceux qui sont positionnés face au parc. Ces contrastes créent des éléments de singularité auxquels on peut s’identifier. De cette manière, nous pouvons générer une intensité dans l’architecture et briser la monotonie de ces blocs de 15 à 20.000 m2. Et la dernière couche est celle de votre immeuble, l’étage avec vos voisins, puis votre appartement. Toutes ces couches représentent différentes formes de communautés.
Vous avez aussi été choisi pour dessiner d’autres îlots résidentiels dans le quartier, les îlots D et E. Votre approche a-t-elle évolué avec le recul et l’expérience du premier îlot ? Effectivement, nous avons également en charge les îlots D qui se trouvent le long du couloir écologique, à côté du « vieux » quartier Cloche d’Or qui a un développement plus industriel. Et l’îlot E, qui se trouve en face du centre commercial, de l’autre côté du boulevard Raiffeisen. Chacun de ces nouveaux îlots maintient cet esprit de développement autour d’une cour et des différentes communautés, tout en incluant plus de commerces à petite échelle pour créer plus de mixité à l’intérieur de chaque îlot. Le contexte est un peu différent, mais le principe reste le même, ce qui permet d’avoir une consistance dans tout le quartier. Comment avez-vous géré la question de la proximité et de l’intimité dans ces quartiers qui sont denses ? L’échelle de la cour est un élément que nous avons beaucoup étudié dès le début du projet. Nous l’avons comparée à d’autres cours existantes à Luxembourg et en Europe. Il s’agit en fait de proportions assez classiques. La proximité avec vos voisins entre dans l’idée de faire partie d’une communauté. Fournir une totale intimité à chacun ne contribue pas à créer un esprit de communauté. Nous avons des balcons généreux qui donnent sur la cour centrale. Et ces balcons sont un premier écran entre la communauté et la sphère privée. C’est une approche très classique de la vie urbaine : vous avez des voisins et jusqu’à un certain degré, le fait d’être témoin de la vie quotidienne de ses voisins fait partie de la qualité de vie. Nous espérons que cela génère ce sentiment de bon voisinage, de respect mutuel. Un trop grand niveau de « privacité » peut aussi être ressenti comme un manque de convivialité. Ce que je trouve fascinant au Luxembourg ou en France est l’utilisation des volets. Chacun a le contrôle de son intimité par l’utilisation des volets. Nous n’avons pas cela en Angleterre par exemple. D’une certaine façon, nous considérons que pouvoir voir ses voisins et aussi une forme de sécurité et incite à un comportement de bon voisinage.
N’y a-t-il pas d’espace commun à l’intérieur des immeubles ? Le hall d’entrée est un peu prévu pour cela, un lieu où les voisins peuvent se croiser. Nous incitons plutôt les personnes à utiliser les espaces extérieurs. Mais cela évolue dans les nouveaux développements. Cette rencontre entre voisins peut aussi passer par l’introduction de commerces moins conventionnels, l’introduction d’un marché, une brocante, une galerie d’art, un cinéma… À Londres, nous voyons beaucoup plus ce type de développements et de petits commerces qui s’installent au sein des quartiers résidentiels. C’est même souvent une attraction forte pour les nouveaux quartiers. La qualité de la vie au-delà de votre porte est très importante. Je pense que tout le monde a envie de vivre dans un « village » d’une certaine manière, j’entends par là un lieu où l’on vous reconnaît, où l’on vous salue, où l’on peut acheter son pain chez un boulanger avec qui vous échangez quelques mots… C’est important d’essayer de mettre en place ces éléments à la Cloche d’Or. Un bar tranquille est un lieu Mais pour cela, il faut créer des espaces commerciaux dans les rez-de-chaussée… Oui, et c’est ce que nous allons faire de plus en plus dans les dernières phases. Je sais qu’il y a une ambition d’attirer des commerçants et de plus définir les types de commerces qui peuvent s’installer ici. L’envie est que de petits commerçants puissent trouver un local ici, plutôt que de grandes enseignes internationales.
Mais alors on revient au problème récurrent au Luxembourg de la cherté du loyer… Nous avons appris à Londres, qui est aussi une ville où l’immobilier est très cher, que parfois il peut être avantageux de baisser le prix des loyers, parce qu’ils deviennent accessibles à des commerçants plus petits, qui vont créer une vie de quartier agréable et diversifiée, et qui, du coup, amélioreront la valeur de l’ensemble du quartier. Ces petits commerces si typiques sont socialement importants, font partie de l’équation et attirent les personnes dans le nouveau quartier. Ce n’est pas une pure action de charité, mais les loyers n’ont pas besoin non plus d’être excessifs.
Qu’en est-il de la place de la voiture dans cet urbanisme ? C’est un immense challenge pour Luxembourg. La voiture est encore tellement nécessaire dans bien des cas. Dans le passé, plusieurs parties de la ville se sont développées dans le même esprit qu’une banlieue, où les personnes étaient obligées d’avoir une voiture. Et il y a encore des endroits à Luxembourg où la ville fonctionne ainsi. Nous aspirons plutôt à faire de la Cloche d’Or un quartier où on peut se déplacer à pied, où vous n’avez pas besoin de votre voiture pour aller au travail, à l’école, à la salle de sport… Vous pouvez vivre et travailler au même endroit. Mais il faut reconnaître que certaines rues à la Cloche d’Or sont très imposantes par leur taille ! Pour contrer cela, nous avons essayé de générer un système de passages à l’intérieur des îlots pour que les habitants puissent circuler à pied de manière agréable. Les parkings sont majoritairement souterrains, mais je trouvais aussi intéressant d’avoir un parking en surface dans l’îlot A pour encourager des personnes extérieures à profiter de cette place et de ses commerces. Nous avons combiné ce parking avec l’idée de la cour, qui est une idée répandue partout à travers l’Europe. À Paris, Milan ou Londres, les terrasses et les parkings cohabitent. Ce n’est pas incompatible, tout ne doit pas nécessairement être piétonnier.
Les balcons sont une première barrière entre l’intimité du foyer et la cour partagée.
Les escaliers permettent d’accéder au parc public.
Andrew Phillips Comment avez-vous pris en considération les défis liés au climat dans cet urbanisme ? Tous les bâtiments résidentiels atteignent des niveaux d’isolation très élevés et mettent en œuvre des systèmes d’échange de chaleur sophistiqués pour minimiser les efforts de chauffage ou de refroidissement. La densité mise en place participe également à réduire l’empreinte au sol. Nous avons par ailleurs créé autant d’espaces verts que possible. Pour l’îlot E qui est actuellement en cours de réalisation, nous avons mis en place une nouvelle approche du paysage : la première étape a été la création des espaces verts, puis les constructions sont arrivées dans un second temps. Habituellement, c’est l’inverse qui se produit. Le paysage doux a été maximisé et les éléments durs sont complètement intégrés dans ce paysage. L’avantage de cette approche est que nous pouvons réduire les îlots de chaleur. De plus, toute l’eau de pluie des bâtiments contribue à irriguer les espaces verts.
Un des défis au Luxembourg est de faire cohabiter des personnes qui viennent d’un peu partout dans le monde, avec des habitudes de vie différentes. Avez-vous pris cela en considération ? Nous avons surtout essayé de nous reconnecter avec une certaine idée de la vie urbaine. Quand on habite dans un bâtiment qui « flotte » dans la rue, cela ne participe pas à ce sentiment de communauté. Il reste à part. La densité est une opportunité pour retrouver ce style de vie urbain et classique en Europe. Les immeubles de six ou sept étages ont une taille presque universelle sur ce territoire. En procédant ainsi, on met Luxembourg dans une approche européenne de la vie urbaine. C’est une échelle qui est très répandue et il n’y a pas tant de différences de mode de vie. On pourrait même parler de mode de vie européen classique. Faire une bonne ville, c’est faire de bonnes infrastructures d’un côté, mais aussi développer un niveau de civilité, de politesse et de respect entre les citoyens qui favorise l’esprit de communauté. Cet esprit de communauté passe aussi par des lieux qui ont une identité architecturale forte. C’est pour cela que nous avons encouragé les architectes à mélanger les styles au sein des îlots tout en imposant une palette de matériaux. Il n’y a qu’un seul type de pierre pour les façades, mais différentes possibilités de finitions, et des différences dans les éléments de menuiserie métallique. Cette consistance donne un certain caractère à l’ensemble, tout en autorisant la variété. Cela crée un lieu identifiable. Quel lien existe-t-il avec le vieux quartier de Gasperich ? La Cloche d’Or est très différente du vieux Gasperich. C’est un autre centre de gravité d’une certaine manière, par sa densité, sa hauteur… Le challenge de ce nouveau quartier est d’être suffisamment fort pour avoir sa propre force de gravité. Et d’avoir suffisamment d’activités pour en faire un vrai lieu de vie. Le challenge à Luxembourg est d’inclure toutes ces fonctions de proximité dans les quartiers qui donnent cet esprit de village, ce caractère plaisant et d’appartenance à un lieu. Luxembourg apprend rapidement les leçons du développement du reste de l’Europe. J’ai été témoin, à la Cloche d’Or, d’évolutions dans les approches urbanistiques. Il y a une maturité grandissante dans les opportunités urbaines.
Pour autant, on retrouve là encore, comme au Kirchberg, ces grands boulevards urbains qui semblent disproportionnés pour les piétons… Cette largeur de boulevard fait sens quand on déclare avoir besoin d’une voie pour les bus, pour les vélos, pour le tram, pour les voitures… Quand on met tout cela bout à bout, on arrive à ces larges avenues qui sont avant tout des solutions techniques et qui devraient être mises à l’épreuve de l’échelle humaine. C’est pourquoi, à l’intérieur des îlots, nous avons réduit sensiblement l’échelle pour retrouver celle du piéton. Je pense que le succès de la Cloche d’Or passera par la vie qui peut se développer à l’intérieur de ces îlots, car les boulevards ne pourront jamais être le centre du village. L’échelle n’est pas faite pour cela, ce sont des artères de déplacement à « grande » vitesse. C’est la même chose au Kirchberg. C’est une échelle qui correspond plus aux villes américaines. Ce que nous pouvons retenir des villes européennes, y compris du centre-ville de Luxembourg, c’est que nous sommes tout à fait à l’aise et heureux même, dans une densité forte, des rues étroites. Cela ne nous dérange pas d’être dépassés en hauteur par les bâtiments. Quand on fait du développement urbain au Luxembourg, on doit faire face à un nombre incroyable de contraintes techniques qui ont un impact sur le design des villes. D’un côté, c’est tout à fait admirable, car Luxembourg a la possibilité et les ressources d’exiger le meilleur, de développer une approche exemplaire du point de vue technique. Mais une solution strictement technique ne génère pas nécessairement la situation urbaine idéale. N’importe quel plan urbain doit résoudre des questions techniques. Mais toute la question réside dans la manière d’aller au-delà de cet aspect pour faire ressentir le caractère naturel, rendre invisibles ces aspects techniques et les absorber dans un ensemble plus grand.
La place de la Constitution réaménagée
La place de la Constitution retrouvera son rôle social de place publique propice aux rencontres et à la déambulation.
À la suite d’un concours restreint organisé par l’Administration des bâtiments publics, l’équipe composée autour de Latz + Partner Architectes-Paysagistes a été proclamée lauréate pour le réaménagement de la place de la Constitution à Luxembourg, transformant le parking de surface en une véritable place publique. D’ici quelque temps, la place de la Constitution à Luxembourg devrait en effet dévoiler un tout autre visage et usage, selon le projet lauréat de l’équipe composée autour de Latz + Partner Architectes- Paysagistes. Le parking va céder sa place à une place piétonne et polyvalente, accueillante pour les touristes et usagers de la ville, tout en assurant une nouvelle liaison vers la vallée de la Pétrusse. Le site est exceptionnel, par sa localisation centrale à Luxembourg et par le panorama qu’il offre sur la vallée de la Pétrusse et les alentours. Située à l’aplomb de la verdoyante vallée, la place de la Constitution est un jalon important dans l’urbanisme lié aux fortifications et illustre bien comment un bastion militaire peut être transformé en terrasse panoramique. Elle est d’ailleurs comprise dans le secteur protégé par l’Unesco. Par ailleurs, elle compose un écrin qui accueille le Monument du souvenir et la célèbre Gëlle Fra (1923) de Claus Cito, classée monument national en 2002.
Une place, mais surtout un parking Aujourd’hui, la place sert quotidiennement de parking pour les voitures et les autocars de touristes. Elle est également utilisée ponctuellement pour l’organisation de fêtes et de marchés, comme la Fête nationale, le marché de Noël ou de l’Octave… On y trouve par ailleurs l’entrée des casemates et un kiosque destiné principalement aux touristes. L’objectif de ce concours est de redessiner une place publique à usage polyvalent, de supprimer le parking pour redonner pleinement la place aux piétons, d’améliorer les fonctions écologiques et de favoriser la mobilité douce. Ainsi, la place jouera à nouveau un rôle social et convivial, s’inscrivant dans le réseau des places publiques de la capitale, tout en assurant une nouvelle liaison verticale avec la vallée de la Pétrusse.
Un concours à l’issue incertaine L’Administration des bâtiments publics a organisé un concours pour repenser l’aménagement de cette place et c’est l’équipe composée par Latz + Partner Architectes-Paysagistes, Christian Bauer & Associés Architectes, InCA Ingénieurs Conseils Associés et architecturaLLighting qui est arrivée à la première place. Si le jury a déterminé le lauréat le 29 juin 2021, le résultat n’a été rendu officiel qu’en août dernier, le réaménagement de cette place ne faisant pas l’unanimité au sein des différentes administrations concernées. Aujourd’hui encore, la réalisation de cette planification reste incertaine.
MAÎTRE D’OUVRAGE Administration des bâtiments publics
PAYSAGISTE Latz + Partner Architectes-Paysagistes
ARCHITECTE Christian Bauer & Associés Architectes
INGÉNIEUR InCA Ingénieurs Conseils Associés
CONCEPTION LUMIÈRE architecturaLLighting
SURFACE DE LA PLACE 60 a
SUPERFICIE DU PÉRIMÈTRE D’INTERVENTION 1 ha 40 a
BUDGET 15,2 millions d’euros TTC
PROCLAMATION DU LAURÉAT 29 juin 2021
LOCALISATION Boulevard Franklin D. Roosevelt, à Luxembourg
Une mise en valeur de l’espace Tout d’abord, le projet lauréat met en valeur le caractère exceptionnel de cette place historique et hautement symbolique. Pour cela, il s’agissait de retrouver les qualités spatiales et urbaines de la place, qui ont été effacées avec l’aménagement du parking en 1957. Les architectes ont regardé des photos d’époque pour voir comment la place était initialement aménagée. Ils ont repris l’idée de la promenade sous les arbres le long du boulevard Roosevelt, très populaire au 19e siècle, menant ainsi agréablement les piétons jusqu’à la place, tout en améliorant les fonctions écologiques et en apportant plus d’ombre sur le boulevard. Sur la place, ils proposent de planter de nouveaux arbres ou d’en déplacer certains, pour accentuer le cadrage vers la rue Chimay menant à la place d’Armes d’un côté, et vers la vallée et son paysage ouvert de l’autre. L’orientation de la place est ainsi améliorée et la mise en valeur de l’histoire de la ville de Luxembourg se fait de manière positive. « Nous avons voulu souligner le caractère surplombant de la place, son effet de balcon sur la vallée, explique Sascha Reinert, architecte et partenaire chez CBA. Notre volonté est de mettre en scène la vue et le panorama, tout en créant une place conviviale au quotidien, ombragée sur cet espace orienté sud, et en maintenant l’accueil des marchés et fêtes qui s’y tiennent aujourd’hui. La place est accessible à tous et offre une nouvelle possibilité d’identification. » Par ailleurs, les concepteurs ont introduit un grand banc qui accompagne les visiteurs jusqu’à la balustrade. « C’est un geste architectural fort, car dessiné tout d’un trait, qui accompagne les visiteurs jusqu’à la balustrade et la pointe de la place », souligne Sascha Reinert. Pour autant, à des fins de praticité, le banc sera réalisé en deux parties pour qu’il soit démontable et amovible à l’occasion des fêtes et marchés. Le Monument du souvenir et la Gëlle Fra sont des éléments qui ne peuvent être ni déplacés ni modifiés. Ils seront placés au centre d’un parterre planté et feront l’objet d’un nouveau plan lumière pour une meilleure mise en valeur nocturne. L’installation de nouveaux lampadaires est également envisagée, à la fois au-dessus des arbres pour un éclairage à travers le feuillage et au niveau de la rue pour un éclairage plus direct. Pour le revêtement au sol, il a été choisi de travailler un revêtement minéral, dans la continuité du travail effectué dans la vieille ville, avec un changement de tonalité en dégradé pour devenir plus foncé lorsqu’on s’approche de la balustrade. Ce choix permet de marquer visuellement un espace de promenade le long de la balustrade.
L’aménagement de la place de la Constitution à Luxembourg a fait l’objet d’un concours pour son réaménagement.
Une nouvelle liaison verticale « Nous avons également répondu au souhait d’introduire une nouvelle liaison verticale qui permette de rejoindre aisément la vallée de la Pétrusse. D’un point de vue stratégique et topographique, le meilleur emplacement pour un ascenseur aurait été de le placer à la pointe de la place. Mais d’un point de vue urbain et spatial, cela ne fonctionne pas, car cela crée un obstacle pour la vue et casse l’effet balcon sur la vallée », éclaire Sascha Reinert. C’est pourquoi l’équipe conceptrice a choisi un autre chemin, et a préféré intégrer l’ascenseur au niveau de la rue et le faire descendre dans la vallée selon un parcours en biais. « L’ascenseur s’arrête dans un espace creusé à même la roche. Ce sera un espace qui aura des qualités très singulières, avec un effet de grotte. »
Cette nouvelle liaison verticale permet de desservir trois niveaux: la place de la Constitution, la terrasse intermédiaire et la vallée de la Pétrusse. En hauteur, au niveau de la place, un nouveau petit pavillon accueille la cabine d’ascenseur. Elle sera accessible aux piétons et aux vélos. Cet ascenseur représente une nouvelle opportunité de relier la vallée de la Pétrusse et la ville haute, avec une plus-value importante pour la circulation des flux en ville et une réelle occasion de proposer un accès aisé au parc pour les usagers de la ville haute. Il participe activement à l’inclusion de tous dans l’espace public.
De nouveaux kiosques En plus du pavillon d’ascenseur, deux autres pavillons sont envisagés. Le premier est un kiosque de restauration dans lequel il sera possible d’acheter des boissons et de la restauration légère. Ce kiosque et sa terrasse attenante participent à l’animation de la place et à sa convivialité. Ainsi, la place peut retrouver plus aisément son rôle social et communautaire. Un troisième kiosque, plus important en termes de surface et de volume, accueillera quant à lui le centre d’information touristique, l’accès aux casemates et des toilettes publiques. Il est positionné latéralement pour que son volume ait le moins d’impact possible, avec un niveau en surface et un niveau en sous-sol. Afin que les pavillons ne soient pas trop présents visuellement, ils seront habillés de façades vitrées. Les toitures plates, fines et végétalisées, auront une légère casquette pour dégager la vue le plus possible. Les architectes ont opté pour des pavillons aux formes organiques et positionnés de manière à ne pas entraver les différents flux sur la place. Partout, les dimensions humaines sont respectées. Enfin, soulignons que ce réaménagement entrera dans une autre continuité pour le bureau Christian Bauer & Associés Architectes, puisque le bureau a également réalisé la passerelle sous le pont Adolphe voisin et a remporté le concours d’urbanisme pour le Centre Convict, à quelques centaines de mètres de la place.
Les pavillons resteront à taille humaine et présenteront des toitures plates et fines, avec une légère casquette.
Vue aérienne du nouvel aménagement de la place et du boulevard Roosevelt.
Metzeschmelz, une friche en devenir
L’Alzette sera renaturée, et les usagers du quartier pourront avoir accès à une partie de ces espaces verts.
Le développement de la friche industrielle Metzeschmelz a été présenté au public samedi 8 octobre 2022 par Agora. L’occasion de découvrir comment cet immense terrain de 61 hectares va être urbanisé d’ici une vingtaine d’années. C’est à cheval entre Esch-surAlzette et Schifflange que la friche industrielle Metzeschmelz se déploie. 61 hectares de terrain à revaloriser, soit la moitié de Belval, qui, d’ici une vingtaine d’années, vont accueillir environ 10.000 nouveaux habitants pour un potentiel de construction d’environ 800.000 m2 de surface brute de plancher. Un projet de grande envergure, dont la reconversion a été confiée à Agora, la cheville ouvrière de Belval, par le gouvernement luxembourgeois, ArcelorMittal et les communes d’Eschsur-Alzette et de Schifflange. Le projet conservera ce caractère de fabrique avec des zones dédiées à l’artisanat, des halles de travail et des surfaces de stockage. Mais il développera avant tout un caractère résidentiel, puisque 50 % des fonctions seront dédiées au logement, dont 30 % seront à coût abordable. La densité sera forte et permettra de répondre aux besoins de toutes les typologies de foyers, ainsi qu’à tous les niveaux socio-économiques et tranches d’âge.
Un projet de collaborations Suite à des études préliminaires et des consultations approfondies, un atelier de conception urbaine a été lancé par Agora en avril 2019 autour de quatre équipes
Vestiges industriels, nouvelles constructions et nature se côtoient dans ce quartier mixte.
De nombreux espaces publics seront créés, à l’écart des voitures, qui sont désormais stationnées dans des hubs dédiés.
internationales et de la population. À l’issue de cet atelier, le comité de consultation a retenu le projet urbain de Cobe Architects en équipe avec Urban Agency, Urban Creators et le bureau d’études Luxplan. Ils ont imaginé un concept urbain de « Stadtfabrik », un quartier où la voiture n’est que très peu présente et ne détermine plus la physionomie des rues, où la nature sera partout présente, les bâtiments, positionnés en fonction de la course du soleil, et la mixité des fonctions, de mise. Une partie des vestiges de l’ère industrielle seront conservés et réintégrés dans le projet urbain avec de nouvelles fonctions : une des halles de production abritera par exemple la future gare de tram rapide qui reliera Belval à la Cloche d’Or, et d’autres vestiges industriels seront également conservés et intégrés dans le nouveau contexte urbain. Ce développement est conçu en collaboration avec la population, qui est consultée sous forme de participation citoyenne, développée grâce à l’accompagnement de Yellow Ball.
Un quartier tourné vers le futur Le paysage existant bénéficiera également de transformations : renaturation de l’Alzette qui coule sur le site à l’ouest, travail des liaisons entre les réserves naturelles Am Pudel et Am Brill, ainsi que la réserve naturelle Lallenger Bierg. Au niveau de la mobilité, les futurs utilisateurs du quartier pourront compter sur la mobilité active, des transports en commun sur le site, une halte ferroviaire, un raccordement au futur tracé du bus rapide et à la piste cyclable qui relie Esch-sur-Alzette et Luxembourg. Les voitures seront regroupées dans des hubs qui permettront à la fois de garer les voitures et de passer à un mode de déplacement doux grâce à des fonctions dédiées dans le socle de ces structures. Les chaussées seront donc libérées des stationnements en surface, laissant plus de place à un usage collectif. En plus du volet résidentiel, qui sera le plus important, 25 % de la surface totale sera dédiée aux bureaux, au commerce, à l’artisanat et à l’industrie. On trouvera aussi, bien entendu, de nouvelles écoles primaires ou un lycée. Il va de soi que le projet est développé en différentes phases et que la population continuera d’être sollicitée tout au long de la conception, comme cela a été le cas depuis le début. L’approche de développement en économie circulaire et développement durable est également un prérequis. Cet écoquartier s’inscrit dans une démarche globale de décarbonisation et de transition vers la neutralité climatique. Les premiers logements devraient entrer en commercialisation vers 2027. Avant cela, les infrastructures devront être réalisées.
Esch-sur-Alzette modernise sa rue principale
La Ville d’Esch-sur-Alzette a organisé un concours européen pour repenser l’aménagement urbain de sa rue principale, la rue de l’Alzette, et ses rues adjacentes. C’est le groupement composé par Papaya et Chora Blau qui a remporté la première place. Il y a cinq ans, la Ville d’Eschsur-Alzette s’est lancée dans un processus de réflexion concernant le réaménagement de sa rue principale, la rue de l’Alzette. Ce projet de réaménagement intervient après le travail effectué dans le quartier du Brill, qui avait déjà amorcé la revitalisation du centre-ville. Dans le cadre de cette nouvelle initiative, le bureau WW+ a été mandaté pour mener une consultation citoyenne et organiser un concours d’architecture. De cette consultation participative sont déjà ressorties des mesures d’urgence : création d’un pop-up store, lutte contre les déchets intempestifs, installation d’une toilette publique supplémentaire, nouveau mobilier urbain provisoire et bacs à fleurs. Une navette pour personnes à mobilité réduite (PMR) navigue également à titre expérimental sur la longueur de la rue. Un éclairage supplémentaire a aussi été mis en place. Mais ces mesures ne sont que provisoires. Des travaux de plus grande envergure doivent être menés, notamment pour remplacer les réseaux enterrés. Il s’agira aussi pour le centre urbain de répondre aux nouvelles problématiques que soulèvent le réchauffement climatique, le changement de paradigme quant à la mobilité et les exigences d’inclusivité. Une réponse plus complète devait donc être formulée.
Un concours en deux tours Un concours européen a été organisé à cette fin. Préalablement, un important travail d’analyses (portant sur la mobilité, les infrastructures techniques, le concept énergétique et les espaces libres) a été mené par l’équipe interdisciplinaire composée de Schroeder & Associés, Goblet Lavandier & Associés et WW+. Les effectifs des services techniques de la Ville d’Esch et l’ACAIE Shopping Esch ont aussi été associés aux réflexions. Puis, un appel à concours a été lancé, et un jury constitué. Cinq groupements de candidats ont été retenus dans une première phase : Best Ingénieurs-Conseils et Club L94, Ernst + Partner, Papaya et Chora Blau, Förder, et Dutt & Kist. Trois sont arrivés en deuxième phase et, après délibération du jury présidé par Christa Reicher, c’est finalement le projet porté par Papaya et Chora Blau qui a été désigné lauréat du concours. Le projet de Dutt & Kist est arrivé en seconde position, et celui de Förder en troisième.
Une rue, plusieurs ambiances La nouvelle rue de l’Alzette fonctionnera non seulement comme une des artères commerçantes principales de la ville, mais aussi comme un espace social, de rencontre et de séjour. Le projet proposé par Papaya et Chora Blau prend en compte la réalité de cette partie de la ville ainsi que les besoins
Ce sont les bureaux Papaya et Chora Blau qui sont en charge de la conception des nouveaux espaces urbains de la rue de l’Alzette.
des habitants d’aujourd’hui et de demain. La rue de l’Alzette a été originellement construite entre 1885 et 1911 au-dessus de l’Alzette canalisée. L’aménagement urbain tel qu’on le connaît aujourd’hui date de 19921993. Il relie deux places importantes : la place de l’hôtel de ville et la place de la Résistance. Certains éléments ne peuvent être changés, comme le fait que l’Alzette doive rester enterrée, mais d’autres ont besoin d’évoluer, comme le traitement des espaces publics et la présence de la végétation. C’est ainsi que le groupement lauréat a choisi de traiter cette rue longue de 900 m en deux sections. La première laisse l’espace urbain relativement libre, et rend visible le flux de l’Alzette par un jeu chromatique réalisé avec le pavement. Le mobilier urbain y sera placé de manière relativement souple, comme on le ferait le long d’un fleuve. La seconde est plus largement occupée par les arbres et propose plus de zones d’ombre. Par ailleurs, la rue de l’Alzette est coupée à quatre reprises par des rues traversantes. Ces intersections sont l’occasion de développer des espaces thématiques. Le premier, en partant de la place de la Résistance, sera consacré au thème de la végétation. Le second sera une opportunité de mettre en place des espaces de jeux, avec des éléments ludiques en relief dans le sol. Le troisième sera consacré à l’eau, avec la potentielle mise en place d’une fontaine d’eau potable. Le quatrième croisement sera dédié au thème de l’acoustique avec, par exemple, la possibilité d’entendre le bruit de l’Alzette qui coule sous les pieds des passants. L’ensemble du mobilier urbain sera revu. Il sera démontable et modulable afin de répondre aux besoins liés aux festivités qui se déroulent dans cette rue (cavalcade, Nuit de la culture…). Un jeu formel sera créé entre ce mobilier et les mâts de Peter Rice qui resteront en place. Des projections sur le sol sont aussi au programme, tout comme un nouveau plan d’éclairage public. Le jury a d’ailleurs particulièrement apprécié l’introduction de luminaires sphériques qui « apportent un caractère joyeux et festif ». À cette occasion, la mobilité sera également retravaillée et les voitures ne seront plus autorisées dans cet axe central. Des shared spaces seront mis en place aux alentours.
Un chantier en plusieurs phases Ce chantier concernant 16.000 m2 d’espace public devrait durer trois ans et demi, et sera réalisé en plusieurs phases. Les travaux seront effectués sur des tronçons d’environ 75 à 85 m et ils dureront environ 100 jours chacun. Le conseil échevinal actuel souhaite terminer la planification préliminaire d’ici l’hiver. Mais la décision finale reviendra, suite aux élections municipales en juin 2023, au prochain conseil échevinal, qui – s’il approuve le projet – libérera le budget et prendra en charge l’exécution. Si tout se déroule comme prévu, les travaux devraient pouvoir commencer aux alentours du second semestre 2024.
Culture
Ariston, nouveau départ WW+ architektur + management
Un rooftop sur l’Aquarium du Casino ? 326 2001
Spektrum, ateliers et chambres d’hôte 328 2001
Sortis de presse 329
La Wäinhaus va enfin voir le jour 330 Valentiny hvp architects
Rénovation douce pour Malt 332 Fabeck Architectes, 2001
Galerie pop-up d’Erna Hecey 336 Polaris Architects
Petite Maison, un projet exemplaire 337 Carole Schmit
L’ancien cinéma Ariston a été rénové à l’occasion d’Esch2022 par WW+. L’occasion de redonner un grand coup de frais à cette institution eschoise et d’accueillir une nouvelle programmation dédiée au spectacle vivant pour le jeune public. Classé monument historique, Ariston a fait l’objet d’une rénovation structurelle et énergétique pour permettre à cet ancien cinéma de devenir aussi un lieu de théâtre et d’accueillir un espace bar. Datant des années 1960, le bâtiment était fermé depuis 2016. Seules les unités résidentielles des étages supérieurs étaient encore utilisées. En décembre 2019, la Ville d’Esch a pu acquérir l’ensemble de l’immeuble afin de le rénover et de lui donner une nouvelle programmation. C’est ainsi qu’Ariston sert d’espace complémentaire au Théâtre d’Esch en accueillant principalement des spectacles conçus pour le jeune public. Parallèlement à cette activité, des séances de cinéma sont toujours possibles. Le démontage de l’escalier en acier et de l’extension côté est permettra de redonner au bâtiment son aspect d’origine. Grâce à la création d’une grande ouverture dans la façade, il est possible de faire entrer facilement les accessoires et décors destinés au théâtre dans le bâtiment. Outre les espaces sanitaires et de stockage rénovés au sous-sol, un nouveau bar de théâtre a été aménagé. L’installation des loges pour les artistes, la création de bureaux et d’espaces de stockage aux étages supérieurs, ainsi que la modernisation de la salle municipale existante sont d’autres éléments importants du projet. Toutes les mesures sont réalisées de manière délicate et en étroite coordination avec le Service des sites et monuments nationaux. L’installation de nouveaux ascenseurs assure l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. La rénovation s’est faite dans le respect du développement durable, avec un maximum de réemploi, la non-utilisation de matériaux polluants, et l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit.
La façade a retrouvé de sa splendeur et a conservé l’enseigne historique.
L’ancienne salle de cinéma peut maintenant aussi accueillir des spectacles.
MAÎTRE D’OUVRAGE Ville d’Esch-sur-Alzette
ARCHITECTE WW+ architektur + management
INGÉNIEUR STATIQUE Schroeder & Associés
INGÉNIEUR TECHNIQUE Felgen & Associés Engineering
PLANIFICATION DE LA SCÈNE Walter Kottke Ingenieure/ InCA Ingénieurs Conseils Associés
ACOUSTIQUE ET SÉCURITÉ INCENDIE InCA Ingénieurs Conseils Associés
ANALYSE DES ÉLÉMENTS POLLUANTS Eneco Ingénieurs-Conseils
GÉOMÈTRE Geolux 3.14
COÛT DE CONSTRUCTION 13,9 millions d’euros TTC
SURFACE BRUTE 2.255 m2
INAUGURATION Juin 2022
LOCALISATION Esch-sur-Alzette
À l’intérieur, un bar accueille les spectateurs dans une ambiance décontractée.