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POUR OU CONTRE

La vente en ligne, une bonne expérience ?

Le commerce de montres sur internet a connu un essor considérable grâce à la pandémie. Des habitudes se sont installées. Même le luxe s’est mis au net. La tendance va-t-elle durer ? Les avis sont nuancés et partagés.

Pour

Lutter contre les contrefaçons Pour les marques, proposer ses produits certifiés sur le net peut être un bon moyen d’éviter les contrefaçons et le développement d’un marché gris. Soucieuses de leur image et conscientes que le marché de l’occasion est une porte d’entrée pour de nouveaux clients, les marques travaillent à établir une authentification de leurs produits, à l’instar de ce qui se fait sur le marché de l’automobile d’occasion.

TROIS NOUVEAUX MODÈLES DANS L’ÈRE DU TEMPS

Contre

Valoriser l’offre retail Benoît Lecigne, directeur du magasin multimarque Les Ambassadeurs, estime que le canal digital doit permettre avant tout de valoriser une offre retail. « À l’instant T, les technologies accessibles à des détaillants comme nous permettent d’avoir un outil transactionnel différencié, et donc différenciant.

Notre storytelling version digitale nous permet de faire la différence. Nous sommes des conteurs d’histoires qui, au rythme des sorties de modèles, partageons notre passion et immergeons notre audience dans le monde typique de l’horlogerie-joaillerie. »

Un signe de vitalité commerciale

L’essor de la vente par internet est avant tout un signe de bonne santé, résume Robert Goeres, managing director de Goeres Horlogerie :

« Cela montre que nous ne sommes pas une industrie en déclin. Sinon, pourquoi développer de nouveaux canaux ? »

Créer l’événement Selon Benoît Lecigne, ce qui marche avec la vente en ligne, c’est la possibilité d’avoir des séries limitées en avant-première. Un marché de niche

Pour Pierre Rossy, directeur de Schroeder

Joailliers 1877, si la vente sur internet a reçu un coup de fouet avec la pandémie, elle reste encore relativement marginale. Et il constate que de grands groupes comme

Richemont, qui ont massivement investi pour acquérir des places de marché virtuelles, voient que les résultats ne suivent pas et font désormais marche arrière.

Le risque de frustration

Le caractère restreint de certaines opérations, comme la commercialisation de séries limitées en avant-première, peut susciter des frustrations, contreproductives pour l’image de la marque.

JET BLACK (IWC) Un modèle céramique inspiré des montres d’aviateur.

MASTER GRANDE TRADITION (JAEGER-LECOULTRE) Une montre à temps universel de haute volée.

HISTORIQUES 222 (VACHERON CONSTANTIN) Un bracelet intégré, la grande tendance du moment. Un manque d’émotions

Le besoin de contact direct est fondamental pour l’achat de pièces de valeur, note Jacques

Molitor, directeur de la maison éponyme.

Benoît Lecigne va plus loin : le client veut de l’humain. « En achetant une montre, le client se confie sur ses préférences, ce qu’il aime, explique pourquoi il peut acheter une montre. C’est la découverte qui est importante. Lorsque l’on achète une montre en ligne, il n’y a pas de découverte. »

Le besoin de service après-vente

Les services après-vente des boutiques établies se cantonnent, en général, aux marques dont ils vendent les montres, pour lesquelles leurs horlogers sont régulièrement formés et peuvent recevoir les bonnes pièces. Face à cela, les sites de vente sur internet développent ce type de service, observe Pierre Rossy.

IWC, Jaeger-LeCoultre et Vacheron Constantin Photos

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