Chapelle du voeu de Matouba

Texte & Photos Angel Saint-Benoit Chapelle du Vœu au Matouba

Matouba, qui signifie en Caraïbe « endroit où abondent les oiseaux et les fleurs», voit le jour, suite à l’arrivée le 14 juillet 1763 de deux cent colons Français, Allemands, Alsaciens, Lorrains, Suisses et Canadiens, rescapés d’une expédition regroupant des gentilshommes, des artisans, des cultivateurs, des familles, jusqu’à des musiciens… dont la destination première était la Guyane, placée sous l’Intendance de Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon (1723/1788).

Nouveaux renforts

Le 22 décembre 1765, 2000 colons débarquent en renfort de onze navires pour aider au déboisement du Matouba où la fraicheur du climat exempt de moustiques porteurs de fièvres diverses s’avèrera propice à la culture du café et des vivres. La paroisse Saint-Pierre du Matouba gérée par les Carmes, est bénie le 21 septembre 1768. Dès 1806, les Gouverneurs établissent leurs quartiers d’hiver au Matouba.

D’inquiétants soubresauts

La Soufrière a connu divers épisodes d’activités dont une éruption magmatique en 1530 ; des éruptions phréatiques (Le R.P Breton (1635/1653) décrit les fumerolles, et nous apprend que les cristaux des dépôts de souffre sont récupérés pour les armes à feu) ; en 1690, 1797/1798 (plus violentes), en 1812, 1836/1837.

Novembre 1956

Après un mois de manifestations sismiques, Notre Vielle-Dame, connait une éruption phréatique entre le 20 et le 24 octobre. Les habitants sont témoins d’éruptions en surface avec près de 100 000 m3 de matériaux projetés, lesquels engendrent des dépôts de cendres de trois à cinq centimètres d’épaisseur qui recouvrent les lieux. Les jours suivants, le curé André Gillet et ses paroissiens font la promesse de faire édifier une petite chapelle, sur les flancs du volcan, un lieu de culte afin d’honorer la Vierge-Marie, si elle les protège du pire. Ce sera la Chapelle du Vœu de Matouba, un lieu de recueillement très prisé qui rend grâce à Notre-Dame de Guadeloupe.

De généreux donateurs

Mademoiselle Chapp, offre le terrain et de nombreux paroissiens de Saint-Claude/ Matouba/ Papaye font des dons en numéraires, matériaux, objets du culte : Adolphe Casalan, parrain de la chapelle, outre des dons financiers offre le marbre de l’autel, Germaine Jouveau-Dubreuil, née Chaulet est également marraine, Paul Etienne qui réside au Morne Savon s’investit dans la construction.

Architecture

La façade de l’édifice en béton est moderne, arrondie, en référence au manteau protecteur de la Vierge. Elle est ajourée de claustras et percée de grandes portes en bois qui apportent une ventilation naturelle.

Au fond de la nef ovale, veille, à l’abri d’une vitre, la statue de Notre-Dame de Guadeloupe, entourée de l’inscription « Notre-Dame de Guadeloupe protégez-nous ». Des vitraux sur les côtés sont de facture moderne, le chemin de croix est en bois.

A l’extérieur, à droite de l‘édifice se trouve le clocher carré, et sur la gauche le calvaire et son Christ en croix. Le 23 mai 1959, l’évêque du Diocèse de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, Jean Gay bénit la première pierre, le 21 janvier 1962 la chapelle est bénie et dédiée au « Vœu de 1956 ».

Une belle chorale anime les célébrations de la chapelle du Vœu de Matouba, laquelle est rattachée à la paroisse Saint-Augustin d’Hippone de Saint-Claude.