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La Route du Rhum, destination Guadeloupe
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© CLAIRE SELLIER
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Texte : Christine Morel La Route du Rhum
Destination Guadeloupe
Cet évènement réunit tous les quatre ans les passionnés de la mer. Des skippers entreprennent la traversée de l’Atlantique à la voile en solitaire entre SaintMalo et Pointe-à-Pitre dans une lutte contre les éléments et le chronomètre.
Les 138 skippers, dont 7 Guadeloupéens, qui ont pris le départ, s’y sont préparés depuis des mois, voire des années. Si certains marins ont pour objectif revendiqué d’être sacré champion de leur catégorie, d’autres affichent simplement la volonté de franchir la ligne d’arrivée. La route du Rhum provoque une effervescence à son point de départ et à son arrivée. Cette « magie du rhum » s’explique tant par la beauté de ce sport, la passion de ces skippers que par la technologie de pointe des bateaux. Des avancées architecturales et technologiques qui permettent de battre régulièrement le record de traversée à la voile. À titre de comparaison, lors de la première édition de 1978, le vainqueur M. Birch affiche un temps de 23 j, 6 h et 59 m à bord de son trimaran après un coude à coude avec M. Malinovsky qu’il devance de 98 s. En 2018, F. Joyon franchit la ligne d’arrivée après 7 j, 14 h et 21 m. Dès 1982, les grands multicoques, ces fameux géants des mers, font leur apparition avec 3 bateaux qui mesurent plus de 20 m. Marc Pajot l’emporte en 18 j, 1 h et 38 m.
En 1986, 13 bateaux dépassent les 23 m. La ligne d’arrivée est franchie en 14 j, 15 h, 57 m par Ph. Poupon sur son trimaran à foils. Les deux éditions suivantes (1990 et 1994) verront des temps quasi identiques réalisés par F. Arthaud puis L. Bourgnon.
La flotte est alors en pleine mutation avec des bateaux en carbone qui gagnent en résistance, en légèreté. Le GPS fait son arrivée sur les bateaux. À partir de 1994, on assiste à deux courses en parallèle : les monocoques 60 pieds nouvelle génération avec leurs ballasts font désormais jeu égal avec les multicoques.
En 1998, avec 19 multicoques et 18 monocoques en course, les concurrents s’affrontent à bord d’engins fiabilisés à l’extrême, guidés par des analyses météo et les conseils de leurs routeurs à terre qui deviennent essentiels. La ligne est franchie par L. Bourgnon en 12 j, 8 h et 41 m. Les conditions climatiques dantesques provoquent des abandons en masse en 2002 qui s’achèvent par la victoire de M. Desjoyeaux après 13, 7 h et 53 m. Sur 58 bateaux, seuls 28 arrivent à bon port. L’édition 2006 voit le record pulvérisé en 7 j, 17 h et 19 m par L. Lemonchois. La catégorie des Class40 intègre la course permettant aux amateurs d’y participer. F. Cammas parvient à Pointe-àPitre en 9 j, 3 h et 14 m en 2010.
Pour sa 10e édition en 2014, Y. Guichard fait une traversée remarquée à bord de son trimaran de 40 m de long et 23 m de large pour 800 m2 de voilure. Il arrive quelques heures après le vainqueur ; Loïck Peyron (7 j, 15 h et 8 m), un temps qui sera amélioré par F. Joyon en 2018 avec 7 j, 14 h, 21 m. Pour cette édition 2022, les 138 voiliers sont répartis en 6 catégories : les ULTIM 32/23, maxi-multicoques de plus de 100 pieds (32 mètres), OCEAN FIFTY, multicoques de 50
pieds, IMOCA, monocoques de 60 pieds, CLASS40, monocoques de 39 pieds, RHUM MULTI, multicoques de moins de 64 pieds, RHUM MONO, monocoques de plus de 39 pieds. Parmi ces skippers, figure F. Gabarre et son nouveau maxi-trimaran qui, avant le départ de la course, a fait l’objet d’un litige avec la Classe Ultim suite à une conception innovante qui lui procurerait un avantage en termes d’aérodynamisme grâce à un cockpit positionné sous le pont. Désormais, ces bateaux, quelque que soit leur catégorie, sont dotés d’électronique et de capteurs qui permettent aux skippers de disposer d’informations primordiales. Quant aux marins à bord des bateaux munis de foils, ils doivent avoir la capacité de dompter ces géants des mers qui volent plus qu’ils ne flottent à plus de 40 nœuds soit 74 km/h. conditions climatiques dantesques
© A. COURCOUX
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