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Carnaval Guadeloupe

Texte et photos Angel St Benoit

An Tan Lontan

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Carnaval Gwadloup

Cette tradition autrefois nommée mascarade est amenée aux Antilles courant XXVIIIe, par les colons. C’est aujourd’hui, l’une de nos plus importantes fêtes, inspirée de nos racines Amérindiennes, Européennes, Africaines, Hindoues.

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« Mi Mass! » les annonçait. Ils couraient les rues en bandes portant des perruques, des masques cartonnés de requins, de crocodiles. Certains sur des échasses, chantaient des chansons satiriques, dansaient, claquaient leurs fouets et recevaient des piécettes. Les Mass à ribans , coutume des engagés Hindous coiffés de chapeaux en demi-lune, les costumes colorés rehaussés de miroirs ; lesquels soutenaient un mât de bois piqué de rubans multicolores, qu’ils tressaient et détressaient. « Mass à St Jean » apparu début XXème, se réfère à un unijambiste qui ouvrait le défilé. Les « Mass à Lanmô » sous des draps noirs garnis d’épingles, enveloppaient les femmes, leur infligeant de cruelles piqûres.

De nos jours

Débutant le Dimanche de l’Epiphanie, le Carnaval se termine le Mercredi des Cendres. Y participent des groupes à Caisse Claire, à Mass, accompagnés de Steel pan, sifflets, fûts en plastique, synthés. Des groupes à Pô apparus courant 1980, sont devancés par des lanceurs de fouets, joueurs de tambours en peaux de chèvres, souffleurs de conques de lambis, chas-chas. Dans les défilés (déboulés), et les Vidés, les groupes à pieds rivalisent de tenues raffinées : dentelles, plumes, paillettes, tissus chatoyants tandis que les chars paradent dans un concours de couleurs, d’originalité. Le Lundi-Gras, les maquillages sont grotesques : on défile en pyjama, le mariage

est tourné en dérision : les hommes vêtus en mariées, les femmes en costumes. Mardi-Gras, jour où l’on déguste des beignets, défilent diables et diablesses rouges accompagnant les chars de Vaval et Bœuf Gras. La Reine du Carnaval ouvre les festivités. Le Mercredi des Cendres, a lieu le Grand Vidé en noir et blanc. Les diablesses encouragées par les cris de la foule brûlent à la nuit tombée le Roi Vaval, un Bwa-Bwa escorté par la Reine du Carnaval et les pleureuses. Haut de plusieurs mètres il incarne les problèmes de l’année écoulée qui s’envolent avec lui.

Différents groupes

« Les Mass à Lanmô » d’aujourd’hui ont un masque à tête de mort et un squelette dessiné sur leurs habits noirs. « Mass à Fwèt », ouvrent le passage avec leurs fouets. « Mass à Woukou » vêtus d’un pagne, le corps enduit d’huile de roucou comme le faisaient les Amérindiens pour se protéger des rayons du soleil et des piqûres d’insectes. « Mass à Haillons » évoquent la misère, « Mass à Man Ibè » se rapporte à une guérisseuse, blâmée dans la journée par ceux qui la consultaient la nuit. « Mass à konn » arborent des cornes, signe de force et de virilité « Mass à Congo » aux pantalons de travailleurs, le corps enduit de mélasse. « Moko Zombi » représentant les zombis, se déplace sur des échasses. Son parapluie lui sert de réticule. Les groupes carnavalesques affichent leur créativité pour que notre Carnaval soit le plus beau, le plus coloré, le plus joyeux pour le plaisir de tous ceux qui défilent et celui des spectateurs.

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