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Des planches de surf reloukées, façon primitive

Texte et photos : Corine Tellier Des planches de surf relookées

façon Primitive

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Elles transforment des planches de surf et des pagaies en fin de vie en étonnants objets pour la décoration intérieure. Rencontre avec Amandine Ong et Ombline Morel qui renouent avec un travail du bois authentique avec la touche Primitive.

C'est une tendance qui apporte de la fraîcheur et du peps à nos pièces. L'esprit cool et branché de la glisse migre des spots de surf pour venir briller dans nos intérieurs. Accrochées au mur tels des tableaux, simplement posées contre un support ou encore réemployées en guise de table ou de banc d'appoint, les planches de surf et leurs dérives, les pagaies shapées s'imposent comme les nouvelles stars de la personnalisation. Une customisation encore plus surprenante quand il s'agit de productions artisanales, où conception et confection garantissent de disposer de pièces uniques. C'est l'état d'esprit qui préside chez Primitive, le duo formé par Amandine Ong et Ombline Morel, unies autour de leur passion et admiration pour la glisse, synonymes d'un retour aux valeurs simples que cette pratique véhicule. Leurs sources d'inspiration : la nature, les arts premiers, la créolité, une envie de rester fidèles à l'authenticité qu'elles expérimentent au quotidien dans l'île. Née à Singapour et arrivée à La Réunion à 14 ans, Amandine taquine la vague et est même devenue monitrice de surf. De son côté, Ombline, Dionysienne de naissance, a beau ne pas surfer, elle n'en est pas moins douée quand on lui met une planche entre les mains !

Les deux amies et associées sont complémentaires : Ombline imagine et dessine les motifs qui orneront les planches et pagaies qu'Amandine façonne. Autodidacte, Ombline a pu tester différents types de supports, dont des toiles, avant d'apprivoiser les planches de surf, à commencer par celles qu'Amandine avait remisées au fil des ans et dont elle n'arrivait pas à se défaire.

Dans leur atelier de Saint-Leu, elles peuvent ainsi donner une nouvelle vie aux planches qui ne servent plus et qui deviendront des objets de décoration et parfois utiles (pour les surfeurs), dans une démarche qui s'inscrit dans l'économie circulaire et le circuit court. « Nous utilisons autant que possible du bois local comme le tamarin et le cryptomeria et, quand nous devons aller piocher ailleurs, cela reste en priorité dans la zone : l'iroko, bois dense et solide en provenance d'Afrique, ou d'autres bois des îles de l'océan Indien », précise Amandine. Pour peaufiner certains aspects techniques, les artisanes collaborent avec un ébéniste, un Compagnon du Devoir qui les aide à tirer le meilleur parti de ces essences exotiques que l'on a l'habitude d'utiliser pour les lames de planchers.

Une personnalisation poussée

L'art du lamellé-collé par exemple permet des rendus bluffants et multiples (une alternance entre des bandes de cryptomeria et de tamarins sur une même pagaie), pour répondre aux demandes de customisation. Une couturière, Lilou, leur prête aussi main forte pour confectionner housses et sacs de transport. Bientôt, les deux amies souhaitent non plus seulement customiser mais également créer une gamme de meubles à partir des planches usagées, à l'image d'une certaine table basse qui, tel un prototype déjà opérationnel, a déjà trouvé sa place dans l'atelier de Primitive… et dont l'une des déclinaisons pourrait venir prochainement compléter la décoration de votre salon !

Facebook : Primitive Instagram : primitive_surfart

…une envie de rester fidèles à l'authenticité qu'elles expérimentent au quotidien dans l'île

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