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Le vétiver, pour la construction zéro carbone
Le vétiver une plante locale providentielle pour la construction zéro carbone !
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Face au défi climatique, l’objectif est de restreindre l’empreinte carbone des constructions. Le vétiver, matériau biosourcé local, possède des propriétés uniques à usages multiples, ne nuisant pas à l’environnement, c’est une matière première de choix pour la construction durable.
Le vétiver renouvelable, inépuisable et vertueux !
Cette plante-herbe qui ressemble à de la citronnelle permet de rafraîchir l’air, produire de l’oxygène, retenir l'eau et augmenter la fertilité des sols. Ses racines connues pour la production d’huile essentielle poussent de manière verticale jusqu’à 3 m de profondeur dans le sol. Elles sont utiles pour la phyto-épuration en captant les métaux lourds présents dans le sol. La plante peut aussi réduire les risques de fissures aux abords d’une construction et repousser les moustiques, grâce à ses propriétés répulsives.
La culture du vétiver, une priorité pour la construction tropicale durable
Autrefois, les cultures de vétiver occupaient beaucoup d’espace sur les terres agricoles du sud de l’île. Sa culture était essentielle pour concevoir les murs et toitures des « kaz » en paille. Sa capacité de croissance rapide après la coupe, sa tolérance à des variations climatiques, sans nuire à l’environnement font du vétiver la plante herbacée locale la plus prometteuse dans la construction durable tropicale. Très bon isolant, la paille de vétiver est satisfaisante d’un point de vue bioclimatique et confort thermique.
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Planter du vétiver, le récolter et l’utiliser dans la construction puis le recycler en fin de vie pour enrichir le sol, permet d’améliorer considérablement la performance environnementale du bâtiment.
Une technique ancestrale au service de l’innovation
« Pour que la filière se développe, il faut planter en abondance, nous manquons de terrain » dit Jean-Wally Romély de l’entreprise artisanale « Paille en toit ». L’entrepreneur vient de recevoir le « Prix de l’Innovation 2020 » du Challenge des Créateurs décerné par le Département de la Réunion. La famille Romély plante, cultive et met en œuvre le vétiver dans la construction depuis deux générations. Le vétiver en tant que matériau de construction bio-sourcé n’a pas encore de label, ni de normes dans son utilisation, sa mise en œuvre repose sur le savoir-faire et la compétence de l’entreprise. La Recherche et le Développement devrait placer le vétiver parmi les meilleurs matériaux de construction, respectueux de l’environnement à même de piéger et stoker le carbone, en plus d’être un excellent isolant thermique et phonique.
Le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) s’intéresse à l’usage du vétiver dans la construction, dans l’urbanisme et le paysage, il est gratuitement à votre disposition pour vous informer sur ce sujet. Pour prendre rendez-vous avec l’un de ses architectes-conseillers, téléphonez au 0262 21.60.86. Vous pouvez également consulter son site internet www.caue974.com
La récolte de la paille de Vétiver :
Les feuilles de vétiver se récoltent lorsqu’elles commencent à jaunir. A la Réunion, cela se produit à partir du mois de mai. La coupe se déroule donc de mai à novembre. Pour récolter la paille, on sectionne les feuilles à la base, là où elles sont moins souples. « Il faut bien couper à la base » insiste monsieur Romély, pour obtenir une longueur optimale mais aussi pour que la plante repousse, sans faire de pailles trop épaisses, qui finiraient par étouffer la plante. Une fois les feuilles récoltées, on prend chacune des touffes par le haut des feuilles et on secoue fort, de façon à faire tomber les parties de la plante trop courtes ou abimées ou d’autres débris non désirés. Ensuite, on attache chaque fagot à la base des feuilles avec une ficelle de sisal ou de la paille de vétiver, puis on la stocke de façon à ce qu’elle ne pourrisse pas et qu’elle sèche bien.
La mise en œuvre du toit :
Des « gaulettes » sont généralement en bambou et sont récoltées et choisies pour leur résistance (généralement le Phyllostachys Aurea), puis sont fixées sur les chevrons de la charpente à intervalles réguliers de 15 à 20 cm. On fixe les bottes de vétiver séchées de 10 cm de diamètre à partir du bas à l’aide d’une corde en sisal de 1,5 m de longueur. Il faut bien serrer les bottes entre elles et superposer la paille de façon à ce que l’eau s’écoule sans jamais pénétrer le toit. Il est préférable qu’un filet recouvre le tout, pour éviter que les oiseaux prennent la paille pour leurs nids. Un dispositif d’arrosage de type « asperseurs » pourra être mis en place afin d’arroser automatiquement la paille pour limiter durant les fêtes de fin d’année les risques d’incendie.