3 Monde

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No. 1 14/mai/2012

2,50 €

Le tiers monde, journal intime intemporel / Édition unique et anachronique Fondatrice et directrice Miriam Makeba Gil López

Sueño de una tarde dominical en la Alameda Central (Rêve d’un après midi de dimanche dans la peupleraie centrale.)

“Rêve d’un après-midi de dimanche, dans la peupleraie centrale”. Fresque (480 x 1500 mm) peinte par Diego Rivera en 1948, située au “Musée Pabellón de Diego Rivera” au Mexique.

C

ette œuvre est une des fresques les plus représentatives du peintre Diego Rivera qui date de l’année 1948 et qui mesure 4.80 mètres de haut par 15 mètres de long.

Elle se trouve aujourd’hui dans le musée Diego Rivera dans la ville de Mexico.

Dans cette fresque il a réalisé un patchwork anachronique qui résume 400 ans de l’histoire du pays qui l’a vu naître.

Rivera représente notamment les énormes inégalités qui demeurent entre les différentes classes sociales à cette époque, incarnées ici par la figure du bourgeois et celle du prolétaire posant côte-à-côte. Cette grande fresque à la fois narrative et caricaturale, cynique et naïve est encore aujourd’hui terriblement d’actualité car les inégalités au Mexique n’ont pas changé à l’époque actuelle.

Diego Rivera est sans doute l’un des plus grands représentants de l’époque des muralistes mexicains (1920-1950). Il rentre d’Europe en 1922 dans un Mexique où la révolution semble bien consolidée.

Dans sa peinture on identifie ses convictions révolutionnaires.

En collaboration avec d’autres éminents artistes mexicains du moment (comme David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco…), Rivera a fondé le syndicat des peintres, d’où émerge le mouvement muraliste.

La suite page 3.

Internet, réseaux sociaux en constante augmentation.

De nos jours il existe de nombreux sites de réseaux sociaux dont l'un des plus populaires étant Facebook. Ce fameux site a été fondé par Mark Zuckerberg en 2004 en Californie.

D’après ses créateurs, ils développèrent ce site avec l'idée de proposer un nouvel outil de communication plus efficace qui permette de rester constamment en lien avec son réseau d’amis. Autrement dit cette technologie gratuite rend accessible à tout un chacun l'échange d'informations et travers la société et offre au commun des mortels une connection avec le monde social. Depuis le début du fonctionnement du site, nombreuses sont les campagnes de désinformation, les messonges vulgaires et difamatoires.

Facebook transforme les gens en personnages publiques.

Facebook ouvre une nouvelle ére de communication, certainement très efficace au regard du succès qu’il a dans notre société, un mode de communication alternatif à la fois privé et public.

La suite au page 18.

/3 INDEX /3 ACTUALITÉ Guerre contre les narcos page 9 /3 ECONOMIE Inégalités page 4 /3 POLITIQUE Le moins pire page 5 /3 SOCIETE La Balle Humaine page 7 /3 MEDIAS Divulgarisation page 8 /3 MOUVEMENTS

Frontière Mexique- États-Unis, photo Tomas Castelazo http://pueblossinfronteras.wordpress.com

El muro de la vergüenza (“le mur de la honte”)

112,336,538

c’est le nombre

d’habitants au

Mexique dénombrés au dernier recensement par l’institut national mexicain de statistique et de géographie en 2010.

20,000,000 c’est le nombre approximatif de mexicains qui habitent actuellement aux États Unis d'Amérique, cela représente 18% de la

population mexicaine, ce qui reste énorme.

La population mexicaine aux États Unis se répartit dans les états suivants: Californie 26%, Texas 19%, Arizona 5%, Illinois 4%, Colorado 4%, Nouveau Mexique 3%, Nevada 3%, autres états 36%. Tous les états mentionnés faisaient partie du territoire mexicain avant leur éviction par les États-Unis en 1850.

Suite page 20.

Mejor Vida Corp page 13 Plus de sang page 15

/3 PERSONNALITES Publiques et anonymes page 17

/3 MIGRATION Le mur de la honte page 20

-1-

L

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Mots de l’éditeur

es medias ont aujourd’hui une grande influence sur les groupes humains, quelle que soit leur nation, leur société ou leurs codes de communication au départ.

J’ai choisi de présenter ce travail de mémoire sous la forme d’un journal classique pour les qualités critiques et narratives qu’il représente.

Il me semble être, non seulement un médium efficace pour développer une pensée mais aussi un objet abordable et donc populaire.

C’est aussi bien sûr un formidable support graphique qui peut risquer de disparaître à tout moment avec le numérique et auquel je souhaitais rendre un hommage. Dans les prochains articles de ce numéro nous verrons divers textes issus et nourris de la culture et de l’univers mexicains. Nous mettrons en lumière certains aspects de ce pays, vertueux ou non. Je suis mexicaine et me sens donc légitime pour les évoquer avec assurance.

Les exemples que je souhaite vous faire partager sont des thèmes avec lesquels j’ai grandi, des sujets que je connais intimement.

Aujourd’hui étudiante immigrée en France (j’assume cette condition et rejette toute connotation péjorative), je vis loin de mon pays et peux le regarder d’un point de vue différent, par le biais des médias et de ma famille mais aussi en décentrant mon appréhension du monde et mes connaissances.

J’ai pu concevoir différemment les questions locales et nationales relatives au Mexique et au travers des recherches que j’ai entreprises,j’ai pu mieux comprendre mon identité.

Enfin je me suis interrogée sur le rôle, le pouvoir et la responsabilité du graphiste dans l’évolution de cette société. Comment en tant que graphiste puis-je m’engager pour améliorer une situation sociale dans mon pays comme partout dans le monde.

Cela est-il possible ?

Comment ? Aussi dans ce journal vous découvrirez des exemples de travaux graphiques s’immisçant dans les problématiques sociales du Mexique. À travers ces articles nous aurons un aperçu de la culture et de la société de mon pays, une analyse des medias contemporains, et une réflexion sur l’interaction entre médias, société et culture.

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/3 ACTUALITÉ *

*

Le tiers monde est une édition spéciale realisée dans le cadre du Diplôme National Supérieur d’ Expression Plastique, en option art, domaine communication, mention éditions, conçue par Miriam Makeba Gil López entre 2011 et 2012, et imprimé à l’ESAM Caen/Cherbourg, au printemps 2012.

Directrice de la publication Directrice du “/3 monde” Directrice éditorial Rédactrice en chef Chef de projet Chef d’édition Secrétaire générale Directrice artistique Metteure en page Dessinatrice Ilustratrice Chercheuse Photographe Publicitaire Miriam Makeba Gil López Médiateurs Miriam Makeba Gil López Geoffroy Arnoux Correctrice de style Sarah Fouquet Illustratrice invitée Claire Cordel Traducteurs Miriam Makeba Gil López Geoffroy Arnoux Alice Hédouin Escudero Collaborateurs Geoffroy Arnoux Sarah Fouquet Alice Hédouin Escudero Marie Elene Arnoux Roselyne Pringault Philipe Dufour Céline Duval Claire Cordel Emma Bourgin Un grand merci pour leur enthousiasme, leur temps et leur implication tout au long du développement de ce projet.

La reproduction de tout article est interdite sans l’accord de l’administration. Le “/3 monde” est édité par la “Pop. Comp.”, présidé par Miriam Makeba Gil López. Durée de la société: 2 ans, capital social: 0¢, actionnaire principal: “Pop. Comp.” Rédaction 17, cours Caffarelli 14000 Caen sur la presqu’île. http://popcomp2011.wordpress.com/

En quête “Malin chismo”

R

écemment j’ai découvert une vidéo qui circule sur le web, réalisée par le conseil national pour la prévention des discriminations. Cette vidéo relate une expérience pour laquelle on présente deux poupons à une série d’enfants mexicains entre 6 et 10 ans, l’un est blanc et l’autre noir.

Ensuite, un adulte leur pose des questions sur les caractéristiques des poupons: qui est le plus beau ? Qui est le plus méchant ? Qui est le plus gentil ? La triste réalité s’offre à nous car les enfants donnent toutes les les enfants caractéristiques donnent positives au poupon blanc, et toutes les évidemment les caractéristiques négatives au poupon positives au noir. Le plus triste poupon blanc, est la question de la et évidemment fin, dans laquelle on demande les négatives au aux enfants à poupon noir. quel poupon tu ressembles le plus ? Et après quelques petites secondes d’hésitation et de silence gêné, un seul des enfants accepte l’idée qu’il ressemble plus au poupon méchant et laid. Tous les autres enfants affirment qu’ils ressemblent plus au blanc, malgré leur peau mate. À la question “ En quoi ressembles-tu as la poupée blanche? ” l’un des enfants un peu perplexe affirme qu’il a les mêmes oreilles… Ce test aurait pu être réalisé avec une poupée métisse et une autre noire ou blanche.

Les enfants se seraient probablement assimilés à la poupée métisse aussi faudrait-il réaliser un nouveau test. Toujours estil que dans une situation intermédiaire, les enfants mexicains s’assimilent majoritairement aux blancs, c’est-à-dire aux Étatsuniens. Au Mexique on appelle cela le “malinchismo”, du nom de la Malinche, une princesse aztèque qui aida Herman Cortez dans sa conquête du Mexique.

Plus que du racisme, le malinchismo c’est la négation de ses propres racines pour se tourner vers la culture occidentale (avant la culture européenne et aujourd’hui “Extraits de la vidéo adaptée du test de Kenneth et Mammie Clark, le rêve américain) propagée inventé dans les années 30 aux USA, et réalisée avec des enfants par la télévision. mexicains en 2011.”

/3 ACTUALITÉ

Guerre contre les narcos

L

’actuel président locaux: “2 hommes trouvés du Mexique Mr. décapités”, “10 morts par Felipe Calderón balles”, “un affrontement Inojosa, qui a été élu aux entre deux cartels a fait 8 dernières élections en morts et 4 blessés”, etc.

2006, a annoncé lors de À cause de cette campagne sa campagne électorale le Mexique aujourd’hui est la guerre contre les vu comme un pays violent, narcotrafiquants. Dans enragé. Il est déplorable cette bataille incessante qu’un pays, dans le passé de nombreuses bandes connu comme une terre appelées “ Cárteles ” ont d’accueil, de liberté été identifiées, telles que le culturelle, ou de richesse cártel de Juares, le cártel de naturelle, soit perçu Tijuana, le cártel del golfo, aujourd’hui comme un la familia Michoacán et los pays où le narco trafic et Zetas, entre autres. la violence règnent. Dans Pour organiser la lutte les journaux étrangers, contre les quand on parle Cette narcos l’armée du Mexique c’est campagne Mexicaine et la systématiquement police fédérale s’est convertie pour parler préventive ont en l’une des de violence. été sollicitées.

Le problème plus violentes Aujourd’hui, c’est que les luttes sur la informations agents et soldats se baladent avec planète faisant se contentent des armes de généralement de déjà 35000 guerre dans simples chiffres morts officiels, ou images les rues, au milieu des 60420 selon terrifiantes qui civils. Des villes, l’hebdomadaire font frémir les relativement spectateurs avides Zeta de Tijuana. d’émotions sûres auparavant, ont souffert fortes et rassurés par le d’affrontements en plein confort de leur situation jour. Cette campagne s’est (ce qui hélas est vrai pour convertie en l’une des tous les sujets dramatiques plus violentes luttes sur la sur la planète). Mais les planète faisant déjà 35000 journalistes n’ouvrent morts officiels, 60,420 pour ainsi dire jamais selon l’hebdomadaire Zeta l’information au débat ou à de Tijuana, et cela depuis la réflexion, ils ne soulèvent l’investiture du président pas le fond du problème, Felípe Calderón. soit qui consomme la Le plus effrayant est que drogue? Où va-t-elle? Où ces statistiques, aussi va l’argent? Pourquoi les vertigineuses qu’imprécises, pays consommateurs (Étatstransforment des morts Unis, Europe en tête…) et des drames en chiffres, ne prennent-ils pas leurs que les suspects sont responsabilités et pourquoi rarement arrêtés, que les le débat sur la légalisation circonstances des massacres est un tabou? Jusqu’où le ne sont jamais éclaircies système est-il corrompu? et que ces drames, inscrits Et tous ces consommateurs dans le quotidien des ont-ils conscience de leur mexicains, deviennent des vrai rôle dans ce système? banalités. Tous les jours Comment élever le débat les faits divers font les et arrêter la consommation gros titres des journaux passive d’information choc?

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Trois images de l’artiste Eduardo Olbes présentées pour l’exposition “Adieu aux armes” Adios a las armas au musée de la mémoire et de la tolérance dans l’état de Mexico en novembre 2011.

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/3 ECONOMIE

Narco Catapulte

Photo: Makeba Gil, Barrio de la mesa colorada. Quartier périphérique de la ville de Guadalajara.

Photo: Internet, Fraccionamiento Puerta de hierro. Quartier chic de la ville de Guadalajara.

Inégalités -4-

Plus de cinquante millions de Mexicains vivent plongés dans la pauvreté; 47,4 % de la population, selon un rapport publié en décembre 2011 par le Conseil gouvernemental National de l'Évaluation de la Politique de Développement Social (Coneval).

Paradoxalement, la première place du classement des cents hommes les plus riches du monde (d’après la publication annuelle du journal Forbes), est occupée depuis trois ans par Mr. Carlos Slim, entrepreneur mexicain en téléphonie.

Récemment l’OCDE (organisation pour la coopération de développement économique) a fait une étude sur les inégalités sociales dans le

monde (rapporteé dans le journal La Tribune) et le Mexique apparait en tête des pays les plus inégalitaires, mais c’est aussi celui qui affiche le plus haut taux de croissance de ces inégalités.

Pourtant, le Mexique est la 11e puissance économique mondiale, et il reste un pays où le niveau de vie reste acceptable. Au regard des statistiques de l’OCDE, cela signifie que le Mexique pourrait clairement sortir de son actuel niveau de pauvreté globalisée mais qu’une minuscule minorité très puissante l’en empêche s’accaparant toutes les richesses du pays. Pourquoi le peuple Mexicain se laisse-t-il faire? Prend-il conscience de la démesure de la situation?

A

vec la “technologie” de la “narco catapulte ”, les trafiquants faisaient voler la marijuana avant qu’elle ne fasse s'envoler ses consommateurs, d’après l’article de Philippe Montfort, correspondant à Miami pour le journal numérique du Monde.

L'imagination des narcotrafiquants semble ne pas avoir de limites.

Après les “narco-tunnels” de 270 mètres traversant la frontière entre le Mexique et les États-Unis, la dernière invention des narcos consiste en une catapulte, comme celles employées au Moyen-Âge, pour envoyer la drogue aux Etats-Unis par voie aérienne. Les Gardes Nationaux des États-Unis n’en revinrent pas quand ils détectèrent sur leurs vidéos de surveillance un groupe d’individus qui préparait et lançait des paquets suspects à l’aide d’un appareil similaire à une catapulte.

Ces individus se trouvaient

de l'autre côté du mur qui sépare le Mexique de la ville de Naco (Arizona).

Quand les forces de sécurité arrivèrent sur place ils ont découvert les narcotrafiquants “sur le fait”, en train de lancer des paquets de marijuana dans les airs, par-dessus le mur.

Les suspects réussirent à prendre la fuite. Les forces de sécurité se saisirent de la catapulte (de trois mètres de hauteur) et de près de 20 kilos de marijuana. Selon eux, la dite machine était capable d'envoyer au moins deux kilos de drogue par lancé.

David Jimarez, agent de la police frontalière de Tucson, a assuré : "je n'ai rien vu de semblable dans ma vie, malgré le fait que nous soyons préparés à tout type de menaces aux abords de la frontière”. “Il semble que la catapulte était du type de celles utilisées dans le passé, à l‘époque médiévale", a-t-il assuré.

Infographie prise sur Inteligencias colectivas. www.inteligenciascolectivas.org/narcocatapulta

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/3 POLITIQUE

Adieux à Milenio Cher Carlos Marín:

J’ai réfléchi au sujet de la brève conversation téléphonique que nous

Prises d’écran du site “El menos peor” http://www.elmenospeor.com

Le I moins pire

l existe sur le web un site interactif nommé “ el menos peor ” lancé par un groupe anonyme l’année dernière. Leur initiative est d’informer la société des médias, d’une manière très graphique et simple, sur les opinions de trois personnages politiques les plus importants qui participeront aux prochaines élections de 2012 au Mexique.

Avec un symbole pictural assez simple ils donnent à connaître les points de vue des candidats par rapport aux thèmes liés à l’économie, l’avortement, la peine de mort, la sécurité sociale, la sécurité publique, l’éducation, etc.

Par ailleurs, le site propose aux internautes de voter “ fictivement” pour le candidat de leur choix au regard des informations qu’ils ont eues. Cela permet de réaliser un sondage, même si le résultat reste tout à fait indicatif.

Les créateurs annoncent que leur effort n’appartient à aucun parti politique et que leur seul intérêt reste d’informer le citoyen pour leur permatre d’élire le moins pire des candidats.

Le graphisme utilisé est minimal et clair pour se concentrer avant tout sur le fond. La navigation est très simple pour permettre l’accès même aux moins expérimentés. Le langage qu’ils utilisent a un ton plutôt humoristique.

Importante maison éditoiriale mexicaine presente dans tout le pays.

avons eue la semaine dernière et j’ai pris la décision de suspendre ma collaboration 1 hebdomadaire avec le quotidien MILENIO. Avant d’exposer mes raisons, je veux te remercier de m’avoir invité il y a cinq ans et demi à participer à ce journal après avoir publié, à ma demande et en qualité de chroniqueur invité, le texte intitulé “La révolte des masses?”, daté du 16 juillet 2006.

Depuis lors, j’ai pu exprimer en toute liberté ma vision personnelle, indépendante et critique quant à l’actualité politique nationale. Le fait que tu veuilles modifier ces conditions m’oblige à écrire cette lettre de démission, avec le souhait qu’elle soit publiée dans l’espace que tu m’a assigné à la rubrique “Accents”.

Tu m’as demandé de ne plus critiquer Televisa dans ma colonne en alléguant que MILENIO Televisión était associé à cette entreprise pour ses transmissions câblées.

Je comprends qu’en cette période préélectorale, mes points de vue puissent s’avérer dysfonctionnels au regard des légitimes intérêts patronaux de cette maison d’édition.

Nous savons que dans le milieu des médias, les politiques éditoriales traduisent ces intérêts. Cela m’oblige à admettre ta position. Rester, dans ces conditions, signifierait non seulement limiter ma liberté d’expression mais aussi devenir le complice passif d’une situation politique à laquelle je n’adhère pas. Il est temps que je parte. Maintenant plus que jamais cet avertissement de Karl Popper est d’actualité: La télévision est devenue un pouvoir politique colossal, le plus important de tous... C’est devenu un pouvoir trop grand pour la démocratie. Aucune démocratie ne peut survivre si elle ne met pas fin à l’abus de ce pouvoir.

Televisa est l’exemple le plus clair de

VOTEZ

l’abus de ce pouvoir incontrôlé, son lien évident avec le candidat du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) est une blague vis-à-vis des lois électorales du pays et représente un grave risque de recul démocratique.

La chaîne et le candidat tricolore constituent un binôme politico-électoral indivisible et, pour beaucoup, invincible.

Les administrateurs de la télévision sont passés de soldats du présidents à inventeurs de présidentiables. Ainsi, cesser de critiquer Televisa, comme tu me l’as demandé équivaudrait à cesser de critiquer Peña Nieto. Je ne peux accepter l’exercice d’un journalisme muselé.

J’interprète ton exhorte à l’auto-censure comme résultant d’une pression de la part des stratèges de Peña Nieto, dont le rôle principal est de soigner l’image publique du candidat, qui a été quelque peu entachée ces derniers jours. Je comprends qu’ils aient été incommodés par le texte intitulé “Les deux Peña Nieto” que j’ai publié il y a deux semaines dans cette colonne et dans lequel je précise que la popularité du personnage est intimement liée au secret le mieux gardé par le candidat du PRI : le coût financier et politique de son alliance avec Televisa.

Extrait de la lettre de démission du journaliste Hector Tajonar du journal Milenio publiée dans ce même journal le 21 décembre 2011.

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/3 POLITIQUE

Vas a dar pena, nieto Tu vas avoir honte petit fils

L

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1. Festival International du Livre de Guadalajara.

2. Aliment de base au Mexique équivalent du pain en France.

e mois de Décembre fut tourmenté pour Peña Nieto candidat du PRI et favori aux élections de 2012. Le candidat regrettera sûrement de ne pas être rester chez lui dans les bras de sa pulpeuse épouse, la célèbre actrice de telenovela Angelica Rivera ce 3 décembre 2011, jour de clôture du FIL.1 Présent pour la présentation de son livre, “México la gran esperanza”, le candidat a eut bien des difficultés à répondre, à un journaliste du quotidien espagnol El Mundo. À la question “ Quels sont les trois livres ayant marqué votre vie?”, le candidat eu bien du mal à répondre offrant aux journalistes présents, ainsi qu’ à des dizaines de milliers d’internautes, un triste spectacle. Le candidat ne sachant que répondre cita d’abord la Bible, dont il précisa modestement qu’il ne l’avait néanmoins pas entièrement lue. La réponse, en dehors d’être démagogique, fut plutôt incongrue pour le candidat d’un parti fondamentalement laïque. Puis le candidat ne sachant que répondre, ne manqua pas de s’emmêler magistralement les pinceaux, écorchant les titres d’œuvres magistrales de la littérature mexicaine et confondant ou mélangeant les noms des écrivains et plus fameux

auteurs actuels, Ouf!. Le candidat au visage maquillé et au cheveux gominé montrait là son vrai visage. Quelques heures plus tard la vidéo circule sur le net, plus de 60,000 twits sont postés. Tant de médiocrité et d’inculture viendront à bout des principaux arguments de campagne du candidat: son charme, ses élégants costumes et son brushing impeccable.

Les citoyens mexicains, prompts à la moquerie et amateurs de dérision, vont publier sur internet, via Youtube et les réseaux sociaux des centaines de blagues, parodies, détournements de publicité etc. tous rivalisant d’originalité. Cela va aussi faire ressortir de vieux dossiers prudemment cachés tel que cette vidéo où le candidat se ridiculise par son exécrable pratique de l’anglais ou cette interview dans laquelle il est incapable de donner le montant du salaire minimum ou le prix du kilo de tortillas.2 Cerise sur le gâteau, la fille de Peña Nieto, vexée par les critiques envers son père, traita dans un twit les auteurs des critiques de “bola de pendejos” (“bande de cons”) et de “prole” (“prolétaire” péjorativement). Il n’en fallut pas plus pour réveiller la fierté des mexicains et leurs ouvrir les yeux sur la vraie nature du candidat.

Finalement quelques minutes d’interview mettront à bas six ans de propagande méthodique des chaînes de Télévisa pour le candidat du PRI.

Illustration de Claire Cordel Etudiante a l’ESAM

La

bonne

vivante

Extrait d’une publication de José Guadalupe Posada La Calavera Garbancera

D

ans son travail, large et varié, José Guadalupe Posada dépeint les croyances et les formes de vie quotidienne des groupes populaires, critiquant les abus du gouvernement et de l’exploitation des personnes. En outre, il a illustré le fameux recueil “Calavera” (Tête de mort), versets faisant allusion à la mort et à des faits d’actualités accompagnés d’illustrations morbides et burlesques, diffusés dans les journaux et les dépliants. C’est le créateur méconnu d’un personnage mythique de l’imagerie populaire mexicaine la “Calavera Garbancera” (dessinée en 1913) plus connue sous le nom de “Catrina” attribuée par ou à? Diego Rivera quelques décennies plus tard. La “Calavera Garbancera” est une caricature de la bourgeoisie de l’époque du “ Porfiriato ” (période de la dictature du Général Porfirio Diaz de 1876 a 1911). Posada associe la bourgeoisie à la mort et au luxe pour rappeler que celle-ci se préoccupe de son apparence en singeant les tendances européennes (extravagants chapeaux français à plumes d’autruche), lorsque le peuple mexicain, lui meurt ,de faim.

/3 SOCIETE

“Rêve d’un après midi de dimanche, dans la peupleraie centrale”. Fresque (480 x 1500 mm) peinte par Diego Rivera en 1948, située au “Pabellón de Diego Rivera” Musée au Mexique.

Rêve d’un après midi de dimanche dans la peupleraie centrale.

A

vec Siqueiros, autre peintre reconnu de la dite période, ils ont étudié en profondeur les arts Maya et Aztèque qui ont influencé de manière très significative leurs œuvres postérieures.

Ces artistes revendiquent ainsi leurs profondes racines autochtones.

De retour au Mexique, Rivera a abandonné les courants artistiques internationaux du moment (cubisme …) pour créer un nouveau style national qui reflète l’histoire du peuple mexicain depuis l’époque précolombienne jusqu’à la révolution, avec des scènes de fort réalisme cru et populaire, et des couleurs très vives.

Sueño de una tarde dominical en la alameda central en est un clair exemple avec entre autre la présence du conquistador Hernan Cortés les mains ensanglantées à l’extrême gauche de la toile. Ce personnage a été repris dans plusieurs fresques qui traitent le thème de la Conquête (comme l’arrivée des conquistadors sur les côtes de Veracruz, ou la rencontre à Tenochtitlán avec le souverain aztèque Moctezuma II. En premier plan et au

centre de la fresque apparait la “Catrina” (“bonne vivante”).

Ce personnage fut créé par le grand illustrateur Jose Guadalupe Posada au début du 20eme siècle, et s’appelait initialement “la Calavera Garbancera”.

Ce squelette de femme élégamment vêtue (“catrín”) est l’allégorie d’une bourgeoisie pédante et fanée mais aussi l’évocation de la mort et du dieu aztèque ketzal coatl. De part et d’autre de la Catrina il y a Diego Rivera enfant et Posada. Cette fresque est aussi un hommage de Rivera a Posada qui fut l’une de ses références. La Catrina est depuis devenue une icône de la culture mexicaine.

Dans la toile se confrontent politiques et artistes révolutionnaires (le président réformiste Benito Juarez, l’anarchiste Forez Magón…) ou conservateurs (l’empereur Maximilien envoyé par la France, les filles du dictateur Porfilio Diaz) ainsi que les personnages traditionnels de la vie quotidienne au Mexique (le vendeur de ballon, la fanfare, l’ouvrier, le paysan…). Ce mélange à la fois réaliste, symbolique et anachronique est aussi typique du “realismo -

GASPILLEZ

magico” (“réalisme magique”), propre au surréalisme mexicain. Artiste très engagé politiquement, Rivera a montré son attachement à la cause socialiste dans ses propres fresques et a été l’un des fondateurs du Parti Communiste Mexicain.

Il crée de forts liens avec l’Union Soviétique après sa visite dans les années 1926-1927. À son retour il se marie avec la fameuse artiste Frida Khalo. Ils accueilleront Trotski pendant une partie de son séjour au Mexique.

Rivera, ainsi que les autres muralistes, emploie le mode de la fresque comme un héritage des peintures précolombiennes mais surtout comme une volonté de sortir l’art du musée bourgeois et de le rendre public en l’offrant au peuple. Il y a dans ses œuvres un travail de mémoire sur les racines anciennes et l’histoire moderne du Mexique mais elles sont aussi des porte voix ou des hommages au peuple mexicain (les ouvriers, les paysans, les indigènes…), représenté dans ses luttes ou dans sa vie quotidienne.

Illustration de Makeba Gil.

L’homme canon

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One flew over the Void (La balle perdue) http://www.artnet.fr/

Sous la direction de l’artiste contemporain vénézuélien Javier Tellez, David Smith, une “balle humaine”, a survolé la frontière du Mexique et des États-Unis, propulsée depuis Tijuana par un canon. La distance totale du vol fut d’environ 45 mètres à une altitude maximum de près de 6 mètres. Smith est tombé sans encombre dans un filet disposé auparavant dans le Border Field State Park de Jacques Sain. Les agents migratoires et une ambulance l’y attendaient.

Javier Tellez a organisé cet événement avec un groupe de patients handicapés mentaux de la zone comme un projet thérapeutique.

L’idée était d’assimiler la frontière sociale entre les handicapés et le reste de la société à celle existant entre le Mexique et les

Javier Tellez La balle humaine avant de traverser la frontiere.

États-Unis. Ainsi l’acte de traverser physiquement cette frontière infranchissable matérialisait pour les patients et les spectateurs la destruction de la frontière qui coupe les handicapés du reste du monde.

Il est hors la loi (y compris pour les citoyens des États-Unis) de traverser la frontière par des points non officiels. Smith, la balle humaine, n’a néanmoins pas été poursuivi puisque David Aguilar le policier migratoire à fait une exception pour ce cas.

/3 MEDIAS

“Divulgarisation”

I

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l existe une forme de presse connue comme la “prensa amarilla” (“presse jaune”) ou presse sensationnaliste. Elle consiste en la publication de faits divers racoleurs, de gros titres dans un langage vulgaire ou en argot, illustrés d’images crues et violentes, de photos sanglantes ou pornographiques, banalisant la violence dans le quotidien des mexicains.

Cette tendance naît d’une course à “l’information choc” et au scandale entre les deux tabloïdes newyorkais le New York World et le New York Journal vers 1895, afin de doper leurs ventes. Cette course à l’audimat se traduit non seulement par une dégradation de la qualité de l’information, se bornant à flatter les bas instincts des lecteurs, mais en plus à la manipulation de l’actualité.

Le nom jaune peut être dû à l’usage ostentatoire d’encre de couleurs vives pour faire ressortir les gros titres et les photos trashs. Les armes de la presse jaune sont le langage grossier, les entêtes racoleuses avec La presse des jeux de mots jaune assure sales et ironiques une certaine évoquant violence inculture du et malheur ou encore “La note peuple, limite rouge”, pin-up nues en son esprit centrale. critique, son page La presse jaune libre-arbitre et est destinée aux sa capacité à masses populaires dans un objectif se rebeller. inavoué de “déculturisation” et d’abrutissement. La presse jaune s’appuie sur une certaine lacune d’éducation chez les moins instruits en faisant appel aux bas instincts et aux plaisirs faciles dans une mise en scène tape-à-l’œil. Au lieu de tirer vers le haut le niveau culturel des plus pauvres, la presse jaune assure une certaine inculture du peuple, limite son esprit critique, son libre-arbitre et sa capacité à se rebeller.

6 Exemplaires de couvertures du journal “Metro” parmi les plus populaires journaux de presse jaune publiés en la ville de Guadalajara.

/3 MEDIAS

Internet, réseaux sociaux en constante augmentation

Dernières statistiques sur les membres de Facebook en 2011: Nombre d’utilisateurs de Facebook: Plus de 800 millions d’utilisateurs actifs.

Plus de 50% d'utilisateurs visitent leur Facebook tous les jours.

Les membres ont en moyenne 130 contacts (amis).

Activité sur Face book On en dénombre plus de 900 millions avec lesquelles les gens interagissent (pages, groupes, événements et des pages de la communauté).

Les utilisateurs sont connectés en moyenne à 80 pages communautaires, groupes et événements.

En moyenne, plus de 250 millions de photos sont téléchargées par jour .

Portée globale Il y a plus de 70 langues disponibles sur le site. Environ 80% des utilisateurs viennent d’un autre pays que les ÉtatsUnis. Plus de 300.000 utilisateurs ont aidé à traduire le site grâce à l'application des traductions.

Plate-forme En moyenne, l’ensemble des utilisateurs Facebook installent plus de 20 millions d’applications par jour.

Chaque mois, plus de 500 millions de personnes utilisent une application sur Facebook , ou une plateforme sur d'autres sites lies a Facebook .

Plus de 7 millions d'applications et de sites sont intégrés à Facebook .

Plus de 350 millions d'utilisateurs actifs actuellement ont accès à Facebook via leur mobile.

Plus de 475 opérateurs mobiles dans le monde travaillent à déployer et à promouvoir les produits mobiles Facebook .

(Statistiques réalisée par Facebook).

Facebook est sans doute une solution de communication efficace de nos jours, mais qui reste très polémique au même temps. Au regard des différents éléments de l’enquête statistique menée par Facebook et faisant partie des 800 millions de membres de ce réseau, j’ai décidé de faire les statistiques de mon propre compte pour en analyser les différents aspects.

Voici une vision du statistique des publications panorama: de mes amis sur Facebook Je suis membre de Facebook et en voici les résultats depuis l'année 2007; A approximatifs: compter d’aujourd'hui En résumé, je peux j'ai exactement 736 amis. vous dire que 50% Ce sont des gens que j'ai des personnes sont rencontré un peu partout, effectivement très actives. au lycée, au collège, à Ces gens là ont publié ce l’université, des membres que je pourrais appeler de ma famille et parfois de la “ communication même des personnes que poubelle ”, c’est-à-dire des j'ai connues lors d’une choses insignifiantes mais soirée et que je n’ai jamais toujours très personnelles. revues. Je fais aussi partie Facebook est comme une de groupes d’intérêt porte ouverte sur la vie collectif, par exemple les privée des gens. personnes portant le Au moins 10% de mes même prénom sont 400 millions contacts que moi, ainsi des services ou des utilisateurs des marques que d’autres groupes qui actifs publient de produits revendiquent commerciaux en majorité pour lesleur goût pour “Information quelles c’est la pluie, les apéritifs etc. Je indiscutablement poubelle” visite mon profil un bon plan régulièrement (1 à 2 fois de publicité gratuite par jour) pour prendre des et très effective pour nouvelles des gens qui font les utilisateurs prêts à partie de mon cercle social regarder toutes sortes de plus proche, soit environ publications.

5% de mes amis agreés sur 10% des membres écrivent Facebook. Mais aussi j'aime des blagues bien jeter un œil à ce que 15% des publications sont les autres gens publient tous des avis politiques ou des les jours. points de vue sur la société.

J'ai décidé un jour de Les publications qui faire une petite analyse retiennent le plus mon

736 Personnes

50% Personnes actives

attention sont le partage de musique ou de clips vidéo.

Je regarde aussi les vidéos rigolotes ou qui font le buzz.

Pour moi Facebook est aussi un moyen de rester proche de mes amis et de ma famille malgré mon éloignement géographique.

Si on reprend cette petite analyse et si l’on fait un rapport avec les données mentionnées ultérieurement, on pourrait dire que plus de 400 millions des utilisateurs actifs publient une majorité “d’information poubelle” ou “ d’avis politico-philosophique de comptoir ”. Facebook illustre à quel point les hommes aiment exhiber leur vie privée en public.

Facebook illustre aussi à quel point la sur communication pousse la société à un gaspillage énorme de temps dans la futilité.

5% Personnes proches (36 personnes)

25% Information poubelle

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/3 MEDIAS

TV, Poubelle la vie.

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U

ne des plus importantes innovations du XXème siècle est sans doute l’invention de la télévision. Ce moyen de communication à sens unique s’est rapidement converti en une boîte à vendre, qui pousse à la consommation à longueur de journée tout en restant un instrument de propagande. La plupart des programmes diffusés dans la majorité des foyers de la planète depuis 1960 n’apportent rien à une société en manque d’éducation, faisant de la TV le nouvel opium du peuple. Une bonne partie de la population s’identifie aux images de la TV. La TV vous fait vous sentir moches, ringards ou déprimés. Mais aussi elle impose un modèle et prétend avoir la solution à nos problèmes. Cette solution étant bien sur de consommer, car il faut consommer pour s’intégrer et être heureux à notre époque. La TV, c’est un diffuseur continu pour la société de consommation et la société du spectacle, dans l’esprit des téléspectateurs. Au Mexique aucune ville, aucun village, aucun quartier ou aucune famille, même les plus pauvres, ne peut se passer de TV. C'est le centre de réunion après une grosse journée de boulot, un moment de repos, de détente, qui ne peut se passer que devant cette boîte hypnotisante. La TV est une fausse voie de communication mais un véritable instrument de manipulation.

Nous regrettons d’annoncer la mort de tout ces meubles jetés dans la rue le jour des encombrants

Quand on parle de la télévision gratuite (équivalent de la TNT en France) au Mexique on ne peut pas s’empêcher de parler de la société Televisa. C’est la plus grosse entreprise de communication dirigeant 6 des 9 chaînes de la TV gratuite, et plus de 15 chaînes dans la TV payante.

C’est un vrai monstre de la communication massive. Televisa ne s’occupe pas seulement de télévision, mais aussi de la radio, de la presse papier et internet, et au cas où le Mexique ne suffirait pas ils exportent leurs émissions dans toute l’Amérique Latine et dans d’autres parties du monde.

Televisa a un vrai monopole, ce qui est pitoyable vue la qualité de leurs émissions.

Le niveau culturel et intellectuel des émissions est quasiment nul et les informations sont déformées et édulcorées.

Mais le plus grave est que Televisa est une entreprise si puissante qu’elle n’est plus un simple instrument de propagande des gouvernements successifs, elle est devenue une forme de pouvoir très puissant qui manipule les politiques même.

Je voudrais parler dans les grandes lignes des cinq types d'émissions de la programmation de la TV gratuite, les plus populaires, celles qui influencent la pensée des mexicains au quotidien aujourd’hui.

1.Telenovelas Les telenovelas sont des drames à l’eau de rose totalement “ surréalistes ” mis en scène dans des décors “carton pâte”, à mi-chemin entre le rancho traditionnel mexicain et les archétypes du mauvais goût états-uniens.

Les telenovelas inculquent une morale bon marché où la bible côtoie de manière douteuse grosses voitures, flingues et seins siliconés.

Les histoires présentées font rêver la société avec le délire de Cendrillon, du jeune homme riche tombant amoureux de la belle fille pauvre, allant toujours se marier à la fin à l’église ce qui met fin à tous les malheurs de la famille défavorisée. Ce sont vraiment des histoires caricaturales dénuées d’intérêt intellectuel. Les telenovelas présentent les inégalités entre les classes sociales comme quelque chose de normal et fatal, comme si cela n’était pas un problème.

Les acteurs qui jouent les rôles des gentils les rôles principaux sont blancs, blonds aux yeux bleus, ce qui représente à peine 20% des mexicains alors que les méchants sont la plupart du temps des personnes à la peau mate.

Ce problème est devenu une banalité pour les téléspectateurs. Cela fait tellement longtemps qu’ils consomment ce type de programme qu’ils ne se rendent même plus compte de sa médiocrité. Les quelques telenovelas potables des années 90 ont totalement disparu des écrans.

Néanmoins les telenovelas ont toujours un grand succès ce qui en fait une sorte de cancer de la société.

2. Téléréalité.

La téléréalité est “ l’innovation ” télévisuelle de ces dernières années. Des personnalités lambda sont invitées à s’enfermer dans un lieu hermétique où ils seront filmés 24h sur 24. Parfois ces personnes ont juste à s’exhiber en captivité, parfois on leur offre de “développer leur talent de stars”.

Dans tous les cas, elles passent leur temps à se disputer les unes avec les autres dans un spectacle d’une futilité inégalable. Le téléspectateur est invité à suivre ces cobayes tout au long de cette expérience et ils ont le pouvoir de voter pour désigner lequel ils vont “ libérer. ” ou “ éliminer ”. À la fin, le dernier brave restant remporte un gros chèque pour ses bons services à la société.

Parfois on fait chanter et danser les cobayes entre une scène de larmes et une scène de romance. Enfin, lors d’une splendide soirée de gala, tout en joie, en émotion et en paillettes, les fans en délire pourront introniser, parmi un panel prédéterminé, la star de leur cœur. Ainsi l’émission crée en deux mois la nouvelle super star nationale de la chanson populaire qui nous rebattra les oreilles dans tous les médias les deux mois suivants avant de disparaître dans l’oubli, remplacé par une nouvelle star préfabriquée, tout en ayant néanmoins laissé derrière elle une trainée de produits dérivés écoulés pendant les fêtes. C’est une manifestation brutale de la société du spectacle.

3. Journalisme de commérage.

Des journalistes installés autour d’une espèce de table ronde discutent entre eux très sérieusement des “ cancans ” de stars, de leur vie privée, de la manière dont elles s’habillent, avec qui elles sont en couple, etc. Le téléspectateur jette un œil sur la vie privée des stars, bavant devant des vies auxquelles ils n’accéderont jamais, pensant grapiller un peu de ce luxe vulgaire. Les journalistes débattent passionnément sur les derniers événements du nouveau jeu de téléréalité à la mode. Parfois je me demande si les émissions de téléréalité ne sont pas inventées pour les nourrir de ces commérages et fabriquer la “presse people” qui va avec… Les téléspectateurs ont la chance de revivre les meilleurs scènes des telenovelas telle que la scène où la méchante couguar essaye de s’acoquiner avec le beau gosse, ou celle où l’héroïne pauvre se fait humilier par la riche mère du beau gosse.

Un contenu sans doute très intéressant pour un public exigeant.

4. Talk show.

Ces genres d’émissions empruntée aux États-Unis, ou sur un plateau des gens viennent exposer des détails triviaux de leur vie quotidienne. Ils se disputent devant un public réactif réagissant au quart de tour, prêts à leur donner son opinion, très très interesant...

/3 MEDIAS Feignant d’être là par leur propre volonté, ce sont des acteurs payés entrainés à parler de thèmes spécifiques de l'ordre de l'intime et de l'immoral, comme un nouveau menu conçu pour nourrir la pensée voyeuriste de la société.

Les téléspectateurs se repaîssent de la misère des autres, oubliant le proverbe “ pena de otros, consuelo de tontos” (“peines des autres, consolation d’abrutis”).

5. Le comique du sexe.

Des comiques réalisent des sketchs comiques pour détendre le public. Le comique du sketch est construit sur un savant et fin mélange de blagues sexuelles, vulgaires et machistes.

Les comiques excellent surtout dans l’art de l’“albur”, typique jeu de mot à double sens sexuel qui fait la fierté des Mexicains.

La TV diffuse une grande majorité de programmes sans intérêt. Malheureusement, c’est le moyen de communication le plus rependu et le plus facile d’accès.

Personnellement je lui donne une grande part de responsabilité dans l’ignorance et l’avachissement d’une partie de la population.

La TV et ses dirigeants s’appuient sur la faiblesse naturelle des gens pour les maintenir dans un état végétatif, au lieu de tirer vers le haut leur niveau culturel. En plus, au Mexique comme dans le monde entier le point faible de la société est le manque d’éducation. Ainsi la TV et le manque d’éducation forment un cercle vicieux qui limite le développement des civilisations. Par ailleurs la TV est plus dangereuse que le manque d’éducation, car contrairement à ce dernier elle est capable d’annihiler chez l’individu son esprit rebelle.

Comme disait Marx à propos de la religion au 19ème, la TV est le nouvel opium du peuple.

C’est le mode de propagande le plus puissant que l’on ait connu jusqu’alors. J’accuse la TV et les gouvernements “criminels” de participer sciemment à une campagne de décervelage de la population, soit pour mieux la contrôler, soit pour vendre plus de biens de consommation. Panem en Circences.

Images de la fin de telenovelas Maria la del barrio, Marimar et Maria Mercedes.

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/3 MOUVEMENTS

Mejor Vida Corp

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dans le monde, et vous voila “étudiant international” de la “Mejor Vida Université”.

même peuple. Ces produits et services forment un attirail qui tend à résoudre des petites nécessités de la vie quotidienne.

M.V.C fait partie de “Irational”, un groupement de six médias et web-artistes internationaux réunis autour du serveur www irational.org.

Fondé par le web-artiste britannique Heath Bunting, pionnier et élément fort du web-art.

d’enquête et les lettres de recommandation. Minerva Cuevas reconnait qu’elle “ Por una interfase exploite son étiquette d’artiste pour réaliser humana.” ces actions subversives (M.V.C.) parfois à la limite de la légalité. Le nettoyage (Une meilleure vie corporation dans les installations de “Pour une interface humaine”) métro me semble quelque chose de plus poétique, de M.V.C. est une espèce de plus représentatif d’une collectif qui a été créée par forme d’art comme une Minerva Cuervas, artiste sorte de happening ou de conceptuelle mexicaine, performance. Néanmoins dans l’objectif de critiquer quand elle réalise cette le système capitaliste et action elle porte simplement M.V.C., services: de s’opposer à la société un T-shirt marqué du logo Enquêtes sur la violence: de consommation, en de la corporation. Peut-être la représentante de la offrant des services et que Minerva Cuevas veut corporation soumet des des produits gratuits aux aussi montrer qu’un artiste personnes du monde entier, questionnaires sur la peut-être proche du peuple principalement dans la ville violence à des passants dans démontrant que tous les la rue. Après avoir réalisé de Mexico DF. artistes ne sont pas des tirsl’enquête, les passants Minerva Cuervas est une aux-flans et des prétentieux. sont invités à donner les activiste sociale qui utilise Dans tous les cas cette action coordonnées d’une personne et aussi un hommage aux l’art pour réaliser des violente de leur entourage actions subversives qui travailleurs au service de la afin que le questionnaire bénéficient à la population communauté et une critique lui soit à son tour soumis; et alimentent un nouveau sur la chorégraphie du le but étant de créer chez concept d’art-politique ou quotidien. les personnes violentes une art-social.

Billets de métro: prise de conscience de “M.V.C. n’exclut aucune personne1 leur défaut.

M.V.C., produits. par rapport à son sexe, sa race, sa Packaging et contrefaçon graphique. religion, ses préférences sexuelles ou Service de nettoyage dans les stations de son statut économique”.

Un représentant de la transports collectifs corporation vient de temps (métro de Mexico): aux M.V.C. a pris ses quartiers en temps donner aux jusqu’en Avril 2003 dans un heures de pointes du métro utilisateurs de transport en un membre de M.V.C tout petit bureau de commun des billets gratuits fait le ménage dans les l’emblématique “ Torre durant les heures de pointe. installations de transport, et Pastilles de sécurité: Il faut Latinoamerica ” en plein aussi dans certains édifices centre de la capitale. C’est signaler que cette action publics. l’un des premiers fut la manifestation qui gratte-ciel du Mexique, inaugura la création de siège de nombreuses grandes Lettres de la corporation. Minerva recommandation: corporations du pays.

Cuevas a réalisé une M.V.C délivre des lettres de campagne d’affiches et de En réalisant ce tour de recommandations à toute force, Minerva Cuervas distribution d’enveloppes donne à son organisation un personne qui le demande et contenant des cachets contre à n’importe quelle fin. faux statut de corporation le sommeil dans le métro de et vient narguer les grandes New York.

Service de sécurité: entreprises dans leur Minerva Cuevas, dans les propre camp.

Graines magiques: années 2000 offrit ses Elle semble montrer qu’il M.V.C laisse dans les services volontaires comme est facile de s’infiltrer dans distributeurs automatiques agent de la Police Judiciaire de la ville des sacs contenant le système. Conservant Fédérale, lesquels furent jusqu’aujourd’hui l’image des graines de plantes. refusés étant donné que ce symbolique d’une service est exclusivement entreprise privée, M.V.C Carte d’étudiant: réservé aux personnes de n’existe aujourd’hui qu’à La corporation offre aussi sexe masculin. travers sa page web (www. des cartes d’étudiant à qui Sélectionnant les quelques irational.org/mvc) qui le demande, pour obtenir services suivants parmi tant des réductions et des entrées propose des services et des d’autres, je trouve qu’il produits gratuits. Cette gratuites à des événements, n’y a pas suffisamment gratuité est à la fois une des musées, etc. Pour cela de matière artistique volonté de satisfaire des il suffit d’adresser un 1. Devise dans ces réalisations attentes du peuple et de mail avec son nom, son de M.V.C. qui ont une porté plus marquer une opposition prénom, son adresse et une Repris du site sociale qu’esthétique.

Les aux relations purement photo d’identité. La carte (www. irational. uniques éléments tangibles commerciales que les autres d’étudiant vous est renvoyée org/ mvc) firmes entretiennent avec ce sont les questionnaires gratuitement, n’importe où

Loterie nationale: M.V.C. offre des billets de loterie, et va jusqu’à les envoyer chez vous, même à l’étranger. Si le billet sort gagnant, M.V.C vous fait parvenir vos gains. Étiquettes codes barres: La corporation distribue aussi sur demande des étiquettes munies de codes barres à coller sur des produits de supermarché.

Ces codes barres falsifiés permettent de saboter le vrai code barre et d’obtenir des prix beaucoup plus bas.

Dans les produits M.V.C, à la différence des services, il existe un travail graphique et artistique plus important car Minerva Cuevas crée des objets tangibles qui font l’objet d’un travail graphique préalable (étiquettes, logos…). Dans le projet des pastilles de sécurité par exemple, en plus d’avoir créé une affiche, elle a fait les paquets de comprimés avec une étiquette, pour sa distribution. Cette production fait objet d’un travail d’illustration et de typographie. De la même manière la présence de son labeur social ressort dans tous les produits décrits, toujours avec ce sens critique et ironique de notre système.

M.V.C., campagnes.

“Antipublicitaires” Melate:2 “On ce demande dans quelle mesure la Loterie Nationale a pour fin l’aide publique...

Où est-il ?”

Del monte:3 “Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es... Et qui est “Del Monte”?”.

4

2. Melate produit de la loterie national.

3. Del Monte, marque de conserves 4. INEGI Instiute National de Statistique et Geographie

INEGI: “Les SDF sontils pris en compte lors du Recensement National de la Population ? Nous vous informons que ... NON!” Pour n’en mentionner que quelques un, c’est dans ces projets de campagnes “anti publicitaires” que

/3 MOUVEMENTS

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Façade d’un comerce en centre ville de México, www.iriational.org/mvc

/3 MOUVEMENTS

Station du metro de la ville du Mexico, www.iriational.org/mvc

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l’on trouve, parmi les autres travaux réalisés, un sens artistique et plastique plus large. Ces campagnes sont-elles aussi réalisées avec le ton sarcastique qui caractérise ses œuvres.

Entre tous ces travaux celui qui me paraît le plus intéressant tant au niveau visuel qu’au niveau conceptuel est celui que Minerva Cuevas a réalisé avec le thème de “Melate”, la loterie nationale mexicaine, qui distribue aux services publics les gains de la vente des billets, alors que, paradoxalement la plupart des clients de la loterie nationale font partie des classes les plus pauvres de la population. Pour parvenir à ses fins, elle a créé une série d’affiches et de publicités spectaculaires en remplaçant le cœur qui fait office de logo, par un cœur sanglant renforcé du slogan

Carte étudiante envoyée par Mejor vida.

5 Devise de M.V.C. Slogan utilisé dans l’anticampagne Melate

“Au Mexique 46 000 000 de5 personnes vivent dans la pauvreté”.

Dans la campagne contre Del Monte elle dénonce entre autres choses la collaboration

de la transnationale Del Monte FDP avec des forces policières et des groupes paramilitaires de la CIA en Amérique centrale. De la même manière qu’elle l’a fait dans la campagne de Melate, elle a détourné l’image d’un produit en modifiant ici la mention “purée de tomate” par la mention “Pur Meurtre”, en français.

Dans le dernier exemple, INEGI, Minerva Cuevas reproche à l’Institut National de Statistique et de Géographie de ne pas compter les SDF dans les recensements de population.

Aujourd’hui, après 13 ans d’existence de la corporation, Minerva Cuevas s’occupe toujours de quelques demandes de la population à travers son site web, cependant depuis quelques années elle n’a rien produit de nouveau, c’est pourquoi M.V.C a perdu sa dynamique. En revanche j’ai pu vérifier l’efficacité de M.V.C en faisant l’an dernier la demande d’une carte étudiante que j’ai reçue en recommandé ici à Caen 14000 France.

/3 MOUVEMENTS

No más sangre.

Plus de sang

L

e maître du dessin satirique au Mexique, est un dénommé Eduardo del Rio, mieux connu comme “Rius”. Il est l’auteur de fameuses bandes dessinées comme Los agachados (Les rabaissés), Super Machos et de nombreux autres livres nourris de sa grande culture générale et de son engagement politique. Rius arrive à mêler avec talent un langage populaire et facile d’accès à des sujets d’un grand intérêt culturel et souvent plus complexes qu’il n’y paraît.

En janvier 2011 Rius a convoqué une grande partie des caricaturistes de presse pour lancer avec lui la campagne de “No más sangre” (“plus de sang”) qui vise à dénoncer l’ultra violence et l’inefficacité de la guerre contre les narcotrafiquants menée par le gouvernement ces dernières années.

Le 10 janvier 2011, grâce à la grande aura de Rius, ont été publiées dans une grande partie des journaux mexicains de nombreuses bandes dessinées créées par différents caricaturistes répondant au slogan “ No más sangre ”. L’initiative de Rius ne s’arrêtait pas là, car il profite de la publication de ses dessins pour inviter tous les citoyens concernés à se réapproprier le débat et à s’impliquer à leur tour dans cette campagne, avec leurs propres moyens d’expression. La volonté de Rius était que chaque citoyen investisse chaque mur, fenêtre, porte du pays pour que le message pacifiste arrive aux oreilles des autorités et des narcotrafiquants.

L’appel a eu un immense succès et le phénomène c’est développé dans toute la république et même dans les communautés mexicaines du reste du monde. Parmi tous les logos créés, l’un d’eux est devenu le symbole incontestable de la lutte. Il s’agit de la simplification, à la manière d’un rébus du

slogan “ No más sangre ” composé simplement du mot “No”, du signe “+” et d’une tache rouge irrégulière représentant du sang, un peu à la façon du fameux logo “ I love N Y ”.

Les slogans ont circulé pendant des semaines partout dans le Mexique, peints dans les rues, sur des T-shirts, sur de simples affiches collées aux fenêtres des maisons, sur des autocollants dans les voitures, sur le web (réseaux sociaux, blogs, sites…), etc.

La culture populaire de la marque de la société de consommation est devenue un langage commun, aussi peut on l’employer dans d’autres sens, à d’autres fins, dans d’autres conditions.

L’appel de Rius s’est transformé en une immense marche pacifique à travers tout le Mexique convergeant devant le palais du gouvernement, à Mexico, réunissant des dixaines de milliers de citoyens qui arboraient autant de slogans rivalisant de créativité.

Cette initiative a permis de donner la parole au peuple, de l’amener à exprimer son sentiment et de lui démontrer son pouvoir et sa facilité à communiquer.

Le gouvernement ne peut plus nier le désaccord du peuple avec sa stratégie de violence aveugle. La loi du silence autour des mafias qui terrorisent les citoyens a été rompue, redonnant confiance au peuple. L’initiative de Rius est un parfait exemple de “communication engageante” (théorisée par Michelle Gérard) et la démonstration du pouvoir d’un peuple libéré muni d’un bon porte voix.

-15Images de la manifestation “No más Sangre“http://nomassangre.org/

N O C MEZ! SOM

/3 PERSONNALITES

EZLN

E

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jercito Zapatista de Liberación Nacional, (Armée Zapatiste de Libération Nationale), est un groupe armé formé par de nombreux indigènes de l’État du Chiapas, État situé dans le sud ouest du Mexique.

Il est représenté par Rafael Sebastián Guillén Vicente plus connu sous le nom de “Sub Comandante Marcos”.

Le mouvement est né en 1994 dans l’idée de lutter pour les trois préceptes suivants : 1. La défense des droits collectifs et individuels niés depuis toujours aux peuples indigènes (respect de leur culture, égalité, préservation de la destruction ou de la privatisation de leur terres…)

2. La construction d’un nouveau modèle d’action avec la démocratie, la liberté et la justice comme principes fondamentaux pour une nouvelle forme de politique.

3. Un réseau de résistance réunissant des rebelles altermondialistes au nom de l’humanité et contre le néolibéralisme.

La lutte de l’EZLN est connue dans le monde entier, beaucoup de personnes et personnalités ont soutenu ce mouvement.

Le groupe a repris l’image et le nom de Zapata, leader de l’armée libératrice du sud pendant la révolution.

Non seulement parce que l’EZLN partage la philosophie Zapatiste mais aussi parce qu’il est une figure mexicaine représentative de la lutte du peuple contre le gouvernement, connu de tous.

Aujourd’hui, l’image de “Sub commandante” est aussi devenue une icône mondiale de l’esprit rebelle ; son passe-montagne, sa pipe, son cheval, ses cartouchières, son fusil, son talkie-walkie sont les attributs devenus symboliques de ce vrai guérillero du XXème siècle.

Sub Comandante Marcos

MANGEZ TROP

/3 PERSONNALITES Publiques et anonymes

D

ans l’espace public il existe de nombreuses images, la plus part du temps orphelines. Ce sont des œuvres d’artistes populaires inconnus qui ont investi les rues avec des milliers d’images de protestation ou d’expression du mécontentement populaire.

Ces artistes du quotidien sont à leur manière des communicants sociaux qui, pour transmettre leurs message, vont même souvent jusqu’à enfreindre la loi.

Ces artistes anonymes utilisent les outils traditionnels du “street art” ou art de la rue, tels que le pochoir, le graffiti, le collage et même des dispositifs plus originaux, telles que l’installation, la conception d’objets etc…

Les artistes anonymes puisent généralement leur inspiration dans l’iconographie populaire ou dans les traditions culturelles mexicaines. On retrouve, par exemple, les icônes de la révolution avec en premier lieu le portrait d’Emiliano Zapata, les symboles de la

république mexicaine (l’aigle royal, le drapeau tricolore…) des motifs précolombiens revendiquant l’attachement aux racines indiennes, des images religieuses (la vierge de Guadalupe, la croix, le visage du Christ…) et enfin des images en relation avec la mort, comme des “calaveras” (têtes de mort), “ la Catrina ”… Ces artistes anonymes réinterprètent ou détournent ces icônes et ainsi ils revendiquent fièrement une culture mais surtout se réapproprient cet héritage et deviennent à leur tour créateurs de signes populaires forts et acteurs des débats actuels.

La vertu de cette forme d’expression est de ne pas être motivée par des ambitions de gloire ou d’argent mais seulement par une volonté sourde de crier ses idées et ses idéaux. C’est une forme de communication populaire réalisable par tous et appréciable par tous, hors des musées, loin du marché de l’art, comme le souhaitaient les muralistes du début du siècle.

-17Vierge révolutionaire sur un mur.

PRIEZ

Zapata qui annonce son retour en 2010 sur un mur de la villle de Oaxaca

/3 HISTOIRE

¡La tierra es de quien la trabaja!

“La terre appartient à celui qui la travaille”

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“La terre appartient à celui qui la travaille” était le slogan de l’Ejercito Liberador del Sur (ELS, Armé Liberatice du Sud) commandé par Emiliano Zapata pendant la révolution mexicaine.

L'objectif principal de la révolution qui éclate en 1910 était de renverser la dictature du Général Porfirio Diaz, au pouvoir depuis 1876, et de revenir à un état démocratique (“Antiréélectionnisme”).

Le leader du parti Antirééleccioniste, un intellectuel progressiste venant du milieu bourgeois, Francisco Madero, va se retrouver en prison pour s’être présenté contre Porfirio aux élections, élections évidement truquées et gagnées d’avance par le dictateur. Malgré son appartenance sociale Madero gagnera la sympathie du

prolétariat mexicain révolté et affamé et la confiance de leaders révolutionnaires plus extrémistes à la tête des différents soulèvements de guérilla qui éclatèrent un peu partout dans le pays après la réélection de Porfirio Diaz. Madero parvient à s’évader de prison et rencontre les chefs des différentes guérilla (Emiliano Zapata, Flores Magon, Pancho Villa …) qui s’accordent pour unir leurs forces et pour nommer Madero “Chef de la Révolution”. Ils rédigèrent alors le Plan de San Luís dans lequel Madero s’engage à respecter les attentes de l’ELS de Zapata et du peuple mexicain une fois la révolution achevée.

Les grands axes sont la réalisation de la réforme agraire, l’expropriation des grands propriétaires terriens et la répartition des

terres des “haciendas” entre tous les ouvriers agricoles, réduits alors à un état de quasi servitude.

La révolution déroute rapidement la dictature de Porfirio Diaz qui s’exile en France, et en 1911, Madero est élu président. Pourtant il reste entouré d’anciens Porfiristas qui l’empêchent de réaliser une politique sociale. Zapata refuse de démembrer l’ELS et de rendre les armes tant que le Plan de San Luis ne sera pas respecté. C’est alors que Madero, sous la pression des Porfiristas, trahit Zapata en envoyant Victoriano Huerta, un ancien supplétif de Porfirio Diaz mater la rébellion. Zapata parvient à s’enfuir et, avec d’autres chefs, reprend la guérilla.

La faiblesse de Madero ne lui réussira pas car Victoriano Huerta réalisera en 1913 un coup d’état et fera assassiner lâchement Madero, son frère et le vice président Pino Suarez. Pour cela l’histoire a oublié la trahison de Madero qui est resté pour les Mexicains

Affiche populaire de Zapata.

un héros et un martyr de la révolution.

Finalement la révolution reprit son cours et dix ans plus tard, après de nombreux rebondissements, et des milliers de morts, la démocratie put être installée.

Aujourd’hui tous les ans, le 20 Novembre, on célèbre les héros de la révolution.

Beaucoup sont devenus des icônes pour les peuples encore en lutte contre les injustices et le pouvoir. Parmi ces icônes, la figure de Zapata est sûrement la plus importante. Son allure de paysan méxicain avec ses bottes, son sombrero, sa moustache sa posture fière, son talent de cavalier et son regard sombre de lutteur invincible ont fait de lui un héros populaire. Mais en dehors du folklore, ses idées et ses combats vivent encore à travers les combattants de l’EZLN (Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional) qui ont choisi son nom et son slogan pour illustrer leur combat. (cf. article “EZLN”).

2 Octobre 1968, nous n’oublions pas

A

lors qu’en France se déroulaient les événements de Mai 68 et que la Tchécoslovaquie vivait son Printemps de Prague, au Mexique aussi grondait la révolte. La contestation éclate au début de cette année 1968. Le peuple mexicain, étudiants, enseignants, intellectuels, mais aussi ouvriers et paysans, dénonce les mauvaises conditions de vie, la politique réactionnaire du gouvernement conservateur de Gustavo Diaz Ordaz, la corruption, l’absence de liberté d’expression et le carcan traditionnaliste et religieux pesant sur le Mexique. De nombreuses manifestations et meetings sont organisés. Naissent alors de nombreux journaux et publications engagés.

Comme en France des graphistes s’engagent et propagent et alimentent les débats en produisant des affiches ou des illustrations dans les journaux; le plus souvent illégales.

Photo. Pedro Meyer http://www.pedromeyer.com/galleries/mexico68

Affiche elaborée par les manifestants du 2 octobre 1968

/3 HISTOIRE On retrouve dans les affiches

mexicaines un graphisme proche

de celui de l’atelier

populaire des Beaux-Arts de Paris, dans l’économie

des moyens et la simplicité de lignes, mais aussi des choses plus proches de la gravure traditionnelle mexicaine, depuis Posada jusqu’à Manilla. En dehors de la joyeuse agitation et du bouillonnement intellectuel que produit cette révolte, la tension et très forte du côté du gouvernement, et les manifestants savent qu’ils prennent de gros risques.

Le gouvernement de Diaz, bien que démocratique est très autoritaire, et de plus, Mexico est en train de se préparer pour les JO qui débuteront mi-octobre.

Mexico, 2 octobre 1968.

Dix jours avant le commencement des Jeux Olympiques, à nouveau des milliers de manifestants se réunissent en un cortège pacifique dans les rues de1 Mexico. Ils se retrouvent tous pour un grand meeting sur la mythique Place de Tlatelolco, ou Place des trois cultures.

Une fois le cortège entré sur la place, les forces de l’ordre, police et armée, bloquèrent les issues de la place. Le gouvernement excédé, avait décidé d’en finir avec la contestation avant le lancement des JO. Les semaines passées il avait préparé un piège sans issue pour les manifestants. Les soldats ouvrirent le feu, assassinant quelques quatre cents manifestants, étudiants, ouvriers, femmes, enfants… Des centaines de manifestants furent passés à tabac, six milles furent interpelés. La presse contrôlée annonça le lendemain seulement vingt-sept morts.

Une semaine après le président Diaz effectuait un lâché de colombes au stade universitaire pour l’inauguration des Jeux Olympiques de Mexico de 1968, sous les yeux bienveillants des caméras internationales. La colombe était évidemment le symbole choisi par les organisateurs, avec le slogan “Tout est possible dans la paix”.

Pendant ce temps là, les manifestants endeuillés criaient aux abords des stades “Rejoins-nous peuple, ne nous abandonne pas”.

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Affiche elaborée par les manifestants du 2 octobre 1968

1. Tlatelolco est un quartier de Mexico, (DF). Centré autour de la place des Trois Cultures avec d’un côté le soubassement d’une pyramide aztèque, le Temple de Santiago du xviie siècle, et un ensemble de bâtiments modernes du ministère des affaires étrangères du Mexique.

Logotype des JO Mexique 1986

Logotpe détourné

/3 MIGRATION

El muro de la vergüenza (“le mur de la honte”)

“

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viendront appuyer la Wetback” (dos mouillé), “brasero” Border Patrol (police (chaudronnier), “beaner” (mangeur frontalière), avec des de haricots), sont autant de surnoms centaines de camionnettes discriminatifs donnés aux migrants tout-terrain, des d’Amérique Centrale et du Sud et particulièrement les mexicains qui rentrent hélicoptères chargés de francs-tireurs et des aux États-Unis de manière illégale. patrouilles nocturnes “Wetback”, surnom très créatif sil en est, est équipées de matériel de l’expression péjorative la plus couramment dernière technologie. utilisée. Elle désigne les migrants qui Ce mur est avant tout arrivent au Texas depuis le Mexique en traversant le fleuve frontalier, le Rio Bravo, un symbole clair de fermeture d’un pays envers soit à la nage soit à gué dans les courants un autre. Il renforce le moins profonds inévitablement avec le rascisme entre Mexicains dos mouillé (et pas que le dos d‘ailleurs).

“Wetback” désigne aussi les migrants arrivant et États-uniens. Le plus pathétique peut-être est en Californie en passant à la nage et de l’hypocrisie des États-Unis nuit par l’Océan Pacifique.

La dite expression a été utilisée même dans qui profitent pleinement de la main d’œuvre bon les plus grands journaux, dont la première marché mexicaine. La fois fut le 20 juin de 1920 dans le New preuve, le mur qui est un York Times. La “créative dénomination” gouffre financier pour les a été utilisée de manière officielle par le gouvernement des États-Unis en 1954, avec États-Unis a été construit principalement par des la dite "Operation Wetback" (“opération ouvriers Mexicains payés dos mouillé”). Cette opération conduisit 5 dollars de l’heure. à la déportation d’un grand nombre de Par ailleurs les fermiers Mexicains par les autorités états-uniennes Californiens déplorent une qui parlaient à l’époque d'une invasion mexicaine. "Mouillé", ou "dos mouillé" est perte de plusieurs millions de dollars en raison du devenu par la suite une insulte populaire manque dans les états ayant une forte Chaque année, d’ouvriers population d'immigrants il y a 10 millions saisonniers. De illégaux, comme en plus le mur n’a Californie, en Arizona et au de personnes pas diminué Nouveau Mexique. qui traversent le passage des Aujourd'hui, chaque année, la frontière de immigrés mais il y a approximativement 10 manière illégale, en a plutôt millions de personnes qui l’an dernier environ augmenté la traversent la frontière de dangerosité et manière illégale, l’an dernier trois cents sont environ trois cents sont morts morts durant leur favorise le trafic des passeurs durant leur tentative. tentative. (“coyotes”) qui Le 17 mai 2006, le sénat des rançonnent les candidats États-Unis a voté l'opération “Gatekeeper” à l’entrée. Enfin le tord qui consiste en la construction d’un ne vient pas seulement des mur tout le long de la frontière mexicoÉtats-Unis mais aussi du étatsunienne pour empêcher le passage gouvernement de l’époque des clandestins. Depuis la construction de Vincente Fox (droite des premiers tronçons tests du mur en ultralibérale). Il a inscrit 2004, les immigrés illégaux ont essayé le Mexique dans l’ALENA de traverser la frontière par des zones (l’accord de libre-échange plus dangereuses encore, comme par exemple le désert d'Arizona. Ces traversées nord-américain) ouvrant le pays aux investisseurs périlleuses ont causé plus de trois mille étrangers sans préserver morts depuis le début de l’opération. Ce les entreprises locales, mur a été rebaptisé “Le mur de la honte” sans développer de marché comme l’avait été celui de Berlin ou de intérieur qui seul aurait Cisjordanie. Long de 1123 km (sur 3500 pû permettre des emplois km de frontières) le mur de la honte est mieux rémunérés. Cette la plus grande construction de l’histoire politique a augmenté humaine après la Muraille de Chine. Le les inégalités sociales et mur inclut une double barrière de béton de surcroit la misère à ou de barres métalliques espacées de 20 l’origine de la migration centimètres, comme dans les prisons, des Mexicains, obligeant et une troisième “barrière invisible”, Fox à négocier un accord constituée d’éclairages éblouissants, de migratoire avec les détecteurs de mouvement, de censeurs États-Unis. terrestres, et de drones. 1500 gardes

Limite territoriel Divition politique par etat Frontiere Mex-EUA 1850 Frontiere Mex-EUA actuel

Frontieres

Images Frontiere Mexique Etats Unies Google maps, street, images.

/3 GENERAL Américain, américaine.

Dans la population française et mondiale, il y a une erreur de langage récurrente. Tout le monde appelle les habitants des États-Unis les “américains”.

On oublie trop souvent que le terme “américain” désigne n’importe quelle personne née sur le continent Américain que ce soit en Amérique du Sud, Centrale ou du Nord. Les Mexicains, les Boliviens, les Canadiens, les Cubains, etc. sont des Américains de la même façon que les Allemands, les Français, les Grecs sont des Européens.

Le continent américain est formé aujourd’hui par 35 pays, les Américains forment approximativement 12% de la population humaine sur la planète.

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/3 SOURSES

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente à l’ARC l’exposition « Resisting the Present. Mexico 2000/2012 », du 9 mars au 8 juillet 2012 composée d’une cinquantaine d’œuvres (installations, vidéos, dessins, photos et films) d’ Artistes mexicains. Allez - y !

/3 Courrier de lecteur Hommes de Puebla Vous avez raison et je suis avec vous. Vous pouvez compter avec mon soutien.

Et vous devez savoir que ce n’est pas la France qui vous fait la guerre, c’est l’empire. Je suis véritablement avec vous, parce que nous sommes tous contre l’Empire: vous au Mexique et moi en Europe.

Vous dans votre patrie et moi dans l’exil. Combattez, luttez, soyez terribles. Et si vous croyez que mon nom valle quelque chose, servez vous en. Visez cet

homme a la tête, et que la balle qui le tue, soit votre liberté. Vaillants Hommes du Mexique, résistez à la perfidie et à la trahison.

Et si vous faites ainsi, vous vaincrez. Mais sachez que vainqueurs ou vaincus, la France serra toujours votre sœur, sœur dans votre gloire comme dans votre disgrâce.

Pour ma part, j’envoie aux mexicains vainqueurs ma fraternité de citoyen libre, et si ils sont vaincus ma fraternité de prostré. Victor Hugo 1862.

Extraite de la lettre ecrite par Victor Hugo aux habitantes de la ville de Puebla pendant l’invasion française à en 1862.

http://www.elmundo.es/ http://www.wikipedia.com http://politica.elpais.com/ buscador/ http://www.jornada.unam. mx/2011/02/19/cultura/ a03n1cul http://www.milenio.com/ cdb/doc/impreso/9082998 http://www.educar.org/inventos/ http://www.inteligenciascolectivas.org/narco-catapulta/ http://www.aguascalientes. gob.mx/estado/aguascalentenses/jose_guadalupe_posada.aspx http://www.lariposte.com/ http://www.facebook.com/ press/info.php?statistics http://alt1040.com/ http://www.eleconomista. com.mx http://www.eluniversal.com. mx/notas/600825.html http://www.inegi.gob.mx/ prod_serv/contenidos/espanol/bvinegi/productos/integracion/pais/agenda/2010/

Agenda_2010.pdf http://www.larousse.com http://www.ezln.org http://www.televileaks.com/ http://oncetv-ipn.net/migrantes/mapas/ http://elmenospeor.com/ http://culturacomic. com/2011/01/17/no-massangre-campana-promovida-por-rius/ http://www.latinamericanart.com http://www.pedromeyer. com/galleries/mexico68 http://www.iriational.org http://www.replica21.com/ archivo/articulos/k_l/551_ lopezz_68.html http://radioamlo.blogspot.fr http://www.elmetro.com http://nomassangre.org/ http://maps.google.fr/ http://www.mam.paris.fr/ http://www.topannonces.fr/ annonce http://www.youtube.com/ watch?v=Z341bBS7oj0 http://www.gator.fr/jeuxgratuits/mots-croises/

http://www.lajiribilla.co.cu/2003/ n102_04/102_42.html La noche de Tlatelolco. Testimonios de historia oral.

México 1971 Diario La Jornada domingo 28 de agosto de 2005 Journal le monde 13 mars 2012.

Journal article 11 fevrier mars Journal La tribune, 6 decembre 2011.

/3 MONDE COMMUNAUTE

C

COMMUNICATIONS DIVERSES

Dans le fond je considère que cette communication alternative, que l’on pourrait nommer communication “dégagée” (terme détourné du mot engagé) prend comme principe les points suivants : Renseigner Les informations que nous recevons au quotidien sont souvent filtrées et sélectionnées. Les sujets défilent les uns après les autres sans retour, dans un objectif d’audimat et de rendement économique.

Beaucoup d’autres informations alternatives, compromettantes, dérangeantes sont “cachées” au grand public. Le travail du graphiste “dégagé“ consiste à dévoiler au grand jour ces informations.

dans le processus de communication. Proposer au citoyen de faire entendre sa voix, lui donner les moyens de s’exprimer publiquement.

Faire réagir.

La forme du message doit assurer la réussite de ces principes.

Il y a de l’information partout autour de nous, donc le message ne doit pas être futile, son expression doit être simple et claire. Il faut utiliser des moyens qui existent au tour de nous, les transformer, et s’appliquer à intégrer le graphisme au contexte géographique et social pour que le message interagisse avec son environnement.

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Surligner L’action du graphiste engagé est parfois de “ réveiller ” le citoyen, de le faire “ sursauter ” en lui révélant des situations injustes qui se passent pourtant sous nos yeux mais que l’on oublie avec le temps, avec l’habitude.

Le graphiste agit comme un surligneur du quotidien.

Faire vivre le souvenir, amener l’individu à connaître l’histoire de la société, à revenir sur les évènements et à ne pas oublier les erreurs du passé.

Faire participer Faire en sorte que le spectateur ne soit pas passif, qu’il ne reçoive pas simplement l’information mais qu’il soit actif

VERTICALEMENT

HORIZONTALEMENT

1 Hors d’état.

1 Défenses naturelles.

2 Polissons.

2 Pulvérisé.

3 Pour toi.

3 Américum. Portes au

4 Passée en boucle. Unité

pouvoir.

de longueur.

4 Devant un café.

5 Boisson. Ville du Midi.

5. Assaut. il ne manque

6 Laissée de côté.

pas d’air.

Habitude.

6. De Sein ou

7 Dorent.

d’Ouessant. Fleur

8 A la fin d’une lettre.

7 Cadeau à une nouvelle

Amincie.

femme de ménage.

9 Ne risque pas de

Eléments

couler.

8 Ancrée.

Ouïes au violon.

9 Qui ont le chic.

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e travail m’a amené à réfléchir sur la manierre d’apporter ma contribution à la société avec ma condition de graphiste et ou artiste. Et de pouvoir offrir au public des solutions (des applications) “utiles et de service” grâce à une communication pleine de sens pour apporter, partager, créer, proposer, informer, dialoguer donner, transmettre...

La communication, sous la forme d’un outil social, ne donne pas aux personnes un point de vue figé mais plutôt des indices, des pistes de réflexion sur un sujet pour pouvoir ensuite se forger une opinion et une conviction.

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