Portfolio

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Portfolio Malika Fassi Fihri


Introduction

D’un détail, d’un ensemble, d’une composition, d’un assemblage, d’une sensation, d’un toucher, d’une odeur. Avant de commencer des études en architecture, j’ai grandi en ville, à Casablanca et j’ai eu la chance de voyager à travers le Maroc et de découvrir d’autres pays et d’autres cultures. J’aimais observer les villes animées par leur architecture et leurs habitants, contempler les paysages, toucher la matière, sentir les odeurs. Me familiariser avec l’architecture, essentiellement du point de vue du ressenti de l’espace et des pratiques, me permettait de mieux comprendre le fonctionnement de l’espace public et les logiques d’ensemble. Un site en tant que lieu, qu’il soit bâti, en ruine ou en friche, est toujours relié à l’histoire humaine, à un contexte physique et sensible. Sa genèse, sa forme et son usage lui donnent du sens. Chaque citadin, chaque usager a la capacité de se construire une image mentale de la ville qu’il habite ou découvre. Cette capacité à se représenter socialement et symboliquement une architecture, un espace urbain, est souvent révélatrice d’une société et des nombreuses constructions mentales, individuelles ou communes à un groupe social, qui la composent. La ville se trouve liée à des identités profondes sur lesquelles s’ancrent les pratiques. Formes et symboliques forgent le regard et l’identité de chacun. Pour moi, ce processus est devenu conscient lorsque j’ai commencé mes études à Paris. Dès mon arrivée en école d’architecture, j’ai naturellement été marquée par la lecture de l’ouvrage « Un livre blanc », dans lequel Philippe Vasset s’intéresse aux espaces non urbanisés des villes et à leur potentiel. Ce n’est pas un hasard après avoir vécu dans une ville où le rôle du citoyen est central et la vie urbaine marginale très importante. Casablanca est décrite tantôt comme une « ville humaine », tantôt qualifiée de « ville résiduelle », « ville sauvage » et « grand désordre ». On y observe effectivement de multiples formes d’occupations, d’invasions et installations informelles. Dans la ville, il se crée des événements spontanés et éphémères. Il se passe quelque chose qui change l’ordre social ordinaire. Des rencontres, des groupes se forment à un moment donné en oubliant un peu le contexte matériel, le contexte institutionnel et économique. Les rues sont habitées, tout est récupéré, transformé, on laisse vivre les friches libres et spontanées et des aménagements rudimentaires occupent l’espace.


Introduction

Ces espaces et ces aménagements engagent déjà une multitude de visions sur la ville. Ils m’ont amené, pour ma part, à appréhender le projet avec ma singularité. Ces formes de l’agir urbain et les processus de sociabilité qu’ils engagent interagissent avec la dimension publique aux niveaux pratiques et symboliques. Leur conception se fait en intégration avec l’environnement immédiat et les traditions locales, d’un point de vue constructif et symbolique. Il s’agit en fait d’admettre que les expériences sensibles sont significatives dans le vécu des espaces. Penser l’usage des lieux implique de penser des formes incluant des dimensions sensorielles. À travers mon parcours, j’ai toujours cherché à inclure le projet dans une réflexion plus générale sur le rapport entre la forme architecturale, la spécificité d’un lieu et un contexte culturel déterminé. Je me suis orientée, dès que j’en ai eu l’occasion, vers des projets qui proposaient de se saisir d’espaces «libres» et d’en faire l’objet de scénarios de transformation du territoire. Je me suis souvent tournée vers des problématiques patrimoniales qui engagent des questions identitaires fortes. Ces espaces qui ont la capacité de répondre, ou du moins de se confronter, à des problématiques réelles et spatiales, interrogent le rôle de l’architecte dans un contexte social particulier. Comment construire son métier ? Comment changer le processus habituel du projet ? Comment intervenir en respectant l’autre ? Le rôle de l’architecture serait de permettre à un espace, un lieu ou un territoire, de devenir autre. Et le rôle de l’architecte consisterait à reconnaitre et à valoriser un potentiel pour en transmettre les valeurs et les qualités. Chaque lieu est donc propice à être transformé. Il s’agit de donner de la liberté, permettre les transformations, ouvrir des lieux, des paysages, relier, libérer des terrains qui ont de la valeur et qui ne seront pas enclavés pour toujours.


Sommaire

En support de fond, la «Dymaxion map» (dynamique maximum tension) de Richard Buckminster Fuller


Sommaire

Habiter

Projet Licence 3 - Habiter en projet : l’immeuble et la maison

S’approprier

Projet Licence 1 - Le récit urbain ... l’architecture, reportage photographique Développement Licence 3 - Paris métropole ... de nuit, court métrage Projet Licence 3 - Vision périphérique. espaces spontanés Mémoire Master 2 - Atlas des villes. Casablanca, l’entre-ville

Manipuler

Structure Licence 2 - Structures simples Structure Licence 3 - Structures complexes Mission humanitaire - Chantiers

Transformer

Projet Licence 3 - Ephémère durable, pavillon d’été Projet Master 1 - Sous les jupes de la métropole. Réhabiliter la modernité des années 70 Projet de Fin d’étude - Transitions

Créer

Loisir - Abstraction géométrique et figuration


Habiter


Habiter

« Psychosociologie de l’habitat »

L’architecte est amené à travailler sur des projets très variés, allant de l’échelle de la maison à celle de la ville. L’architecture domestique vise aussi bien à réaliser des logements, qu’à interroger l’habitat dans son rapport à la culture, à l’histoire des sociétés, à la ville.



Habiter

« Habiter en projet : l’immeuble et la maison Les galleries » Au quatrième semestre, l’architecte Jean Leonard nous a proposé de travailler sur un petit immeuble urbain. Ce projet pose des questions complexes sur l’architecture, questions structurelles, matérielles, sociales et culturelles. Sur le site étudié étaient implantées d’anciennes usines rue Carnot (au Nord-est de Paris). C’est de part et d’autre de cette rue que les parcelles sont dessinées. Il est proposé à chaque étudiant de travailler sur une parcelle de 36x12m, sur laquelle il va concevoir deux types d’habitat à savoir la maison et l’immeuble d’appartements. Dans une dynamique de groupe nous avons décidé des règles d’agencement : hauteur des immeubles en R+4 et des maisons partagées en R+2, place des maisons en fond de parcelle, longueur de l’immeuble depuis la rue, etc. Nous avons également décidé de laisser place à un jardin partagé et prévu un commerce commun en RDC. Cet exercice était une exploration et mise en relation de plusieurs champs précédemment étudiés. Ralliant les aspects psychologiques, sociaux, culturels et esthétiques de l’architecture, cet exercice très complet a donné cours à des «expérimentations» passionnantes. Dans mon projet j’ai voulu développer deux typologies pour des appartements aux séjours traversants. Sur l’ilot, un ensemble d’appartements se développent autour du noyau vertical (l’escalier). Indépendants, les deux appartements proposés à chaque étage bénificient de plusieurs orientations. Ainsi, les séjours traversent les appartements dans toute leur longueur. Ils distribuent les pièces mais ils sont aussi et surtout «espaces de tous les possibles». Eclairés de bout en bout tels des tunnels, c’est en longueur que ces espaces se déploient, libérés de tout obstacle et objets d’exploitations en tout genre.


Habiter

Coupe AA’ longitudinale : des espaces libérés dans leur longueur.


Habiter

Les plans du R+2, puis des dupleix en R+3 et R+4

Plan du RDC : vue sur le commerce et le hall d’immeuble, aménagement du jardin partagé et RDC des maisons individuelles


Plan du R+1 : le projet s’appelle ga de Venise qui proposent d


alleries», en référence aux «galleria» des espaces traversants.


S’approprier


S’approprier

« Une architecture qui vit avec et pour son temps »

Au départ de chaque projet existe une situation, une intention qui va se transformer en action, en programme, en construction. L’architecture est tout à la fois. C’est d’un long processus d’intentionnalité et de possibilités que résulterait l’architecture, la forme architecturale. L’architecture est en même temps la maison, le quartier et les habitants qui amènent à cette réalisation. Le sens induit dans les pratiques habitantes et les usages collectifs font alors sens. Si la ville offre un cadre public aux événements, aux cultures et à leurs représentations, elle ne peut être qualifiée pour autant de publique. Elle est rendue publique grâce aux comportements qui la produisent. Comment faire alors de l’être ensemble, du vivre ensemble ? Ce raisonnement m’a amené à placer l’utilisateur de l’espace au centre de ma réflexion sur la ville, le territoire et le paysage.



S’approprier

« Le récit urbain ... l’architecture, Reportage photographique » Dans le cadre du premier projet, encadré par Mme Clotilde Barto, une découverte de Paris et de sa périphérie nous a été proposée. À travers un parcours, chaque étudiant allait découvrir la ville et se découvrir en même temps. L’histoire propre à chacun va fonder en grande partie sa réflexion architecturale. Dans mon cas, la découverte d’espaces délaissés m’a beaucoup intéressée. J’y ai découvert des architectures qui manifestent des idéaux, qui protestent face à des faits urbains, qui rendent visible des réalités instables et fragiles. L’appareil photo me permet de me distancier ou de me rapprocher de la ville, me permet de mieux en cerner les traits. Selon ma distance, la ville peut être un site ou une situation. Le même jeu s’opère autour de deux dimensions de l’architecture : la dimension physique et une vision plus sociale.




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« Paris métropole ... de nuit. Court métrage » « Tu rentres dans des espaces noirs. Est ce que c’est la lumière qui mange le noir ou le noir qui mange la lumière ? L’espace existe grâce à la lumière, c’est elle qui crée un espace. La forme, c’est selon la lumière. Nous on va dire: « Ben il y a des espaces ou il y a pas de lumière! ». Pas de forme. Pas d’existence. Mort. On va essayer de le faire vivre en espace d’ombre [...] » Ce développement nous a ouvert les yeux sur un aspect du territoire trop souvent ignoré. La nuit comme un état du territoire urbain et enjeu stratégique des métropoles contemporaines. Encadré par Marc Armengaud, fondateur d’une agence de reconfiguration territoriale, nous offrait une grande liberté dans l’approche de cette problématique. En groupe de six étudiants nous avons fait le choix de réaliser un court-métrage dans lequel on (se) met en scène des acteurs de la nuit. En imaginant un «peuple de l’ombre», qui se laisserait attirer par l’obscurité on veut réveiller les espaces délaissés de la nuit parce que grâce à la vie ... il y a l’architecture. «Une nuit comme une autre» , vidéo disponible sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=S0A5FlnhyKA



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« Vision périphérique. Espaces spontanés » Le cinquième projet pose la question du paysage et du territoire. Sa consommation, ses limites, son étalement, sa fragmentation, son découpage. Les problèmes urbains contemporains sont posés à travers Villeneuve-le-roi, commune française située au sud est de Paris. Avec l’enseignant Bradley Kligerman, architecte et chercheur, j’ai mené ce projet avec ma camarade Marie Tomasini. L’approche du site a commencé à travers la lecture de cartes. En se référant au cadastre et aux données Google Earth, nous avons voulu confronter les plans à la réalité de la ville. Nous avons qualifié les espaces que nous avons découvert d’espaces «spontanés» : Les espaces spontanés sont des espaces non qualifiés sur la carte qui présentent pourtant une vie. En réalité, nous avons trouvé des friches sur lesquelles se dessinent des micro-circulations, des tracés spontanés dessinés par les habitants. Ces articulations sont des raccourcis qui viennent «augmenter» une ville qui ne fonctionne pas toujours, une ville à deux vitesses, mêlant désirs de promenades, de flâneries, et nécessités quotidiennes. Le projet vise à révéler ces espaces en mutation en intervenant à proximité. Une nouvelle topographie, générée par des mouvements de plaques, est proposée. L’utilisation d’un système géométrique simple et la présence d’espaces spontanés à l’échelle du territoire, lui confère une croissance illimitée. Les obstacles créés induisent des dynamiques, orientent les flux, tout en offrant de multiples possibilités de déplacements. Ce labyrinthe dynamique est un espace continu, susceptible de changer de forme selon les activités. Ce parcours à l’échelle de la ville remet en question les limites des parcelles et questionne des frontières en mouvement. Les espaces, autrement séparés, se rapprochent. Alors que les espaces spontanés ont des limites floues et poreuses, nous venons créer des dynamiques qui seraient justement capables de connecter ces espaces incertains à une ville planifiée. Nous venons proposer une autre manière d’articuler la ville.


S’approprier

Développement des espaces blancs à l’échelle du territoire

Des espaces spontanés et un parcours proposé à l’échelle du site le long de ces espaces.

Mise en valeur des espaces spontanés : traces.


Articulation Nord (dĂŠbut/fin du parcours) un terrain de football

Connexion centrale la passerelle


e:

Articulation Sud (dĂŠbut/fin du parcours) un skate park abrite un parking


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« Atlas des villes. Casablanca, l’entre-ville » Du matin au soir, le phénomène des marchands ambulants anime les rues de la ville. À travers leurs pratiques, ils redéfinissent et tissent des liens entre les quartiers. Ils produisent la ville et modifient l’espace, en construisant un nouveau territoire grâce à leurs déplacements. Le système de relations que constitue l’ambulantage m’aura permis d’analyser les relations entre commerce, mobilités urbaines et espace public. C’est dans l’espace mais aussi dans le temps que les vendeurs vont trouver les éléments leur permettant de participer aux processus dominants. Se fixant dans les marges et interstices de la mobilité, ils marquent le lieu de rencontre, à la croisée de la mobilité du client, et de celle du marchand. En observant les manières individuelles de pratiquer la ville, les vendeurs ambulants dégagent de nouveaux modes de penser le territoire. Ainsi, certaines zones vont constituer de nouveaux espaces de commerce «hors-les-murs», dont l’appropriation spatiale, bien que provisoire voir aléatoire, va constituer des lieux d’échange et revitaliser des «espaces vides», comme ils les appellent souvent. Ils révèlent finalement un potentiel urbain existant. Les lieux et itinéraires ambulants contribuent à produire différentes modalités d’accès à l’espace urbain, modalités à travers lesquelles la société se régule à des niveaux micro-sociaux. Tout en étant hétérogènes, les trajectoires citadines utilisent les éléments de la ville : organisation des lieux, repères, modes de circulation, conditions sociales, horaires, etc. Les ambulants travaillent à ces différentes échelles et s’inscrivent dans différents processus de territorialisation. Il est légitime de considérer ces dynamiques marchandes comme le ferment de transformations urbaines et sociétales ou, en tous cas, pouvant répondre aux attentes et aux aspirations des populations urbaines en quête de nouvelles civilités. Les commerces et les pratiques de consommation générés par les ambulants proposent quelque chose de social et symbolique. En offrant un nouveau type de consommation culturelle, consommation «à la carte» dans la ville, on passe de relations ancrées (boutiques) à des relations élargies aux autres espaces urbains. Ils touchent toute la ville.


S’approprier

Cette photo, prise lors de déplacements nocturnes dans le centre-ville de Casablanca, montre un échange entre un vendeur ambulant de «bebouche» (escargots au bouillon) et ses clients, . Mon mémoire sur les marchands ambulants de Casablanca s’inscrit dans un atlas sur «le paysage mondial des villes. Sa lecture est disponible sur lien suivant, en entrant l’identifiant : ouarpo et le mot de passe : ouarpo-edit http://www.ouarpo.net/wiki/Casablanca%2C_l%27entre-ville




Manipuler


Manipuler

« La pensée et le construit »

La «culture constructive» est nécessaire à la compréhension des relations et des différences entre la matière et les matériaux, les comportements et les performances. L’architecture donne vie à la matière. Du premier contact à la production, les projets de structure nous apprennent à reconnaître les matériaux, à les manipuler et à proposer des expérimentations innovantes. L’imaginaire technique nourrit la réflexion architecturale, aussi bien en termes de gestion de ressources que de mutations d’usage ou de pratiques sociales. Il amène à interroger le milieu à travers les concepts de durabilité, d’évolution, de réutilisation et d’adaptation.



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« Structures simples » L’objectif des travaux dirigés, encadrés par l’ingénieur Maurizio Brocato, sur les structures simples était de nous familiariser aux principaux matériaux de construction. Apprendre les bases de la mécanique des matériaux courants et leur caractéristiques physiques en les manipulant par groupes de quatre. Notre projet en béton s’inspire du travail de l’architecte Santiago Calatrava sur la gare de Liège. L’observation du comportement statique de la double courbure nous a permis de la réinterpréter dans notre projet. Il s’agit de trouver la meilleure manière de résoudre défi technique de coffrage et esthétique de l’ouvrage. Sachant que la contrainte imposée était de résister à une charge de 15kg. Après avoir réfléchi au processus technique, nous avons manipulé le béton pour la première fois.

Etapes de fabrication

Coupe du coffrage

Etude du système sous charge et sollicitations

Etude pour analyse de l’équilibre funiculaire

Coupe du coffrage




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« Structures complexes » En Licence 3, les travaux dirigés de structure nous proposaient de concevoir et de dimensionner une structure complexe dans un contexte de projet. L’objectif étant de comprendre le fonctionnement des structures hyperstatiques. Avec ma camarade Nour Ennassair, nous avons choisi d’étudier l’ossature d’un plancher. Nous avons développé un maillage de poutres croisées suivant une trame régulière. Nous nous sommes inspirées de ce qu’on apelle communément un «casse- tête». Souvent d’apparences complexes, les «casse-tête» se révèlent être des structures relativement simples. Chaque poutre se compose de plusieurs éléments rendus solidaires par post contrainte. La structure rassemble 144 pièces qui viennent s’imbriquer les unes dans les autres. 4 pièces différentes forment 1 module. La structure rassemble 25 modules sur une maille régulière en angle droit. L’ensemble du plancher couvrira une surface de 6m² soit 2,5m x 2,5m. La structure que nous avons proposé a été choisie parmi plusieurs projets pour être réalisée et testée avec l’aide de cinq autre étudiants.


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Plan masse

4 éléments différents vont s’imbriquer




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« Chantiers humanitaires » Juillet/août 2012 : Operation Groundswell (OG), organisation canadienne à but non lucratif - Pérou. Durée : 6 semaines. Thème des missions : opérations de chantiers. Impliquer l’habitant dans le processus dynamique qui construit la ville est essentiel. C’est pour être en relation plus direct avec ces questions sociales que j’ai choisi de participer à un voyage humanitaire axé sur des projets de chantier. J’ai été confrontée à des questions d’aménagement, de développement social et d’action communautaire. «Amazon Adventure Peru» C’est à Iquitos, la plus grande ville du monde inaccessible par la route, et dans ses environs que les projets se sont déroulés. Kallpa - travail à Pampachica Le 18 juillet nous avons eu une première réunion avec les membres de l’association locale Iquitos Kallpa. OG et Kallpa avaient débuté un programme depuis 4 ans visant à sensibiliser les habitants de quartiers défavorisés à des questions d’hygiène, de sexualité et d’éducation. Le projet sur lequel nous allions travailler s’inscrivait dans ce programme. Le site se situait en périphérie de Iquitos, dans le quartier de Pampachica. Nous avons construit des digues de protection contre les inondations auxquelles les habitants doivent faire face chaque année durant la saison des pluies. Mayanswell (Mayantu+Operation Groundswell) - travail à Meliton Le 29 juillet nous avons pris la route vers Meliton avec les étudiants du groupe Mayantu. Les Mayantu sont un groupe d’activistes, étudiants de l’«Universidad Nacional de la Amazonia Peruana», luttant pour la conservation de l’Amazonie. La plupart d’entre eux étudient l’écologie des forêts tropicales (sciences de l’environnement). Quant à Meliton, il s’agit d’un village qui se situe sur les rives de l’Amazone, dans lequel ont été construites une quinzaine de maisons sur pilotis accueillant des familles nombreuses. Le projet proposé consistait à installer des toilettes écologiques (ou toilettes sèches) pour 12 familles.





Transformer


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« Tradition et modernité »

La réhabilitation est la synthèse entre patrimoine et développement. L’architecture y est interrogée à partir d’un environnement qui lui préexiste et dans une large mesure la conditionne. La réhabilitation de l’architecture historique traditionnelle permet de mieux saisir les transformations des habitats existants; de mieux se représenter socialement et symboliquement cette architecture. Ce qu’offre la réhabilitation c’est un espace de liberté qui permet de soutenir une vision du passé dans un geste présent et une vision sur le futur.


Transformer

« Ephémère durable, Pavillon d’été » Le dernier semestre de licence nous proposait d’aborder le projet sous l’angle d’une thématique de l’écologie durable. Une manière de confirmer les méthodes de processus architectural, alliant pensée formelle et technique. L’approche, proposée par l’architecte Marc Benard et le projet «Ephémère durable», est associée à la conception d’une salle de concert éphémère destinée à un festival. Nous devions prendre en compte des notions d’énergie grise engageant la production, la transformation, la mise en œuvre, l’utilisation, l’entretien puis le recyclage des matériaux. D’autre part un accent sera porté sur la maitrise des ambiances, du confort thermique et du confort acoustique. Ainsi le projet devra prendre en compte tous ces enjeux pour questionner ce qu’on appelle «architecture durable». Destiné à un festival qui aura lieu en 2019, année durant laquelle des travaux sont prévus dans le jardin des Tuileries, le pavillon que j’ai proposé est une réinterprétation des labyrinthes qui trouvent place dans les jardins. Le pavillon viendra occuper la terrasse des Tuileries sur ses 28 mètres de large et 83 mètres de long, devenant ainsi une partie intégrante et un lieu de passage. Les coursives, qui répondent à l’image du labyrinthe, permettent de traverser le pavillon, assurant le flux des visiteurs comme celui des spectateurs mais sert aussi l’aspect technique exigé par le projet. Pour les murs servant d’écrans, j’ai choisi d’utiliser des matériaux légers, comme la toile pour mettre en évidence cette idée. Ce choix de matériaux répond aussi à une envie de rompre avec l’aspect très rationnel du projet et, donc, de donner plus de souplesse au pavillon. Le concept de «triple peau» que la toile constitue allie intention architecturale et choix techniques, en l’occurrence par la gestion des flux thermiques et acoustique. Les flux de chaleur circulent au travers des coursives du bâtiment qui assurent sa ventilation. Les différentes couches de toile finissent par former un ensemble qui absorbe le son à travers le bâtiment même.


Transformer

Plan du pavillon Triple peau formé d’un premier mur en toile tendue et entouré de rideaux légers.

Élévation Sud Ouest, de multiples entrées depuis les quais de Seine

Coupe CC transversale sur une coursive.


Élévation Est, depuis

Coupe AA sur la salle d


s le musĂŠe du Louvre

de concert et les ateliers




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« Sous les jupes de la métropole. Réhabiliter la modernité des années 70 » Pour le premier projet de Master, j’ai choisi le studio de Marc Armengaud qui proposait de se saisir du dessous des dalles du Grand Paris. Monuments de la métropole hérités des années 70, les dalles sont déjà ruines et il faut déjà les réinterpréter en combinant échelles architecturales, infrastructurelles et urbaines. Espaces abandonnés, espaces obscurs, immenses parkings déserts, … leurs dessous sont les nouvelles friches de la ville contemporaine. La dalle de Choisy le roi (commune au Sud-est de Paris), comme beaucoup d’autres, n’a jamais été achevée. Nous nous sommes proposées, en groupe de deux, de réinvestir les dessous de cette dalle morcelée qui subissent une logique de résidentialisation et de fermeture qui les privent de tout rapport avec leur environnement immédiat. Il s’agissait pour nous de mettre en opposition notre regard et notre discours à celui de la ville, en amenant des programmes (publics) sous la dalle qui en redéfiniraient les contours. On a alors proposé deux enjeux de projet complémentaires : la réhabilitation de la dalle à deux échelles. Le marché diffus qui l’inscrit dans une échelle locale. Le projet vise à redéfinir le cadre de la dalle en reliant les potentiels de sous-sol. Les dynamiques amenées par le marché devraient créer de nouvelles configurations qui permettent de redéfinir les accès, les passages et la logistique au travers de la dalle. En injectant un programme public sous la dalle sud, jusqu’ici entièrement privatisée, elle renoue avec la rue, les dalles nord et le parc avoisinant. A plus grand échelle, les dessous se présentent comme un potentiel pour le Grand Paris, valorisé par son accessibilité, mais sous-exploité, qui nécessite la mise en place d’un programme attractif et quotidien, bénéficiant des qualités du sous sol. La construction d’un complexe cinématographique en sous sol permettrait sa diffusion sous la gare et la dalle.


Transformer

Deux stratégies complémentaires, deux programmes.

S’appuyer sur le marché existant pour recomposer la dalle.

Faire renaitre l’ancien cinéma...dessous pour reconnecter la dalle à son contexte.


Transformer

Plan du D-1 Articulation des deux programmes autour d’un puit de lumière creusé dans la dalle.

Plan du D-2 Un espace accessible depuis le parc et capable d’accueillir successivement les activités des deux programmes.

Plan du D-3 Un espace souterrain assurant une nouvelle liaison entre la gare et le dessous de la dalle, et qui utilise les qualités du sous sol pour des pratiques liées au cinéma


Transformer

Coupe longitudinale : Cadrages du réel, requalification du rapport au sol et continuité des dessous avec la rue.

Complémentarité spatiale et temporelle du marché et du cinéma. Espaces diffus et points de rencontre de deux propositions.




Transformer

« La sauvergarde des agadirs, greniers collectifs de l’Anti-atlas marocain»

Le projet de fin d’étude est l’occasion de se positionner face à des questions qui nous touchent et de définir notre rôle d’architecte. A l’heure où la majorité des stratégies de développement sont axées sur les grandes villes, j’ai voulu travailler sur le milieu rural au Maroc où le mode de vie traditionnel qui y a survécu est de plus en plus menacé. Dans l’Anti-atlas marocain, les berbères appellent leurs greniers collectifs des «agadirs», qui signifie «mur», car ils ont été conçus pour protéger les biens de la tribu. De la multiplication de cellules à grain individuelles sont nées de grandes bâtisses de pierre. Construits dès le XIIIème siècle, ils se comptent à plus de 300, la plupart abandonnés, certains en ruine et on trouve quelques rares cas de greniers toujours actifs. Leur nombre, leur diversité et leur valeur esthétique, historique et identitaire en font un symbole dans la région. La réhabilitation des agadirs offre l’opportunité d’exprimer une vision d’un Maroc multiple, dans sa dimension architecturale berbère encore largement méconnue. Entre conservation et innovation, le projet propose une mise en valeur des symboles matériels de cette culture tout en faisant la démonstration des possibilités d’appropriation de ces bâtisses. Permettre la sauvegarde des greniers équivaut à leur donner une nouvelle vie, un nouvel usage. Dans ce projet, les greniers seront destinés à évoluer vers un autre type d’hébergement. Par une recherche typologique, l’enjeu tient en une forme de résistance identitaire. Par l’intermédiaire de cette réhabilitation des symboles architecturaux de la région, le projet a une ambition territoriale. L’approche in situ m’aura permis d’interroger la pratique du projet et aussi d’avoir cette réflexion en creux sur l’architecture berbère et le système des villages. J’y ai vu l’opportunité et la nécessité de proposer un processus de sauvegarde des greniers qui engagerait les habitants. C’est avec leur participation que la restructuration du patrimoine sera rendue possible.


Transformer


Route vers le Sud marocain, un parcours entre les greniers Des terres oubliĂŠes


Deux greniers, deux situations DĂŠcouvrir des forteresses uniques, des symboles architecturaux dans la rĂŠgion


L’existant Des cellules à grain aux dimensions restreintes

Transformer les cellules en unités d’habitation Un degré minimum d’intervention

Alcôves et double hauteur pour des espaces à la mesure du corps


Habiter le grenier : le gîte d’étape

Expérimenter la ruine : nouveau camp de base pour un re-développement des villages


L’existant De petites cellules pour un grand grenier

Transformation S’insérer entre les murs


Habiter un grenier au caractère d’auberge : une expérience commune

Penser le nouveau dans l’ancien Assemblage et ré-interprétation




Créer


Créer

« Dessins, Abstraction géométrique et figuration »

La géométrie est une science qui a pour objet les relations entre points, droites, courbes, surfaces et volumes des espaces. Le recours à l’abstraction géométrique est utilisé pour évoquer le réel, pour rompre avec la représentation des objets, au profit de leur vie intérieure, de leurs croyances spirituelles ou philosophiques.



Créer


Créer


Créer



À suivre ...

« Perspectives »

Mes années d’études et d’expériences personnelles m’ont permis d’élargir mon champ de vision sur l’architecture, en explorant sa dimension sociale, artistique et politique, et en me servant d’outils variés. Elles m’ont permis de construire une pensée. Elles m’ont amené à réorienter mon point de vue depuis la ville vers les citadins, de ce qu’est la ville à ce qui fait la ville. Les manières de faire des habitants qui se réapproprient l’espace, qui construisent leur habitat et articulent les détails du quotidien, jettent la lumière sur les forces de l’existant et les forces naturelles. Elles m’ont aussi animé du besoin de passer de la pensée à l’action. C’est dans un retour aux éléments que je trouve progressivement ma place. En expérimentant avec différents matériaux, et en me centrant sur les couleurs, les formes, les volumes, les proportions, la qualité des espaces : lumière, ombre, son, ventilation, température. La ville et la maison, l’organisation urbaine, dans leurs formes et leur conception répondent à des modes de vie et à des traditions. La forme n’est que le résultat d’une réflexion ouverte sur les ressources, les usages et les pratiques. Les concepts de durabilité, d’évolution et d’adaptation, d’environnement sont aujourd’hui au centre de ma réflexion sur l’espace.

Merci


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