Une antithèse architecturale de l'école traditionnelle | Derman Abdul Malik by Malik Derman

Travail de ﬁn d’études pour l’obtention du diplôme d’Architecte

École Nationale d’Architecture de Rabat Année universitaire 2019-2020

École Nationale d’Architecture de Rabat

Une antithèse architecturale de l’école traditionnelle

Projet de ﬁn d’études pour l’obtention du diplôme Architecte DENA

Travail réalisé par: DERMAN Abdul Malik

Encadré par Mr. BASSET Abdesslam

Membres du jury Mr. MANSOUR Majid Mr. CHAOUI Mohammed Omran

AnnĂŠe universitaire 2019-2020

Au terme de la réalisation de ce mémoire, je tiens à exprimer ma gratitude envers Mon encadrant Mr. Basset Abdesslam pour son orientation, ses conseils et la grande marge d’expression créative qu’il m’a accordé. Mes très chers parents, Wassirou et Abra pour leur éducation irréprochable, leur conﬁance et leur soutien grâce auxquels le choix de mon sujet m’est venu naturellement. Mes frères, Gamal et Rachid pour l’aide et le temps qu’ils ont su m’ accorder tout au long de ce travail. Mes amis, proches et lointains, qui de manière directe ou indirecte m’ont apporté leur assistance au cours de cette période. Tous les professeurs et éducateurs que j’ai eu tout au long de mon cursus scolaire. ainsi que les membres de mon jury pour avoir accepté de juger mon travail.

Sans oublier, Kossoko Kevin El Hajim Sara Sole Alexandra Jieutsa Frank Brondon Djadou Kokou Jean-Marie Benzeroual Khalil Atik Soufiane Benkarroum Sara Fahmaoui Yousra Faidani Zaineb Hajji Hana Sbar Meriem Chaabane Ossama Rosafi Asmae Bouhamidi Nada Idrissi Hamza

Deux siècles après l’établissement du système éducatif public standard pendant la révolution industrielle en Europe qui visait à former des ouvriers compétents destinés à travailler dans les usines, le constat est que les méthodes d’éducation ainsi que les écoles et autres espaces d’apprentissages qui sont calqués sur des principes obsolètes sont restés inchangés de nos jours; et cela en dépit des avancées technologiques et techniques diverses qui ont profondément changé la société humaine. Ce mémoire part donc à la recherche des raisons possibles pour ce retard du domaine scolaire, essaie d’identiﬁer les insuﬃsances du système éducatif traditionnel et propose à travers la conception d’un projet architectural, une vision pour un environnement éducatif nouveau, dédié à l’apprentissage libre des apprenants et au renforcement de la curiosité et de la créativité intrinsèques des enfants.

Two centuries after the establishment of the standard public education system during the industrial revolution in Europe, which aimed to train skilled workers for factory work, the observation is that teaching methods as well as schools and other learning spaces that are based on obsolete principles are still unchanged today, despite the various technological and technical breakthroughs that have profoundly changed human society. This thesis therefore sets out to investigate the possible reasons for this lagging behind in the ﬁeld of education, tries to identify the shortcomings of the traditional educational system and proposes, through the design of an architectural project, a vision for a new educational environment, dedicated to the free learning of learners and to the strengthening of children’s intrinsic curiosity and creativity.

01 I. INTRODUCTION GÉNÉRALE _____________11 1.

Introduction ___________________________________ 12

2. Problématique ________________________________ 15 3. Approche méthodologique ______________________ 18

02 II. HISTOIRE DE L’ÉDUCATION _____________ 23 4. Introduction ___________________________________ 24 5. L’antiquité, d’une éducation spartiate à l’art de la rhétorique ____________________________________ 25 6. Moyen âge, religion, éducation___________________ 28 7.

La renaissance ________________________________ 29

8. La révolution industrielle ________________________ 30 9. L’ère moderne, ère de tous les changements _______ 34 10. Conclusion ____________________________________ 44

03 III. ARCHITECTURE SCOLAIRE ____________ 47 11. Introduction ___________________________________ 48 12. Évolution de la conception architecturale des espaces scolaires ______________________________________ 49 13. L’apprentissage au XXIème siècle __________________ 68

04 IV. BENCHMARK | ÉTUDE DE CAS ______________ 89 14. Projets étudiés et analysés ___________________________ 90 15. Fuji Kindergarden ___________________________________ 92 16. WeGrow __________________________________________ 100 17. Rolex learning center, EPFL __________________________ 106 18. Ouchi | Hibinosekkei +Youji no Shiro ___________________ 116 19. The eye, Bibliothèque tianjin binhai | MVRDV ____________ 124

05 V. SYNTHÈSE _____________________________ 139

06 VI. PROJET ARCHITECTURAL _________________ 145 20. Hypothèses _______________________________________ 146 21. Choix du site et contexte urbain _______________________ 148 22. Analyse du site _____________________________________ 156 23. Projet architectural __________________________________ 160

Introduction générale

▮INTRODUCTION La curiosité humaine, qui nous incite à aspirer à la connaissance et à la partager, est un caractère inné à l’être humain qui justifie l’existence de l’éducation depuis les temps anciens, en partant de la Grèce antique, la Rome antique, ainsi que la Chine et bien d’autres civilisations. L’éducation et les différents systèmes sous lesquels elle s’est présentée, ont pris de nombreuses formes, soutenues par différentes raisons tout au long de l’histoire de l’humanité. Si en Grèce antique, l’apprentissage de l’art et des sports était imposé aux garçons comme aux filles, en Rome antique, l’écriture, la lecture ainsi que les arts oratoires étaient réservés aux aristocrates dans l’intérêt de former des cadres capables de gérer et de diriger l’empire. Par ailleurs, le Moyen âge en Europe a été l’objet d’un enseignement centré sur la foi chrétienne alors qu’au XVIIIème siècle, l’éducation était réservée à la classe des bourgeois et n’était certainement pas démocratisée. L’éducation qui s’avère, étroitement liée à son ère, est un fait politique, religieux, économique et social. De fait, tout au long de l’histoire, en fonction du lieu et de l’époque, l’éducation s’est présentée sous diverses formes. Ces dernières ont inévitablement conduit les différents systèmes d’éducation à s’adapter à leurs contextes respectifs. On peut alors noter l’impact de ces changements sur l’architecture des espaces d’apprentissage ainsi que leur conception. Au fur et à mesure de l’évolution des systèmes éducatifs depuis la ré-invention de l’école par Charlemagne au VIIIème siècle après J.-C, de nombreuses variations de l’organisation spatiale des écoles ont vu le jour. Les différents courants de pensée sur l’éducation des enfants, furent également d’une influence indéniable sur les milieux éducatifs correspondants. En suivant le cours de l’histoire, l’époque moderne voit également de nombreux changements se produire au sein des espaces d’apprentissage. Toutefois, l’on constate que l’école et le système d’éducation traditionnel tel que nous le connaissons de nos jours présente de nombreux problèmes d’inadaptation au contexte du XXIème siècle et de l’avènement des nouvelles technologies. La

Introduction générale

salle de classe ainsi que divers autres espaces d’apprentissage traditionnels sont calqués sur des modèles historiques obsolètes qui ne conviennent pas aux conditions de notre ère et ne permettent pas à l’éducation d’évoluer, de s’adapter, et de préparer les élèves et étudiants au monde actuel et au futur qui les attend. Dans ce contexte d’un système éducatif obsolète, incessamment en déclin et ancré sur des principes vétustes, ce travail portera d’une part, sur une analyse historique de l’éducation, des différents systèmes majeurs qui se sont succédés tout au long de l’humanité et des espaces d’apprentissages qui ont servi de support à ces différents modes d’acquisition de la connaissance. Par la suite, il s’agira de remettre en cause l’éducation telle que nous la connaissons aujourd’hui, et de dépeindre ses défauts et insuffisances. Cela permettra ensuite d’explorer la relation intrinsèque entre les espaces d’apprentissage et le système éducatif en question. Les idéologies différentes sur l’éducation façonnent les milieux dans lesquels les enfants de tout âge apprennent. De même, ces lieux d’éducation influencent par la suite les pratiques spatiales et la manière dont l’éducation est dispensée dans un cadre donné. C’est dans cette optique qu’on pourra déduire, en quoi, repenser l’architecture et la conception des espaces d’apprentissage pourrait éventuellement mener à une révolution du système éducatif afin de placer les apprenants au cœur de leur propre éducation. «Les ressources humaines sont comme les ressources naturelles. Elles sont souvent enterrées profondément, il faut aller les chercher [...], il faut créer les circonstances où elles se manifestent»[1]. A l’instar de ces mots de Sir Ken Robinson, je souhaite, à travers ce mémoire m’éduquer personnellement sur la question de l’éducation, et sensibiliser mon entourage en ma qualité de futur architecte sur les insuffisances de l’éducation traditionnelle telle que nous la connaissons et la pratiquons de nos jours. En dépit des efforts de nombreux Figure 1 Ancienne photo d’enfants en train de recopier un croquis

[1]

Extrait d’une conférence TED Talk présentée par Sir Ken Robinson

Introduction générale

chercheurs dans le domaine de l’éducation, et d’un nombre grandissant d’architectes qui essaient d’intervenir dans l’amélioration des systèmes éducatifs à travers des solutions et concepts architecturaux innovants, il reste encore énormément à faire dans ce domaine qui façonne le futur des enfants ainsi l’avenir de nos sociétés. A l’image de ces chercheurs et architectes, en quête d’un environnement idéal et propice à l’éducation des enfants, apte à encourager leur imagination et auto-apprentissage à travers l’exploration et le jeu, que ce travail de mémoire puisse constituer sur un plan personnel, à un pas vers une recherche continue en matière d’architecture éducative et sur un plan général, à un autre pas parmi d’autres, vers une éducation épanouissante pour tous.

Figure 2 Enfant entourée de livres ouverts

Introduction générale

▮PROBLÉMATIQUE Nous vivons dans une ère qui se développe de façon fulgurante. D’années en années, les découvertes scientifiques ne cessent d’améliorer la qualité de vie et les expériences qui nous sont offertes en tant qu’êtres humains. L’informatique nous permet de rester connectés à travers le monde, la robotique facilite l’autonomisation de nombreuses tâches, les recherches en physique quantique promettent un futur de science-fiction et bien d’autres innovations techniques et technologiques continuent de naître dans le monde. Ces innovations facilitent les changements et l’évolution de l’industrie, de l’ingénierie, de l’architecture, des espaces de travail, du commerce, et de beaucoup d’autres domaines y compris celui de l’éducation. Figure 3 Décollage de la fusée ré-utilisable Falcon Heavy, Tesla

La période de l’éducation est l’une des parties les plus importantes dans la vie d’un individu, sinon la plus importante. En fonction des pays et de leur systèmes respectifs, les enfants sont envoyés à l’école à l’age de 3 ou 5 ans et doivent suivre un cursus scolaire primaire et secondaire avant d’entamer le cycle supérieur pour une moyenne totale d’environ 18 années. Les enfants apprennent pendant la partie la plus importante de leur vie des notions basées sur un curriculum décidé par d’autres personnes sans consulter leur avis. De fait, ces derniers n’ont ni le droit, ni la chance de questionner ce système dont ils sont «esclaves» et dépendant, tout simplement parce que c’est ce qui constitue la norme de la société moderne actuelle. Tests après tests, examens après examens, les enfants sont soumis à une chaîne interminable de stress et d’anxiétés qui naissent des attentes des enseignants et de leurs parents à réussir ces questionnaires avec de bonnes notes, ce qui n’est toujours pas le cas. Certains élèves, supposément meilleurs et plus intelligents que d’autres n’ont pas de problèmes à avoir de bonnes notes. D’autres élèves, moins chanceux, quant à eux sont marginalisés et traités d’incompétents pour leur incapacité à avoir de bonnes notes dans telles ou telles ma-

Figure 4 Ordinateur quantique

tières. Comme l’a dit le physicien Albert Einstein «Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur

Introduction générale

sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide»[2]. Il faut alors remettre en cause ce système qui suppose de façon discriminatoire que tous les enfants sont dépourvus de caractères uniques à eux et devraient tous sortir de ce processus de fabrication «d’adultes compétents», égaux et aptes à accomplir les mêmes exploits dans la vie. Ce ne serait pas une exagération de comparer le système éducatif actuel tel que nous le connaissons à une usine, où ici, les produits défectueux deviennent les rebuts de la société qui ne reçoivent généralement pas d’attention. De nos jours, beaucoup de classes sont toujours dépourvues d’écrans interactifs ou de projecteurs pour des présentations. Certaines écoles ne possèdent carrément pas de centre de documentation, ou d’espaces multimédia. Et pourtant grâce à la technologie, de nos jours il est possible de visiter des sites archéologiques depuis un écran d’ordinateur, de travailler sur des projets collectifs avec des partenaires à l’autre bout du monde, de visualiser les organes du corps humain grâce à des lunettes de réalité virtuelle ou encore de simuler des opérations chirurgicales grâce à des appareils interactifs de réalité augmentée. Il n’est pas ici question de dire que le tableau de la salle de classe traditionnelle est inutile, ou de dénier le charme de lire un livre en version papier, mais de souligner le retard grandissant des environnements d’apprentissage par rapport aux avancées technologiques et aux nombreuses opportunités et possibilités d’apprentissage qui nous sont oﬀertes de nos jours. Dans un monde avec un soucis croissant pour l’architecture de se mettre au service de l’être humain, beaucoup reste à faire mais très peu a été fait pour ces enfants, élèves et étudiants qui subissent un système obsolète et inadapté à l’ère actuelle. De nos jours, les personnes à mobilité réduite reçoivent de plus en plus d’attention et sont pris en comptes par les architectes dans la conception d’espaces utilisés par tous. Beaucoup d’architectes ont désormais pour approche de conception,

Figure 5 Salle de classe moderne

[2]

Mots de Albert Einstein

Introduction générale

de consulter et demander aux usagers futurs comment ils imaginent les espaces qui seront conçus pour eux et beaucoup de projets montrent des résultats prometteurs. Cependant, nos écoles pour la plupart restent les mêmes, les salles de classe sont restées inchangées depuis plus d’un siècle, et les élèves et étudiants vont de plus en plus mal et se retrouvent détruits par un système éducatif qui ne fonctionne plus. A quoi ressembleraient alors nos salles de classes, nos écoles si on demandait l’avis de leurs usagers? Quel genre de propositions obtiendrons nous si on demandait à des enfants de concevoir leur propre école? Nous sommes contemporains d’un monde qui va vite et évolue incessamment sans que l’on ne puisse nécessairement apprécier les avantages et les dégâts causés par cette évolution. En face de ces avancées techniques et

Figure 6 Elèves dans une salle de classe du XXème siècle, Newcastle, GB. 1909

technologiques de l’ère digitale et en réponse à un système éducatif de moins en moins eﬃcace, dans quelles mesures alors, la conception de nouveaux espaces d’apprentissages pourrait-t-elle révolutionner l’école traditionnelle, l’éducation et le système éducatif tel que nous les connaissons aujourd’hui? De cette question principale, découlent les interrogations suivantes : –

En quoi les lieux d’apprentissage actuels sont-ils obsolètes ?

–

Comment intégrer les nouvelles technologies dans les milieux d’apprentissage ?

–

Quel format pour « l’école » du futur ?

Figure 7 Ecole primaire, Sierra Léone

Introduction générale

▮APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE Dans le but de mener à bien ce travail de recherche en vue de résoudre la problématique posée, dans une première partie, il sera question de faire une étude historique de l’éducation telle que l’humanité l’a vécu depuis les temps anciens. En déterminant les motifs qui ont à la base, mené l’Homme à introduire un système d’éducation pour instruire les enfants tout au long de l’histoire, l’objectif est d’arriver à comprendre comment l’éducation a évolué et changé au cours des siècles pour devenir ce qu’elle est de nos jours. Par la suite, le travail consistera à identifier comment les différents modes d’éducation qui se sont succédés ont influencé les espaces dédiés à l’apprentissage des enfants. Il va de soit que les bâtiments qui servent de support à l’éducation, sont façonnés par cette dernière et de même, affectent les pratiques éducatives qui s’y déroulent. C’est dans cette optique là qu’il s’agira dans cette partie de définir les différentes organisations spatiales des lieux d’apprentissage tout au long de l’histoire, leurs atouts et si il en existe, leurs défauts. L’éducation de nos jours et les systèmes éducatifs dans le monde sont tous basés sur des modèles historiques et présentent indéniablement des défauts et incompatibilités avec notre ère. Ce travail de recherche n’aurait pas lieu d’être sans un constat préalable des manquements de l’éducation traditionnelle d’aujourd’hui. L’évidence de l’insuffisance des systèmes d’éducation traditionnels tels que nous les connaissons, a donc poussé de nombreux chercheurs à la quête de solutions. Dans cette poursuite de nouveaux modèles d’éducation adaptés aux changements profonds que subit notre société actuelle, de nombreux projets architecturaux innovants ont vu le jour dans le domaine de l’éducation. L’objet de cette partie sera donc d’étudier ces projets afin d’établir une boîte à outils qui servira à la conception d’un projet en réponse à la problématique, sujet de ce mémoire. Par la suite, il sera question de choisir un site adéquat pour la proposition d’une solution qui pourra illustrer mes conclusions et convictions dans la quête d’une révolution de l’éducation telle qu’on la connaît de nos

Introduction générale

jours. Ce site fera par la suite l’objet d’une analyse objective et mise en relation avec les diﬀérentes constatations et idées établies tout au long de cette recherche. Enﬁn, il s’agira de concevoir un projet architectural en réponse à la problématique posée pour montrer comment l’amélioration des espaces d’apprentissage peutelle mener à une révolution des méthodes d’enseignement et donc du système éducatif traditionnel.

Richard Neutra est un important architecte californien du mouvement moderne des années 1930 aux années 1960. Il cru des méthodes d’enseignement peu orthodoxes omniprésentes aujourd’hui.

Les bâtiments scolaires, conçus comme des lieux d’acquisition de faits par une réceptivité immobile, déﬁent tous les eﬀorts des administrateurs et des enseignants pour répondre aux exigences actuelles des pratiques éducatives progressistes. Le réaménagement de l’unité de classe individuelle en tant qu’élément de base de l’installation scolaire devient donc une nécessité primordiale.

Richard Neutra

Introduction générale

Liste des ﬁgures 1 2 3 4 5 6 7

Histoire de l'éducation

▮INTRODUCTION On peut déﬁnir de façon simple l’éducation comme étant l’initiation d’une personne

à un ensemble de

connaissances, à une activité ou discipline particulière. Mais quand on parle d’éducation, on pense souvent à celle des enfants, au fait de les mettre à l’école afin qu’ils soient éduqués. On catégorise souvent l’éducation des enfants en trois parties: l’éducation à la maison, l’éducation à l’école et celle de la vie. Notre attention ici va se porter sur celle qui se déroule à l’école. Il est initialement question de leur apprendre à lire et à écrire avant toute autre chose. Ce caractère du système éducatif actuel constitue le motif principal qui a incité les intellectuels de la Grèce et Rome antiques à inventer un système qui aurait eut pour but d’apprendre aux plus jeunes l’écriture et la lecture afin de préparer des cadres capables de servir l’empire. C’est ainsi qu’est née l’éducation dans son sens le plus large. Bien que les idées et objectifs derrière l’éducation aient changé tout au long de l’histoire, le fait qu’elle consiste en l’apprentissage et l’inculcation de connaissances et valeurs aux enfants est un élément de l’éducation qui n’a point changé. Le passage de la connaissance et la transmission du savoir d’une personne à une autre, en d’autres termes «éduquer», constitue l’essence même de l’éducation quelque soit sa forme. Via le contrôle du flux de cette information, de la connaissance qui est enseignée, de civilisations en civilisations et d’ères en ères, l’éducation a évolué, et a été façonnée suivant différentes idéologies pour aboutir à l’éducation traditionnelle telle que nous la connaissons de nos jours. Dans cette partie, il sera donc question de retracer l’historique de l’éducation sous ses différentes formes, les motifs qui ont incité son évolution et comment cela a conduit au système éducatif moderne.

Histoire de l'éducation

Figure 8 Les cariatides, Erechtheion, Acropole, Athènes

▮L’ANTIQUITÉ, D’UNE ÉDUCATION SPARTIATE À L’ART DE LA RHÉTORIQUE L’éducation sous la forme d’un système organisé a vu le jour en Grèce antique en raison de la soif incessante du savoir qui nourrissait les grands savants et philosophes dont les idées inﬂuencent toujours notre monde actuel. L’observation, la pensée critique, et les expérimentations scientiﬁques ont permis aux intellectuels grecs tels que Socrates, Ératosthène, Hippocrate et autres, d’accumuPar exemple Platon et Xénophon étaient des disciples de Socrates.

ler de nombreuses connaissances qu’il leur fallait transmettre. Ces grands penseurs ont ainsi pris sous leurs ailes des disciples qui apprenaient directement chez eux, et de générations en générations, les grecs ont prouvé être une civilisation capable de produire des intellectuels et une connaissance inestimable. Pour accéder à cette

Histoire de l'éducation

connaissance, il fallait une éducation, une instruction minimale aﬁn de pouvoir lire et comprendre les textes. Ainsi, pour ceux qui pouvaient aller à l’école, l’éducation primaire consistait en l’apprentissage de l’écriture, de la lecture et de l’arithmétique. Avec l’âge, l’éducation devenait un privilège réservé aux familles les plus aisées et les notions comme la rhétorique, l’apprentissage du grec et du latin étaient réservées à ceux qui en disposaient les moyens. Toutefois, le sport était obligatoire pour tous, y compris les ﬁlles. Pendant qu’il était attendu d’un homme qu’il soit fort et Figure 9 Sculpture de Platon

capable d’exploits combatifs, la femme se devait également d’être robuste en plus d’être responsable de la gestion de la maison et des enfants. Les filles arrêtaient donc l’école plus tôt que les garçons. De fait, à Spartes, l’éducation étaient focalisée sur la virilité, l’art du combat, le patriotisme, alors qu’à Athènes, il s’agissait d’enseigner à lire, à écrire et à former de bons orateurs. Dans les deux cas, les élites issues de ce système éducatif devenaient les hauts placés dans la hiérarchie sociétale et servaient de cadres à l’empire grec. Avec la montée en puissance de l’empire romain suite à la chute de l’empire grec, les romains, largement influencés par le savoir, les connaissances et pratiques grecques, vont reprendre leur système éducatif qui consistait à enseigner aux enfants la lecture et l’écriture, l’arithmétique et la musique ainsi que d’autres matières tout en améliorant le curriculum au fur et à mesure qu’il y avait plus de savoir à dispenser. Ce système que les grecs avaient mis en place allait influencer le reste du monde dans les siècles suivants. Cependant, dû à l’avènement du christianisme comme «religion officielle de l’empire romain en 392»[3], l’éducation allait prendre une nouvelle dimension. Bien que l’école romaine fût basée sur une culture païenne en contradiction avec la nouvelle religion, elle était tout de même nécessaire pour l’enseignement de base afin de faciliter la propagation des textes bibliques et les valeurs que

Figure 10 Le discobole, copie romaine en marbre

[3]

Passage extrait d’un article sur eturama.com/ encyclopedie

Histoire de l'éducation

prônent le christianisme. «Selon le sociologue Durkheim, ce fut là la véritable naissance de l’école, c’est-à-dire d’un milieu moral organisé, voué autant à façonner les idées et les sentiments de l’élève qu’à la transmission des connaissances»[4].

Figure 11 Amphore panathénaïque, un prix de victoire datant d’environ 530 avant J.-C. représentant une course à pied

[4]

Passage extrait de eturama.com/encyclopedie

Histoire de l'éducation

▮MOYEN ÂGE, RELIGION, ÉDUCATION Une abbaye est un bâtiment d’une communauté religieuse sous l’autorité d’un abbé (pour les monastères) ou d’une abbesse (pour les couvents)

Après la chute de l’empire romain d’occident en 476, il a fallut 3 siècles pour observer une ré-institution de l’école dans la société européenne. Charlemagne, qui désirait «former les futurs cadres de son empire, […] va favoriser la création d’écoles régies par les abbés où l’on apprend à lire, à écrire, à compter, ainsi qu’un enseignement religieux»[5]. Avec la religion comme partie intégrante de la connaissance dispensée dans le cadre de la nouvelle éducation scolaire, l’école a servi au christianisme comme médium de propagation de «la parole de Dieu» . Le moyen âge devint alors l’ère du christianisme par excellence en Europe. La vulgarisation du savoir biblique était d’une importance primordiale à l’époque. Ainsi, c’était dans les abbayes que les enfants recevaient leur éducation. Le pouvoir politique de l’église était indéniable. Seuls les prêtres disposaient du droit de lire les écritures saintes aux apprenants. Assujettis par la pression religieuse et politique de l’église, le peuple s’est retrouvé dans une situation qui a empêché tout épanouissement intellectuel contrairement aux grecs dont l’inﬂuence se sent toujours aujourd’hui. On apprenait aux enfants l’obédience, la suppression de leur propre volonté, le respect total de leurs maîtres et seigneurs. L’éducation était manifestement régit par la religion. En déﬁnitive, la réapparition de l’école comme institution éducative instiguée par Charlemagne avait pour but la formation des cadres futures de son empire. L’école était basée sur un enseignement religieux et réservé principalement au nobles et familles riches. Le reste du peuple ne pouvait alors s’appuyer que sur la parole des

Figure 12 Charlemagne, roi chrétien

prêtres qui leur lisait la Bible, ainsi limitant la connaissance à laquelle ces derniers avaient accès. On comprend alors la manière dont l’éducation peut être considéré comme outil politique pour contrôler les masses et les assujettir en leur privant d’un épanouissement intellectuel et de la liberté de penser.

Figure 13 L’éducation au moyen âge, lecture de textes religieux

[5]

Passage extrait d’un article intitulé Une petite histoire de l’éducation publié sur www.lumni.fr

Histoire de l'éducation

▮LA RENAISSANCE Période que l’on associe à un retour à l’antiquité, une redécouverte du savoir scientiﬁque, de la littérature et Figure 14 Galilée (1564 -1642) Astronome, physicien et ingénieur italien

de l’art gréco-romain, la renaissance n’a pas nécessairement constitué une renaissance pour l’éducation. La nouvelle prise de conscience née de ce retour à l’antiquité a occasionné néanmoins un soulèvement «contre l’autorité dogmatique que l’église exerçait sur […] la vie sociale et intellectuelle»[6] du peuple. Il n’était plus question d’avoir des prêtres lire les textes religieux aux élèves mais plutôt d’amener ces derniers à pouvoir lire et comprendre ces textes d’eux même. Cependant, il faut noter que «l’église avait essentiellement peur de laisser le peuple penser pour lui même»[7], craignant que cela de-

Figure 15 Nicolas Copernic (1473 - 1543) Astronome, médecin et mathématicien polonais

vienne une menace pour le pouvoir politique en sa possession. Ainsi, l’école demeurât un fait religieux malgré tout. Cependant, les sciences ainsi que l’art ont considérablement évolué durant cette période qui a produit de nombreux artistes et savants éminents qui ont pris sous leurs ailes des disciples à qui ils transmettaient

directement

leur savoir.

peut

ci-

ter Nicolas Copernic, Léonard De Vinci, Galilée, René Descartes, Blaise Pascal, etc… Par ailleurs, l’invention de l’imprimerie avait permis la multiplication de nombreux ouvrages, ce qui a conduit à une démocraFigure 16 René Descartes (1596 - 1650) Mathématicien, physicien et philosophe français

tisation progressive de l’éducation avec l’ouverture de collèges dans les villes. Toutefois, dû au coût élevé, les élèves étaient presque tous des garçons et l’enseignement éducatif avait encore un long chemin à faire avant que l’on ne puisse observer des améliorations notables.

Figure 17 Blaise Pascal (1623 - 1662) Mathématicien, physicien, inventeur et philsophe français

[6] [7]

Texte extrait de www.tiki-toki.com/timeline Citation extraite de www.tiki-toki.com/timeline

Histoire de l'éducation

Les usines créées pour produire des choses ont mené aux usines pour produire de l’apprentissage

Tanner & Lackney, 2005 ; Weisser, 2006

Figure 18 Laminoir à fer, Adolph Menzel

▮LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE La révolution industrielle marque le passage des méthodes de production manuelles à l’utilisation de machines entre les années 1760 et 1840 en Europe.

La révolution industrielle a fortement secoué le monde scolaire et les pratiques pédagogiques qui ont progressivement déﬁnit les bases l’école traditionnelle telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les opinions se déchirent entre les intellectuels qui souhaitent une plus grande démocratisation de l’école et ceux qui la veulent réservée à la bourgeoisie et la noblesse «redoutant que le ﬁls du laboureur, une fois instruit se détourne des champs»[8]. Les écoles et collèges vont progressivement se multiplier. De plus en plus d’enfants ont accès à l’école. L’on pourrait alors se demander comment cette

[8]

Passage extrait de Une petite histoire de l’éducation publié sur www.lumni.fr

Histoire de l'éducation

dernière s’est retrouvée au cœur des principales préoccupations de l’époque bien que l’éducation religieuse fût progressivement détachée de l’enseignement scolaire au fil des années. En effet, avec l’industrie qui va petit à petit remplacer le travail manuel dans les champs et autres, l’école est vue comme un moyen qui pouvait permettre de créer de meilleurs ouvriers. Il s’agissait alors de préparer les apprenants à la «ponctualité, à suivre des directions, à tolérer de longues heures de travail ardu»[9]. Par la suite, pour les dirigeants, l’éducation était un moyen idéal de préparer des patriotes et de bons soldats. Le programme scolaire comprenait de plus en plus de matières que les élèves devaient apprendre par cœur, puis réciter pour prouver qu’ils avaient effectivement retenu leurs leçons. Dans le cas échéant, le maître, disposant d’un pouvoir absolu était libre de donner des punitions et de parfois faire usage de la violence. Par la suite le tableau noir et l’ardoise furent inventés au début du XIXème siècle. C’est ainsi que les éléments fondamentaux de l’école traditionnelle furent définis; et les pratiques qui en découlèrent, de persister 2 siècles plus tard. Les inventions vont par la suite se multiplier, les réformes se succéder, mais les bases étaient déjà établies. Quelques innovations virent le jour et furent incontestablement des outils d’amélioration de la vie scolaire tels que la «lanterne magique»[10], ancêtre du projecteur moderne, le stylet à bille, la production en masse de papier et de crayons pour remplacer les ardoises, etc. L’éducation scolaire était finalement devenue une roue intégrante de la société et tous les parents souhaitaient désormais envoyer leurs enfants à l’école afin qu’il puissent devenir des «adultes accomplis». Aux yeux de tous, seule l’école pouvait désormais garantir cela.

Figure 19 Salle de classe au XIXème siècle

[9] [10]

Source: A brief history of education (Peter Gray) www.psychologytoday.com Source: www.tiki-toki.com/timeline

Histoire de l'Ã©ducation

Avec l’essor de l’agriculture, et plus tard de l’industrie, les enfants sont devenus des travailleurs forcés. Le jeu et l’exploration ont été supprimés. La volonté, qui était une vertu, est devenue un vice qu’il fallait arracher aux enfants

Peter Gray

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▮L’ÈRE MODERNE, ÈRE DE TOUS LES CHANGEMENTS Mots clés avancées technologiques, stress scolaire, standardisation des élèves , tiers-monde, postérité INTRODUCTION Au cours du dernier siècle, les découvertes scientifiques ont entraîné des progrès fulgurants dans de nombreux domaines. Avec les nouvelles possibilités offertes par ces innovations scientifiques, les courants de pensée ont également dû s’adapter. De nouvelles idées ont vu le jour afin de faire usage des nouvelles opportunités désormais accessibles grâce à la science. Le monde éducatif ne fut pas l’exception et a également fait l’objet d’un bon nombre d’innovations au cours des dernières décennies. Dans les lignes suivantes, il sera question de déterminer comment les écoles et systèmes éducatifs se sont adaptés aux avancées technologiques qui ont fait de l’ère moderne, une ère digitale par excellence.

Figure 20 Etudiants

Histoire de l'éducation

AVANCÉES TECHNOLOGIQUES ET EXPÉRIMENTATIONS PÉDAGOGIQUES Parmi les nombreuses inventions qui ont secoué le monde, l’avènement de l’internet, est surement celle qui a eu le plus d’inﬂuence sur la société humaine en général. L’internet a ouvert les portes à de nombreuses possibilités. Cette notion est certainement beaucoup plus accentuée chez ceux qui ont eu l’opportunité de vivre la transition entre l’époque précédente et la nouvelle génération. L’internet permet d’avoir accès à une vaste quantité de ressources photographiques et multimédia, d’articles d’actualités, de documents scientiﬁques, podcasts, etc.

De nos jours, les plus jeunes disposent d’un smartphone et d’une connexion internet qui leur donne accès à ce qu’on peut certainement considérer comme «la plus vaste source d’information» à laquelle la plupart des gens ont accès. Avec la possibilité de désormais pouvoir accéder à une grande partie de la connaissance du monde au bout des doigts et de pouvoir communiquer avec des personnes à l’autre bout de la planète, le partage des découvertes scientifiques est devenu considérablement plus simple. Les projets conjoints entre scientifiques ne cessent de voir le jour, et les innovations se multiplient de façon exponentielle. C’est ainsi que nous sommes entrés dans une ère où tout va très vite et il est facile de tomber dans l’obsolescence. Dans cette foulée d’innovations, dans les salles de classes, le tableau noir va être remplacé par le tableau blanc, les ardoises par les tablettes électroniques. Certaines écoles intègrent des salles de projection, des salles multimédia avec des ordinateurs pour en enseigner l’usage aux élèves. Dans beaucoup de pays les punitions corporelles deviennent illégales et passibles de poursuites en justice. Il est de plus en plus question de pourvoir aux élèves un environnement adéquat où le maître de la classe n’a plus le pouvoir absolu dont certains enseignant abusaient toujours des décennies plus tôt. L’on veut désormais donner aux élèves la chance de s’exprimer afin qu’ils s’épanouissent physiquement et intellectuellement dans le cadre scolaire. Les programmes télévisés commencent à inclure des émissions éducatives pour enfants afin de mieux les pré-

Figure 21 Etudiant travaillant sur un mac

parer pour l’école après que l’idée fût initiée à travers la radio depuis les années 1900.

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Peter Gray est un professeur de recherche en psychologie au Boston College, spécialiste de la psychologie du développement et de l’évolution. Il est l’auteur de Free to Learn, un livre sur les manières naturelles qu’ont les enfants de s’éduquer (Source: www. psychologytoday.com)

PROBLÈMES ET INSUFFISANCES DU MODÈLE ÉDUCATIF TRADITIONNEL À L’ÈRE MODERNE L’époque moderne a suscité avec son avènement, une prise de conscience qui a mené à de nombreuses améliorations du cadre scolaire. D’après Peter Gray, «Les écoles d’aujourd’hui sont beaucoup moins dures qu’elles ne l’étaient, mais certaines prémisses sur la nature de l’apprentissage restent inchangées: L’apprentissage est un travail diﬃcile; c’est quelque chose que les enfants doivent être obligés de faire, et non quelque chose qui se produira naturellement grâce à des activités choisies par les enfants eux-mêmes»[11]. Il explique clairement à travers ce passage les présuppositions que l’on se fait sur ce que l’école et l’apprentissage sont censés être; présomptions qui ont persisté depuis plus de deux siècles. Pendant que l’école eût progressivement remplacé le travail dans les champs et usines ainsi que les tâches domestiques eﬀectuées par les enfants à partir du XIXème siècle, l’apprentissage a l’école était perçu comme étant «le travail des enfants» explique-t-il; ce qui

Figure 22 Peter Gray

est toujours le cas de nos jours. Le système éducatif traditionnel que nous connaissons de nos jours, basé sur des principes qui ne sont plus d’actualité semble être en déphasage avec les enfants qui sont censés en bénéﬁcier et apprendre à l’école les notions indispensables qui sauraient faire d’eux des «adultes accomplis». Cependant, grâce à la facilité d’accès à l’information qu’oﬀre l’internet de nos jours, les élèves ne cessent de surprendre leurs enseignants avec

Par exemple, Il est très courant d’observer des élèves avec un niveau en informatique supérieur au contenu de cours d’informatique s’il y en a, justiﬁant ainsi leur aptitude innée à apprendre de nouvelles choses sans que l’on ait à se tenir derrière eux

le savoir immense qu’ils possèdent déjà. On se retrouve avec des enfants qui sont à jours sur les nouveautés technologiques et manipulent très bien les outils informatiques qu’ils ont appris à utiliser d’eux même. Ces enfants développent des aptitudes inattendues pour lesquelles le système éducatif n’a pas de prédispositions en place; et quand il n’est plus possible de contrôler des élèves qui préfèrent tourner leur attention vers des sujets qui les intéresse plutôt que de suivre un curriculum

[11]

Source: A brief history of education (Peter Gray) www.psychologytoday.com

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prédéterminé, ils ont considérés et labellisés comme étant les fautifs, paresseux, incompétents, etc… «Enfants inattentifs en classe, élèves têtus, médiocres, carabinés, fauteurs de trouble, etc…» et quand ces appellations sont insuﬃsantes, alors c’est que l’enfant est malade, a des problèmes mentaux, d’attention, d’écoute, d’apprentissage, etc. Il va de soit que ces enfants ne causeraient probablement pas de problèmes à l’école si tout se déroulait comme prévu par le système. La source du problème est-elle alors les enfants? Ou est-ce le système qui est fautif?

Figure 23 Enfant ennuyé en classe

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Figure 24 Test d’aptitudes standardisé

STRESS, ET PRESSION SCOLAIRES Les recherches de Peter Gray sur l’éducation des enfants l’ont conduit à stipuler que «en moyenne, les enfants s’instruisent par le jeu et l’exploration, sans être dirigés ou poussés par un adulte, et deviennent des adultes épanouis»[12]. Il suﬃt de se demander comment la majorité des enfants apprennent énormément pendant leurs trois ou cinq premières années après leur naissance avant d’entamer leur cursus scolaire pour comprendre comment depuis l’antiquité, diﬀérentes civilisations et sociétés ont inévitablement produit de nombreux savants en dépit du manque d’un système d’éducation «moderne». De même, notre société actuelle ne cesse

[12]

Source: A brief history of education (Peter Gray) www.psychologytoday.com

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de former des hommes et femmes avec plein de succès. De fait, le système éducatif y est inévitablement pour quelque chose. Mais pour beaucoup, ce même système est beaucoup plus néfaste qu’utile. Le manque du jeu et de loisirs comme partie intégrante de l’éducation, l’idée que apprendre c’est «le travail des enfants» et que par conséquent l’apprentissage doit être dur, ont conduit a un environnement inadéquat pour l’épanouissement individuel de chaque enfant dans la société moderne. Le système éducatif traditionnel moderne, qui prend ses racines dans un long processus pendant lequel l’école a servit des objectifs différents tout au long de l’histoire, tourne autour de quelques principes fondamentaux qui sont dorénavant d’une manière ou d’une autre obsolètes. Le maître, l’enseignant, l’instructeur, dispense ses cours à plus ou moins une trentaine d’apprenants dans une salle de classe standardisée que l’on retrouve partout dans le monde. Ces derniers ont pour travail de mémoriser et de retenir ces cours afin de faire leurs preuves au cours de tests et d’examens conçus par le prof pour les évaluer et en déterminer les meilleurs et les moins bons. Deux siècles plus tôt, les meilleurs élèves devenaient les meilleurs ouvriers dans les usines, les meilleurs soldats, les meilleurs sujets pour diriger le peuple. La différence maintenant est que nous ne sommes plus à l’ère d’une révolution industrielle qui nécessite une production en masse d’ouvriers pour travailler en usines. Néanmoins le système traditionnel actuel continue de traiter les enfants comme devant tous avoir les même aptitudes à mémoriser et réciter des cours, à réussir les tests et examens décidés par des éducateurs sans aucun regard pour leurs individualités. Ce sont les notes et moyennes scolaires qui constituent l’identité des enfants et détermine les bons des mauvais. Ces derniers en ressentent la pression et certains, beaucoup plus que d’autres. Pourtant, le système éducatif ne s’y adapte pas assez et ce sont les enfants, du primaire au lycée et même les étudiants du cycle supérieur qui en souffrent. L’école n’est probablement pas entièrement fautive pour les élèves qui ne s’y adaptent pas, mais l’on ne peut déFigure 25 Stress scolaire

nier que le système éducatif traditionnel est loin d’être parfait et nécessite une réforme globale imminente.

Avant même que les enfants n’aillent à l’école, tous leurs systèmes d’apprentissage naturels sont intacts. C’est ce que nous pouvons constater dans les familles qui ont scolarisé leurs enfants à la maison dès le début. Cependant, une fois que les enfants sont à l’école pendant environ trois ans, ils sont obligés de passer à un système très peu naturel pour survivre à l’accent mis sur la mémorisation et au stress, à la rigidité et à l’humiliation quotidiens de la vie en classe

Judy Garvey

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RETARD DU TIERS MONDE PAR RAPPORT À LA PRISE DE CONSCIENCE DES PAYS AVANCÉS Tels étant les problèmes rencontrés dans le monde éducatif moderne, beaucoup de chercheurs et d’éducateurs avisés se sont attaqués à la question en quête de possibles solutions pour améliorer les conditions d’étude des enfants. Les constats préoccupants des effets du système éducatif sur les apprenant ne sont pas récents. L’urgence du problème a longtemps été identiﬁée et les recherches sur le sujet sont considérables.

La diﬃculté d’assurer l’éducation primaire de la jeunesse dans les pays du tiers-monde fait qu’il n’y a toujours pas une prise de conscience forte des problèmes inhérents au système éducatif

Déjà en 1984, David Elkind, psychologue et professeur d’université identifie le stress scolaire lors d’une étude réalisé dans des lycées américains[13]. Par ailleurs, Peter Gray donne l’exemple de l’école Sudbury Valley, fondée en 1968 où a été crée un cadre contraire à celui de l’école traditionnelle dans le but d’avoir les enfants s’éduquer d’eux même. Il est alors clair que la prise de conscience a été amorcée depuis longtemps dans certains pays aujourd’hui considérés émergents pour la plupart. Par contre, dans beaucoup de pays du tiers-monde et particulièrement en Afrique, le système éducatif, résidu de l’époque coloniale, arrive à peine à assurer l’éducation de la majorité de la jeunesse. Dans ces pays, à peine indépendants, l’on est très loin d’une prise de conscience des insuffisances de ce système éducatif obsolète, datant de plus d’un siècle. Il suffit de jeter un coup d’œil aux salles de classes de quelques pays du tiers-monde pour se rendre compte du retard alarmant qu’ils accusent par rapport à d’autres nations pour améliorer l’éducation des enfants. Quand on imagine que la violence corporelle est toujours utilisée pour punir les élèves qui réussissent moins bien aux tests et examens, on comprend vite l’écart immense qu’il y a à rattraper. En somme, l’éducation scolaire dans les pays du tiers-monde accuse un retard inquiétant sur la prise de conscience des insuffisances du système éducatif traditionnel.

[13]

Source: Le stress scolaire ou l’obsession de excellence publié www.combat-jeune.com

Figure 26 Enfants dans une salle de classe africaine

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PERSPECTIVES FUTURES L’être humain, ayant su s’adapter aux différentes conditions de son environnement a, au fil des siècles réussi à mener notre civilisation au point où nous en somme arrivés. Les progrès techniques et scientifiques qui ont été accomplis, ont occasionné des changements profonds dans la société moderne ainsi que des effets indésirables sur notre environnement de même que notre bien-être. Épidémies, catastrophes naturelles, scientifiques et autres, telles sont les conséquences des actions prises par l’humanité au cours de l’histoire. De nos jours, les préoccupations écologiques dues au réchauffement climatique et autres phénomènes naturels ont conduit à des démarches basées sur une vision de durabilité dans de nombreux domaines. Analogiquement à cette prise de conscience progressivement globale dont le but est de sauver notre

Figure 28 Standardisation du systeme éducatif traditionnel

Figure 27 Salle de classe africaine obsolète

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environnement et la terre, le sauvetage du domaine éducatif ne devrait pas uniquement consister en la résolution des problèmes constatés au cours des dernières années de recherches eﬀectuées dans ce domaine, mais également d’envisager des mesures durables en prenant en compte le rythme fulgurant auquel notre société actuelle évolue. Le système éducatif traditionnel se doit de changer pour le bien-être des enfants de notre ère mais également de la postérité.

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▮CONCLUSION Tout compte fait, l’éducation formelle, ayant vu le jour en Grèce «du besoin de préparer les futurs cadres qui devaient diriger la cité dans un système oligarchique»[14], a subit de profonds changements tout au long de l’histoire. Initialement vouée à enseigner à lire et à écrire aux masses, l’éducation scolaire a par la suite servi à faire des nobles et des plus riches, des orateurs éloquents pour servir l’empire. Au moyen âge, l’école renaît sous Charlemagne avant de finir par constituer un véhicule de choix pour l’évangélisation des masses et la propagation du christianisme. Devenu incontestablement un fait religieux et politique, l’éducation permettait de produire parmi les aristocrates, les prochains cadres de l’empire pendant que la basse classe consistant de laboureurs et d’ouvriers, était assujettie au moyen de l’enseignement de notions qui prônaient le respect total des maîtres et seigneurs ainsi que l’obédience. Cependant, petit à petit, l’école et l’éducation scolaire vont se retrouver au cœur des préoccupations de tous, avant de finir par devenir une roue intégrante de la société. Après la révolution industrielle et les changements radicaux qu’elle a enclenché dans la société, de nombreuses innovations techniques et technologiques ont affecté le monde éducatif de même que d’autres. L’école ainsi que le système éducatif traditionnel avaient ainsi progressivement pris la forme que nous leur attribuons de nos jours; format dont les insuffisances ont graduellement fait surface quand les dispositions mises en places ont prouvé être inefficientes pour gérer la nouvelle génération d’élèves. Ces derniers, noyés dans le stress scolaire, vont de mal en pire; et l’éducation scolaire se doit non seulement de s’adapter à la nouvelle génération mais également d’envisager des solutions durables et flexibles pour le bien des générations futures.

[14]

Source: Éducation dans l’antiquité - www.eturama.com/ encyclopedie

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Liste des ﬁgures 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28

Source: policygenius.com Source: la-dissidence.org Source: christophesenecal.jimdofree.com Source: classicalwisdom.com Source: xoeditions.com Source: etudiants.leﬁgaro.fr Source: www.larousse.fr Source: lettre-autographe.com Source: linternaute.fr Source: linternaute.fr Source: www.wikipedia.org Source: clickamericana.com Source: www.unsplash.com Photo par: Edwin Andrade Source: www.unsplash.com Photo par: Annie Spratt Source: la-dissidence.org Source: verywellfamili.com Source: www.bookings.edu Source: www.unsplash.com Photo par: Lacie Slezak Source: gemreportunesco.wordpress.com Source: www.unsplash.com Photo par: Doug Linstedt Source: wired.com

Architecture scolaire

▮INTRODUCTION En amont des différents modes d’éducation qui se sont succédés au cours de l’histoire, l’architecture des espaces scolaires a également subit divers changements. Dans les pays européens et en Amérique au XVIIIème siècle, différents courants et modes de pensées ont influencé l’environnement des salles de classe et de l’école. Dû à la nécessité de résoudre les problèmes entraînés par le nombre grandissant d’enfants inscrits dans les écoles et le soucis de pourvoir à ces derniers une éducation adéquate, l’architecture scolaire a produit quelques variétés de modèles d’organisation spatiale pour les salles de classes et écoles. Plus tard, ce sera le mouvement du progressisme scolaire qui va marquer un point clé dans l’évolution des milieux scolaires que ce soit du point de vue des méthodes d’enseignement ou de l’architecture scolaire. En effet, cette prise de conscience qui entraîna beaucoup d’expérimentations architecturales et pédagogiques pour améliorer la qualité de l’apprentissage et de la vie scolaire des enfants, a énormément contribué à l’état actuel du système éducatif du XXIème siècle. Par ailleurs, dans la foulée des acquis pédagogiques et architecturaux progressistes en matière d’éducation scolaire, de nos jours, «Il existe un consensus croissant quant à la nécessité de réformer le système éducatif et de s’éloigner des environnements de classe traditionnels pour passer à des environnements d’apprentissage plus créatifs, fluides et interactifs, en cherchant à créer des expériences plus significatives»[15]. Cette partie va donc consister en une analyse historique de l’architecture scolaire, des points clés qui ont marqué son évolution et des notions et concepts qui ont servi à définir le modèle de l’école standard afin de mieux comprendre comment et pourquoi les classes et écoles sont conçues telles qu’elles le sont aujourd’hui.

[15]

Source: vpaconcept.org

Architecture scolaire

▮ÉVOLUTION DE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE DES ESPACES SCOLAIRES Mots clés salle-école, lancasterien, supervision, contrôle, progressisme, activités, learning suite, plan ouvert L’ÉCOLE À SALLE UNIQUE Les écoles, institutions sans lesquelles l’éducation scolaire serait impossible, ont subit de nombreuses mutations au fil des années en même temps que les diverses méthodes d’enseignement dont le but était d’améliorer la qualité de l’enseignement scolaire. Au tout début, l’école se résumait à une salle unique. Dans sa forme la plus basique, voire primitive, l’éducation scolaire se déroulait dans une seule salle de classe appelée salle-école (de l’anglais «school-room»). Des élèves de différents âges et aptitudes recevaient tous un enseignement dispensé par un éducateur unique dont la tâche était d’accommoder les différents niveaux d’aptitudes de ces élèves. Les différents cours étaient donnés dans la même classe, à des élèves de différents niveaux. Il faut tout de même noter qu’au XVIIIème siècle, le curriculum était encore léger et l’éducation scolaire, pas encore entièrement démocratisée. L’école à salle unique répondait donc à l’époque, du mieux que possible à la question de fournir un espace et cadre dédié à l’enseignement de différentes notions aux élèves.

Architecture scolaire

L’ÉCOLE SECONDAIRE GRAMMAR SCHOOL Dans son travail intitulé Building paradigms: major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason utilise le terme grammar school pour faire référence à «l’éventail des écoles qui enseignaient la lecture, l’écriture, le calcul et parfois quelques autres matières».

Les écoles secondaires, ou collèges (ou encore «grammar school» en anglais) vont, entre le XVIIIème et le XIXème siècle se répandre en Amérique et en Europe comme cadre standard pour l’éducation scolaire. Il s’agissait d’un modèle basé sur l’école à salle unique où tous élèves étaient enseignés dans la même salle sans tenir compte de leurs différents niveaux d’aptitudes. Dans les écoles secondaires les plus grandes, on retrouvaient de nombreuses salles de classes pour accommoder le nombre grandissants d’élèves mais le principe était le même. Neil Gislason donne l’exemple de «the Academy, qui a ouvert ses portes en 1848, offre un exemple type de lycée victorien bien conçu (Barnard, 2005)»[16] (figure 1). Quand on s’imagine qu’un seul éducateur avait pour mission de gérer et enseigner une ou plusieurs classes de 124 apprenants de différents niveaux de connaissances, il est alors évident que à l’époque, le cadre et les infrastructures n’étaient pas en mesure de faire face au grand nombre d’enfants qui s’inscrivaient de plus en plus à l’école. Par ailleurs, avec la révolution industrielle et les nouvelles lois, les enfants avaient quitté les travaux champêtres en faveur des écoles où ils se sont dirigés en masse. Il fallait alors trouver une solution pour la gestion d’un aussi grand nombre d’apprenants. C’est dans cette optique que va naître «l’école lancasterienne» pour essayer de remédier au problème.

[16]

Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason

Architecture scolaire

Figure 29 The Academy at Rome, New York

Neil Gislason explique: «Dans ce plan, 124 garçons sont appariés à des bureaux qui sont boulonnés au sol. Deux salles de récitation sont prévues pour que les élèves puissent faire des récitations sans perturber la zone principale. Un placard pour les équipements est également prévu, oﬀrant un espace de rangement pour des objets tels que des globes, des cartes, des modèles géométriques tridimensionnels et des manuels scolaires»

Figure 30 The Academy at Rome, plan du premier étage

Architecture scolaire

L’ÉCOLE LANCASTERIENNE Le été,

système

«Initialement

supervision développé

scolaire par les

qui

avait

promoteurs

des écoles caritatives anglaises Andrew Bell et Joseph Lancaster»[17] comme le souligne Neil Gislason, avait pour but principal de gérer de façon eﬀective l’éducation d’un grand nombre d’élèves de façon simultanée. «De même que dans les écoles secondaires, les élèves étaient classés par aptitudes plutôt que par âge Figure 31 Joseph Lancaster

et étaient assis par niveaux»[18] allant de 1 à 8 (ﬁgure 4),

Joseph Lancaster, éducateur d’origine britannique qui a développé le système d’éducation de masse connu sous le nom de méthode lancasterienne

Le modèle lancasterien (d’après Joseph Lancaster) était

rajoute-t-il. basé sur la surveillance rigoureuse des élèves. Les surveillants étaient choisis parmi les élèves les plus compétents qui pouvaient d’une manière ou d’une autre expliquer quelques notions basiques en continuation avec les instructions de l’enseignant quand ce dernier n’était pas présent dans une classe en particulier. Chaque niveau disposait d’un surveillant et ces derniers étaient

On comprend ici comment les concepts de punitions et de récompenses auraient initialement été introduits dans l’environnement scolaire pour faciliter la gestion et le contrôle d’un grand nombre d’élèves.

aux ordres du moniteur général. Bien que les méthodes d’enseignement résultant de ce modèle étaient limitées, les avantages en terme de gestion d’un grand nombre d’élèves étaient clairs. Le système lancasterien faisait usage de punitions collectives pour renforcer la discipline et de récompenses pour encourager certains comportements aﬁn d’établir un «esprit public» au sein de chaque classe. Il faut alors noter que les éducateurs étaient partagés entre les avantages et inconvénients de chacun des deux systèmes: le nouveau modèle lancasterien ou l’école secondaire qui, note Neil Gislason «bénéﬁciait d’une avance considérable […] car elle avait dominé l’enseignement formel au moins depuis le XVIème siècle (Spring, 2006)»[19]. .

[17] Figure 32 Modèle de l’école lancasterienne

[18] [19]

Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Idem Idem

Architecture scolaire

QUINCY GRAMMAR SCHOOL Dans les années qui ont suivi, grâce au travail d’intellectuels et de réformateurs à l’image de Horace Mann, Henry Barnard et autres, un nouveau modèle d’éducation scolaire va voir le jour. Le nouveau modèle qui fut développé rendait enﬁn possible une gestion contrôlée des élèves par aptitude. La concrétisation de ce nouveau modèle allait se faire alors par le biais de l’école «Quincy Grammar School House édiﬁée en 1847 à Figure 34 Horace Mann

Boston (McClusky, 1920)» (ﬁgure 5). Neil Gislason rajoute: «le modèle de Quincy a marqué une rupture importante par rapport au modèle de l’école supervisée (lancasterienne) et du collège : le modèle Quincy était

Le collège Quincy était composé de 4 étages. Les trois premiers étages étaient dédiés aux salles de classe, notamment 4 salles par étage. Le premier et le deuxième étage était géré par des superviseurs disposant d’assistants dans chaque classe. Le directeur de l’école, était quant à lui chargé des classes avancées du troisième étage.

Figure 33 Quincy Grammar School-House, plan du premier étage

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Henry Barnard, (1811 1900) était un éducateur, juriste et premier commissaire américain à l’éducation (1867-70); avec Horace Mann, il a été l’un des premiers à diriger l’amélioration du système éducatif américain. Source: britanica.com

en fait une synthèse radicale des deux modèles»[20]. Neil Gislason cite dans son travail de recherche Henry Barnard (Architecture scolaire, 2005) pour indiquer 4 avantages principaux du modèle de Quincy identiﬁés par ce dernier[21]. –

D’après Barnard, les élèves de même niveau classés par salles de classes étaient susceptibles d’être d’âges similaires, ce qui faciliterait la tâche à l’enseignant par rapport aux leçons dispensées.

–

Ensuite, une séparation acoustique et visuelle des élèves de différentes aptitudes facilitait la gestion des classes.

–

Il était désormais beaucoup plus simple d’identifier les élèves plus compétant pour les transférer vers la salle de classe qui convenait.

–

Et enfin, l’enseignant était en mesure de dédier plus de temps à maîtriser le contenu de chaque matière et les

Figure 35 Henry Barnard

différentes méthodes d’enseignement dont il pouvait faire usage. D’après ces diﬀérents éléments identiﬁés par Barnard, Il est évident qu’une amélioration du cadre architectural

Le mouvement de santé publique du XIXème siècle a eu un fort impact sur l’architecture des écoles. Pour éviter la propagation de maladies telles que la tuberculose et éviter des épidémies, les autorités municipales ont donc encouragé la maximisation de l’ensoleillement naturel car d’après la connaissance scientiﬁque de l’époque, l’exposition au soleil détruirait la bacille de la tuberculose.

de l’école, a favorisé un développement des méthodes de gestion et d’enseignement des élèves par rapport aux standards de l’époque. De fait, le collège Quincy grammar School-house venait de définir les bases qui allaient mener à la standardisation du système scolaire traditionnel répandu dans beaucoup de pays de nos jours. Au fil des années, ce modèle va progressivement évoluer et se moderniser par le biais de la vulgarisation des tableaux noirs, l’installation de l’eau courante, l’amélioration des systèmes de ventilation, d’éclairage, l’apport de lumière naturelle, etc… De plus, la diversification du curriculum a par conséquent entraîné la nécessité d’ajouter des salles spécialisées aux nouvelles

[20] [21]

Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Idem

Architecture scolaire

Figure 36 Oakland Technical High school

On peut déduire à partir du plan ci-dessus (figure 8) que les différents espaces de l’école ont été conçus de façon à avoir un ensoleillement direct. Une tendance probablement due au mouvement de santé publique de l’époque afin de bénéficier dans les salles des effets antibactériens des rayons ultra-violets du soleil.

disciplines, ce qui résultait en l’agrandissement de la taille des écoles comme l’illustre clairement le plan du Lycée Technique Oakland (figure 8). Neil Gislason explique: «L’étalement et la disposition variée du plan Oakland peuvent être attribués à l’influence combinée du mouvement public pour la santé, de la diversification des programmes d’études et de l’investissement dans la construction de terrains et de bâtiments»[22]. L’on peut conclure que les facteurs qui influencent l’organisation spatiale des écoles sont variés et peuvent provenir même de l’extérieur (contexte urbanistique, lois, etc.). Toutefois, ces changements ne semblent pas directement agir sur le déroulement des activités scolaires car ces dernières ne peuvent être directement affectées que par l’organisation intérieure des espaces au sein de l’école. C’est dans cette perspective qu’est né le mouvement de progressisme éducationnel.

[22]

Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason

Figure 37 Classe d’activités, Richard Neutra

PROGRESSISME ÉDUCATIONNEL ET CONCEPTION D’ÉCOLES PROGRESSISTES Dans la foulée des nombreuses améliorations que l’on a pu noter dans l’architecture éducative et la conception des écoles, c’est dans la première moitié du XXème siècle qu’une nouvelle école de pensée va secouer le monde éducatif et inciter un changement radical dans la façon dont l’éducation contemporaine était perçue. L’éducation progressiste est une réponse aux méthodes d’enseignement traditionnelles. Elle se déﬁnie comme un mouvement éducatif qui donne plus de valeur à l’expérience acquise plutôt qu’à l’apprentissage formel. Elle est davantage basée sur l’apprentissage par l’expérience

Architecture scolaire

Nous devons reconnaître que l’épanouissement humain n’est pas un processus mécanique, c’est un processus organique, et on ne peut pas prédire le résultat du développement humain, tout ce que nous pouvons faire, comme un agriculteur, est de créer les conditions dans lesquelles, ils commenceront à s’épanouir

Sir Ken Robinson

qui se concentre sur le développement des talents de l’enfant.[23] D’après Neil Gislason, «de nombreux historiens retracent les racines du progressisme moderne jusqu’en 1896, quand John et Mary Dewey ont ouvert leur école laboratoire pour jeunes enfants»[24] dont le but était de produire un environnement où l’éducation des enfants pourrait se dérouler en harmonie avec leurs intérêts individuels. Dans un eﬀort de s’éloigner des méthodes traditionnelles d’enseignement, l’une des caractéristiques notables de leur laboratoire était l’usage de meubles et fournitures légers, faciles à transporter et à

[23] [24]

Source: www.wikipedia.org Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason

Architecture scolaire

La notion progressiste de l’utilisation de meubles légers et mobiles, faciles à déplacer est devenue une caractéristique quasiomniprésente dans tous les espaces d’éducation modernes visant à oﬀrir une expérience ﬂexible et interactive aux usagers.

déplacer pour rendre possible des organisations spatiales irrégulières, flexibles et instinctives. Ainsi, les enfants pouvaient facilement «s’adonner à l’observation guidée, au jeu, au conte et au travail manuel»[25] explique-t-il (Neil Gislason). Toutefois, en dépit du silence initial des architectes et décideurs politiques face au nouveau mouvement de progressisme éducationnel, certainement dû au fait que le système éducatif était déjà en cours d’une forte standardisation dans les pays les plus avancés au début du XXème siècle, les idées nées de ce mouvement vont petit à petit atteindre de plus en plus d’éducateurs. En effet, comme l’a noté l’historien Larry Cuban, «les enseignants ont progressivement adopté des techniques d’enseignement progressistes au cours des années 1920 et 1930»[26]. L’on comprend donc que la prise de conscience des insuffisances du système éducatif traditionnel était déjà effective du côté de certains acteurs actifs dans le domaine de l’éducation. Par contre, le milieu scolaire n’était clairement pas adapté et il ne manquait plus qu’aux architectes de suivre. Il était primordial que l’architecture scolaire s’adapte aux nouvelles idées et méthodes d’enseignement qui voyaient progressivement le jour. C’est dans cette optique que furent développés les modèles de la classe d’activités et le concept de la learning suite.

[25] [26]

Source: Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason Idem

Architecture scolaire

Le modèle dominant […] de construction d’écoles n’est plus représentatif ou adéquat pour le présent, et encore moins pour l’avenir

Architectural Forum, Janvier 1935 (cité par Neil Gislason )

Architecture scolaire

L’un des concepts qui vit le jour grâce aux idées et recherches progressistes est la salle de classe d’activités. Ce concept focalise l’enseignement sur un apprentissage centré autour des élèves grâce à des activités diverses en opposition à des tests standardisés qui semblent constituer le cœur de l’enseignement scolaire traditionnel. Il s’agissait notamment de projets en groupe, de jeux et autres activités pour stimuler les enQuand on observe le plan de la classe de Neutra, on remarque que «Pris ensemble, les deux compartiments reﬂètent l’intérêt contemporain pour les études domestiques et la formation manuelle» Neil Gislason

fants à apprendre d’eux même et encourager leurs divers talents. Avec ce qui semblait être une réception positive des idées progressistes vers la moitié du XXème siècle, certains architectes ont petit à petit commencé à intégrer des notions progressistes dans la conception d’écoles. D’après Richard Neutra «la reconception de l’unité de la classe individuelle en tant qu’élément de base de la structure de l’école devient donc une nécessité primordiale»[27]. La vision de Neutra se reflète dans son plan d’une salle de classe d’activités pour une école élémentaire. La classe de Neutra en question a été vraisemblablement conçue pour abriter diverses activités. On peut noter un atelier domestique (pour des tâches domestiques comme la cuisine) et un atelier manuel (travail avec du bois, textiles, peinture, etc.). D’autre part, la classe est directement liée à un espace extérieur par le biais d’une porte coulissante d’accès, enrichissant ainsi l’expérience de l’apprentissage des enfants grâce à des activités en plein air. Bien que la classe de Neutra ne fut pas un changement radical par rapport au modèle pré-existant de la classe traditionnelle, il arrive tout de même à introduire des concepts progressistes afin de définir un modèle parmi d’autres pour la classe d’activités. Sa conviction en la nécessité de ré-imaginer et redéfinir l’espace de la salle de classe et les écoles en général était très claire dans

Figure 38 Classe d’activité de Neutra pour une école primaire

[27]

Source: Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason

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(EFL), est un groupe à but non lucratif dédié à la résolution des problèmes d’architecture scolaire, a mené l’un des premiers eﬀorts concertés pour formuler des principes de conception progressiste au niveau de l’école secondaire.

nombre de ses projets. De plus, l’inﬂuence de ces derniers avait clairement permis de promouvoir et d’encourager l’initiative chez beaucoup d’autres architectes. C’est ainsi que «des éléments de conception scolaire progressistes ont été réalisés dans un certain nombre de bâtiments importants dans les années 1930 et 1940 y compris l’école Corona Avenue School de Neutra» (ﬁgure 11) ou encore l’école Crow Island School[28]. En plus du travail de Richard Neutra, il est clair que les idées progressistes éducationnelles prenaient de plus en plus d’ampleur grâce au travail d’autres acteurs des domaines éducatif et architectural tels que William Caudill , Karl Otto (School buildings 1, 1963 - 1966), ou encore Education Facilities Laboratories (EFL) dans leur publication de 1968, Educational changes and architectural consequences, qui va proposer un nouveau modèle comme «subsitut de la classe: la learning suite»[29].

Figure 39 Corona Avenue School, Richard Neutra

[28] [29]

Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason

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Figure 40 Learning suite, EFL

Ci-dessus (ﬁgure 12), le plan de l’organisation spatiale proposée par la learning suite de l’EFL.

Dans la publication Educational changes and architectural consequences (Changements éducatifs et conséquences architecturales), parrue en 1968, l’EFL présente un nouveau modèle éducatif: la learning suite. Le concept de la learning suite de l’EFL se démarque à vu d’œil de la salle de classe traditionnelle ou encore du modèle de la classe d’activités en mettant «son accent sur des espaces dédiés à l’apprentissage auto-dirigé»[30]. Le plan ci-dessus (ﬁgure 12) présente: un espace d’étude individuelle, des espaces pour séminaires avec des groupes restreints, une salle de conférence

[30]

Source: Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason

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L’idée du plan ouvert implique beaucoup de ﬂexibilité et par conséquent une adaptabilité accrue à beaucoup de scénarios éducatifs mais également une diﬃculté d’établir un modèle standard de plan ouvert pour la conception d’écoles.

pour accommoder l’entièreté des élèves, ainsi qu’un espace dédié aux enseignants. On remarque que ces différents espaces sont relativement bien articulés entre eux et plus important encore sont interconnectés grâce au plan ouvert. Neil Gislason explique dans son analyse de ce modèle éducatif: «Le modèle de la suite a plusieurs implications éducatives et organisationnelles révolutionnaires. Tout d’abord, l’enseignement en équipe devient viable, et peut-être nécessaire, étant donné le grand nombre d’étudiants situés dans un même espace»[31]. L’impact d’un enseignement par équipe est probablement plus grand qu’on ne puisse l’imaginer dû au faible nombre de cas d’application de la «suite». Toutefois, dans un cadre où les étudiants peuvent être guidés (et non enseignés à l’ancienne) par différents éducateurs travaillant en équipe, le modèle de la suite pédagogique évoque un scénario qui se démarquerait significativement de la classe traditionnelle et qui a le potentiel d’établir dans le monde éducatif, un nouveau standard, quoique flexible et qui peut s’adapter à beaucoup de situations. Il (Neil Gislaon) rajoute, «d’autre part, les étudiants doivent être très autonomes dans leurs études, car une grande partie de l’espace est consacrée au travail en petits groupes et au travail individuel. Enfin, la notion traditionnelle de salle de classe individuelle et discrète est remplacée par un plan plus fluide et collaboratif»[32]. En mettant l’accent sur l’apprentissage auto-dirigé des apprenants, l’EFL place ces derniers au centre de leur propre éducation en les «responsabilisant» de ce qu’ils choisissent d’apprendre sous l’orientation d’éducateurs travaillant de concert. Il va de soi que le modèle de la suite pédagogique de l’EFL est une vision radicalement nouvelle de l’éducation, ancrée sur des principes développés par des années de recherches progressistes en éducation.

[31] [32]

Idem Source: Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason

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Cependant, malgré que la suite pédagogique n’eut apparemment pas pris l’envol qu’il lui fallait, d’autres recherches et écrits contemporains (Living and learning, 1968, Critique de l’éducation à Ontario, etc) épousaient toutefois les idées qui y étaient présentés. Par ailleurs, les avantages du plan ouvert en ce qui concerne l’application des méthodes d’enseignement progressistes étaient vastement reconnus. Ainsi, dans les années qui ont suivit, beaucoup d’architectes ont conçu des écoles en Amérique sur la base d’un plan ouvert en dépit de l’absence d’un modèle standard pour ce nouveau genre d’écoles. De plus, la flexibilité du plan ouvert permettait de répondre à différentes approches éducatives, ce qui a favorisé la vulgarisation de son usage pour la conception d’écoles par les architectes pendant un bon nombre d’années. Cependant, le manque d’un modèle unifié, d’une vision commune entre les architectes et les acteurs du monde éducatif ainsi que la persistance des méthodes traditionnelles d’enseignement, a mené à une diminution forte de la popularité du plan ouvert dans les années 80, et une prédominance du modèle standard de l’école traditionnelle telle qu’on la connaît de nos jours.

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L’apprentissage autodirigé est devenu un concept proéminent des systèmes d’éducation progressistes du XXIème siècle en tentative de se détâcher des méthodes d’enseignements traditionnelles obsolètes.

CONCLUSION Durant 2 siècles, en partant de la fin du XVIIIème siècle avec la révolution industrielle, l’école traditionnelle est partie de la salle de classe unique pour aboutir à une école standard du XXIème siècle. Au cours de cette évolution, les avantages et inconvénients respectifs de l’école secondaire et de l’école supervisée, ont donné lieu au développement et à la conception de l’école «Quincy grammar school house». Cette dernière a servi à définir le modèle de l’école secondaire supérieure, modèle dont les principes sont fortement ancrés dans l’école traditionnelle de notre ère moderne. Dans un soucis grandissant d’optimiser les conditions scolaires à l’époque, ce modèle va évoluer et se moderniser en améliorant les aspects sanitaire et acoustique ainsi que l’éclairement naturel des écoles tout en accommodant progressivement de nouvelles disciplines grâce à des salles spécialisées et l’agrandissement de l’emprise au sol des écoles. Cependant, dû à une croissante prise de conscience des insuffisances du modèle éducatif dont il était question, le mouvement du progressisme éducationnel est né. Avec la popularisation et le succès des nouvelles méthodes d’enseignement nées de ce mouvement, le milieu scolaire a prouvé ne pas être ni adapté, ni «adéquat pour le présent, et encore moins pour l’avenir»[33]. C’est dans cette optique que grâce à certains architectes, la classe d’activités et le concept visionnaire de la learning suite sont nés. Cependant, la persistance des méthodes traditionnelles d’enseignement a progressivement éclipsé la conception d’écoles en plan ouvert qui épousait l’idée de la learning suite. En fin de compte, à l’image du retard initial de l’architecture pour s’adapter aux idées progressistes aux début du mouvement, il y avait à nouveau un déphasage entre les méthodes d’enseignement et les idées nouvelles pour le cadre architectural des écoles.

Figure 41 Salle de classe moderne sur la base du modèle traditionnel

[33]

Source: Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason

Sir Ken Robinson travaille avec les gouvernements, les systèmes éducatifs, les agences internationales, les entreprises mondiales et certaines des plus grandes organisations culturelles du monde aﬁn de libérer l’énergie créative des personnes et des organisations. Source: nevergrey.org

Notre système d’éducation a épuisé nos esprits de la même manière que nous avons dépouillé la terre pour un bien donné, et pour l’avenir cela ne nous servira pas. Nous devons repenser les principes fondamentaux sur lesquels nous éduquons nos enfants

Sir Ken Robinson

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Liste des ﬁgures 29

30 31 32

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39 40

Source: The Academy at Rome, New York, Barnard (2005) Image éditée par: Derman A. Malik Source: Idem Source: la-dissidence.org Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.wikipedia.org Source: digitalarchives.sjc.edu Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image éditée par: Derman A. Malik Source: drawingmatter.org Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.wikiarquitectura.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.unsplash.com Photo par: Ivan Aleksic

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▮L’APPRENTISSAGE AU XXIÈME SIÈCLE Mots clés technologie, mobilier léger, organisations spatiales, jeu, couleur, classe mobile INTRODUCTION L’école au XXIème siècle et l’éducation d’une façon plus générale, ont hérité de beaucoup de notions progressistes qui ont intégré d’une manière ou d’une autre les systèmes scolaires traditionnels. Cependant, les changements rapides de l’ère numérique et leurs effets sur la société ont progressivement remodelé les différentes façons dont on apprend de nos jours. Ainsi, les salles de classe modernes ont quelques caractéristiques clés en plus des différents types d’organisations spatiales servant à différents usages. De plus, la flexibilité des différents types d’organisation spatiales au sein d’espaces d’apprentissages ont également donné lieu à des méthodes d’éducation intéressantes, pragmatiques ou innovantes. Par ailleurs, la révolution numérique et l’existence de l’internet ont donné lieu à une digitalisation importante des milieux scolaires et des différents moyens d’acquisition du savoir. Dans les pays les plus développés, les salles de classe sont remplis de gadgets électroniques tels que des tablettes, des écrans interactifs ou des projecteurs. De ce fait, il existe de nombreuses alternatives aujourd’hui pour apprendre à distance grâce à de nombreuses plateformes électroniques. Dans les lignes suivantes, il sera donc question d’identifier les différents aspects, physiques comme numériques de l’éducation moderne au XXIème siècle.

Figure 42 Amphithéâtre servant de salle de classe moderne

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DIFFÉRENTS TYPES D’ESPACES D’APPRENTISSAGE MODERNES

Malgré l’apparence standardisée de la majorité des salles de classe du XXIème siècle, notons quelques caractéristiques propres à la salle de classe moderne. 1.

L’intégration de la technologie Beaucoup d’avancées techniques et technologiques ont donné forme à notre environnement actuel. Dans le cas des écoles, l’intégration et l’usage d’outils technologiques est l’une des conditions minimales qui font d’une classe, un espace d’apprentissage moderne (ﬁgure 2). Dans les écoles les plus munies, le tableau noir et la

Figure 43 Intégration de la technologie dans l’éducation moderne

craie sont remplacés par le tableau blanc et des marqueurs non permanents, voire des projecteurs dans les salles de classe ou même des espaces dédiées à des présentations multimédia. 2. L’usage de meubles transportables et les organisations spatiales variées De plus en plus d’éducateurs se détachent de l’organisation spatiale de la salle de classe traditionnelle qui date de plus de deux siècles. Avec l’idée que des aménagements plus flexibles faciliteraient l’engagement et l’intérêt des étudiants en classe, des mobiliers légers (figure 3) et facilement transportables sont utilisés. Ainsi, l’espace de la classe devient flexible et peut s’adapter aux différentes activités et même à la volonté des élèves. Par conséquent l’organisation des meubles au sein d’une classe varient en fonction des activités éducatives qui s’y déroulent. Conclusion A part les points précédemment mentionnés, on peut également citer l’amélioration la qualité de l’air, l’apport de la lumière naturelle, les conforts acoustique et thermique, etc. Ces divers progrès ont certainement favorisé

Figure 44 Meuble mobiles et organisation spatiale atypique

un meilleur déroulement des activités scolaires au sein des salles de classe modernes.

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Dans cette partie, les appellations utilisées pour les différents types d’organisation spatiale ne sont pas des normes déﬁnies mais plutôt convenablement choisies pour décrire chaque organisation spatiale mentionnée. Source helpfulprofessor.com/classroom-layouts

L’organisation traditionnelle en rangées et colonnes Cette conﬁguration (ﬁgure 4) de la salle de classe est naturellement la plus la plus répandue dans le monde. En séparant individuellement chaque élève, l’idée est de réduire les interactions entre ces derniers dans le but d’éliminer les distractions pendant les cours et les tenta-

Figure 45 Arrangement en rangées et colonnes

tives de tricheries pendant des examens. Bien que cette disposition soit efficace en cas d’examens scolaires, elle ne favorise nécessairement pas le développement d’aptitudes sociales et communicatives chez les élèves. 2. L’organisation par paires La configuration par paires (figure 5) est une variante de celle en rangées et en colonnes dans la mesure où, plutôt que d’avoir chaque apprenant individuellement isolé, ces derniers sont couplés deux par deux dans des bancs pour encourager le développement de quelques aptitudes sociales. Cet arrangement est très courant dans les

Figure 46 Arrangement par paires

écoles primaires et secondaires. 3. L’organisation en rangées opposées Cette organisation spatiale de la classe implique la séparation des élèves en deux groupes distincts (ﬁgure 6). On pourra noter l’utilité de cet arrangement lors d’activités de débats ou de compétitions quelconque entre les étudiants aﬁn de promouvoir au sein de chaque groupe, un esprit d’équipe, d’entraide et de solidarité, ainsi que l’esprit de compétition dans toute la classe.

Figure 47 Arrangement en rangées opposées

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4. La classe conférence La conﬁguration en classe conférence est visiblement une imitation d’une salle de conférence en joignant quelques tables d’une classe en une longue table de conférence (ﬁgure 7). La classe conférence est utile pour Figure 48 Classe conférence

les projets de tout genres qui nécessitent la participation de toute une classe. Ainsi, cette configuration consiste à avoir les étudiants simuler une situation professionnelle autour une table de conférence dans le but de discuter, réfléchir de façon collective, partager des ressources et faire usage de l’ensemble de leurs connaissances et aptitudes variées pour mener à bien un projet donné. 5. L’organisation en cercle ou en O L’organisation en «O» ou circulaire d’une salle de classe (figure 8), peut être considéré comme une variante de la classe conférence. En effet, dans les deux cas, tous

Figure 49 Arrangement en O

les étudiants se font face les uns aux autres ce qui est supposé susciter une collaboration entre ces derniers. Cette configuration est également utile pour des activés collectives mais avec l’ajout d’un espace central que les élèves peuvent exploiter de différentes façons en fonction l’activité concernée. Une variante de l’organisation en O est l’organisation en U (figure 9). 6. L’organisation en stations de travail La configuration en stations de travail est très répandue de nos jours (figure 10). On la retrouve à presque tous

Figure 50 Arrangement en U

les niveaux d’études, certainement parce qu’elle incarne très bien l’idée d’une salle de classe d’activités. Les meubles sont organisés en diﬀérentes coins d’activités, occupés par les élèves en fonction des projets qu’ils ont choisi ou qui leur ont été assignés. Malgré que cette organisation limite l’espace personnel dont chaque étudiant dispose, les avantages en termes de travail collectif, d’aptitudes sociales et de communication sont incontestables.

Figure 51 Arrangement en stations de travail

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Conclusion On peut déduire des différents types d’organisations spatiales présentés plus haut que, vu qu’on a recours à différents arrangements en fonction de scénarios variés, il n’y a pas nécessairement «une classe idéale» qui puisse rendre possible une éducation parfaite. Toutefois, différents aménagements servent différentes finalités en fonction des objectifs poursuivis. Par conséquent, cela reste primordial de prendre note des avantages et inconvénients de ces différents aménagements afin de les inclure dans une boîte à outils lors de la conception d’un espace d’apprentissage.

Il sera question ici de mentionner quelques espaces atypiques destinés à l’éducation et l’apprentissage.

Dans une ère où grâce au travail et recherches de nos prédécesseurs, la volonté d’améliorer les espaces scolaires et les conditions éducatives des apprenants de tous âges est notable, les expérimentations éducatives, spatiales et organisationnelles donnent naissance à beaucoup d’espaces d’apprentissage non conventionnels.

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On peut voir sur la ﬁgure 11 ci-dessous que tous les participants sont placés au même niveau et ainsi, le partage de la connaissance est multidirectionnel et non unidirectionnel et passif.

Kiva, Institute for Educational development Source www.jisc.ac.uk/news «Le Kiva est un espace d’apprentissage basé sur les kivas des puebloans du sud-ouest américain, mais il a été transplanté dans un institut d’éducation du troisième cycle à Karachi (Pakistan) pour créer un espace démocratique permettant de pratiquer la narration d’histoires et la discussion. Les outils technologiques ont été délibérément poussés au bord de la pièce et de l’espace.»[34] Ce que l’on peut noter à partir de l’organisation circulaire (ﬁgure 11) de cet espace est que contrairement à une salle de classe traditionnelle ou à une salle de conférence par exemple, il n’y a pas de coin spéciﬁquement conçu pour l’enseignant ou toute autre personne censé diriger une session d’apprentissage.

2. Learning lab de l’université de Melbourne Source www.jisc.ac.uk/news On remarque sur la ﬁgure ci-dessous (ﬁgure 12) que Figure 52 Université Aga Khan, Karachi, Pakistan

l’organisation spatiale est basée sur un arrangement en stations de travail. Par ailleurs, il y a une faible distinction entre les zones de circulation et les coins de travail ce qui implique que l’entièreté de l’espace est exploité en tant que atout pour l’apprentissage. On note également une forte intégration d’outils technologiques, notamment les ordinateurs et projecteurs. Le lieu présenté sur l’image ci-contre (ﬁgure 12) fait référence à un amphithéâtre de 100 places qui a été reconverti en un espace de 40 places pour améliorer l’expérience des étudiants.

Figure 53 Université de Melbourne, Australie

[34]

Source: www.jisc.ac.uk/news

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Figure 54 Concept initial de la proposition gagnante du concours 120hours 2017

Le projet illustré par l’image ci dessus (ﬁgure 13) est la proposition gagnante de l’édition 2017 du concours 120Hours.

3. Le ‘‘In ’n’ out Village’’, Guizhou, Chine Sources www.120hours.no/2017/10/follow-the-students-inchina/ www.archdaily.com À la tâche de concevoir un espace pour accommoder la librairie et la cantine de l’école élémentaire LiangMeng à Guizhou en Chine, les étudiants de l’Université de Technologie à Warsaw en Pologne, Agnieszka Kolacinska et Jakub Andrzejewski ont proposé un concept basé sur des pavillons individuels destinés aux enfants. Avec l’utilisation de matériaux locaux, bois et tissus en coton, le corps principal du «bâtiment» s’est ﬁna-

Figure 55 Vue aérienne sur les pavillons

lement constitué de «six (6) huttes[…], chacune disposant au minimum d’une toiture, une table et un lieu pour

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Figure 56 Vue sur les pavillons du projet

Agnieszka explique que «les huttes changent de fonction relativement à la position des utilisateurs. Si les enfants mangent, ils se font face. S’ils lisent, ils sont face au jardin qui les entoure»

conserver les livres»[35]. Chaque module peut satisfaire 8 enfants qui disposent d’assez d’espace pour jouer et interagir entre eux et avec les modules adjacents. Conclusion En somme, en plus de cette liste non exhaustive d’espaces d’apprentissage uniques et innovants, l’on peut tout de même déduire que de plus en plus d’éducateurs et d’architectes se rendent compte de la nécessité de ré-inventer et de repenser les milieux scolaires et les différents espaces d’apprentissage modernes aﬁn de ranimer la joie d’apprendre à tout âge.

[35]

Source: africa.chinadaily.com.cn/weekly

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TECHNOLOGIES ÉDUCATIVES MODERNES Dans cette partie, il est question d’explorer de façon brève et concise, les diﬀérents outils et appareils électroniques qui permettent à la classe moderne de faire usage des avantages technologiques du XXIème siècle.

Projections et écrans interactifs Le tableau, est aujourd’hui considéré comme un élément indispensable dans toute salle de classe traditionnelle. Il faut alors noter que au ﬁl des années, l’on est passé du tableau noir au tableau blanc, puis aux projecteurs, et dernièrement l’utilisation des écrans interactifs (ﬁgure 17) est le summum des additions technologiques

Figure 57 Ecran interactif dans une salle de classe

que l’on peut retrouver dans une salle de classe. 2. Tablettes électroniques et ordinateurs Les cahiers de notes, carnets d’écritures, ou cahiers d’exercices peu importe leurs appellations constituent des outils indispensables aux élèves partout dans le monde aujourd’hui. Succédant à l’usage très répandu des ardoises encore utilisées dans certains pays, c’est avec ces cahiers que les élèves prennent des notes pendant les cours, traitent leurs exercices ou encore révisent pour les examens. Mais dans les pays les plus avancés et les systèmes éducatifs qui intègrent la technologie aux méthodes d’enseignements, ce sont les tablettes électroniques et les ordinateurs (ﬁgure 17), souvent fournis par les écoles elles même qui remplacent les cahiers de notes et carnets d’écriture et même les manuels scolaires. «On pourrait penser qu’il serait plus coûteux de fournir des tablettes à chaque élève de votre école, mais pensez au nombre de manuels scolaires qui seraient ainsi économisés chaque année».[36]

Figure 58 Utilisation de tablettes électroniques et ordinateurs dans une classe

[36]

Source: www.securedgenetworks.com

3. La réalité virtuelle / augmentée Bien que les outils de réalité virtuelle et de réalité augmentée (ﬁgure 18, ﬁgure 19) existent depuis quelques années déjà, ces derniers sont toujours en développement mais se répandent de plus en plus dans le monde. Leurs avantages se font sentir dans beaucoup de domaines tels que l’architecture, les jeux vidéos ou encore la médecine. Il est indéniable que leur usage sera de plus en plus répandu dans les années qui viennent et leurs avantages, mieux exploités. Conclusion Grâce à la variété d’outils technologiques désormais à notre disponibilité, l’environnement scolaire se modernise petit à petit et les enseignants élargissent leur éventail de méthodes éducatives, notamment l’enseiFigure 59 Lunettes de réalité virtuelle

gnement numérique sous la forme de classes virtuelles se déroulant à distance. Toutefois, beaucoup d’éducateurs sont réticents à l’idée de la salle de classe intégrée et connectée. Cela s’explique par l’existence des réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube, Twitter, etc… qui considérés comme distractifs. «Les médias sociaux sont généralement considérés comme une énorme distraction lorsqu’il s’agit de la classe, […] mais c’est une vision bornée. Avec la bonne stratégie en place […], les médias sociaux peuvent être un outil très utile et puissant pour les étudiants et les enseignants»[37].

Figure 60 La technologie aux mains des enfants d’aujourd’hui

[37]

www.securedgenetworks.com/blog

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Figure 61 Usage exclusif de tablettes par des élèves en classe

Sur la base des apports technologiques à la salle de classe moderne discutés précédemment, il sera question dans cette section de mentionner quelques outils numériques qui favorisent et facilitent l’enseignement à distance.

Source www.classcraft.com/blog/features/ examples-modern-classroom-technology

Classcraft Classcraft est une plateforme éducative conçue sur la base d’activités ludiques pour encourager l’investissement et l’intérêt des enfants. Grâce à ces jeux, les enseignants parviennent à dispenser leurs cours malgré la distance. «Les enfants apprennent mieux par le jeu, et les designers le savent.[…] En faisant participer les enfants et en les plongeant dans les activités ludiques, les enseignants peuvent aider leurs élèves à développer

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leur goût de l’apprentissage»[38]. 2. Adobe spark video La plateforme d’Adobe Spark Video est conçue pour favoriser la production de vidéos d’apprentissages. L’idée est que des étudiants de tout âges conçoivent d’euxmême leurs propres cours éducatifs par le biais de vidéos pré-enregistrées et ainsi partager et enseigner leur Figure 62 Logo Classcraft

connaissance sur un sujet donné. En effet, «L’une des façons les plus excitantes pour les étudiants de s’engager dans un contenu est de s’entraîner à l’enseigner eux-mêmes»[39] 3. Google classroom L’application Google Classroom permet aux enseignants d’organiser et de planifier diverses tâches à partir d’un seul endroit numérique. Cela facilite énormément la gestion d’une salle de classe virtuelle à distance. La plateforme permet aux enseignants de donner des devoirs, des enquêtes et des quiz, noter les travaux des élèves, etc, tout ça depuis leur ordinateur connecté à internet. De plus, en étant gratuit, Google classroom permet donc à toutes les structures scolaires de pouvoir profiter de cette technologie pour améliorer l’expérience éducative

Figure 63 Logo Adobe Spark Video

pour tous les partis concernés. Conclusion Les outils numériques à l’image de Google classroom, Classcraft ou encore Adobe spark video montrent l’intérêt grandissant que les acteurs dans le monde de l’éducation ont pour l’intégration des nouvelles technologies dans les méthodes d’enseignement contemporaines. En plus des exemples cités plus haut, on peut également mentionner Canva, Nearpod Vr et même Youtube qui est aujourd’hui une source notable d’informations, de cours, de formations et vidéos éducatives qui sont gratuites d’accès.

Figure 64 Logo Google Classroom

[38] [39]

Source: www.classcraft.com/blog Idem

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Figure 65 Meubles transportables facilitant le jeu libre des enfants

D’après Peter Gray, «Du point de vue de l’évolution biologique, le jeu est le moyen dont dispose la nature pour s’assurer que les jeunes mammifères, y compris les jeunes êtres humains, acquièrent les compétences dont ils ont besoin pour se développer avec succès vers l’âge adulte».

CONCEPTS PROÉMINENTS DANS L’ÉDUCATION MODERNE ET FUTURE De nos jours, les espaces scolaires innovants sont conçus sur la base de la réalisation que le jeu et l’exploration qui sont des comportements instinctifs des enfants sont indispensables pour leur épanouissement et leur apprentissage. En eﬀet, cela contribue à une éducation beaucoup plus organique et naturelle. Déjà en 1979, Françoise Dolto crée à Paris, la Maison Verte, dont le but était d’oﬀrir aux enfants de 0 à 4 ans un espace où ils peuvent s’amuser et se socialiser en compagnie de leurs parents. Elle explique «Avec cette maison nous avons voulu faire un lieu de loisirs

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pour les bébés, et de repos pour les parents»[40]. Et de nos jours, il est de plus en plus accepté qu’il faut laisser les enfants s’amuser aﬁn qu’ils socialisent entre eux tout en assimilant des comportements sociables chez leur parents à la maison et les adultes à l’école. Cependant, bien qu’il existe toujours une distinction nette entre apprendre et jouer, conduisant à une séparation physique entre les espaces de travail et les espaces de jeux dans les écoles, de plus en plus d’architectes parviennent à concevoir des espaces qui répondent aux besoins naturels des enfants d’apprendre en jouer et jouer en apprenant. Peter Gray l’illustre clairement en disant: «le jeu est l’endroit où les enfants apprennent qu’ils sont maîtres de leur vie, c’est vraiment le seul endroit où ils sont maîtres de leur vie[...]. Le jeu est l’endroit où ils éprouvent de la joie et apprennent que le monde n’est pas si déprimant après tout».[41]

[40] [41]

Archives INA, 1981, Voix de Françoise Dolto The decline of play | Peter Gray | TEDxNavesink, 2014

Figure 66 Le jeu auto-dirigé

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La classe présentée sur la ﬁgure 26 est une classe de l’école primaire privée et progressiste Tru située à Palo Alto, Californie, USA. Elle accueille des élèves de la maternelle à la cinquième année et fait de l’apprentissage une expérience transformatrice.

Figure 67 Classe traditionnelle

L’image ci-dessous représente le résultat de la reconversion d’une salle de classe traditionnelle de l’école élémentaire Columbine (Denver, Colorado, USA) en une salle d’activité progressiste.

Figure 68 Classe d’activités

La salle de classe d’activités a vu le jour grâce au mouvement du progressisme scolaire qui date du début du XXème siècle. L’idée était tout simplement de remplacer les rangées de bancs dans les classes par des aménagement ﬂuides et ﬂexibles de façon à avoir diverses activités interactives se dérouler au sein d’une classe pour un apprentissage beaucoup plus en marge avec la manière instinctive dont les enfants et les êtres humains en général apprennent. Notablement, le XXIème siècle va observer une renaissance du concept. Ainsi, de plus en plus d’architectes et d’éducateurs font désormais appel au concept de la

Figure 69 Columbine Elementary, par Danish Kurani

classe d’activités dans l’optique de se détacher des espaces traditionnels d’éducation désormais obsolètes.

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Figure 70 El petit compte kindergarden, par RCR Arquitectes

Rafael Aranda est l’un des architectes du cabinet d’architecture RCR Arquitectes comprenant également Carme Pigem et Ramon Vilalta. Ensemble, ils ont remporté le prix Pritzker d’architecture en 2017.

Dans la quête incessante de concevoir des espaces qui stimulent les sens, la couleur est un outil indéniable dont se sert les architectes, particulièrement dans la conception des espaces scolaires. En eﬀet, comme le souhaite l’architecte Rafael Aranda «un espace pour les enfants doit montrer un monde du jeu et de la couleur»[42]. Il est évident que les enfants du bas âge en particulier (3 à 6 ans) réagissent activement en fonction des couleurs qui leurs sont présentées. Ils sont particulièrement attirés par le rouge et le jaune parmi les couleurs primaires. Bien que les couleurs chaudes et vives puissent sembler complémentaires à la nature active et énergique d’un enfant de cette tranche d’âge, la luminosité et l’intensité

[42]

Source: www.connectionsbyﬁnsa.com

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des couleurs ne seront eﬃcaces que pour attirer leur attention, car une stimulation excessive ne contribue pas à leur apprentissage. [43] L’usage des couleurs dans les milieux scolaires va donc varier en fonction des espaces et également des tranches d’âge auxquels ces derniers sont destinés. En somme, l’impact des couleurs sur l’ambiance des espaces architecturaux en général et des espaces d’apprentissage en particulier est indéniable. Par conséquent, une prise en compte des interactions que les couleurs suscitent entre les apprenants de tout âge et les espaces d’apprentissages est nécessaire, pour leur conception.

Le concept de la classe mobile relativement nouveau et peu documenté est interprété et appliqué de différentes façons. Il s’agit d’une part d’offrir une mobilité et flexibilité accrue aux différentes parties impliqués dans le processus éducatif, apprenants comme enseignants. D’autre part, c’est aussi une question de démocratiser l’accès à l’éducation aux communautés moins privilégiés. Enfin, axés sur soit la mobilité d’une salle de classe bar le biais de structures démontables (figure 31), ou encore l’usage de la technologie pour éliminer les contraintes de la présence obligatoire dans une classe, le concept de la classe mobile représente une idée encore peu explorée et peu développée qui dans le futur pourrait permettre un accès équitable à la connaissances à toutes personne qui souhaite «apprendre».

Figure 71 El petit compte kindergarden

[43]

Source: renketkisi.com

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CONCLUSION L’éducation a beaucoup changé depuis sa réinsertion dans la société humaine par Charlemagne au Moyen âge. Les espaces scolaires ont beaucoup évolué au fil des années pour s’adapter aux différentes formes sous lesquelles l’éducation a été dispensée et la connaissance enseignée. L’on peut sans doute désormais dire qu’il existe une certaine dichotomie entre les méthodes d’enseignement et les espaces destinés à l’apprentissage. Cependant, avec le temps, les perceptions sur l’éducation, ce qu’elle pourrait ou devrait être, ont changé. Ainsi, les constats et prises de conscience des insuffisances de la salle classe traditionnelle et des espaces qui avec elle, constituent l’écosystème d’un modèle éducatif traFigure 72 Classes mobiles et bâtiments d’école modulaires, par Willscot

ditionnel obsolète, ont inévitablement mené à des changements dans la conception des espaces scolaires. De plus, la révolution numérique que le monde vit actuellement est en train de profondément bouleverser les dogmes de l’éducation scolaire. En somme, l’intégration des outils technologiques modernes permettent au milieux scolaires ainsi qu’aux méthodes d’enseignement d’évoluer. Néanmoins, comme l’a dit Sir Ken Robinson, «Ce dont nous avons besoin [...] ce n’est pas d’une évolution mais d’une révolution dans l’éducation, cela doit être transformé en quelque chose d’autre»[44].

Figure 73 Mobile Academic Classroom (MAC), par RBB Architects

[44]

Bring on the learning revolution | Sir Ken Robinson | TEDx LongBeachCalifornia 2010

Il ne s’agit pas de développer une nouvelle solution, mais de créer un nouveau mouvement dans l’éducation dans lequel les gens développent leurs propres solutions, mais avec un soutien externe basé sur un programme personnalisé

Sir Ken Robinson

Architecture scolaire

Liste des ﬁgures 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73

Source: www.unsplash.com Photo par: Xin Wang Source: www.brockpress.com Source: yourteachersaide.blogspot.com Source: helpfulprofessor.com/classroom-layouts Image redessinée par: Derman A. Malik Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: www.jisc.ac.uk/news Source: www.jisc.ac.uk/news Source: www.archdaily.com Source: www.120hours.no Source: www.arkitektnytt.no Image éditée par: Derman A. Malik Source: real-agenda.com Source: www.naeye.net Source: elearningindustry.com Source: www.unsplash.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: tablets-textbooks.procon.org Source: www.classcraft.com/blog Source: Idem Source: Idem Source: www.mangrovesarasota.com Source: parenting.ﬁrstcry.com Source: www.freepik.com Source: www.truschool.org Source: www.kurani.us Source: www.divisare.com Source: www.divisare.com Source: www.willscot.com Source: www.rbbarchitects.com

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▮PROJETS ÉTUDIÉS ET ANALYSÉS –

Fuji Kindergarden | Tezuka Architects

–

Ecole élémentaire We Grow | BIG

–

Rolex Learning Center | SANAA

–

«Uchi» | Hibinosekkei & Youji No Shiro

–

Librairie publique de Tianjin Binhai, The Eye | MVRDV Mots clés Plan ouvert, bruit de fond, imagination, créativité, liberté d’appropriation, jeu, exploration

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MOTIVATIONS DU CHOIX DES PROJETS ÉTUDIÉS Les projets sélectionnés pour le benchmark ont été choisis en leur qualités d’espaces d’apprentissage nouveaux et innovants et qui également remettent en question les dogmes et idées pré-établies sur la constitution et la conception de l’environnement scolaire traditionnel sous ses formes les plus répandues dans le monde.

Figure 74 Vue depuis la toiture du Fuji kindergarden

Completé en 2007, le projet du Fuji kinderdergarden qui a été conçu par les architectes Takaharu Tezuka et Yui Tezuka est une école maternelle avec énormément d’espace extérieur et sans limites ou barrières entre les espaces dans le but de promouvoir l’instinct naturel des enfants qui est de découvrir et communiquer avec la nature et leur entourage.

▮FUJI KINDERGARDEN INFORMATIONS DU LE PROJET –

Fuji Kindergarden | Tezuka Architects

–

2007 | Tachikawa, Tokyo | Japon

–

Surface totale 4791,69 m² Sources Archdaily portfolio.pratt.edu Flickr CMAO (Carnegie Museum Of Art) TEDx WikiArquitectura ideas.ted.com

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ORGANISATION SPATIALE DU PLAN De l’extérieur vers l’intérieur, le projet comporte un jardin parsemé de bâtiments annexes. Ensuite, 4 entrées (ﬁgure 2) mènent vers le bâtiment principal conçu en une forme ovale avec une cour intérieure et une toiture accessible, destinée au libre jeu des enfants. Le bâtiment ovale comporte 4 grandes parties qui abritent le hall principal, les classes, un espace pour le personnel et les toilettes.

Figure 75 Plan du rez-de-chaussée

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Figure 76 Vue aérienne de l’école

Le bâtiment annexe, complété séparément en 2011 a été nommé: «Anneau autour d’un arbre» à l’image de sa conception. Le bâtiment fait 5 mètres de hauteur et comporte 7 niveaux avec des hauteur sous plafond très basses à l’échelle des enfants.

CONCEPT Le point fort du projet consiste en la structure ovale (ﬁgure 3) du bâtiment principal comprenant une immense cour intérieure servant d’aire de jeu aux enfants. En plus de cette cour, le projet, conçu sur un seul niveau est couvert par une toiture accessible faisant partie intégrante de «l’environnement» de l’école. L’école intègre 3 arbres de zelkova pré-existants sur le site au travers de la toiture de la structure ovale et du «bâtiment» annexe servant de maison d’arbre spécialement conçue pour les enfants. Des baies vitrées coulissantes à hauteur pleine qui épousent la forme du bâtiment ovale sont la seule barrière qui existe entre l’intérieur et l’extérieur. Cependant,

Figure 77 Bätiment annexe de l’école

la transparence oﬀerte par ces dernières et le fait qu’elles sont généralement ouvertes sauf si le temps ne le permet pas, accentuent encore plus l’interaction

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Le bois de paulownia est un bois doux et léger qui rend les blocs facilement déplaçables par les enfants. Ces blocs existent en trois variantes: (300x300x300 mm) (300x450x300 mm) (300x600x300 mm)

omniprésente entre l’intérieur et la nature environnante du projet. Ainsi, la distinction entre extérieur et intérieur au sein du projet est ﬂoutée est quasi-inexistante.

LES CLASSES La structure ovale est divisée en 4 grands espaces par les 4 différents accès qui donnent sur la cour intérieure et sont alignés sur les 4 points cardinaux (nord, sud, est, ouest). Dans chacune des 4 grandes salles définies par ces accès, on peut compter entre 2 à 6 classes sans aucunes divisions ou limites formelles entre ces dernières. Les séparations entre les différentes classes sont faites par le biais de modules en bois développés spécialement pour le projet. Les modules existent en trois variations et sont fabriqués en bois de paulownia. Ces modules (blocs en bois) constituent les meubles qui servent à indiquer les différentes classes. Par ailleurs, chaque

classe

créée

dispose

d’un

puits de lumière qui peut être utilisé par les enfants pour accéder directement à la toiture avec une échelle.

Figure 78 Modules en bois de paulownia

Une étude réalisée sur l’école a montré que les enfants courent en moyenne 4000m par jour sur la toiture. On peut en déduire leur enthousiasme et la joie que leur apporte cet espace où leur liberté de jouer est encouragée.

LA TOITURE Étant accessible et offrant aux enfants la liberté de courir (figure 7), la toiture ovale est légèrement inclinée vers la cours intérieure et constitue l’un des aspects clés du projet. Elle est appropriée par les enfants comme espace principal de jeu où ces derniers peuvent jouer, sauter, s’amuser et courir indéfiniment s’ils le souhaitent.

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L’école Fuji Kindergarden se détâche de l’école traditionnelle à travers son plan ouvert, l’absence de séparations, le bruit de fond et l’intégration de l’environnement. «Il faut de petites doses de danger car les gens ont parfois besoin de tomber pour apprendre à se relever et à s’entraider.» Takaharu Tezuka Source: blueprint. oneomega.com

CONCLUSION L’école maternelle Fuji Kindergarden est un projet remarquable dans la mesure où le milieu scolaire qui en découle se détache d’une certaine manière de l’environnement scolaire traditionnel. Avec des gestes audacieux comme le choix d’un plan ouvert avec des classes sans séparations physiques et limites visuelles, l’intégration du bruit de fond en contraste avec l’extrême silence caractéristique des écoles traditionnelles, ou encore la toiture accessible oﬀrant une piste de course interminable pour les enfants, l’impact du projet des architectes Tezuka est indéniable. En centrant leur conception sur l’expérience des enfants, usagers principaux et leur désir instinctif de jouer, courir, découvrir et communiquer avec leur environnement, le Fuji Kindergarden se démarque incontestablement des écoles maternelles classiques.

Figure 79 Petite colline et escaliers d’accès à la toiture

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MOTS DES CONCEPTEURS | TEZUKA ARCHITECTS «Le point clé du Fuji Kindergarden c’est que les espaces constituent un environnement; entre Avril et Novembre, les baies coulissantes sont entièrement ouvertes. La distinction entre l’extérieur et l’intérieur ne s’applique pas ici. Il n’y a pas de murs entre les espaces et donc pas de limites. Il n’y a que des boîtes utilisés comme meubles qui servent à indiquer les espaces. […] Chaque salle de garderie du jardin d’enfants de Fuji est remplie de son ambiant. […] Il est naturel d’être exposé à un bruit de fond à haute fréquence. Il n’est pas naturel d’être dans un silence complet. […] Ce que nous voulons enseigner à travers ce bâtiment est «le sens commun». Le sens commun comprend les valeurs de la société humaine qui sont immuables, même à travers les époques. Nous voulons que les enfants élevés ici deviennent des personnes qui n’excluent rien ni personne»

Figure 80 Les enfants en train de s’amuser sur la toiture et dans la cour

Figure 81 Relation entre l’intérieur et l’extérieur de l’école

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Figure 82 WeGrow, par BIG

L’école WeGrow est le résultat d’une collaboration entre BIG et l’organisation WeWork, axée sur leur conjointe conviction en la créativité des enfants. L’environnement interactif au sein de l’école est un paysage qui a été conçu dans l’optique de faciliter «la croissance de l’esprit et l’âme de l’enfant du XXIème siècle.»

100

▮WEGROW INFORMATIONS DU PROJET –

WeGrow | BIG (Bjarke Ingels Group)

–

2018 | Manhattan, New York City | USA

–

Surface totale 930 m² Source Archdaily BIG.dk wegrow.com

Benchmark

L’espace conçu en un plan ouvert, conduit à une utilisation commune de l’espace par les enfants, parents et enseignants sans distinctions.

Figure 83 Axonométrie du plan

ORGANISATION SPATIALE DU PLAN L’école WeGrow est en premier lieu intégrée au sein du siège social de l’organisation WeWork à New York aux États-Unis. Le programme comprend 4 salles de classe, un studio polyvalent, une salle d’art, une salle de musique ainsi que le lobby principal comprenant une variété d’espaces de jeu pour les enfants.

101

Benchmark

Figure 84 Des enfants en train de courir dans le hall

CONCEPT Dans une vision axée sur une une éducation naturelle, WeGrow remet en question le système éducatif traditionnel et considère la classe comme étant un écosystème où les enfants apprennent à travers découverte et socialisation (figure 11). En concevant l’école pour des enfants agés de 3 à 9 ans, BIG place l’échelle de l’espace au cœur de la réflexion. Par conséquent, les meubles, les objets et les structures sont conçus spécifiquement à l’échelle des enfants pour encourager leur mouvement, libre jeu, la contemplation et la lecture (figure 12) au sein de cette école. De plus, l’espace épouse des formes courbes et organiques pour faciliter les déplacements des enfants qui, de nature, bougent beaucoup. En éliminant le cloisonnement retrouvé dans les écoles traditionnelles, WeGrow ré-imagine l’éducation en tissant les espaces de jeu avec les espaces d’apprentissage

102

Benchmark

Une des particularités de Wegrow est l’usage de meubles conçus et personnalisés à l’échelle des enfants. Par ailleurs, le concept du plan ouvert revient également ici et sert à faire de l’école, un lieu de divertissement et d’apprentissage pour les enfants, et de rencontre et détente pour les parents et enseignants.

faisant ainsi de l’environnement scolaire lui même un instructeur de plus. Par ailleurs, ce même espace ouvert, libère le potentiel caché de chaque enfant. En somme, les enfants ont la possibilité de pouvoir jouer entre eux, avec leurs parents et enseignants sans aucunes ruptures spatiales.

CONCLUSION WeGrow est une approche unique à la question de comment ré-imaginer les milieux scolaires. Cette école élémentaire, conçue avec l’idée d’oﬀrir aux enfants un environnement convivial de jeu, de divertissement et d’apprentissage où leurs imagination et créativité sont encouragées, a fait usage d’outils, et de mobiliers personnalisés et «custom-made» uniquement pour ce contexte. En somme, WeGrow délivre un environnement scolaire nouveau et sur mesure où la liberté et la créativité des enfants peuvent ﬂeurir sans contraintes.

Figure 85 Petite bulle customisée pour les enfants

Figure 86 Pratique de l’espace par des adultes

103

Figure 87 WeGrow, le lobby

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Benchmark

105

Figure 88 Rolex learning center, rendu 3D

Dans le but de décongestionner le campus de l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) sur lequel les diﬀérents départements d’enseignements s’étaient multipliés de façon anarchique au ﬁl des années, l’EPFL lançâ un concours pour la conception d’un nouvel

▮ROLEX LEARNING CENTER, EPFL INFORMATIONS DU PROJET –

Rolex Learning Center (RLC) | SANAA

–

2010 | EPFL, Lausanne | Suisse

–

Surface totale 37000 m² Sources ARTE Architecture | Le Rolex Learning Center, ﬁlm de Juliette Garcias (Youtube) www.architectes.ch www.circursa.com

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espace pour enlever les barrières physiques entre personnes et disciplines. SANAA remporte le concours avec leur proposition singulière du Rolex Learning Center.

CONCEPT Le projet du Rolex s’étend horizontalement sur un seul niveau en plan ouvert qui accommode l’entièreté du programme du learning center. Les architectes japonais avaient pris la décision de maintenir une continuité et ﬂuidité entre les diﬀérentes parties du projet, évitant ainsi les séparations et ruptures physiques caractéristiques d’une architecture «traditionnelle» d’après eux.

107

Benchmark

Ensuite, face à la contrainte de rendre le bâtiment accessible depuis chaque façade, les architectes décident de surélever le bâtiment pour créer 5 accès en dessous de ce dernier, tous menant vers une entrée commune au centre du bâtiment, donnant ainsi un accès équivalent aux divers espaces du programme sans hiérarchiser les fonctions entre elles. De cette façon, les façades ne constituant pas de barrières avec l’environnement extérieur, invitent plutôt les visiteurs à l’intérieur du Rolex de façon fluide et ininterrompue sans avoir à passer par une porte ou emprunter des escaliers. Sur la base de la topographie artificielle au sein du Rolex (figure 18) qui s’étend sur une surface de 20000 m², constituée de pentes douces et de patios, il n’y a ni murs, ni portes ou couloirs. Les architectes se sont servis des courbes pour placer les différentes fonctions sans avoir à créer des barrières ou limites physiques entres ces différents espaces. Ainsi, l’entièreté du bâtiment est un paysage sans barrières, ni obstacles où différentes activités et fonctions cohabitent au sein d’un espace unique. Enfin, pour assurer un éclairage naturel suffisant et une aération adéquate de la surface immense de l’édifice, les architectes décident de perforer 14 patios de tailles et formes variées (occupant plus de 20% de la surface construite ) à travers le volume du bâtiment.

Figure 89 Diagramme du processus de conception

108

Benchmark

Figure 90 Bulles de travail

Figure 91 AmĂŠnagement des espaces sur les pentes

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Benchmark

Figure 92 Plan du Rolex learning center

Pour distribuer les fonctions sur la superﬁcie du projet, les architectes se sont servis de la topographie comme guide pour décider des espaces les plus adéquats aux diﬀérentes pentes et aux parties plates.

PROGRAMME Dans cet espace sans limites physiques, les architectes distribuent ingénieusement le programme au sein du Rolex de la façon suivante. –

La bibliothèque et l’espace de restauration sont placés au sommet des côtes.

–

Les pentes sont quant à elles utilisées pour le forum, l’espace d’exposition et les espaces de travail.

–

L’accueil, la salle de lecture, la librairie, la cafétéria, les bureaux et l’espace de réserve sont tous placés dans les vallées qui sont plates.

110

Benchmark

Dans ce projet, l’espace de circulation n’est pas définit. Une grande partie de la surface construite consiste d’espaces vierges que les architectes ont décidé de laisser intacts. En effet, d’après eux, pour un espace, c’est l’usage qu’en font les usagers qui en décident la fonction. Il était donc important de laisser une marge suffisante de liberté pour que les usages puissent s’approprier l’espace comme ils le souhaitent.

CONCLUSION Le projet du Rolex Learning Center, conçu par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa est un édifice innovateur en plus d’être une prouesse d’ingénierie dont la faisabilité était fortement questionnée. Cependant, SANAA délivre un projet architectural remarquablement audacieux et caractérisé par «le mouvement de vagues de sa toiture et sa volumétrie basse et étendue»[45]. L’espace unique que constitue le volume ondulatoire du Rolex parvient à accommoder différentes fonctions au sein d’un même espace tout en offrant une liberté d’appropriation de l’espace aux différents usagers. De même, les architectes résolvent les contraintes d’accessibilité et de sécurité liées aux pentes et courbes interminables qui pour les architectes, représentent la façon naturelle dont les êtres humains se déplacent et vaquent à leurs activités. Enfin, en rendant l’espace du bâtiment entièrement transparent de façon à ce que le regard puisse le traverser d’un bout à l’autre sans aucune barrière physique, les architectes font du Rolex un espace de rencontre, de partage, d’apprentissage sans aucune distinctions ni hiérarchies, promouvant ainsi l’imagination, la liberté et la créativité des usagers du Rolex Learning Center, désormais l’image emblématique de l’EPFL.

Figure 93 Amphithéâtre

[45]

Source: www.architectes.ch

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MOTS DES CONCEPTEURS | KAZUYO SEJIMA & RYUE NISHIZAWA

Figure 94 Vue nocture du RLC

112

Benchmark

«Dans ce projet, nous n’avons pas fait appel à la ligne droite, mais plutôt à des formes plus libres. Les collines par exemple ne sont pas régulières mais ondulent de manière aléatoire. En fait, on pourrait dire que tout le bâtiment est une grande variation organique. Nous voulions réaliser un espace qui soit proche de la manière dont se déplacent les êtres humains. Et l’homme ne marche pas droit de façon linéaire comme un train. Il se déplace en courbes, de manière organique. Notre architecture vise à être la plus proche possible des mouvements de l’être humain. […] Pour nous, il ne s’agit pas d’espaces vides comme le conçoivent les occidentaux. Il s’agit d’espaces qui sont une proposition d’échanges, de rencontres entre les gens. Car en fait, les espaces proposés aux étudiants sont trop souvent très déterminés. Les architectes conçoivent toujours leurs bâtiments en attribuant une fonction à un espace, comme les couloirs qui sont à priori uniquement faits pour se déplacer, ou les salles d’études pour travailler. Mais en réalité, les étudiants dorment ou font la sieste dans les salles d’études et travaillent et échangent des informations avec les professeurs dans les couloirs. La fonction d’un espace est très souvent transformée par l’usage qu’en font les étudiants. C’est cela que nous avons pris en compte. Selon nous, c’est aux Hommes d’inventer la fonction d’un espace. Plus on leur laisse de liberté, plus ils auront de l’imagination, plus une fonction intéressante pourrait y voir le jour».

113

Figure 95 Vue aĂŠrienne du Learning center

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Benchmark

115

Benchmark

Figure 96 Petite maison pour enfants

«Le propriétaire, dont nous avons conçu et réalisé le projet de l’école il y a 5 ans, nous a consulté à nouveau pour «construire un espace dans l’école où les enfants peuvent développer leur créativité par le biais de jeux de rôle». Description donnée par les architectes. Source: Architizer

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▮OUCHI | HIBINOSEKKEI +YOUJI NO SHIRO INFORMATIONS DU PROJET –

«Ouchi» | Hibino Sekkei + Youji no Shiro

–

2017 | Saga | Japon

–

Surface totale 15 m² Sources Archdaily Architizer

Benchmark

Youji no Shiro, qui signiﬁe «Le château pour enfants» en japonais, est le nom d’une section de la ﬁrme Hibino Sekkei Architecture, basée à Kanagawa, au Japon. La société a été fondée en 1972 et a lancé la section qui s’est spécialisée dans la conception d’espaces pour enfants depuis 1991.

CONCEPT Pour ce projet dont le but était de concevoir un espace annexe dédié à la créativité des enfants au sein de l’école qu’ils avaient précédemment conçu, les architectes prennent une approche assez particulière et unique. En partant de leur conviction que «lorsque les enfants font des jeux de rôle, ils essaient d’imiter les adultes», plutôt que de rester dans la typologie traditionnelle des jardins d’enfants remplis de jouets, les architectes ont décidé de concevoir une «mini-maison» pour enfants au sein du bâtiment existant de l’école. C’est ainsi que le projet «Ouchi» (du japonais

«uchi» signiﬁant «mai-

son») fut réalisé. Au sein de ce petit édiﬁce qui est une réplique miniature d’une maison classique (au japon), les enfants peuvent s’approprier l’espace comme s’il leur appartenait à eux seuls.

Figure 97 Cuisine et déjeuner à l’intérieur de l’ouchi

117

Benchmark

PROGRAMME Le genkan est un vestibule à l’entrée des logements, des temples bouddhistes japonais ou d’autres bâtiments dans lequel on retire ses chaussures. Source: Wikipedia

Figure 98 Enfant en train de faire le linge

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Le programme de la petite maison comprend –

Le vestibule (entrée, «genkan» en japonais)

–

Le séjour

–

La salle à manger

–

Une cheminée

–

Une cuisine

–

Une buanderie

–

Un séchage

–

Une terrasse

Figure 99 Plan de la petite maison

Benchmark

ACTIVITÉS Laissés à eux même et supervisés de façon indirecte dans cet nouvel espace qui a été conçu pour eux, les enfants s’adonnent à des activités créatives de leur choix naissant de leur imagination sans la participation d’adultes. Le résultat: d’eux même, les enfants passent leur temps à cuisiner, décorer la table à manger, faire le linge, entretenir leur «maison» sans qu’il ne leur soit imposé.

Figure 100 Activités auto-dirigées des enfants

119

Benchmark

Pour ce projet dont le but était la conception d’un espace de jeu créatif pour les enfants, les architectes ont tout simplement conçu une petite maison pour ces derniers. Quand ils se sentent comme chez eux à la maison, ils peuvent jouer et faire ceux qu’ils veulent sans que leur imagination ne soit limitée par le cadre de l’école.

Figure 101 Les enfants en train de s’aamuser sur la terrasse

120

CONCLUSION Cet «Ouchi» (petite maison pour enfants) est une vision innovante de la manière dont l’imagination et la créativité des enfants peuvent fleurir dans le cadre adéquat. En effet, les enfants ont tendance à imiter leurs parents et d’autres adultes, et ce faisant ils apprennent d’eux même et expérimentent tout en laissant libre cour à leur imagination. Et dans cette réplique de l’espace convivial d’une maison où ils peuvent se sentir chez eux, libre de jouer sans être jugés, les enfants révèlent des facettes cachées et ingénieuses autrement étouffées et supprimées par les modèles traditionnels de l’éducation.

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Figure 102 Enfants assis sur un banc à l’extérieur de la petite maison

121

Figure 103 Intérieur de l’Ouchi

122

Benchmark

123

Figure 104 Vue de la bibliothèque depuis les étagères

La librairie de Tianjin Binhai réalisée par la ﬁrme d’architecture néerlandaise MVRDV s’inscrit sur le master plan de la zone culturelle de Binhai dessiné par la ﬁrme d’architecture allemande GMP dans le cadre de la croissance rapide de la ville portuaire de Tianjin.

▮THE EYE, BIBLIOTHÈQUE TIANJIN BINHAI | MVRDV INFORMATIONS DU PROJET –

Bibilothèque de Tianjin Binhai | MVRDV

–

2017 | Binhai, Tianjin | Chine

–

Surface totale 33700 m² Sources www.deezen.com www.detail-online.com ideat.thegoodhub.com www.mvrdv.nl

124

Benchmark

CONCEPT L’attraction principale du projet dont le volume extérieur était ﬁgé par le master plan, est visiblement le grand hall de la bibliothèque. Ce dernier se dessine comme une représentation en 3 dimensions d’un œil où au centre, l’auditorium, enveloppée dans une sphère blanche et lumineuse fait référence à la pupille, pendant que les étagères à livres, agencées en cascades du sol au plafond, semblent épouser la forme d’une cavité oculaire donnant ainsi une connotation de cave à l’atrium.

125

Benchmark

«Les espaces intérieurs de la bibliothèque font presque penser à une grotte, une étagère à livres infinie» a commenté Winy Maas, cofondateur de MVDRV. Il rajoute « nous avons ouvert l’édifice en créant un bel espace public à l’intérieur, comme un nouveau salon urbain. Les arrondis et les angles ont été pensés pour stimuler les différentes utilisations de l’espace : lire, marcher, se rencontrer et discuter. Ensemble, ils composent l’œil de l’édifice : où voir et être vu». En effet, les étagères à livres ne s’arrêtent pas à cette seule fonction. Elles servent également de lieu de rencontre, de marches pour s’asseoir et lire, ou encore d’accès aux étages supérieurs tout en dessinant la façade du bâtiment. Tout compte fait, le hall de la bibliothèque se définit comme un espace nouveau à la fois d’apprentissage, de rencontre et d’épanouissement social et intellectuel. On peut clairement voir dans l’image ci-après (figure 34) Figure 105 Pratique de l’espace du hall par des visiteurs

comment les étagères à livres servent plus qu’à les présenter, mais également à la circulation et la lecture. De plus, au-dessus de l’auditorium se trouve un grand puits de lumière circulaire qui permet un éclairage supplémentaire de la bibliothèque et fournit aux deux étages au-dessus de l’atrium une lumière centrale (ﬁgure 33).

Figure 106 Réception et patio au dessus de l’auditorium

126

Benchmark

Figure 107 EtagĂ¨res, livres, usagers

127

Figure 108 Plan et coupe de la bibliothĂ¨que

128

Benchmark

En raison d’un planning précipité, la moitié supérieure des étagères directement au-dessus de l’atrium qui devait initialement être accessible ne l’est pas. Il s’agit d’une décision prise localement sans le consentement des architectes qui espèrent un jour voir leur «vision complète de la bibliothèque se réaliser».

129

Benchmark

PROGRAMME La bibliothèque s’élève au total sur cinq (5) étages. On peut noter quatre (4) annexes (comprenant les diﬀérentes structures éducatives et bureaux) qui composent la bibliothèque et sont tous accessibles à partir du hall central. Au rez-de-chaussée on retrouve des espaces de lecture pour les enfants et les personnes âgées, l’auditorium ainsi que les étagères en terrasses. Les deux premiers étages se composent principalement de salles de lecture, de livres et de salons, tandis que les étages supérieurs comprennent des salles de réunion, des bureaux, des salles informatiques et audio ainsi que deux patios. De plus, le sous sol du bâtiment abrite toutes les installations techniques, une réserve et des archives.

Figure 109 Diagramme et axonométrie du programme

130

–

Salles de lecture

– – – – – – – – – – –

Bureaux Salles de séminaires Zones de lecture / repos Salle multimédia Salles de musique Zone vidéo / projection Salles de réunions Salon Réception Archives Service

Benchmark

Figure 110 Vue sur la façade la librairie depuis l’intérieur

La bibliothèque Tianjin Binhai de MVRDV se démarque en tant qu’espace d’apprentissage grâce à son architecture «futuriste» et à la polyvalence de son espace.

CONCLUSION En déﬁnitive, la bibliothèque conçue par MVRDV est un espace d’apprentissage exceptionnel. Contrairement à une bibliothèque standard servant à stocker des livres, l’atout de ce projet se retrouve en la polyvalence de l’espace dédié à la présentation des livres. Les étagères, en plus d’abriter les livres, sont agencées en cascades et ce faisant, servent non seulement d’espace de circulation, d’appropriation, de rencontre et de lecture, d’accès, mais également à sculpter du volume intérieur de l’atrium de la bibliothèque qui en ressort, une architecture exceptionnelle.

131

MOTS DES CONCEPTEURS | MVRDV | WINY MASS

Figure 111 Faรงade de la librairie

132

Benchmark

«Étant contraints de ne pas toucher le volume du bâtiment, nous avons «roulé» l’auditorium en forme de boule exigé par le cahier de charges à l’intérieur du bâtiment et le bâtiment a simplement fait de la place pour lui»

133

Figure 112 BibliothĂ¨que de Tianjin binhai, The eye, MVRDV

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Benchmark

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Liste des ﬁgures 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99

100 101 102

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Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.ﬂickr.com Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.e-architect.co.uk Source: www.ﬂicker.com Source: ideas.ted.com Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: wegrow.com Source: www.archdaily.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: www.6sqft.com Source: www.6sqft.com Source: big.dk Source: Idem Source: espazium.ch Image par: Derman A. Malik (d’après référence) Source: priseauvent.canalblog.com Source: architectes.ch Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: www.sottas.ch Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: Idem Source: Idem Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Image éditée par: Derman A. Malik Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: Idem Source: Idem

Benchmark

103 104 105 106 107 108 109 110 111 112

Source: Idem Source: www.mvrdv.com Source: www.archdaily.com Source: www.mvrdv.com Source: Idem Source: www.archdaily.com Source: www.mvrdv.com Source: www.archdaily.com Source: Idem Source: Idem

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138

139

Synthèse

LES LIMITES DE L’ÉDUCATION SCOLAIRE «Notre système éducatif est fondé sur l’idée de la capacité académique, et il y a une raison à cela. Tout le système a été inventé dans le monde entier alors qu’il n’y avait pas vraiment de système public d’éducation avant le XIXe siècle. Ils ont tous vu le jour pour répondre Figure

aux besoins de l’industrialisation». Sir Ken Robinson Ce qui découle de cette origine de l’éducation publique formelle est que la capacité académique a ﬁni par dominer notre vision de l’intelligence. De fait, les disciplines artistiques et sociales sont placées en second lieu par rapport aux matières scientiﬁques alors qu’elles sont tout autant importantes. Par conséquent, la STANDARDISATION excessive du système éducatif moderne provient de la période de la révolution industrielle où ce système a été forgé. Et les principes qui ont servi à produire des ouvriers à partir des écoles sont les même que l’on utilise aujourd’hui pour l’éducation des enfants.

LES CONSÉQUENCES

«C’est un miracle que la curiosité survive à l’éducation formelle». Albert Einstein. Figure

140

Synthèse

Le stress et l’anxiété que ressentent les élèves et étudiants à l’école est trop souvent ignoré et sousestimé par le système éducatif.

LES TENTATIVES D’AMÉLIORATION Figure

Grâce au mouvement du progressisme éducationnel, de nombreuses pratiques pédagogiques utiles au développement des enfants ont été intégrées dans le système d’éducation standard. L’intégration de la technologie essaie autant que possible d’améliorer l’expérience scolaire pour les apprenants ainsi que les enseignants. Mais cela ne semble pas vraiment fonctionner à merveille. «L’anxiété que ressentent les enfants à être constamment testés, leur peur de l’échec, des punitions et de la disgrâce, réduisent gravement leur capacité de perception et de mémoire, et les éloignent des matières étudiées pour les pousser à adopter des stratégies visant à faire croire aux enseignants qu’ils savent ce qu’ils ne connaissent pas vraiment» John Holt.

Figure

141

Synthèse

PROBLÉMATIQUE «En face des avancées techniques et technologiques de l’ère digitale et en réponse à un système éducatif de moins en moins eﬃcace, dans quelles mesures alors, la conception de nouveaux espaces d’apprentissages pourrait-t-elle révolutionner l’école traditionnelle, l’éducation et le système éducatif tel que nous les connaissons aujourd’hui?»

UN SYSTÈME OBSOLÈTE ET IRRÉPARABLE La réalité est que les fondements mêmes du système de l’éducation publique standard n’ont pas été conçus pour promouvoir les talents, les passions, la créativité et l’imagination, la liberté d’expression et d’apprentissage chez les enfants. Inévitablement alors, aucune quantité d’améliorations du cadre scolaire ne pourra aboutir à un véritable épanouissement des enfants à «l’école». D’après Sir Ken Robinson, les principes fondamentaux sur lesquels la vie humaine s’épanouit sont la diversité, la curiosité et une créativité intrinsèque. Ces principes sont tous contredits par la culture de l’éducation scolaire.

142

Synthèse

Figure

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’école semble plus détruire cette envie innée d’apprendre plutôt que de la cultiver.

Ma conviction est que les êtres humains sont naturellement capables d’apprendre d’eux même une quantité incroyable de choses, depuis le bas âge sans y être contraint. En déﬁnitive, pour répondre à la problématique posée, concevoir un milieu d’apprentissage nouveau qui va remettre en question les principes et fondements de «l’école» semble être la solution pour aboutir à une véritable «révolution de l’éducation». Ce qu’il faut , c’est:

UNE ANTITHÈSE ARCHITECTURALE DE L’ÉCOLE TRADITIONNELLE.

Figure

143

144

145

Projet architecture | Analyse

▮HYPOTHÈSES REJET DE LA SALLE DE CLASSE TRADITIONNELLE Figure 113 Rejet de la classe traditionnelle

D’après

l’histoire,

est

évident

que

salle

de classe n’a pas été conçue pour cultiver un épanouissement intellectuel et ludique des enfants ainsi que le libre apprentissage de ces derniers. Par conséquent, le rejet de la salle de classe traditionnelle est une condition sinequanone aﬁn d’arriver à ce résultat.

UN APPRENTISSAGE LIBRE De nos jours, il y a tellement de choses à apprendre que le fait que les écoles limitent et décident ce que les enFigure 114 Apprentissage libre au Fuji kindergarden

fants apprennent va à l’encontre de leur curiosité innée et de leur liberté d’apprendre.

ABSENCE DE HIÉRARCHIE ENTRE LES DOMAINES DE CONNAISSANCE On peut répartir la connaissance et les activités humaines comme suit: les sciences, les humanités (sciences sociales), le sport et les arts. Traditionnellement hiérarchisés dans cet ordre, il faut toutefois reconnaître que dans la perspective d’un apprentissage libre, ces domaines sont tous importants, les uns autant que les autres. Figure 115 Absence d’hiérarchisation

UNE GRANDE MARGE DE LIBERTÉ D’APPROPRIATION SPATIALE Enﬁn, un espace qui encourage les mécanismes naturels d’apprentissage des enfants devrait encourager la créativité de ces derniers et leur laisser une marge suﬃsante d’appropriation et d’usage des espaces mis à leurs disposition pour une apprentissage idéal.

Figure 116 Liberté d’appropriation spatiale, Ouchi, Hibinosekkei

146

Projet architecture | Analyse

Plutôt que de faire recours à d’innombrables subdivisions spatiales contraignantes, il s’agit de faire une répartition des diﬀérents espaces d’apprentissages en 4 corps principaux de connaissances et d’activités, tous accessibles de façon équitable.

Ces diﬀérentes corps d’apprentissage sont ensuite réparties en zones d’apprentissage extérieur et intérieur. Pour l’intérieur, une subdivision supplémentaire servira à déﬁnir une section calme et silencieuse ainsi qu’une section avec du bruit ambiant.

Pour finir, Il sera nécessaire d’établir une communication fluide et harmonieuse entre les différentes zones du projet.

Figure 117 Diagramme de conceptualisation

147

Projet architecture | Analyse

▮CHOIX DU SITE ET CONTEXTE URBAIN SITUATION Le site choisi pour la conception du projet architectural en réponse à la problématique de ce travail se situe au Maroc dans la ville de Rabat, à l’intersection des quartiers d’Agdal, Yacoub el Mansour et Akkari.

CONTEXTE URBAIN Aﬁn de cerner les enjeux et contraintes urbanistiques de l’emplacement du site choisi, il sera question dans cette partie d’étudier les caractéristiques urbaines de la zone en question. Cette étude comprendra donc

Figure 118 Situation géographique, Maroc

148

–

Les axes

–

Le transport

–

Le climat et la végétation

–

Les équipements

Projet architecture | Analyse

Figure Image satellite de Rabat aux alentours du site

149

Avenue Al Houria

Avenue Moustapha Assayeh

L’avenue Al Houria se constitue en tant qu’un axe très structurant du contexte urbain immédiat du site. En plus de desservir directement le site choisi, elle se situe à la limite des quartiers Yaacoub el Mansour et al Akkari. De plus, elle relie directement le quartier de l’Agdal au littoral.

150

Figure 119 Image satellite de Rabat aux alentours du site

Projet architecture | Analyse

Avenue Mohammed Ben Abdellah

Avenue Hassan II

Site du projet

L’avenue Al Houria est traversée perpendiculairement par trois grands axes routiers parallèles au littoral de Rabat.

151

Projet architecture | Analyse

Figure Diagramme des transports

-Site du projet -Gare ferroviaire Rabat-Agdal -Gare routière de Rabat -Transports à l’échelle locale (environs du site) -Transports à l’échelle de la ville -Transports à l’échelle nationale -Extension de la ligne 2 du tramway -Voie ferrée à l’échelle nationale

Figure 120 Légende des transports

152

La présence de la gare ferroviaire Rabat-Agdal et de la gare routière à proximité du site le rend accessible à l’échelle nationale. De plus, les grandes voies de circulation routières de part et d’autre du site (notamment l’avenue Hassan II et la voie côtière Moustapha Assayeh) en font un point stratégique pour la conception du projet et son accessibilité qui va maximiser l’impact de sa vocation.

Projet architecture | Analyse

Le taux d’humidité dans le site est assez élevé (90%) en raison de sa proximité à la mer et dû à la force des vents dominants qui viennent majoritairement du Nord-Ouest.

Dû à l’inﬂuence maritime de l’océan atlantique, le climat est de type méditerranéen semi-aride. On se retrouve alors avec un climat doux, modéré et pluvieux en hivers et humide et tempéré en été.

Il y a un déﬁcit important d’espaces verts, principalement des lieux publics par rapport au cadre bâtit au sein de la ville. De même l’environnement immédiat du site ne présente pas de place publique ou d’espaces verts en tant que tels. Figure 121 Diagramme pluviométrique

Figure 122 Espaces verts

Figure 123 Image satellite de Rabat aux alentours du site

153

Marché de gros Yacoub al Mansour

Emplacement du site Équipements scolaires Équipements sportifs Équipements religieux Équipements commerciaux (gare, hôtel)

Collège Ghahid alal imik

École An-Nour al Mohammadi

Divers

Lycée al Joulane

L’environnement immédiat du site comprend une variété d’équipements divers, certains à l’échelle du quartier et d’autres à l’échelle nationale (gare, hôtel). On peut noter toutefois la présence d’un grand nombre d’équipements scolaires qui peuvent donc servir de référence face au projet qui se veut une antithèse architecturale de l’école traditionnelle.

154

Figure 124 Image satellite de Rabat aux alentours du site

École Salma

Projet architecture | Analyse

Centre de formation des inspecteurs de l’éenseignement Cimetière chrétien Stade Yacoub al Mansour Académie régionale de Rabat-Salé-Zemmour-Zair Lycée Mansour Eddahbi Cimetière juif

Site du projet

Gare de TGV Rabat-Agal Club de PPT

École nationale supérieure des mines

Hôtel ibis Rabat

155

Projet architecture | Analyse

▮ANALYSE DU SITE ACCESSIBILITÉ Le site, qui se trouve à l’intersection de trois quartiers à vocations et populations diverses (notamment Al Akkari, Yaacoub el Mansour et Agdal) est desservi par des axes importants en la matière de l’avenue Hassan II, l’avenue Al Houria, la voie Sidi Med Benabdallah ainsi que des possibilités d’accessibilité depuis le littoral ou encore venant la gare TGV Rabat Agdal. L’emplacement du site est donc un point stratégique pour montrer la nécessité d’une révolution de l’éducation.

Al Akkari

Yaacoub el Mansour Agdal Figure 125 Dimensions du site

156

Figure 126 Accessibilité du site

Projet architecture | Analyse

Des études suggèrent que en été, les températures moyennes varient entre 16°C et 26°C avec des maximum et minium annuels de 40°C et 4°C respectivement.

CLIMAT Le climat dans la zone du site est tel que présenté précédemment avec un taux d’humidité moyen de 90% avec un hivers modéré et pluvieux ainsi qu’un été humide et tempéré.

TOPOGRAPHIE On peut voir sur le schéma ci-dessous que dû à la topographie irrégulière du site, il y a une dépression légère en direction du littoral oﬀrant ainsi des percées visuelles sur la mer (ﬁgure 15). D’autre part, le coin Sud du site présente également une petite dépression topographique.

Par ailleurs, dû à l’absence de bâtiments de grandes hauteurs du côté Sud, le site proﬁte d’un bon ensoleillement tout au long de la journée.

Ouest

Est Sud

Figure 127 Topographie

157

Projet architecture | Analyse

158

Projet architecture | Analyse

Liste des ﬁgures 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127

Source: www.bookings.edu Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: architectes.ch Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: schéma par Derman A. Malik Source: Idem Source: schéma par Derman A. Malik Image satellite: maps.google.com Source: schéma par Derman A. Malik Source: fr.climat-data.org Source: schéma par Derman A. Malik Source: image satellite maps.google.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: schéma par Derman A. Malik Image satellite: maps.google.com Source: schéma par Derman A. Malik Source: Idem Source: Idem

159

Projet architecture | Learning center Loop

Figure Vue extérieure sur l'entrée Est du Projet

▮PROJET ARCHITECTURAL INTENTIONS DU PROJET En réponse à la problématique de comment la conception de nouveaux espaces d’apprentissages pourrait-elle révolutionner l’éducation traditionnelle en face des avancées technologiques de l’ère digitale, la solution proposée est un projet architectural avec pour fonction celle d'un learning center qui se veut une antithèse architecturale de l’école traditionnelle.

160

Projet architecture | Learning center Loop

Bien qu’il soit diﬃcile de remplacer du jour au lendemain un système éducatif qui existe depuis deux siècles, il est important de souligner son obsolescence par le biais d’un projet qui peut donner une idée sur comment l’éducation pourrait être diﬀérente et plus épanouissante.

Pour ce projet, les intentions primaires sont: –

Exposer les limites de l’école traditionnelle à travers un cadre nouveau d’apprentissage qui rejette les normes établies par un système obsolète

–

Concevoir un environnement social où les distinctions entre le jeu et l’apprentissage sont quasi-inexistantes et oubliées

–

Faire du projet un lieu d’auto-apprentissage pour tous, quoique focalisé sur l’éducation primaire et secondaire des enfants et adolescents de 8 à 18 ans. Dans ce learning center, la créativité est encouragée et cultivée; et l’usage des espaces décident de leurs fonctions.

161

Projet architecture | Learning center Loop

INSPIRATIONS

Quelques projets architecturaux inspirants en matières de volume ou de l’expérience spatiale créée.

Les projets présentés ci-dessous sont des projets dont les concepts architecturaux ont servi d’inspiration pour la conception du projet architectural, réponse à la problématique du présent mémoire. Il s’agit notamment de: –

Fuji kindergarden, par Tezuka Architects

–

La bibliothèque Tianjin Binhai, MVRDV

–

Musée et bibliothèque Musashino art University, par Sou Fujimoto architects

–

Rolex learning Center, SANAA On retiendra du Fuji kindergarden, l'absence de séparations physiques entre les espaces, le bruit de fond et l'intégration de l'environnement dans la conception de l'école maternelle. La bibliothèque Musashino art univerisity ainsi que la bibliothèque de Tianjin Binhai sont des projets notables pour leur usage des marches d'escaliers comme espaces praticables plutôt que de les réserver uniquement pour la circulation des usagers. Quant au Rolex learning center, on y retrouve un volume innovant, une circulation non unidirectionnelle mais plutôt déambulatoire offrant aux usagers une très grande marge d'appropriation des espaces. De plus, il ne faut pas oublier l’ingéniosité de l'accès central du bâtiment qui offre un accès équitable aux différentes fonctions du programme du learning center.

Figure 128 Fuji kindergarden, Tezuka architects

162

Projet architecture | Learning center Loop

Figure 129 BibliothĂ¨que de Tianjin bBinhai, The eye, MVRDV

Figure 130 Musashino art university Museum & Library, Sou Fujimoto architects

Figure 131 Rolex learning center, SANAA

163

Projet architecture | Learning center Loop

DÉMARCHE CONCEPTUELLE Dans le but de concevoir un projet où l’apprentissage n’est pas basé sur un enseignement obligatoire mais constitue une qualité intrinsèque de l’espace lui même, le parti pris est de: –

Faire de l’apprentissage une pratique libre et naturelle qui se déroule dans tous les espaces du projet

–

Éliminer la hiérarchie entre les sciences, les arts, les humanités (sciences sociales) et les sports, par conséquent, rendre équitablement accessibles les différents espaces qui leur seront dédiés

–

Concevoir une circulation non-unidirectionnelle favorable à l’appropriation des espaces par les apprenants

Un organisation concentrique des différentes sections du programme du projet permet un accès équitable depuis le centre et un parcours continu et fluide entre les différents domaines d’apprentissages, sans point de départ ni d’arrivée et donc sans hiérarchie notable.

Figure 132 Organigramme de la répartition des fonctions

164

Projet architecture | Learning center Loop

Dépression naturelle due à la topographie du site.

Extrusion des volumes des deux niveaux déﬁnis en plan.

Torsion des volumes en élevant et rabaissant des points clés par rapport aux accès du site.

Jonction du bloc supérieur avec le bloc du niveau inférieur.

Implantation du volume total dans le site en enfonçant ce dernier sous terre à raison de la hauteur du volume inférieur, créant une Figure 133 Axonométrie de la conception du volume

cour à ciel ouvert au centre du projet.

165

PLANS ET VISUALISATION ARCHITECTURALE

Figure 134 Plan de masse du projet

166

Projet architecture | Learning center Loop

Le learning center Loop, implanté à l’intersection des quartiers d’Agdal, de l’Akkari et de Yacoub el Mansour, permet d’injecter une couverture verte à un point clé de la ville en se comportant comme un park public aux yeux de l’extérieur grâce à sa toiture accessible et végétalisée et un rapport surface bâtie/extérieur en faveur d’une grande surface végétalisée.

40m

167

Le schéma ci-contre montre les diﬀérents accès principaux du projet desservi par les voies de circulation.

Figure 135 Vue axonométrique du projet et son entourage immédiat

168

Figure

Projet architecture | Learning center Loop

Les quatre principaux accès du site sont piétons ou cyclables. Le parking et l’accès de services sont souterrains aﬁn de garder un environnement et une vue aussi naturels que possible.

L’accès Ouest permet d’accéder directement à toiture végétalisée faisant oﬃce de parc public. Ce parc se constitue en un point de repère et de rencontre pour les habitants des quartiers avoisinants ainsi qu’un lieu de loisir et de détente pour les jeunes apprenants du learning center. Par ailleurs, l’accès Sud relie le site à l’avenue Hassan II (gare de Rabat-Agdal). de même que l’accès Est (principalement piétonne et cyclable) Figure

tandis que l’accès Nord relie le projet à la corniche de Rabat.

169

Projet architecture | Learning center Loop

Le projet dispose d’un

Le projet prévoit

accès pour parking

également un

souterrain qu’on

parcours de

retrouve du côté Ouest

pistes cyclables qui

tandis que sur le côté

le connectent à son

Est on retrouve un

entourage tout en

accès de service. Il

oﬀrant l’expérience

faut noter également

unique de faire du

les 4 points d’accès

vélo sur la toiture

principaux répartis

accessible du bâtiment

sur deux niveaux. Ces

en toute sécurité.

accès se font depuis

Cela dans de but

la cour intérieure

d’encourager l’usage

du bâtiment qui est

du vélo comme moyen

accessible (la cour)

de transport vert au

en passant soit par-

près des usagers du

dessus ou en-dessous

Learning Center et les

du volume supérieur

habitants des quartiers

du projet.

avoisinants.

Figure 136 Accessibilité au bâtiment

Figure 137 Pistes cyclables

170

Projet architecture | Learning center Loop

L’abondance

Le schéma ci-dessous

d’espaces verts dans

qui montre le parcours

la conception du projet

du soleil. L’eﬀet qui en

permet d’injecter

résulte sur le bâtiment

un espace public

permet de noter

important dans la zone

que grâce à la cour

d’implantation de ce

intérieure et aux trois (3)

dernier. De ce fait, le

patios, les températures

learning center, en

froides du Nord dues

complément de la gare

aux vents marins

LGV de Rabat-Agdal,

s’équilibrent avec les

permet de régénérer

températures chaudes

le tissu urbain de

du Sud. Ce qui entraîne

son entourage et de

un équilibre naturel

marquer de façon

des températures à

forte l’intersection des

l’intérieur du bâtiment

quartier d’Agdal, de

limitant la nécessité

l’Akkari et de Yacoub el

d’une climatisation

Mansour de Rabat.

artiﬁcielle en été et d’un chauﬀage en hivers.

Figure 138 Végétation sur le site

Figure 139 Ensoleillement du projet

171

Projet architecture | Learning center Loop

08 17 08

04 01 01

22 18

21 16

09 03

09 06 24

12 01

01 13

24 11 12

22 21

10 06 01

01 09

04 03

Figure 140 Plan complet du volume infĂŠrieur

172

Ă&#x2030;chelle: 1/1000

Projet architecture | Learning center Loop

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.

Entrées Amphithéâtre 1 Salles multimédia Stockage Salle de danse Ateliers Salle de musique Sanitaires Espace polyvalent Bibliothèque (Arts) Librairie / Kiosque Réserves Galerie d’art Administration galerie Salle séminaire Bibliothèque (Littérature) Amphithéâtre 2 Bibliothèque sciences

Les éléments du programme sont répartis principalement en trois sections: la section des Arts, la section Sciences sociales et la section Sciences pendant que l’extérieur est dédié aux sports.

Figure Séparations principales du programme

Figure 141 Programme (volume inférieur) Coupe AA

173

Projet architecture | Learning center Loop

26 29

01 29

E 15

30 09

06 01

27 21 03

27 06 08 26

C Figure 142 Plan complet du volume supĂŠrieur

N Ă&#x2030;chelle: 1/1000

174

Projet architecture | Learning center Loop

19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30.

Expositions scientifiques Laboratoire Patios Couloir d’aération Terrains de sport Jardins Administration / Salle des profs Espaces collaboratifs Sports d’intérieur Restauration Buvettes Espaces d’études

Le niveau supérieur qui fusionne avec le niveau inférieur sans aucune séparation distincte, comprend l’administration, des espaces d’études, un espace de restauration ainsi que des espaces de collaboration et de loisirs.

Figure 143 Programme (volume supérieur) Coupe BB

175

Projet architecture | Learning center Loop

L’axonométrie éclatée ci-contre (figure 17) indique les différents niveaux qui constituent le volume entier du Learning Center. Du bas en haut, le volume inférieur est rabaissé par rapport au niveau du sol. Par conséquent, ce niveau profite de l’inertie thermique du sol ainsi que de l’aération naturelle régulée par le couloir d’aération qui l’entoure. La cour intérieure qu’on retrouve au même niveau comprend des jardins, les terrains de sports et des espaces d’activités extérieures. Le volume supérieur quant à lui crée des espaces ombragés dans la cour intérieure grâce à son débordement par rapport au volume inférieur.

Enﬁn, la toiture accessible du projet fait également oﬃce d’un parc public servant de lieu de loisir et de détente pour tous.

Figure 144 Axonométrie éclatée du projet

176

Projet architecture | Learning center Loop

Le bâtiment principal est accessible uniquement depuis les diﬀérentes entrées placées du côté de la cour intérieure à laquelle on accède en passant soit par-dessus ou en-dessous du volume supérieur du bâtiment. 01

Figure 145 Entrée sud

Les entrées numérotées (01) et (03) comportent des portes d’accès au volume inférieur ainsi qu’au volume supérieur. En bas, elle donnent accès directement aux deux amphithéâtres du learning center, l’un pour des évènements artistiques (01) et l’autre pour des conférences de tout genre (03) dans la section Sciences humaines. En haut, elles donnent accès aux espaces polyvalents et ateliers collaboratifs ainsi que l’administration (01) et de l’autre côté, on accède à l'espace de restauration (03). L’entrée marquée (02) donne accès directement sur la galerie d’art où sont exposés les travaux des élèves/étu-

Figure 146 Entrée est

diants de la section des Arts. Enfin, l’entrée (04) donne sur la section Sciences du learning center où le volume supérieur et le volume inférieur se rejoignent pour ne faire qu’un seul bloc. Le projet présente une situation où les différentes composantes de l’éducation traditionnelle (les sciences, les humanités (sciences sociales), les arts et le sport) disposent d'une importance équitable sans hiérarchie qui place un domaine au dessus de l'autre d'ans l'esprit d'un apprentissage complémentaire entres ces différents

domaines

naturellement

interconnectés.

Ainsi, le Learning Center Loop illustre bien le fait qu'

Figure 147 Entrée nord

Figure 148 Entrée ouest

on ne ﬁnit jamais d'apprendre.

177

Projet architecture | Learning center Loop

Figure 149 Démarche de l'établissement de la structure

Le calcul des escaliers est fait de manière à ce que les marches épousent les courbes du volume du bâtiment contrairement à la pente raide d’escaliers conventionnels. m = le nombre de marches di = distance associée à chaque marche d = longueur totale des escaliers Figure 150 Détail des escaliers

2×

) =1

La détermination de la formule du calcul des escaliers a été faite sur demande par DJADOU Kokou Jean-Marie

Coupe CC

Échelle: 1/600

Coupe DD

Échelle: 1/500

+4,50m

+0,00m Figure -4,50m -8,00m

178

Projet architecture | Learning center Loop

Le diagramme ci-dessus montre comment la structure du bâtiment a été établie. Il s’agit d’une structure mixte en poteau/poutres concentriques en complément d’une structure tri-dimensionnelle pour permettre la construction des courbes ﬂuides du bâtiment sur lesquelles ont retrouves les marches d’escaliers.

Figure 151 Structure trimendimensionnelle

179

Projet architecture | Learning center Loop

Section des Arts Dans cette section on retrouve comme espaces principaux la bibliothèque faisant également oﬃce d'espace de travail, la galerie d'art pour l'exposition des travaux des élèves/étudiants ainsi que l'amphithéâtre pour les évènements artistiques (musique, danse, théâtre, etc…)

Figure 152 Plan de la section des Arts

N Échelle: 1/500

180

Projet architecture | Learning center Loop

On retrouve également des ateliers, une salle de musique, une salle de danse et une salle multimédia dédiée aux arts numériques sans oublier les espaces de stockage et les sanitaires. Par ailleurs, les baies vitrées qui limitent le bâtiment de l'extérieur oﬀre en tous endroits une vue sur la cour intérieure et ses jardins.

Figure 153 Figure Vue sur la cour intérieure depuis l'entrée Sud

181

182

Projet architecture | Learning center Loop

183

Projet architecture | Learning center Loop

Échelle: 1/500

Section des Sciences humaines Dans cette section, on retrouve la bibliothèque aménagée sur les escaliers, les sanitaires, une salle multimédia, 2 salles de séminaires ainsi que 3 ateliers en guise de substitut aux salles de classe traditionnelles.

Figure 154 Plan de la section Sciences humaines

184

Projet architecture | Learning center Loop

Dans les écoles traditionnelles, on retrouve un très grand nombre de salles de classe dû au fait que l'on essaie d'enseigner un beaucoup d'élèves qu'on fait asseoir pendant des journées entières à leurs bancs ou tables. Par contre, dans le learning enter Loop, non seulement il n'y a pas de classes mais également, ces dernières sont remplacées par un nombre limité d'ateliers. Le résultat est que les apprenants disposent de beaucoup plus de temps d'étude individuelles ou en petits groupes en dehors des ateliers.

Figure

185

Projet architecture | Learning center Loop

Figure 155 Terrains de sport de la cour intérieure

Section des Sciences Il s'agit du point de rencontre du volume inférieur et du volume supérieur où ces derniers fusionnent et ne peuvent êtres distingués l'un de l'autre. On peut voir sur le schéma ci-contre (ﬁgure 29) comment la circulation se déroule en ces points de rencontre.

Figure 156 Circulation verticale des niveaux inférieur et supérieur

186

Projet architecture | Learning center Loop

Cette section comporte également une bibliothèque séparée en deux parties situées au niveau des escaliers. On y retrouve également des expositions scientiﬁques, un laboratoire, des ateliers, une salle multimédia ainsi qu'un salle de séminaires.

N Échelle: 1/500

Figure 157 Plan de la section Sciences

187

188

Projet architecture | Learning center Loop

189

Projet architecture | Learning center Loop

Figure 158 Vue depuis l'accès nord du projet

Figure 159 Plan du niveau supérieur (section réfectoire)

190

N Échelle: 1/500

Projet architecture | Learning center Loop

Niveau supérieur (Restauration) On retrouve à l'étage, l'espace de restauration qui comprend plusieurs buvettes qui peuvent être louées par des services alimentaires externes ou utilisés par les usagers du learning center pour des activités culinaires au même titre que les autres aspects de leur apprentissage de tous les jours.

191

Projet architecture | Learning center Loop

Échelle: 1/500

Figure 160 Plan du niveau supérieur (administration et espaces collaboratifs)

Terrasse accessible Enﬁn, pour accéder à la terrasse, cela se fait au niveau de la bosse qui crée l'espace nécessaire pour l'entrée Est du projet où l'accès au learning center se fait par-dessous le volume supérieur.

Coupe EE

192

Échelle: 1/200

Projet architecture | Learning center Loop

Niveau supérieur (Espaces collaboratifs)

Cette partie du bâtiment prévoit des espaces collaboratifs à tous les usagers sans distinction de matières ou disciplines. Ainsi, tous les apprenants peuvent collaborer et travailler ensemble sur des projets scolaires ou personnels avec l'aide des professeurs et encadrants à leur disposition. Pour ces derniers, la salle des professeurs a été aménagée tout prêt. De plus, on retrouve également un espaces pour des jeux et activités sportives dédiées aux intérieurs comme les échecs, les jeux de société, le tennis de table, etc…

193

194

Projet architecture | Learning center Loop

195

196

Projet architecture | Learning center Loop

197

198

Projet architecture | Learning center Loop

199

200

Projet architecture | Learning center Loop

201

202

Projet architecture | Learning center Loop

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204

Projet architecture | Learning center Loop

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Projet architecture | Learning center Loop

Liste des ďŹ gures 128 129 130 131

Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.archdaily.com Source: www.archdaily.com Photo par: Daici Ano Source: www.epďŹ&#x201A;.ch

Images par Derman A. Malik (auteur) 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160

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Projet architecture | Learning center Loop

Révolutionner l'éducation n'est pas un problème pour l'architecture seule de résoudre; mais si l'on continue de construire des écoles qui favorisent la standardisation plutôt que l'épanouissement individuel des apprenants, alors c'est clair que l'on n'ira nulle part. D'où le learning center Loop se présente comme un projet visant à remettre en question les méthodes d'enseignements orthodoxes du système éducatif public dans le but d'une amélioration proactive de ces dernières en proposant une antithèse architecturale de l'école traditionnelle.

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QUELQUES CITATIONS SUR L’ÉDUCATION «Ce n’est pas que je pense que l’école est une bonne idée qui a mal tourné, mais une mauvaise idée dès le départ. C’est une idée folle que nous pouvons avoir un endroit où rien d’autre que l’apprentissage ne se produit, coupé du reste de la vie». John Holt «Apprendre est un trait humain naturel. Lorsque vous apprenez quelque chose que vous ne saviez pas, cela doit vous rendre joyeux. Mais l’apprentissage rend les enfants malheureux, alors nous n’avons pas bien compris comment transmettre l’apprentissage». Sadhguru «L’éducation semble aujourd’hui la plus autoritaire et la plus dangereuse de toutes les inventions sociales de l’humanité. C’est le fondement le plus profond de l’État esclavagiste moderne, dans lequel la plupart des gens ont le sentiment de n’être que des producteurs, des consommateurs, des spectateurs et des «fans», poussés dans tous les domaines de leur vie par la cupidité, l’envie et la peur. Mon souci n’est pas d’améliorer l’éducation» mais de la supprimer, de mettre ﬁn à l’activité laide et anti-humaine qui consiste à façonner les gens et de permettre et de les aider à se façonner eux-mêmes». John Holt «L’enseignement ne fait pas l’apprentissage… L’éducation organisée fonctionne sur la base de l’hypothèse que les enfants n’apprennent seulement que quand on leur enseignent, seulement ce qu’on leur enseigne et seulement parce qu’on le leur enseigne. Ce n’est pas vrai. C’est presque 100% faux. Ce sont les apprenants qui font l’apprentissage». John Holt «L’ancien système, où chaque enfant était enfermé et mis en compétition avec un autre enfant pour des prix stupides appelés notes, est irréparable. S’il pouvait être réparé, il aurait déjà pu l’être. Bon débarras». John Taylor Gatto «L’apprentissage n’est pas un produit de l’enseignement. Les enfants naissent en apprenant. Ils apprennent à marcher, à parler. Ce sont fondamentalement de petits scientiﬁques. Si nous n’arrêtons pas ce processus, il continuera». Grace Llewellyn «Les écoles sont obsolètes.» Sugata Mitra «Si un seul professeur ne peut pas enseigner toutes les matières, alors comment pouvez-vous espérer qu’un seul élève apprenne toutes les matières ?» source: www.unschooling.com «Le monde n’est pas divisé en sujets séparés. Les sujets sont une invention de l’école». Sir Ken Robinson

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«Si vous vouliez créer un environnement éducatif qui soit directement opposé à ce que le cerveau sait faire, vous créeriez probablement quelque chose comme une salle de classe». John J. Medina, Brain rules «Donnez aux élèves quelque chose à faire, pas quelque chose à apprendre; et l’action est de nature à exiger une réﬂexion ; l’apprentissage en résulte naturellement». John Dewey, Le père de l’éducation américaine «Chaque enfant est un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste une fois qu’il aura grandi». Pablo Picasso «Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre.» Steve Jobs «L’éducation: gratuite et obligatoire - quelle façon d’apprendre la logique !» Frank Van Dun «Malheureusement, la passion des enfants pour la pensée s’arrête souvent lorsqu’ils rencontrent un monde qui cherche à les éduquer uniquement pour le conformisme et l’obéissance». Bell Hooks «Il ne devrait pas y avoir plus de pression sur un enfant pour qu’il apprenne que sur une rose pour qu’elle grandisse. Je ne peux pas forcer un bourgeon de rose à ouvrir ses pétales et à s’épanouir avant son heure. Il se déploie tout simplement de lui-même. Mais avant même qu’il ne bourgeonne, on peut dire qu’une rose est une rose, distincte et unique». Debra Elramey «L’homme ne peut rien apprendre si ce n’est en passant du connu à l’inconnu». Claude Bernard «Les enfants doivent être éduqués, mais il faut aussi les laisser s’éduquer eux-mêmes». Ernest Dimnet «Quand vous retirez le libre arbitre de l’éducation, cela la transforme en scolarité.» John Taylor Gatto «L’éducation est une découverte progressive de notre propre ignorance.» Will Durant «Chaque élève peut apprendre, mais pas le même jour, ni de la même manière». George Evans «Quand on enseigne quelque chose à un enfant, on lui enlève à jamais la chance de le découvrir par lui-même.» Jean Piaget «L’éducation ne consiste pas à modeler les enfants comme vous pensez qu’ils devraient l’être. L’éducation consiste à organiser le désir naturel qu’a un être humain de savoir». Sadhguru

Pour plus de citations, visitez (sannez le code QR) https://www.unschooling.com/t/unschooling-quotes/60

210

Annexes

BIBLIOGRAPHIE –

A history of school design and its indoor environment standards, Lindsay Baker

–

Building paradigms majors transformations in school architecture, Neil Gislason

–

Placing education: the school as architectural space, Neil Gislason

–

Building innovations: history, cases and perspectives on school design, Neil Gislason

–

Freedom to learn, Peter Gray

–

L’architecture scolaire_aménager les espaces pour mieux apprendre, Cousson Johanna

–

Learning spaces, Diana Oblinger

–

Learning spaces, Henning Larsen Architects

–

Spaces for learning, AART Architects

WEBOGRAPHIE –

Éducation dans l’antiquité https:/eturama.com/encyclopedie

–

Une petite histoire de l’éducation, https:/www.lumni.fr/article/une-petite-histoire-de-l-education

–

A history of education timeline, https://www.tiki-toki.com/timeline/entry/56733/A-History-of-Education-Timeline/#vars!date=0471_BC-11-17_06:59:41!

–

A brief history of education (Peter Gray) https://www.psychologytoday.com/intl/blog/freedom-learn/200808/ brief-history-education

–

Le stress scolaire ou l’obsession de excellence https://combat-jeune.com/2017/02/27/le-stress-scolaire-ou-lobsession-de-lexcellence/

–

Rentrée scolaire: l’architecture dans l’éducation https://www.connectionsbyfinsa.com/architecture-educative/?lang=fr

–

Archives INA, 1981, Voix de Françoise Dolto

211

Annexes

VIDÉOGRAPHIE –

How Our Schools Thwart Passions | Peter Gray | TEDxAsburyPark

–

Shaping Behavior Through Intentional Design: Jeff Sharpe at TEDxAustin

–

How would you design a school: Graham Brown-Martin at TEDxEastEnd

–

Designing Places for Learning | Danish Kurani | TEDxGeorgiaTech

–

The decline of play | Peter Gray | TEDxNavesink

–

Reimagining Classrooms: Teachers as Learners and Students as Leaders | Kayla Delzer | TEDxFargo

–

Students need to lead the classroom, not teachers | Katherine Cadwell | TEDxStowe

–

The power of student-driven learning: Shelley Wright at TEDxWestVancouverED

–

What if students controlled their own learning? | Peter Hutton | TEDxMelbourne

–

The more you’re taught, the less you know | Stephen Baldridge | TEDxACU

–

Toxic culture of education: Joshua Katz at TEDxUniversityofAkron

–

Sir Ken Robinson - SCHOOLS KILL CREATIVITY | Inno Town conference

–

Bring on the learning revolution! | Ken Robinson | TED Talk

–

Transforming the Future of Education - Sir Ken Robinson, at USI

–

Sir Ken Robinson - Revolutionizing Education from the Ground Up

–

Prepare Our Kids for Life, Not Standardized Tests | Ted Dintersmith | TEDxFargo

–

Takaharu Tezuka: La meilleure maternelle au monde | TED Talk

–

Sudbury Valley School Concentration et intensité

–

The Rolex Learning Center, Arte France

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Annexes

LISTE DES FIGURES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29.

30. 31. 32.

33.

Source: Inconnue Source: www.unsplash.com Photo par: Annie Spratt Source: www.futura-sciences.com Source: dailybayonet.com Source: www.unsplash.com Photo par; Ruben Rodriguez Source: chroniclelive.co.uk Source: www.unsplash.com Photo par: Annie Spratt Source: policygenius.com Source: la-dissidence.org Source: christophesenecal.jimdofree. com Source: classicalwisdom.com Source: xoeditions.com Source: etudiants.leﬁgaro.fr Source: www.larousse.fr Source: lettre-autographe.com Source: linternaute.fr Source: linternaute.fr Source: www.wikipedia.org Source: clickamericana.com Source: www.unsplash.com Photo par: Edwin Andrade Source: www.unsplash.com Photo par: Annie Spratt Source: la-dissidence.org Source: verywellfamili.com Source: www.bookings.edu Source: www.unsplash.com Photo par: Lacie Slezak Source: gemreportunesco.wordpress. com Source: www.unsplash.com Photo par: Doug Linstedt Source: wired.com Source: The Academy at Rome, New York, Barnard (2005) Image éditée par: Derman A. Malik Source: Idem Source: la-dissidence.org Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: Building paradigms and major

34. 35. 36.

37. 38.

39. 40.

41. 42. 43. 44. 45.

46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61.

transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.wikipedia.org Source: digitalarchives.sjc.edu Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image éditée par: Derman A. Malik Source: drawingmatter.org Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.wikiarquitectura.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: Building paradigms and major transformations in school architecture (1798-2009), Neil Gislason Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.unsplash.com Photo par: Ivan Aleksic Source: www.unsplash.com Photo par: Xin Wang Source: www.brockpress.com Source: yourteachersaide.blogspot.com Source: helpfulprofessor.com/classroom-layouts Image redessinée par: Derman A. Malik Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: www.jisc.ac.uk/news Source: www.jisc.ac.uk/news Source: www.archdaily.com Source: www.120hours.no Source: www.arkitektnytt.no Image éditée par: Derman A. Malik Source: real-agenda.com Source: www.naeye.net Source: elearningindustry.com Source: www.unsplash.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: tablets-textbooks.procon.org

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Annexes

62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92. 93. 94. 95. 96. 97. 98. 99.

214

Source: www.classcraft.com/blog Source: Idem Source: Idem Source: www.mangrovesarasota.com Source: parenting.firstcry.com Source: www.freepik.com Source: www.truschool.org Source: www.kurani.us Source: www.divisare.com Source: www.divisare.com Source: www.willscot.com Source: www.rbbarchitects.com Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.flickr.com Image redessinée par: Derman A. Malik Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.e-architect.co.uk Source: www.flicker.com Source: ideas.ted.com Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: wegrow.com Source: www.archdaily.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: www.6sqft.com Source: www.6sqft.com Source: big.dk Source: Idem Source: espazium.ch Image par: Derman A. Malik (d’après référence) Source: priseauvent.canalblog.com Source: architectes.ch Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: www.sottas.ch Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: Idem Source: Idem Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Image éditée par: Derman A. Malik

100. 101. 102. 103. 104. 105. 106. 107. 108. 109. 110. 111. 112. 113. 114. 115. 116. 117. 118. 119. 120. 121. 122. 123. 124. 125. 126. 127. 128. 129. 130. 131.

Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: Idem Source: Idem Source: Idem Source: www.mvrdv.com Source: www.archdaily.com Source: www.mvrdv.com Source: Idem Source: www.archdaily.com Source: www.mvrdv.com Source: www.archdaily.com Source: Idem Source: Idem Source: www.bookings.edu Source: www.archdaily.com Photo par: Katsushisa Kida Source: architectes.ch Source: www.archdaily.com Photo par: Taku Hibino /HIBINOSEKKE Source: schéma par Derman A. Malik Source: Idem Source: schéma par Derman A. Malik Image satellite: maps.google.com Source: schéma par Derman A. Malik Source: fr.climat-data.org Source: schéma par Derman A. Malik Source: image satellite maps.google.com Image éditée par: Derman A. Malik Source: schéma par Derman A. Malik Image satellite: maps.google.com Source: schéma par Derman A. Malik Source: Idem Source: Idem Source: www.landezine.com Photo par: Katsushisa Kida Source: www.archdaily.com Source: www.archdaily.com Photo par: Daici Ano Source: www.epﬂ.ch

Images par Derman A. Malik (auteur) 132 - 160 Images de couverture des chapitres I, II, III, et IV Source: www.unsplsah.com

Annexes

TABLE DES MATIÈRES

⤷ ⤷ ⤷

Remerciements ______________________________________________________________________ 6 Résumé ____________________________________________________________________________ 7 Abstract ____________________________________________________________________________ 7

SOMMAIRE__________________________________________________________ 8 I. INTRODUCTION GÉNÉRALE ____________________________________________ 11

Introduction __________________________________________________________________ 12

2. Problématique _______________________________________________________________ 15 3. Approche méthodologique _____________________________________________________ 18 II. HISTOIRE DE L’ÉDUCATION ____________________________________________ 23

4. Introduction __________________________________________________________________ 24 5. L’antiquité, d’une éducation spartiate à l’art de la rhétorique __________________________ 25 6. Moyen âge, religion, éducation__________________________________________________ 28 7.

La renaissance _______________________________________________________________ 29

8. La révolution industrielle _______________________________________________________ 30 9. L’ère moderne, ère de tous les changements ______________________________________ 34 – – – – – –

Introduction _____________________________________________________________________________ 34 Avancées technologiques et expérimentations pédagogiques___________________________________ 35 Problèmes et insuffisances du modèle éducatif traditionnel à l’ère moderne_______________________ 36 Stress, et pression scolaires________________________________________________________________ 38 Retard du tiers monde par rapport à la prise de conscience des pays avancés ______________________ 41 Perspectives futures______________________________________________________________________ 42

10. Conclusion ___________________________________________________________________ 44 III. ARCHITECTURE SCOLAIRE ____________________________________________ 47

11. Introduction __________________________________________________________________ 48 12. Évolution de la conception architecturale des espaces scolaires _______________________ 49 – – – – –

–

L’école à salle unique _____________________________________________________________________ 49 L’école secondaire (grammar school) _______________________________________________________ 50 L’école lancasterienne ____________________________________________________________________ 52 Quincy grammar school __________________________________________________________________ 53 Progressisme éducationnel et conception d’écoles progressistes ________________________________ 56 ⤷ La classe d’activités__________________________________________________________________ 60 ⤷ La earning suite ____________________________________________________________________ 62 Conclusion ______________________________________________________________________________ 65

13. L’apprentissage au XXIème siècle _________________________________________________ 68 – –

–

Introduction _____________________________________________________________________________ 68 Différents types d’espaces d’apprentissage modernes _________________________________________ 69 ⤷ Caractéristiques des salles de classes modernes _________________________________________ 69 ⤷ Quelques configurations spatiales de salles de classe ____________________________________ 70 ⤷ Autres types d’espaces d’apprentissage ________________________________________________ 72 Technologies éducatives modernes ________________________________________________________ 76 ⤷ Apports technologiques à la salle de classe _____________________________________________ 76

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Annexes

–

⤷ Outils technologiques pour l’enseignement numérique __________________________________________ 78 Concepts proéminents dans l’éducation moderne (et future) __________________________________________ 80 ⤷ Le jeu et l’exploration ______________________________________________________________________ 80 ⤷ De la salle de classe traditionnelle vers la salle de classe d’activités _________________________________ 82 ⤷ La couleur dans l’architecture scolaire _________________________________________________________83 ⤷ La classe mobile ___________________________________________________________________________ 84 Conclusion _____________________________________________________________________________________ 85 IV. BENCHMARK | ÉTUDE DE CAS _____________________________________________ 89

14. Projets étudiés et analysés __________________________________________________________ 90 –

Motivations du choix des projets étudiés ___________________________________________________________ 91

15. Fuji Kindergarden _________________________________________________________________ 92 – – – – – – –

Informations du le projet _________________________________________________________________________ 92 Organisation spatiale du plan _____________________________________________________________________ 93 Concept _______________________________________________________________________________________ 94 Les classes ____________________________________________________________________________________ 95 La toiture ______________________________________________________________________________________ 95 Conclusion ____________________________________________________________________________________ 96 Mots des concepteurs | Tezuka Architects __________________________________________________________ 97

16. WeGrow _________________________________________________________________________100 – – – –

Informations du projet __________________________________________________________________________ 100 Organisation spatiale du plan ____________________________________________________________________ 101 Concept ______________________________________________________________________________________ 102 Conclusion ____________________________________________________________________________________ 103

17. Rolex learning center, EPFL _________________________________________________________ 106 – – – – –

Informations du projet __________________________________________________________________________ 106 Concept ______________________________________________________________________________________ 107 Programme ___________________________________________________________________________________ 110 Conclusion _____________________________________________________________________________________ 111 Mots des concepteurs | Kazuyo Sejima & Ryue Nishizawa __________________________________________ 112

18. Ouchi | Hibinosekkei +Youji no Shiro __________________________________________________ 116 – – – – –

Informations du projet __________________________________________________________________________ 116 Concept _______________________________________________________________________________________117 Programme ___________________________________________________________________________________ 118 Activités ______________________________________________________________________________________ 119 Conclusion ____________________________________________________________________________________ 120

19. The eye, Bibliothèque tianjin binhai | MVRDV ___________________________________________ 124 – – – – –

– –

–

Informations du projet __________________________________________________________________________ 124 Concept ______________________________________________________________________________________ 125 Programme ___________________________________________________________________________________ 130 Conclusion ____________________________________________________________________________________ 131 Mots des concepteurs | MVRDV | Winy Mass __________________________________________________________________________ 132 V. SYNTHÈSE ____________________________________________________________ 139 Les limites de l’éducation scolaire ________________________________________________________________ 140 Les conséquences _____________________________________________________________________________ 140 ⤷ Stress et pression scolaire __________________________________________________________________ 140 ⤷ Étouffement de la créativité et des ressources et talents innés des enfants. _________________________ 140 Les tentatives d’amélioration _____________________________________________________________________141

216

Annexes

– –

Problématique __________________________________________________________________________ 142 Un système obsolète et irréparable _________________________________________________________ 142 VI. PROJET ARCHITECTURAL ___________________________________________ 145

20. Hypothèses ________________________________________________________________ 146 – – – –

Rejet de la salle de classe traditionnelle ______________________________________________________ 146 Un apprentissage libre ____________________________________________________________________ 146 Absence de hiérarchie entre les domaines de connaissance ____________________________________ 146 Une grande marge de liberté d’appropriation spatiale __________________________________________146

21. Choix du site et contexte urbain ________________________________________________ 148 – –

Situation _______________________________________________________________________________148 Contexte urbain__________________________________________________________________________148 ⤷ Axes _____________________________________________________________________________ 150 ⤷ Transports _________________________________________________________________________ 152 ⤷ Climat _____________________________________________________________________________ 153 ⤷ Végétation _________________________________________________________________________ 153 ⤷ Équipements _______________________________________________________________________ 154

22. Analyse du site ______________________________________________________________ 156 – – –

Accessibilité _____________________________________________________________________________ 156 Climat __________________________________________________________________________________ 157 Topographie _____________________________________________________________________________ 157

23. Projet architectural ___________________________________________________________ 160 – – –

–

– – – – – –

Intentions du projet _____________________________________________________________________ 160 Inspirations _____________________________________________________________________________ 162 Démarche conceptuelle ___________________________________________________________________164 ⤷ Le parti ____________________________________________________________________________164 ⤷ Organisation spatiale ________________________________________________________________164 ⤷ Le volume et l'intégration du site ____________________________________________________________________________ 165 Plans et visualisation architecturale____________________________________________________________________________166 ⤷ Plan de masse______________________________________________________________________166 ⤷ Présentation du learning center ______________________________________________________169 ⤷ Accessibilité ________________________________________________________________________170 ⤷ Pistes cyclables _____________________________________________________________________170 ⤷ Végétation _________________________________________________________________________ 171 ⤷ Ensoleillement ______________________________________________________________________ 171 ⤷ Programme ________________________________________________________________________ 173 ⤷ Description_________________________________________________________________________ 176 ⤷ Structure __________________________________________________________________________ 179 ⤷ Plans détaillés _____________________________________________________________________ 180 ⤷ Conclusion ________________________________________________________________________ 207 ANNEXES __________________________________________________________ 209 Quelques citations sur l’éducation _________________________________________________________ 209 Bibliographie ____________________________________________________________________________ 211 Webographie ___________________________________________________________________________ 211 Vidéographie ____________________________________________________________________________ 212 Liste des figures _________________________________________________________________________ 213 Table des matières _______________________________________________________________________ 215

217

Soutenu le 25 Novembre 2020

Deux siècles après l’établissement du système éducatif public standard pendant la révolution industrielle en Europe qui visait à former des ouvriers compétents destinés à travailler dans les usines, le constat est que les méthodes d’éducation ainsi que les écoles et autres espaces d’apprentissages qui sont calqués sur des principes obsolètes sont toujours inchangés de nos jours; et cela en dépit les avancées technologiques et techniques diverses qui ont profondément changé la société humaine. Ce mémoire part donc à la recherche des raisons possibles pour ce retard du domaine scolaire, essaie d’identiﬁer les insuﬃsances du système éducatif traditionnel et propose à travers la conception d’un projet architectural, une vision pour un environnement éducatif nouveau, dédié à l’apprentissage libre des apprenants et au renforcement de la curiosité et de la créativité intrinsèques des enfants.