Portfolio Architecture - Marceau Bariou

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Lieux Architectes x Lost & Find - PAF Programmation active en Finistère - Plouezoc’h

Projet de conception participative organisé sous la forme de trois permanences architecturales de deux semaines

Lieux Architectes - Campement artistique pour littoral - Locmiquélic

Permanence architecturale d’un mois et conception de trois architectures éphémères afin d’abriter et mettre en scène le travail et la représentation des artistes

M2 - PFE - Réhabilitation et reconversion d’un espace agricole - Trélat

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Réhabilitation d’un patrimoine agricole - lutte contre l’étalement urbain et le développement pavillonaire en zone rurale - accompagnement à l’élaboration d’un programme de développement d’une activité paysanne (halle marchande, représentations artistiques, logements, aménagements paysagés)

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M2 - Architecture de la fiction - Mythe et Magie

Conception d’une fiction architecturale - invention d’une communauté et scénographie d’une architecture de culte

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M1 - Conception d’un collège - Rome

Conception d’un collège et d’un parc dans la banlieue Romaine

L3 - Réhabilitation du campus universitaire de Beaulieu - Rennes

Restructuration urbaine d’un campus universitaire et réhabilitation d’un de ses bâtiments - élaboration et intégration d’une programmation hybride et réflexion globale sur la stratégie future de l’intégration d’un campus en ville

L3 - Réhabilitation d’une friche agricole - Erquy

Réhabilitation d’un patrimoine agricole - élaboration et intégration d’une programmation mettant en scène une production alimentaire et artistique en l’associant à des logements

Evénement - Workshop Hortus - Rennes

Elaboration d’un workshop étudiant - définition d’une thématique de travail : le jardin comme lieu d’expérimentation - organisation de conférences en lien avec la thématique - recherche de partenariats financiers

un bureau «in situ», à la porte toujours

au cœur du bâtiment à l’étude....

premier numéro du journal de la résidence des architectes PAF!

Après une première semaine d’arpentage du territoire et de rencontres des forces vives en présence, nous avons installé notre permanence dans l’ancien cabinet infirmier, au RDC du bâtiment d’étude.

techniques dynamiques et aidants ! Une balade avec 25 oiseaux de maternelle pour observer les Tadornes de Belon au Dourduff. La rencontre du monde associatif impressionnant (et très actif) de Plouezoc’h. Des boissons pétillantes au Macareux et au Café du Port. Pas trop de pluie mais beaucoup de vent. De très beaux couchers de soleil. Des bâtiments communaux en plus ou moins bon état mais étonnants de vie et d’activité. Des talents cachés d’habitants et d’habitantes. Un viking. Et enfin, notre plus grand défi : une partie du jeu de Jakez, le Pesketour… Et surtout, disons-le, un accueil chaleureux partout où nous sommes allés ! Merci à toutes et tous !

Les balises

Pour créer la rencontre et les réflexions collectives, nous y installons tous les outils indispensables : une table de travail, des plans de Plouezoc’h à différentes échelles, des photos, une maquette… Nous invitons les habitant.e.s à se plonger dans un espace de travail en cours, où l’on se rencontre et où l’on prend le temps d’interrompre son quotidien pour discuter des différentes manières de l’améliorer.

Il fait bon vivre à Plouezoc’h et «on ne manque de rien». Cependant tout le monde s’accorde à dire que certaines choses sont à améliorer.

On nous a notamment parlé des circulations piétonnes ou cyclables, d’espace de jeu pour les enfants qui se font trop rares ou pas adaptés. On regrette le départ du marché, le manque de bancs et de signalétique pour se repérer entre les lieux et les activités, les nuisances liées à la voiture malgré son indispensable utilisation, le manque de place ou de confort de certains espaces comme la bibliothèque, la mairie, le boulodrome, etc.

5 balises en bois et 2 balises en collages ont été placées sur la commune (voir plan au verso) à l’image d’une balise en mer, n’hésitez pas à les consulter pour vous repérer dans l’aventure PAF! Pendant notre absence, vous pouvez y glisser toutes vos remarques et idées !

La permanence incarne une première activité rouvrant les portes du bâtiment toute la journée et sur des semaines entières, ce qui ne manque pas d’intriguer. Se positionner au coeur du bourg et au coeur du projet permet à l’aventure PAF d’être visible au quotidien, et de faire de l’objet de cette étude l’affaire de tous et toutes. à vous de jouer !

récits, objectifs de résidence à

en deux si ça n’est ce que ça balades, à pied, de drôles chinois, d’idées avec Plouezoc’hoises de tous les murs.

« PAF » sur les services

Entre signalétique qui date et trottoirs mal dessinés... Centre bourg, 04/03/2022

le quizz.

on en a appris des drôles d’histoires depuis 2 semaines

// Savez-vous d’où vient le nom de «la Capsule» située au terrain de foot ?

// À Plouezoc’h se trouve un intriguant tunnel... Où se cache-t-il ?

// PAF! n’a pas le monopole du jaune fluo ! Une maison se pare de cette couleur. Saurez-vous la retrouver ?

représentant.e.s d’associations locales présent.e.s

« L’ASSOCIATION DES LIEUX »
ouverte,
Plouezoc’h une commune où l’on vient et dont on ne veut pas partir !
intrigante... Lieu : Ancien
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∆ 19
récolter des remarques.. résidence, objectif de gazette au l’ensemble
des affiches, pour rendre visible, raconter et pour «inscrire» le projet sur la ville...
en
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Nous avons travaillé l’affichage à la fois comme un support d’information public, mais également comme un outil pour redonner vie au bâtiment, par du collage
façade.

PROGRAMMATION ACTIVE EN FINISTÈRE

AVEC LIEUX ARCHITECTES ET LES LOST & FIND

Fortes d’expériences de permanences architecturales sur différentes communes bretonnes, l’agence Lieux architectes et le collectif Lost&Find se sont rassemblés à l’occasion, pour vivre, travailler et porter un nouveau regard sur les enjeux de la commune de Plouezoc’h. Tout du long de cette résidence, l’équipe du PAF! a pu bénéficier de l’accompagnement d’une équipe municipale motivée et intriguée, et d’habitant.e.s volontaires et impliqué.e.s pour l’avenir de leur centre bourg. Si cette commune héberge un fort dynamisme citoyen et une envie générale de faire ensemble, la route départementale qui la traverse, pour relier Morlaix à la côte, scinde son centre bourg en deux. Celui-ci peine alors à accueillir des espaces publics de qualité pour les habitant.e.s. L’ancienne école primaire divise également l’espace du bourg. Si aujourd’hui, une partie de son volume est utilisé par quelques associations sur des temps très ponctuels, la majorité des espaces disponibles ne sont plus utilisés, ce qui engendre une grande vétusté. L’objet de notre résidence s’est concentré sur le déploiement d’outils de conception participative sur trois sessions de deux semaines. Avec pour objectif de réinventer le centre bourg, mais aussi de rayonner sur l’ensemble de la commune, cette méthodologie a souhaité permettre l’émergence de possibles et de scénarios au sujet de l’avenir de cette ancienne école et des espaces publics attenants. La conception participative entre praticiens et habitant.e.s cherche à ouvrir la fabrique de la ville aux futurs usager.e.s des lieux afin de les rendre acteur.ice.s, et non pas spectateur.ice.s, du développement de leur commune.

Faire avec le «déjà-là», c’est s’appuyer sur toutes les ressources disponibles. Or, l’étude menée par le Cerur en 2018 nous a apporté de riches informations. Un acte d’autant plus nécessaire que la population avait déjà été sollicitée. Cependant certaines choses ont changé et des projets ont vu le jour depuis : MaM, Maison de santé, ... S’inspirer donc, mais aussi ré-actualiser les problématiques au regard ce nouveau contexte d’étude, ont été nos objectifs pour entrer dans le contexte plouezoc’hois.

PAF
PLOUHEZOC’H

de déplacements

appelait l’ancienne école, tout simplement : «Skol coz» ?

• CROISEMENT DE LA MAIRIE ET DE L’ANCIENNE d’un parvis devant la mairie ne serait pas une occasion ralentir en «cassant» la ligne droite de la départementale

À partir des éléments de diagnostic issus de la première session :

pour savoir ce qui s’y déroule Et si
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on
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« PLOUEZOC’H PREND LA PLACE »

13 participant.e.s

• UNE PLACE POUR PLOUEZOC’H serait un espace à «taille humaine», protégé au maximum des vents, et de la pluie ... Après avoir arpenté et expérimenté le parking de la mairie, le groupe est unanime, C’EST LA COUR DE L’ANCIENNE ÉCOLE QUI PRÉSENTE LE PLUS D’ATOUTS !

• Une place qui ne se limiterait pas seulement à la cour de l’ancienne école, mais aussi comme lieu reliant les terrains de foot au bas du bourg, un espace de pique-nique, de jeux pour enfants ou encore de plantations collectives.

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CAMP LOCMIQUÉLIC PERMANENCE ARCHITECTURALE

AVEC LIEUX ARCHITECTES ET CAMP

Le parc de Pen Mané, sur la commune de Locmiquélic (56) abritait il y a quelques années un camping municipal. La Ville s’interroge aujourd’hui sur une nouvelle fonction à lui donner. C’est sur ce terrain que nous implantons durant quelques semaines un véritable campement artistique : rouvrir le camping, le temps de son occupation, nous donner la possibilité d’investir ce lieu, de l’habiter, de créer un espace d’altérité sur un temps donné ou plutôt accordé… par les autres occupants du site : la Panure à Moustache, la Phragmite aquatique ou la Rousserolle effarvatte… Géré par le Conservatoire du Littoral, le marais de Pen Mané à Locmiquélic abrite de nombreuses espèces animales et végétales sur les 65ha que compte la réserve naturelle. Située sur le domaine maritime de la rade de Lorient, la richesse paysagère intrinsèque de ce site l’est d’autant plus qu’il cohabite avec d’autres entités paysagères singulières : entre front maritime, sites portuaires, embouchures de rivières et zones urbanisées. Son emplacement en fait un lieu très facilement accessible, que ce soit par la route ou par bateau depuis Lorient. S’intéresser à un site relevant du Conservatoire du Littoral, c’est s’intéresser à la notion même de « conservation ». Ce qui ne s’altère pas appartient-il toujours au vivant ? Comment le préserver, et par extension, le transmettre ? Quelle est la mémoire du lieu et comment pouvons-nous la réactiver ? Ce campement artistique pour littoral s’envisage comme une forme de permanence, avec un double geste : architectural et chorégraphique. Un petit parc de verdure jouxte le marais, en forme circulaire, qui rappelle sa fonction de camping municipal de 1980 à 2013. C’est ici que nous établissons notre camp de base, pour permettre aux artistes de s’abriter dans le laboratoire, au public de venir se désaltérer en famille, et d’imaginer des temps de rencontres et des veillées. La durée du campement s’étend sur 1 mois, période permettant une cohabitation douce avec la faune du site, du 20 Août au 18 Septembre 2022. Il est pensé pour être un lieu de travail pour des artistes, un lieu d’accueil et de convivialité pour des visiteurs et un lieu de pratiques pour « prendre soin ».

Camper c’est toujours expérimenter, une notion centrale dans la manière dont le campement a été pensé et une notion qu’il convient de considérer comme un impératif, un fil conducteur, dans chacune des occupations qui prennent place pendant un mois. De par son caractère frugal, la conception d’un campement est un projet à part entière. Qu’on puisse parler d’architecture dépend finalement de l’interprétation qu’on a de la discipline. Pourtant, les caractéristiques induites par le campement : légèreté, rapidité et adaptation, obligent son concepteur ou sa conceptrice à se focaliser sur l’essentiel, à savoir l’usage. Ici, pas de superflu, ce qui est «construit» doit avant tout être utile et pratique. En d’autre terme, penser un campement pose la question d’une conception soucieuse de son utilité, avant de penser à sa forme. Une leçon de frugalité et d’humilité. Les installations conçues pour le projet que sont le lieu d’accueil, le foyer et l’atelier ne sont alors que support d’une activité que seuls les usagers sont en mesure de rendre vivant. Par ailleurs, en s’implantant dans un espace public (qui plus est ancien camping municipal), les installations ont été imaginées de manière à accueillir même lorsque l’activité du campement est à l’arrêt. Ici, ni barrière ni horaires.

traverser observer
Vue depuis le collectif
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Vue depuis le collectif

RÉHABILITATION D’UN ÉTABLISSEMENT AGRICOLE

sous la direction de Rozenn Kervella avec Loïc Bébin

Il nous a semblé important, pour ce projet final, de mettre en avant la capacité de faire acte d’un déjà-là. Un déjà-là architectural mais également humain. Pour aborder ce sujet, il a fallu réaliser un travail de terrain, prendre le temps de vivre les lieux avec les acteurs présent sur le site. En tant que future architecte, nous avons cherché à comprendre la manière dont les espaces sont vécus afin de répondre au mieux à la volonté de changement.

Le temps passé sur site et les échanges avec les différents acteurs, nous ont permis de construire une histoire qui selon nous a du sens puisqu’elle est directement ancrée dans une réalité de terrain.

Tout au long de son histoire, la société paysanne exprime une communion constante entre l’Homme et son environnement. L’arbre, l’animal, la céréale qui est cultivé et que l’on fait travailler n’est alors pas seulement un simple outil de production mais participe activement à la vie des lieux. Ils ne deviennent pas inertes une foi tirés de leur milieu naturel mais continuent de réagir et d’intervenir dans la conception de l’espace vécu. Un dialogue perpétuel est alors mis en place entre l’homme et la nature dans un don de soi mutuel. Plus qu’un abri, la construction agricole peut alors être vu comme la scénographie d’un ballet rythmé par les saisons et l’homme qui, entremêlés aux bêtes et aux arbres répète des rituels productifs allant de la récolte au pétrissage en passant par le nourrissage des animaux.

La plupart des modèles de production agricoles qui façonnent pourtant les paysages qui nous entourent ne s’occupent plus de l’harmonie des lieux et de sa biodiversité mais surexploite les sols, devenant alors de gigantesques machines à produire sans se préoccuper de la vie qu’elle accueille et de la poésie qui s’en dégage.

Redonnons alors du sens à cette production, redonnons à voir ces ballets de rites productifs, voyons la ferme comme l’essence même de la vie où l’échange entre l’homme et la nature est donné à voir, questionnant la place du bien manger et du partage dans notre modèle de société. C’est donc ici tout l’enjeu du projet : au-delà d’un projet de réhabilitation d’une ferme, notre intervention soulève un besoin de reconnexion des habitants avec son territoire. Emergent alors 3 problématiques principales :

Comment mettre en avant le paysage rural et sa biodiversité ?

Comment faire d’une production agricole un lieu de dynamique sociale ?

Comment l’architecture peut-elle mettre en scène une production agricole et son territoire ?

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ARCHITECTURE DE LA FICTION

sous la direction de Can Onaner avec Léo Robine et Samuel Abernot

En 1999, les industries militaires ferment peu à peu, laissant en friche un terrain méconnu des Rennais. Quelques années plus tard, le quartier est petit à petit découvert, un grand mur d’enceinte est apparu au beau milieu de la friche. De grands chemins traversent les anciennes ruines et semblent mener en son sein. Des failles, profondes et massives, comme creusées dans la roche mènent au temple du soleil.

Au centre, un sous-sol sombre où règne le silence de la nuit. Les cellules nocturnes s’enfoncent, s’enfoncent et s’enroulent. Un doux halo lunaire s’immisce doucement aux commissures de l’ouverture, tout là-haut. Le temps d’un demi-cercle solaire et nous nous agitons. Un rayon de soleil apparaît au prémisse d’une ascension. Nous sommes maintenant réunis en bas de l’escalier attendant le signal. Le chemin s’ouvre, moment éphémère, le bruit sourd des pas grimpant les marches retentit et s’intensifie. En haut, un bain, glacé par la nuit mais dans nos esprits réchauffés par le soleil qui vient de le traverser. Nos corps purifiés, nos âmes éveillées, la jour- née commence, début d’un ballet rythmé. Tic, tac, c’est le son de l’ombre. Des murs, invisibles, spirituels, se dressent et se meuvent au fur et à mesure de la course solaire.

Il ne faudra pas regarder le soleil dans les yeux, sa vision détruira la vue car nul être humain ne peut comprendre cette manifestation divine. Le culte sera perpétué dans le Temple du Soleil, en son sein, lorsque la lumière est, et qu’aucun obstacle naturel ne l’occulte, qu’il n’y a ni nuages, ni ténèbres de la nuit, chacun doit se trouver dans la lumière divine, pour l’adorer, la célébrer et l’honorer. Les fidèles s’y retrouvent. Le soleil a son symbole, l’ombre du drapeau suit la course de l’astre, rythmant notre quotidien.

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CONCEPTION D’UN COLLÈGE

sous la direction de Alessandra Capanna avec

Il est 9h. Entre la rue Giorgio Politeo et la rue Pier Antonio Serassi, le collège du quartier de la Cinquina ouvre ses portes. C’est la journée ordinaire d’un collégien qui débute. Il s’apprête à pénétrer dans le hall d’entrée. Le hall, c’est l’un des quatre bâtiments principaux du collège, bordant le chemin arqué qui longe le nouveau grand parc. Dans le hall sont exposés des travaux d’arts plastiques d’une classe de 5ème. Le week-end dernier, et comme toutes les autres fins de semaine, divers artistes ont également exposé leurs œuvres ; le hall est un endroit polyvalent. Les habitants, toutes générations confondues, peuvent se l’approprier.

Le collégien emprunte l’escalier menant à la bibliothèque, au premier niveau du hall. C’est un espace vitré en forme de U, éclairé par un large puits de lumière. Il reste connecté à l’animation du hall grâce à son architecture, analogue aux « loges du bel étage » dans une salle de théâtre.

À gauche du hall siège l’auditorium. Le collégien s’y rend après être sorti par l’une des portes qui l’a conduit directement à un chemin de bois extérieur, protégé par le large toit du hall.

Le soleil est encore bas, pourtant la lumière vient déjà jouer sur les murs. Au fil de la journée, les patios, les corridors et les briques sont métamorphosés par l’embrasement du soleil. L’auditorium est un bâtiment peu haut lorsqu’on l’observe de l’extérieur. Pourtant il s’enterre progressivement dans le sol afin d’abriter de grandes tribunes et, en contrebas, une estrade. Le collégien prend place à côté d’adultes, d’enfants, de parents : tout comme le hall, l’auditorium est un espace polyvalent où, aujourd’hui, a lieu une conférence. La conférence terminée, le collégien doit aller manger et se dirige vers la cantine.

Le premier service de cantine n’est pas terminé : de nombreux collégiens attendent dans la cour, à l’ombre. Il fait très chaud à Rome aujourd’hui ; mais les larges toits en saillie protègent du soleil. Hier, ils protégeaient de la pluie. La cantine est un espace éclairé par de grandes fenêtres en arcade et une lumière zénithale. Des percements sur les parois intérieures permettent aux collégiens de bavarder avec les cuisiniers. Cela encourage les échanges entre les générations, analogiquement aux visées des grands espaces libres du collège dont nous avons parlé précédemment. Après avoir mangé, le collégien a un cours de sport. Il se dirige vers le gymnase. Le gymnase est l’espace le plus généreux du collège : il abrite un grand terrain de sport, des vestiaires, et un espace de détente qui se prolonge sur un double étage. De larges tribunes permettent de s’asseoir et de l’observer dans son ensemble. C’est l’heure de la récréation. Tous les élèves sont en effervescence dans chacune des cours, plus ou moins spacieuses du collège. Alors que certains préfèrent jouer au foot sous le soleil, d’autre peuvent s’asseoir dans les zones verdoyantes, à l’ombre, pour lire ou se reposer. La sonnerie a retentie. Le collégien dont nous suivons la journée se rend dans une salle spéciale destinée aux cours de chimie. Toutes les salles de cours sont éclairées naturellement par de grandes arcades. Elles peuvent donner sur les patios mais aussi sur les larges champs environnants. Cette disposition est pensée de manière psychologique : lorsqu’un collégien regarde à l’extérieur, les vues qui lui sont offertes sont paisibles, appropriées à la concentration des élèves. La journée du collégien est terminée. Il s’engage dans l’une des quatre grandes failles distributives du collège. Au loin, il voit le parc qui, depuis quelques mois, est en constante évolution. Il se rappelle des quelques petites plantations et de la terre labourée il y a encore quelques mois. Aujourd’hui, le verger et le potager donnent fruits et légumes aux habitants du quartier. La friche, quant à elle, n’a cessé de se métamorphoser au cours des dernières saisons. Le collégien marche le long du potager avant de rejoindre le chemin en serpentin traversant les quatre zones du parc. Avant de rentrer chez lui, il cueille quelques légumes pour le repas du soir. Il est 18h. Les parents du collégien ont rendez-vous avec le directeur et se rendent à l’administration. L’administration est le quatrième grand bâtiment bordant le parc. Des fenêtres en arcades viennent éclairer l’espace destiné au personnel administratif et aux professeurs, donnant de larges vues sur le parc. Il fait nuit sur la capitale, mais les jardins ne cessent de bouillonner. Ce soir, il y a la projection d’un film dans l’auditorium du collège, et tout le monde s’y est donné rendez-vous.

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RÉHABILITATION DU CAMPUS UNIVERSITAIRE DE BEAULIEU

La rénovation du campus est aujourd’hui posée pour différentes raison, le campus fonctionne comme un grand espace éloigné de la ville, ne couvrant qu’une seule activité principale qu’est l’enseignement. L’arrivée du métro à proximité directe de Beaulieu est alors une belle occasion pour rapprocher ce dernier de la ville, hybridant ses activités, le ré-adaptant aux problématiques actuelles, réfléchissant son fonctionnement comme un quartier à part entière, vivant toute l’année.

Cette réhabilitation du campus s’inscrit également dans une politique plus large de la ville de Rennes, l’idée étant d’accroître son attractivité, son rapport économique et durable et de questionner son rapport à l’environnement vis à vis par exemple de l’isolation des bâtiments, de la gestion des espaces verts, de sa gouvernance et de sa production énergétique.

Plusieurs constats ont donc découlés de nos réflexions : Le campus de beaulieu manque de commerce à proximité directe. Ses grands espaces verts voulus par Arretche sont aujourd’hui inoccupés, beaucoup de ces espaces servent de parking et les autres places ne sont pas réellement adaptées à de vrais lieux de rencontre et de relations sociales pourtant primordiaux dans une vie étudiante.

La tonte de tous ces espaces représentent de plus une charge en temps et en argent conséquente puisque Beaulieu accueille plus de 2ha de pelouse tondue en permanence ce qui représente une logistique très importante et une consommation de gasoil d’environ 460 litres par tonte posant un réel soucis environnemental.

De plus, ces espaces verts ne sont pas du tout propice à l’accueil d’une biodiversité et ne représentent donc en état que très peu d’usages ne se projettant pas dans la politique Rennaise actuelle qui utilise des techniques telles que la fauche tardive et la gestion différenciée de ces espaces verts.

Ces grands espaces représentent cependant une base très intéressante que nous avons souhaité saisir et inclure dans une stratégie de revalorisation du campus organisée autour d’une agriculture urbaine comme socle d’une économie circulaire.

Faire coexister nature et construction est alors une volonté forte dans un contexte tel que Beaulieu où le béton est très présent.

Notre projet consiste à la création de lieux pour permettre une production alimentaire locale, la vendre et accueillir d’autres producteurs du pays de Rennes. La végétation intègre alors la biodiversité en ville, apportant une production alimentaire et recréant du lien entre l’Homme et la Nature réduisant au passage les frontières entre ville et campagne. Repenser le lien du citadin avec le vivant à l’intérieur de l’espace urbain c’est donc selon nous réfléchir à l’architecture comme support de la nature et alors permettre à cette dernière de retrouver un rapport au sol, à la terre et à son propre espace bâti. L’Architecture intégrant la nature devient ainsi un espace en constante mutation, changeant au rythme du temps, des saisons et de ses habitants.

sous la direction de Philippe Madec avec Loïc Bébin
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RÉHABILITATION D’UNE FRICHE AGRICOLE

la direction de Mathieu Le Barzic avec Solène Corruble

Tout d’abord bâtir un projet prospectif, soulever certaines problématiques, chercher à y répondre par des solutions et des concepts en accord avec ce projet. Croiser les idées, échanger avec d’autres personnes, trouver un binôme et définir ensemble des problématiques communes et y répondre d’une manière la plus adaptée possible. Se joignent alors logement et vernaculaire. Comment réutiliser un lieu en fin de vie, avec son fonctionnement en le réhabilitant, usant des matériaux déjà sur site. Apporter une idée nouvelle sans dénaturer complètement l’espace, garder son essence, comprendre ce qui fait de lui un lieu aujourd’hui. Poser les bases du projet, ses idées fortes : Où ? Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? Choisir le lieu, le choix d’une friche agricole nous a semblé pertinent, d’abord pour le charme d’un espace inoccupé et délabré à réinventer mais également pour ne pas tomber dans l’absurdité de réhabiliter un espace qui fonctionne bien, qui est neuf et qui ne répond pas à cette problématique de réutilisation de ruines agricoles. Le lieu a été trouvé à Erquy, dans un très bel espace en surplomb de la mer présente à quelques centaines de mètres en contrebas. Cela montre d’ailleurs cette richesse des terres acquises par des agriculteurs qui n’usent pas de tout l’intérêt paysagé d’un lieu. Cette exploitation, en plus d’être en friche et d’être idéalement bien placée, possède également l’intérêt de présenter un fonctionnement d’exploitation traditionnelle dans laquelle l’une des longères en pierres de grès d’Erquy sert de logement, l’autre servait de porcherie. Les hangars, construits au fil du temps, servent eux de lieu de stockage ou de lieu de production bovine. Une fois ces bases posées, la rencontre avec le lieu et la personne fut très importante : discuter avec lui, s’enrichir de ses expériences, de son projet, de la vision de son espace. Pourquoi cette exploitation est-elle en fin de vie ? Comment voit-il la production agricole pour aujourd’hui et pour demain ? Une discussion très intéressante se déroule alors, nous permettant de faire le tour du propriétaire, comprenant chaque maison, chaque hangar, à quoi servent-ils aujourd’hui, quelles utilisations pourrait-on en avoir demain ?

Cette retranscription a particulièrement été réfléchie dans la mise en place de la problématique mettant en avant cette «mise en scène de la production vers l’exposition» ou comment recréer du lien entre production et consommation à l’aide d’un parallèle avec un autre corps de métier où ce lien est plus clair : l’art. Cette hybridation des pratiques et des usages permet alors de créer cette complémentarité avec la ville, usant des vastes terres de la campagne, qui n’existe pas en ville pour organiser une production locale profitant à tous. Ajoutant à cela des logements en lien direct avec cet espace de mise en scène.

sous
Marceau BARIOU 17.01.2020 Solène CORRUBLE Le Barzic- Pidoux COUPE DETAIL INT EXT fibre de bois plancher lambourde hérisson pierre double contreplaqué dalle béton (existante ) lame d’air COUPE DETAIL LONGERE COUPE DETAIL HANGAR EXT INT dalle béton (existante ) menuiserie aluminium plaque de polycarbonate panne tôle métallique poteau moisé bois arbalétrier aisselier
Marceau BARIOU 17.01.2020 Solène CORRUBLE Le Barzic- Pidoux AXONOMETRIE
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Le workshop est une semaine pendant laquelle une centaine d’étudiants (nombre pouvant aller jusqu’à 160 en comptant les organisateurs) travaillent ensemble autour du même thème. Bien que originellement un évènement autour du domaine architectural, il est régulièrement ouvert à des étudiants d’autres horizons : à l’Ecole des Beaux Arts de Rennes, à des étudiants de Rennes 2... En plus de renforcer les liens entre les différents étudiants, cela leur permet également d’échanger leur point de vue et d’élargir la problématique à d’autres domaines que l’architecture. Au cours de la semaine, nous faisons également appel à des intervenants, que ce soit des architectes, des collectifs d’artistes, des paysagistes, des acteurs de la ville de Rennes ou même des associations, afin qu’ils viennent nous aider et nous conseiller.

Une journée de workshop est généralement ponctuée par une conférence de ces intervenants, afin de nous montrer des réalisations concrètes autour du thème travaillé, de nous transmettre certaines de leurs connaissances.

Jardin écologique, jardin de jeux, jardin zen, jardin d’hiver, jardin solidaire, jardin de création... Le jardin est un véritable laboratoire d’expérimentations.

Michel Foucault disait, “Le jardin c’est la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde. Le jardin, c’est depuis le fond de l’antiquité une sorte d’hétérotopie heureuse et universalisante.” L’origine du mot jardin (du latin médiéval hortus gardinus) renvoie à l’idée d’une nature circonscrite par des murs ou une clôture. Ainsi, dès ses origines, la végétation côtoie l’architecture. Puis au fil du temps le jardin est devenu une véritable source d’inspiration dans de nombreux domaines. Ils sont devenus des espaces de promenades et de lieux publics dans nos villes.

C’est un lieu où toutes les expériences demeurent possibles. Or, aujourd’hui, avec l’expansion des villes, la construction, les problèmes environnementaux nos jardins tendent à diminuer, voir même à disparaître.

En revanche, si nous continuons de fréquenter, d’expérimenter et de mettre en valeur ces espaces en tant que citoyens, ils deviendront et resteront des lieux indissociables de la ville.

Cependant plusieurs questions se posent : Comment investir des friches ou des lieux oubliés ? Comment le jardin peut-il devenir un lieu de rencontre ? Comment peut-il impacter un quartier ? Comment cultiver des espaces verts ? Quels aménagements urbains peuvent être réalisés pour développer la culture ? Et bien d’autres questionnements que nous souhaitons développer lors de ce workshop. Véritables poumons verts, les jardins ont également une fonction sanitaire importante autant que sociale. Ces espaces essentiels et indissociables de la ville moderne, continuent d’assurer ces fonctions aux seins des villes mégalopoles actuelles.

LOCUS
WORKSHOP HORTUS HORTUS
fin.

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