Le groupe de samba de Tours, qui ne s'appelait pas encore Saravah, est ne en janvier 1983 dans une bicoque des rives du Cher, « L'au berge espagnole ». C'etait dans cette maison ou il y avait des concerts que se deroulerent les premieres repetitions.
En 1983, il y avait Ie theatre de l'Ante. lis voulaient faire une piece de theatre OU il y avait une scene un peu ... exotique. lis ont demande a des gens, aux percuteux de Tours, s'ils pou vaient pas faire quelque chose. II se trouve qu'a ce moment-Ia y avait un gars, Dominique S., qui etait a Tours et qui a dit: « Si, on peut faire quelque chose de samba ».
Une fois Ie spectacle effectue, on a decide de ne pas en rester la. On a participe a quelques contrats et a la fete de la musique.
En novembre 1984, a ete creee I'association Saravah. Saravah veut dire "bienvenue" en bresilien.
Les premiers membres se connaissaient peu, a part un noyau de quelques musiciens dont « Toto », les autres devaient s'accrocher en route, relationnellement et musicalement. Peut-etre 8 a 10 musiciens en tout au debut.
C'est Dominique S. qui no us formait. II etait batteur a la base. II prenait des cours a Chartres Ie jeudi dans un groupe de samba dont un membre connaissait Nicia Ribas d'Avila, et Ie vendredi il no us refaisait les memes. II m'a donne un ganza. J'ai commence comme eta et j'ai jamais arrete.
Tia Nicia etait une Bresilienne qui faisait une these de musicologie sur la pratique de la batucada.
A ceUe epoque-Ia les batucs, c'etait confidentiel. Juste quelques Bresiliens qui se retrou vaient ici ou la.
A chacun fut attribue un instrument, I'ensemble etait assez heteroclite.
On a appris des instruments qui n'etaient pas tres courants pour I'epoque, on est rentre petit a petit, des cours, des spectacles, des defiles ... On apprenait la musique pour pouvoir la jouer dans la rue.
J'apprenais les instruments les uns apres les autres. J'ai commence par Ie tamborim puis apres je me suis mis au surdo. Ga a dure quelques annees comme eta. Apres, de plus en plus, on plonge dedans, on s'interesse, on essaie de recuperer des enregistrements bresiliens, des trucs d'origine. C'etait pas facile de se renseigner, de se documenter la-dessus, avoir les enregistrements de nouveaux breaks et tout eta, c'etait beaucoup moins facile qu'au jourd'hui.
En 1986, Dominique C. a pris la direction musicale, toujours avec la methode Nicia. Ont suivi Remy, Gilles P. qui venaient de Paris pour enseigner la samba a Saravah.
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Apres les rives du Cher, les repetitions se deroulerent un temps sur un site socioculturel du Beffroi a Tours Nord (La Fosse Marine) puis, en 1988, on a fini par se fixer a l'Espace Gentiana fraichement construit.
on essayait de repiquer, repiquer et ecrire noir su r blanc, la les choses ont serieusement change. Apres c'etait les morceaux du college et de la federation des ecoles de samba (Flora, Fuerza ...).
Les premieres annees, on est restefidelea ceque nous avait enseigne Nicia par I'interrnediaire de quelques personnes qui sont venues nous donner des stages, je pense a Dominique C. Ensuite, c'etait un grand debat : est-ce qu'il faut respecter la methode Nicia ou pas?
Dominique C. revenait de temps en temps nous re-booster mais surtout nous dire: «Ben non, c'est pas comme eta qu'on fait, mais comme eta».
A I'epoquetoutetait inforrnel. Le mec devantfaisait un signe et c'etait demerdez-vous ! II y avait 2 ou 3 phrases de tamborim assez longues. Donc il y avait un directeur de tamborim, a I'epoque c'etait Thierry, qui lanetait des phrases. II faisait signe « troisieme », 1-2-3-4 et boum, il envoyait. On faisait deux-trois formes de percussions bresiliennes, toujours« inforrnel ».
A un moment, on a commence a ecrire des morceaux. C'est important de se dire: « On va jouer 4 mesures comme eta apres 5 comme eta ... », parce qu'avant c'etait de la batuc informelle: voila on demarre et puis tiens, je vais faire Ie break 6, apres je vais faire Ie break machin. On s'est dit : « Bon allez les gars, faut qu'on arrete les conneries ! ».
Michel a ecrit un recueil de solfege rythmique. On a commence a ecrire des morceaux et puis a leur donner des noms aussi. <;a allait en meme temps que la creation de la federation des ecoles de samba. On cherchait a avoir des repertoires communs, et la, il fallait que ce soit ecrit.
Y en avait qui etaient plut6t partisans du : « II faut de I'energie, on y va, on joue Ie plus fort possible. »Puis d'autres qui au contraire se disaient « Ben non, la samba c'est plein de subtilites.»
L'evolution qui a suivi dans les annees 80-90, c'etait de mettre de plus en plus de caisses et de repiques dans les baterias. II est vrai que c'est plus impressionnant.
Saravah est une des plus vieilles baterias en France avec Aquarela notamment.
Le fait de naitre avec un groupe, c'est Ie cas pour quelques-uns et notamment Thierry, Yves, Fiesta et quelques autres ... d'etrea l'originedu truc quasiment, c'est qu'on a vraiment construit quelque chose. Et ceux qui sont arrives apres, dans les annees mi-90, par exemple Xavier R., lui il a construit autre chose apres. II a continue quelque chose qu'on avait lance, avec ses propres idees, son propre travail.
Du fait d'ecrire, il commenetait a y avoir des repiquages, c'est-a-dire« Ah j'ai entendu eta ! », alors faut voir comment eta toume, donc structuration et ecriture. On avanetait petit a petit, comme eta,
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LA..
lis avaient fait une petite batucada pour Ie theatre de l'Ante, avec quelques personnes, ils
devaient are cinq au six. Done ils ant fait des petits trues au courant de I'annee 83-84 et puis ensuite ils se sent dits: « Bon ben quand meme,
il faut qu'on organise eta un peu mieux. » et ils
ant cree une association qui s'appelle Saravah
A I'epoque, on etait les seuls dans Ie coin. Pour les contrats c'etait Ie bouche a oreille au debut, et puis on a fait un peu de pub. Et puis d'un coup, c'etait trap. On a refuse des contrats. Les premieres prestations etaient gratuites. Nous, on avait juste envie d'aller jouer et pas juste repeter dans une salle.
et ils ant depose les statuts en novembre1984.
Apres, il y a un systeme associatif qui s'est cree parce qu'il fallait se mettre dans la legalite pour acheter Ie materiel et les instruments. Done il
fallait des responsables.
Pendant longtemps, il n'ya pas eu grand monde parce que les gens ne nous connaissaient pas.
On n'avait pas de mavens de communication. Les photocopieurs a I'epoque c'etait une horreur, I'argent on n'en avait pas. II n'y avait que no us et les gens sont arrives par copinage.
Puis on s'est donne les moyens et on a fait appel a un mec qui faisait de la BD. II no us a fait une affiche, on a diffuse pour faire en sorte que I'association grandisse parce qu'a 6, une batuc ... L'idee c'etait qu'on soit nombreux. Quand on etait 12 on etait super fier, on pouvait avoir 2 surdos parce que normalement c'etait 1 !
Les danseuses etaient la depuis Ie debut. II y avait une fille qui s'appelait Sabine. Elle a cree un groupe de danseuses autour d'elle. Un coup il y avait des danseuses, puis apres il yen avait plus, apres on demandait qu'elles reviennent.
On a commence a se faire payer parce qu'il fal lait payer les profs. Les adhesions ne suffisaient pas forcement. Des fois eta faisait cher quand meme. Puis on a arrete les profs qui donnaient les cours pour retransmettre nous-meme nos savolrs.
Pour les cant rats, on est passe de 1 OOOF a beaucoup plus cher quand on pouvait. Quelque part on s'est rendu compte que demander cher, c'etait un gage de serieux aussi.
Le spectacle n'etait pas tres visuel. Les gens entendaient de la musique et s'attendaient a voir un truc. En fait, on avait des costumes horribles parcequ'on etait habillecommeon pouvait. On n'avait pas les moyens d'acheter des costumes. Mais les gens etaient attires et on etait tier de faire notre show.
J'ai arrete parce qu'on etait trap nombreux, c'etait un systeme associatif, il ne fallait non plus gerer que la musique, mais aussi les persannes et les machins ... <;a m'a pris la tete, a ce moment-Ia j'avais entre 20 et 30 ans.
En 1992, Christophe est parti et a monte son ecole a Laches qui s'appelait Kalika.
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Au debut des annees 90, quand on entendait : « Tiens y'a une ecole de samba qui s'appelle
Trou du cui du monde, rue de la poupee qui tousse.», on se disait : « Ah, mais faut qu'on aille voir eta ! ». Et il y avait toujours Yves ou Thierry qui essayaient de la contacter. Du coup, on a rencontre des ecoles de samba qui jouaient differemment de no us et c'etait super. On faisait des fois des carnavals OU il y avait 2 ou 3 ecoles et c'etait toujours un peu la fete a la fin.
La federation Franetaise des Ecoles de Samba, c'est aussi Thierry. Au debut on a fait quelques contrats communs avec MacunaTma et on a dit : « Ouais mais si un jour on veut faire un truc avec 200 musiciens, c'est pas une ecole qui peut faire eta, c'est pas 2, c'est pas 3 et il va falloir du monde». Et c'est parti de la.
Saravah c'etait I'une des plus vieilles ecoles du paysage franetais. On se devait quand meme a I'epoque de defendre notre statut et d'etre un peu moteur.
On a contacte une quarantaine d'ecoles et il y en a une vingtaine qui ont eM interessees.1I y a eu des rencontres, il y avait un membre du bureau et un membre de leur direction musicale. On s'est reuni a Paris, a cote de Ligueil vers Tours comme on en etait a I'initiative. Les chefs de batterie s'etaient retrouves pour ecrire un repertoire en commun. On pouvait, quand on se croisait, jouer ensemble la meme chose, les breaks, des conversations tamborim ...
On faisait des stages inter-ecoles, on etait sou vent fourre a Bordeaux, on allait de temps a autre a Toulouse. II y avait des stages de la federation franetaise avec d'autres ecoles interessees par Ie projet. C'est la que eta s'est un peu nationalise.
<;a a ete I'occasion de rencontrer plein de gens, de creer des liens avec les Bordelais de Macunaima, les Toulousains de Samba Resille ...
Avec les autres batteries ce n'est pas parce qu'on a en commun I'envie de faire du samba qu'on est pote a la vie a la mort, qu'on est « frere du samba »... Neanmoins cela a ete I'occasion de rencontres riches.
On n'a jamais reussi a vendre Ie spectacle car certains groupes souhaitaient, en plus du defraiement, etre paVes. On I'a fait une seule fois, sur Ie carnaval de Tours de1995. Certains contacts sont restes. Au niveau du monde du samba, etant a I'initiative de la F.E.S., aussi nommee Samba d'Aqui, nous avions une certaine notoriete dans Ie milieu. On a laisse tomber, car a mon avis, c'etait un peu un monde de dupe ... La F.E.S. s'est plus ou moins dissoute trois ans apres.
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Je passe rue de Bordeaux a Tours, je vois 5 ou 6 personnes qui etaient en train de jouer. Je m'en rappellerai toujours et la, j'entends eta ! J'ai dit a ma copine: « Moi je veux faire eta ! ». J'avais 17 ans. J'ai retourne toute la ville pour chercher ou eta pouvait se trouver. lis etaient a la MJC de St Symphorien.
La salle etait mise a disposition gratuitement. C'etait encore super baba cool a cette epoque-Ia. Je crois qu'on avait tous les cheveux longs d'ailleurs.
Quand t'as 25 ans et que tu tombes sur cette musique qui a I'air facile de prime abord, et que tres vite tu te retrouves a jouer en collectif et que eta donne un resultat... C'est eta Ie truc genial de cette musique-liJ.
Un jour, on va au carnaval de Nice pour voir un groupe de samba. Nous a I'epoque on decou vrait. On s'est dit : « On va aller voir eta !». Et on s'est aperetu qu'ils faisaient bien les choses comme nous, mais pas dans Ie meme sens !
Avec Dominique et toute la compagnie, on est aile voir Tia Nicia. On a eM prendre des cours a son ecole a Paris. On payait Ie train de notre poche. On etait passionne.
Avec les anciens on recause de eta, comme si c'etait des souvenirs de gamins. C'etait il y a 30 ans!
A I'epoque, la fete elle se faisait avant, pendant et apres les contrats. C'est une musique festive et on I'a toujours associee a la fete.
C'etait une bande de oufs. Musicalement il fallait gerer entre ceux qui fumaient, ceux qui picolaient. Tu demarres trop tard sur ton surdo parce que t'as trop fume. Et au tamborim t'es trop speed parce que t'as trop picole !
Ce qui etait genial a cette epoque-Ia c'est qu'on ne pouvait pas s'arreter. On jouait pour Ie plaisir de jouer jusqu'a tomber par terre!
On a tout fait, tout fait. On jouait pour Ie fun. Les premiers telethons, a la gare de Tours, il y avait Jacques Chancel: Yves et Jacques Chancel!
On y mettait du cceur. Je me rappelle Ie carnaval de Nazelles-Negron : 7km avec Ie surdo en bois de I'epoque, j'ai failli mourir !
Fete de la musique 1986 : Coupe du Monde France-Bresil, Ie Bresil perdait et nous on jouait. On avait les mains en sang parce que plus ils perdaient et plus on jouait !
Ce qui m'a attire au depart, c'est de jouer une musique energique, de rue, avec un cote un peu exotique, a I'epoque c'etait Christophe qui menait la barque.
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De temps en temps, on faisait des carnavals avec la Compagnie Off, ils ont Ie meme age que nous.
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A I'epoque, Ie theatre de rue commenetait se developper de maniere intense et puis eta correspondait I'explosion des groupes de samba partout en France.
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On avait mis tous les cachets, toutes les thunes des contrats pour louer un bateau et on a fait une tournee. On avait fait la cOte et on jouait dans les ports. C'etait enorme d'organiser un truc comme eta.
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On a fait les 10 ans de Saravah la Riche, la Pleiade. C'etait bien, il y avait les danseuses qui avaient prepare un truc, il y avait des capoeristes. II y a un groupe de Bordeaux qui etait venu jouer et nous, on avait joue avec Macunaima la fin .
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1.994-1.995 ROL\OC, lJLW E:T
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Saravah au depart c'etait une bande de copains. Et quand tu joues, forcement tu attires toujours des gens. Je suis arrive avec 4-5 potes, on avait moins de 30 balais et on a fait chuter la moyenne parce qu'a I'epoque, ils etaient beaucoup plus ages! J'etais avec Olive, Francis ...
II y avait une colocation, Ie Petit Boulay, il y avait des fetes tout Ie temps, la plupart du temps avec des gens de Saravah ... C'etait vachement bien.
Je suis devenu president, j'habitais en colocation au Carroi Boucher avec des potes, c'etait devenu Ie siege et j'etais dedans tout Ie temps.
Au Petit Boulay, on a fait des repets, l'eM des teufs, y avait des trains qui passaient, qui klaxonnaient, les mecs y z' etaient tout fous.
II y avait une equipe au Petit Boulay... Y'avait une sorte de leadership ... sans leadership ... Un moment un groupe faisait tourner I'asse ... puis rra tournait ...
C'etait, la bande d'amis de la samba. En fait si t'etais pas vraiment branche samba, c'etait difficile de faire partie de la ban de. Tu pouvais etre aut~ur mais tu pouvais pas vraiment en faire partie. II fallait soit que tu danses, soit que tu joues.
Le rapport avec les danseuses est devenu plus resserre. Nous les musiciens, on a pris des cours de danse!
Chaque decision se faisait collectivement c'etait sympathique, une bonne idee.
On s'etait investi pour trouver un lieu pour Saravah, rra nous manquait ... avoir un bar Saravah ... c'est pas Ie lieu qui fait I'asse, mais ...
Amon epoque c'etait une association speciale, libertaire voire punk, c'etait un collectif, de I'autogestion, y'a pas de chef, c'est ouvert, faut discuter, y'a des commissions ... Politiquement je m'y suis retrouve, meme si des fois rra avance pas comme tu voudrais, rra parle, rra parle, rra parle ...
II faut que ce soit irreprochable au niveau administratif et comptable parce que justement, quand t'es carre au niveau administratif, t'es inattaquable.
II y avait Ie Oid Mag, une espece de journal un peu satirique qui racontait des conneries sur les gens, deformait les choses, c'etait rigolo, rra mettait une bonne ambiance. Un moyen de pas se prendre au serieux.
Notre logo actuel a ete cree par Rurrul en 1997. En 2004 on avait pense a Ie changer par concours, mais on etait trap attache a celui-Ia.
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Ma formation musicale a ete assuree par Yves, Gerald qui venait de Bordeaux, Michel, Thierry et Philippe qui animaient les ateliers du lundi.
J'ai pris pendant plusieurs annees des cours de percussions africaines a Poitiers puis a Tours avec Michel. Dans ce cours, il y avait Nath, Laurent, Xavier H, (;eline, David et quelques autres. En 1994, pour Ie Carnaval pour Tous, Michel qui intervenait aussi a Saravah a propose de faire un bloco avec les deux formations, c'est la que j'ai connu Saravah. Et j'y suis depuis vingt ans !
Jose, Alexandre, ont repris Ie flambeau.
II y avait des stages, on se prenait 48 heures de batuc dans Ie corps et dans la tete et on faisait des bonds. II y avait 2 grands avantages pour les stages, sur Ie plan instrumental on progresse et Ie plus important a mon avis, on est inMgre dans un collectif tout de suite, la rete Ie soir, eta favorise les relations, eta humanise tout de suite quelque chose.
C'est notre creation Ie college musical. A I'epoque, c'etait Thierry, Yves, Michel .... On etait 4 ou La premiere an nee j'ai dO fairetrois instrus. C'etait tout simple ce qu'il fallait faire. II y avait 2 ou 3 morceaux, 2 ou 3 rythmes differents. Tavais vite fait Ie tour de tout et eta jouait moins vite aussi.
A I'epoque, il y avait une repete debutants, une repete avances et une repete generale. On pouvait faire les trois. La repete debutants c'etait a l'Alouette dans un gymnase ala Bergeonnerie et il y avait Gentiana Ie lundi et mercredi. Apres on a perdu la Bergeonnerie.
On a commence a intervenir dans des ecoles. En parallele, on a lance un appel aussi pour faire venir les gens, eta s'appelait a I'epoque « Pour faire de la samba, pas besoin d'ecrire droit », on a fait des affiches, on a fait des costumes. II y a toute une dynamique qui s'est mise en place.
J'ai appris la caisse claire, puis a la fin de la deuxiemeannee la direction ... ou plutOt uneco-direction, c'est eta qui etait interessant. J'ai donne des cours avec Sylvain en doublette Ie lundi. Plouch et Marie-Pierre s'y etaient colles, puis Gilles,
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Apres sont arrives les referents par section d'instruments.
On etait ambitieux, on essayait d'aller un peu plus loin. Allez, ce sera quoi I'annee prochaine ? Qu'est-ce qu'on va faire de mieux, qu'est-ce qu'on va balancer?
A cette epoque-Ia eta bastonnait bien quoi, eta envoyait du bois.
Je suis arrive a St Martin OU j'ai rencontre Mathieu et je lui ai dit : « Va a I'ecole de samba, t'as Ie niveau ... ce serait interessant pour toi ». II y a el:e et il a plonge completement dedans et comme eta a pas gaze avec Saravah, il a monte son groupe a cote qui s'appelait Batuka Choz.
Quand Yves est parti, Gerald est venu de Bordeaux pour donner des cours, Francis, Sylvain et Biquet ont pris la releve.
Des musiciens de Saravah ont essaime, Fiesta a recree la bateria de Macunaima, il y a eu I'ecole de Laches. L'ecole de St Bart-St Martin c'est une emanation de Saravah, il y a une ecole en Guadeloupe, c'est aussi une emanation de Saravah.
Je dis mane que Saravah c'est la maman de Batukaina ... I'ecole que j'ai fondee ici aTahiti.
Quoiqu'il en sait, il y a une dynamique qui a su se passer, au niveau de gens qui ont su prendre la main collectivement pour faire continuer Ie truc. <;a a pu etre quelquefois tumultueux, mais il y a eu passage de temoin : des jeunes ont pris la main, des vieux sont restes ou ne se sont pas trop eloignes.
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J'ai vu Saravah pour la premiere fois dans une fete Yo OU je m'y suis retrouve par hasard. Yo organisait des fetes dans des endroits completement incongrus. Ce sont les ancetres des Content D'Y t:tre.
Les fetes Yo reunissaient un collectif de plasticiens, de musiciens et de benevoles pour I'organisation sur Tours de fetes super marquantes ...
A la premiere rete Yo, il y avait 300 personnes avec plusieurs groupes dont Saravah et les Spicy Box. Moi j'etais 18 avec un pate et puis fai ftashe. J'ai entendu un truc enorme, une machine de guerre, et je les ai vus arriver, ils etaient une quinzaine. Et je me suis dit, I'annee prochaine je m~nscris.
On a fait plein de trucs avec Yo productions, super super super quoi ! On avait notre place, on avait nos deli res. L'ecole de samba, 8 chaque week-end Yo etait invitee. On nous donnait des espaces privilegies pour pouvoir faire des choses un peu differentes. <;a nous a aussi ouvert sur Ie milieu culturel alternatif. <;a nous a permis d'exploser, de faire venir les gens et d'avoir une autre reconnaissance.
La derniere rete Yo, c'etait I'ete 98 dans une ancienne caserne militaire 8 Nouatre. C'est 18 que j'ai vu Saravah pour la premiere fois. 115 avaient fait un espace Saravah. C'etait un bar avec de la deco. C'est Zed, Ie leader des Spicy Box qui m'a mis en contact avec Xavier H. qui etait 8 Saravah 81'epaque.
Les chocalhos 8 cette epoque c'etait des bouteilles de Teisseire avec des cailloux dedans ... des ganzas. C'etait mobile, on se depla9ait dans la batuc, on s'arretait boire des coups ...
Le premier grand frisson, c'etait Ie premier camaval organise par ÂŤCamaval pour Tous Âť.11 yavait une reunion de plusieurs batucs qui faisaient partie d'une federation, on etait plus de 100 percussionnistes dans les rues de Tours. Des gens de Paris, de Bordeaux. ..
Je les avais vus 8 un carnaval de Tours,je les avais suivis tout au long du carnaval et avec mon trousseau de cles, je faisais Ie chocalho derriere!
La dynamique de I'ecole de samba c'etait spectacle et grosses virees. C'est 18 qu'on a commence 8 louer des bus. On embarquait avec deux bou teilles de rhum, il y en a qui oubliaient leur slibard, mais par contre 9a jouait, 9a s'amusait beaucoup, il y avait de bonnes relations. A I'epaque on a fait les premiers contrats assez loin, Beaucaire, Nyons, on a joue en montagne. <;a a commence 8 avoir une certaine consistance.
Quand on a commence 8 prendre les bus, 9a nous a change la vie. Quand on montait dans Ie bus, on savait que 9a allait etre la fete!
J'aimais bien les bus aussi, on bougeait partout, on etait tous bien debiles, on chantait, on buvait, on fumait, y'en a qui montraient leur cuI...
J'ai quelques souvenirs d'exageration ... on m'a confisque man ganza un jour de festival de jazz 8 Montlouis ... on etait taus fatigue 8 cause du rhum dans Ie bus, je faisais tau mer Ie ganza "tchacatchac ..." et au bout d'un moment y'en a un qui m'a dit : «T'arn§te maintenant ... »
Un jour on voit un mariage, on revenait de Suisse. On s'est dit : « On s'arrete, on joue pour eux ! ». On a ete jouer, on faisait sauvent des plans 8 I'arrache 8 cette epoque-Ia. Et puis il y avait un train touristique au bord du lac Leman et Ie mec a fait sortir les touristes qui etaient dedans en disant : « Allez, laissez la place aux musiciens ! » et du coup on a fait de la batuc dans Ie petit train Ie long du lac!
Vic Fezensac ... eta a saude plein d'amities la-bas, on dormait dans un gymnase taus ensemble, c'etait n'importe quai, la feria. On melangeait les batucs de Saravah et Macunaima, 8 60, eta envoyait...
A « Au nom de la Loire », on a joue plusieurs fois. Une fois dans Ie «in», une fois lars d'un mix avec Fred (DJ Dreff) qui etait aux platines 8 la Guinguette et enfin en «after» a la salle Paul Bert, avec Julien aux machines, eta a ete pnkurseur de I'electro. On etait aile camper chez des amis de la mere de Thierry C. 8 Saffre. II y avait un festival rock, on etait aile les voir comme eta, « Vous nous laissez rentrer, on peut jouer, vous nous payez 8 boire... » et ils nous ant laisses entrer, et la on a joue devant des milliers de personnes ... Quand c'est la 11!fe fois de ta vie que tu joues sur scene, que tu as autant de persannes devant et quand Saravah eta demarre, c'est une folie collective et taus les gens qui sant en transe et tu sens une puissance autour de toi ... Le public partait en vrille, 18 on a arrete de jouer parce qu'on n'allait plus rien controler.
Y'a une puissance de feu, quand eta part, c'est un rouleau compresseur sanore...
On a rencontre un mec qui nous a fait jouer au Paleo festival de Nyons en Suisse, un truc de feu. On etait dans les loges avec les Negresses Vertes, une centaine d'artistes parmi les plus connus a I'epoque : Joe Cocker, Bob Dylan ... Et on etait com me des stars. Je me suis dit c'est pas possible, eta fait deux ans que je joue, je suis amateur et je me retrouve la-dedans. C'etait phenomenal!
Quand on est sur les festivals, ce qui est chou ette c'est qu'on est ala fois acteur du festival mais aussi spectateur de plein d'autres concerts au spectacles, on joue Ie soir, on peut aller partout ...
Au niveau musical, tu fais des premieres parties, tu vois des gueules, des chases quet'as pas I'habitude de faire. Man premier contrat etait pas mal, c'etait pour les 10 ans de Beton a St Pierre, la Bet'Yo ton, on etait dans une grosse rete eta jouait a fond, c'etait u ne grosse sensation. En 1998, on a fait la coupedu monde, aussi Ie Bataclan pour la scene avec les Spicy box ... on allait faire la rete de I'escargot a Cluis, et apres la 11!re partie de Sergent Garcia ... A la coupe du monde 1998, a Nantes, on y etait pendant une semaine, on a rencontre JC Jacquin, ce type-Ia c'est une reference. On arrive, on se met en place, illance un appel, personne qui part ... II recommence... « Bah les gars qu'est-ce qui se passe? » On avait pris une grosse claque. A Nantes, il s'etait passe plein de chases, Ie break poing, il vient de la-bas ... Pendant la coupe du monde, II y avait un festival de percussion au chateau de Nantes, on etait 6, on est descendu dans la fesse du chateau, on a mis Ie feu dans Ie mach in ! C'etait quelque chose de completement inattendu.
Le premier contrat que j'ai fait, j'avais pas Ie droit d'y aller, c'etait la premiere partie de Sergent Garcia, j'ai joue du ganze malgretout.
Les Spicy box, c'etait un groupe d'electro-rock.1I y a eu une association entre eux et Saravah sur un marceau «Plein pouvoir a ton corps» du punk electro qui envoyait du son. II y a eu un concert au Bataclan.
On a fait pas mal de fois Ie Bateau tvre et j'etais souvent ivre!
J'ai des bans souvenirs a Beaucaire au on a joue et ensuite, Ie soir, on est parti dans les bodegas au ils servaient la sangria. On etait parti a 12, on jauait et au fur et a mesure, on etait de mains en mains nombreux. Dans la demiere on etait plus que trois, et on jouait et on no us servait de la sangria. On etait pete comme pas possible et ils ramenaient encore des pichets !
Le pire c'etait... on a fait un contrat a Beaucaire. On jouait, on jouait et personne pour no us filer une bouteille de fiotte et eta cognait. lis pensent que t'es une machine. Maintenant, quand on sait que eta va etre dur, on prend des accompagnateurs.
J'etais aussi de ceux, qui, quand il faisait chaud, portaient les bouteilles d'eau au les instruments de rechange...
II y avait des manifs, avec un caractere social, meme des manifs plus politisees, manifs de salaries comme les grandes greves de 1995 par exempie, dans lesquelles il n'etait pas rare de voir des gens de Saravah.
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On a fait des chases tres ponctuelles devant la prefecture. II y avait toujours quelqu'un pour mabiliser, ceux qui voulaient y aller y allaient, ceux qui ne voulaient pas ny allaient pas.
Parfois, quand tout Ie monde etait d'accord, on y allait au nom de Saravah, notamment la manif
anti-Le Pen.
Beaucoup de Ie Is conventfon d. sltlt poflcler In d 'approcher Ie res ttJ verbal.
Carnaval pour etre creec lors de "',scmbl« Generale (relais avec Camaval pour Tous, ou autre).
PROPOSITION CONTRATS
Voir compte rendu
~ Ca sent Ie pate pas frais. Lc President (une fois de plus)
P.III
•• r.!1 I ... 1•• • 1.10 __
1111110
1.fFlIaIII'" .......
BUS'YO 170FR BlllET , BERGERAC RUE . CO LBERT . ' MICHEL' lIH301SHE" , ' 9H. ROV GA IE(5' ]' f'~01179118S0
----. IIIb
fester contre IMLP sera :le l'A.G.
a
J(
(photos, video) relatif a ceUe soiree, n'hesilez pas a nous les monlrer I!!
de deux mille manifestants contre Le 'e Jeunes pour protester contrs m du Front nstlonal. Un dlspor impress/onnant pour 6vlter r Ie Vinci. L'sffrontement est
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Au niveau musical, ce qui a change, au moment ou j'y etais, les ecoles de samba en France etaient tres inspirees d'une methode, la methode Nicia, qui a transmis Ie samba 8 sa faeton. Ensuite les gens sont soit alles au Bresil, soit ont commence 8 ecouter differemment les choses. II y a eu u ne periode de frottements OU tout Ie monde se demandait :« On joue 8 I'envers ? .. »
Apres la coupe du monde de 1998 et la rencontre avec JC Jacquin, alias BB Johnson, on a voulu jouer plus dans un esprit carioca plut6t qU'8 la « franetaise », avec les instruments adaptes : caixa plut6t que caisse claire, surdo peau animale plutOt que peau plastique, surdo troisieme plus aigu que Ie surdo seconde, on a remis dans Ie {( bon sens »...
L'encontro de 99, quelle claque! C'etait I'ecole de Toulouse Samba Resille qui avait organise. II y avait des batteries de toute l'Europe! II yavait plein d'ateliers, plein de prestations, et eta jouait tout Ie temps, dans les gymnases, devant la maine...
C'est un challenge, en un an, de faire jouer des gens ensemble qui n'ont jamais fait de musique.
C'est Ie principe de I'asso, eta vient, eta part, tout en essayant au mieux de maintenir une qualite musicale.
II faut qu~1 y ait des gens qui soient toujours 18 musicalement pour apprendre aux autres. II y a des referents musicaux, un college musical, c'est pour cela que eta dure.
Je suis un besogneux. .. je me suis tape 4 ans 8 faire les cours du lundi,je prenais sur moi carc'est contre ma nature, plut6t timide avec les gens que je ne connais pas. Gros spliff... J'etais Ie premier etonne 8 avoir des responsabilites musicales, devenir referent caisse...
J'ai appris 8 faire l'agog6 avec Gilles puis Ie tamborim avec Olive ... On a appris des converses de malade (fallourisaetao ... ).
On a tous pris une grosse claque. On a passe une semaine 8 faire de la batuc 8 fond avec des intervenants bresiliens et c'etait vraiment super formateur pour pas mal de gens.
On dirigeait 8 deux, il y avait parfois tellement de monde qu'il fallait faire une codirection, un relais. C'etait assez chouette, eta demandait d'etre organise.
On s'est retrouve sur scene devant d'autres batucs et on a pris conscience de notre niveau.
Pour la direction musicale, II faut are en mesure de discipliner les gens, are carre sans are trop carre. S'il y a une personne qui doit tenir Ie cap, c'est Ie chef de batuc. II y a toujours des personnes, des joueurs clefs, sur lesquels il peut s'appuyer.
Ces moments-18 sont federateurs. II se passe quelque chose qui fait qu'on adhere8 la samba et on est fier de faire partie de Saravah.
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Sur Ie plan de la direction, t;a m'a apporte Ie cOte animat ion de rue, devoir et:re devant, devant Ie public, c'est un e mise en scene que je ne connaissais pas.
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A cette epoque-Ia, Saravah etait au Projet 244, une des compagnies fondatrices, et puis est arrivee une autre ecole de samba qui existe toujours, Alegria, anciennement Batuka Choz. C'etait un lieu de vie d'associations, donc il y avait Saravah, Batuka Choz mais aussi Le Petit Monde, C'Koi Ce Cirk, la compagnie Sous Ie pave... II y avait plein de compagnies et j'ai decouvert un peu tout ce monde-Ia d'un coup.
Quand je suis arrive, on etait sensiblement aussi nombreux qu'aujourd'hui, on jouait mains vite peut-etre, il y avait un peu plus d'ambiance, c'etait au P244, il y avait du pagode, des essais d'enredo, on fabriquait des chars. On jouait du samba reggae.
J'ai de bons souvenirs de I'ADU (P244), notamment du debut du pagode sur Tours d'ou est sorti par la suite les Gringos, melange de musiciens de Saravah et de Batuka Choz.
Le pagode, c'est des gens de Saravah qui avaient monte eta. II y avait tout un repertoire. <;a s'est perdu quand certains sont partis a Batuka Choz. C'etait sympa, on buvait des coups et on chantait.
On a fait pendant 3 ans des chars au camaval de Tours, de 2004 a 2006, au P244. Je trouvais eta plutot interessant, eta deveioppait des liens associatifs autres : on avait Ie theme du camaval de Tours et on partait dans des deli res. On se retrouvait pour fabriquer les chars, pour faire les costumes ...
Au P244, ils ont voulu faire 2 statuts et nous faire payer Ie double. On n'a pas apprecie. En 2007, on est parti comme des princesses: « C'est pas toi qui me quitte, c'est moi qui pars! »
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On n'est pas une ecole de musique avec beaucoup de discipline, tres carree, entrer dans Ie moule de Saravah, c'est entrer dans un truc associatif, festif, affectif. On a toujours voulu garder ce truc-Ia. C'est pour eta qu'on n'a jamais augmente I'adhesion.
Le prix est de 10€ a I'annee, c'etait 50 francs avant et quand c'est passe en euros on a laisse Ie prix donc c'est reste a 7,62€ pendant 1 ou 2 ans. Puis apres on s'est dit faut pas deconner, 10€ si tu peux pas les mettre ... Des que tu veux faire de la musique, du sport ou du theatre c'est hyper cher. La eta reste pas cher.
Lefait que I'adhesion n'ait jamais aug mente laisse la possibilite a tout Ie monde d'y rentrer, j'ai trouve eta genial.
II y a des valeurs associatives, au sens OU c'est les gens qui font I'association, des qu'on arrive, il ya des mois d'observation et apres on est pris dans Ie fonctionnernent, on donne son avis au meme titre que n'importe qui ... II y a plein de gens qui ne sont pas restes car ils nevenaient prendre que des cours. Le principe, c'est apprendre un instrument, on s'engage a faire des contrats quand on est pret. On n'est pas redevable a I'asso, mais on accepte que ce qu'on apprend on Ie reinjecte dans I'asso. On ne vient pas consommer... II faut pas ou blier I'idee de partage.
J'etais vice-president pendant 2 ans. Mais quand il y a toujours des reunions de bureau, des machins, c'est sympa mais c'est pas trap mon truc. Par c~ntre apres, quand il y a des coups de main a donner dans mon domaine, quand on etait au P244 et qu'on construisait des chars pour Ie Camaval a Tours, j'ai fait de la construction, amene Ie jus ...
A I'epoque, Saravah n'avait pas de site intemet. C'etait tout au debut d'internet j'ai fait un site HTML basique. C'est comme eta que j'ai reussi a m'integrer. En fait c'est eta Saravah, il faut essayer de faire un truc pour te faire reconnaitre et entrer dans Ie cercle, dans la famille.
Tu peux bien rigoler, c'est une sorte d'exutoire mais il y a cette histoire du respect de I'investissement des gens, c'est ce que les gens m'ont transmis et que j'ai envie de transmettre.
J'ai fini par vachement rn'y investir, j'avais envie que eta dure.
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II y avait beaucoup d'adherents a cette epoque 90-100 facile ... On etait assezconnu notamment grace a nos prestations dans les fetes Yo.
On a eu des emplois jeunes qui geraient aussi la negociation decontrats.11 y a eu Solange, Alex et 2 autres persennes.
J'ai bosse en tant que mediatrice culturelle, j'ai cherche des contrats, organise les stages ... je m'occupais de la vie interne de I'asso, c'etait bien, j'adorais 9a.
A I'epoque, quand je suis entre dans Ie bureau com me negociateur en 2003, il n'y avait plus d'emploi jeune et on etait toujours au P244. C'etait la bonne epoque, aut~ur de I'annee du Bresil. II y avait peu de batucs et beaucoup de contrats. On a gagne pas mal d'argent avec des contrats com me EDF, Ie Futuroscope, Sanofi ...
On s'est grille au Futuroscope et avec la boite de prod qui nous trouvait les contrats. Elle s'appelait Ie Loup blanc. C'etait un contact que Solange nous avait trouve je pense. 115 nous trouvaient des trucs de fou dans des festivals avec Calvin Russel, Yuri Buenaventura ...
A un moment, on s'est pose et on s'est dit : « Qu'est-ce qu'on va faire de ces thunes ? » et on
a fait des costumes. A I'epoque Alex etait emploi jeune et il avait un contact qui no us a dessine les cretes, les chaussettes et les pantalons trompettes. Je crois qu'on a mis beaucoup la-dedans. En fait, il aurait fallu une couturiere parce qu'ils etaient merdiques ces pantalons, ils se deformaient.
Avant que j'arrive, il y avait Ie magazine du doigt, Ie « Oid'Mag », on ne savait pas qui Ie sertait, ils se faisaient des blagues entre eux, ils faisaient passer aussi des rumeurs a la con. II a fallu que je me tape des comptes rendus du CMA ... et une fois parti a ecrire, je me mettais a delirer un peu dans Ie meme esprit, en marge des PV officiels ...
II faut toujours qu'il y ait un bon bureau parce que 9a a parfuis ete un peu fragile les bureaux et c'est vrai qu'il y a des annees OU 9a a failli partir en vrille. Petit a petit I'asso s'est vachement structuree, des reunions de bureau tous les 15jours, on a change les statuts, on a adhere a des collectifs, Ie P244 apres la Fabrik ...
Quand je m'y suis interesse, il y avait des problemes qui se posaient, il y avait des gens qui geraient plus ou moins serieusement a mon goat. Des fois, il y avait des choses deconnantes, il n'y avait pas desuivi, et puis il y a eu un emploi jeune, il y avait des comptes a rendre...
On avait eu un contrale fiscal et je m'en seuviendrai. Le matin du contrale, Ie Saravien qui s'occupait de la com pta et qui ne I'avait pas tenue, avait depose Ie classeur pendant la nuit ... Je me suis dit qu'on allait se faire demonter. La nana de I'URSSAF n'a rien regarde du tout, on a tchatche pendant 2 heures, elle a meme voulu adherer a Saravah ! Elle avait pas envie de se prendre la tete, elle a vu ce qu'on faisaiL II n'y avait pas des semmes astronomiques.
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On s'est retrouve unefois dans une grosse merde, a cause d'une erreur de com pta ... on s'est retrouve avec un trou avec I'argent de I'emploi jeune.
On a travaille dans la commission de refonte des statuts avec Charles Fournier, specialiste en la matiere, qu'on a retrouve plus tard sur la Fabrik.
Cette annee la, Saravah a carrement failli mettre la cle sous la porte. Et on a tous donne pour sauver Saravah. On a tous mis de notre poche pour que I'asse, au niveau des comptes, soit dans Ie positif.
L'asseciation perdure grace a ses statuts entre autre. C'est un collectif, tu es acteur du collectif.
Gilles c'est lui qui rn'a transmis cette idee que les choses devaient etre tenues, on peut faire les zozos, on rigole, mais on est carre sinon 9a ne peut pas marcher.
C'est une aventure humaine tres particuliere... C'est pas simple de permettre a des opinions differentes de s'exprimer pour arriver a gerer ce que l'on fait ensemble et a se donner des regles de fonctionnement communes.
II y a eu une refonte des statuts pour avoir un fonctionnement Ie plus democratique possible, on a mis en place un fonctionnement un peu libertaire, c'est a dire en gros Ie conseil d'administration de I'asso, c'est Ie conseil de membres actifs (CMA), OU I'on prend les decisions tous ensemble. C'est beaucoup plus complique en fonctionnement, c'est beaucoup plus laurd en organisation mais necessaire. <;a perrnet d'avoir un fonctionnement Ie plus participatif possible, OU tout Ie monde s'investit, pour mettre de cote les « y'a qu'a» les « faut qu'on >l, pour que tout Ie monde s'engage. C'est Ie principe de la charte des membres actifs.
II n'y a que dans Ie college musical et Ie college danse OU ils peuvent prendre des decisions en dehors du conseil des membres actifs. t:videmment, si Ie bureau doit acheter une agrafeuse, il ne va pas demander!
II y a les gens du bureau, il yale college musical, Ie college danse et il y a des commissions: la commission costume, la commission rete...
Une commission n'est pas un lieu decisionnaire, les gens se retrouvent, travaillent un projet et Ie presentent au CMA.
La premiere AG, c'est assez drele a voir. II y a les grandes gueules, ceux qui rappellent Ie fonctionnement democratique ...
Je trouve que c'est interessant politiquement car on est dans la democratie participative, il y a un cote alternatif, anar dans Ie sens militant plutot de gauche.
On nous appelait les anarcotiques ...
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Avec un fonctionnement comme cela, democratique, personne n'est indispensable.
Attention aux sur-leaders, aux gourous. Un bon leader normalernent, doit deleguer et doit savoir s'effacer. Apres, c'est les gens.
J'ai toujours pensequ'il y a un noyau dur qui influence les decisions qui sent votees au CMA. II y a des gens qu'on ecoute plus que d'autres.
Un des ecueils possible pourrait etre genere par I'argent qui transite dans I'asse a travers les contrats par exemple, les musiciens qui pourraient demander a are paves. A Saravah, la notion de benevolat, tres fortement defendue, explique entre autres la perennite de I'asse.
Je me souviens dans Ie temps, il y avait une malle ardlive au les adherents pouvaient ernprunter des CD, des VHS ... C'etait plutOt cooL ..
Man pere qui avait integre Saravah quand favais 7 au 8 ans m'ernmenait aux spectacles, en stage, aux repetes du mercredi. On partait en bus avec tout Ie monde. J'ai fait les fetes Yo, les stages 8 Villed6mer... Et cela, de 8 815ans ...
Saravah, c'est une famille pour moi car certains rn'ont vu grandir un petit peu comme des andes et tantes, qui s'occupent de mai.lls ant pris vamement soin de moi, ils etaient tres protecteurs ... J'ai I'impression d'avoir toujours ete dedans ... Ripoux c'est oomme un oncle pour mai.
Je me rappelled'un stage dans un gite au milieu de la nature, on avait joue toute la joumee. Le samedi apres Ie stage on mangeait, ils avaient recommence a jouer toute la nuit, certains ant termine a 8hOO Ie lendernain ... et Ie stage recommBf"l9ait a 9hOO. C'etait quelque mose d'effarant, on les appelait les « No limit boys », ils buvaient toute la nuit, ils fumaient toute la nuit, ils jouaient toute la nuit..
Au premier stage Saravah, j'ai passe une bonne partie de la nuit avec Olive completernent bourre qui rn'expliquait oomment faire de la caisse.
En 1999, on etait monte a Paris pour faire un stage avec Ie Maracatu Nactao Pernambuco.
Quelques fois, la prestation finie, en off, bien emeches, on a joue de la merde...
<;a t'apprend a te tenir, a arriver a I'heure... eta rn'a fait vachement mOrir. <;a t'apprend aussi, parce que parfois t'en peux plus, t'en peux: plus, mais tu vas pas lacher les oopains, tu vas oontinuer 8jOuer de la caisse. Tu tiens quai!
Pour jouer, a Saravah il y a toujours eu les temps officels, les oours, les repets ... et il y a les fetes au a certains moments on pouvait faire n'importe quai, on pouvait jouer du surdo, de la caisse...
Ma premiere presta, j'avais seche les cours pour y aller!
Des souvenirs? J'en ai plein. Rien qu'au niveau voyages, d'avoir bouge tres loin genre en Hollande, en Allernagne ou a Nice. Pendant 3 ans d'affih€!e, on a fait Ie mondial du ski et du sno.vboard aux: 2 Alpes aU on a jouea unealtitude aU il neigeait.
II y a eu les 2 Alpes. On avait 3 jours off entre les prestas et on avait les pass comme on jouait sur les pistes. A la fin, on voulait y aller un peu plus nornbreux: pour faire une batuc plus interessante. Par oontre les repas diminuaient : on n'avait plus d'entree, plus de fromage. lis avaient garde Ie mane budget mais divise par14... et puis quand tu joues et que tu fais du sport, t'as un peu faim, alors on s'etait pris un peu la tete!
C'est pas mal de bons moments, de plaisirs, de rigolades, de beuveries, beaocoup de rhum, de punch ...
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Un gros souvenir, c'est d'avoir joue a Hertogenbosch, parce qu'il y a eu Ie voyage en minibus qui avait ete assez marrant, on avait loue deux minibus couleur bleue, bleu flic ! Au peage, on a bien ricane quand les flies nous ont regardes quand meme bizarre, pendant qu~1 yavait un pote derriere qui etait en train de pisser dans une bouteille. On avait tous ramene des "souvenirS' de la Hollande...
On avait joue sur scene dans une salle de spectacle. On a mis Ie feu ! C'etait retransmis avec 3 cameras qui filmaient en mane temps avec un mec qui montait les images en live.
Un matin de I'encontro de 99, il y avait une photo dans Ie joumal qui montrait un arbre dans lequel il y avait une RS suite a la soiree! <;a rn'avait impressionne. ..
Ce que j'ai airne, c'est faire la foire ... des grands voyages Hertogenbosch, Aurillac...
J'adorais les salopettes, on etait vraiment a I'aise pour jouer. On les a portees longtemps ... Et aussi les costumes roses ... Au camaval de Tours 2004, de Blois en 2011. On avait aussi porte un costume noir argente, on avait tout cartonne avec ce visuei-la.
A Saravah on donne la parole a tout Ie monde et c'est pas toujours bien, car y'a des gens qui peuvent casser ton projet ... parce que sinon on aurait pu avoirdes costumes qui petent qui nous auraient perrnis d'aller fairedes festivals encore plus loin ...
Saravah eta evoque les vibrations, quand tu danses, tu as toute la musique derriere toi et eta te transperce, tu sens ton corps qui vibre.
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En 2002, je me suis retrouve apres Ie camaval de Tours adeambuler dans les couloirs de la matemite en Superman avec les reflexions amusees du personnel ... EDF, c'etait un spectacle de fin d'anneeau Vinci, un gros oontrat. On a vraiment dO tout faire, on a gere les groupes, Ie spectacle, la deeo...
II y a eu Ie Futuroscope avec des interventions des danseuses sur pas mal de week-ends. Elles faisaient des animations danse. C'etait Sylvie avec 2-3 danseuses. Sylvie tenait Ie micro et faisait danser Ie public. On avait foutu Ie souk a l'hOtei et on a ete
grille.
Je mesoLNiens de mon retourde la matemite pour filer ala rencontre FRESIL : Federation Regional des t:ooles de Samba d'indre et Loire. Cetait un rassemblement d'eeoles de samba: Saravah, Onanga, Batuka Chez, Kalika, Batuk'a Dede, Jogada ... en arrivant tous les musiciens rn'avaient applaudi ! Et puis un jour, on va a Dax, et sur Ie trajet, toute I'asse se rend compte qu'il faut des danseuses, et il ny a pas de danseuse... On etait deux ou trois accompagnatrices qui venaient comme 93. 115 nous ont demande de danser au pied leve... Cetait en 2000. C'etait tres impressionnant ...
C'est en moi, je parle de Saravah, je parle du samba, 93 fait partie de ma vie de tous les jours, c'est comme mon empreinte, 93 fait partie de moi.
Mes meilleurs SOLNenirs, c'est les fetes de la musique, c'est un moment OU Ie public est tres proche. C'est les plus grosses sensations, c'est parfois pas loin de la trame, 93 met les gens dans un etat, il y a une sorte de communion, il y a un gros cceur qui bat, eta envoie des trocs, il ya un vrai partage, c'est dlOuette.
Nous on est un peu issu des fetes Yo. Donc quand on a fait les 17 ans, on a fait la fete dans un lieu qui avait accueilli une fete Yo, Ie Moulin Piart a Benais. On avait des restes de tags, de deeo qui etaient encore sur place. Dans ce lieu on poLNait vraiment faire la feteet accueillir plein de gens. Pour la fete des17ans,j'en avais16... Et il y avait une super ambiance. J'en parle quand on me demande ce que j'ai fait avant. .. J'y pense SOLNent. .. <;a me manque.
Pass SARAVAH fere ses 17 ANS LcSAMEDI !6JUIN2001 AU MOULIN PlARD
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On a lien affect if fort avec Ie camaval de Blois, c'est souvent Ie premier carnaval pour les debu tants, on est toujours bien rec;u, Ie public est present.
On essaie a chaque fois de faire un projet specifique en relation avec Ie theme de I'annee.
2.006-lO14 CAl M£.'T Lf.& C\\?\E&
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On reste sur du samba carioca, on essaye d'ameliorer Ie groove qui nous fait un peu defaut par manque de culture musicale bresilienne... On integre toujours de nouveaux breaks. Cela reste neanmoins toujours Ie mane esprit carioca
Quand tu regardes les premieres videos de Saravah, celles qui datent d'il y a tres longtemps et celles d'aujourdhui, on voit qu'on a evolue, au niveau vitesse, au niveau technique, au niveau de plein de moses. La samba est une musique qui evolue et done on a evolue avec elle.
On est quand meme un groupe de rockeurs. De punks !!
Pour moi lesamba, c'est une histoiredegroove, c'est une musique populaire qui se joue essentiellement dans la rue, tu es au contact avec Ie public, il y a une espece de machine, dest une musique physique, du ventre, ce n'est pas une musique cerebrale.
On doit passer pour des gens un peu sauvages mane si on s'est calme. Des fois, il etait mane impossible de nous faire arreter de jouer.
Le niveau musical a augmente, il est plus elabore.
Les techniques d'enseignement ant progresse, il y a une experience qui se transmet. Le travail du
oollege musical et des gens qui donnent les oours est important. 115 se prennent un peu la tete pour fairetout eta ...
On travaille pas a la partition. On travaille au vocal, avec la memoire. Les partitions qu'on ecrit ne servent que de reference. J'ai trouve eta interessant.
On est quand mane dans Ie son actuel aussi, quand je suis arrive on jouait oomme eta se jouait a I'epoque. Puis Ie rythme a augmente, tu as envie de jouer les derniers breaks des eooles. Done tu te tiens au oourant et a travers eta tu contribues a promouvoir la musique bresilienne actuelle et la danse aussi.
Je sais pas ce qu'en pensent les voisins de Gentiana, eta fait trente ans qu'ils supportent eta ... ils doivent mieux connaitre les phrases que les adherents!
Nous avons fait des rencontres ces demieres annees avec les Berrysiliens de Bourges, avec des Bretons a Douamenez, mais cela n'a pas eu de suite.
On a renoontre les Berrysiliens sur un camaval a St Florent.1I y a un groupe de Saraviens qui a fait des repe1es avec eux a Bourges. On les a rejoints a Aurillac et on a plante les tentes sur leurgite.
Une experienee electro a pu se faire entre 2008 et 2012. D'abord avec Alexandre aux machines, puis avec Julien, un ancien de Saravah, on a monte un autre projet en 20n
Je rn'en fous de ne pas jouercomme au Bresil, mais je n'arrive pas a prendredu plaisirsi eta ne joue pas ... Cette musique nese prete pas aare joueea3 ou 4. La batoc c'est la puissance, I'energie...
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Pour I'electro, a I'epoque quand dest sarti on etait taus fans. Le fait de changer un petit peu, de faire un truc un peu innovant, pas du tout connu. Les gens qui ant eu la chance de voir Ie samba electro version 1 au version 2 etaient vraiment tres contents de voir eta. C'etait cool!
L'idee c'etait de faire un set avec juste 7-8 percussionnistes et de la musiqueelectronique.
On n'a fait qu'une presta seulement avec Julien! Anatone a la fete ÂŤ Content D'Y t:tre Âť en 2012. Probleme de projection, d'organisation, de positionnernent amateur-pro... A I'avenir, si cela se refait, il faudra avoirdes bases claires de partenariat. On a toujours ete 3 au 4 adonner des oours, a diriger. II y a Biquet, Olive, Arthur qui sy oollent et d'autres se ferment, Jeremy, Leo ...
II y a des anciens qui sant toujaurs la et qui tiennent la baraque. Les nOLNeaux s'impliquent, deviennent eux-memes anciens. II y a une sortedetransmission de baton sans ceremonial sans rien, qui se fait naturellement
II y en a qui jouent dans d'autres batocs, mais qui restent toujours a Saravah : Quand on joue a Saravah, eta petetrop !...
La professionnalisation, c'est pas dans I'esprit de Saravah. <;a peut etre Ie depart de derives humaines au de desacoords entre les gens qui peuvent faire splitter un groupe.
Quand tu fais de la musique et que tu la fais comme quandtu vas auturbin, tu ny mets pasfercement la meme ame. Et c'est eta qui est particulier aSaravah, quand on jaue, la maniere dont on est ensemble, eta sentend dans la musique, c'est poureta que des feis on a une energie de cingles.
La Fabrik d~tait un collectif d'assos. Ce projet associatifest nede la rercontrede3assocations (Saravah, Matieres Prises, STAJ)
C'etait un lieu alternatif vraiment syrnpa qui permettait d'etre avec d'autres gens mais aussi de manter des projets. <;a nous a ete presente par Charles Foumier qui noos avait aides poor les statuts de
Saravah.
On mangeait des orties et tout. Pendant une semaine fai dlie vert!
115 tiraient vachement sur Ie social et on n'avait pas forcement envie d'etre sur les memes projets sociaux qu'eux.
A la Fabrik, il y avait un bar, un lieu au on pouvait se reunir mais il y avait des associations tres differentes et detait pas Ie meme esprit qu'au P244.
STAJ, Matieres Prises, Saravah, ECOPIA, Mr Plume, CllS, ESCAL, les Jardiniers arnbulants, Emulation ainsi qu'un bon paquet de personnes independantes en ont fait partie.
On avait fait un troc a Vendeme qui s'appelait « le Parler-Manger-Danser » ou chaque asso avait investi la ville avec ses competences.
A la Fabrik on a vraiment bosse, Ie crepi sur les murs ... et on a cree des evenernents.
On avait vachernent bosse poor la fete du 3 mai 2008. C'etait sur un week-end avec montage et demontage au gymnase des Tourettes. C'etait chaud.
Les autres etaient plus dans un engagement professionnel alors que Saravah est plus un ensemble d'amateurs avec une vie professionnelle a cOte. <;a demandait bien plus d'efforts a Saravah qu'aux autres groupes.
Tout Ie monde donnait un peu de mc sous forme de layer et quand il y avait des chases a rBequilibrer, il fallait donner un peu plus.
Le boLquet final eta a ete la fete au Petit Pausailleur « Les loups dans la bergerie ». C'etait eprouvant : a 5h du mat, il fallait «casser» la scene.
C'est ce qui a clOture I'aventure et quelques mois apres, la Fabrik est devenue uneeglise ewngelique! Sylvie a fait un show a I~mericaine toute seule avec un micro casque. Elle etait sur la scene et montrait les pas de samba au public qui la suivait. <;a a vachernent plu !
Saravah n'a pas reussi pour I'instant a avoir un lieu de vie uniquement asoi, il y a eu Ie P244, La Fabrik. C'est pour moi un des projets a venir, mais eta demande un gros investissement
II y a eu des soirees concerts, des soirees jeux, des reunions. Apres les repetes, on faisait des tarots jusqu'a Sh du mat avec Frizouille, Ripoux...
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Saravah depuis 20 ans est devenue une vrai entite, elle est moins roots qu'il y a quelques annees mais elle reste une vrai famille festive ...
II faut arriver a integrer les gens, qu'ils se sentent bien. C'est pour eta qu'an organise des stages etdes soirees. Le but c'est decreer des liens.
Le nombre d'adherents sur les dix demieres annees est assez stable.
Dans I'esprit du samba, il y a du me1issage, on est dans un vrai partage humain. On a toujours vtlulu rencontrer des gens, tisser du lien, aSaravah tu arrives, tu oonnais des gens ou pas, et plus tu restes plus les liens sont forts.
II ya des tn..cs que j'ai bien aime avant et que je ne retrouverai pas, mais dest la vie... Mais y'en a d'autres qui arrivent et eta c'est vad'lement bien.
Ce qui me marque, apres chaque oontrat, apres chaque reunion, c'est qu'il ya toujours un petit pot, un petit temps de mise en commun, on lache la reunion ou Ie contrat et on se retrouve... c'est une sorte de tradition.
J'adore les petites fetes chez les uns chez les autres qui ont e1e syrnpas, qui ant e1e rassernbleuses, les fetes d~ntegration qui laissent de bons souvenirs, les stages ...
Les sci rees d'integation sont relativement recentes, 5 ans a tout casser. <;a a commence dans une cave a Langeais quand Virginieetait presidente.
On s'est fait avoir : 'K) kg d'oignans deux !3ansdesuite!
a eph..cher a
II y a la chouille, an passe I'apres-midi a aJisiner. On papote avec les gens, on joue.
Tres vite dest I'aspect humain qui prend Ie dessus. Tu renoontres des gens que tu aimes bien et que tu as envie de voir. Tu restes pas seulement pour taper sur des trues mais surtout parce que tu te fais des potes.
Saravah s'inscrit dans une logique qui a a vtlir avec Ie plaisir, I'envie, avec des chases tres profondes d'lez les gens. Tu sais pas comment eta va tetoocher, mais eta va te toocher....
C'est uneassociation OU il y ades jeunes, des moins james, eta m'a plu sur plusieurs versants, musical, associatif, les projets qu'on peut faire, sur I'ambiance. C'est une bonne association de renevoles, on n'est pas des professionnels, il y a de bonnes valeurs. <;a reflechit pas sur la thune mais plutot sur I'engagement que tu peux y donner.
On fait payer quasiment que dalle aux eleves, dest un choix qu'on a fait depuis Ie depart. Saravah n'a quasirnent jamais eu de subventions, on est Independant, Gentiana nous prete les Iocaux.
Ce qui fait la force de I'asso c'est la transmission, y'a des gens qui sent 18 pourfairefil conducteur, etc'est ouvert 8 tout Ie monde... mais personne n'est irrernplaetable finalement.
Je ne suis pas trql pour que quelqu'un soit pare pour gerer I'asso, eta denature trap Ie true. C'est vraiment important de n'ocruper que ce terrain associatif, pas un terrain pro, vraiment juste partager des idees et les edlanger.
Saravah eta prend du temps, des week-ends d'affile, les repel:s du lundi, du mercredi, les stages et les lundis du stage...
<;a finit par prendre une place importante dans ma vie... C'est pas un truc ordinaire, mais plutOt extraordinaire qu'on a envie de partager...
J'essaye d'y laisser des petits bouts de moi, je my retroLNe.
C'est un melange entre prendre du plaisir pour sei et donner pour les autres.
Y'a des gens qui viennent que consommer, qui jouent pas Ie jeu.
Saravah vit beauooup 8 travers les projets rulturels et humains.
Saravah, c'est eta : eta excite la creativite, eta passlonne.... C'est bien Saravah parce que tout Ie monde a son mot 8 dire. Tu peux prendre un peu la place que tu veux, tu peux donner des impulsions.
Pour les debutants, c'est sympa de s'investir dans I'asso par Ie biais des oommissions.
Le college musical est ouvert 8 ceuxqui veulent s'in-
vestir dans Ie domaine musical, eta perrnet d'assurer la releve. Le systeme oollegial pour la direction musicale est important.
Pour perdurer il faut se renouveler.11 faut rester dans Ie projet avec une ligne oondoctrice. C'est vachement important pour un grand groupe de 40, 50, 60 ou 100 personnes.
Si t'as envie de faire un prqet, t'es motive, tu fais ! Faut pas attendre que ce soit untel ou untel qui fasse. C'est eta Saravah !
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II Ya unestrocturequi toume plutOt bien etqui nous permet de faire des prqets ensemble. A deux ou trois, c'est facile, mais 15-20 c'est bien different agerer... Ce que fai vecu a Saravah, rn'a aussi aide professionnellement. .. On peut fonctionner autrement.
On est plutOt bien connu du milieu culturel alternatifde Tours.
Tout Ie monde connai't Saravah ... enfin tout Ie monde... Les gauchistes rultureux connaissent Saravah. Enfin les Tourangeaux connaissent Saravah ...
La perception des « institution nels » ? C'est qu'ils n'en ont rien acirer. <;a tcmbe bien, on n'attend rien d'eux...
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Iâ&#x20AC;˘ Dans la neige ou alers dans la boue, jouer sous Ie cagnard, jouer sous la pluie... Je crois qu'on a eu toutes les intemperies!
On a fait quand meme de belle virees. On a fait Coburg en Allemagle. C'etait la premiere annee ou on a fait I'electro. C'etait un gros rassemblement d'ecoles de samba de partout. On y faisait des rencontres, surtout dans les bars. Dans une arriere-cour ou il y avait plein de monde, on etait tombe sur des danseuses suedoises, des mecs de Saragosse qui etaient venus non pas pour jouer mais pour voir entre autres la batuc de Londres. Pure soiree de dingues ...
C'est une grosse grosse scene et tu te fais un peu juger par tes pairs quelque part. C'est un public sambiste, tu representes ton ecole et t'as pas envie de te vautrer!
J'ai dirige et etonnarnment j'ai pas eu Ie trac. Par contre j'etais pas en mode fete, je me devais d'etre centre et pas arrame, quand tu diriges t'as pas Ie droit d'avoir 5 minutes de zap.
Moi je me rappelle de Coirrcoin qui avait montre son OJI devant la voiturede police a Coburg. C'etait phenomenal !
Tous ces plans OU on est aile loin, la Hollande, Coburg ... ce sont quand meme des projets qu'on a construit. <;a ne nous est pas tombe dessus oomme eta, bien qu11 ny ait plus de gros plans corn me avant parce qu'il y a des batUC5 partout en France maintenant.
II y a eu aussi Soulac, festival pour les agents EDF, on a dO Ie faire au moins deux feis. Le trajet par Ie train etait organise par eux et la SNCF, c'etait un mini festoche. T~magines, on avait notre train pour nous !! Depart a minuit, on etait deja chaud. On sy est senti oommedes rois, on aamenage un coin buvette, un coin fumeurs. On s'est mis minable... Puis baignade au petit matin avant Ie festoche.
Le3 mai auxTourettes, il y aeu la premieresortiede I'electro et j'ai dirige avec AI dans Ie dos.11 n'etait pas sur scene! Jose s'etait mis des fils de fer partout en deco et il narrivait pas a area I'aise.
Je suis venue a Saravah pour danser, car c'etait de la musique, des vrais musiciens, I'ambiance avec les filles, les costumes! Les contrats, eta passe ou eta casse, au premier contrat, je me suis tellement eclatee, eta rn'a fait un bien feu, un exutoire...
Mon premier oontrat en plume et en talon fai souffert, eta a ete mon vaccin, ma petite pilule, favais I'impression d'avoir des paillettes, les gens nous regardaient, nous applaudissaient, peu importe Ie corps que tu avais, d'ailleurs a I'epcque je sortais juste de ma premiere grossesse, j'etais encore enroree, eta m'a transporte.
Le samba, c'est de la musique qui se joue dans la rue, eta fait danser les gens. J'adore jouer la nuit. La nuit dans les fetes eta envoie.
Summer Festival c'etait sur 3 jours et on a defile dans des couloirs entre les stands de bouffe.
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C'etait horrible Ie Summer Festival mais par oontre on s'est rince la gueule parce qu'il y avait trap de tickets boissons ! II Y avait de vieux beaufs qui etaient 18 juste pour mater les danseuses.
Et il y a eu la baston du siecle... II y a eu Ie premier « banni» temporaire de Saravah et un proces saravien : « Faites entrer I'encule! ».
On avait fait un true terrible: la ferrneture de la MJC 8 Joue. <;a avait joue grave. La petite chaine de man sifflet dedirection vient de cette soiree!
Le trajet en Ardeche etait oompleternent debile, 8 chanter des chansons. On est arnve8 3h du mat la-bas. Moi fai beaocoup mains apprecie, c'est Christian qui cenduisait! Nous on etait tous fans parce que jamais on etait
parti 8 I'autre bout de la France pour jouer de la batoc. Pour les debutants que tu amenes 18-dedans, c'est quand mane un moment fort. Ga fait accrocher, carrement ! Au retour, avec Olive on etait adenf parce qu'avec Boumendil on s'etait bouffe du temaire-binaire, et on chantait des converses tamborim pendant 8h dans Ie minibus. Les mecs devant, ils en powaient plus! Djul etait enfin en mode 8 s'endormir et I'autre tanche d'Olive I'a reamorce. On a voulu les laisser sur une aired'autoroute. On n'en voulait plus !
L'un de mes premiers centrats c'etait la manif anti-Le Pen, pendant leur oongres en 2008. J'etais Ie seul chocalho, j'avais encore jamais fait de centrat et jusqu'au bout tout Ie monde rn'a fait croire que j'allais jouer tout seul. Et Djul est arrive 30 seoondes avant qu'on demarre. <;a a ete la pire journeede ma vie. A la fin, on s'est fait gazer par les CRS.
Mes parents, ma famille sont completement au courant que je fais partie de Saravah et ils en sant vad'lement oontents parce qu'ils rn'ont deja vu en presta et quand t'es parent et quetu vois ton gamin faire un true, t'es toujours assez fier !
«Le Mans fait san cirque» a exige qu'on ait une autre tenue que nos cretes noires et blanches. On a repr;s ce qui avait et8 fait avec la secte rose« Bouge avec ton pro-rete » quelques annees avant. On a re-utilise les costumes roses a Blois en 2011.
C'etait notre premier contrat, notre integration en rose et noir.
On avait les lettres SARAVAH sur des ballons gon-
fles a I'helium, mais comme certains s'etaient bar-
res, eta faisait SRVH ! On etait dans les loges a Blois a respirer I'helium et a chanter des chansons avec Mario et d'autres.
bie. Et la fai vu uneautretroupe de samba avec des danseuses en bikini, trqJ belles et nous en etait en mode degueulasse ! L'annee d'apres on a fait Blois theme Bresil, on s'est rattrape!
On avait deux prestas dans la meme joumee, et la, on avait les bahianaises, nos diademes. Toute la joumee on a chante: «Je suis une princesse !». Les musiciens sant entres dans Ie delire avec nous.
Au marathon a Cheverny il pleuvait, il etait 7h du mat II ny avait personne qui nous regardait ! Apres on est aile boirede la gouttedans un cafe. Je suis rentre chez moi oompletement raide a 10h du matin. C'etait n~mportequoi! Brasil'air aOrleans, c'etait pour les 10 ans de Batukando, il y avait des concerts, des stages, des rencontres sur un week-end. <;a te dynamise a mort dans Ie samba. Tu joues du gas pagode avec tout Ie monde, vraiment ambiance Bresil.
Je me retrouve bien avec cet accoutrement, Ie S\o\'eat noir... Saravah dest une tribu qui s'appropr;e la rue et la fait bauger...
«Terres du son» dans la baue... Le lendemain, il y avait une grande photo de nous en affiche. On avait aussi fait I'un des premiers «Terres du san» a Rochepinard.
Pour Ie oontrat zcmbie de Blois, on se maquillait dans Ie bus. On a fait appel a quelqu'un pour venir nous filmer et faire Ie montage.
Les vacances, pendant 2 ans on est aile a Fromentine jouer au bard de la mer. On allait en vacances tous ensemble c'etait bien, on avait fait toumer Ie chapeau.
Biquet a eu tres mal a la tete a cause de la GoPro, favais peut-etre trqJ serre les bandages aussi !
On nous avait meme reproche qu'on faisait trop peur! Je me rappelle mon premier Blois, on etait en zom-
Aurillac, on y est retoume en 2012 et en 2013. On I'a fait au moins 4 ou 5 fois avec les Blesois et toute I'equipe. On avait joue pour Ie camping. Je oomprends pas oomment les autres campeurs naient pas sarti Ie fusil !
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J'ai rejoint Mamass et Jose a la gare d:o.urillac et ils rn'ont ~u comme il fallait me recevoir... Je me suis retrouve a are oblige de diriger a Aurillac, je joue peu du repique done fai dirige au sifflet, rra te fout une pression ... Tous les yeux sent diriges vers toi.11 vafalloir pas tropfrimer... Les gens etaient bourres mais tres receptifs done bonne presta ...
C'est que du bonheur Saravah ... rra peut pas s'arreter Ie bonheur.
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Quand je suis arrive, d~tait les 10 ans. Apres on a voulu faire les 15 mais Ie temps de trouver un lieu, aete un peu decale eton a fait les fl.Apres les 200n a un peu zappe. Et puis 00 a voulu faireles 25 et on s'est retrouve a faire les 30.
va
Le prqet de la rete des trente ans s'est fait en partenariat avec un autre collectiftourangeau ÂŤ Content d'Y ll. Ce collectif avait quelques membres issus de Saravah et la fusion en a ete faditee par ce biais-Ic3. Idem pour les groupes invites. Cet evenement a renvoye une image positive du oollectif ayant un vrai potentiel creatif et organisationnel avec en plus lesensde la fete ...
Les liens qu'on a cree avec CDYE sont partiruliers parce que c;a nevient pas de liens d'amitie. Les persannes on ne les connaissait pas. On s'est donne des objectifs et une mission et du coupon s'est mis a travailler ensemble.
t:tre
Une heure avant que c;a commence, fai fait Ie tour pour voir comment c;a se mettait en place. Et la fai eu une grosse emotion. J'en avais les larmes aux
Le moment ou Kamavage est arrive dans la favela
eclairee de toutes les couleurs, c'etait magnifique !
Jai des super souvenirs des quelques jours de demontage apres la tete. Quand on a oommence ill demonter et qu'on s'est pose au niveau de la banque, tout mort, tout fatigue, avec 5 per&>nnes de Saravah, 5 personnes de COVE et 2¡3 dont on ne savait pas trop qui c'etait. La, il Y en avait de I'edlange.
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J '~ -
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