PORTFOLIO 2017 Marie Mosquet IngĂŠnieure Paysagiste
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CURRICULUM VITÆ
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Marie Mosquet Ingénieure Paysagiste 23 ans, Permis B 6 rue Danville, 75014 Paris marie.mosquet78@gmail.com +336 33 27 77 48
FORMATION sept 2017 - juillet 2018 Étudiante en Master 2 d’Urbanisme, Parcours « Alternatives Urbaines, Démarches Expérimentales et Espaces Publics » - École d’Urbanisme de Paris (EUP)
juin 2017 Diplôme d’Ingénieur Paysagiste mention Bien, de l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage - Blois
sept 2015 - déc 2015 Étudiante à l’Université de Montréal, département d’Architecture du Paysage - Montréal, Canada
sept 2012 - juin 2017
Étudiante à l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage (ENSNP) de la 1ère à la 5ème année - Blois
juin 2012
Diplomée d’un Baccalauréat Littéraire mention Très Bien - Cournon d’Auvergne
CONNAISSANCES Français - langue maternelle Anglais - IELTS niveau 7/9 Espagnol Adobe Indesign, Photoshop, Illustrator QGIS - ArcGIS SketchUp Autocad
EXPÉRIENCES 2017 (3 mois) Stagiaire paysagiste chez WAGON Landscaping, Paris - participation aux ateliers de concertation et de construction pour le projet de la Petite Ceinture de Paris - réalisation d’un avant projet sur la création d’un îlot urbain pour le concours Inventons la métropole
2016 - 2017 (8 mois) Employée vacataire à la Fondation du Doute, musée d’art contemporain de Blois
2016 (3 mois) Stagiaire paysagiste à la DRIEE, Direction Régionale Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’île-de-France, Paris - création d’un guide pédagogique sur les atlas de paysage et leurs utilisations, à destination des collectivités et autres acteurs du paysage (guide publié en déc 2016)
2015 (3 mois) Stagiaire paysagiste à l’Atelier de Paysage Claude Chazelle, Clermont-Ferrand - participation à la phase d’esquisse d’un écoquartier dans un ancien site minier du Gard, à la Grand-Combe - participation aux réflexions et aux rencontres dans le cadre d’une étude d’impact éolien à Cruas, en Ardèche
2014 (2 mois)
INTÉRÊTS Arpenter musées et expositions, Voyager à la rencontre d’autres cultures, Randonner et pédaler dans divers espaces, Lire, écrire, et en discuter.
Stage ouvrier à Spadina Historic House and Gardens, Toronto, Canada - entretien des jardins, taille, plantation, conception et réalisation de parterres
2013 (2 mois) Stage ouvrier à Finlaystone Country Estate, Port Glasgow, Écosse - entretien des jardins, multiplication de plantes 3
SOMMAIRE VILLES ET VILLAGES - 5 L’île Jouteau, un espace en cœur de ville - 6 Le chemin de l’eau pour se réapproprier un quartier - 8 Confluence : inciter les Clarencevillois à fréquenter leur village - 10 La Maison Bleue, projet d’un jardin adapté - 12
TERRITOIRES - 13 Goussainville : aux portes de Paris et de son aéroport, s’appuyer sur le paysage des franges pour retrouver une urbanité - 14 En lisière, basculer du domaine de Kerguéhennec au territoire - 18 Un écoquartier au cœur du massif des Cévennes - 20 Une traversée séquencée jusqu’au château de Chambord - 22
CURIOSITÉ ET REPRÉSENTATIONS - 23 La Petite Ceinture de Paris, vers un nouveau processus de projet - 24 Au fil du voyage, observer et représenter - 26
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VILLES ET VILLAGES
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L’ÎLE JOUTEAU, UN ESPACE EN CŒUR DE VILLE
Poitiers
Vienne (86)
le centre-ville
A
A’
jardins partagés
B’
B
Promenade des Cours
les trois cités
N 0
6
100
200m
L’île Jouteau se situe dans le centre de Poitiers, le long de la rivière du Clain. Peu valorisée, elle est occupée dans sa partie est par des jardins privés, dont certains sont à l’abandon. À l’ouest, un large espace gravillonné est utilisé comme lieu de stationnement par les clients d’une discothèque, installée à cet endroit. Face à ce bâtiment se trouvent une scierie en ruine ainsi qu’une ancienne guinguette, vestige de l’époque où l’île était un espace de loisirs et de baignade prisé.
De par sa situation, l’île Jouteau apparaît comme un véritable trait d’union entre les quartiers historiques du nord de la ville et ceux, plus populaires, situés au sud. L’aménagement de ses espaces ouest, oscillant entre ambiances végétales de fond de vallée, lieux de rencontres urbains et événements culturels, participe à lui apporter cette dimension fédératrice. Enfin, la valorisation des berges s’inscrit au sein d’une réflexion portée sur les continuités écologiques le long du Clain.
L’île s’accroche au sud de la ville grâce à des gradines végétales, qui ouvrent la vue sur le Clain depuis la Promenade des Cours.
Les vergers de l’île Jouteau
12m
17m
12,5m
38m
6,5m
20m
coupe AA’ Au nord, l’accroche au centre-ville s’effectue par des belvédères
successifs, repérables au lointain grâce à la présence d’un cèdre monumental.
Gestion des berges du Clain 1- berge boisée et accessible
2- végétation humide, accès par des pontons de bois
le Clain
discothèque
15,5m
18m
12m
3m
40m
13m
14m
10m
2m
coupe BB’ Les espaces de l’île Jouteau offrent des ambiances variées : un ancien entrepôt se transforme en jardin à
ciel ouvert, et se connecte à une vaste pelouse par l’intermédiaire d’un parvis planté de bouleaux en cépée.
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LE CHEMIN DE L’EAU POUR SE RÉAPPROPRIER UN QUARTIER
St-Germain-en-Laye Yvelines (78)
Bassins de filtration et d’infiltration
Noue
Impluvium 1
Impluvium 2
Impluvium 3
Schémas hydrauliques lors de pluie de retour de 2 ans (haut) et de 10 ans (bas)
Au cours d’un séminaire d’hydrologie, j’ai pu approcher les richesses et les complexités introduites par cette discipline dans la conception d’un espace. Par groupe de cinq, nous avons réalisé un schéma directeur dans l’objectif de réaménager les espaces publics d’une résidence située à Saint-Germain-en-Laye, en prenant soin de permettre l’infiltration in situ de toute eau
pluviale. Le parti pris du projet consiste alors à créer différents espaces permettant de suivre le chemin de l’eau : des noues minérales pavées longent les deux bâtiments d’habitation et conduisent les eaux de pluie dans la partie centrale de la résidence, où sont aménagés des filtres de roseaux et des bassins d’infiltration qui prennent la forme de gradins végétaux.
Les espaces publics et aménagements hydrauliques, plan réalisé en groupe filtres végétaux
parking noue minérale
mare bassin d’infiltration
8
place minérale
noue minér
Embothrium coccineum (Arbre de Feu du Chili)
Magnolia grandiflora ‘Galissonière’
Une passerelle en béton permet de traverser les noues en cas de fortes pluies. Elle est fixée au dessus des pavés à l’aide de plots béton. L’eau peut ainsi continuer de s’écouler afin de rejoindre les bassin de filtration.
Talus, vers la RN 1m
Les vivaces fleurissent sur plusieurs saisons. Leurs fleurs colorées contrastent avec la floraison blanche du Magnolia. Au pied de l’Arbre de Feu du Chili, on trouve au contraire des plantes plus blanches et argentées, jouant davantage sur la texture.
Parking 5,2m
Route 5,5m
Parking 5,2m
2,6m
Noue
1,9m
Chemin piéton 4m
Fosse de Noue plantation pavée
Les noues, de nouveaux espaces publics
11 Pavés : 30 cm de long, sur 10 cm de large, sur 15 cm de hauteur (sur cette coupe, ils sont sectionnés dans la largeur, soit 10 cm)
Certaines bordures de fosses de plantation sont rehaussées et élargies afin de créer une assise à l’ombre des arbres.
aires de jeu chemin piéton
jardins partagés
N
rale parking
0
10
20
30m
route nationale
9
INCITER LES CLARENCEVILLOIS À FRÉQUENTER LEUR VILLAGE
St-Georges-de-Clarenceville
Québec, Canada
- Travail réalisé en groupe à l’Université de Montréal
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Dairy Valley
km
10
km
résidences côtières
centre-bourg
Saint-Georges CANADA USA
quartier frontalier
Une fuite vers l’extérieur : des structures et commerces ne sont accessibles qu’entre 10 et 20 km du village.
Des services dispersés dans les différents secteurs.
8
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Route 202
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3
2 em
in
6
Ch
4
1
Dairy Valley : la mairie et la bibliothèque apparaissent isolées.
Le village de St-Georgesde-Clarenceville se situe au sud-est de Montréal, le long de la frontière avec les États-Unis. Créé suite à la réunion au 20ème siècle des villages de Saint-Georges et de Clarenceville, ses quelques 1100 habitants sont aujourd’hui dispersés dans trois secteurs d’habitation : le centre bourg historique, les résidences secondaires sur les rives du Lac Champlain et le quartier frontalier. Cet éclatement, ajouté au manque de services et de commerces, nous permet de constater que les Clarencevillois échangent peu entre 10
1
Les points d’intérêts identifiés par les habitants.
eux et ne se déplacent presque pas sur le territoire de leur commune. Le projet consiste alors à aménager des espaces de rencontre dans chacun de ces différents secteurs, en s’appuyant sur les qualités et points d’intérêts identifiés pour chacun par les habitants, lors d’une consultation publique. Enfin, le hameau de Dairy Valley, où s’est installé récemment l’hôtel de ville, va proposer au centre du territoire un lieu public distinct des autres, où auront lieu divers événements culturels afin d’inviter les habitants à circuler et à se côtoyer.
1- Le centre-bourg : un parvis est aménagé à l’emplacement d’un ancien parking, et oriente le regard vers les deux églises, patrimoine cher aux habitants.
M
air
ie
2- Les berges du quartier frontalier : des circulations et espaces de détente publics sont créés le long du Lac Champlain, permettant aux habitants de se retrouver en famille ou entre amis.
configuration EXPOSITION 3- Dairy Valley Le Parc Reynolds, une parcelle actuellement sans usage, est aménagée de façon légère, afin de favoriser la confluence des habitants grâce à la mise en place d’activités et d’une programmation événementielle. Module pour culture collective configuration CINÉMA en plein air
configuration SPECTACLE
Banc et bordure d’acier qui délimite l’espace central ouvert 0
10
20
30m
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LA MAISON BLEUE, PROJET D’UN JARDIN ADAPTÉ
Blois
Loir-et-Cher (41)
4 LE MUR DE LÉGUMES, 3 LA TERRASSE MINÉRALE,
5 LE PARCOURS STIMULANT
un lieu pour cultiver et récolter
pour développer sa motricité
un espace pour se restaurer, se rencontrer et discuter
4 2 LE TRAPÈZE DES SENS, un
espace pour sentir et goûter
1
2
LE LABYRINTHE VISUEL,
3
un espace pour se détendre, entre rythme et couleurs
5 1 N
0
1
2
3m
Grâce à un jeu de topographie, les récoltes de fruit sont à la portée de tous.
Un parcours stimulant, où les sens comme la mobilité sont mis à contribution.
La Maison Bleue, installée dans un pavillon de la ville de Blois, propose des solutions d’adaptation des logements afin de permettre aux personnes en perte d’autonomie de continuer à vivre chez elles. Dans la continuité de l’aménagement des espaces intérieurs, la ville de Blois souhaite étendre ce projet au petit jardin de 200 m² qui jouxte la maison. Le jardin s’organise alors de manière à stimuler les cinq sens - des 12
végétaux colorés, des fruits et légumes que l’on cultive et récolte, des graminées où souffle le vent et favorise également plusieurs activités physiques stimulantes, tout en prévenant les éventuels risques de chute. Le jardin devient ainsi un espace thérapeutique et un lieu de détente, riche de diverses ambiances qui répondent aux aspirations et aux besoins de se ressourcer et se sentir actif.
TERRITOIRES
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GOUSSAINVILLE : AUX PORTES DE PARIS ET DE SON AÉROPORT, S’APPUYER SUR LE PAYSAGE DES FRANGES POUR RETROUVER UNE URBANITÉ
Goussainville
Val-d’Oise (95)
- Travail de fin d’études (extraits)
Goussainville ligne TGV la Francilienne
lignes hautes tensions
le vieux-village
Aéroport de Roissy Roissy-en-France
RER D
Aéroport du Bourget
Autoroute du Nord
La Plaine de France, un territoire qui subit la présence des infrastructures de transports et notamment des Périmètres d’Exposition aux Bruits (en bleu, les zones 1 à 4) des deux aéroports.
Face à la Départementale et son paysage d’infrastructure « répulsif »
14
Un espace sur dalle, point haut oublié au coeur de la ville pavillonnaire
N
0
1
2km
La commune de Goussainville se situe à 20 km de Paris, au cœur de la Plaine de France, et elle est directement adossée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Ce dernier a entraîné une forte polarisation du territoire : des infrastructures de transport sont apparues afin de le relier à la capitale, participant à la fragmentation et à la dévalorisation des paysages. Face à ce maillage de routes et de voies ferrées inadéquat, les villes se sont refermées sur elles-mêmes, ignorant le contexte paysager et agricole qui les entoure.
Bassin de rétention du Bois aux Moines
vers la Butte de Châtenay
2
1
vers Paris
Bassin de rétention du Bois d’Orville
4
le Croult
3
le pont TGV vers l’aéroport
Bassin de rétention des Prés de la Motte
Les espaces en ceinture de l’urbanisation de Goussainville sont menacés par l’apparition de projets (en rose), qui risquent d’aggraver la dissociation entre les habitants et leur contexte paysager. 1- Zone d’Aménagement Concerté de Fontenay, 2- ISDI de Louvres, 3- EURO Carex, 4- Roissyphérique
N
0
500m
1000m
1500m
Des espaces publics quasiinexistants et des axes structurants peu cohérents n’offrent à la ville aucune qualité urbaine. Face à ces manques structurels, des habitants se sont dirigés vers les espaces en marge de l’urbanisation, et y ont développé des usages informels, en profitant des éléments de paysages présents. Mais tous ces espaces «naturels» sont pour le moment peu valorisés et peu fréquentés. De plus, ils sont menacés par l’apparition de projets de construction de zones d’activités. La mise en valeur de ces lieux pourrait alors être une des solutions au manque d’espace urbains, et la création d’interfaces permettraient aux habitants de se réapproprier leur territoire de vie.
Gare RER D
vers l’aéroport de Roissy vers l’aéroport du Bourget
Vers le projet, schéma de synthèse, entre approche globale et projet local des interfaces de proximité qui s’appuient sur les dynamiques informelles
un parc qui rayonne et qui valorise la diversité des paysages et l’ancien village rural
une mise en relation de ces espaces grâce au cours d’eau du Croult
une articulation vers les polarités, qui s’appuie sur le projet de téléphérique
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SUPERFICIES
91 ha
Espaces non agricoles concernés par le projet de requalification des franges
Bassin du Bois aux Moines
130, 2 ha
Espaces concernés par le projet, incluant les parcelles agricoles attenantes
55,6 ha
ISDI (en cours)
Espaces situés au sud de la ville, ayant une vocation plus métropolitaine
FLUX circulation en stabilisé désactivé ou en enrobé clair circulation terre - pierre enherbée circulation en platelage bois chemins utilisés en tant que pistes cyclables
Place de la Charmeuse
Gare des Noues
accroches visuelles et physiques entre la ville et ses franges
Bassins d’Orville
MILIEUX prairie sèche fréquentée (fauche régulière) prairie à tendance calcaire (gérée par écopâturage) prairie mésophile ou humide gérée de manière différenciée en fonction des usages
Gare principale
parcelle agricole attenante au projet - avec linéaire agroforestier
EURO Carex (d’ici 2025) les Buttes du Seigneur (ancienne carrière)
ATTRAITS NOUVEAUX belvédère signalé par un arbre repère (paulownia tomentosa)
pont TGV
nouveau bâti ou bâti requalifié (vente directe maraîchère, centre pédagogique au vieux village, ferme agroforestière...)
le vieux-village
gare téléphérique projetée 0
200m
N
16
L’activation de ces paysages se décline en fonction de leurs ambiances et de leur éloignement à la ville. Une continuité se crée depuis les rues vers ces espaces agricoles et naturels avec l’apparition de circulations et de mobiliers, ainsi que par la valorisation des bassins d’orages, situés à proximité des habitations. La rivière du Croult, renaturée et son cordon végétal qui les traversent, redeviennent des éléments de paysages identitaires forts, invitant à s’approprier les lieux
et à y développer des usages libres. Les terres agricoles participent elles-aussi à cet appel des franges : des linéaires d’arbres sont plantés sur certaines parcelles, suite à la réhabilitation d’un corps de ferme du vieux-village en exploitation agroforestière. Enfin, un faisceau de sentiers permet la découverte de la vallée et de ses espaces, jusqu’aux buttes du Seigneur où se cristallise autour de ces reliefs artificiels un nouveau point d’ancrage entre Goussainville et son territoire.
400m
600m
DU TRAVAIL DES FORMES ET USAGES DES FRANGES NAÎT UNE PROMENADE, RECRÉANT ACCROCHES DEPUIS LA VILLE ET CONTINUITÉS DES ESPACES NATURELS
La création de chemins dans la continuité des rues invite à la découverte des bassins d’orages. La plantation d’un verger sur le flanc agricole souligne l’alignement de noisetiers existant et atténue le décalage d’échelle avec les openfields, en invitant à les rejoindre.
Dans les bassins d’Orville, le Croult prend un cours plus sinueux. Ce nouveau méandrage favorise la diversité des conditions d’écoulement et contribue au développement d’une faune et flore variée. Un platelage en bois invite à y accéder pour profiter de ces ambiances végétales diversifiées.
Des parcelles potagères sont mises à disposition des habitants le long du Croult renaturé - auparavant canalisé - et au pied d’une exploitation maraîchère existante. Les espaces de stationnement sont ainsi mutualisés, et donnent également accès aux chemins de promenade qui invitent à découvrir la vallée.
Le parcours de la vallée se poursuit au creux des reliefs artificiels des Buttes du Seigneur, une ancienne carrière de sable. La plaine devient un véritable espace de jeux et de détente, à quelques centaines de mètres du futur arrêt de téléphérique. Au sommet, on devine un belvédère qui invite à grimper...
En continuant, la présence monumentale des infrastructures apparaît avec le pont TGV, qui jouxte forêts humides et boucles de peupliers. Ici, c’est la succession inattendue de ces lieux qui devient un atout, en se dévoilant au détour de chemins.
Le belvédère et les horizons sur la Plaine de France disparaissent et réapparaissent au gré des creux des buttes et des cordons de végétation qui les parcourent. C’est une expérience unique de déambulation qui se dessine alors, au coeur de ce territoire de flux et reflux incessants.
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EN LISIÈRE, BASCULER DU DOMAINE DE KERGUÉHENNEC AU TERRITOIRE
Bignan
Morbihan (56)
la Cla
ie
route départementale seuil est une ancienne haie agricole coupée masque le champ où le regard glisse jusqu’au vallon de la Claie
seuil ouest
0
100
200 300m
N
La route départementale, un itinéraire qui ne se démarque pas.
Le domaine de Kerguéhennec est renommé à l’échelle nationale pour son centre d’art contemporain et son parc forestier accueillant des sculptures. Il rayonne cependant difficilement au sein de son territoire, et les habitants de ses environs le connaissent et le fréquentent peu. La question des interfaces avec ce territoire se pose alors. Les limites actuelles du domaine sont tour à tour brutales ou floues : le passage d’une route départementale met fin dans l’esprit du visiteur à sa découverte, alors que le domaine se prolonge de l’autre côté. De même, les habitants ne se doutent 18
arboretum
le château
Le schéma directeur se décline en deux axes : renforcer l’image singulière du domaine depuis l’extérieur et offrir des espaces d’interfaces en lisière pour les visiteurs.
pas qu’ils traversent par cette route un espace remarquable, masqué derrière ses boisements. Le projet consiste à modeler les lisières et parcelles en marge du domaine afin d’articuler et d’ouvrir ce dernier vers son territoire. Des lisières éclaircies ou en retrait laissent traverser les regards depuis le parc, et un jeu d’ouverture et de fermeture visuelle vient ponctuer la traversée depuis la route : les seuils, les percées soudaines, l’ouverture sur la prairie, la présence de haies, nous amènent tour à tour à lire le domaine comme un lieu intime et comme un espace orienté vers son territoire.
Le recul de la lisière extrait le mur historique de la végétation et signale la singularité de l’espace traversé. La route apparaît comme l’articulation entre l’écrin boisé et les parcelles plus ouvertes.
Le chemin de lisière permet alors d’observer les parcelles du domaine qui rejoignent le vallon de la Claie.
Le seuil ouest : une percée soudaine sur l’étang plonge le conducteur dans l’intimité du domaine.
La lisière éclaircie laisse glisser le regard sur la parcelle agricole du domaine, jusqu’à la haie bocagère, réelle limite du domaine.
Le seuil est du domaine : au sortir du couloir boisé, la parcelle soulignée par l’alignement indique la présence du domaine de Kerguéhennec.
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UN ÉCOQUARTIER AU CŒUR DU MASSIF DES CÉVENNES
La Grand-Combe Gard (30)
Le Camp Fougères et ses anciennes terrasses d’habitation, dont apparaissent encore certains murs.
ON ÉPER
NT AG N MO LA
Camp Fougères
Hameau
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le terril
Schéma des dynamiques du relief
Le relief actuel du Camp Fougères Le relief projeté pour l’écoquartier chaque courbe de niveau représente un mètre de dénivelé
20
Recherches ... Essais d’implantation de logements sur le Camp Fougères à partir de différentes tailles de parcelles, et de manière à signifier les dynamiques du relief en place.
Implantation choisie des logements, qui prennent place sur trois terrasses
Schéma directeur d’aménagement
N
0
25
50
75m
espaces accueillant du nouveau bâti
places potentielles et parkings
espaces publics
belvédères
vallon : ruisseau en cascades
potagers sur le site d’anciens jardins
Lors de mon stage à l’Atelier de Paysage Claude Chazelle, nous avons travaillé sur l’esquisse d’un écoquartier dans le cadre d’un concours organisé par la ville de la Grand-Combe. Le site de projet se trouve à l’emplacement d’un ancien camp d’habitation de mineurs, le Camp Fougères, situé au sein d’un hameau marqué par le relief. Le programme consiste à y implanter 60 logements, qui profiteraient à cet endroit des points de vue offerts sur la vallée et la ville de la GrandCombe. Pour cela, il est nécessaire de penser la topographie, élément majeur du site, de manière étroite avec l’implantation des habitations futures. Des recherches graphiques
Dynamiques de l’espace, continuités à mettre en place ou à préserver
points de vue bâti existant arbres majeurs à conserver (platanes)
nous permettent de réfléchir à la meilleure façon de signifier le relief en éperon qui caractérise le site. La création de trois terrasses représente ainsi ce retournement des courbes, et proposent des surfaces planes où prendront place des parcelles en longueur et leur habitation. Afin d’articuler cet espace et les pentes cévenoles auxquelles il s’adosse, ces terrasses se prolongent et se subdivisent à l’ouest, et des jardins potagers à destination des futurs habitants s’y installent. À l’est, des belvédères donnent accès à des sentiers aux importants dénivelés, permettant de rejoindre le hameau en contrebas.
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UNE TRAVERSÉE SÉQUENCÉE JUSQU’AU CHÂTEAU DE CHAMBORD
Chambord
Loir-et-Cher (41)
Pavillon de Thoury
Observatoire Béatrix
LE COSSON
A proximité de l’observatoire de la Ricanière, un parking permet de découvrir une clairière où les visiteurs développent différents usages.
Les sentiers accueillent tous les utilisateurs, qui profitent des forêts.
Observatoire la Ricanière
la clairière
N
le Cana
l
Un ponton de bois permet aux promeneurs de ne plus être obligés de marcher le long de la route.
le Château
0
250
500 750m
L’axe de Thoury, ses types de végétation (feuillus, conifères en noir) et ses points d’intérêts
22
Le domaine national de Chambord représente 5500 hectares forestiers. Cependant, seuls les abords du château sont accessibles aux piétons et visiteurs, et ce depuis des parkings routiers. Or, afin de ne pas isoler ce cœur patrimonial des villages qui l’entourent, le domaine souhaite valoriser les entrées et axes menant au château, en développant des modes de déplacement doux. L’axe de Thoury s’appuie ainsi sur le cours d’eau du Cosson pour offrir aux promeneurs une traversée où l’on découvre des ambiances végétales existantes et diversifiées : des pinèdes, des clairières, avant d’atteindre le Canal et son point de vue monumental sur le château.
CURIOSITÉ ET REPRÉSENTATIONS
23
LA PETITE CEINTURE DE PARIS, VERS UN NOUVEAU PROCESSUS DE PROJET
Paris (75)
- Activités réalisées au cours du stage de fin d’études
la Petite Ceinture : un processus collaboratif
L' esquisse
La synthèse
Autour de photographies de projet de référence, les habitants discutent et réfléchissent au devenir d’une station de la Petite Ceinture.
En juin 2017, j’ai choisi de réaliser mon stage de fin d’études parmi les paysagistes de l’agence WAGON Landscaping. Leur projet phare du moment, la Petite Ceinture de Paris ! Cette ancienne voie ferrée aujourd’hui désaffectée, constitue un élément identitaire fort de la ville dont elle fait le tour. Afin qu’elle soit considérée à sa juste valeur et que les habitants profitent de ses ambiances urbaines inédites, la mairie de Paris a récemment missionné trois collectifs pour expérimenter sur les questions d’usages, d’accès et de biodiversité. L’objectif de ce projet est d’ouvrir à 24
Sur la terrasse nouvellement aménagée, Ceinturama présente son projet de journée «draisine», pour tester de nouvelles mobilités.
terme plusieurs tronçons au public. WAGON L. et Bruit du Frigo, les fondateurs du collectif Ceinturama, réalisent ainsi un travail d’enquête auprès des locaux pour réfléchir à une projection commune du devenir de la Petite Ceinture. Pour cela, des marches exploratoires sont organisées pour observer les particularités de cette voie ferrée, comme la végétation, à la fois endémique et ornementale. Les usages et ambiances végétales sont abordés ensuite au cours d’ateliers de réflexion, où se développe un nouveau processus de création des espaces qui vient animer la ville.
DU 25 AU 28 JUILLET 2017, C’EST LE PREMIER CHANTIER D’AMÉNAGEMENT DE LA STATION DU 19ÈME ARRONDISSEMENT :
Pour pouvoir accueillir du public sur les trois stations gérées par Ceinturama, des terrasses et des assises en bois sont aménagées, et les conteneurs existants sont repeints aux couleurs vives du collectif.
chantiers participatifs
Dans les mois et années à venir, Ceinturama aménagera les environs des trois terrasses selon les thématiques choisies avec les locaux. De nouveaux espaces publics linéaires y verront alors le jour.
Dès son inauguration, la terrasse devient un lieu pour prendre connaissance du projet, mais surtout pour découvrir les lieux d’intérêts de la Petite Ceinture grâce à la grande carte sensible.
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AU FIL DU VOYAGE, OBSERVER ET REPRÉSENTER
Depuis les remparts, la vieille ville de Québec et ses couleurs hivernales
Cinq années d’études à l’École de la Nature et du Paysage me laissent entrevoir la richesse et la transversalité de cette discipline. Mon regard et ma perception des paysages s’affinent au fil de la découverte de nouveaux éléments, de nouveaux domaines de réflexion - la sociologie, l’acoustique et la lumière, la botanique, les politiques publiques et bien d’autres - qui s’ajoutent peu à peu à l’équation. C’est aussi au cours de voyages que s’enrichit cette perception, puisque face à d’autres pratiques d’espaces
26
et à des échelles différentes, je suis alors confrontée à de nouvelles interrogations qui viennent, à terme, étoffer et diversifier mes futures propositions. Cette curiosité permet aussi de se questionner sur le mode de représentation le plus juste, afin de retranscrire les sensations éprouvées devant de tels paysages. Dessins, collages, photographies, montages vidéos nous promènent ainsi du détail à l’immensité de certains espaces, en en révélant tour à tour différents aspects et approches.
Le long de la Clyde, fleuve écossais, les jardins de Finlaystone Estate
Terres hollandaises depuis le cordon dunaire de la mer du Nord À Toronto, l’ancien quartier de la distillerie face à l’actuel paysage urbain
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Vintimiglia, village italien perché, depuis le jardin botanique d’Hambury
La contemplation des détails : iris et fleur de nigelle
Une plongée sur la vallée du Tarn au cœur du Parc des Cévennes
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La diversité des paysages de Bretagne représentée au travers d’un court-métrage : la réalisation en groupe de collages linéaires et la technique du stop-motion nous donne à voir le parcours d’une pierre dans divers espaces, jusqu’à son arrivée au coeur d’un village où elle devient oeuvre d’art, comme un écho au domaine de Kerguéhennec.
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Marie Mosquet IngĂŠnieure Paysagiste marie.mosquet78@gmail.com +336 33 27 77 48 30