La résistance aux antibiotiques
constitue, de nos
jours, un problème d’une pesanteur menaçante sur la santé globale, la sécurité alimentaire et le développement. Elle atteint des niveaux dangereusement élevés dans toutes les régions du monde. De nouveaux mécanismes de résistance apparaissent et se propagent dans le monde entier, compromettant notre capacité à traiter les maladies infectieuses courantes. Pour un nombre croissant d’infections le traitement devient plus difficile, voire impossible parfois, du fait de la perte d’efficacité des antibiotiques. La résistance aux antibiotiques entraîne une augmentation des dépenses médicales, une prolongation des hospitalisations et une hausse de la mortalité. Il faut d’urgence changer dans le monde entier la façon dont nous prescrivons et utilisons ces médicaments. Même si l’on met au point de nouveaux antibiotiques, la résistance demeurera une grave menace sans une modification des comportements.
Les antibiotiques sont des médicaments utilisés pour traiter et prévenir les infections bactériennes. L’efficacité remarquable des antibiotiques s’est accompagnée de leur utilisation massive et répétée en santé humaine et animale. Ce phénomène a généré une pression sur les bactéries, qui ont développé des systèmes de défense contre ces antibiotiques. La mauvaise utilisation des antibiotiques, passant par des traitements trop courts ou trop longs, parfois mal dosés, est également pointée du doigt. Certaines souches sont multi résistantes. D’autres sont même devenues toto-résistantes, c’est-à-dire résistantes à tous les antibiotiques disponibles, plaçant les médecins dans une impasse thérapeutique !!!
L’automédication et l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage des animaux sont les 2 principales sources de propagation des résistances aux antibiotiques dans notre pays. En Tunisie, les gens ont accès aux antibiotiques sans prescription médicale et ne sont pas vraiment conscients de la menace d'abus d'antibiotiques ; de même pour les éleveurs, dont l’utilisation des ATB ne subit aucun contrôle ni surveillance. Le tableau ci-dessous illustre les chiffres concernant les bactéries E.coli résistantes aux C3G dans nos hôpitaux tunisiens selon une étude faite en 2011.
Associa-Med Tunisie estime qu’il est notre devoir en tant qu'organisation de la santé d'agir sur ce problème de santé publique à travers notre «programme de résistance aux antimicrobiens». Pour un programme pilote, nous considérons que nous devrions investir dans la qualité plutôt que dans la quantité. Ainsi, notre groupe cible sera les étudiants futurs médecins, pharmaciens et vétérinaires étant donné que ces personnes vont être les principaux acteurs dans la lutte contre l’antibiorésistance. Notre campagne va également inclure le grand public. En fait, nous travaillons actuellement avec notre ministère de la Santé (Comité de lutte contre la résistance aux antimicrobiens) afin de diffuser un spot télévisé sur la chaine nationale qui expliquera d’une façon très simplifié le danger que présente la résistance aux antimicrobiens et comment l’éviter. Nous surveillerons, évaluerons et adapterons constamment nos activités et nous espérons que notre programme fera une différence en Tunisie et contribuera à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans le monde entier.
Partenaire: Comité Technique de Lutte contre la Résistance Bactérienne aux antibiotiques, Ministère de la Santé.
Toolkit ✔ Campagne de Sensibilisation. Spot Télévisé. Déclaration de Politique Générale (Policy Statement). Intégration de la sous-commission Campagnes de Sensibilisation du Comité Technique de Lutte contre la Résistance Bactérienne aux antibiotiques du Ministère de la Santé. Intégration du Programme International de l’IFMSA « Communicable Diseases ». ✔