À Massa Lubrense (golfe de Naples) Un été chez Massimo
Protégée par des citronniers odorants, la maison de vacances de l’architecte Massimo Adario o re une vue dégagée sur le golfe de Naples et sur l’île d’Ischia. En symbiose avec la nature, ce lieu baigné d’eau et de soleil rend hommage à son territoire et à son histoire.
Par Marzia Nicolini / Photos Laura Fantacuzzi et Maxime Galati-Fourcade
Page de gauche Massimo Adario assis dans un fauteuil en bambou et en rotin conçu par Tito Agnoli en 1959 (Bonacina 1889). Œuvres encadrées de Piero Dorazio. Applique Coupe 1158, design Joe Colombo (Oluce). Ci-contre Table basse en laiton et sol recouverts de carreaux de céramique de Vietri, d’après un design de Massimo Adario (Francesco De Maio). Sièges d’extérieur achetés chez Demosmobilia, à Chiasso.
Depuis chaque fenêtre de la maison, l’île d’Ischia semble vous adresser un regard, puis vient le parfum rafraîchissant des citronniers qui imprègne l’air… Bienvenue dans la résidence secondaire de l’architecte Massimo Adario ! En arrière-plan, un vaste paysage aux nuances bleues du territoire de Massa Lubrense surplombe le spectaculaire golfe de Naples et son emblématique volcan, le Vésuve. Cet environnement invite à ralentir, à respirer profondément et à entrer en contact avec la nature, encore préservée de l’activité humaine. À chaque fois qu’il se retrouve dans ce décor, au contact de la mer, le propriétaire se sent revivre. « L’appartement s’inscrit dans ce qu’était, à l’origine, la maison du fermier qui cultivait les terres de la villa située au-dessus, achetée par mes arrière-grands-parents au début des années 1900, explique le maître des lieux. Lorsque je suis venu visiter le site, elle était en très mauvais état. Abandonnés depuis des années, les murs et les voûtes s’effritaient, les citronniers étaient presque entièrement brûlés par le soleil et la pergola en bois s’était effondrée. » Grâce à sa formation d’architecte et à son intuition, l’homme a compris que l’endroit valait la peine qu’il s’investisse dans un important projet de restauration. Un juste ressenti puisque, après avoir mené des rénovations respectueuses des lieux et de l’histoire de la bâtisse, l’appartement et le jardin ont littéralement refeuri. « Les espaces intérieurs et extérieurs vivent en symbiose », déclare-t-il. Chacune des pièces, dont la disposition originale est demeurée inchangée, rappelle la présence de la mer : plusieurs tons de bleu dominent la palette des couleurs, créant ainsi un fond apaisant. Comme l’indique le propriétaire, « l’irrégularité des murs porteurs des anciennes pièces, qui atteignent en certains points une épaisseur d’un mètre, a été résolue en créant une paroi
Ci-dessus Deux appliques Coupe 1158, de Joe Colombo (Oluce), encadrent les œuvres de Piero Dorazio. Fauteuil conçu par Tito Agnoli en 1959 (Bonacina 1889). Table basse des années 50 ornée des signes du zodiaque sur fond doré. Dans l’angle, sur la table basse en laiton dessinée par Massimo Adario, recouverte de carreaux de céramique de Vietri (Francesco De Maio), trois poteries Flair. Lit de jour des années 50 (Bonacina 1889). Page de droite Tables et bancs recouverts eux aussi de carreaux de céramique de Vietri, signés Massimo Adario. Les bancs sont inspirés de ceux conçus par Jørn Utzon dans la maison Can Lis, à Majorque. Fauteuils d’extérieur achetés chez Demosmobilia, à Chiasso. Jardinière fabriquée spécialement sur la base d’un dessin du maître de maison.
Page de gauche Plusieurs œuvres de Piero Dorazio et une applique Coupe 1158, de Joe Colombo (Oluce), dominent trois céramiques expressives Flair. Table basse en laiton dessinée par Massimo Adario, recouverte de carreaux de céramique de Vietri (Francesco De Maio). Ci-contre Dans la cuisine, table des années 50, achetée chez Retro4M, à Rome. Fauteuils de Lio Carminati. Œuvres encadrées d’Alberto Burri. Lampe Parentesi d’Achille Castiglioni et Pio Manzù (Flos).
1/ Dans le séjour, même les portes arborent la céramique de Vietri, une tradition millénaire ancrée sur la côte amalfitaine. Œuvre encadrée signée Piero Dorazio. 2/ Depuis le séjour, les baies vitrées offrent une vue imprenable sur le golfe de Naples et l’île d’Ischia. 3/ Cette jardinière conçue sur mesure, recouverte de céramique de Vietri (Francesco De Maio) est également réalisée d’après un projet du maître des lieux. 4/ Les meubles et accessoires en rotin et en roseau sont omniprésents. Banc original de Tito Agnoli, datant des années 50. Page de droite Dans la cuisine, l’îlot central et les murs sont eux aussi recouverts de céramique de Vietri, d’après un dessin de Massimo Adario (Francesco De Maio). Suspensions vintage.
Page de gauche Les éléments de la salle de bains ont été conçus par Antonia Campi (Pozzi Ginori).
Miroir vintage en roseau. Ci-contre Fauteuil et bureau vintage trouvés chez Retro 4M. Au mur, à gauche, encre sur papier de l’artiste Riccardo Baruzzi (galerie P420). Œuvres encadrées d’Alberto Burri et de Piero Dorazio.
verticale, détachée du sol et haute de deux mètres, qui lisse ces écarts. Comme une bande, cette seconde peau répond aux couleurs du paysage extérieur, dominées par le vert des arbres, le jaune des citrons et du soleil, le bleu de la mer et le bleu clair du ciel. Les carreaux de céramique (produits à Vietri sul Mare, berceau de cet art du feu, NDLR) conçus spécialement pour le projet semblent reféter l’environnement. En regardant de plus près, vous verrez que le dessin reproduit le panorama du golfe de Naples. » Des détails raffnés qui font la différence et qui, de manière non ostentatoire, contribuent à l’originalité de cette maison de vacances. Un esprit estival qui ne découle néanmoins pas seulement des combinaisons de couleurs. « Les meubles que j’ai choisis sont pour la plupart des pièces originales en bambou des années 60. C’est un type de meubles qui me rappelle les étés de mon enfance, passés à la mer, dans les environs. Ma pièce de design préférée est le lit, tiré des archives historiques de l’éditeur de mobilier Bonacina 1889 et reproduit spécialement pour cette maison. Sur les murs, en revanche, j’ai accroché des gravures de Piero Dorazio et d’Alberto Burri », raconte Massimo Adario. Si l’intérieur a été autant travaillé, l’extérieur est loin d’être exempt de soin et d’attention. La vaste terrasse offre en effet une vue panoramique comparable à celles que l’on admire… sur les cartes postales ! « J’aime le fait que tous les espaces domestiques donnent directement sur cette terrasse, que j’ai meublée avec deux longs bancs en maçonnerie inspirés de ceux conçus par Jørn Utzon pour sa Casa Can Lis, à Majorque. En outre, j’ai placé quatre tables dont la structure en laiton sertit un plateau recouvert de carreaux locaux », décrit l’architecte. Du lever au coucher du soleil, il est ainsi possible de prof ter de ce spectacle fascinant offert par la nature.
Lit conçu par Gastone Valsecchi et Gianni Minghetti (Bonacina 1889). Derrière la tête de lit, la paroi et deux panneaux latéraux mobiles ont été réalisés sur mesure et recouverts de céramique de Vietri (Francesco De Maio). Au-dessus, deux lampes articulées Portofino (Servomuto), symboles sixties de la dolce vita italienne. Sur l’une des tables de nuit, lampes-coquillages vernissées de Vallauris, datant des années 50.