2
lien Sommaire
urbain 1. un seul site
enjeux multiples topographies distinctes programme mixte plan masse
2. l’arène ambiance
6 8 10 12
16 concepts 18 analyse & enjeux 20 intentions pour l’arène 26 réinterprétation de la ruelle 32 circulation & stationnement 34 variété des logements 40 stratégie temporelle 42 stratégie du vivre ensemble 46 logements évolutifs 58 principe bâti 60 systèmes constructifs 70 conception bioclimatique 78 composition des parois 84 stratégie énergétique 90 stratégie de l’eau 98
3. les terrasses
entre pierre et niveaux 106 concept architectural 108 concept d’implantation 112 analyse et enjeux 114 122 intentions pour les pentes stratégie temporelle 126 variéte des logements 130 132 circulation & stationnement espaces publics / privés 134 136 conception bioclimatique systèmes constructifs 138 composition de parois 142 construire en pierre 146 spatialités 148 adaptabilité 150 stratégie énergétique 160 stratégie de l’eau 166 déchets / recyclage 170 «vivre ensemble 172
conclusions 178 186 188 192 198
une cohérence société civile immobilière conclusion conclusions personnelles
bibliographie 3
lien 1.
un
seul
site
urbain
UN SITE VASTE AUX ENJEUX MULTIPLES
espace naturel
site de projet 2 hectares
départementale
Le site de la Vialatte est situé dans une dent creuse, proche du centre ancien. Son positionnement est stratégique pour plusieurs raisons. Il se trouve à l’entrée du bourg, côté Privas, et occupe un espace charnière, servant de rotule entre des lotissements et le centre bourg.
6
site de projet 1.8 hectares
N
10 0 20
50
plan de la Vialatte
lotissements
ĂŠcoles
centre ancien
entrĂŠe de bourg
7
DEUX TOPOGRAPHIES DISTINCTES
coupe de principe sur les deux sites
LES TERRASSES DE LA VIALATTE le terrain est en pente et offre une vue sur le centre ancien
8
L’ARÈNE DE LA VIALATTE le terrain plat est situé en contrebas, dans un fond de vallée
9
UN PROGRAMME MIXTE
Bâti et fonctions Afin de ne pas créer de spécification sur un site, il y a une offre variée de logements allant du studio au T6, mais aussi de nombreux équipements types locaux associatifs, local destiné à la construction pierre, ALSH qui permettent une diversité de fonction et d’usage.
stationnement éléments de projets zone de projet
Maillage espaces publics Le site a un rôle d’articulation entre le centre et des quartiers plus récents, voir à venir. Il s’intègre dans le maillage des espaces publics de la commune. Tout en revalorisant les espaces déjà présents, certains sont à intégrer ainsi que leurs connexions afin de créer une continuité et un réseau sur l’ensemble du bourg.
existant à créer zone de projet
Plan masse nouveau bâti bâti existant zone de projet
10
logements intermédiaires logements collectifs
écoles
équipements locaux associations logements collectifs
logements intermédiaires
local pierre
jardins potagers/verger
11
PLAN MASSE GÉNÉRAL
Le plan masse général du site doit avoir une cohérence et une unité. On remarque que le bâti implanté s’oriente selon deux axes majeurs, reprenant ainsi les directions du bâti environnant. Le tracé des voiries est inscrit dans le schéma global de la commune, formant des boucles de circulation.
12
N
10 0 20
50
Le souhait de chacune des équipes est de developper un axe Est ouest de façon a connecté la partie Ouest de Chomérac au centre de façon plus directe.
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lien 2. Vialatte-Arène
urbain
15
lien Ambiance
urbain
16
VUE DANS UNE RUELLE
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lien Concepts
urbain Au niveau de l’organisation générale du quartier, nous souhaitons créer un front bâti, support de mutualisation. à partir de ces points rayonnants, des axes de déplacements doux se déploieront vers le bas du site, créant des entités dissociées mais en lien au niveau visuel et matériel. à l’image des écarts présents autour de la commune de Chomérac, nous souhaitons travailler en créant des petites densités bâties ponctuelles dans un espace plus végétalisé.
La ruelle est un élément fondateur du projet. Créatrice de lien social entre les habitants qui vivent de part et d’autre ainsi que pour les passants, cet espace est un lieu de rencontre. Cet axe sera le support des espaces intermédiaires. Cette organisation limite l’étalement urbain et le découpage en grandes parcelles. Cet alignement met en valeur l’espace public.
18
diffusion
regroupement
19
lien
Analyse et enjeux
urbain
Un terrain en contrebas La particularité du site est son positionnement par rapport aux deux voiries qui le contournent. Elles surplombent ce vaste terrain plat qui se trouve trois mètres plus bas. Ce décalage accentue le fait que l’on soit en position de fond de vallée par rapport au centre ancien situé sur l’éperon rocheux. Ce décaissé est important car il permet d’avoir une vision d’ensemble du site dès l’entrée du bourg quand on arrive par la route de Privas. Le terme d’arène nous est alors apparu comme une évidence, illustrant une gradation sur plusieurs niveaux.
Un contexte prononcé Que se soit au niveau du bâti existant, de l’environnement paysager ou des activités présentes sur le site, on observe des entités différentes. Des logements sociaux des années soixante-dix se dressent côté ouest, alors que des constructions récentes bordent un grand parking aménagé récemment au nord du site. Deux terrains de tennis sont utilisés par les habitants pour des jeux de boules lyonnaises. La végétation est absente du site mais un cours d’eau le traverse de part en part, délimitant deux espaces en longueur.
20
un site en contrebas panorama depuis la route de Privas
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1.entrée de bourg côté Privas
2.présence de l’EAU parcourant le site
3 5
2
22
1
4
23
3.passage vers les Êcoles vue sur l’ancien bourg
24
4.frontière végétale bordant le parking constructions à proximité : années 70 et récentes 5.joueurs de pétanques actuel terrain de tennis
25
lien
Intentions pour l’arène
urbain
Des équipements publics et du logement intermédiaire Chomérac est une commune où la demande de logement est en hausse continue. Ce terrain, situé proche du centre et de ses activités, accueillera donc une grande part d’habitat. Une mixité dans l’offre de logement sera nécessaire afin de répondre au plus grand nombre. Autre cette vocation résidentielle, le terrain est voué à accueillir un équipement public, celui de l’Accueil de Loisirs Sans Hébergement. Cette forte demande de la part de la commune est dûe au nombre de ménages avec enfants qui ne cesse d’augmenter. Ce bâtiment sera à terme une extension de l’école qui se situe à proximité. On y trouvera également des locaux associatifs ainsi qu’un service de restauration, qui servira à l a fois au centre aéré et aux livraisons de repas pour les personnes âgées. Les activités déjà présentes sur le site, comme la rencontre quotidienne des joueurs de boules ou une aire de stationnement, doivent être prises en compte dans l’aménagement global. Il faut toutefois requalifier ces espaces en leur apportant une meilleure qualité paysagère et d’usage.
Composer avec les éléments existants Le site a des particularités propres qu’il convient de souligner. Tout d’abord, nous voulons insister sur le fait qu’il se trouve à l’entrée du bourg, qui plus est en contrebas. Il nous paraît alors important de conserver un point de vue sur l’ancien bourg caractéristique, marquant ainsi l’arrivée dans la commune. D’un point de vue paysager, nous avons pu remarquer la présence d’un cours d’eau qu’il nous semble intéressant de valoriser, en lui attribuant une réelle fonction et un intérêt collectif. Enfin, nous avons souhaité réfléchir à un découpage du site facilitant une perméabilité piétonne. Ce terrain est un espace de transition entre les quartiers ouest et le centre, et il semble pertinent de laisser une certaine liberté dans la déambulation.
26
Bâti et fonctions parking existant logements intermédiaires équipements front bâti à créer
Eléments structurants eau cheminements à créer point de vue
Plan masse bâti existant zone de projet
27
10 0
50 m
N
20
Des intentions fondatrices d’un projet
28
L’intégration au maillage des espaces publics de la commune se fait grâce à des cheminements piétons, actuellement empruntés mais peu ou pas signalés. Les places de la Croix et du Bosquet ne sont qu’à quelques minutes à pieds (100 à 200 m) et des connexions doivent être mises en place de façon évidente, afin de faciliter l’accès aux commerces et aux services qui s’y trouvent. En continuité de ce maillage, nous avons donc créé une place publique attenant à l’ALSH. Ce bâtiment est en relation avec les écoles à proximité. Un passage direct est imaginé entre les deux pôles, pour sécuriser les allers et venues des enfants comme des parents. Aujourd’hui difficile d’accès, voir dangereuse en raison du nombre important de véhicules stationnés et de l’absence de trottoirs, la sortie des écoles se fera plus aisément. Le parking de la Vialatte pourra alors servir d’arrêt minute et désengorgera la rue étroite devant l’école. RELATIONS AVEC LE CENTRE BOURG
écoles
place du bosquet
place publique ALSH place de la croix
10 0
50 20
N
29
Des contraintes naturelles structurantes Le cours d’eau est une frontière naturelle entre les équipements publics et les logements. Les équipements publics, côté Est de l’ancien ruisseau, permettent de conserver le point de vue sur Chomérac que l’on a en entrée de bourg. Grâce notamment aux terrains de tennis et de boules qui ne se développent pas en hauteur et au bâtiment de l’Accueil de Loisirs Sans Hébergement implanté le long du cours d’eau qui laisse une vue dégagée, le lien avec le centre est mis en évidence. Un axe piéton juxtaposé au petit canal permet de distribuer les différents espaces publics organisés du nord au sud. Côté logement, la contrainte forte et structurante de la composition en arène permet d’identifier une partie haute en «gradins» et une partie basse. Sur les gradins, le parti pris est d’implanter des logements qui se développent en hauteur (R+2 par rapport au niveau bas ) et viennent composer le front bâti de la rue dans le respect des constructions existantes grâce à de larges percées visuelles. Puis, dans la partie basse, des ensembles de six logements viennent s’accoller aux trois ruelles piétonnes traversant le site. Le parking au nord du site est conservé, car nécessaire pour le bon fonctionnement du bourg. Toutefois, il est retravaillé et accueille du mobilier solaire qui permet à la fois de capter de l’énergie solaire et produire de l’électricté, mais aussi de proposer des aires à l’ombre où l’on peut laisser sa voiture. De la même façon que les trois grandes ruelles, deux axes piétons est/ouest permettent de les desservir.
chiffres clé : - 3 ruelles - du R au R+2 - 33 logements - 2 niveaux de sol - densité : 35 log/ha 30
N L’Arène de la vialatte
échelle 1/1000ème
31
archI
Réinterprétation de la ruelle
tecture
Le travail d’analyse sur le quartier du vieux château, au coeur du bourg, a permis de mettre en avant une identité forte de la commune : le caractère minéral des ruelles. Une gradation du public au privé s’opère entre l’espace public de la ruelle et les espaces privatifs de type terrasse et jardin. Ce passage entre deux espaces est magnifié par une frontière matérielle entre les eux. D’un côté public du bâti, il y a l’ambiance minérale de la ruelle et de l’autre, côté jardin, une forte place laissée au végétal . Néanmoins, même si la frontière est grande entre ces deux entités, il n’en résulte pas moins une richesse d’espaces intermédiares qui permettent aux Choméracois d’investir un peu plus la ruelle, comme les dessertes des habitations s’opérant par paliers et pouvant supporter de nombreuses assises. A travers le projet, nous avons repris ces observations. La frontière minéral/végétal s’opère par un mur massif et imposant en pierre, reprenant le motif en damier propre à Chomérac. Côté espace public, on retrouve la ruelle avec ses espaces intermédiaires (desserte verticale des logements mais aussi assises). Côté espace privé, on identifie le caractère végétal par la maison à ossature bois et son jardin attenant.
Croquis concept dichotomie pierre / bois - masse / ossature - minéral / végétal
Ruelle du quartier du château lieu de rencontre et support des espaces intermédiaires
32
I
e
33
lien
Circulation & stationnement
urbain
Des cheminements piétons structurants
Notre volonté est de limiter la place de la voiture à l’intérieur du quartier tout en laissant des accès potentiels à tous les logements. En effet, les déplacements quotidiens automobiles sont répandus en milieu rural. Une boucle à sens unique dessert donc l’ensemble des stationnements prévus pour les habitations, et se raccroche au réseau de voiries existant. L’accès au parking de la Vialatte est facilité par ce nouveau tracé, et il rempli alors sa fonction en désaclavant la place du Bosquet. Des dessertes locales exceptionnelles (déménagements, courses importantes, accident momentané...) sont prévues sur le tracé des ruelles (largeur 2.50 m). Ces dernières, en pavé, sont essentiellement piétonnes, et support des accès privatifs de chaque logement. Elles séquencent et structurent le quartier, permettant de conserver une porosité et un passage entre les anciennes constructions et le centre bourg. Une promenade publique est également aménagée le long du cours d’eau, traversant le site et menant au parking.
34
N échelle 1/1500ème cheminement piéton
rue principale, voirie automobile
desserte d’urgence
desserte occasionnelle, voirie automobile
35
Mutualisation des parking
Des poches de stationnement sont donc prévues en périphérie du site, permettant de privilégier les déplacements doux au coeur des habitations. Ces places de parking sont disséminées, permettant de limiter l’impact visuel de la voiture. La grande majorité des logements possède une place de parking personnelle, mais la proximité du parking de la Vialatte (70 places avec les déposes minutes de la place) offre une autre possibilité. Utilisé en journée par les passants (commerces, ALSH...), il devient plus ou moins innoccupé le soir, quand les personnes rentrent du travail. Il peut aussi être mis à disposition des visiteurs.
2 3 3 2 3
2
3
2
3 3
3 3 N échelle 1/1500ème place de parking desserte logement
36
37
38
FRONT BÂTI SUR RUE DE L’EUROPE/NIVEAU HAUT
39
lien
Variété des logements
urbain
Le quartier est composé de trente trois logements. On atteint une densité bâtie d’environ 35 logements/hectare, favorisant l’implantation d’espaces extérieurs généreux. A terme, les nouveaux arrivants seront au nombre de cent-vingt. Afin de favoriser une mixité sociale et générationnelle, l’offre de logements est diversifiée. Des logements du T2 au T6 (allant de 46 à 140 m²) sont prévus. Dans l’idée de créer un quartier ouvert à tous, on a souhaité avoir une répartition entre du logement social, en accession à la propriété, individuel privé, senior et accessible aux personnes à mobilité réduite. Ainsi environ un tiers des logements sont des logements sociaux, l’ensemble des rez-de-chaussée est accessible (pièces de vie et pièces d’eau) et on compte une part importante de grandes maisons (pour une famille de 6 personnes par exemple) comme de petits logements en locatif, parfois réservés pour les personnes âgées. Ils sont organisés de manière à ne pas créer de zoning. Dans le but de limiter la consommation des terrains pour le bâti, la proposition est constituée essentiellement de logements dit intermédiaires. Ils sont tous mitoyens, que se soit de manière horizontale ou verticale. Répartition des logements T2
40
T3
T4
T5
T6
délimitation des parcelles privées N
jardins collectifs échelle 1/1500ème
Parcellaire
Les habitations ayant un jardin privé, ont une parcelle délimitées comme ci-dessus. Les terrains sont de dimensions variables (jardins de 150 à 300 m²), répondant ainsi à une demande plus large en s’adaptant aux besoins de chaque ménage. Le reste du terrain disponible est partagé en trois jardins collectifs, principalement réservés aux logements n’ayant pas de jardin. Ceux-ci accueillent des jeux pour enfants, des arbres fruitiers...
41
archI
Stratégie temporelle
tecture
La construction d’un nouveau quartier doit être pensé sur le long terme, afin qu’il s’adapte à l’évolution démographique et aux besoins de la commune. Son impact sera aussi plus maîtrisé, si un phasage est programmé, laissant le temps aux habitants d’intégrer un tel changement.
Comme préconisé dans le plan urbain, le chantier peut être séquencé en deux phases. La première doit impérativement répondre aux principales attentes de la commune, en ce qui concerne les équipements publics. L’aménagement du cadre de vie doit être, lui aussi, initié tôt pour devenir un attrait supplémentaire à l’égard des nouveaux habitants comme des choméracois. Les logements seront, quand à eux, construits par groupement, au vu de leur fonctionnement et la connexion entre les habitations autour d’un même axe. Le tracé des voiries est bien évidemment primordial avant toute construction nouvelle. D’or et déjà sur le site, il suffit de requalifier les infrastructures et les relier entre elles ainsi qu’au réseau de la commune.
Terrain actuel avec parking et équipements sportifs
Aujourd’hui, le site est composé de trois éléments distincts, que sont le parking de l’esplanade (200 places), des terrains de tennis sur sol dur et une étendue plane végétalisée inoccupée.
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I
e Installation des équipements publics/phase 1 : 2014-2022
Le bâtiment de l’Accueil de Loisir Sans Hébergement, qui comprend également des locaux pour les associations et un service de restauration, est le premier bâti implanté sur le site. Avec la place publique qui le borde, il permet de créer un lien avec le centre bourg. Le réaménagement des espaces publics consiste à la création d’un vrai terrain de boules inscrit dans un petit parc, la valorisation du cours d’eau ainsi que l’installation du mobilier solaire sur le parking.
Construction du premier groupement de maisons/phase 1 : 2014-2022
Un tiers des logements sont construits lors de la première phase. L’enjeu étant de densifier les zones creuses proches du centre, le choix du groupement situé le plus au nord, permet de lire une continuité avec le bâti existant.
43
Dans un deuxième temps, l’implantation des groupements suivants permettra au quartier d’assurer pleinement sa vocation résidentielle. L’idée est de venir investir peu à peu le terrain, en se rapprochant et en se raccordant à l’entrée du bourg.
Construction des deux autres groupements et Évolution de l’accueil de loisirs sans hébergement /phase 2 : 2022-2030
Les vingt deux logements supplémentaires sont potentiellement construits à des périodes différentes. Néanmoins, même si les constructions formant le front bâti sur la rue fonctionnent indépendamment, et peuvent donc être bâties en premier, celles du coeur d’îlot doivent arriver par la suite, nécessitant un raccordement aux premières au niveau des réseaux d’eau, de chauffage... La vocation de l’équipement public change au vu de l’évolution démographique. A ce moment là, le nombre d’enfants inscrits dans les écoles atteindra sa limite. Des classes supplémentaires pour l’école primaire seront installées dans l’actuelle école maternelle, située juste à côté. L’école maternelle, quant à elle, sera transférée dans le bâtiment de l’Accueil de Loisirs Sans Hébergement, réquisitionnant les salles du rez-de-chaussée. Le service de restauration servira alors de cantine pour les plus petits, car la capacité de celle de l’école ne sera plus suffisante. pour tous les écoliers. Les locaux associatifs seront en partie déplacés dans le quartier des «Terrasses de la Vialatte», dans le local pierre. Ces espaces récupérés serviront à l’ALSH qui n’est donc pas voué au déménagement.
44
45
lien
Stratégie du «vivre ensemble»
urbain
11 logements : 5 côté rue /6 dans l’arène Une ruelle supporte 11 logements divisés en deux parties. Ce groupement de maisons compte environ 40 personnes. Un groupe de 5 logements s’adosse au terrain côté ouest, se positionnant comme point de connexion de la ruelle sur la rue de l’Europe. Tandis que l’autre, constitué de 6 habitations, est en bas de l’arène, au coeur d’un espace plus végétal. Ils diffèrent par une orientation Nord/Sud plus prononcée. Les logements côté rue sont organisés en duplex, du rez de chaussée au R+1 ( un T5, un T6, et un T4). Deux accès sont donc possibles pour ceux-ci : un au rez-de-chaussée depuis leur jardin personnel et l’autre, au R+1, depuis l’espace commun sur la rue. Les deux derniers logements de ce groupement sont des T2 pour jeunes couples par exemple. Ils sont situés en R+2 et ont leurs propres accès privatifs ainsi que des terrasses privées. Les habitations en bas de l’arène ont leurs accès principaux dans la ruelle. Des duplex et des simplex composent également ce groupement, de manière à mieux capter le rayonnement solaire du Sud, en ayant une décalage de hauteur. L’un des points très caractéristique de ces derniers est l’accessibilité de la toiture terrasse de deux simplex. Ils représentent d’ailleurs les espaces extérieurs privés des duplex. Ce décalage et les différences de niveaux des bâti nous permettent de limiter les vis-à-vis. Dans une configuration de promiscuité comme celle-là, ne pas voir chez son voisin devient un synonyme de qualité de vie.
élévation nord
46
échelle 1/200ème
Les trois bandes fonctionnent de manière identique. Nous avons fait un zoom sur un groupement afin d’expliquer son organisation. N
Ci-dessous, la gestion des vis à vis, avec les ouvertures des pièces de vie orientées toutes au sud.
rue de l’Europe
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Richesse des espaces extérieurs Le point de connexion sur la rue de l’Europe est un point stratégique permettant de mutualiser des espaces communs aux onze logements : un petit parking, des stockages de type cave et une chaufferie à granulés bois, base d’un réseau d’eau chaude sur l’ensemble du groupement. Il possède un caractère public que l’on souhaite mettre en valeur par la forte présence de la pierre. Malgré tout, nous n’avons pas voulu élever le mur en pierre jusqu’au R+2 qui compose le front de la rue, afin de conserver la vue des bâtiments de la rue de l’Europe déjà existants. Un traitement bois semblait donc plus justifié pour les deux petits logements situés au dernier étage. L’espace public est double sur cet ensemble de 11 logements. Il y a d’abord l’espace minéral défini par les murs en pierre qui structure la ruelle piétonne. Mais aussi un espace mutualisé plus végétal, en contrebas, qui est le jardin collectif. De manière générale nous avons privilégié un espace extérieur privé pour chaque logement. Mais tous les logements basés sur la ruelle ne possèdent pas forcément de jardin privé et peuvent tout de même profiter du jardin collectif. Situé le long d’un fossé paysager où l’on peut profiter de la présence de végétation, on retrouve également une aire de jeux pour enfants. La ruelle est donc essentiellement constituée de pierre. Elle offre un confort extérieur en été de qualité, frais et appropriable par les habitants. Des assises y sont installées pour que le passant puisse s’y arrêter voir discuter avec son voisin. Pour casser l’effet couloir que pourrait avoir cette ruelle, des ouvertures, mais aussi des circulations verticales rythment le passage avec des renfoncements, dans cet espace longiligne.
Coupe sud sur la ruelle
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élévation Ouest sur la rue de l’europe
échelle 1/200ème
élévation est du groupement sur rue
échelle 1/200ème
échelle 1/200ème
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A A
50
B
B
N
plan du RDC échelle 1/200ème
51
A A
52
B
B
N
plan du R+1 Êchelle 1/200ème
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A A
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B
B
N
plan du R+2 Êchelle 1/200ème
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au pied des gradins
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lien
Logements évolutifs
urbain
Pour approfondir le caractère durable du quartier que l’on met en place, il faut penser l’évolutivité des logements que l’on conçoit. Les familles évoluent et peuvent potentiellement se restreindre ou se modifier au cours des années (familles monoparentales, recomposées...). La typologie duplex que l’on crée est adaptée à cette notion. En effet ce type d’habitat permet des accès privatisés différenciés. Côté rue, les logements peuvent être desservis depuis l’espace collectif du premier niveau comme depuis le jardin situé au rez-de-chaussée. Au niveau bas de l’arène, les logements ont leurs entrées principales dans la ruelle et les secondaires depuis la circulation verticale présentes dans le décalage des murs en gabion qui mène à la terrasse extérieure. Le plan de ces logements sur deux niveaux ont aussi été réfléchis dans ce sens : des pièces de type bureau ou chambre peuvent être transformés en cuisine, et une salle de bain est existante à chaque niveau, ou du moins facilement mise en place. Si ce changement s’opère, nous conserverons quand même un nombre important de logement ayant un espace extérieur personnel.
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duplex évolutif côté rue accès par le jardin ou par l’espace collectif
plan
plan
Allplan
duplex évolutif dans ruelle accès par la ruelle et par la terrasse
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lien
Principe au niveau du bâti
urbain
Le concept architectural consiste en la dualité des deux matériaux que sont la pierre et le bois. Nous avons souhaité que ces deux matérialités se répondent en ayant des fonctions distinctes. L’habitat est alors composé d’une boîte en bois qui se raccroche au mur en gabion. Le principe du local technique est l’extraction d’un volume annexe à l’habitat. En ce sens, il est en bois, reprenant le bardage et illustrant ainsi son détachement et son appartenance à la maison tout en étant dans la ruelle. C’est à partir de ce volume, lien entre la sphère privée et la sphère publique, que les espaces intermédiaires sont créés.
A travers ce projet nous avons aussi voulu revaloriser la construction en pierre et proposer une ruelle minérale qui reprenne le langage du damier des bâtiments patrimoniaux de la commune. Pour se faire nous avons étudier les différents systèmes constructifs qu’il était possible de mettre en place. De là, trois techniques de construction sont apparues : le mur en pierre sèche taillées et assemblées sans liant, le mur pierre avec ciment et le mur en Gabion. Le mur en pierre sèche ne pouvant pas être structurel, nous avons préféré le limiter aux murets de séparation entre les différents jardins. Le mur ciment et pierre ne correspondant pas à nos attentes, car il a un bilan carbone plutôt élevé et une mise en application au final assez coûteuse. Nous l’avons aussi écarté. Le mur en gabion apparaît par contre comme une solution viable car facile et rapide à mettre en oeuvre. Les recherches au niveau du coût de construction n’ont pas été fructueuses du fait du peu de renseignement que nous avons pu recueillir. En revanche, nous savons que le matériau pierre est peu coûteux (50 euros le m3 dans la carrière voisine), et à porté de main. Le coût de sa mise en oeuvre est difficile à évaluer au vu de son inexistance dans la construction des bâtiments contemporains. Chiffres clés
Grille de gabions de 1 m x 1 m x 1m : 150 euros
Mur en béton banché 200 euros le m3 Pierre : 50 euros le m3
60
Dualité gabion/boîte bois un volume léger en bois s’accroche sur une structure massive en pierre
ouverture du gabion les murs en gabion se scindent en deux
Extraction de la boîte bois le local technique est le prolongement de la boîte bois dans la ruelle
support des circulations création des entrées de logements et des espaces intermédiaires
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N
B
B
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plan du RDC simplex Êchelle 1/100ème
plan du R+1 simplex Êchelle 1/100ème
N
B
B
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B plan du RDC duplex
N
échelle 1/100ème
B
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B plan du R+1 duplex
N
Êchelle 1/100ème
B
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Coupe A-A échelle 1/100ème
Coupe B-B
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terrasse EXTĂŠrieure privĂŠe du duplex
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Systèmes constructifs
urbain
Une base solide Pour mettre en place le gabion structurel qui marque la connexion entre l’espace public et privé, nous avons rationalisé sa mise en oeuvre. La ruelle n’est pas un mur continu sur toute la longueur, percé par différentes ouvertures. C’est une succession de murs porteurs renforcés aux points d’accroche avec l’ossature par un ferraillage en béton armé, et connectant les murs de gabions entre eux. Sa mise en oeuvre est simple et basée sur un procédé constructif de type supermasse : la largeur importante du mur gabion permet à un engin de chantier type manitou de remplir et monter les caisses de gabion très rapidement.
Une ossature légère L’habitat, qui vient se connecter aux murs de gabion, est lui en ossature bois. Les différents éléments qui composent son ossature (murs, planchers) sont préfabriqués en atelier et assemblés sur site. Les travaux internes se font après la mise hors d’air du bâtiment et l’habillage de l’habitat arrive en dernier lieu.
70
1 - Fondations des murs en gabion D’un point de vue logistique, la mise en oeuvre des gabions demande de l’espace et l’utilisation d’engins de chantier conséquents. Les fondations de ces murs sont donc les premiers éléments à être installés (d’une profondeur de 80 cm). Celles-ci sont coulées dans la longueur de la ruelle afin d’accueillir cette structure lourde.
2 - Murs en gabion Des caisses métalliques (deux hauteurs : 0.90 et 1.05 m), remplies de pierre grossièrement concassées, sont empilées afin de constituer le front bâti de la ruelle et l’élément porteur principal du logement. Un chaînage en béton armé vient renforcer la structure, permettant ainsi l’accroche de l’ossature bois en assurant une meilleure descente de charge. Ce chaînage sert également de support pour les menuiseries et cassettes de gabions non structurelles.
71
3 - Fondations de l’ossature en bois Les fondations de l’habitat sont coulées dans un hérisson drainant qui permet à la maison en ossature bois de ne pas avoir les pieds dans l’eau.
4 - Plancher bas Le plancher bas en bois est préfabriqué en atelier. Celui-ci est divisé en 6 parties qui seront acheminées et assemblées directement sur site. Une sur-isolation de 50 mm de fibre de bois sera posée par dessus pour améliorer l’enveloppe thermique du bâtiment.
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5 - Murs en ossature bois Les murs à ossature bois sont aussi préfabriqués (montant de 160 x 50mm). Tout comme les planchers, les tranches ne dépassent pas 3m de large de manière à faciliter le transport de ces éléments en camion. Deux types de panneaux sont conçus : les murs en contact avec l’extérieur avec isolation entre montant et un mur intérieur non isolé mais porteur.
6 - Plancher haut Composé de la même façon que le plancher bas, il est divisé en 6 parties. Les poutres qui le composent sont dimensionnées en fonction de la portée maximale que l’on s’est fixé (7 m) et mesurent donc 270 * 120mm.
73
7 - Menuiseries Le bâtiment est mis hors d’air après installation des menuiseries. Un premier test d’étanchéïté à l’air permet d’dentifier les différentes fuites dûes à l’assemblage de l’ossature, la pose du pare vapeur et du pare pluie.
8 - Travaux internes Le chantier se déroule maintenant à l’intérieur de la maison, à l’abri des intempéries. Sont alors réalisés : la pose de la sur-isolation intérieure, de la chape en béton, l’habillage des parois, les travaux d’électricité...
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9 - Structure bois En parallèle des travaux internes, est aménagé sur la toiture l’espace extérieur du duplex voisin : une structure support de rangements, de végétation ... Celle ci permet d’allier fonctionnalité et sécurité.
10 - Habillage extérieur Le parement extérieur est lui constitué de bois ajouré (sections de 30 x 30mm espacées de 15mm) qui induit l’effet de légèreté de la maison bois. Les protections solaires extérieures (volets et casquettes) sont ensuite posées. En même temps, le plancher bois de la toiture terrasse accessible est installée par dessus un bac acier servant à l’écoulement des eaux de pluie.
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11 - Connexion à la ruelle et au duplex voisin Le local technique de la maison est alors construit. Il est support de la desserte de la terrasse et du logement voisin. Celui-ci est mis hors gel mais ne rentre pas dans l’enveloppe thermique propre de la maison. Il est connecté au réseau d’eau et de chaleur. Une pergolas en acier, amovible (peut se ranger dans les coffres en bois) et support de tissus, termine l’aménagement de la terrasse.
12 - Aménagements extérieurs Des petits murets en pierre sèche sont mis en oeuvre. Ils traitent la séparation public/privée et marque une limite avec la terrasse qui permet l’accession de la maison. Cela achève le chantier.
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lien
Conception bioclimatique
urbain
Le principe fondamental du projet est de regrouper des maisons autour d’une même ruelle. Cette juxtaposition de volumes simples a également des avantages au niveau thermique. La compacité est un indicateur permettant de mesurer le rapport des surfaces déperditives en fonction du volume chauffé. L’organisation en duplex est une des solutions afin de limiter les surfaces en contact avec l’extérieur, assurant ainsi une envelloppe thermique de meilleure performance. Cette composition est aussi inspirée et ré-interprétée des typologies présentes sur la commune de Chomérac, où l’on a observé un développement à la verticale des maisons individuelles. Le principe de vivre ensemble et la recherche sur l’économie de terrain nous ont également guidé vers la conception de maisons mitoyennes. Que se soit par le biais de parois verticales ou horizontales, le fait de s’accoler à la maison limitrophe est un moyen pour limiter les déperditions. Ces murs partagés reflètent l’idée que «le meilleur isolant est son voisin», car la température extérieure est comme «préchauffée» dans cet espace juxtaposé. Bien que les logements soient souvent traversants, nous avons privilégié une surface importante de vitrage orientés au sud., les logements profitant ainsi au maximum des apports solaires pendant la journée. Les pièces de vie se trouvent donc généralement situées au sud, que se soient côté ruelle ou côté jardin, les pièce d’eau sont placées au nord, près des locaux techniques, qui servent de zones tampons. Les protections solaires sont assurées par des casquettes en bois ou des volets verticaux pliables, tandis que l’on retrouve une structure légère démontable sur les toitures terrasses accessibles. Les apports solaires du sud sont stockés dans une chape en béton (d’une épaisseur de 9 cm en rez-de-chaussée et de 7 cm sur les planchers intermédiaires). On profite alors de l’inertie de ce matériau, couplé à une sur-isolation intérieure continue, afin de conserver une température agréable la journée et de restituer une partie de la chaleur pendant la nuit.
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Compacité les volumes chauffés sont restreints
mitoyenneté les surfaces déperditives sont limitées
ouvertures au sud les apports solaires sont maximisés
inertie la chaleur est stockée dans les dalles
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indicateurs Les indicateurs suivants permettent d’évaluer et de comparer les projets, pour savoir si leur conception est bioclimatique. Le coefficient de forme qualifie l’intensité des échanges thermiques du volume, il se calcule par la somme de toutes les surfaces de l’enveloppe thermique par rapport au volume thermique. Le taux de vitrage représente la porosité du projet, c’est la somme de toutes les surfaces vitrées rapportée à la surface habitable. Pour atteindre un optimum, il doit être compris entre 20 et 25 %. La répartition des vitrages permet d’identifier si le projet profite d’un maximum d’apport solaire au sud, en comparant le pourcentage d’ouvertures selon les orientations. simplex
Coefficient de forme 302 m² / 247.5 m3 = 1.22 m²/ m3 Taux de vitrage
16.1 m² / 96 m² = 16 %
Répartitions des vitrages
Sud : 56 %
Nord : 16 %
Ouest : 28 %
duplex
Coefficient de forme 240 m² / 325 m3 = 0.738 m²/ m3 Taux de vitrage
21 m² / 90 m² = 23 %
Répartitions des vitrages
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Sud : 71 %
Nord : 14 %
Ouest : 14 %
la lumière naturelle Lors de la conception, nous avons fait des allers-retours, entre ces indicateurs, les cartes d’éclairage extraites du logiciel Archiwizard et le dessin des façades et des plans de logements, afin de vérifier si l’éclairement naturel était suffisant. En effet, la ruelle étant étroite et les bâtiments assez proches, la question était de savoir si les rez-de-chaussée des duplex bénéficieraient des apports solaires du sud. Nous avons donc modifié la proportion des ouvertures exposées au sud, permettant ainsi un facteur de lumière du jour appréciable pour un logement. Le facteur du jour (FLJ) traduit l’exigence d’éclairement selon l’usage des bâtiments. Il est le rapport de l’éclairement naturel intérieur reçu en un point (généralement le plan de travail ou le niveau du sol) à l’éclairement extérieur simultané sur une surface horizontale, en site parfaitement dégagé, par ciel couvert. Un bâtiment à usage d’habitation doit avoir un facteur du jour compris entre 2.5 et 4 % pour les pièces de vie et de 1.5 % dans les circulations, afin d’être acceptable. La carte d’éclairage d’Archiwizard nous indique un FLJ moyen de 3.1 %, ce qui nous montre que nous sommes arrivés à notre objectif.
N
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Dispositifs de protection solaire Le climat à tendance méditerranéen induit une réflexion sur la protection solaire du bâtiment. Des dispositifs de façade sont imaginés. Néanmoins, il ne faut pas que ceux-ci soient vécus comme des appendices de l’habillage extérieur en bois. C’est pour cela que les volets et les casquettes solaires reprennent la composition du bardage bois : des bois de section 30 x 30 mm, espacés de 15 mm. Un effet de décollement de la façade est ainsi créé. Les volets verticaux permettent de mieux se protéger du rayonnement de l’ouest qui, en fin de journée, est relativement bas et induirait la surchauffe les chambres. Le dispositif fonctionne même quand ceux-ci sont ouverts (voir schéma ci-contre ). L’espacement des bois qui composent les volets et la casquette amène une scansion de la lumière qui influe sur l’ambiance intérieure de la maison.
ambiance intérieure scansion de la lumière
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Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan
Rayonnement solaire EST
détail en plan sur un brise soleil
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Composition de parois
urbain
Deux matériaux principaux composent la structure du logement. La pierre sous forme de gabion et une structure bois. Cette structure plus légère vient se raccrocher sur la première, à l’aide de chaînage en béton armé. Nous avons choisi d’installer une sur-isolation intérieure afin de retrouver une continuité et limiter les déperditions. Nous obtenons alors trois compositions de parois différentes décrites ci-dessous, de l’extérieur vers l’intérieur : 1/ mur en gabion - 800 mm de gabion - 40 mm de lame d’air - pare pluie - 240 mm d’isolation en laine de bois soutenue par des rails métalliques - pare vapeur - 20 mm de tasseaux bois U avec Rsup. = 0.156 W/m².K - 18 mm de fermacell 2/ mur à ossature bois principal - 30 mm de tasseaux servant de bardage bois - 30 mm de tasseaux bois - pare pluie - 9 mm de plaque OSB - 160 mm d’isolation en laine de bois entre montants bois de 160 mm (par 50 mm) - 140 mm de sur-isolation intérieure en laine de bois - pare vapeur U avec Rsup. = 0.147 W/m².K - 20 mm de tasseaux bois - 18 mm de fermacell 3/ ossature bois support des menuiseries côté ruelle - 9 mm de plaque OSB - 100 mm d’isolation en laine de bois entre montants bois de 100 mm (par 50 mm) - 140 mm de sur-isolation intérieure en laine de bois - 30 mm de tasseaux bois U avec Rsup. = 0.176 W/m².K - 18 mm de fermacell
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1/ détail du mur en gabion
2/ détail de la structure bois principale
3/ détail de l’ossature bois sur la ruelle
éé dans une version "Etudiant" d'Allplan
échelle 1/20ème
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En ce qui concerne les planchers haut et bas, nous nous sommes rendus compte qu’il ne fallait pas autant de sur-isolation intérieure que pour les murs. Des calculs succincts de structure nous ont permis de dimensionner la structure, avec une portée de 7 m, nous utiliserons des poutres de section 270 mm par 120 mm afin de ne pas avoir de flèche importante. 4/ détail du plancher haut (extérieur vers intérieur) - 9 mm de plaque OSB - 270 mm d’isolation en laine de bois entre poutres de 270 mm - 9 mm de plaque OSB U avec Rsup. = 0.152 W/m².K - 50 mm de sur-isolation intérieure en laine de bois
5/ détail du plancher bas (intérieur vers extérieur) - 900 mm de chape béton - 50 mm de sur-isolation en laine de bois - 9 mm de plaque OSB - 270 mm d’isolation en laine de bois entre poutres de 270 - 9 mm de plaque OSB
duplex
Ubât : 0,310 W/m².K
simplex
Ubât : 0,263 W/m².K
enveloppe thermique
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U avec Rsup. = 0.149 W/m².K
4/ détail du plancher haut
5/ détail du plancher bas
échelle 1/20ème
Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan
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Le mur en gabion est l’élément structurel fort du projet. Il représente la masse, Support et accroche de l’ossature en bois, il est l’élement fondateur du projet. Afin de soutenir la structure bois, un chaînage en béton armé est coulé dans certains gabion. Ainsi les forces sont sur un appui plus large et redescendent au sol sans créer de déséquilibre de la structure. Une platine sert d’accroche pour les poutres de planchers bas et haut. Ce chaînage en béton est apparent en façade. Il vient souligner le linteau des ouvertures, créant un rhytme et des jeux de décaissés entre les murs pleins et les vides des percées. Ceci dans l’idée de montrer la stucture quand elle est apparente et jouer ainsi la carte de la vérité en architecture. Bien que le gabion soit déjà assez ventilé, une lame d’air de 40 mm est laissée entre le gabion et l’isolant afin d’éviter la condensation entre les deux matériaux. Le pare pluie est posé sur l’isolant.
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détail de l’accroche de l’ossature bois sur le mur en gabion
échelle 1/20ème
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lien
Stratégie énergétique
urbain
Dans le but de maîtriser et limiter les consommations de chaque ménage, nous avons réfléchi à une stratégie tant à l’échelle du bâti qu’à l’échelle du quartier. Ceci afin d’avoir une cohérence globale et une réflexion sur le terme de quartier durable plutôt que de bâtiment passif voir positif.
échelle du bâti : des consommations maîtrisées Les choix faits lors de la conception, que se soit au niveau des compositions de parois, certains systèmes auxiliaires en accord avec le climat et les besoins, ou encore l’implantation du bâti, nous ont permis de comprendre les relations entre besoins et consommation maîtrisée. Nous avons calculé le Cep max, qui représente la consommation en énergie primaire des bâtiments selon les indices que sont la zone climatique, la zone de bruit et l’altitude, à l’aide du site http://www.cesar-cube.fr/LesTools/. Cela permet d’évaluer, selon les conditions climatologiques, l’exigence autorisée (en prenant en compte les postes que sont le chauffage, le rafraîchissement, l’eau chaude sanitaire, les besoins électriques des auxiliaires et l’éclairage) pour être en accord avec la réglementation RT 2012. Nous avons choisi de privilégier l’énergie qu’est le bois (coefficient de 1) car il y a des scieries présentes en Ardèche dont on peut valoriser les déchets (pellets, granulés...) pour se chauffer. Il y a déjà des démarches similaires, notamment la filière Fibois qui développe le «bois énergie». Le solaire est aussi un choix pour la production d’eau chaude sanitaire en été. Une ventilation double flux avec échangeur sera installée dans chaque logement. Il n’y a pas de très grosses chaleurs dans la région et nous avons intégré des persiennes protégeant l’intérieur des logements en été, donc nous avons fait le choix de ne pas installer de système de rafraîchissement, la ventilation participant au renouvellement de l’air. Conscients que le duplex serait plus avantagé au vue de sa compacité, nous avons essayé de simuler les deux logements types de notre intervention afin de les comparer et se rendre compte des leviers sur lesquels se baser afin d’arriver aux exigences souhaitées. Les ouvertures au sud, la limitation des surfaces déperditives... sont autant de points sur lesquels travailler pendant la conception pour être en accord avec la nouvelle réglementation. Le modèle du simplex doit être retravaillé en augmentant la performance de l’enveloppe thermique afin de réduire les consommations.
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Valeurs de références
zone climatique H2d zone de bruit BR1 (pas besoin de climatisation) altitude
entre 0 et 200 m
CE 1
simplex
SHOB/SHAB
120 m² / 96 m²
Cep max
62.7 kWhep/m²/an
Cep (calculé grâce à archiwizard)
77.1 kWhep/m²/an
duplex
SHOB / SHAB
127 m² / 96 m²
Cep max
64.8 kWhep/m²/an
Cep (calculé grâce à archiwizard)
58.4 kWhep/m²/an
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échelle du groupement : un réseau mutualisé La notion de vivre ensemble prend également son sens dans la mutualisation des systèmes de production qui entraîne une baisse des coûts d’entretiens des machines et une rationnalisation des réseaux. La maintenance est elle aussi plus approfondie car on peut mesurer plus facilement la performance du système global. Nous avons donc choisi de regrouper les onze habitations d’un groupement pour la production d’énergie autour d’un pôle, situé à proximité de la route. L’estimation des besoins en eau chaude sanitaire, chauffage et électricité pour chaque logement nous a permis de dimensionner nos équipements à l’échelle du groupement. Nous avons choisi d’installer une chaudière bois à co-génération. Ce système, actuellement au stade de recherche en Allemagne et en Autriche, permet de produire de l’électricité et donc d’augmenter le rendement en minimisant les pertes. Dans une réflexion sur l’éco-quartier et la proposition d’innovations technologiques, nous pensons que le prototype sera commercialisé quand les travaux débuteront en 2014. Cette chaudière à pellets bois d’une puissance de 35 kW (dimensionner sur le site de Okofen) est placée dans la chaufferie commune. Le stockage des pellets se fait dans une petite réserve spéciale. Sa localisation au niveau de la rue (même si nous sommes au niveau inférieur) permet à un camion d’insuffler les pellets (estimation de 12 tonnes par an pour l’ensemble), à l’aide d’une gaine, directement dans la réserve. Ceci est un gain économique, car il faut renouveler les stocks uniquement deux fois par an, pour tous les logements.
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besoins en chauffage : 53.46 kWh/m²/an besoins en eau chaude sanitaire : 28.4 kWh/m²/an besoins en électricité et auxiliaires : 8.2 kWh/m²/an besoins pour la VMC double flux ; 46 kWh/m²/an
surface habitable totale : 980 m²
dimensionnement chaudière MAX (Puissance chauffage ou Puissance ECS +1/3 Puissance chauffage) MAX (29 kW ou 22 kW + 1/3 de 29 kW) MAX = 32 kW
Evaluation des besoins
chauffage chaudière bois à co-génération P 35 kW
2000 L
eau chaude sanitaire
électricité réinjectée dans le réseau EDF panneaux solaires thermiques 32 m² schéma du système
50 ¨% de chaleur 100 % 35 % d’électricité
15 % de pertes principe d’une co-génération
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La chaudière produit de l’eau basse température pour le chauffage (radiateur basse température dans les habitations) ainsi qu’un complément pour les besoins en eau chaude sanitaire en hiver. En effet, nous avons favorisé l’implantation de panneaux solaires thermiques pour la production de l’eau chaude sanitaire en été. Cette toiture (dimensionnée à 32 m2), mutualisée pour les onze logements, est orientée + 60° sud et les panneaux en tubes sous vide sont inclinés de 5° par rapport à l’horizontale. Leur production couvre 58 % des besoins en eau chaude sur l’année. Le ballon d’eau chaude est lui aussi commun aux onze logements. Le besoin étant de 1640 litres/ jour pour les 41 personnes, nous avons installé un ballon dans la chaufferie d’une contenance de 2000 L. Il est isolé grâce à 5 cm de polyuréthanne et les échangeurs thermiques sont noyés dedans, au vue de la distance entre les capteurs et le ballon. Un réseau d’une telle distance doit être bien isolé, de manière à séparer les deux conduites eau et chauffage car le fluide ne circule pas à la même température. En revanche la forme du réseau en boucle simple, permet de limiter les déperditions (singulières et linéaires). C’est un réseau asservi en température, c’est-à-dire que la boucle est continue. Un fluide à basse température est toujours présent, et quand il refroidi, cela permet d’augmenter la chaleur de l’eau plus rapidement.
consommation de 40 L/ / personne /jour 41 personnes sur un groupement eau à 55°
soit un besoin de 1640 L d’eau par jour
chiffres clés sur les besoins en eau
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N schéma du réseau
plan du RDC
udiant" d'Allplan
50 m chaufferie commune aux 11 logements réseau chauffage 40°
conduite isolée des deux réseaux eux-mêmes isolés
réseau eau chaude 60° toiture panneaux solaires thermiques
ge
Énergie (en kw/h)
besoin s cha uffa
besoins ECS aire potentiel sol
J.
F.
M.
A.
M.
J.
J.
A.
S.
O.
N.
D.
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échelle du quartier : une production d’énergie Nous pensons qu’il est nécessaire de penser la production d’énergie à une échelle communale, pour des questions de rentabilité, de montage financier pour des projets de plus grande envergure. La notion de bâtiment à énergie positive doit être intégrée dans une logique plus globale, permettant l’efficacité des solutions proposées. Les équipements publics, ayant une surface, suffisamment importante, correctement orientée et disponible peuvent répondre à une demande plus forte mais aussi trouver un intérêt collectif. Ainsi, nous avons souhaité prendre pour support de cette production, la toiture de l’ALSH. Cette mini centrale photovoltaïque est gérée par la commune. L’électricité produite est reversée sur le réseau EDF. Mais ce gain est bénéfique pour le budget municipal car il peut être déduit des dépenses comme une partie de l’éclairage public. Les résultats ci-contre ont été calculés sur le site de pvgis. Par ailleurs, nous avons souhaité requalifier l’actuel parking en lui attribuant une nouvelle fonction. Des panneaux solaires sont intégrés dans du mobilier. A terme, ces structures pourront être utilisées, par tous les habitants venant faire leurs courses dans le centre bourg, comme des bornes de recharge pour les voitures électriques.
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surface disponible 360 m² panneaux cristallins
150 m²
puissance d’un m² 100 Wc puissance totale 36 kWc
25 m²
185 m²
inclinaison 30° orientation -15° irradiation moyenne 1610 W/m² production totale annuelle 43600 kWh
N
toiture de panneaux solaires photovoltaïques mobilier solaire photovoltaïque mobilier solaire espace de passage
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Stratégie de l’eau
urbain
La question de la récupération des eaux pluviales est primordiale quand on aborde le thème du développement durable. C’est en effet une ressource gratuite qui peut être réutilisée pour des travaux extérieurs (jardinage...) comme intérieurs (machine à laver...). Pour ce faire, des collecteurs d’eau sont placés aux abords de chaque habitation. Les descentes d’eaux pluviales se trouvent dans les murs en gabion et l’eau est stockée dans différents endroits afin d’être disponible pour tous. Les cuves placées dans les assises des ruelles comme celles qui se trouvent dans certains locaux techniques ont des filtres puis une machine redistribue l’eau dans les logements à proximité pour un usage interne. Les stockages situés côté jardin serviront, eux, à arroser les potagers à l’aide de robinet extérieurs. Quand les cuves sont pleines, ou qu’il y a un surplus, deux «fossés drainant» permettent d’acheminer l’eau vers un petit canal. Nous avons en effet choisi d’exploiter ce cours d’eau déjà présent sur le site de la Vialatte. Ces dispositifs sont également des aménagements paysagers, composant le site et servant de limite physique. Les deux fossés séparent les jardins collectifs des jardins privés tandis que le canal est support d’une promenade, délimitant la frontière entre les espaces publics les parcelles privées.
Coupe de principe sur la promenade
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locaux techniques intérieurs locaux techniques et mobiliers servant au stockage descente des eaux pluviales cours d’eau pentes de cours d’eau
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Détail sur un fossé
L’eau est acheminée grâce à des gaines souterraines. Elle est déversée dans le fossé à travers un muret en pierre sèche. Ces deux fossés drainant doivent être conçus de manière à ne pas être source d’odeurs quand il n’y a pas d’eau. Pour ce faire, ils sont minéraux. Un lit de pierre est posé sur du sable, permettant le ruissellement de l’eau. Le reste de l’aménagement est un talus où poussent des plantes filtrantes et sèches tout au long de l’année.
Détail sur la jonction fossé/petit canal
Situé en contrebas par rapport au niveau des jardins, le petit canal se trouve entre deux murs en pierre sèche. Servant également de murs de soutènement (décaissé de 80 cm), ils fonctionnent de la même manière que les fossés.
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Détail sur une assise/stockage d’eau échelle 1/50ème
101
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JARDIN COLLECTIF PRès du fossé paysager
103
lien 3.
les
terrasses
urbain
lien
Entre pierre et niveaux
urbain
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lien
Concept architectural
urbain
Une dichotomie forte L’idée qui nous a guidé dès le début de ce projet a été de mettre en place une réelle dichotomie de l’habitat, lisible tant de l’intérieur que de l’extérieur. Cette dichotomie se retrouve dans les questions de structure, de disposition des espaces servants et des espaces servis, dans les ambiances que l’on retrouve dans chacune des parties, dans les spatialités qu’elles développent... Ce positionnement radicalise notre démarche et est justifié par une série de volontés fortes pour ce projet. Tout d’abord celle de conserver une cohérence globale dans cette intervention architecturale. Cette cohérence permet de plus de tendre vers des coûts de construction maîtrisés par la répétition d’éléments constructifs. Cette rationalisation est une façon de faire appel à la construction en pierre pour revitaliser cette filière anciennement présente à Chomérac. Limitant son utilisation à une trame, elle ne plombe pas l’économie de la construction et apporte tous les avantages liés à ce matériaux.
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Ossature et masse
La dualité structurelle permet de mettre à profit les avantages d’une ossature (rapidité de mise en œuvre, économie de matière...) et celles d’une masse (inertie, contreventement...).
pièces humides / pièces servies
La division et la qualification de ces espaces définit leur emplacement, leur confinement ou leur ouverture. Ils peuvent être un lien entre les deux trames ou se limiter à une implantation dans un seul.
Ouvertures
Entre des espaces ne nécessitant pas la même vue et des espaces largement ouverts, l’implantation des ouvertures fait aussi écho aux différences constructives entre les deux entités.
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Lecture en façade
La différence de revêtement permet de distinguer en façade l’organisation interne des logements. Elle est en plus le reflet d’une vérité structurelle d’une différenciation de mode constructif.
Bloc connecté
La dichotomie permet de gérer les attentes en arrivée et évacuation des eaux sans déterminer une spatialité figée au préalable.
Potentiel solaire
Cette disposition permet de profiter de l’apport solaire tout en limitant l’impact que peuvent avoir l’implantation de panneaux solaires en toiture. Le lien avec la bande de service est alors évident.
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rationnalisation et régulattion de surfaces par la trame
La trame de 7,8 m est en même temps un outil de rationalisation constructive et un outil de flexibilité pour la définition de différents types de logements. L’ajout d’un bloc permet de jouer avec les surfaces pour offrir des logements variés mais toujours inscrits dans les normes du logements social.
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Concept d’implantation
urbain
De la pente à la terrasse Dans les légères pentes du site, l’importance est donnée à la formation progressive de terrasses. Cette façon d’habiter la pente est une réutilisation des terrasses ardéchoises, prenant pour ce projet la forme de murs de soutènements de 1 m en pierre sèche. Ces terrasses présentent un intérêt par leur capacité à générer des terrains plats dans une pente, mais prend toute son ampleur pour l’implantation de logements : elle permet des jeux de décalages, fournissant une plus grande variété de logements, permettant des jeux de niveaux et demi niveaux, mais aussi une gestion par ces décalages des vis-à-vis et des rapports privé / public. Le fait de les réaliser en pierre sèche entre bien sur dans l’idée de puiser dans la filière de pierre que nous souhaitons mettre en place, particulièrement présente sur notre site avec le «local pierre». Mesurant l’ampleur des terrassements nécessaires, il est important de souligner que ces mouvements de terre seront toutefois réduits au nécessaire, ne revenant qu’à un transfert de 50 cm du haut vers le bas.
pente douce
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nivellement de part et d’autre
Murs de soutènement
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Analyse et enjeux
urbain
Un terrain en pente douce Le site se décompose en deux parties distinctes. La première est un ancien terrain de football. Il n’est plus utilisé depuis l’aménagement du nouveau terrain de l’autre côté de la commune et la construction du Triolet, équipement sportif de la commune de Chomérac. C’est donc un terrain plat mais en surplomb par rapport à la route qui le dessert à l’est. Le reste du site est en pente douce à 10%. Il s’arrête au point haut de cette colline et s’adosse au sud à un grand mur de soutènement le séparant avec la route de Privas (route passant dans le bourg). Le découpage parcellaire se lit encore avec les haies et les quelques arbres présents. Il délimite la partie centrale du site qui est actuellement en friche avec la partie la plus au sud, qui est à vocation agricole.
Une présence de la nature Située en limite de la tâche urbaine, la présence de la nature et des monts des Grads est assez forte. Elle est accentuée par une veine rocheuse en haut du site. Des cheminements traversent le terrain, liant ainsi le centre bourg au lotissement attenant au site ainsi que celui de la Rose de l’autre côté de la colline. Ils se multiplient d’ailleurs à partir de la veine rocheuse, proposant des cheminements entre pierre et végétation.
Une présence de différents type d’habitats Le site se trouve entouré uniquement de logements. Mais ceux-ci se déclinent en différents types. Le lotissement au nord ouest est le plus imposant. Il se compose de maisons mitoyennes qui rappellent les logements en bas du site, en lien avec l’arène de la Vialatte. Le terrain s’ouvre à l’est sur le bourg, avec une vue tantôt dégagée, tantôt légèrement refermée par la présence de petits collectifs. Enfin, de façon plus éparse, on peut noter la présence de plusieurs maisons individuelles, dont une notable qui est implantée en haut du site, seule sur ce promontoire.
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Des pentes douces routes en pente terrains en pente
Contexte rocheux veine rocheuse cheminements
Contexte b창ti petits collectifs lotissement m 50
m 10
maisons indivuelles
zone de projet
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1. terrain pentu bas du site et maisons individuelles 3. terrain plat placette sous les pins et lotissement
2. terrain pentu bocages et sommet de la colline 4. terrain plat ancien terrain de foot
5. cheminements lotissement la Rose en contrebas 6. terrasses et cheminements dans une nature ÂŤsauvageÂť
7. veine rocheuse et vue sur le bourg depuis le haut du site
9 6 5
7
34 2 1 10
8
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8. accés à l’entrée de bourg accès privatif et talus
9. patrimoine vue sur l’église, construction en pierre et «arbre-carrefour» 10. vue sur le bourg masque des petits collectifs
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Intentions pour les pentes
urbain
Du logement, un local pierre et des potagers... Suite à la forte demande de logement, le programme des terrasses de la Vialatte est en grande partie composé d’habitat. Il se décline en deux types (la maison mitoyenne et le petit collectif) pour permettre de répondre à différents besoins et proposer une certaine mixité sociale. Un local pierre est prévu pour accueillir différentes activités. Principalement conçu pour valoriser la construction en pierre, il met à disposition un espace (tant extérieur qu’intérieur) pour la formation et l’expérimentation. Il n’est pas pour autant dédié exclusivement à la «pierre» et peut faire office de locaux pour des associations de Chomérac ou encore héberger un local de bricolage ouvert aux habitants. Pour compléter cette mixité des usages, sont implantés des potagers et un verger sur le terrain actuellement agricole. Ils permettent ainsi de profiter de la qualité de la terre, et d’offrir un lieu de dialogue entre la tâche urbaine et espaces plus végétaux. Ils s’intègrent dans une démarche existante : des potagers près de la Payre sont loués aux habitants volontaires, principalement du quartier du Château qui offre peu d’espaces extérieurs.
Mailler l’existant et le site de projet Il nous a paru fondamental de venir désenclaver le lotissement au nord du site. Ainsi l’accessibilité du site se fait par la route de Privas qui passe au sud du site. La desserte privative est alors aménagée pour répondre à un usage plus fort. Une seconde route vient traverser le site de projet pour permettre de desservir un maximum de logement tout en limitant l’impact de cette route. Le maillage entre l’existant et le projet, ainsi qu’avec les différents espaces publics se fait également par des cheminements plus piétons. Ces derniers suivent ceux déjà présents, sur la placette aux pins à proximité du lotissement... L’objectif de ce maillage est de le raccrocher au réseau riche d’espaces publics de Chomérac. Il permet de desservir le projet mais également de relier ce qu’il y a de part et d’autre du site, en le traversant.
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Bâti et fonctions maisons mitoyennes petits collectifs local pierre potagers / verger
Maillage espaces publics route existante routes à créer cheminements à valoriser parkings places piétonnes
Plan masse bâti existant limites de projet 0m 5
e out
P de
s riva
123
0m
50 m
N
0
20
Des intentions fondatrices d’un projet
route existante
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maisons mitoyennes
routes à créer
petits collectifs
cheminements à valoriser
local pierre
parkings
bâti existant
potagers / verger
places piétonnes
limites de projet
potagers en bas du quartier de l’ancien château lien avec la montagne et espaces extérieurs en parallèle d’une densité de centre bourg.
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Stratégie temporelle
urbain
La stratégie de phasage se développe à plusieurs échelles sur les terrasses de la Vialatte. Vis-à-vis du site, le phasage s’effectue en deux temps et deux zones. La première, de 2014 à 2022, vient structurer le terrain (avec les routes, les principales terrasses) et valorise l’axe est/ouest qui traverse le site. Les constructions (maisons mitoyennes et petits collectifs) se font donc autour de cette desserte locale qui relie le centre-bourg au local pierre, construit préalablement. La seconde phase, de 2022 à 2030, accueille des chantiers plus ponctuels et indépendants, au gré des opportunités diverses. Elle permet d’aménager les terrains encore en pente en créant les dernières terrasses. Cela apporte une cohérence et une continuité sur l’ensemble du site. Le phasage se fait également à l’échelle d’un logement, à travers les deux modes constructifs. L’unité pierre est montée en premier lieu, suite à une découpe préalable qui permet de rationaliser le chantier. Pendant sa construction, les unités en bois sont préfabriqués en atelier. Une fois l’unité pierre finie, l’ossature bois vient se monter rapidement in situ. Cette étape est plus largement abordée dans le principe constructif d’un habitat (voir «phasage constructif»).
Terrain existant
Terrassements, soutènements, fondations et local pierre - 2014
La majeure partie des terrasses est crée à l’aide de murs de soutènement. Les routes sont ainsi formées et permettent de desservir la totalité du site de projet. Les fondations de la première phase de construction sont en attente. La terrasse du local pierre est formée le plus tôt possible pour pouvoir le construire et s’en servir comme local de formation et de préfabrication des éléments pierre.
Construction des premières unités en pierre
En lien avec la formation de construction en pierre, les premières unités en pierre sont construites. Elles se situent sur le bas du site pour initier le tracé de la desserte locale qui traverse le terrain d’est en ouest et relie le local pierre.
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Finition des premiers logements, début des seconds
Les premiers logements sont finis avec les unités en bois. Selon les opportunités (financières entre autre) des unités en pierre de la seconde partie peuvent être construites en parallèle.
Fin de la première phase - 2022
Les dernières unités en bois sont montées sur le site pour finir les constructions autour du cheminement est/ouest. Le local pour le potager est également construit pour valoriser les terrains et faciliter leur utilisation. En cette fin de première phase de construction, la densité du site est alors de 23 logements à l’hectare (35 logements sur 1,5 hectares).
128
Construction de logements dans la seconde phase
Les logements de la seconde phase sont construits de façon plus indépendante. Ils sont issus d’opportunités et sans doute à initiative plus privée. Les terrassements s’appuient sur ceux déjà construits et se forment au rythme des projets. Les logements sont bâtis suivant le même principe constructif qui aura pu évoluer au vu de l’expérience de la première phase : une unité en pierre sur lequel s’accroche une ossature bois.
Fin de la seconde phase - 2030
La construction des logements s’échelonne de 2014 à 2030 où les derniers habitats marquent la fin de l’urbanisation du site. La densité sera alors de 45 logements par hectare ou 142 personnes/hectares (35 logements ou 213 personnes pour 1,5 ha). On peut toutefois imaginer que certaines extensions de logements prendront forme et changeront plus ou moins la densité du lieu.
129
lien
Variété des logements
urbain
Une complémentarité du programme Comme énoncé dans les intentions générales, le projet est composé de logements et d’un local pierre. Deux types d’habitat sont proposés et apportent une certaine mixité sociale. Les maisons mitoyennes se mêlent avec des petits collectifs à travers une même identité architecturale. Ils partagent également des locaux communs. Ces derniers permettent de mutualiser une buanderie, des chambres d’amis ou encore une chaufferie et espaces de stockage. local pierre petits collectifs maisons mitoyennes locaux communs Un programme Tourné vers l’habitat
Une offre de logements variée T1 x1 T2
x 13
T3 x9
43 maisons mitoyennes, du T1 au T6
T4
x 12
T5
x7
T6
x1
La variété des logements se retrouve également au sein des maisons mitoyennes. En effet, une attention particulière a été portée sur la diversité des tailles des logements. Ils vont donc du T1 au T6. Leur taille est plus ou moins grande sur chaque type pour offrir la possibilité d’avoir des logements sociaux et des logements privés parfois plus spacieux. Certains en simplex et d’autres en duplex, ils mettent à profit les décalages des terrasses pour rendre chaque logement quasi unique dans sa spatialité et son organisation interne tout en conservant une unité constructive et architecturale.
131
lien
Circulation & stationnement
urbain
Circulations et espaces partagés Une première distinction est apportée entre les voies de circulations et les cœurs d’îlots. Les premières permettent la desserte locale de tous les logements du site, qu’elle soit ponctuelle (ruelle est/ouest) ou non. À ces voiries principales s’ajoutent des cheminements piéton qui permettent une perméabilité du quartier s’appuyant sur les différents espaces et jardins partagés. Ces différents modes de déplacement inscrivent les terrasses dans la richesse de déplacement qu’offre Chomérac.
Des circulations complémentaires
132
0
cheminement piĂŠton principal cheminement piĂŠton secondaire
50 m
10
N
20
rue principale, voirie automobile desserte occasionnelle, voirie automobile schĂŠma de circulation dans les terrasses
133
lien
Espaces publics / privés
urbain
La question de la dimension des terrains privatifs est arrivée assez tôt. Nous avons décidé d’orienter ces derniers vers une taille minimale, privilégiant ainsi la taille des espaces partagés. Ce positionnement répond à la stratégie de mutualisation mise en place dans le carnet de préconisations. Limiter les surfaces de terrain et mutualiser les fonctions et activités qui peuvent l’être permet de se positionner face à la question de l’étalement urbain et de la consommation de terres agricoles pour de l’habitat. Nous retrouvons donc en cœur d’îlot des espaces extérieurs publics généreux. Bien qu’accessible à tous, ils représente une extension du jardin privatif, permettant d’accueillir des activités nécessitant de plus grandes surfaces ou des équipements mutualisables. Dans cette optique, les terrains privatifs sont donc assez modestes. Chaque logement dispose d’un espace extérieur (même dans les petits locatifs) qu’il soit jardin ou terrasse (mise à profit des toitures plates de certaines constructions). Les maisons individuelles dispose d’un terrain dont la surface évolue entre 50 et 200 m2 . Ces espaces extérieurs sont autant d’espaces intermédiaires qui fluidifient le passage de la sphère publique à la sphère privée. Ils sont en continuité des espaces public, mais permettent aussi de gérer une certaine intimité par les décalages des terrasses et la mise en place de petits murets (50 cm) en pierre sèche qui suffisent à créer un recul limitant les vis-à-vis.
134
Des espaces partagĂŠs et des cheminements intĂŠrieurs
Des jardins privatifs en lien avec les espaces publics
135
lien
Conception bioclimatique
urbain
La conception de l’unité référente d’habitation s’appuie sur les stratégies du chaud et du froid du bioclimatisme. L’objectif est de proposer un habitat qui offre des qualités de vie tant en hiver qu’en été. Le bâti doit, sans recours à des systèmes actifs, pouvoir protéger son usager de la chaleur estivale et des températures basses en hiver. Pour répondre à ces exigences diverses, le bâti des Terrasses de la Vialatte s’oriente grandement au sud et se compose d’un grand volume où s’articule des boîtes.
capter par de larges ouvertures au sud 80% des ouvertures se situent au sud. Elles éclairent le salon et la cuisine. Elles permettent de bénéficier de l’apport solaire et ainsi de chauffer de manière passive le volume habitable. C’est un phénome appréciable en hiver.
stocker avec l’inertie de la pierre La pierre et la dalle en béton apporte, à l’ossature en bois, une masse et donc une capacité inertielle. Ainsi la chaleur captée lors de la journée par le rayonnement solaire y est stocké. Cela permet un déphasage et donc le nivellement des pics de température. Il est intéressant en été puisque la masse se décharge de la chaleur stockée, a nuit alors qu’il fait plus frais. En hiver il aide à conserver plus longuement une bonne température après le coucher du soleil.
136
conserver à l’aide d’un volume compact Le volume chauffé est issu de parois simples. Malgré la toiture à deux pents, il reste compact. Il est isolé par l’extérieur par une enveloppe continue, ce qui limite les ponts thermiques. Enfin, le bâti a un pignon mitoyen, c’est à dire une paroi n’étant pas en contact avec l’extérieur et les décalages de température.
distribuer par le grand volume Le principe spatial de cet habitat est articulé autour d’un volume sous toiture. Y viennent s’agencer des boîtes-pièces qui créent la variété des espaces intérieurs. Toutes ces pièces sont donc en contact direct avec le volume chauffé et profitent alors des apports solaires.
ventiller transversalement Les ouvertures présentes sur trois façades permettent un agencement souple des différentes pièces et une bonne ventilation.
protéger par des avancées de toiture Si les larges baies orientées au sud sont un atout en hiver, elles deviennent rapidement un calvaire en été. La toiture s’allonge donc sur cette façade pour offrir une protection solaire. Son dimensionnement stoppe les rayonnements estival hors de l’habitat tout en laissant pénétrer les rayonnements bas de l’hiver.
été hiver
rayons du soleil
137
lien
Systèmes constructifs
urbain
ossature bois / masse pierre
Deux systèmes constructifs complémentaires L’idée de diviser le logement en deux espaces correspondant à deux différentes trames se retrouve aussi dans les systèmes constructifs utilisés. D’un côté la pierre vient amener son poids et sa capacité de contreventement à une ossature bois qui s’y accole. Les couvertures de chacune des deux parties sont aussi traitées en cohérence avec cette dichotomie : d’un côté un système de fermes moisées de l’autre une voûte en pierres précontraintes (voir «Construire en pierre»). Cette dualité se retrouve en façade avec deux systèmes de couvertures différents. D’un côté un bac acier à faible coût sur la partie pierre, pour modérer le coût de ces tranches, et une bardage continu pour l’ossature bois. Entre les structures porteuses et ces couvertures s’insère une isolation par l’extérieur continue qui unifie le volume chauffé et permet ne pas doubler l’isolation dans les cas de mitoyenneté.
138
deux enveloppes
sur isolation extérieure
deux systèmes complémetaires
Deux systèmes constructifs sous une isolation continue
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Pré découper, pré fabriquer, assembler Pour rationaliser le chantier, un travail de calpinage et de phasage est important. Ce travail revêt une attention particulière pour la construction en pierre pour tenter de contourner la principale limite à la construction pierre : sa main d’œuvre (voir «Construire en pierre»). Ces tranches pierres rationalisées sont réalisées en premier lieux. On vient y adosser les ossatures bois plus légères après préfabrication en atelier. La mise hors eau de bâtiment intervient le plus rapidement possible pour protéger l’isolant extérieur. Elle permet ensuite une réalisation des finitions intérieures (menuiseries, peintures, plomberie hors œuvre...) et extérieures (bardage et couverture bac acier).
140
1. fondations
2. tranche pierre
3. isolation sous dalle
4. dalle béton
5. ossature bois préfabriquées
6. charpente moisée
7. isolation de la charpente
8. isolation extérieure continue
9. étanchéité (bac acier / pare pluie)
10. enterrement fondations
11. finition intérieurs : chappe
12. litelage de support de finition extérieure
14. couverture bois
15. menuiseries et finitions
13. couverture bac acier
141
lien
Composition de parois
urbain
Comme vu précédement, les habitations sont conçues avec deux systèmes constructifs distincts et complémentaires. Une trame est construite en pierre de Chomérac maçonnée. Le reste est en ossature bois. Les deux compositions de parois ont des caractéristiques propres. Elles sont décrites ci-dessous, en déclinant les diffrents éléments qui les composent ainsi que la conductivité de chaque parois. De l’extérieur vers l’intérieur : 1/ mur en ossature bois - Carrelets, 30 mm - Liteaux, 30 mm - Pare pluie - Sur-isolation extérieur en laine de bois, 150 mm - Isolant entre montants bois, 160 mm / 50 mm - Pare vapeur - Fermacell, 15 mm
2/ mur en pierre - Bac acier - Liteaux, 30 mm - Pare pluie - Isolation en laine de bois, 170 mm - Pierres maçonnées, 200 mm
U avec Rsup. = 0.143 W/m².K
U avec Rsup. = 0.210 W/m².K
3/ dalle sur terre-plein - Finitions intérieures (parquet flottant ou béton lissé), 50 mm - Corps de dalle en béton, 100 mm U avec Rsup. = 0.237 W/m².K - Isolation incompressible, 150 mm - Etanchéité - Hérisson
142
1/ détail du mur en ossature bois
2/ détail du mur en pierre
3/ détail de la dalle sur terre-plein
échelle 1/20ème
143
4/ dĂŠtail de la charpente en bois
4/ toiture en bois - Carrelets, 30 mm - Liteaux, 30 mm - Bac acier - Pare pluie - Isolation en laine de bois, 150 mm U avec Rsup. = 0.160 W/m².K - Pannes, 50 mm / 25 mm - Isolant entre poutres en bois de la charpente, 120 mm - Pare vapeur - Fermacell, 15 mm
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5/ détail de la toiture en pierre
5/ toiture en pierre - Bac acier - Liteaux, 30 mm - Pare pluie - Pierres précontraintes, 200 mm U avec Rsup. = 0.211 W/m².K
145
lien
Construire en pierre
urbain
Une réinterprétation : la pierre précontrainte Pour réaliser la partie en pierre en maîtrisant tout de même les coûts de la construction, nous avons réfléchi à une pré découpe de la pierre en nous calant sur un nombre faible de différentes formes de pierre requises pour la construction (pour l’instant estimées à 6 formes). Ces pierres peuvent être pré taillées en atelier à l’aide d’une débiteuse à commande numérique, ce qui standardise la production. Pour l’instant, un tel équipement est présent au plus proche à Labeaume (à 1 heure de Chomérac), mais l’idée de développer la construction pierre à partir de la commune et de son histoire autour de ce matériau ouvre la porte à un investissement (partenariat privé / public ?) pour rapprocher le lieu de transformation. Enfin, pour limiter la consommation de matière et offrir un forme de construction en pierre plus contemporaine, nous avons pensé à utiliser la pierre précontrainte. Les arcs (dont les tracés d’épure sont réalisés avec des techniques traditionnels) sont ainsi allégés, l’épaisseur des murs rabaissée (pas besoin de contrefort : le tirant permet d’appliquer un effort vertical en tête de mur) et la mise en œuvre est accélérée par l’utilisation de pierres manutentionnables. Enfin, le remplissage entre les deux arcs de chaque bloc se réalise avec un alliage entre ciment et pierres vendues pour le tout venant. Cette technique limite le coût et est coulé avec le même coffrage que celui des arcs. Cette technique a fait l’objet de test au CSTB, notamment pour l’extension de la gare Marseille Saint Charles (atelier AREP).
des arcs en pierre précontrainte - église Padre Pio - R. Piano
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montage des murs
Montage des murs en pierres prédécoupées (3 formes différentes de pierres). Joints réalisés au mortier hydrofuge (chaux).
Coffrage
Installation du coffrage (un seul réalisé pour le quartier, la trame pierre étant invariable) support des arcs et du remplissage.
Arcs et aciers
Mise en place des aciers et et des arcs précontraints. Les aciers se situent aux points de rupture des arcs et facilitent la précontrainte en pied d’arc.
Câblage et remplissage
Le câblage permet de répartir les efforts dans les arcs et de couler le remplissage (alliage entre pierre «tout venant»de la carrière et ciment).
décoffrage
147
lien Spatialités
urbain
Sous la structure visuelle, des boîtes structurent l’espace La mise en place d’une partition entre trames pierre et bois offre une richesse structurelle visible de l’intérieur de l’habitat. Étant donné que le parti pris a été de mettre une enveloppe thermique à l’extérieur pour diverses raisons évoquées par la suite, la voûte pierre et les tirants de bois moisés sont apparents dans les espaces de vie. Pour mettre en valeur ces matériaux et les savoirs faire qu’ils ont nécessité pour réaliser l’habitat, il nous paraît important de les valoriser dans l’habitat. Ces espaces de vie commune (salon, cuisine) généreux par la forme de la toiture, viennent être divisés pour des espaces de vie plus privés (chambres, salles de bain) le volume n’étant pas nécessaire, nous avons adopté l’idée d’implanter des boîtes sous cette toiture. Ces espace sont juste composés par des cloisons mais ayant un plafond sous les tirants (câbles ou poutres), elles structurent l’espace et donnent l’impression de boîtes glissées dans la structure apparente de l’intérieur. Enfin, le dessus de ces boîtes permet de réinterpréter les espaces de stockage situés au derniers étages des maisons choméracoises. Ils peuvent aussi être des espaces d’appropriation de l’habitat (espaces de jeux pour enfant si sécurisés, espaces lecture...)
148
des boites plus intimes sous un toit commun
Valorisation des systèmes constructifs et des espaces sous toiture
149
lien Adaptabilité
urbain
L’exemple de logement utilisé pour élaborer le concept et le système constructif est facilement adaptable de part la trame utilisé dans la conception. La partie en pierre reste invariable ou avec juste des différences de hauteur, alors que l’ossature bois, plus flexible dans sa forme, permet de gérer des biais ou des déformations dues à l’implantation dans des décalages de niveaux, d’orientation des terrasses... Dans la même idées, cet alliage de systèmes constructifs permet aussi une variété de hauteurs de bâti, offrant des possibilité de duplex ou de logements empilés. Nous avons donc choisi d’extraire trois «échantillons» d’un îlot représentatif pour étudier leur faisabilité, leur formes et leur organisation intérieur. Le choix opéré présente différentes surfaces, différentes orientations, différentes inscriptions dans les terrasses et différents voisinages. Leur étude permet de souligner l’intérêt d’une sur isolation extérieure qui facilite une enveloppe thermique continue entre les logements mitoyens. Dans cette thématique de thermique, la variété des logements permet de définir des besoins pour ces trois habitats, ayant différentes caractéristiques de volumes et surfaces, de mitoyenneté, d’ouvertures, d’orientation et de masques. Pour dimensionner les réseaux de chaleur que nous souhaitons mettre en place dans ces terrasses, un tel échantillonnage permet une extrapolation plus diversifiée qu’une simple «maison théorique».
150
un échantillon représentatif
T2 de 51 m2 1 mur + toiture mitoyens plain pied T3 de 76 m2 2 murs mitoyens décalage d’un demi niveau T5 de 106 m2 - 1 mur mitoyen décalage d’un demi niveau possibilité de diviser en deux T2 de 60m2 (plain pied) et 46m2
151
T3 sur deux mi-niveaux Ce logement naît d’une orientation nord / sud voulue, tout en s’inscrivant dans les terrasses. La longueur d’un T3 avec notre système de trame ne pouvant s’inscrire sur une seule terrasse, les deux solutions étaient soit de faire un logement à deux mi-niveaux, soit de rabaisser la maison sur sa terrasses sud. Nous avons préféré créer une hauteur plus importante dans les chambres ouvrant à l’est. Cette forme est aussi dictée par le voisinage, permettant un décalage visuel qui fait que les chambres ne donnent pas chez le voisin (et vice versa) L’alignement sur le bâtiment à l’ouest crée à son tour un biais qui s’opère grâce à la flexibilité de l’ossature bois. L’entrée s’effectue par la ruelle (desserte locale) au nord du logement. Sur cette façade nord, il n’y a en plus de la porte d’entrée qu’une petite fenêtre dans la salle de bain. Au sud, le salon s’ouvre largement sur la terrasse accueillant le jardin privatif de la maison, avec un partie plus privée dans un renfoncement entre deux murs aveugles.
152
sur-isolation par l’extÊrieur enveloppe thermique continue bandes de service structure pierre 1
N
0
5m 2
153
x2 2 x T2 ou T5 sur deux mi-niveaux Un accès via la terrasse supérieure dessert le premier niveau de ce logement. Ce premier niveau correspond au premier T2 potentiel, accessible aux PMR et disposant d’un jardin privatif de plein pied. Il est traversant est / ouest Le second T2 prend place en contre bas, plus au sud, et est lui ouvert sur le sud en plus d’être traversant est / ouest. Il est accessible par l’escalier au sud. Le lien entre les deux T2 pour former un T5 est un escalier qui s’insère entre les deux salles de bain, représenté ici sous forme de placards dans cette configuration. Les volumes sont donc différenciés mais reliés par une toiture continue (même hauteur de faîtage). Le logement au sud étant posé vers la terrasse du dessous (à l’est) il bénéficie donc d’une hauteur supplémentaire de 1 m. Les indicateurs sont faits sur le T5 réunissant donc les deux T2, mais prennent compte de la différence de niveau.
154
sur-isolation par l’extÊrieur enveloppe thermique continue bandes de service structure pierre 1
N
0
5m 2
155
T2 «accolé» et «sous» Partant de la base de la trame composé de trois sections d’ossature et une de pierre, ce logement se voit retirer sa toiture à deuxz pan pour accueillir au dessus un autre T2 qui est lui couvert par cette toiture. Il s’organise principalement en s’ouvrant sur le sud, avec un salon et une cuisine en lien. Tous deux possèdent de larges ouvertures dans cette direction. Grâce au décalage avec le logement voisin qui possède une façade ouest aveugle, l’espace privatif devant cette maison mitoyenne conserve un espace plus privatif. De même, il n’est pas à la vue du voisin du dessus qui lui s’ouvre plus sur l’est, sur la façade du premier logement mitoyen. Bien qu’ayant un plafond et un mur mitoyens, ce logement a pourtant un grand nombre de surfaces déperditives pour un volume chauffé assez faible.
156
sur-isolation par l’extÊrieur enveloppe thermique continue bandes de service structure pierre 1
N
0
5m 2
157
t5 Coefficient de forme 380 m² / 485 m3 = 0,78 m²/ m3 Taux de vitrage 15,6 m² / 106 m² = 14,7 % Sud : 21 % - Est : 27 % - Ouest : 51 % Besoins Chauffage : ECS : Électricité :
103,1 kWh/m2/an 35,12 kWh/m2/an 20,7 kWh/m2/an
Ubat 0,28 W/m2.K
158
t2 Coefficient de forme 112 m² / 122 m3 = 0,92 m²/ m3 Taux de vitrage 9,3 m² / 51 m² = 18,2 % Sud : 81 % - Nord : 5 % - Ouest : 14 % Besoins Chauffage : ECS : Électricité :
35,24 kWh/m2/an 29,34 kWh/m2/an 9,67 kWh/m2/an
Ubat 0,35 W/m2.K
T3 Coefficient de forme 275 m² / 297 m3 = 0,92 m²/ m3 Taux de vitrage 11,7 m² / 76 m² = 15,4 % Sud : 64 % - Nord : 4 % - Ouest : 32 % Besoins Chauffage : ECS : Électricité :
69,16 kWh/m2/an 29,3 kWh/m2/an 14,8 kWh/m2/an
Ubat 0,28 W/m2.K
159
lien
Stratégie énergétique
urbain
Regrouper les besoins, mutualiser les productions En matière énergétique, la question de la mutualisation est fortement présente. Elle est pour nous essentielle car facilitatrice dans la gestion L’idée est simple : plutôt que chacun réponde à ses propres besoins de chauffage et d’eau chaude, installant chaudière, cumulus ou convecteurs particuliers, la centralisation d’une chaudière permet de baisser les coûts des équipements, de concentrer les coûts de fonctionnement (et donc de les rendre plus facilement solvables) et de maîtriser les consommations. Pour ce faire, nous souhaitons installer dans certains des locaux partagés un système de chaudière qui fournit les logements en chauffage en hiver et d’eau chaude au long de l’année. Ces résaux sont placés dans les locaux partagés du site et sont le point de départ de boucles de distributions. Si aucune maison n’est à plus de 25m d’une chaudière, il existe toutefois une exception (la plus au sud) et certains réseaux présentent plusieurs coudes dans leur dessin. Il conviendrait donc de rationaliser ces réseaux en redistribuant les locaux communs. Pour l’eau chaude, la mutualisation présente un réel intérêt : il permet de répartir les demandes en ECS, donc de lisser la courbe de sollicitation de la chaudière. Cela permet de réduire la puissance nécessaire pour la production d’eau chaude en répartissant dans le temps la production du volume d’eau nécessaire (lui invariant) Cette consommation d’eau chaude apporte une autre problématique, celle des panneaux thermiques. La réponse donnée est aussi la mutualisation. Plutôt que de multiplier les installation (un cumulus individuel plus un raccordement au réseau de la chaudière). Il nous paraît plus intéressant de faire ce couplage dès le cumulus commun. Des panneaux sont donc placés à proximité des locaux des chaudières et fournissent directement le cumulus commun (par un système ou se croisent ECS fournies par la chaudière et ECS provenant des panneaux). Pour terminer avec la question de l’eau chaude sanitaire, la question de la distribution sur un tel réseau soulève une problème de taille. Pour la rendre disponible immédiatement et donc réduire les consommation d’eau, la mise en place d’une boucle chaude programmée (fonctionnant aux heures où la sollicitation est la plus grande, soit le matin et le soir) est nécessaire sur chacun des réseaux mis en place.
160
chaudière panneaux thermiques PRODUCTION DISSÉMINÉE, MULTIPLICATION DES ÉQUIPEMENTS
mutualiser la production et distribuer l’énergie
Des boucles réparties pour limiter les déperditions réseaux de chaleur chaudières panneaux thermiques
(?)
161
Une production adaptée aux besoins Des besoins déterminés pour l’échantillon des trois logements décrits plus haut, nous avons extrapolé une consommation sur un réseau de chaleur. Le choix de ce réseau particulier vient de sa représentativité tant en terme de volumes que de surface habitées. Les besoins cumulés nous ont donc permis de dimensionner une chaudière à cogénération (voir la raison de ce choix sur la prochaine page) adaptée à nos besoins. Ces besoins sont bien sûrs variants au cours de l’année et la stratégie énergétique intégre les panneaux solaires thermiques et une baisse de régime (mais aussi de consommations) de la chaudière en été est à prendre en compte. C’est dans ces cas là que le fait d’être intégrés à un réseau territorial prend toute son ampleur, entre recours à des sources extérieures ou partage de productions excédentaires. Le dimensionnement actuel de la chaudière se base sur les équipements de micro cogénération proposés par le fabricant autrichien Dachs (SENERTEC - actuellement en test) qui propose des machines adaptées à nos besoins.
ge
Énergie (en kw/h)
besoin s cha uffa
besoins ECS aire potentiel sol
J.
162
F.
M.
A.
M.
J.
J.
A.
S.
O.
N.
D.
Réseau #1 Besoins Chauffage : ECS : Électricité :
52,2 kWh/m2/an 31,7 kWh/m2/an 9,67 kWh/m2/an
Production Panneaux ECS : 16,7 kWh/m2/an Cogénération (kWh utiles) Chaleur : 88,7 kWh/m2/an Électricité : 36,9 kWh/m2/an Pertes Distribution : Rendement :
T1
x1
T2
x4
22,1 kWh/m2/an 22,2 kWh/m2/an
T3 x3 T4
x4
163
Un réseau d’énergie intégré Pour la production énergétique, nous nous sommes donc orienté sur une chaudière à pellets. Ce choix est venu tant par les avantages de la ressource (stockage de CO2, un bilan environnemental et économique favorable...) que par la structuration d’une filière Drôme- Ardèche tournée autour du bois-énergie. Cette filière permet d’optimiser les circuits de distribution et donc de réduire les coûts de la matière première. Le dimensionnement des chaudières se fait selon la taille du réseau. Toutefois il nous est paru intéressant d’explorer une piste en phase d’expérimentation par divers fabriquants de chaudière à pellets : la micro-cogénération. Cette technologie déjà existante et qui fait ses preuves avec d’autres matières premières (principalement le gaz) permet de diminuer les pertes de la chaudière en couplant une production de chaleur et une production d’électricité. Avec une part de 60% de chaleur pour 25% d’électricité (et donc 15% de pertes -données qui varient selon les constructeurs), cette technologie permettrait d’atteindre une certaine autonomie énergétique au niveau du quartier. Nous sommes conscients que cette technologie n’est pas encore disponible pour le bois-énergie mais comme nous proposons un phasage ne commençant pas avant 2014 et qu’elle est en cours d’observation nous l’avons choisie pour ses atouts indéniables. Cette électricité produite pourrait servir à alimenter les équipements communs (à commencer par la chaudière elle même, les pompes du réseau de chaleur, l’éclairage public...) avant d’être réinjectée dans le réseau de la ville. Toutefois, Nous ne voyons pas le quartier comme une pièce isolé mais comme une partie intégrante d’un réseau territoirial riche en infrastructures (l’éolien qui devrait s’implanter sur la commune et la centrale de Cruas à proximité). Dans cette même optique, l’opportunité des toitures à deux pans orientées sud présentes sur le site est incontournable. Plutôt que d’y installer des panneaux thermiques (non utiles vu que l’ECS est fournie par les réseaux de chaleur) il peuvent accueillir des panneaux photovoltaiques. À l’initiative du groupe d’habitant du quartier (voir la partier «SCI») ils pourraient générer soit un bénéfice (location des toitures à un exploitant) pour le qurtier soit une baisse des besoins en énergie extérieure.
164
panneaux
Chaleur
Électricité
production mutualisée
cogénération BOIS
Thermiques
éléctricité
Chauffage
Aux.
VMC Lum.
Nucléaire
Cruas
Éolien production territoriale
Eau chaude
besoins
Chaleur
Chomérac
165
lien
Stratégie de l’eau
urbain
Cette stratégie est tournée vers l’eau de pluie et prend forme sous deux aspects dans les terrasses de la Vialatte. Elle consiste d’une part à limiter l’imperméabilisation des sols. En effet, la construction de bâti rime souvent avec des sols étanches, principalement en bitume ou en béton. Il est nécessaire d’avoir un maximum de sols naturels pour laisser cours aux infiltrations d’eau. On évite ainsi de créer des surcharges sur le réseau d’eau communal tout en boulversant moins le cycle naturel de l’eau (avec les nappes phréatiques). Sur le site, on distingue trois types de sols. Le premier est issu de la création des voies de circulation primaires, empruntées par les véhicules. En bitume, il se limite à deux routes traversant le terrain. Les autres cheminements, comme les dessertes et certains espaces partagés, sont revêtus de pavés permettant l’infiltration directe de l’eau pluviale. Les nombreux jardins, individuels et collectifs (le potager notamment), proposent de grandes surfaces de pleine terre. Enfin, les constructions imperméabilisent le sol sur lequel elles s’implantent. Mais leurs toitures apparaissent comme des collecteurs d’eau pluviale et offrent l’opportunité de mettre en place une stratégie de récupération de cette eau.
166
m
surfaces peu perméables routes bitumées chemins en pavé toitures de bâti
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A l’échelle d’un habitat, les eaux de pluie sont donc récupérées par les gouttières qui filent jusqu’à une cuve de stockage. Les descentes d’eau de pluie sont intégrées à l’épaisseur des toitures pour une meilleure cohérence et une continuité visuelle des deux finitions extérieures. Le bac acier créant l’étanchéité de la toiture sous le bardage bois permet donc une jonction aisée avec la gouttière. L’écoulement des eaux est créée par une légère pente des rigoles vers la jonction entre les deux systèmes constructifs. Cette interface entre pierre-bac acier et ossature-carrelets est alors traitée en joint creux et accueille la gouttière. L’eau chemine donc jusqu’à la cuve de stockage qui est accolée, ou installée à proximité de la bande de service en pierre. Cela permet ainsi de concentrer les différents réseaux d’eau. L’utilisation de cette eau est avant tout à usage «extérieur» (pour arroser le jardins par exemple). Elle peut néanmoins servir pour les toilettes et la machine à laver le linge mais nécessite une installation d’un système de filtres plus performant.
schéma de récupération des eaux pluviales
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détail de gouttière
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Stratégie déchets / recyclage
urbain
Les déchets ménagers sont un réel enjeu dans le débat du développement durable. Les prendre en compte des l’échelle du bâti est important. Faciliter le tri par des dispositifs spatiaux comme les bacs de compostage intégrés à la cuisine ou la centralisation des containers vont dans le sens d’une réduction des déchets enfouis.
Regrouper les containers Plutôt que de favoriser une collecte porte à porte, il nous paraît important de conserver la disposition des containers de tri (carton, plastiques et verre) déjà présents au nord du site. Venir y ajouter un container de collecte des déchets ménagers recyclable est une volonté pour inciter au tri, et ne plus penser les containers de tri et de déchets ménagers comme séparé. Les rapprocher physiquement est une incitation à trier en n’ayant pas à se déplacer à différents endroits pour cela.
Compost domestique Il est évident que tout le monde n’utilise pas de compost (et à fortiori encore moins dans un quartier où l’on réduit la surface des jardins privés), il paraît pourtant important de mettre en place une politique de compost. À l’échelle de l’intercommunalité, soutenir une politique de tri et ramassage des déchets organiques est nécessaire. Mais cela peut être fait en circuit plus court : avec la proximité des potagers et vergers au sud du site, un compost domestique déversé dans un bac commun peut se révéler bénéfique pour tous. Ces déchets organiques représentent tout de même près de 50% des ordures ménagères, et limiter leur impact environnemental (pas de ramassage, pas de tri ultérieur, pas d’enfouissement ou d’incinération) peut se révéler significatif dans une démarche durable. L’ADEME estime à 150 kg/an de déchets organiques par habitant, ce qui ferait près 32t de déchets en moins à l’échelle des terrasses de la Vialatte.
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tri et collecte des déchets et compost containers de tri existants (ajout de containers d’ordures ménagères) emplacement potentiels d’autres containers (proximité des stationnements) composteur centralisé autour du local partagé des potagers / vergers composteurs individuels ou partagés potentiels
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Stratégie du «vivre ensemble»
urbain
C’est autour de la stratégie du vivre ensemble que le projet prend toute sa force. Si nous avons déjà abordé les différents principes inhérents à cette intentions, il nous paraît important de consacrer une partie pour comprendre le projet à l’échelle d’un groupement de maison. Le projet s’appuie sur un partage de certains espaces et certains locaux, une richesse de l’accès au chez soi et un labyrinthe de murets en pierre qui file sur tout le terrain de projet, soulignant les murs de soutènements des terrasses.
un réseau de murets
Les terrasses sont soulignées par une présence de murets en pierre. Ils délimitent les parcelles tout en laissant une continuité visuelle. Ils sontt bien entendu un écho au patrimoine et à la pierre présente dans les habitats.
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des espaces mutualisés, des locaux partagés
Les groupements de maisons s’articulent autour de jardins partagés et de locaux mutualisés. Ces derniers accueillent tantôt une buanderie, la chaufferie, des espaces de rangement mais également des studios. Ces petits logements proposent de mutualiser les chambres d’amis ou de le louer à différentes personnes, comme des personnes en formation pierre. Ils peuvent aussi devenir des logements d’urgence le cas échéant. Les jardins sont tous accessibles aux personnes à mobilité réduite.
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une richesse de l’accès au logement
Les habitations s’orientent d’une part vers les dessertes locales accessibles en voiture, et de l’autre sur le coeur de jardin. Cela crée une richesse d’accès au logement puisque la majeure partie ont une entrée côté jardin et une autre côté rue.
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lien conclusions
urbain
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Une cohĂŠrence sur deux projets
urbain
Travail sur le dĂŠcalage 178
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Utilisation de la Pierre de ChomĂŠrac 180
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Une ruelle structurante 182
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Des espaces partagĂŠs 184
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Société Civile Immobilière
urbain
Définition Dans l’optique du vivre ensemble et afin de permettre aux habitants de partager des équipements, des locaux, des espaces communs, il est nécessaire de réfléchir à un mode de gestion du foncier qui permet d’éviter les blocages dûs à la propiété individuelle. La Société Civile Immobilière (SCI) aussi appellée SGI (Société de gestion Immobilière) permet la détention d’un bien immobilier par plusieurs personnes. C’est une solution aux conflits qui peuvent être sucités par la dégradation ou l’entretien d’un bien commun. Les statuts de la société peuvent être rédigés par un acte sous seing privé ou par un acte authentique. Elle a une durée de vie limitée prévue dans ses statuts d’origine. L’accession à la propriété peut être envisageable dans le schéma de gestion de la SCI, on parle de SCIAPP (Société Civille Immobilière d’Accession à la Propriété Privée). Cette accession se fait sous la forme d’achat de parts et est une alternative à la gestion classiquement lourde des biens immobiliers où seule la valeur «brute» est prise en compte. Ce type de société nous permet de réfléchir à un montage où plusieurs investisseurs peuvent entrés en jeu. En effet la SCI n’est pas forcemment réservée aux simples particuliers. La commune et des bailleurs sociaux peuvent aussi avoir des parts dans la SCI (schémas de droite). La commune peut investir dedans et financer les travaux d’aménagement, de voirie, puis se retirer petit à petit de la SCI. Ce quelle gère Les différents éléments qui peuvent être gérés par la SCI sur les deux sites de projet sont nombreux. Dans le cas de l’arène de la Vialatte, la SCI située sur un ensemble de onze logements (trois SCI donc pour ce site) permet de gérer les problèmes de foncier dûs au fait que la terrasse de certains logements est située en toiture d’un autre logement. Elle offre l’avantage d’entretenir les parties commune comme le jardin collectif, les panneaux solaires, la chaufferie bois ou les canaux d’eau. Dans le cas des terrasses de la Vialatte, elle est basée sur l’ensemble des logements et permet de gérer le compost avec les potagers, de financer l’entretien des réseaux de chaleur, des panneaux solaires thermiques et de la chaufferie. La SCI possède tous les locaux de buanderie mais aussi les chambres d’amis partagées. Elle peut décider de l’installation ou non de panneaux solaires ou photovoltaïques sur les toitures, les louant à une personne extérieure pouvant financer la SCI.
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P
P
P
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P
Bs Bs Bs
C
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C
SCIAPP t = 0
P
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P C
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P P Bs
Bs Bs
Bs
SCIAPP t = +2ans
Bs
bailleurs sociaux
P
privĂŠ
C
commune
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lien Conclusion
urbain Les projets présentés ici sont deux manières de se positionner sur la question du développement durable et de son application et intégration lors de la conception d’un projet urbain comme architectural. Par le biais de ces différentes propositions, nous avons abordé et apporté des pistes de réflexions sur la problématique initiale qui était : quelle gestion de l’étalement urbain dans une commune rurale pour conserver son dynamisme ? Tout d’abord, le travail proposé en amont au niveau du plan d’aménagement de la commune et des préconisations nous permet d’apporter une réponse cohérente à toutes les échelles. Qu’elle soit au niveau du tracé des voiries ou au niveau de l’implantation du bâti, elle permet de limiter et de maîtriser l’étalement urbain. L’identification des espaces mutables selon leurs enjeux multiples et leurs contraintes propres est une clé pour maîtriser la gestion du sol de manière adéquate et appropriée à nos sites de projet. Vis à vis des deux projets, la question de la densité a été primordiale car ce sont des terrains non urbanisés proches du centre bourg. Les attentes de la commune envers une offre de logement plus importante devaient aller de pair avec celles des nouveaux arrivants, en quête d’espace et de nature. Les deux quartiers répondent à cette demande de manière similaire au niveau de la qualité de vie mais en proposant des types d’habitats distincts et variés. En effet, nous pouvons observer une mixité fonctionnelle dans chacun des programmes. La richesse de l’attractivité actuelle de Chomérac est en partie due à son offre de logement dans un cadre agréable mais également à la présence d’une vie associative riche. C’est pourquoi nous avons voulu conserver et/ou amplifier les services proposés sur la commune. Le but est de conserver un dynamisme du centre bourg à l’égard des habitants comme des personnes extérieures. On retrouve donc un local dédié à la découverte du matériau pierre, un accueil de loisirs sans hébergement ou encore des potagers. L’intégration de ces éléments a pris son sens dans le maillage établi des espaces publics. La rencontre et la solidarité entre les habitants est un aspect marquant dans l’organisation du bourg. La notion de vivre ensemble nous est apparue comme évidente dans la réponse urbaine et architecturale. Transversale aux thèmes abordés précédemment, cette notion prend un sens différent en milieu rural. Il nous a semblé important de véhiculer une architecture du lien, au moment où la commune tend à s’agrandir.
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La pierre fondatrice de projets situés Le patrimoine présent sur le territoire de Chomérac a fortement guidé nos choix constructifs, esthétiques et spatiaux. L’emploi de la pierre sur le bâti et les aménagements paysagers patrimoniaux ont aiguisé notre curiosité envers ce matériau. L’enjeu était de s’en inspirer et de proposer une réinterprétation du passé dans des projets contemporains. Que se soit au niveau de la reprise du damier calcaire et basaltique choméracois, de la construction en terrasses ou encore l’organisation autour de ruelle minérale, les objectifs visés sont une intégration en adéquation la commune. Cette image de Chomérac nous a séduit dès notre arrivée et nous avons rapidement souhaité nous confronté à la construction en pierre. D’un point de vue structurel, nous avons tenu à considérer la pierre comme élément fondateur et porteur des projets. Ainsi, nous avons expérimenté et choisi deux mises en œuvre, apportant des problématiques et des réponses architecturales différentes. La première solution consiste en une voûte en pierre précontrainte qui contrevente l’ossature bois qui s’y adosse. La deuxième solution est un mur en gabion servant d’accroche à la maison en bois au niveau de la ruelle. Attirés par la pierre pour ses qualités esthétiques et ambiantales, nous nous sommes vite heurtés à des difficultés. Le peu de renseignements sur le matériau (son prix, sa mise en œuvre…) nous ont obligé à faire des allers-retours entre concept et faisabilité. La perte des savoirs faires dans la construction pierre s’est avérée être un frein à certains de nos questionnements. Pour autant cela n’a pas écartée l’utilisation de la pierre dans nos projets. Bien plus qu’un élément porteur du projet, la pierre est vecteur de lien social et de partage. Dans le projet des terrasses de la Vialatte, elle façonne également le paysage par la composition en strates successives mais devient aussi l’objet de rencontre dans un local qui est dédié à la construction en pierre. Dans le projet de l’arène de la Vialatte, elle crée une atmosphère particulière dans la ruelle tout en étant support des espaces de circulation, de transition entre la sphère publique et privée, donc des espaces intermédiaires. Au niveau des questions énergétiques, le choix de la pierre s’est présenté comme la meilleure solution. La proximité des carrières, et donc la diminution des temps de transport, est un avantage quand on réfléchit à un développement raisonné. Le peu de transformation requis et la réalisation en « chantier propre » sont également à valoriser au vu des ressources et cultures locales. Enfin, l’utilisation de la pierre est un levier ayant des conséquences à plusieurs échelles et dans plusieurs domaines. Appropriable par les habitants, assimilable au patrimoine culturel du bourg, travaillé par les entreprises locales et extrait du territoire, ce matériau est un moyen de rassembler et d’intégrer de multiples acteurs autour d’un même projet.
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L’adaptation de l’éco-quartier au monde rural Un des objectifs du concours était de requestionner la notion d’éco-quartier en milieu rural. Les contraintes liées à ce contexte géographique et économique spécifique nous ont amenées à réfléchir à de nouvelles manières de concevoir un tel projet. Notre positionnement est bien entendu de faire un projet intégré au bourg, ne fonctionnant pas de manière autarcique ou indépendante. Pour ce faire, il faut prendre en compte les déplacements automobiles quotidiens très répandus en milieu rural. Nos propositions favorisent les modes de déplacements doux sans s’opposer radicalement à la voiture. La gestion du sol et du foncier a fait l’objet de recherche quand à la faisabilité de telles opérations de logements. D’abord il y a des difficultés quand à la disponibilité d’espaces constructibles. Plus difficile qu’en ville, la préemption de certains terrains est presque impossible, tant l’attachement à la terre est marqué. Les attentes n’étant pas similaires à celle des urbains, nous devons concilier espaces mutualisés et propriété individuelle. La recherche d’espaces extérieurs généreux nous a poussé vers une conception axée sur le vivre ensemble et le partage de certains espaces. Ceci nous a conduit à réfléchir à un montage financier permettant une organisation plus collective. Les propositions faites sont basées sur des Sociétés Civiles Immobilières, qui offrent la possibilité de gérer les habitations et les espaces extérieurs de manière commune. Cette solution est également un choix qui permet de faire participer les habitants de manière active au fonctionnement du quartier. Nous nous appuyons sur ce contexte où tout le monde se côtoie et se connaît pour intégrer notre projet à la commune. L’implantation d’un tel projet en milieu rural passe par un travail échelonné dans le temps. Très présent dans notre proposition d’aménagement à l’échelle de la commune, le phasage nous paraît être une composante indissociable d’un projet de grande envergure. Dans un territoire où les mutations sont plus lentes, les changements doivent se faire en douceur. Le fait de proposer un projet séquencé est également une façon de suivre les attentes de la commune, tout en respectant les logiques d’évolutions démographiques. Enfin ce découpage de projet en plusieurs tranches temporelles est logique si l’on prend en compte la faible capacité d’investissement de la commune en comparaison à des opérations similaires en milieu urbain. Les discussions et rencontres avec les habitants faites lors de nos diverses visites sur site ont joué un rôle important dans la compréhension du mode de vie local et ont guidé certains de nos choix dans le projet.
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Le dialogue permanent entre les intervenants Ce projet a été pour nous l’occasion de travailler avec différents acteurs. Cette opportunité d’échanges avec des personnes diverses comme les élus de Chomérac ou les membres du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de l’Ardèche a été une aide précieuse dans la conception. Dans une démarche basée sur le développement durable, la multidisciplinarité est un des leviers pour une conception et une organisation cohérente des projets. Nous avons pu voir les travaux d’un cabinet de paysagiste et urbaniste sur une proposition de schéma de circulation à Chomérac ou encore les recommandations du CAUE pour la préservation du patrimoine paysager et bâti dans le département. La rencontre avec les élus, leurs visions de la commune et leurs attentes ont été précieuses dans notre démarche de projet. Cette approche in situ est une manière de se positionner de façon plus professionnelle, en ayant une prise de contact directe avec les interlocuteurs divers. De plus, le fait de confronter le projet à des personnes extérieures comme l’équipe pédagogique du master nous permet d’avoir une vision plus ouverte. La connaissance des lieux par les habitants et l’objectivité des enseignants sont complémentaires dans l’approche de projet. Cette année aura aussi été l’occasion de travailler en partenariat avec des ingénieurs thermiciens ou structures. Les allers retours entre calculs et dessins lors du parallèle fait au moment de l’analyse du site comme pendant la conception du logement ou du quartier ont été très enrichissants. Ils nous ont permis d’intégrer la stratégie énergétique à notre conception du vivre ensemble (réseau de chaleur, centrale à co-génération…) nombreux allers retours entre calculs et dessins. Ce processus de simulation est rendu possible par l’échange de compétences entre les différents acteurs de la construction.
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La richesse du travail en équipe(s) Pour finir, nous pouvons dire que notre fonctionnement en équipe a été enrichissant sur plusieurs points. Les centres d’intérêts de chacun d’entre nous ont été l’objet d’une mutualisation et d’un partage au niveau de connaissances et des compétences. L’intérêt de certains pour le grand territoire et d’autres sur l’application de systèmes constructifs nous ont permis de traiter l’ensemble des axes constituant un projet. Allant ainsi de l’échelle territoriale à l’échelle du bâti, sa réalisation, son fonctionnement, en passant bien évidemment par celle de la commune et du quartier, nous avons pu approfondir les questions de mutations des modes d’habiter. Nos discussions ont parfois été longues et difficiles. Elles nous ont amené à argumenter nos points de vue face à des avis divergeants, parfois contradictoires. Le travail et la proposition de plan guide a engendré la mise en commun des contraintes et des attentes de chacun au niveau de la commune. Il a permis de structurer des axes de recherches et de travail pour la suite du projet. Cela nous a permis de travailler conjointement, comme le nécessite notre future profession d’architecte. La particularité de notre démarche réside également par le travail en deux groupes distincts pour la partie « lien urbain ». Il nous paraît intéressant d’avoir un aperçu de diverses propositions architecturales possibles avec des contraintes et des enjeux communs. Cette richesse est pour nous un plus tant dans notre regard sur la commune que sur l’interprétation du contexte et sa retranscription. Le travail en deux équipes permet également d’apprendre à collaborer et à être à l’écoute des remarques extérieures. Bien que les questionnements se fassent à quatre, la prise de décision sur les stratégies adoptées est la résultante de deux personnes uniquement. Cela nous a permis d’avoir une vision plus objective et un recul nécessaire tout au long du travail.
Ce projet de fin d’étude a été pour chacun un aboutissement de nos études d’architecture. Il oriente notre future pratique professionnelle.
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Conclusions personnelles
urbain
Yolaine Le projet de Chomérac vient agréablement clôturer mes études en architecture. Il m’a permis d’asseoir une certaine démarche de projet, basée sur l’étude de l’existant, un travail inter-scalaire et une volonté de mettre l’homme au cœur du projet. Malgré cinq années d’étude, je suis encore pleinement dans une phase « d’apprentissage de l’architecture » où les différents points de vue et démarches me semblent enrichissants par l’ouverture d’esprit qu’ils créent. Le projet de fin d’étude m’a permis de traiter de cette complexité à travers un travail en groupe, un projet de l’échelle territoriale aux détails constructifs et la diversité des problématiques abordées... Le travail autour de ces différents domaines, encadré par des acteurs divers, m’a enrichit. Au fil de mes années d’études en architecture, j’ai pris conscience à quel point il est essentiel pour moi que l’homme soit la « motivation » première de l’architecture. Ainsi j’ai un attrait particulier en ce qui concerne le logement, dans un désir de le rendre accessible au plus grand nombre. Si cela restera certainement mon fil rouge dans ma future pratique professionnelle, il m’est intéressant de m’ouvrir aux nombreux domaines que côtoie l’architecture. Cela me permet de prendre de plus en plus confiance en moi sur le projet architectural et de me sentir apte à gérer un projet dans sa totalité. Ainsi, par exemple, l’approche des réglementations thermiques fut intéressante par les outils qu’elle offrait pour ne pas subir ces règles mais bien de composer avec elles. L’enjeu est donc moins de tout maîtriser que de comprendre les démarches. Il en va d’une meilleure compréhension entre différents acteurs amenés à travailler ensemble.
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Mathieu Cette dernière année à l’ENSAG m’aura permis d’expérimenter différentes échelles de travail. Pour le projet de ce premier semestre, la dimension territoriale aura été fondatrice d’un projet urbain global mais aussi d’un projet architectural plus cohérent avec son environnement. En parallèle, l’étude d’un logement performant pour le solar decathlon aborde des problématiques beaucoup plus centrées sur le détail constructif et les systèmes techniques à mettre en oeuvre pour répondre aux futures normes qui rythmeront mon futur métier d’architecte. Je ne peux pas dire si une approche est meilleure que l’autre. Par contre je pense que si l’on veut avoir un projet cohérent dans son ensemble il faut savoir jongler entre ces deux échelles. Le projet de fin d’étude m’aura permis de traiter ces deux disciplines que sont l’urbanisme et l’ingéniérie thermique du bâtiment. Même si les travaux de ce premier semestre ou du worshop étaient difficiles car étant nouveaux pour moi, je pense à ce jour avoir compris les tenants et aboutissants de chacunes de ses approches. Je ne me dis pas expert, mais je sais aujourd’hui quelles sont les attentes d’un ingénieur thermique comme celles d’un urbanisme. Malgré tout, je reste attiré par ce qui m’a vraiment motivé à intégrer le master «Architecture et Culture Constructive», la problématique des matériaux et de leurs mises en oeuvre. Pour moi ce qui a été le plus interessant dans cet ultime projet est le défi technique de l’accroche d’une structure bois sur un mur gabion. L’autre côté interessant de cette dernière année aura été le travail en groupe et la confrontation autour de thèmes communs avec mes collègues. Leurs points de vue et façons d’aborder le projet architectural à souvent différé de la mienne mais ce fut au final plus interessant que pénalisant. L’approche terrritoriale, je ne l’ai pas étudié cette année en cours ni les précédentes à l’école d’architecture, mais bien cette année après de longues conversations et remises en question du projet. Quand je regarde aussi l’évolution de la profession qui se base aujourd’hui sur des indicateurs de performances, je me dis que cette année m’aura permis de me positionner sur ces futures obligations que l’architecte aura à suivre. Grâce notamment aux nombreux cours et compréhension de ce que sont les réglementations thermiques , les calculs et optimisation du bâtiment. Je ne vois pas ma future profession comme étant la simple mise aux normes d’un bâtiment, mais plutôt comme un savant mélange d’économie, d’intelligence constructive et de confort, et je pense que ce sont ces objectifs que les enseignants ont voulu nous transmettre pour cette dernière année. Une question est aussi réapparue à traves le PFE, la question du rural et d’une conception adaptée à cet environnement qui apparaît bien différent de celui de la ville et où je pense l’architecte se doit de travailler. Que ce soit en terme de logement avec l’hyper croissance de certains villages comme Chomérac ou les constructions agricoles nouvelles modifiant le paysage de nos campagnes ; je pense qu’il y a matière à travailler et re questionner l’existant de ces trente dernières années.
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Anaïs Arrivée au terme du master et des études d’architecture, je peux dire que mes envies se sont affinées. La thématique « Architecture et cultures constructives » m’a offert la possibilité d’appréhender un large panel de matériaux et des aspects techniques indissociables pour moi du travail de conception. Que se soit à l’échelle du territoire, à l’échelle du quartier ou encore à l’échelle de l’habitat, les projets de cette année m’ont permis une meilleure compréhension des mécanismes financiers, constructifs, réglementaires… L’urbanisme est pour moi une des grandes « découvertes » de cette année. L’approche territoriale que nous avons menée lors de ce projet de fin d’étude a été révélatrice. Je ne pensais pas que ce travail pourrait être à l’origine d’un projet urbain et architectural aussi poussé. La réalisation du plan guide a vraiment su aiguisé ma curiosité et je suis encore agréablement surprise de constater qu’il a été interprété de façons différentes mais complémentaires. La transversalité avec laquelle nous avons abordé des sujets comme celui de l’éco-quartier à l’Isle d’Abeau ou encore le concours Rural et Durable, m’a permis d’évaluer la richesse des relations entre les différents acteurs d’un projet. L’accompagnement, par des ingénieurs thermiciens notamment, a mis l’accent sur les enjeux d’une conception concertée afin d’offrir un habitat de qualité. Qui plus est aujourd’hui alors qu’on se dirige vers une réglementation plus approfondie. La compilation et l’imbrication de ces échelles assurent la cohérence du projet. D’un point de vue plus philosophique, la notion du vivre ensemble abordée cette année dans tous mes projets (workshop, éco-quartier et concours) a confirmé mon envie de travailler sur le terrain, au côté des habitants et des acteurs locaux. Je pense que l’architecte a un rôle à jouer dans la recherche de nouveaux modes d’habiter en adéquation avec les cultures locales. Les systèmes constructifs expérimentés lors des travaux étaient cohérents avec l’analyse du site, des ressources et d’un savoirfaire patrimonial. Je pense que c’est un des premiers leviers pour une architecture située, facilement appropriable par les usagers et inscrite dans une démarche de développement soutenable. C’est pourquoi je pense utiliser l’expérimentation lors de ma future pratique architecturale. L’apprentissage sur le terrain et le contact avec les autres acteurs de la construction étaient déjà très présents dans mon approche de l’architecture (stage de master 1 par exemple) mais je pense qu’il a pris un nouveau sens cette année. A l’heure où les inégalités sont grandissantes face aux logements, je trouve indispensable de construire pour tous… en essayant de concevoir un habitat économe en énergie à faible coût.
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Manuel Une fois encore nous voilà hors du lieu. On se pose et se repose la question. Tourner autour d’un projet, l’analyser, se l’approprier, découvrir le terrain. Puis on dépasse cela, on s’en imprègne et l’on devient partie de tout cela. Les questions fusent, les réponses sont rarement les mêmes. C’est toute la démarche d’architecture et d’urbanisme que nous avons abordée ici. Chacun y a apporté son expérience et ses envies, et l’on a construit pierre par pierre le projet. Et c’est d’ailleurs là que se trouve l’enjeu. L’idée centrale de la pierre comme levier de tout un tas problématiques. Cela est venu naturellement. Sans forcer, nous avons donné sens à toutes ces idées qui tournaient autour de nos têtes par l’évidence de ce patrimoine, de ce site, de ce matériau. Oh, bien sûr j’ai appris beaucoup, comme chaque projet bouleverse et requestionne les fondamentaux. Appris sur la question du travail en groupe, sur le respect et l’écoute de chacun. Pris le temps de prendre de la distance, le luxe de tourner autour et questionner le territoire. Surpris par des questions qui étaient en embuscade, que j’avais déjà développé dans d’autres projets et qui sont réapparues ici sans crier gare. Si le projet de fin d’études doit être une synthèse ou une clôture d’études (comme son nom l’indique), il représente pour moi un point de rencontre de toutes les problématiques qui m’ont titillées au cours de ces cinq années. À commencer par aborder la question des territoires, de leurs imbrications et de leurs relations, par une phase d’analyse mais aussi par le projet. J’ai particulièrement apprécié cette volonté que l’on a eue au cours de tout ce labeur de conserver en tête les enjeux et intentions que nous avions relevées. C’est un travail qui a pris du temps, qui a causé des discussions difficiles virant à la dispute. Mais c’est ce qui aujourd’hui donne l’unité à ce projet. Car même si nous nous sommes divisés à la fin en deux groupes, j’ai l’impression que toute la réalisation que vous avez entre les mains est l’œuvre conjointe de ces huit mains. Ensuite sont venus tous les sujets que nous avons voulu aborder. Les thèmes de l’architecture, de son ancrage dans un contexte, des voisinages, de la spatialité, de l’énergie et de ses enjeux contemporains forts… Sans être des réponses figées, ce sont des pistes que nous avons exploré, certaines avec entêtement, d’autres évoluant. Elles forment aujourd’hui un projet, un «état des choses» à un moment donné, ouvert à toute évolution encore possible. Elles ne sont pas pour autant un manque de positionnement, mais bel et bien une ouverture à la discussion, à la rencontre et au partage autour de débats que nous avons abordés ici. Voilà en quelques mots ce qui m’a marqué dans ce projet. Ce n’est ni une réponse formelle ou un processus que je retire de tout cela, mais bel et bien une ouverture. Quant à une question de ma pratique future de l’architecture, il est sûr que le bagage technique acquis au cours de ces années est la partie visible et quantifiable du bilan. Mais je pense que ce positionnement est l’essence de ma vision actuelle des choses : se laisser porter, échanger, essayer, proposer, critiquer et écouter a critique pour construire petit à petit un projet qui trouve son unité dans la multitude.
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Ouvrages : Bahamon, Alejandro, Perez Patricia, Architecture minérale, Analogies entre le monde minéral et l’architecture contemporaine, l’Inédite, Paris, 2008. Baraona Pohl, Ethel, Piel.skin, auto édition, Barcelone, 2007. Blanc, Jean-François, Terrasses d’Ardèche, Paysages et patrimoine, auto édition, 2001. Bouchain, Patrick (dir.), Construire ensemble le grand ensemble, habiter autrement, coll. l’impensé, éd. Actes Sud, Arles, 2010. Coll., Total Housing, Alternatives to urban sprawl, éd. Actar, Barcelone – New York, 2010. Coll., Pour un habitat dense individualisé, CERTU, MEEDAD, Lyon, 2009. Coll., Habiter autrement, coll. Le Mook , éd. autrement, Paris, 2009. Coll. (PUCA, arc en rêve, Cité de l’architecture et du patrimoine), Voisins – voisines, nouvelles formes d’habitat individuel en France, éd. Le Moniteur, Paris, 2006. Chaljub, Bénédicte, La politesse des maison : Renée Gailhoustet, architecte, Actes Sud, Arles, 2009. Gauzin- Müller (dir.), Habiter écologique, auelles architectures pour une ville durable ?, Cité de l’architecture et du patrimoine, éd. Actes Sud, 2009. Gauzin- Müller (dir.), L’architecture écologique, éd. du Moniteur, 2001. Loze, Pierre, Tourneur, Francis, Stone : 30 projects, éd. Le Prisme, Bruxelles, 2010. Magnaghi, Alberto, Le projet local, Madraga éd., Sprimont, 2003. Marot, Sébastien, L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture, éd. de la Villette, Paris, 2010. Poujade, Gérard, Un écoquartier dans une commune de moins de 200 habitants c’est possible !, éd. Un Autre Reg’Art, Albi, 2009. Willemin, Véronique, Habiter demain : De l’utopie à la réalité, coll. Anarchitectures, éd. Alternatives, Paris, 2010.
Travaux universitaires : Biberon, Mathieu, Architecture et agriculture modernes, mémoire de master, ENSA Grenoble, 2010. Giovannini, Yolaine, Pour un habitat pour tous, une utopie confrontée à la précarité et la pauvreté, mémoire de master, ENSA Grenoble, 2010. Granger, Virginie, La question du lotissement en France aujourd’hui, mémoire de master, ENSA Grenoble, 2010.
Périodiques : Revue Urbanisme, n. 363, novembre/décembre 2008, Pour un partage de la fabrique urbaine, pp. 45-47, Emelianoff, Cyria. A+U, n. 484, janvier 2011. A+U, n. 462, mars 2009. AMC, Le moniteur, n. 177, mars 2008, Dossier détails : façades minérales, pp. 99- 120. Casabella, n. 788, avril 2010. The Architectural Review, n. 1368, février 2011. Mark, n. 27, septembre 2010.
Autres sources : www.europan-france.org - projets Europan 10, Isle d’Abeau.
lien bibliographie
urbain