Les Berges du Gave_ Mémoire de Fin d'Etudes_TFE

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Les Berges du Gave O R

Esquisser au rythme d’une balade le nouveau dialogue entre

rthez et sa

ivière

Mathieu Cueff Mémoire de Fin d’Études // Avril 2012 Directeur de mémoire : Anne-Sophie Verriest

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MEMBRES DU JURY Président de jury : Claude Eveno, écrivain, cinéaste et enseignant en histoire et culture des paysages en 1ère et 2ème années à l’ENSNP Directeur de mémoire : Anne-Sophie Verriest-Fenneteaux, ingénieur paysagiste et enseignante en ingénierie urbaine et génie rural en 3ème et 4ème années à l’ENSNP Professeur encadrant : Miska Patrice Anquetil, architecte DESA et enseignant en infographie en 3ème et 4ème années à l’ENSNP Personnalité extérieure représentant la maîtrise d’ouvrage : Aurélie Fanzy, urbaniste et responsable du service urbanisme de la ville d’Orthez Personnalité reconnue pour ses compétences professionnelles :


AVANT - PROPOS

Prise de conscience sur l’eau // Démarche autour d’un cours d’eau Origine du questionnement // La fermeture de deux industries approche Photographique// Outil de représentation et de compréhension du territoire

p. 008 p. 012 p. 016

1 / ORTHEZ : VILLE BÉARNAISE ET SA RIVIÈRE La ville dans son contexte régional// Localisation et contexte Paysages // Géomorphologie, Alternance de vallons et de buttes

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p. 022 p. 024

1.1 LE GAVE DE PAU

// Lien d’un territoire entre ville et campagne Fils de la montagne // Des Pyrénées à Orthez Hydrologie à l’échelle communale // Bassins versants et réseau hydrographique Crues du Gave // Une menace pour l’homme qui modèle la nature Le Gave de pau // Entre paysages naturels et paysages anthropiques La base de loisirs // Un atout touristique à l’échelle départementale La saligue // Un milieu naturel endommagé Témoignages d’orthéziens

1.2 ÉVOLUTION URBAINE // Perte progressive du rapport à la rivière Ville pont // Le Pont-Vieux base du développement dès le XIII siècle ème

Ville industrielle // L’industrialisation du Gave modifie le rapport ville-rivière Le déclin industriel // De la découverte de Lacq aux zones pavillonnaires Orthez aujourd’hui // Un constat urbain et social morose Vers un nouveau dynamisme // Le développement touristique et culturel

p. p. p. p. p. p. p.

030 032 034 038 042 044 048

p. p. p. p. p.

052 056 060 064 066

p. p. p. p. p.

080 082 088 092 094

2 / ZONE INDUSTRIELLE DU GAVE

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

Les moulins d’orthez // Vers une industrie moderne

Émergence d’un vide // Friches industrielles au coeur de la ville Origine de l’isolement // L’ensemble des réseaux routiers et ferroviaires franchissements // Détails et typologie Un contexte urbain hétéroclite // Une ville marquée par la sectorisation


2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

Le quartier de la gare // Entrée sur la ville sans lien avec son territoire Les anciens hangars de la CTA // Une impasse entre le Gave et les voies SNCF La minoterie // Un patrimoine industriel déprécié La papeterie des gaves // La rivière occultée par la déshérence industrielle Impact de l’industrie papetière // Pollution du site et risques associés Zone d’activités des Saligues // Un modèle urbain banalisé

p. p. p. p. p. p.

100 108 112 122 128 132

p. p. p. p. p. p.

138 140 142 144 148 150

3 / UN LIEU D’AVENIR

Redécouverte d’un héritage industriel // Le patrimoine comme élément identitaire Les acteurs // Quels sont les acteurs inflants de ce projet ? Volonté politique // Programmation Les Problématiques // Des délaissés au croisement de divers enjeux urbains Les Enjeux // Synthèse autres projets envisagés sur Orthez // Pouvant avoir une incidence sur le projet des berges

4 / ORIENTATIONS DE PROJET

5

le parc des berges du Gave // Schéma directeur Un parc connecté au tissu existant // Schéma directeur Références // Boîte à outils

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS

p. 154 p. 156 p. 160 p. 162 p. 164 p. 166


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Avant-Propos


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PRISE DE CONSCIENCE SUR L’EAU // Démarche autour d’un cours d’eau ORIGINE DU QUESTIONNEMENT // La fermeture de deux industries APPROCHE PHOTOGRAPHIQUE // Outil de représentation et de compréhension du territoire


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PRISE DE CONSCIENCE SUR L’EAU Démarche autour d’un cours d’eau

L’eau constitue un des vecteurs principaux du développement des civilisations. De Paris à Shangai, du Caire à Sao Paulo, la plupart des grandes villes ont connu l’essor qui est actuellement le leur grâce à la présence de l’eau. Tantôt affichée comme une richesse, telles les fontaines de Versailles, tantôt mise au service de l’industrie pour sa force motrice ou utilisée comme voie d’échanges commerciaux par les transports maritimes ou fluviaux, l’eau est depuis longtemps une clé du développement économique. Mais cette relation étroite de

l’homme à l’eau ne s’arrête pas là. Admise par tous comme étant un élément source de vie, elle revêt pour bon nombre de croyances un caractère sacré. L’eau est purificatrice : les catholiques, lors du baptême, se lavent ainsi du péché originel tandis que les musulmans pratiquent les ablutions avant de prier. Dans certains pays comme l’Égypte avec le Nil ou l’Inde avec le Gange, ce caractère sacré peut prendre le pas sur d’autres considérations. L’eau reste donc au centre de nombreuses considérations humaines.

En tant que futur paysagiste et aménageur de l’espace public, la question de l’eau dans l’espace urbain revêt un intérêt particulier. Au cours du XIXème siècle, à travers la révolution industrielle, les villes connurent une sorte de désintéressement pour leurs voies d’eau, n’y voyant à la fois qu’un danger dont il fallait se protéger et un moyen de prospérer économiquement. Ports et industries s’y développent, effaçant brutalement le caractère bucolique de ces espaces.


source : www.chateau-nantes.fr

La Loire à Nantes reflet de l’industrialisation que connurent certains fleuves au XIXème s. 9

L’activité industrielle du port de Lune,1850, source : BORDEAUX & SAINT-PÉTERSBOURG, Chronique Comparée de deux villes du XVIII Michel Pétuaud-Létang

ème

siècle, éd. A Edition,


Tandis qu’autrefois, au dessous de la première ville dont elle baignait les quais, la rivière "n’était plus jusqu’à l’océan qu’un immense canal d’égout, elle reprend de nos jours sa beauté des temps anciens ; les édifices des cités et les arches des ponts qui, pendant des siècles ne se reflétaient que sur une onde troublée, recommencent à se mirer dans un flot transparent.

"

Élisée Reclus, Histoire d’un ruisseau

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Contrairement à cette époque, on constate aujourd’hui, au travers de nombreux projets de réaménagement des berges de différents cours d’eau, une volonté de réappropriation, presque de reconquête, de ces lieux délaissés. Ainsi, fleuves et rivières ont pris de la valeur et avec eux les villes qu’ils traversent. Les berges et les quais sont les nouveaux espaces de promenade et de loisirs que les citadins affectionnent. Les villes, qui s’étaient détournées de leur cours d’eau, opèrent un volteface et tirent partie de l’attrait touristique que cela représente. On peut citer Bordeaux dont les quais de la Garonne, autrefois destinés au stationnement, sont désormais en harmonie avec les façades du XVIIIème siècle suite à leur réaménagement ou encore les berges du Rhône à Lyon qui offrent une promenade de 5 km. en plein coeur de la ville. Au moment de cette prise de conscience collective, le Gave de Pau demeure un espace ignoré de la ville d’Orthez. Cet oubli

est consécutif à l’histoire de la ville qui a estompé la présence de la rivière. Pourtant, la qualité paysagère de cet espace mérite qu’on s’y attarde. Suite à la disparition de son industrie, Orthez détient potentiellement des terrains en rapport direct avec la rivière. Soumise à la problématique de l’étalement urbain et d’un centre ville en perte de dynamisme, Orthez, grâce à ces friches industrielles, a l’occasion de repenser son rapport à son cours d’eau. L’objectif de cette étude est de réfléchir au devenir de ces espaces pour permettre aux habitants de prendre conscience de leur territoire.

Le Pont-Neuf, en arrière plan le silo des Moulins d’Orthez


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ORIGINE DU QUESTIONNEMENT La fermeture de deux industries

Autrefois fortement développée, l’industrie fait désormais partie du passé d’Orthez. Cependant, les traces de cette époque restent omniprésentes aussi bien dans le coeur des habitants qu’à travers le paysage. Suite au déclin industriel, par manque de compétitivité, on assiste à une déshérence industrielle dont les rives du Gave de Pau portent encore les stigmates. Jadis les ateliers de chaussures, les industries d’ameublement Micora, Scherros, Barenne, les ateliers textiles Moncade, le bois béarnais, les Chaudronneries et

Tuyauteries d’Aquitaine (CTA), la minoterie Heid ou encore la papeterie avaient fait d’Orthez une cité ouvrière importante pour la région au sein d’une vallée fortement industrialisée. C’est par une journée de juillet que je me suis rendu pour la première fois à Orthez, après être tombé sur un article du Sud-Ouest attirant mon attention sur une friche industrielle. L’arrivée par l’autoroute 64 permet tout juste d’appréhender le paysage béarnais, si ce n’est les champs de maïs à perte de vue

qui occupent la quasi totalité des terres agricoles et uniformisent les paysages. Après avoir traversé une zone d’activités et entraperçu le Gave de Pau, j’arrive à la gare où je laisse ma voiture. Je suis d’emblée surpris par l’espace laissé vide devant où seules les voitures trouvent leur place. Un sandwich à la main, l’appareil photo dans l’autre, je pars en direction du Gave où je sais trouver la raison de ma venue. Un train passe m’interdisant le temps d’un instant de traverser le passage à niveau. Le grondement


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qui l’accompagne couvre celui de la rivière. La minoterie est là devant moi, comme figée dans le temps et en partie recouverte par la végétation. Sur l’autre rive, j’aperçois l’ancienne papeterie qui s’étend sur près de 15 hectares et dont les immenses hangars contrastent violemment avec la végétation bordant la rivière. Je contourne les bâtiments, traverse une passerelle technique et peux enfin me confronter au Gave. Son rôle sur le territoire apparaît très vite comme prépondérant. C’est lui qui, à travers les siècles, a creusé

l’étroite vallée dans laquelle s’insère Orthez. C’est grâce à lui que le développement industriel de la ville a été possible permettant ainsi son essor économique. C’est enfin lui qui donne un caractère si particulier à cette ancienne cité médiévale. Pourtant, au fur et à mesure que je déambule dans la ville et tente de suivre le cours d’eau, un constat se fait de plus en plus sentir. Bien qu’il traverse la ville, le Gave est peu perceptible. Certes il apparaît de-ci de-là à travers la végétation qui le borde ou lorsqu’on le traverse mais il semble avoir perdu la centralité qui

le caractérisait autrefois. La ville, sans avoir bétonné ses berges, a comme mis entre parenthèses sa rivière, n’offrant que peu de points d’accès et très peu d’usages. Aujourd’hui, le Gave de Pau traverse la ville sans en faire réellement partie. La minoterie, qui employait plus de 40 salariés et produisait 100 tonnes de farine par jour jusqu’en 2005, n’est plus qu’une coquille vide implantée sur la rive droite. Coincée entre les rails de chemin de fer et le Gave de Pau, on perçoit difficilement la richesse architecturale qu’elle représente.


En face, sur l’autre rive, la papeterie (fermée depuis 2006) et ses terrains sont encore moins perceptibles et accessibles. Ce déclin industriel est l’un des signes d’une ville qui s’essouffle peu à peu. Ce climat économique morose se ressent un peu partout dans la ville. La richesse de son patrimoine médiéval ne parvient pas à faire oublier la fermeture de ses commerces et la pauvreté des espaces publics. Face à ce marasme économique, la ville tente d’insuffler un nouveau dynamisme à son centre ville.

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Le devenir de ces friches et de ce patrimoine industriel est donc à la base du questionnement m’ayant conduit à travailler sur Orthez.


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APPROCHE PHOTOGRAPHIQUE

Outil de représentation et de compréhension du territoire “J'appuie sur le déclic quand je suis à l'unisson avec ce que je vois.” Izis

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La photographie revêt, à mon sens, un aspect particulier et sentimental qui va au delà de celui purement descriptif que nous serons amenés à utiliser quotidiennement dans notre futur métier. Particulier pour la simple raison qu’une photographie prise par un individu est le reflet de sa vision et est, de ce fait, propre à cette personne. La technique peut donc être vue comme secondaire. Sentimental, car l’appareil que j’utilise, me vient de mon père disparu un peu trop vite. Ce diplôme est ainsi l’occasion d’un travail photographique sur la Minoterie, la Papeterie des Gaves et plus largement sur la ville d’Orthez. L’objectif n’est en aucun cas d’aborder sous un angle esthétique un pan d’histoire plutôt morose lié à la fermeture de deux grandes industries orthéziennes Ce travail est une tentative personnelle de retranscrire les lieux tels qu’il m’a été donné de les voir.

Bernd et Hilla Becher, photo issue du catalogue 2004 d’une exposition du Centre Pompidou.

Une photographie possède plusieurs échelles de lecture : l’une explicite, l’autre implicite. La première montre d’une manière objective le réel, l’élément photographié. La seconde fait référence au hors-champ et relève du sens caché. Chaque photographie se rattache à une histoire, celle du lieu, de l’objet ou de la personne photographiés. Des indices permettent alors de donner du sens ou de construire le

récit, réel ou supposé, qui précède le temps de la prise de vue. Utilisée comme support d’analyse, elle permet une lecture du paysage à la fois sensible et descriptive du site d’étude et du territoire auquel il appartient. Tout au long de cette étude, la photographie a donc été pour moi un appui à ma réflexion et un moyen de compréhension des lieux.


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18

01 / Orthez : Ville BÊarnaise et sa rivière


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1.1 LE GAVE DE PAU // lien d’un territoire entre ville et campagne 1.2 ÉVOLUTION URBAINE // Perte progressive du rapport à la rivière


ORTHEZ

Cap Breton

Superficie : 16,35 Ha Population : 11 137 habitants (2011) Variation démographique : + 0,5 (1999-2008) 45 à 65 ans : 21,5 % + de 75 ans : 12,3 % Population CCCO : 17 540 hab. (2011) Nombre de logements : 5 519 Densité moyenne : 226,9 hab/km2 Nombre d’emplois sur la commune : 5 872 40 % des actifs travaillent hors de la commune Chômage : 10,5 %

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Orthez fait partie de la Communauté de Communes du Canton d’Orthez (CCCO) qui regroupe 13 communes et compte un peu plus de 17 540 habitants. Trente kilomètres séparent Orthez de Pau, chef lieu et commune la plus peuplée des PyrénéesAtlantiques avec plus de 85 000 habitants. Cette proximité la situe dans l’aire d’influence de Pau et dans son bassin d’emploi. D’autres villes représentent à proximité d’Orthez des pôles attractifs à l’échelle du département comme Dax (20 860 habitants) et Bayonne (44 500 habitants). Cette proximité qui peut être vue comme un atout pour le développement d’Orthez peut aussi avoir des conséquences inverses sur certains projets territoriaux comme la LGV. Orthez attire une population jeune aux moyens souvent modestes. Mais ces jeunes actifs ne restent pas longtemps, au profit d’autres villes plus attractives. Reflet peut être de l’image dépréciée de la ville, Orthez suscite aujourd’hui relativement peu d’intérêt.

les Landes

Bayonne

Hendaye


Dax la

le Gave d eP au

Chalosse

ORTHEZ

Sauveterre

Lacq

Pau 21

Oloron-Sainte-Marie le

Piedmont

Saint-Jean-Pied-de-Port Chaîne des Pyrénées


LA VILLE DANS SON CONTEXTE RÉGIONAL Localisation et contexte général.

Peyrehorade Bordeaux

Bayonne Saint-Palais

Orthez Lacq Pau Oloron-Sainte-Marie

Bayonne

Orthez

Pau

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La compréhension d’une ville ne peut se faire sans comprendre le territoire dans lequel elle s’insère. L’objectif de cette contextualisation est de me permettre une meilleure connaissance de ce territoire jusqu’alors floue à mes yeux et de tenter d’en saisir les enjeux à l’échelle territoriale, qu’ils soient paysagers, économiques ou culturels. Orthez se situe dans les PyrénéesAtlantiques, département le plus méridional de la région Aquitaine qui en compte 5 au total. Partie intégrante de cette entité régionale, les Pyrénées-Atlantiques trouvent une singularité forte dans leur situation géographique. Situé sur le piedmont pyrénéen, ce département est limité au nord par le territoire boisé des Landes, à l’est par les paysages vallonnés du Gers, à l’ouest par l’océan atlantique et au sud par la majestueuse chaîne des Pyrénées. Entre les points les plus élevés et

les points les plus bas, l’altitude peut varier de près de 3 000 mètres. Ces particularités font qu’on y retrouve une grande diversité de paysages identitaires du département : - les hauts sommets des Pyrénées, dominés par le Pic du Midi d’Ossau (2 884 m) marquent au sud la frontière avec l’Espagne et ferment l’horizon. - les contreforts pyrénéens caractérisés par des paysages collinéens à dominance agricole

et où la maïsiculture couvre près de 110 000 hectares de terre cultivée. - la côte basque qui présente des paysages très découpés où les falaises alternent avec des plages étroites. Au nord, la côte est plus rectiligne dans la continuité des plages landaises. Orthez se situe au nord-est du département, dans le pays du Béarn, là où la vallée du Gave de Pau se resserre suite à l’émergence de la roche calcaire.


source : Bibliothèque de Toulouse

Le Pic du Midi d’Ossau, gravure de Petit, Victor Jean-Baptiste (1817-18..)

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source : www.delcampe.net

Le paysage collinéen entourant Orthez

source : Bibliothèque de Toulouse

Vue générale de Biarritz, rencontre entre mer et montagne, gravure de Petit, Victor Jean-Baptiste (1817-18..)


ll up on d lie es rs

Du

136 m

131 m

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Butte Moncade

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Ca Colline de Castétarbe

Bellevue

Butte de Montalibet

Butte de Magret

Butte de Marmonts

Vallée du Gave de Pau

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PAYSAGES

Géomorphologie, Alternance de vallons et de buttes Le paysage d’Orthez se caractérise par des reliefs prononcés qui dominent la vallée du Gave de Pau. Résultant d’un réseau hydrographique complexe, de nombreux vallons, légèrement encaissés et orientés le plus souvent perpendiculairement au Gave, alternent avec l’horizon lointain perceptible depuis le haut des crêtes. L’agriculture prédomine au sein de ces paysages aussi bien à flan de collines que dans les vallons. La maïsiculture intensive, culture pour ainsi dire historique puisque introduite dès le XVIIIème s., reste prépondérante. Par endroits, quelques vergers de kiwis profitent du climat pluvieux de la région. Au fond des vallons,

des prairies alternent ça et là avec le maïs. Les boisements rivulaires s’y développent également mais l’agriculture et la populiculture restent une source de fortes pressions pour ces milieux naturels. Les boisements de la commune sont principalement cantonnés sur les crêtes et les versants escarpés. Il s‘agit de forêts de feuillus avec par endroits des plantations de résineux. Chênes pédonculés, châtaigniers et le cortège qui les accompagne s’y développent du fait de l’acidité du sol. L’habitat éparse, correspondant à des fermes isolées, se densifie à l’approche d’Orthez avec l’émergence des premiers

lotissements et des zones commerciales. Les hauteurs, tout autour de la ville, offrent de nombreux points de vue sur la ville et ses éléments émergents tels la Tour Moncade, le clocher de l’église St-Pierre ou le silo de la minoterie. Ces émergences, qui attirent le regard, constituent des points de repère identitaires pour la ville. Longtemps concentrée au coeur de la vallée, la ville a peu à peu étendu son emprise aux collines et aux vallons environnants, imperméabilisant des terres autrefois fertiles.


3

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source : d’après IGN

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Gave de Pa u

Base de loisirs Orthez-Biron

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25

oiseaux

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Vue depuis les hauteurs de Magret.

2 Vue depuis la route de Bordeaux.

source : google earth

1

source : google earth

0

0,5

2,5 km

3

source : google earth

Carte des paysages

Vue sur la butte de Montalibet depuis la route de Castétarbe.


Orthez

Carrière de Lapeyrere

A 64

Sainte-Suzanne

Gave de Pa u

26

0

0,5

Les paysages vallonnés de la chalosse, qui entourent Orthez, sont le résultat d’une succession d’accidents géologiques liés à la surrection de la chaîne des Pyrénées. Cette activité géologique intense durant l’ère tertiaire a entraîné un plissement connu sous le nom "d’anticlinal de Sainte Suzanne" qui s’étend sur environ 18 kilomètres entre le village de Baigts-en-Béarn et Loubieng et traverse Orthez. Par la suite, cette formation a joué un rôle important dans l’orientation des cours d’eau et la formation morphologique de ces paysages. Progressivement évidée par le réseau hydrographique naissant, cela a donné lieu au paysage

2,5 km

actuel très vallonné, composé de quatre unités : - au sud-est de la ville, l’anticlinal de Sainte Suzanne, correspondant à la période du Crétacé, est une formation de calcaires urgoniens associée à des marnes aptiennes. Ces roches particulièrement dures, également appelées marnes de Sainte-Suzanne, expliquent le profil resserré et encaissé du Gave de Pau au centre de la ville. - au sud, on retrouve l’extrémité de l’unité de Sauvelade issue d’une formation de flysch marnocalcaire datant du Crétacé. Il en résulte des sols formés d’argiles limoneuses à tendance hydromorphe.

- au nord et à l’est d’Orthez la présence de couches de flysh marno-calcaire s’explique par le bassin d’Arzacq, vaste surface où les apports colluviaux et alluviaux se sont déposés sur les formations tertiaires sous-jacentes. Ces dépôts se retrouvent aujourd’hui sur les hauteurs des collines entourant Orthez suite à l’érosion hydrographique. Enfin, cet ensemble est traversé par la plaine alluviale du Gave de Pau. En amont de la ville, la rivière profite de la largeur importante de la plaine ce qui donne lieu à de larges méandres. Puis la rencontre de l’anticlinal de Sainte-Suzanne provoque un étranglement du lit de la rivière du fait de la nature très dure de la roche calcaire.


Le Gave de Pau au niveau de l’étranglement du lit majeur, s’encaisse du fait de la dureté des marnes de Sainte-Suzanne. Les collines de Castetarbe à l’ouest de la commune sont une représentation du caractère rural des paysages qui entourent Orthez.

27

alluvions (graviers, galets, sables et limons)

flysch

molasses et marnes

brèches calcaires

marnes et calcaires

calcaires à mélobésiées

marnes et grès

calcaires urgonienrs

flysch source : d’après une coupe géologique tirée du diagnostic produite par l’agence Duret


L ’Gave de Pau

1.1 e

28

lien d un territoire entre ville et campagne


29

FILS DE LA MONTAGNE // Des Pyrénées à Orthez HYDROLOGIE À L’ÉCHELLE COMMUNALE // Bassins versants et réseau hydrographique CRUES DU GAVE // Une menace pour l’homme qui modèle la nature LE GAVE DE PAU // Entre paysages naturels et paysages anthropiques LA BASE DE LOISIRS // Un atout touristique à l’échelle départementale LA SALIGUE // Un milieu naturel endommagé


FILS DE LA MONTAGNE Des Pyrénées à Orthez

30

Le Gave de Pau prend sa source à environ 2 500 mètres d’altitude dans le célèbre cirque de Gavarnie. Après un parcours de près de 180 kilomètres, il rejoint le Gave d’Oloron en rive gauche de Peyrehorade, formant ainsi le Gave Réunis qui se jette ensuite dans l’Adour. D’un linéaire de 193 kilomètres, le Gave de Pau draine un territoire d’une surface de 2 780 km2. Dans sa partie amont, dans les Pyrénées, il draine des territoires d’altitudes élevées soumis à de fortes précipitations (de 1500 mm/ an à 3000 mm/an). Ces fortes précipitations, associées au relief étroit des vallées qu’il traverse, dans les Hautes-Pyrénées, et la fonte des neiges au début du printemps entraînent des crues particulièrement fortes, de régime torrentiel. Ce n’est qu’en aval de Pau que le Gave bénéficie d’une plus large vallée alluviale favorisant l’expansion des crues débordantes.

1.1 LE GAVE DE PAU

Le Cirque de Gavarnie où le Gave de Pau prend sa source est classé au patrimoine mondial de L’UNESCO. Photochrome, vers 1900. source : Detroit Publishing Company, Detroit, Michigan

La chaîne des Pyrénées depuis les hauteurs d’Orthez


Orthez Bayonne Pau

31

Cirque de Gavarnie Bassin versant du Gave de Pau surface : 2 780 km2

longueur : 193 km

source : Cirque de Gavarnie ( 1 789 m)

bassin collecteur : l’Adour

" Le Gave dévalait à travers la saligue, violent, glauque et profond sur la rive opposée, et, plus près, coupé de crinières d’écume, irrité par des obstacles invisibles. Sa puissance, son grondement, m’étourdissaient. Dans ses calmes pourtant, du côté de ma rive, il s’apaisait et laissait transparaître un fond de galets d’une limpidité de gemme. Je n’avais pas besoin de voir à contre-soleil, en amont, la nappe scintillante surgir du pied des Pyrénées, pour sentir que le Gave était fils des montagnes, car je respirais l’air des neiges qu’il apportait à la vallée, je pressentais ses sources éternelles, et un désir nouveau me possédait, celui de voir ces sources de mes yeux. " Joseph Peyré


HYDROLOGIE À L’ÉCHELLE COMMUNALE

maïs

bassins versants et réseau hydrographique

Outre la géologie particulière de la région, l’importance du réseau hydrographique sur la commune explique pour beaucoup le caractère vallonné du relief d’Orthez.

32

Le Gave de Pau tient une position centrale au sein de la ville. Épine dorsale de ce réseau, il est alimenté par près de huit affluents qui prennent naissance dans les coteaux environnants. L’ensemble de ces arrious* et le cortège végétal qui l’accompagne participent fortement au paysage de la ville. Frais et humides, les vallons se caractérisent par des espaces ouverts, occupés par l’agriculture céréalière (maïs principalement), des pâtures et des peupleraies dans les zones les plus humides. Cette promiscuité entre agriculture et ruisseaux induit souvent une pollution liée aux nitrates. La ripisylve, qui se développe en bordure des cours d’eau, constitue un corridor écologique important au sein de la ville. Du fait des diverses associations végétales qui la constituent (chênes pédonculés-aulnes; aulnes-frênesérables; aulnes-saules) cette forêt est un réservoir de biodiversité et permet à de nombreux animaux

de circuler au travers des milieux agricoles. Toutefois l’étalement progressif de la ville dans les vallons a mis à mal ces continuités écologiques qui par endroits ont totalement disparu sous la pression urbaine. La diminution des ripisylves peut avoir des impacts variés à la fois sur les cours d’eau et sur la ville elle-même. L’euthrophisation, entraînant à long terme l’asphyxie du milieu aquatique, est la première conséquence observable et a une influence directe sur la qualité de l’eau. L’autre conséquence majeure est l’impact sur les crues. Lors de précipitations importantes, les ripisylves représentent de véritables éponges permettant de réguler l’arrivée d’eau en aval et de limiter ainsi le risque d’inondation. Pour palier à ce risque, la ville a déjà eu recours à divers aménagements hydrauliques, notamment sur la rivière du Grècq où un bassin de retenue a été construit.

L’arriou du Grecq avant d’entrer dans la ville...

... et à l’entrée de la ville avant de disparaître sous le béton.

saule prairie

L’arriou de Dupo à son arrivée sur la zone d’activités des Saligues... peupleraie

* Arriou : ruisseau en béarnais

... et qui se résume à un fossé une fois passé la route. 1.1 LE GAVE DE PAU


Huit arrious (ruisseaux) participent à la complexité du réseau hydrographique de la commune Bassin versant de Caseloupoup Bassin versant du Grècq Bassin versant de Moncaut Bassin versant de Rontrun Bassin versant des Peupliers Bassin versant de Montalibet Bassin versant de Dupo Bassin versant du Laà

0 0,5

2,5 km

33

0

0,5

2,5 km

L’urbanisation : obstacle aux continuités écologiques liées aux rivières


CRUES DU GAVE

Une menace pour l’homme qui modèle la nature 150 103,5

100

100,5

56,5

50 20,7

0

Janvier

64,2

51,8 32,6

30,6

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

56,5 21,2

16,6 Février

Précipitation moyenne: 1200 mm/an

92,2

Sept.

Oct.

Nov.

Source : Météorthez.fr

Déc.

350 300

Débit mesuré en 2009

250

Débit médian (mesuré depuis 1925)

200 150 100

Débit moyen annuel : 81,8 m3/s

50 0

34

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

fréquence

2 ans

5 ans

10 ans

20 ans

50 ans

100 ans

débit (m /s)

480

620

720

810

930

1 150

3

Source : DIREN Aquitaine

Les importantes précipitations que connaît le Béarn et la fonte des neiges printanière font gonfler le Gave de Pau qui menace régulièrement de déborder. Tout au long de son parcours, divers aménagements ont été mis en place pour prévenir ces crues qui, comme l’histoire l’a démontré, peuvent s’avérer destructrices. L’implantation d’Orthez sur un replat calcaire la préserve en partie de ce problème. Au niveau du centre ville, le lit de la rivière, bien qu’étroit, est suffisamment encaissé pour contenir les crues centennales. 1.1 LE GAVE DE PAU

Cependant, légèrement en amont, là où sont établis les anciens moulins d’Orthez, le profil du Gave est différent. La vallée étant assez large, le Gave peut sortir de son lit et de ce fait inonder les terres alentours. Peu de constructions sont menacées par ces inondations. L’ancienne zone industrielle du Gave, où se situent la minoterie, la papeterie, la fabrique de palettes ainsi que la zone d’activités des Saligues et la base de loisirs Orthez-Biron sont les principales zones concernées par un aléa moyen.

Ancienne zone industrielle du Gave Aléa d’inondation fort Aléa d’inondation moyen Aléa d’inondation faible


Arr

iou

des

Peu

pli

ers

Ar

ri

ou

du

Ro

nt

ru

n

lac du Grecq bassin de retenue

Arriou d

e

Dupo

zone d’expansion des crues

0

0,5

2,5 km

Gave de Pa u


36

Difficilement prévisibles, de telles crues restent rares mais peuvent être dévastatrices à l’image de la crue de 1800 (le maximum enregistré à Orthez, au niveau du Pont-Vieux, était à plus de 15,40 m). L’augmentation du caractère torrentiel des crues s’explique entre autre par une urbanisation ne tenant pas compte des problèmes hydrologiques qu’elle engendre. La surimperméabilisation et la diminution des espaces naturels augmentent la montée en charge des cours d’eau à l’origine des crues. Préserver ces espaces tampons en bordure des rivières, comme les saligues, est donc primordial.

Estimation du niveau de la grande crue de 1800

Niveau pouvant être atteint lors d’une crue centennale

Niveau d’étiage du Gave de Pau à la fin de l’été.

1.1 LE GAVE DE PAU

Source : delcampe.net

+ 10 m environ


37

La végétation de l’île du Pesqué après une montée des eaux en septembre 2011 Montée des eaux brutale le 7 novembre 2011 à Peyrehorade suite à trois jours de précipitations cumulées (environ 170 mm d’eau) source : journal Sud-Ouest

L’impact des crues sur la végétation bordant le Gave est considérable. L’immersion de ces milieux, lors des inondations, permet à la végétation de se renouveler préservant ainsi un biotope très spécifique à ces milieux. source : Loïc Dequier


LE GAVE DE PAU

entre paysages naturels et paysages anthropiques

Les berges maçonnées de la minoterie au niveau de l’exutoire

38

En amont d’Orthez, la plaine du Gave de Pau offre de larges espaces, lieux d’expression du caractère naturel de la rivière, autrefois occupés par des saligues. L’endiguement de la rivière, la création de barrages et toutes les actions de régulation du régime hydraulique, visant à limiter la divagation du Gave, menacent le renouvellement et la conservation des saligues. À l’image de l’ensemble des cours d’eau de la région, la main de l’homme est fortement visible sur le Gave de Pau. La révolution industrielle occasionna les premiers aménagements hydrauliques importants sur le Gave avec la modernisation des moulins et

1.1 LE GAVE DE PAU

La plage de la base de loisirs d’Orthez-Biron

l’établissement d’un premier barrage assurant un niveau d’eau suffisant à la minoterie et à la papeterie même lors d’étiages importants. Les berges maçonnées datent de cette époque. Par la suite, la ville toucha peu aux rives, les constructions se faisant progressivement le long des axes de communication. Au cours des années 1970, l’installation d’une gravière dans le lit mineur du Gave eut un impact considérable sur le cours naturel du Gave au niveau d’Orthez. Située dans un méandre en amont de la ville, elle obligea le détournement du lit provoquant ainsi la disparition d’une partie de la saligue sur laquelle elle était implantée. Après 20 ans d’exploitation et suite à de

nouvelles lois visant à protéger les cours d’eau, la gravière a fait place, en 1988, à une base de loisirs avec un étang de 40 hectares à proximité du centre ville. L’implantation de la ville aux abords du Gave, pour les ressources qu’il engendre, a été un facteur de pression pour ce dernier. La zone industrielle peut être vue comme une zone de friction entre la ville et la nature, reflet de l’anthropisation du Gave de Pau.


Orthez ancien méandre

zone industrielle saligue

route d’Orthez

Jusque dans les années 1960, les rives du Gave de Pau étaient occupées par une végétation naturelle de type ripisylve. Un large méandre, en amont d’Orthez était occupé par une saligue étendue. 39 Orthez zone industrielle zones d’activités de Soarn et des Saligues

lac d’Orthez-Biron

la Saligue aux oiseaux

A64

Le Gave de Pau en 2008. Dès la fin des années 1960, l’exploitation des gravières a fortement impacté la rivière en modifiant son cours et en détruisant une grande partie de la saligue. C’est sur cette gravière qu’a été créée la base de loisirs d’Orthez


40

La végétation spontanée a envahi les enrochements des berges de la zone industrielle.

1.1 LE GAVE DE PAU


41

Pince permettant d’extraire les arbres et les branches arrachés lors de violentes crues du Gave qui, en s’accumulant au niveau du barrage, obstruent le canal d’alimentation de la minoterie.


LA BASE DE LOISIRS

Un atout touristique à l’échelle départementale plage aménagée ouverte en été

Le plan d’eau de 40 Ha de la base de loisirs d’Orthez-Biron

42

0 100

500 m

périmètre de la base de loisirs

entrée

espace naturel

plage aménagée anciennes traces d’hydrologie, bras mort rivière artificielle

A 64 accès depuis le centre ville 1.1 LE GAVE DE PAU


Avec près de 40 000 baigneurs par an, la base de loisirs a un attrait touristique conséquent. À cheval sur les communes d’Orthez et de Biron, elle concentre un grand nombre d’activités de loisirs (sports nautiques, golf, plage estivale, jeux pour enfants) et constitue le principal lieu de promenade des orthéziens. Toutefois, bien qu’elle soit située à seulement deux kilomètres du centre-ville, il s’avère difficile de s’y rendre autrement qu’en voiture. Il n’existe aucun chemin piéton le long des berges. Seule la route de Biron permet de s’y rendre mais elle n’offre actuellement aucune place aux déplacements doux.

http://www.mairie-orthez.fr

www.ot56-cdt64.ot.tourinsoft.com

http://www.loisirss-orthez.com

43


LA SALIGUE

Un milieu naturel endommagé

44

À l’origine, le terme de saligue désigne en occitant les boisements humides des bords du Gave de Pau. Elle est issue de la divagation du Gave qui, par immersion successive des terres au cours des crues, vient renouveler le milieu et la végétation. Il s’y dépose des bancs de graviers qui sont progressivement colonisés par des espèces pionnières suivies de saules, frênes, ormes et chênes. Au cours de ces divagations, le Gave bouleverse le milieu existant, retraçant perpétuellement son lit,ce qui explique la diversité et la richesse écologique des saligues. Lors des crues, leur rôle d’éponge naturelle en fait des espaces à préserver. L’eau y trouve de la

place pour s’épandre, réduisant ainsi sa vitesse et sa force destructrice. Auparavant, la saligue jouait également un rôle économique non négligeable pour la population. À la fois lieu de pacage pour moutons et bovins, réserve en bois de chauffe et en galets, elle subissait la pression adéquate à son renouvellement. Les aménagements successifs du Gave et de ses berges ont mis à mal ces espaces naturels sur Orthez comme ailleurs. La nappe phréatique s’étant abaissée d’environ 5 mètres par rapport à son niveau d’origine suite à l’exploitation des gravières, ces milieux ne se reconstituent

association aulnes-frênesérables

plus de manière naturelle et ne peuvent donc plus jouer leur rôle en cas d’inondation. La préservation de ces milieux et leur restauration constituent un enjeu fort pour la ville car ils participent au cadre de la base de loisirs. Classé en zone Natura 2000 et en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), le Gave de Pau constitue un milieu d’intérêt écologique et de halte pour les oiseaux migrateurs.

saulaie dominée par le saule pourpre roselière Gave de Pau

0

5

25 m

Coupe représentative d’une saligue

1.1 LE GAVE DE PAU

bras-mort


45

La saligue vue depuis le pont de l’Europe au niveau de la base de loisirs

Classement des zones naturelles liées au Gave de Pau réseau Natura 2000 Périmètre de la zone ZNIEFF de type réseau hydrographique du cours inférieur du Gave de Pau base de loisirs Orthez-Biron 0 0,5

2,5 km


Relevé des espèces faunistiques vivant sur les berges du Gave de Pau et leur présence au cours de l’année source www.oiseaux-europe.com

Janvier

Février

Mars

Avril

Avifaune bergeronnette des ruisseaux canard chevalier guignette

46

chouette hulotte

p

cincle plongeur

p

cormoran huppé

p

vanneau huppé

p

grande aigrette

p

héron cendré

p

martin pêcheur

p

phragmite des joncs

p

gallinule poule d’eau

p

Mammafaune putois écureil roux loutre

1.1 LE GAVE DE PAU

p

p

p

p

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.


Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Poisson carpe sandre saumon de fontaine truite arc-en-ciel

i

i

brochet

Reptile lézard des murailles

p

47 p

i

Le Gave de Pau comme corridor écologique Les classements en ZNIEFF et Natura 2000 et le SAGE AdourGaronne (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) ont permis le rétablissement d’une partie des biotopes rattachés au Gave de Pau, permettant ainsi la réapparition d’un panel faunistique intéressant comprenant aussi bien des oiseaux migrateurs (chevalier guignette) que des mammifères (loutre) ou encore le retour du saumon d’Atlantique gage de la bonne qualité de l’eau du Gave. Cette richesse de milieux se retrouve également sur la zone de la Papeterie des Gaves. La papeterie

avec ses espaces enfrichés, situés en zone inondable, est un lieu de nidification. Au niveau de la minoterie, l’insularité de l’île du Pesqué, en fait un des lieux les plus préservés de la rivière. Elle constitue pour les oiseaux migrateurs une zone de nichoirs. La diversité de faciès des milieux aquatiques permet également à plusieurs espèces de poissons d’y frayer et de s’y nourrir. L’île du Pesqué, au niveau de l’ancienne minoterie, constitue un isolat de saligue protégée en plein coeur de la ville.

: espèce protégée : espèce introduite


TÉMOIGNAGES D’ORTHÉZIENS Les points de vue, parfois divergents, sur la ville s’accordent tous en revanche sur le manque de valorisation du Gave de Pau au niveau d’Orthez.

48

"Nombreux sont les gens qui vivent ici et travaillent à Pau ou à Bayonne. Ce qui me désole le plus ce sont tous ces bâtiments en vente dans le centre ancien qui ne trouvent pas preneurs. Le Gave, coule à 200 mètres de la maison. Descendre près du Gave est une des promenades favorites de ma fille. À cet endroit, près du Pont-Vieux, il est encaissé et entouré de part et d’autre de rochers. Le paysage est étonnant. On ne se lasse pas du spectacle. De temps en temps, une ou deux fois par an, le Gave monte, il se fait furieux,(...) La minoterie et la papeterie sont en amont du fleuve. Je ne me suis jamais aventurée de l’autre côté. Tout ce que j’en vois, c’est une route qui traverse la voie ferrée. Au-delà commence un « no man’s land » un peu mystérieux et désert. Le silo est un témoignage prégnant sur le paysage du passé industriel révolu de la ville."

"Nous apprécions son calme, la présence de nombreux services pour une petite ville comme Orthez et la proximité de la mer et des montagnes. L’autoroute et la gare SNCF facilitent l’accès à Orthez, ce qui n’est pas négligeable. Malheureusement, les emplois sont en voie de raréfaction depuis déjà trop d’années. L’ancien quartier industriel, le long du Gave, est en friche. Une réhabilitation serait la bienvenue avec par exemple, rêvons un peu, une promenade aménagée le long du Gave et une nouvelle rivière artificielle pour la pratique de sports en eaux vives."

Anne, professeur d’arts-plastiques

Jean-Marc et Laëtitia, enseignants

1.1 LE GAVE DE PAU

"...d’un point de vue industriel, le Gave a servi d’épîne dorsale avec l’implantation de part et d’autre de la minoterie, de la papeterie et du chemin de fer. De ce fait, sur une grande portion de son parcours, il est inaccessible aux orthéziens. L’autre raison est sa configuration naturelle, il est très encaissé..." Christophe, comptable agricole


CONCLUSION INTERMÉDIAIRE Après avoir analysé la place du Gave de Pau à Orthez, on se rend bien compte des nombreux enjeux liés à ce cours d’eau. Le rapport à la rivière est aujourd’hui multiple. Tantôt redouté au moment des crues, il est aussi apprécié pour la qualité de l’environnement qu’il procure. Ce cadre de vie, fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, en témoignent les différentes protections et actions qui visent à le préserver. Le Gave de Pau, en plus d’être un refuge écologique important au sein de la ville, est aussi un vecteur de développement touristique basé sur l’intérêt porté à la nature, apparaîssant peu à peu essentiel pour le renouveau économique d’Orthez. Le Gave de Pau représente donc un isolat de nature aux portes et au coeur de la commune. Mais sa mise en valeur n’est pour le moins pas enclenchée. Aucun espace public d’importance lui est aujourd’hui consacré et ne lui donne ce caractère central et structurant qu’il le caractérise pourtant.

Les rives du Gave ne sont pas suffisament accessibles hormis une petite section des berges au niveau du Pont-Vieux et du parc Gascoin. L’enjeu majeur est donc de redonner une visibilité au Gave de Pau afin que les orthéziens se le réapproprient. Pour mieux saisir le détachement de la ville à sa rivière il faut en comprendre son histoire.

49


1.2

50

Évolution Urbaine

Perte progressive du rapport à la rivière


51

VILLE PONT // Le Pont-Vieux base du développement dès le XIII siècle VILLE INDUSTRIELLE // L’industrialisation du Gave modifie le rapport ville-rivière LE DÉCLIN INDUSTRIEL // De la découverte de lacq aux zones pavillonnaires ORTHEZ AUJOURD’HUI // Un constat urbain et social morose VERS UN NOUVEAU DYNAMISME // Le développement touristique et culturel ème


Gave de Pa u

52

L’ère urbaine d’Orthez restera cantonnée jusqu’au XXème s. à ce qu’elle était au XIIIème s.

VILLE PONT

Le Pont-Vieux base du développement dès le XIIIème siècle La place du Gave de Pau est prépondérante dans l’histoire et l’évolution d’Orthez. Les plus anciens vestiges de la ville remontent au XIème siècle. Mais c’est véritablement au XIIIème siècle, sous le règne de Gaston VII Moncade (1229-1290), que la ville acquiert la forme urbaine correspondant au centre ancien d’aujourd’hui. La ville, promue au rang de capitale du Béarn, devint la proue avancée du royaume, lancée à la conquête des terres aquitaines. 1.2 ÉVOLUTION URBAINE

Deux bourgs furent établis sur l’emplacement de la ville actuelle. Le premier, construit autour d’un noyau ecclésial, avait une vocation commerciale à l’abri de son église. Le second, le Bourg du Pont, qui deviendra le BourgVieux, s’organisait autour d’un pont qui lui assurait un revenu conséquent. Soucieux de protéger son vicomté, Gaston VII fit établir dès 1242 une forteresse sur la butte qui dominait la ville : le château Moncade dont il ne reste plus désormais que le donjon. Peu à peu émergea le Bourg-Neuf entre

le Bourg-Vieux et le bourg du château. Orthez possédait alors deux murs d’enceinte, le premier autour du Bourg-vieux et du Bourg-Neuf, le second autour du Bourg Moncade. Un pont fortifié remplaça le franchissement de bois difficilement défendable et trop exposé aux crues du Gave. Ce pont fortifié a marqué l’urbanisation de la ville à cette époque qui s’organisait de part et d’autre de l’axe reliant le pont au château Moncade.


fois passé ce pays (les Landes), on trouve la Gascogne, riche en pain blanc et en "trèsUne bon vin rouge, elle est couverte de bois, de prés, de fleuves et de sources pures. Les Gascons sont légers en paroles, bavards, moqueurs, débauchés, ivrognes, gourmands, mal vêtus de haillons et sans argent.

"

Aimery Picaud, Description de la Chalosse occidentale au sud de Dax, vers 1150

Comparaison du plan cadastral de 1828 avec le cadastre actuel. Le parcellaire en lanières, hérité de l’époque médiévale, reste toujours visible aujourd’hui.

La Tour Moncade, vestige du château du même nom, est l’un des symboles d’Orthez visible à plusieurs kilomètres à la ronde. 53

Seul le Pont-Vieux enjambait le Gave de Pau jusqu’à la création, en 1846, du Pont-Neuf 220 mètres plus en amont.


La perception d’un péage vicomtal permit à cette "ville pont" de prospérer. Le Gave était à cette époque une rivière redoutée, difficile à traverser à gué. L’existence de ce pont fit d’Orthez un haut lieu de commerce et une ville étape pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Le Pont-Vieux devint vite l’emblème d’Orthez. Progressivement, la étendue le long commerçants et en direction de Pau l’importance.

54

ville s’est des axes notamment qui prit de

Un moulin domanial fut construit sur les rives du Gave de Pau dès 1324, dont un morceau subsiste dans l’actuelle minoterie. Le Gave de Pau a donc permis le développement de la ville. Son importance politique décroît au XVème s. au profit de Pau, ville plus centrale, qui devient la nouvelle capitale du Béarn. Toutefois elle demeure un lieu notable de commerce et de transit des marchandises destinées au port de Bayonne. À cette époque Orthez est aussi un bourg agricole. La majorité des habitants tirent leur revenu principal de la terre. La culture de la vigne prédomine sur les coteaux. Au XVIème s., le Béarn jouissait toujours d’un statut particulier de vicomté indépendante, disputée

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

par le royaume de France et d’Angleterre. Jeanne d’Albret, vicomtesse en 1555 et mère du futur roi Henri IV, y imposa le protestantisme qui devint la religion officielle en 1571. Promue capitale de la Réforme, la ville connaîtra un épisode sanglant des guerres de religions durant de l’année 1569. Au XVIIIème s., Orthez retrouva une certaine prospérité économique. La production de importante sel de la région, notamment à Salie-de-Béarn, fait d’Orthez un centre renommé de salaison et de production de "jambon de Bayonne". L’élevage et la vigne restent les principaux moteurs de l’économie de la ville. Cette époque marque également l’apparition de la culture du maïs qui prendra vite une place prépondérante dans la région du fait des fortes précipitations, modifiant le paysage et annonçant la monoculture actuelle.

La Chalosse est bon pays plein de "vignobles & d’arbres fruitiers, avec d’agreables diversitez la plupart des biens des particuliers estans assortis de bois, de prairies & de ruisseaux, à cause des costeaux qui sont entrecouppez de plusieurs petites rivieres, qui toutes se rendent dans l’Adour, & font ensemble ce beau paysage.

"

Pierre Duval, Description de l’archiprêtré de Chalosse vers 1641, diocèse d’Aire

Les ruines médiéval.

du

moulin

domanial


La plus ancienne figuration panoramique d’Orthez (1822), depuis les premières pentes de Départ, Dessin de Melling gravé par Piringer source : Orthez, Pyrénées-Atlantiques, Atlas Historique des Villes de France

L’ancien rempart le long du Gave de Pau en partie amputé par la construction de la ligne de chemin de fer.

55


Gave de Pa u

56

Au XIXème s. les industries prennent place sur les rives du Gave et utilisent la force motrice de l’eau pour se développer. La construction de la voie de chemin de fer accompagne cette industrialisation et pénètre la ville en son coeur. Ce n’est que dans les années 50 qu’apparaissent les premières constructions périphériques.

VILLE INDUSTRIELLE

L’industrialisation du Gave modifie le rapport ville-rivière L’époque industrielle marque un second tournant dans l’urbanisation d’Orthez. Avec l’apparition de nouveaux équipements et l’émergence d’une nouvelle logique économique, l’aspect de la ville et du Gave de Pau se modifie.

grâce à la construction d’un nouveau pont. Inauguré en 1846, le Pont-Neuf déplace le flux de circulation nord-sud au niveau de l’actuelle mairie, en parallèle de l’ancien pont. Cela traduit une volonté de patrimonialisation du Pont-Vieux.

L’axe nord-sud du VieuxPont, autour duquel s’articulait l’urbanisation médiévale, perd son rôle d’axe d’échanges prépondérant. Pour répondre à un besoin de modernité devenu impératif dès 1840, le centre névralgique de la ville se déplace

Cette période est aussi et surtout marquée par la création de la voie de chemin de fer qui modifie irrémédiablement le paysage du Gave de Pau. Sa construction accompagne l’industrialisation de la ville qui se fait au détriment de la partie

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

médiévale. Inaugurée en 1862, la voie ferrée, qui traverse la vieille ville en longeant la rive droite de la rivière, entraîne la destruction du tissu urbain le plus ancien d’Orthez là où les maisons surplombaient le Gave. L’économie de la ville connaît elle aussi des modifications, l’industrie prenant une part de plus en plus considérable dans la région. Le marquis de Cornulier fonde en 1840 la Société des Usines d’Orthez rassemblant la minoterie, la papeterie, des tanneries et des fabriques de chocolat.


www.delcampe.net

Le Pont-Vieux avant le chemin de fer et le barrage de Castétarbe. Les maisons de la rue des Aiguilletiers surplombaient le Gave de Pau.

La gare, excentrée du centre ville, est en lien direct avec la zone industrielle qui borde le Gave de Pau.

source : Orthez, Pyrénées-Atlantiques, Atlas Historique des Villes de France

57

Le viaduc du chemin de fer enjembe le ruisseau du Grecq. La rive droite est fortement dépouillée de sa végétation, coupée probablement pour alimenter les chaudières des industries de la ville.

La ripisylve en se développant a progressivement fermé le paysage. Les barrages successifs construits en travers du Gave ont augmenté le niveau d’eau.


58

La modernisation de la minoterie et de l’usine à papier date de cette période. L’implantation de ces industries rend les rives du Gave inaccessibles du fait de leur privatisation et marque le début du détachement progressif de la ville vis à vis de sa rivière. La voie de chemin de fer accentue ce phénomène de retournement de la ville. En 1912, la construction du barrage de Castetarbe, en aval d’Orthez, entraîne une élévation significative du niveau d’eau, modifiant un peu plus le paysage du Gave et le rapport de la population à celui-ci. La submersion du lit rocheux du cours d’eau le rend encore moins accessible. La ville s’étend progressivement au delà de son emprise médiévale qui fut sienne pendant plus de six siècles. Les années 1950 marquent l’apparition des premiers lotissements.

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

Vue de la minoterie vers les années 1940, la ville ne s’est pas encore développée sur la rive gauche du Gave.


59


Gave de Pa u

60

Le XXème s. marque un tournant dans l’urbanisme d’Orthez. La découverte du gisement de Lacq puis la création de l’autoroute entraînent l’explosion de la ville qui s’étend dans toutes les directions.

LE DÉCLIN INDUSTRIEL

De la découverte de lacq aux zones pavillonnaires L’évolution, qu’a connu Orthez à partir des années 60, est considérable mais n’est pas le seul fait de l’activité orthézienne. 1949 marque la découverte d’un gisement de pétrole et de gaz naturel à 3 555 m de profondeur dans le secteur de Lacq situé à 15 kilomètres à l’est d’Orthez. L’aventure, de ce qu’on appellera vite le "Texas Béarnais", commence alors et entraîne la création de Mourenx, ville nouvelle directement liée au grand complexe industriel de Lacq, qui a dû faire face à 1.2 ÉVOLUTION URBAINE

l’arrivée massive de milliers d’ouvriers. En moins de dix ans, la ville nouvelle a surgi de terre, accueillant bientôt 10 000 habitants. Les paysages s’en trouvent modifiés. 225 hectares d’industries prennent place là où s’étendaient il y a peu encore des champs et des saligues. La production avoisinera, jusqu’aux années 70, une vingtaine de millions de m3 de gaz naturel par jour soit vingt fois les besoins quotidiens de Paris. Cette manne financière a eu un fort impact sur la région et

notamment sur Orthez. Sa population a explosé en l’espace de 15 ans, passant de 7 200 habitants à plus de 11 000. Cet accroissement démographique a induit un important besoin en logements, palié par une urbanisation massive à l’origine d’un étalement urbain considérable. De nouveaux lotissements se sont développés le long des principaux axes de communication. Cette urbanisation, s’étendant aux collines entourant la ville, a provoqué la disparition progressive de terres agricoles.


La fin programmée du gisement de gaz, au 31 décembre 2013, a forcé la communauté de communes à réfléchir au devenir de ce bassin industriel capital pour la région. Une politique de sensibilisation visant à attirer de nouveaux investissements est menée depuis plusieurs années pour reconvertir le site en pôle de recherches axé sur le "développement durable". Le captage du CO2 et son stockage dans le sous-sol, dans les anciennes poches de gaz, est également à l’étude sur le site.

source : FAMY 63

Lacq aujourd’hui

mourenx9.free.fr

mourenx9.free.fr

61

Construit selon "l’unité de voisinage", chaque îlot s’organise autour d’une cour-jardin au milieu de laquelle trône une tour d’habitation. Imaginée par les architectes Maneval et Douillet, la ville est sortie littéralement du sol en moins d’une dizaine d’années.

L’immensité du site industriel de Lacq et ses cheminées dressées vers le ciel. Il arrive que l’odeur de soufre qui en émane remonte jusqu’à Orthez.


Au cours des années 70, l’installation d’une gravière a eu un fort impact sur le lit du Gave en modifiant son cours originel et les milieux naturels existants. C’est sur les bases de cette gravière qu’est établie l’actuelle base de loisirs.

Au cours des années 80, des zones d’activités font leur apparition le long des routes de Pau (N117) et de Bayonne (D817). Cette sectorisation, qui n’épargne aucune ville française, marque désormais l’entrée de la ville sans que ces espaces en fassent réellement partie.

Le talus de l’autoroute des Pyrénées au bout de la rue Jean Racine est érigé à moins de dix mètres des habitations.

source : IGN

62

En 1977, la création de l’autoroute des Pyrénées (A64) place Orthez à 30 min. de Pau et de Bayonne. Il devient alors possible d’habiter Orthez et de profiter de ses loyers modérés tout en travaillant dans une grande agglomération. Cette nouvelle proximité correspond à une seconde phase de construction de lotissements qui perdure encore aujourd’hui. L’autoroute passe au sud de la commune, sur les hauteurs de la butte de Magret et de Montalibet. Bien qu’il soit interdit de construire à moins de 100 mètres de l’autoroute, il semblerait qu’elle soit vouée à devenir la nouvelle limite d’urbanisation de la ville.

Photo aérienne d’Orthez en 1967, dix ans avant la construction de l’A64, le lit du Gave n’a pas encore été modifié à l’endroit de l’actuelle base de loisirs. La gravière est en activité. Les saligues ne sont par encore impactées par les activités humaines.

1.2 ÉVOLUTION URBAINE


Ces années marquent également le début du déclin de l’industrie d’Orthez qui peine de plus en plus à faire face à la mondialisation et à la concurrence qu’elle induit. Les secteurs traditionnels de production, comme le textile ou la chaussure, sont touchés depuis longtemps. Puis c’est au tour des secteurs du bois et de l’ameublement d’être touchés et vient ensuite le tour des l’industries meunière et papetière de sombrer malgré les différents plans de sauvetage engagés. Ces deux secteurs représentaient d’une certaine manière, par leur histoire et leur emplacement, le dernier lien d’Orthez avec son cours d’eau. Finalement, au cours de ces 60 dernières années, le Gave de Pau a peu à peu perdu son rôle central. La proximité du cours d’eau, auparavant nécessaire, est devenue obsolète économiquement parlant. Cependant, on note, depuis dix ans, une prise de conscience collective, révélatrice du nouvel intérêt porté au passage d’un cours d’eau en ville. En réaménageant les berges du Gave, la municipalité d’Orthez affirme sa volonté de redéfinir le rapport ville-rivière. La valorisation de ce paysage d’un point de vue touristique apparaît comme essentiel aujourd’hui. Toutefois l’héritage de l’époque industrielle et les aménagements

des 50 dernières années ont laissé à Orthez des espaces publics à l’aspect vieillissant, voire d’une autre époque.

63


ORTHEZ AUJOURD’HUI Un constat urbain et social morose

Jardin public 1 4

3 2

5

Place d’Armes 2

1 6

Place du Foirail 3

64

Des espaces publics vieillisants où la voiture prend la place du piéton et où la rivière est peu mise en valeur.

Orthez apparaît comme une ville "fatiguée". Le centre ville, autrefois dynamique et vivant, n’offre désormais qu’un semblant de vie avec de nombreuses devantures fermées. Ce constat est lié à la désindustrialisation depuis plusieurs années de la ville. Ce phénomène a considérablement été amplifié par la délocalisation des commerces du centre vers

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

les zones des grandes surfaces. S’ajoute à cela une réalité sociale difficile qui se traduit par un vieillissement de la population, 20% de familles monoparentale et 35,3% de personnes vivant seules, nécessitant des besoins en logement spécifiques.

Parvis de l’église St pierre 4

Berge "aménagée" 5

Parc Gascoin 6


Répartition des logements vacants et/ou insalubres dans le centre ancien. Immeuble vacant et dégradé Immeuble vacant ou partiellement vacant Périmètre de restauration immobilière

Consciente de ces problématiques la municipalité a engagé une politque de dynamisation du centre ancien. La création d’un périmètre de restauration immobilière, et le développement d’un pôle culturel autour de la médiathèque Jean-Louis-Curtis en sont des exemples. Dans le cadre de cette étude, il est question du devenir des anciens terrains industriels bordant le Gave. Cependant la viabilité d’un tel projet de réhabilitation passe aussi par cette volonté de donner une nouvelle image et un nouveau dynamisme au centre ville.

358 logements sont dits potentiellement indignes sur Orthez, ce qui représenterait 8,6% des résidences principales de la commune. 650 personnes seraient concernés par ce problème.

65


VERS UN NOUVEAU DYNAMISME Le développement touristique et culturel Les difficultés économiques d’Orthez sont à pondérer par le potentiel tourisitique de la ville. Ancienne capitale du Béarn, la ville possède un patrimoine historique considérable véritable moteur de l’activité touristique sur la commune. De plus, en raison de sa situation géographique, qui en fait une ville étape et ce depuis le XIème s., du pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle, elle attire, chaque année bon nombre de touristes.

66

À l’initiative de l’Office du Tourisme du Béarn des Gaves (regroupant Orthez, Navarrenx, Salies et Sauveterre), un projet de Pays d’Art et d’Histoire a été monté en 2002 dans le but de promouvoir l’intérêt culturel de ce territoire. La notoriété du Béarn des Gaves comme destination touristique a été confortée par la mise en place d’un Pôle Touristique Rural relevant du Conseil Régional d’Aquitaine. Le Gave de Pau, quant à lui permet le développement du tourisme lié à la nature et aux activités sportives nautiques qui connaissent un engouement indiscutable de nos jours. D’autres équipements culturels comme la médiathèque, le centre

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

d’Art Contemporain Image/ Imatge, le musée Jeanne d’Albret, les arènes du Pesqué et un programme culturel riche (férias d’Orthez, Jazz Festival), favorisent le développement touristique de la ville. Les retombées économiques du tourisme sont significatives pour la ville et peuvent représenter jusqu’à 50% du chiffre d’affaires de certains commerçants. La promotion du tourisme autour des atouts de la ville et de son territoire est au coeur des considérations de la ville.

Les arênes du Pesqué

La valorisation du paysage à travers le Gave de Pau, devient un enjeu économique pour Orthez qui souhaite recouvrer son identité territoriale tout en conciliant judicieusement développement urbain et touristique.

Exposition photographique devant la médiathèque en partenariat avec le Centre d’Art Contemporain.

Affiche du festival de Jazz d’Orthez


2

6 3 4

8

9 7

1 5

5 67

10

Attrait culturel et touristique d’Orthez

0

1

Pont-Vieux

6

Théâtre Francis Planté

2

Tour Moncade

7

Studio Cinéma

3 Église St-Pierre

8

Futur Cinéma

4 Musée Jeanne d’Albret

9

Médiathèque Jean-Louis-Curtis

5

Maison Chrestia (maison de Francis Jammes)

10 Base de loisirs

500 m


Un rapport à l’image particulier

68

Orthez nourrit un rapport sousjacent à la photographie. L’association Image/Imatge (association de loi 1901) a été créée par un collectif d’amateurs passionnés. Depuis 2010, l’association a pris un caractère professionnel permettant une programmation résolument contemporaine. Son deuxième objectif est la création, au fil du temps, d’un fond bibliographique de photographie contemporaine disponible à la médiathèque. Cet attrait pour la photographie a en outre permis d’exposer à Orthez des artistes de renommée internationale comme Larry Clark ou la découverte d’Alain Delorme (prix Arcimboldo en 2007). Sur les 48 Centres d’Art Contemporain Français, Image/ Imatge est le seul que compte la région Aquitaine. En comparaison, la région Midi-Pyrénées en compte une douzaine, signe d’une réelle volonté politique. Bien que la ville affiche une certaine volonté de promouvoir un programme culturel plus étoffé, à ce jour elle peine à concrétiser cette volonté pour en faire un véritable atout touristique.

1.2 ÉVOLUTION URBAINE

Little Dolls, travail récompensé par le prix Arcimboldo en 2007, Alain Delorme


69

Totem ,Shanga誰, Alain Delorme


source : IGN

70

1948 1.2 ÉVOLUTION URBAINE

ve Ga

de

Pau

Jusqu’à la fin des années 40 on constate que la ville s’est encore peu étalée est s’apparente à la cité médiévale de la fin du XVIIIème s. À l’’est de la ville se rassemblent la plupart des industries avec la carrière de pierre de construction de Lapeyrère et un regroupement d’usines lié au Gave (la minoterie, la papeterie et la Chaudronnerie et Tuyauterie d’Aquitaine). La végétation des berges est peu développée signe que le pâturage est encore important à cette époque. En amont de la ville la saligue se développe largement.


source : IGN

Gave

1967

u de Pa

En 1967, le paysage d’Orthez a déjà fortement été modifié. Suite à l’aventure énergétique de Lacq, la ville prend s’étend. Plusieurs lotissements ont été construits en périphérie le long des axes de circulation. Le niveau du Gave semble plus élevée, conséquence peut être de nouvelles centrales hydroélectriques sur la rivière. Une gravière exploite le lit du Gave au niveau du méandre ce qui aura un impact notable sur le cours de la rivière et l’implantation des saligues.


de Pa u

source : IGN

Gave

2008

En l’espace de 40 ans le paysage d’Orthez a été bouleversé. L’autoroute au sud d’une part, les zones d’activités d’autre part sont autant d’aménagements qui, bien que répondant à des besoins territoriaux, ont déterioré l’image de la ville. L’accentuation de l’étalement urbain a éloigné de nombreux habitants du centre ville regroupant la plupart des services. La base de loisirs a remplacé la saligue d’autrefois.


CONCLUSION INTERMÉDIAIRE Au fil de ces pages, c’est le délitement du rapport de la ville au Gave qui ressort. Bien qu’Orthez se soit construite autour de la rivière qui lui a permis de prospérer, à l’heure actuelle, le Gave de Pau ne fait plus que traverser la ville, sans en être. Cependant la desindustrialisation, qui d’une certaine manière, a accentué ce détachement, offre aussi de nouvelles perspectives à la ville pour se retourner sur sa rivière. Orthez est soumise au problème redondant de l’étalement urbain. Profiter des nouvelles possibilités liées à l’abandon des terrains de l’ancienne zone industrielle du Gave, est l’occasion de reconstruire la ville selon l’idée maintes fois avancée du palimpseste.

73


74

02 / Zone Industrielle du Gave


75

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES 2.1 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


2.1

76

De l’Origine des Friches


77

LES MOULINS D’ORTHEZ // Vers une industrie moderne ÉMERGENCE D’UN VIDE // Friches industrielles au coeur de la ville ORIGINE DE L’ISOLEMENT // L’ensemble des réseaux routiers et ferroviaires FRANCHISSEMENTS // Détails et typologie UN CONTEXTE URBAIN HÉTÉROCLITE // Une ville marquée par la sectorisation


le Pont de l’Europe

Zone d’activités de Soarn

Stade Municipal 78

la

Orthez a évolué au cours de son histoire, renvoyant tour à tour l’image d’une ville médiévale et d’une ville industrielle. La désindustrialisation de la ville est venue chambouler cette identité auparavant bien établie. Orthez a vu son économie ralentir et son centre ville lentement se vider des commerces qui fédéraient la vie communale. Aujourd’hui, la ville cherche à se redéfinir en tant que ville attractive.

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

Gare SNCF


la Base de Loisirs Orthez-Biron

Zone d’activités des Saligues la

Papeterie des Gaves

la

Minoterie

A 64 la Centrale hydroelectrique 79

les Arênes

le Pont-Neuf

le Pont-Vieux les anciens Hangars de la Chaudronnerie et Tuyauterie d’Aquitaine

Ga

ve

de

Pau


LES MOULINS D’ORTHEZ Vers une industrie moderne

Jusqu’à la moitié du XXème siècle, la végétation peu impotante recouvrant les berges du Gave de Pau laissait voir les moulins d’Orthez telle une mise en scène pittoresque.

80

Depuis le XIXème siècle, l’évolution constante des techniques industrielles et des pratiques de la population a modifié le paysage industriel d’Orthez. La minoterie et la papeterie, édifiées fièrement sur le Gave, étaient le signe d’une industrie florissante. Les rives du Gave étaient, jusqu’aux années 1950, recouvertes par un taillis bas lié aux prélèvements importants des habitants pour du bois de chauffe. La visibilité depuis les berges était alors beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. La modification des modes de chauffage et des pratiques agricoles (les jeunes pousses servant de fourrage au bétail) a permis l’établissement progressif

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

d’une ripisylve, réduisant progressivement les vues d’une rive à l’autre. Outre la reconquête des berges par la végétation, l’évolution des techniques et des procédés utilisés a grandement modifié le paysage industriel de la ville, amplifiant un peu plus le caractère anthropique du Gave à ce niveau. La minoterie a peu évolué, les bâtiments datant du XIXème étant suffisament grands et adaptables aux nouvelles techniques de production. Seules deux extensions ont été construites depuis 1902 : le silo en 1925 et les nouveaux logements à l’entrée de l’usine. À l’inverse, la papeterie des Gaves expose deux visages bien différents, reflets de deux

époques. L’ancienne usine à papier a été construite au plus proche de l’eau pour des raisons techniques évidentes. La nécessité de changer les machines à papier pour augmenter le rendement a entraîné la construction de nouveaux bâtiments plus grands. Quand la première, délaissée depuis longtemps, constitue un héritage architectural remarquable en lien avec le Gave, la seconde composée d’immenses hangars métalliques, s’apparente plus à une "verrue" dans le paysage.


gare

minoterie

usine de palettes (ancien hangar de la CTA)

gare

minoterie hospice

centre hospitalier pré

bois

papeterie papeterie

parc parc

parc

arêne usine

vigne labour

école

pré labour

pré

Plan d’implantation des industries en bordure du Gave de Pau en 1902

habitat pavillonaire

habitat pavillonaire

Plan d’implantation des industries en 2009

81

L’héritage architectural des premiers temps de l’industrie orthézienne...

... contraste avec la banalisation et la standardisation de l’architecture industrielle récente


ÉMERGENCE D’UN VIDE Friches industrielles au coeur de la ville En janvier 1996 la minoterie Heid quitte le site de Pau où elle était implantée depuis 1806 pour fusionner avec la société des Moulins d’Orthez. Durant 9 ans la production avoisinera les 100 tonnes de blé par jour. Durant l’été 2005, la minoterie d’Orthez ferme ses portes pour être délocalisée dans le Tarn. Vingt salariés perdent ainsi leur emploi. Un an plus tard, c’est au tour de la papeterie des Gaves, propriété du groupe espagnol SAICA, de fermer ses portes, ce qui entraîne le licenciement de 56 personnes. 82

Cela fait 6 ans que les industries, qui avaient marqué le début de l’industrialisation d’Orthez, ont fermé. Peu à peu, la nature a repris ses droits sur le site, se développant dans les moindres interstices et jusqu’à l’intérieur des bâtiments.

Les vitres brisées de la façade de la minoterie et ce qu’il reste des machines à l’intérieur

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES


83

Les bâtiments désaffectés de la papeterie des Gaves colonisés par la végétation spontanée


84

L’ancienne machine à papier, fondue à Angoulême, trône toujours au premier étage. Le sol jonché de poussière et de déchêts accentue le sentiment d’abandon et de désolation.

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES


85


Sans parler de phénomène d’oubli, la fermeture des usines en bordure du Gave a supprimé le dernier lien que nourrissait Orthez avec sa rivière. Ces espaces, qui ont perdu leur vocation économique, ont laissé place désormais à l’enfrichement et sont un peu plus isolés du reste de la ville. Ce processus d’isolement est accru par le passage de la voie de chemin de fer au nord et de la route départementale (Avenue du Pesqué) au sud.

86

Les terrains de la minoterie et de la papeterie sont pourtant porteurs d’un fort potentiel. Situés à 5 minutes à pied du centre ville, à proximité de l’ensemble des services que la ville propose (équipements publics, établissements scolaires, commerces...), ils constituent un lieu privilégié pour un projet de renouvellement urbain. S’étendant de part et d’autre du Gave, ils sont en lien direct avec celui-ci. Accolés au quartier de la gare et le long de l’Avenue du Pesqué, ils sont à la confluence des moyens de transports territoriaux. Dès lors ce site offre à la ville la possibilité d’affirmer une nouvelle identité en devenant le support d’un projet par lequel la ville se raccrocherait à son territoire et à son paysage.

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

0

1,5 km

L’attachement d’Orthez à son passé médiéval est affirmé et s’explique par la richesse de celui-ci. La mise en valeur de ce patrimoine occulte le passé industriel plus récent de la ville, qui n’est pas inclus dans le circuit touristique. circuit touristique autour du patrimoine médiéval

environ 10 minutes à pied du centre ville

base de loisirs d’Orthez-Biron

environ 10 minutes à vélo du centre ville


87

0

500 m

Les 14 hectares de friches de la minoterie et de la papeterie des Gaves au centre de l’ensemble des services d’Orthez

tissu urbain

typologie des espaces publics

tissu ancien

jardins et parcs publics

tissu pavillonnaire et logements collectifs tissu industriel et grands équipements friches industrielles

terrains de sport places et parvis

services et activités centraux H

rues commerçantes

hôtels et camping

centre hospitalier

groupes scolaires

base de loisirs d’Orthez-Biron

gare SNCF

sites touristiques


ORIGINE DE L’ISOLEMENT l’ensemble des réseaux routiers et ferroviaires

La trame des réseaux parcourant la ville s’applique non sans violence sur le territoire. Ces infrastructures ont marqué le paysage d’Orthez et participent à l’isolement physique et psychologique de la minoterie et de la papeterie.

88

La voie de chemin de fer a nécessité d’énormes travaux le long des berges. Autrefois indispensable à l’expansion industrielle et vecteur de connexion avec le territoire, son rôle s’est amoindri le transport industriel ferroviaire connaissant un net recul au profit du transport routier. La voie représente aujourd’hui par endroits une frontière au sein de la ville. La départementale 9, principal axe de desserte de la ville au sud depuis l’autoroute, relie Orthez à Mourenx et Lacq. Près de 7 800 véhicules l’empruntent chaque jour pour rejoindre ou traverser le coeur de la ville. Ce trafic quotidien congestionne le centre et l’avenue du Pesqué (tronçon de la D9 depuis l’entrée de la ville jusqu’au Pont-Neuf) et en fait un axe dangereux et donc difficilement empruntable à pied ou à vélo.

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

Cette avenue, qui longe la rive gauche du Gave de Pau, est une limite séparative entre le quartier pavillonnaire du Pesqué et la rivière. À la fois accroches au territoire et au reste de la ville, ces réseaux ont, à l’échelle du site industriel, un caractère infranchissable qui actuellement participe à son isolement.


D947

Dax

e-

t-d

n Mo

t

san

r Ma

33

D9

Bay

on

ne

D41

5

N117

89

ne

on

Bay

N11

7

Pau

Avenue du Pesqué

Gave de Pa u

D9

Lac

q

0

500 m

friches industrielles

A 64

voie de chemin de fer

réseau routier secondaire

Les réseaux de transport autour des friches industrielles

Pau

/ Tou

lou

se


Les accès au site sont donc relativement limités par l’ensemble de ces infrastructures. Ils se limitent à quatre. Le premier, en rive droite, permet d’accéder à la minoterie après avoir traversé le passage à niveau. En rive gauche, deux accès se font au niveau de l’avenue du Pesqué. L’un donne directement sur la rue mais est relativement dangereux du fait de sa situation en plein virage, l’autre nécessite de traverser le parking de la Communauté de Communes. Le dernier accès se fait par la zone d’activités des Saligues. Lors de la réhabilitation des friches il conviendra de palier au manque de visibilité de ces entrées.

0

90

500 m

Les zones impactées par le bruit des grands axes de circulation.

1

2

1 2

3

3

4

4

0

500 m

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

Actuellement seules quatre entrées permettent d’accéder au site mais sont peu adaptées.


L’avenue du Pesqué, frontière entre le quartier pavillonnaire et la rivière, est quotidiennement empruntée par un trafic de transit de voitures et de poids lourds.

16 trains relient Pau à Dax chaque jour en passant par Orthez et autant dans l’autre sens.

91


futur contournement D947

FRANCHISSEMENTS Détails et typologie

92

33

Le Gave de Pau, jusqu’à la construction du Pont-Vieux au XIIéme s., a longtemps constitué une frontière. Avant, seuls les bacs ou la traversé à gué permettaient de franchir la rivière. De nos jours, deux autres ponts permettent de franchir la rivière. Le PontNeuf tient une position centrale. Parallèle au Pont-Vieux, il relie le centre ville aux quartiers sud. Le pont de l’Europe, construit dans les années 80, relie la zone d’activités de Soarn à l’autoroute. Il sera le support d’un futur contournement qui permettra de désengorger le centre ville du trafic de transit. La réduction de circulation autour du centre ville et au niveau de l’avenue du Pesqué sera l’occasion de marquer l’entrée de la ville à ce niveau.

Le Pont-Vieux

5

N117

230 m 1900 m N11

7

D9

0

vers la gare

Dax

bourg vieux caractéristiques

-

:

classé aux monuments historiques en 1872 piéton longueur : 52 m matériaux : pierre de taille

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

500 m

Les trois franchissements que compte aujourd’hui Orthez

quartier de départ

vers

D9

D41


Le Pont-Neuf silo de la minoterie

arêne pesqué

vers la gare

vers

Dax

centre ville caractéristques

-

:

carrossable et piéton double sens longueur : 90 m matériaux : pierre de taille 93

Le Pont de l’Europe

vers

Pau vers l’A64

vers la gare

caractéristiques

-

:

carrossable double sens longueur : 87 m matériaux : béton et acier


UN CONTEXTE URBAIN HÉTÉROCLITE Une ville marquée par la sectorisation

Quartier du Pesqué Avenue du Pesqué

papeterie des

Gaves

Gave de Pau

94

Les friches de la minoterie et de la papeterie des Gaves s’insèrent dans un contexte urbain varié et sectorisé. Au sud, s’étendent les quartiers pavillonnaires du Pesqué et Bergereau. Ces lotissements, reflets de la standardisation des années 70-80, se sont implantés sur des terrains anciennement agricoles et se retrouvent coincés entre l’avenue du Pesqué qui longe le Gave de Pau et l’autoroute. Peu d’accroches permettent de relier ces quartiers à la rivière. Au nord, le quartier de la gare et du centre hospitalier est un

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES

espace relativement composite. Il rassemble l’ensemble des services à la personne d’Orthez ce qui le rend quelque peu imperméable aux traversées piétonnes. L’articulation avec le centre ville se fait via la rue du Moulin. La N117 fait office de limite entre ce quartier et le reste de la ville et est à l’origine du développement de la zone d’activités située à l’entrée de la ville. L’effet de sectorisation est plus marqué à la sortie de la ville en direction de Pau. De part et d’autre du Gave de Pau, des zones d’activités se sont développées le long de la N117 et de la D9

marquant l’entrée de la ville et empêchant toute perception de la rivière. Agencés selon les codes industriels effectifs depuis la fin des années 60, ces espaces ne sont qu’une juxtaposition de boîtes métalliques investies par diverses entreprises et enseignes de grandes distributions. Entièrement dédiés à la voiture, ces espaces ne possèdent aucune caractéristique de ce qui fait la ville. Certaines entreprises, comme les ateliers de tissage Moutet, sont implantées en zone inondable, signe de l’absence de logique liée au territoire.


Tour Moncade

Centre Ancien Minoterie d’Orthez

F

Voie SNC

Base de Loisirs Orthez-Biron

Zone d’activités de Soarn

Quartier de la gare et du centre hospitalier

Les abords immédiats du site.

Zone d’activités des Quartiers pavillonaires Saligues du Pesqué et Bergereau

95


Quartiers pavillonaires du Pesqué et Bergereau paysage d’habitation banalisé sans rapport avec le territoire d’implantation

Quartier de la gare et du centre hospitalier un pôle de santé conséquent, un mélange architectural déconcertant

96 Zone d’activités des Saligues entrée sud-est d’Orthez par la D9, juxtaposition de hangars en métal empêchant toute perception du Gave

Zone d’activités de Soarn entrée est de la ville par la N117, paysage unifonctionnel dominé par la voiture, sectorisation des services

2.1 DE L’ORIGINE DES FRICHES


LE SITE

Périmètre d’étude en chiffres

0

500 m

Gare SNCF 3,26 Ha

Propriétaire : SNCF Surface bâtie au sol : gare environ 440 m2 et hangar 899 m2 Type de construction : gare du XIXème s. Surface peu ou pas exploitée : 10 758 m2

Minoterie 1,78 Ha

Propriétaire : Soufflet-Société des Moulins d’Orthez Surface bâtie au sol : 1 308 + 1650 m2 SHON : 8 700 m2 dont 1400 par niveau du bâtiment principal Type de construction : ancien moulin du XIXème s. Centrale hydroélectrique propriété de la SUO Énergie.

Entreprises rive droite 1,47 Ha (fabrique de palettes, menuiserie)

Propriétaire : SAICA France Surface bâtie au sol : 2 817 m2 Type de construction : hangars industriels dont un ancien hangar en pierre de la CTA

Papeterie des Gaves 9,78 Ha

Propriétaire : SAICA France Surface constructible (hors zone inondable) : 2,38 Ha Surface bâtie au sol : 15 591 m2 dont 5 200 m2 pour le bâtiment principal Type de construction : hangars industriels et ancienne usine du XIXème s. Pollution à considérer sur le site notamment au niveau de la dalle du bâtiment principal

Zone d’activités des Saligues 10 Ha

Nombre d’entreprises : 12 Type de construction : hangars industriels

Champs 10,8 Ha

Types de cultures : céréales, populiculture

Base de loisirs 100 Ha

Équipement intercommunal partagé entre Orthez et Biron Surface du plan d’eau : 40 Ha

97


Un Site Composite : Émergence des problÊmatiques 2.2

98


99

LE QUARTIER DE LA GARE // Entrée sur la ville sans lien avec son territoire ANCIENS HANGARS DE LA CTA // Une impasse entre le Gave et les voie SNCF LA MINOTERIE // Un patrimoine Industriel déprécié LA PAPETERIE DES GAVES // La rivière occultée par la déshérence industrielle IMPACT DE L’INDUSTRIE PAPETIÈRE // pollution du site et risques associés ZONE D’ACTIVITÉS DES SALIGUES // Un modèle urbain banalisé


LE QUARTIER DE LA GARE Entrée sur la ville sans lien avec son territoire

La gare constitue, pour la plupart des villes, un pôle urbain attractif autour duquel gravitent différentes activités : commerces, cafés, restaurants qui font de ces espaces un véritable lieu de vie. De ce fait la gare n’a plus comme seule vocation un service de transport mais devient aussi un point de rencontre pour les différents usagers. Cela engendre des espaces appréciés, parfois recherchés et identifiables.

Pour plusieurs raisons, la gare d’Orthez ne peut pas à ce jour être considérée comme un pôle attractif. Accolée à l’ancienne zone industrielle, elle se trouve légèrement excentrée du centre ville. Sa position ne lui confère pas la visibilité nécessaire à ce type d’équipements puisqu’elle n’adresse aucune façade sur un axe important. En arrivant par la gare un voyageur peut être quelque peu dérouté de

se retrouver au croisement de deux rues entièrement dédiées au stationnement, sans aucun indice lui permettant de connaître la direction du centre ville.

rue n ouli du m

centre hospitalier

centre hospitalier

alignement de tilleuls rue Pau l Bailler es

alignemen t de pla tanes av. Adolp he Detc hebame

100

av. Fran

cis

es

N17

7

dépôt municipal

Gare

passage à niveau

Jamm

souterra

entrepots

in en cons truction

ancien es pace de fret

voie sncf

0

50

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

250 m


Le parvis de la gare, une surface plane et imperméabilisée. Les entrepôts de déchargement datant du début du siècle dernier.

101 Le parking de la gare, lui aussi entièrement imperméabilisé, renvoie une piètre image de la ville.

La gare vue depuis le passage à niveau menant à la minoterie.


a’ b’ a

b

c’ c

Gave de Pau

alignement de tilleuls maison de la solidarité départementale

hangar industriel

0

rue

rue du moulin

AA’ 5

Paul Bailleres

emprise sncf

25 m

espace envahi par les voitures

Gave de Pau 102

ancien hangar de la cta

futur passage souterrain

rue du moulin

BB’ 5

0

double alignement de platanes classés à la zppaup

gare sncf

rue

emprise sncf

Paul Bailleres

av. Adolphe

Detchebame

25 m

Gave de Pau jardins ouvriers en friche

ancienne zone de chargement inexploitée aujourd’hui

chemin se terminant en impasse dans la continuité de la rue du moulin entrepots

CC’ 0

emprise sncf

5

25 m

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


L’avenue Adolphe Detchebame relie la N117 à la gare. Elle est bordée par un double alignement de platanes centenaires, classés par la ZPPAUP. Cette perspective suffirait à mettre en scène la gare si elle n’était pas perturbée de part et d’autre par les innombrables voitures stationnées entre les arbres. La rue Paul Bailleres s’organise autour d’un alignement remarquable de tilleuls au pied desquels un trottoir central, vaguement inspiré des promenades plantées, permet aux piétons de rejoindre la gare. Là encore, cet axe n’est pas mis en valeur car saturé de voitures en stationnement. Une fois traversé ce qui s’apparente au parvis de la gare et après être passé devant la gare à proprement parlé, la rue débouche sur les terrains anciennement dédiés au chargement des trains. Ces espaces sont aujourd’hui inutilisés pour les trois quarts, si ce n’est pour le stockage d’anciennes traverses de chemin de fer et autres déchets de la SNCF. Les vieux entrepôts, datant du début du XXème siècle, servent quant à eux à l’entreprise de logistique des Transports Foix.

La rue du Moulin et ses trottoirs presques inexistants reste peu engageante pour se renrte à la gare

103

La rue Paul Bailleres un jour d’affluence

Le double alignement de platanes, condamnés par le tigre du platane, forme une piètre perspective sur la gare


104

Le bâtiment moderne du Centre d’Aide Départementale préfigure peut être de la nouvelle image du quartier de la gare. La présence rapprochée de cet établissement, du centre hospitalier (318 lits), des autres équipements d’aide à la personne et de la gare nécessite environ 230 places de stationnement. Si la gare d’Orthez est retenue dans le futur projet de LGV Bordeaux-Tarbes, les besoins en stationnement risquent d’augmenter, diminuant d’autant l’espace piétonnier déjà inadapté. Ces derniers empruntent la route plutôt que les trottoirs mal adaptés, signe de l’inconfort que procurent ces espaces.

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


105

La minoterie et son silo sont très présents depuis la rue Paul Bailleres mais la voie SNCF constitue une frontière importante visuellement, physiquement et psychologiquement.


106

L’ancienne zone de chargement, un espace vide inexploité et imperméabilisé se terminant en impasse. Seule l’ancienne voie est colonisée par la végétation.

Des constructions hétéroclites de piètre qualité bordent la zone de déchargement et la séparent de la N117.

Un tas de déchets SNCF

Les hangars marquant le début de la zone d’activités de Soarn. Au fond la zone de déchargement, la gare et le silo de la minoterie.

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


107

Le regard tourné vers le gave depuis les entrepôts de déchargement. La rivière, pourtant toute proche, n’est pas perceptible derrière un vieux hangar de pierre et la végétation spontanée.


LES ANCIENS HANGARS DE LA CTA Une impasse entre le Gave et les voies SNCF

Accolés à la gare, de l’autre côté des voies de chemin de fer, se trouvent les anciens hangars de la CTA (Chaudronneries et Tuyauteries d’Aquitaine). Sur l’ensemble de la zone industrielle, cet espace est le seul supportant toujours une activité. Une fabrique de palettes est implantée depuis 1982 dans un vieil entrepôt en pierre datant du XIXème siècle d’une valeur

architecturale indéniable. Au cours de l’été dernier, un violent incendie a ravagé les 1500 m2 de hangars de l’entreprise, n’épargnant que l’ancienne construction. Un menuisier est également implanté sur ces terrains.

Detchebame

La situation de ces terrains, entre les voies ferrées et le Gave de Pau, les isole fortement. Seul un

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rue du mou lin

hangar in dustriel maison

friche basse

ripisylve dense

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2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

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Paul Baill

hangar

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passage à niveau permet pour le moment d’y accéder par la rue du moulin qui plus loin n’est plus qu’un chemin aboutissant aux anciens jardins ouvriers de la papeterie des Gaves et se finissant en impasse.

250 m

voie sncf

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N17

7


hangar de la papeterie

Depuis les quais de la gare, la présence de la zone industrielle occulte celle du Gave de Pau que seule la végétation annonce. 109

Les hangars brûlés de la fabrique de palettes. Des ouvriers s’affairent sur le futur passage souterrain de la gare qui permettra de passer de l’autre côté et de rejoindre la zone industrielle. On peut imaginer le Gave réapparaître une fois une partie de ces hangars détruite.


Vue sur les hangars de la fabrique de palettes depuis l’ancienne papeterie. Le vieux bâtiment de pierre se dresse et constitue un élément visuel important depuis l’autre rive.

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ancienne papeterie

accès sur berge permettant aux kayakistes d’éviter le barrage

110

barrage

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fond de parcelle sans qualité ni lien avec le Gave fabrique de palettes

rue du moulin canal

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rejets station d’épuration

bâtiment principal de la papeterie

ancien hangar de la cta

ancien dépôt de mâchefers recouvert de terre station dépuration

BB’ 0

Gave de Pau 5

25 m

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

rue du moulin


Entièrement fonctionnels, ces espaces n’ont aucun attrait paysager, ni de rapport avec le Gave de Pau. La végétation, qui borde la rivière, ne permet pas d’y accéder et cache les vues sur la berge opposée. De plus, l’ambiance sonore de la gare est omniprésente depuis ces espaces. Trains et appels sonores provoquent une nuisance dont il faudra tenir compte. La SNCF a depuis janvier entamé la construction d’un passage souterrain permettant de passer sous les voies pour rejoindre un futur second quai. Ce souterrain devrait permettre d’accéder directement de la gare à l’ancienne zone industrielle. Cependant, aucune concertation n’a eu lieu entre les services de la SNCF et la mairie d’Orthez pour parvenir à un projet cohérent avec le devenir de ces terrains. On peut donc se demander si ce passage sera en adéquation avec les futurs besoins et usages des lieux une fois la reconversion effectuée.

Les voies de chemin de fer traversées, la rue du Moulin n’est plus qu’un chemin sans qualité.

111

L’intérêt architectural de l’ancien entrepôt et son volume important (environ 500 m2), offre un bon potentiel de reconversion.

La zone étant en grande partie inondable et suite à l’incendie qui a ravagé ces bâtiments est-til légitime de reconstruire sur ces emplacements ?

La fin de la rue du Moulin coincée entre les hangars et la voie SNCF. La haie de thuyas a été retirée ouvrant cet espace sur la ville.


LA MINOTERIE

Un patrimoine industriel déprécié

Coincée entre le Gave de Pau et la voie SNCF, la minoterie apparaît, elle aussi, comme un espace très enclavé. L’unique accès se fait par le passage à niveau, peu sécuritaire, situé à l’extrémité nord-est de la minoterie.

surface au sol d’environ 2 900 m2, est à l’abandon, dans l’attente d’une nouvelle vie. Construits sur l’emplacement de l’ancien moulin communal, les bâtiments de la minoterie datent du début du XIXème siècle, période durant laquelle l’industrie s’est modernisée et a pris son essor. Ils représentent donc pour la ville d’Orthez un véritable patrimoine architectural, témoignage de l’âge d’or de l’industrie meunière.

En fonctionnement jusqu’en 2006, elle produisait encore 100 tonnes de farine par jour. Aujourd’hui, l’ensemble des bâtiments, d’une

Construite à des fins fonctionnelles, elle répondait toutefois aux codes architecturaux de l’époque qui voyaient dans le soin apporté un moyen d’asseoir sa position sociale et un gage de qualité. L’architecture et le souci du détail tenaient en quelque sorte le rôle de devanture pour les industriels.

112

Detchebame

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centrale hydroélectrique

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2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

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Paul Bailler

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barrage


L’unique passage à niveau pour se rendre sur la berge du Gave ou à la minoterie pose un problème de sécurité selon l’usage futur des lieux.

L’hiver laisse apparaître les bâtiments de la minoterie depuis l’avenue du Pesqué.

113


114


115

Les façades de la minoterie proposent une multitude de détails qui attirent le regard et soulignent la qualité et la valeur de ces édifices. Les nombreuses fenêtres sont autant d’ouvertures sur le Gave de Pau. Ce paysage identitaire s’invite de fait à l’intérieur même de l’édifice.


canal d’alimentation du moulin

centrale hydroélectrique

La façade de la minoterie dévoile un rapport au Gave exceptionnel et privilégié. L’ampleur des bâtiments et la qualité architecturale offrent un grand potentiel de reconversion

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Les terrains de la minoterie se terminent en cul-de-sac sur le Pont-Neuf

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centre hospitalier

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zone de nidification d’oiseaux migrateurs

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25 m

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

gave dissimulé

35 mètres

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Isolée derrière la voie de chemin de fer, la minoterie reste l’emblème de l’époque industrielle d’Orthez et de l’anthropisation qu’a connu la rivière à cette époque. Ses dimensions imposantes (8 700 m2 de surface habitable) font qu’elle ne passe pas inaperçue depuis le Pont-Neuf ou l’avenue du Pesqué sur l’autre rive. L’île du Pesqué, située à sa hauteur, ne dévoile qu’une partie de cette façade, jouant avec les cadrages que forme la végétation. À ce niveau, le Gave forme un second bras au pied de la minoterie. L’ambiance est intimiste, presque privilégiée, entre l’ancien moulin et sa rivière.

la parcelle se termine en cul-de-sac sur le Pont

117

centrale hydroélectrique

Le silo, en partie masqué par l’île du Pesqué, est un repère depuis l’autre rive. Vue sur la minoterie depuis le Pont-Neuf. Aujourd’hui, aucun accès ne permet de s’y rendre par ce coté ou d’emprunter la berge. Il faut obligatoirement contourner le centre hospitalier et passer par le passage à niveau.


Un fort rapport au territoire minoterie industrielle a remplaçé l’ancien moulin communal, du fait de la généralisation de l’électricité, il élève sa masse de béton armé à plus de 35 mètres de hauteur. À l’image de la tour Moncade, du clocher de l’église SaintBarthélémy ou de l’église SaintPierre, il constituait déjà autrefois

le Silo

Immeuble de 11 étages

un point de repère dans une ville encore peu étendue jusqu’aux années 1950. Suite à la destruction de la cheminée de la papeterie après sa fermeture, ce silo est, par son caractère industriel brut, le dernier symbole de cette époque industrielle.

35,55 mètres

environ

35 mètres

35 mètres

Depuis l’extérieur, la minoterie jouit d’une bonne visibilité et en particulier le silo. Celui-ci constitue un point de repère important dans la ville, visible aussi bien du haut de la butte Moncade que de divers endroits de la ville. Construit en 1925 lorsque la

le

Phare de Nividic, Ouessant

Comparaison d’échelle du silo par rapport à d’autres éléments marquants dans le paysage.

118

11

La tour Moncade, l’église Saint-Pierre et l’église Saint-Bartélémy, trois repères dans le paysage

7 8 9

1

4

2 5

3

6

10 12 0

100

500 m

Carte localisant différents points de vue du silo dans la ville (photographies page cicontre)

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

L’ancienne cheminée de la papeterie au début du XXème siècle


1

2

3

4

5

6

119

7

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9

10

11

12


Espace Interne et Bâtiments

120

Entièrement minéral, l’espace interne est délimité par les bâtiments, le canal qui coule en contre-bas et les voies SNCF. S’organisant comme autour d’une "ruelle", les bâtiments sont répartis le long de cet axe. Environ la moitié des terrains, soit 0,9 Ha, a été investie par l’activité. Au bout, la "ruelle" se termine sur des parcelles en friche investies par des ronciers au milieu desquels quelques arbres se développent librement. Le Pont-Neuf vient alors rappeler la proximité du centre ville. Le lien devient presque évident même s’il est techniquement impossible pour l’instant.

1

2

Vue sur la papeterie et sur l’île du Pesqué depuis la minoterie

2 1

Implantation des bâtiments et volumes par rapport à la rivière. La végétation de l’île du Pesqué restreint les vues sur l’autre rive et préserve des nuisances de l’avenue du Pesqué. 2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


Une idée des volumes à l’intérieur de la minoterie

121

La "ruelle intérieure" de la minoterie


LA PAPETERIE DES GAVES

La rivière occultée par la déshérence industrielle

Depuis l’avenue du Pesqué, la perception des espaces de la papeterie des Gaves est faible et se limite aux hangars métalliques. Le Gave lui est imperceptible sur le tronçon allant de l’usine à la zone d’activités des Saligues. Les terrains de la papeterie s’étendent de part et d’autre de la rivière sur près de 9,7 Ha. La partie la plus conséquente se trouve sur la rive gauche là où anciennement la première usine à papier fut édifiée et dont le bâtiment est encore en rue du m oulin

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2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

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station d’ép uration

ancienne usine

reste plus que sa structure en béton dont la démolition nécessite un budget important. D’anciens jardins ouvriers, appartenant autrefois aux employés de l’usine, sont situés sur un secteur inondable. Plus aucun n’est cultivé ; les saules et la ronce occupent maintenant ces parcelles.

av. Fran

passerelle

122

place, le seul bâtiment ayant un intérêt architectural. Les autres constructions, essentiellement des hangars industriels, se situent à l’ouest du site, sur la partie non inondable, d’une superficie de 2,38 Ha. Cet espace, entièrement imperméabilisé, a un caractère uniquement fonctionnel. En rive droite, se trouve l’ancienne station d’épuration qui servait au traitement des eaux de fabrication. Aujourd’hui démantelée, il ne

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L’ampleur des hangars industriels brouillent toute compréhension du territoire et du passage de Gave.

Vue sur la rive droite et les anciens jardins ouvriers, les berges sont illisibles et la rivière, toute proche, reste imperceptible.

123

Par endroits le rapport au Gave est fort mais l’état des berges lui est préoccupant.

Une friche arbustive a envahi la partie est des terrains de la papeterie et obstrue les vues lointaines, empêchant l’accès aux rives du Gave.


Une passerelle Eiffel classée, construite en 1906, relie les deux rives au niveau de la station d’épuration et du bâtiment principal. Inaccessible pour le moment, elle permet d’imaginer une nouvelle connexion piétonne entre les quartiers pavillonnaires du Pesqué et de Bergereau, la gare et le centre ville.

124

Entre l’usine et la zone d’activités, une friche arbustive se développe sur la partie inondable. Sans intervention humaine, elle évoluera en un boisement spontané de chênes pédonculés refermant le paysage et atténuant encore la présence de la rivière. Une route goudronnée traverse cet espace et rejoint la zone d’activités. Auparavant elle servait de voie d’accès aux poids lourds. Cet enfrichement touche aussi les berges et limite la perception que l’on peut avoir du Gave de Pau. L’accès s’en trouve une fois de plus impossible. La partie constructible des terrains de la papeterie est vouée à accueillir un écoquartier. Quant à la partie non constructible, quel projet envisager tout en valorisant le potentiel paysager du Gave ? La passerelle Eiffel reliant les deux rives.

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES


L’ancienne voie d’accès des poids lourds, le talus marque la limite entre les terrains innondables et la zone constructible. Au fond (photographie de gauche) se trouve le hangar où étaient stockées les boues de la station d’épuration. Cette zone s’étendit en dehors du hangar représentant peut-être une source de pollution à cette endroit.

Gestion des déchets produits par une papeterie papeterie déchets solides déchets liquides

125

1 benne

Toron*

par jour évacuée

Stockage des boues sous Hangar Station d’épuration biologique Centre de Traitement Technique Matières Organiques Hydrocarbures Arsenic Plomb Nickel Chlore

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Gave de Pau

Programme d’épandage des boues depuis 2000

* Toron :

mélange de fils de fer, plastiques et ficelles contenues dans les cartons servant à faire le papier


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jardin de l’ancienne papeterie

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ancienne papeterie

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Les bâtiments du XIXème s. et les hangars, en façade sur le Gave, offrent actuellement un contraste saisissant.

127

passerelle eiffel route d’accès poids lourds

ancien dépôt de résidus de pâte à papier

bâtiment principal

Gave de Pau

zone inondable

ripisylve

jardins ouvriers en friche

zone inondable

Gave de Pau

jardins ouvriers en friche


IMPACT DE L’INDUSTRIE PAPETIÈRE Pollution du site et risques associés

L’industrie papetière a induit une pollution et ce à divers endroits de la papeterie des Gaves. L’évolution des procédés de fabrication a permis de réduire les pollutions émises, notamment avec la mise en place systématique de stations d’épuration pour le traitement des eaux de fabrication. La pollution du site est donc essentiellement le résultat de pratiques anciennes liées à la première fabrique de papier. N’ayant pu accéder à l’ensemble des informations concernant cette pollution, cette analyse se base sur des suppositions et sur les quelques données en ma possession. Toutefois, la concentration parfois élevée en Éléments Traces Métalliques (ETM) et la proximité immédiate de la nappe phréatique (moins de 2m) imposent d’appliquer le principe de précaution.

Nature de la pollution

Pollution Chiffrée

Une étude, réalisée en 2007, démontre que la pollution aux ETM est importante selon les échantillons prélevés.

- le bâtiment principal de la papeterie présente lui aussi une contamination aux ETM confinée sous la dalle béton.

Trois zones sont concernées :

Le stockage et le traitement des boues de la station d’épuration est potentiellement à l’origine d’une autre zone polluée. Ce stockage réalisé sous un hangar, a débordé de ce périmètre. L’hypothèse que les ETMs aient été lessivés par la pluie et aient migré dans la première horizon du sol est envisageable. Mais il est difficile d’établir réellement si ce stockage régulier pendant 7 ans avant d’être envoyées régulièrement en Centre de Traitement Technique de classe 2 (CTT2) a ou non occasionné une pollution sur cette zone. Cette supposition est néamoins à mettre en parallèle avec le fait qu’à partir de 2000 un plan d’épandage agricole des boues a été mis en place et qu’aucune pollution ne semble liée à cette épandage.

128

- en rive droite, la berge au niveau de la station d’épuration présente des concentrations en plomb et en arsenic de 4 400 mg/kg (respectivement 88 fois et 176 fois supérieures à celles d’un sol dit "ordinaire" : S.O.). Ceci est lié probablement à la présence d’anciens dépôts de mâchefers. Les échantillons prélevés à une profondeur de 2 m ne permettent pas de définir précisément l’épaisseur de la zone contaminée. - en rive gauche, la berge présente une pollution au cuivre, au plomb, au nickel et au chrome due également à des dépôts de mâchefers. La concentration en plomb est de 2 400 mg/kg (48 fois supérieure à celle d’un S.O.). 2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

Arsenic : 20-40 mg/kg selon les sondages 4400 mg/kg au niveau des berges VDSS arsenic = 19 mg/kg VCI US arsenic : 120 mg/kg Plomb : 280-4400 mg/kg sondages VDSS plomb : 200 mg/kg VCI US plomb : 2000 mg/kg

selon

les

Nickel : 100 mg/kg sous la dalle du bâtiment principal VVDS nickel : 70 mg/kg VCI US : 140 mg/kg VDSS : Valeurs de Définition Source Sol au delà de laquelle la pollution est constatée VCI US : Valeurs de Constat d’Impact Usage sensible, valeur au delà de laquelle l’impact sur la santé humaine présente un risque

Gamme de valeurs couramment observées dans les sols "ordinaires" de toutes granulométries

As Cd Cr Cu Ni Pb

1,0 à 25,0 0,05 à 0,45 10 à 90 2 à 20 2 à 60 9 à 50


Dalle du bâtiment principal confinant la pollution liée à l’ancienne papeterie d’Orhez

129

Les berges du Gave, aménagées avec des mâchefers, présentent des taux de pollution élevés susceptibles de générer un risque pour la qualité de l’eau du fait de l’érosion et pour la santé humaine.

Secteurs pollués des friches de la papeterie des Gaves Ancien dépôt de mâchefers et résidus de pâte à papier pollution à l’arsenic et au plomb Pollution sous-dalle taux élevés d’arsenic et de plomb Zone de traitement des boues 0

100

500 m


quelle prise en charge pour cette pollution

La présence de ces polluants et leur concentration constituent un risque non négligeable en cas d’ouverture du site au public. Le risque de migration des polluants vers la nappe phréatique et de contamination du Gave de Pau est également à souligner Les taux de concentration, notamment en arsenic, étant parfois considérable, la prise en charge de ces sols et leur confinement est inévitable.

130

En vue de la situation deux modes de gestion semblent être envisageables pour traiter ces déchêts. Le premier serait d’évacuer l’ensemble des terres contaminées en centre d’enfouissement de classe 1. Bien qu’il soit difficile dévaluer les volumes représentés par cette polution, sans une étude précise de cette pollution, on peut supposer que les coûts liés à la mise en décharge de ces sols seront élevés. Le second mode opératoire, moins couteux, serait de traiter la pollution sur place par confinement. La terre contaminé serait donc déplacée sur le site et confiné de manière à empécher tout transfert des ETMs. Les îlots ainsi créés pourraient

2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

définir la structure du parc à venir tout en restant inaccessible pour des raisons de sécurité. Un intérêt pédagogique ressort également de ce second procédé, permettant au public de comprendre les raisons de cette pollution liée à l’histoire des lieux.

Risque de contamination des personnes par contact cutané ou ingestion ETM

ETM

ETM

ETM

ETM

ETM

ETM

ETM

Risque de transfert des ETM à la nappe phréatique et au Gave, contaminant le milieu aquifère


Procédé n°1 : hors site

excavation des sols pollués Horizon polluée

Horizon polluée

Apport de terre végétale

traitement de la pollution par une filière adaptée

Principe : L’horizon polluée, considérée comme un déchêt, est retirée et traitée hors site dans un centre de traitement technique de classe 1. - procédé extrêmement coûteux 131

Procédé n°2 : in situ

Horizon polluée

excavation des sols pollués Horizon polluée

Apport de terre végétale

Principe : L’horizon polluée est excavée, traitée et confinée sur place grâce à un système d’étanchéité permettant d’éviter toute contamination du milieu extérieur. Un traitement par solidification grâce à un liant (ciment Portland ou cendre volante) permet d’immobiliser les polluants - procédé coûteux

géomembrane étanche sol pollué

création de talus permettant le confinement de la pollution sur le site


ZONE D’ACTIVITÉS DES SALIGUES Un modèle urbain banalisé

La zone d’activités des Saligues marque l’entrée sud-est de la ville. Accolée aux terrains de la papeterie, elle s’organise le long de la rue du Souvenir Français. Cet espace est d’une banalité déconcertante et ne répond qu’aux seules considérations de fonctionnalité et de visibilité des enseignes. La rue n’offre aucun trottoir pouvant accueillir un piéton assez téméraire pour s’aventurer ici. Tout est fait pour l’automobile. La rue se termine en impasse

donnant sur un champ de maïs. Derrière, on devine la présence du Gave de Pau grâce à la végétation qui pousse sur ses berges. Cette voie dessert également la papeterie même si cela est peu visible à première vue. La saligue, qui jusqu’aux années 70 occupait ces terrains, a été supplantée par une peupleraie et des parcelles agricoles, ce qui a engendré l’assèchement des bras morts qui irriguaient ces terrains.

Un verger de noyers (Juglans regia), mémoire d’une pratique agricole passée, est toujours présent à cet endroit. La construction de cette zone d’activités a fortement impacté le réseau hydrographique. L’arriou (ru) de Dupo, qui traversait les lieux, a été détourné et se résume désormais à un fossé où seuls quelques arbres de la ripisylve persistent. av. Fran

132

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2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

250 m

champs

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peupleraie

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Pont de l’Europe


L’analyse de ce secteur montre bien les problèmes résultant de la sectorisation des activités. Il semble essentiel de questionner ce modèle et l’urbanisme qu’il engendre. Détachée de son contexte, la zone d’activités fonctionne sur elle-même, sans qu’aucun traitement des espaces, autre que fonctionnel, ne soit entrepris. Il serait pourtant possible d’allier fonctionnalité, diversité des usages et esthétisme sur ces espaces. Il est donc important de définir une nouvelle identité à l’opposé de la banalisation qui la caractérise aujourd’hui.

Aucune transition ne marque le passage entre le quartier pavillonnaire et la zone d’activités.

133

La rue du Souvenir Français se résume à une surface d’enrobé. L’espace est entièrement dédié à la voiture.

Vue sur les hangars de la zone d’activités, rien ne permet de deviner le passage de l’arriou de Dupo.


papeterie des gaves saligue

arriou de dupo canalisé

Là encore le Gave de Pau est difficilement perceptible. Sa présence se devine grâce à la végétation de saligue qui y est associée mais que la sylviculture a fortement impactée, la réduisant à des éléments résiduels.

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arriou de dupo

canalisé dès son entrée dans la zone d’activités

Coopérative agricole ateliers de tissage moutet

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2.2 UN SITE COMPOSITE : ÉMERGENCE DES PROBLÉMATIQUES

arriou de dupo

réduit à un fossé de drainage


zone d’activités des saligues verger de noyers

peupleraie

zone d’activités de soarn

L’arriou de Dupo, qui se résume à un fossé lors de sa traversée de la zone d’activités, subit la pollution liée aux activités humaines. Il a perdu de son ampleur qui le caractérisait autrefois. Seuls quelques frênes subsistent, vestiges de la végétation rivulaire.

135

ateliers de tissage moutet

rue du souvenir français

peupleraie verger de noyers

vestige d’une autre époque

peu entretenue, proche du stade de récolte, installée sur une ancienne saligue

ancien bras du gave

asséché par l’implantation de la peupleraie

Gave de Pau


136

03 /

un Lieu d’Avenir


137

REDÉCOUVERTE D’UN HÉRITAGE INDUSTRIEL // Le patrimoine comme élément identitaire LES ACTEURS // Qui sont les acteurs inffluants de ce projet ? VOLONTÉ POLITIQUE // Programmation LES PROBLÉMATIQUES // Des délaissés au croisement de divers enjeux urbains ENJEUX // synthèse AUTRES PROJETS ENVISAGÉS SUR ORTHEZ // Pouvant avoir une incidence sur le projet des berges


REDÉCOUVERTE D’UN HÉRITAGE INDUSTRIEL Le patrimoine comme élément identitaire

138

Comme on l’a vu précédemment, Orthez s’est détournée de son cours d’eau suite à l’évolution de la ville et au déclin de ses industries. Ce dernier épisode a engendré un changement d’identité de ces espaces industriels. Fortement marquées par leur passé industriel, les friches de la papeterie et de la minoterie balancent entre une identité passée et une identité future non définie.

"identitaire" d’une chose comme s’apparentant à une personne ou à un groupe de personnes.

Tenter de comprendre les principes régissant la construction de l’identité d’un lieu apparaît nécessaire pour comprendre ce déficit identitaire.

L’absence d’usage est révélatrice du déficit identitaire de l’ancienne zone industrielle. Peu de personnes prennent le temps de s’aventurer de l’autre côté des rails ou jusqu’à la papeterie, certainement faute d’y trouver ce qu’elles pourraient y rechercher. Sans une requalification de ces espaces, ces friches sont vouées à rester dans cet état transitoire qui les caractérise actuellement.

Un lieu peut s’apparenter à une accumulation de différentes couches qui, par leur superposition et leur interpénétration le forme au fil du temps. La succession d’événements plus ou moins marquants et le temps nécessaire à ces évolutions tiennent une place importante dans l’établissement de ce processus. Ce phénomène d’accumulation est lié directement à l’histoire du lieu et aux hommes qui la façonnent. Les usages sont donc au centre de la construction du lien qui relie des individus à un lieu. Cette interaction se retrouve dans la définition du caractère

3 - UN LIEU D’AVENIR

"Pratiquer les lieux, c’est en faire l’expérience, c’est déployer, en actes, un faire qui a une certaine signification" (Mathis Stock, 2004) pour la personne à l’origine de cette pratique. Un lieu tire donc son identité de la pratique qu’une personne ou un groupe d’individus en est fait.

Redéfinir l’identité du site, sa place dans la ville et celle du Gave passe par l’affirmation et l’établissement de nouveaux usages liés à celui-ci. En son centre, Orthez ne dispose ni de lieu de promenade, ni de parc d’agrément. Il apparaît donc légitime, pour palier à ce manque, de réaménager les berges du

Gave en promenade et d’y prévoir des équipements adaptés aux activités de loisirs. Ainsi les orthéziens se réappropriront ce territoire et leur patrimoine industriel et pourront profiter du cadre exceptionnel qu’offre le Gave de Pau.

Les espaces publics et les bâtiments industriels désertés, dans l’attente d’une reconquête des berges du Gave


139


LES ACTEURS

Qui sont les acteurs inffluants de ce projet ? La Commune d’Orthez

La Communauté de Communes du Canton d’Orthez

Orthez initiatrice de l’élaboration du projet d’urbanisme, en est le principal acteur. Sa volonté est de promouvoir un aménagement cohérent de son territoire. Le rachat par la commune d’une partie des terrains industriels doit lui permettre la création d’une zone d’aménagement concerté (ZAC). À ce stade de l’étude, cette option est intéressante car autorise l’implication d’autres partenaires et donc des financements privés pour la réalisation des équipements et espaces publics envisagés. Un projet urbain partenarial peut également s’envisager. Il est toutefois restreint aux zones U et AU déterminées par le plan local d’urbanisme.

La CCCO a été créée sous l’impulsion du Conseil Général en 1996 sur les bases du Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples du Canton d’Orthez pour répondre à la nécessité d’organiser le développement du territoire et la gestion de services dont la charge s’avère trop lourde pour les communes seules (collectes des ordures, crèches collectives...). Elle est un appui pour le développement touristique et la mise en valeur des sites ayant un intérêt touristique et culturel allant au delà du cadre du territoire communautaire (ex : la base de loisirs). Elle peut ainsi participer à l’élaboration de projets visant à augmenter la capacité d’accueil touristique du territoire (hôtels, campings...) ou la création d’autres équipements touristiques. Son champ d’action s’étend également à la création, l’entretien et la promotion des sentiers pédestres.

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Le Syndicat Intercommunal du Gave de Pau Le SI du Gave de Pau est une collectivité territoriale gérant 100 kilomètres de cours d’eau dans les Pyrénées-Atlantiques. Il intervient sur de nombreux projets visant à la restauration des berges des cours d’eau. Son rôle se définit selon quatre compétences majeures : - protection des berges et défense contre les inondations - maîtrise d’ouvrage d’études ou de travaux liés à la valorisation et à la gestion du Gave et de ses milieux associés, - maîtrise d’ouvrage déléguée à l’intention de collectivités ou de tiers, - porteur de projets et/ou conseils techniques à l’intention de collectivités ou de tiers. Le syndicat peut donc être un appui important pour la restauration des milieux associés au Gave de Pau et à leur mise en valeur (ex : les saligues). 3 - UN LIEU D’AVENIR

La SNCF En intégrant le quartier de la gare au projet de reconversion des friches industrielles, la SNCF devient un acteur important. Le désir de faire de cet équipement un point d’attractivité et de repère au sein de la ville nécessite une collaboration entre la commune d’Orhez et la société des chemins de fer. Le but est notamment de partager le financement de nouveaux accès permettant une mise en commun des usages liés à la gare et au futur projet. Le passage souterrain devrait semble-t-il permettre de relier la gare aux berges du Gave.


La SAICA

Le Groupe Soufflet-Société des Moulins d’Orthez

Propriétaire de la papeterie de Gaves et d’une partie des terrains en rive droite, le groupe est présent sur Orthez depuis 1998, après avoir racheté le site à la SAPSO. Le 23 octobre 2006 marque la cessation d’activité. Ces terrains représentent désormais une manne financière pour la SAICA en raison de l’inflation du prix du foncier et du fait que le futur PLU les place en partie en zone d’extension urbaine. Une négociation est en cours avec la commune qui souhaite se porter acquéreur de l’ensemble de ces terrains d’une superficie d’environ 10 hectares.

Le groupe agro-alimentaire Soufflet est propriétaire de la minoterie d’Orthez. Il semblerait qu’il cherche à faire appel à des promoteurs privés pour le rachat de l’usine. La ville, quant à elle, n’envisage pas d’acquérir ces terrains en raison du coût trop élevé que la restauration de l’ensemble des bâtiments nécessiterait. Le cadre d’une ZAC peut permettre de "contrôler" l’aménagement du site.

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La Société des Usines d’Orthez Énergie (SUO Énergie)

Le Club de Canoë-kayak d’Orthez

La SUO Énergie gère pour le moment la centrale hydroélectrique implantée sur les terrains de la minoterie. Elle envisage la construction d’une deuxième centrale en rive gauche du Gave. Plus puissante que la première, cette centrale devrait produire 15 millions de kilowatts par heure. Actuellement au point mort, ce projet prévoit en outre la création d’une rivière artificielle et d’une nouvelle passe à poissons.

Regroupant une quarantaine de licenciés à l’année, le club de kayak tient un rôle notable pour le développement de l’activité nautique de la ville et conforter l’intérêt touristique et ludique du Gave de Pau. Dans le cadre de la création d’une nouvelle centrale hydroélectrique en rive gauche du Gave exploitée par la Société des Usines d’Orthez Énergie, le club a émis l’idée de créer en parallèle une rivière artificielle. Ce projet permettrait de conforter cette pratique sportive au niveau communal et départemental, en complémentarité du stade d’Eaux Vives de Pau créé en 2008. À l’heure actuelle, le centre nautique d’Orthez ne dispose que d’un préfabriqué vétuste de 30 m2, inapproprié à l’accueil des usagers (licenciés du club, groupes scolaires, pratiquants saisonniers et touristes).


VOLONTÉ POLITIQUE Programmation

Orthez a pris conscience de l’intérêt de réinvestir ses friches industrielles. Afin de répondre à la nécessité d’augmenter et de diversifier l’offre en logements, la commune a opté pour la construction d’un nouveau quartier sur ce site. La politique de "grenélisation" du PLU de la ville (remplaçant celui de 2005), l’a amenée à élaborer un projet d’écoquartier.

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La municipalité affiche sa volonté de réduire l’étalement urbain consécutif à l’accroissement de sa population (depuis quelques années les lotissements se sont multipliés en périphérie de la ville). L’habitat diffus reste un point noir en terme de consommation d’espace pour la ville. Entre 2006 et 2009, 64 nouveaux logements, soit 18% des constructions, occupent 74% des terrains urbanisés sur cette même période avec un Coefficient d’Occupation des Sols (COS) avoisinant les 0,05. Pour comparaison la charte des écoquartiers de Lille Métropole recommande un COS de 0,5 en zone péri-urbaine soit 40 logements par hectare. Le PLU "grenélisé", plus contraignant, impose une densification de l’urbanisation. La ville cherche donc à privilégier

3 - UN LIEU D’AVENIR

des projets de renouvellement urbain et la réhabilitation de son centre ancien. D’ici à 2016, il prévoit la construction de quelques 350 logements neufs, dont 40% au sein de sites de renouvellement urbain. Le programme de la commune sur cet écoquartier prévoit la création d’une centaine de logements, d’un hôtel de standing et la réhabilitation du quartier de la gare. L’agence d’architectes et de paysagistes Duret est actuellement en charge de cette étude. Mon travail, réalisé en parallèle de cette étude, consiste à définir l’articulation de ce programme. Redéfinir le lien disparu de la ville au Gave de Pau à travers l’interface que représentent les friches industrielles de la minoterie et de la papeterie est donc essentiel. Cependant, au vu de mon analyse, le site ne peut être considéré seul. Il convient de l’étudier comme faisant partie d’un ensemble plus large qui s’étend de la base de loisirs au centre ville et dans lequel le Gave joue le rôle de trait d’union.


Périmètre de la ZAC Hôtel de standing Réaménagement du quartier Gare Nouveau quartier d’habitation : 100 à 120 logements Ancien garage Peyre : projet espace commercial Centrale Hydroélectrique SUO Énergie

Programme de la Ville

Propositions de Programme pour les bâtiments

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La minoterie

Écoquartier City stade/skate park Maison de quartier envisagée Maison des artisans type coopérative Salle multifonction avec gradins amovibles Volonté de créer un hôtel dans la minoterie Ne pas concurrencer le centre ville en créant trop de commerces dans le nouveau quartier. Prise en compte du projet de l’ancien garage Peyré. - Création de jardins partagés à l’est du site, dans la mesure où une halle maraîchère serait créée - Implantation de maraîchage sur une partie des espaces inondables de la papeterie

Projets d’initiative privée - Ancien Garage Peyré : création d’un espace commercial de proximité (type Carrefour Market) - Création d’une centrale hydroélectrique en rive gauche au niveau du barrage de la papeterie par l’entreprise SUO Énergie. Elle permettra de fournir en électricité une partie (voire la totalité) du futur quartier d’habitation et des nouvelles activités. - Rivière artificielle du club de kayak en lien avec la centrale hydroélectrique

- Hôtel de standing - Restaurant attenant à l’hôtel - Création d’une salle polyvalente (conférences, concerts, théâtre) dans l’ancien silo - Résidence d’artistes avec un lieu d’exposition géré par le Centre d’Art Contemporain en partenariat avec la région Aquitaine

Ancien hangar de la CTA - création d’un bar-restaurant/guinguette sur environ 200 m2 participant à l’animation et à la vie du parc des berges ainsi que du secteur de la gare, aménagement d’une terrasse ou belvédère sur le Gave de Pau - implantation d’un magasin d’usine des textiles Moutet (Label entreprise du Patrimoine) sur 300 m2. Possibilité d’augmenter la surface au sol en créant un étage supplémentaire

Ancien bâtiment de la Papeterie - Implantation de la machinerie de la centrale hydroélectrique - 200 m2 dédiés au club de kayak en lien avec la rivière artificielle - Relocalisation de la pépinière d’entreprise I-étech à l’étage (site consacré aux acteurs et aux entreprises de la filière de l’image, de l’écrit et des arts graphiques)

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LES PROBLÉMATIQUES

Des délaissés au croisement de divers enjeux urbains Les potentiels qu’offre le Gave de Pau pour la ville d’Orthez sont multiples. Passant au coeur de la ville médiévale, il incarne un élément emblématique de la construction de la ville et est devenu un vecteur de développement touristique important. La particularité morphologique de la région en fait un élément identitaire prégnant aux ambiances variées. Depuis peu la municipalité a pris conscience de ce potentiel et le devenir des friches des anciennes papeterie et minoterie permet d’imaginer la mise en valeur du Gave de Pau et du patrimoine industriel pour le moment déprécié. Cependant, en dépit d’une volonté politique affirmée, ces espaces restent soumis à diverses problématiques héritées de l’évolution urbaine d’Orthez.

Des espaces à l’image dépréciée

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L’industrialisation, autrefois fleuron d’Orthez, a laissé de nombreux stigmates sur le paysage, notamment sur les berges du Gave. La rivière n’est plus cet axe structurant d’antan. Les friches industrielles renvoient de nos jours d’une image négative d’abandon. - Les terrains enfrichés de la minoterie et de la papeterie constituent, de part leur architecture, une richesse patrimoniale indiscutable malheureusement non exploitée. L’identité de la commune construite autour du patrimoine médiéval nie la richesse architecturale que représente l’histoire industrielle d’Orthez - L’évolution de la ville s’est faite selon un schéma de sectorisation des fonctions par quartier. Ce modèle apparaît dorénavant dépassé par les problèmes qu’il engendre : usage de la voiture contraint, espaces monofonctionnels, mobilité et échanges réduits, négation du territoire... - L’absence d’espaces publics en lien avec le Gave de Pau ne permet pas à la ville d’intégrer la rivière comme élément formateur de son identité. La rivière peu visible n’est plus un lieu d’usages et ne fait donc plus partie du quotidien des habitants. Cette bannalisation des quartiers et des espaces bordant le Gave a mené à la déconsidération de ses paysages. Le patrimoine industriel, qui y est directement lié, faute d’usage, n’est que le reflet de cette ville construite sur son cours d’eau.

3 - UN LIEU D’AVENIR


Un tissu urbain cloisonné La perception du patrimoine industriel et du Gave de Pau est oblitérée par la compartimentation spatiale qui ne permet pas aux gens de passer d’un espace l’autre. La minoterie, la papeterie et la rivière sont seulement appréciables de loin et demeurent méconnues de la population. - Composée d’une juxtaposition de plusieurs friches industrielles, d’espaces clôturés et privés, la zone est fortement compartimentée. Ce sentiment est accru par l’absence d’horizon lointain. La présence de plusieurs infrastructures majeures en limite des friches accentue la coupure avec le reste de la ville. - Bien que proche du centre ville, l’ancienne zone industrielle reste isolée de par sa situation. Le lien, pourtant évident avec les quartiers attenants et le centre ville, n’existe pas. Il en résulte un enclavement de cette partie de la ville. - L’isolement de l’ancienne zone industrielle, l’impossibilité de la traverser et le manque d’intérêt qu’elle suscite font ignorer sa richesse patrimoniale aux yeux de la population. Il en est de même avec le Gave de Pau. Le manque d’interaction entre les friches et le tissu urbain alentour engendre un désintéressement vis à vis des berges du Gave et exprime le malaise que renvoient les lieux.

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0 3 - UN LIEU D’AVENIR

500 m


Des espaces à l’image dépréciée Un quartier/patrimoine industriel refermé sur lui même Le caractère industriel et privé des friches a jusque là empêché toute continuité piétonne au sein de ces espaces. Les accès restreints sont peu visibles. Leur abandon renvoie une image ternie de ce patrimoine et a fortiori de la ville elle-même. Une rivière imperceptible Le Gave de Pau offre différentes ambiances au cours de sa traversée d’Orthez. En dépit d’un réel potentiel, la rivière et ses berges, souvent inaccessibles, sont peu valorisées et ne présentent pas d’attrait particulier pour les habitants. Des pôles d’attrait déconnectés Le centre ville et la base de loisirs constituent les deux principaux centres d’intérêt d’Orthez. Bien que distants de seulement 2 kilomètres, aucun lien, en dehors d’un axe routier, ne relie ces espaces. Une ville sectorisée, menacée par la banalisation Le caractère unifonctionnel des quartiers pavillonnaires du Pesqué et des zones d’activités des Saligues et de Soarn induit un modèle urbain appauvri ne favorisant ni la mixité ni la mobilité entre ces différents quartiers. 147

Une gare qui ne joue pas son rôle La gare est située à seulement 5 minutes à pied du centre ville. Pourtant rien ne laisse deviner cette proximité. Au lieu d’être un point de rencontre et de repère urbain, la gare d’Orthez reste périphérique et sans agrément pour les orthéziens et les voyageurs.

Un tissu urbain cloisonné Des réseaux et des infrastructures qui fractionnent L’ensemble des infrastructures qui traversent Orthez, compartimente la ville et la met en retrait de sa rivière. La zone industrielle se retrouve isolée du reste de la ville. Véritables frontières contraignant l’accès au Gave, ces axes sont par endroits infranchissables à l’image de la voie SNCF.

+

Des berges hors d’atteinte La redécouverte du Gave de Pau passe par une meilleure accessibilité de ses berges rendant possible leur réappropriation. Aucun sentier ne permet de prendre conscience de l’importance de la rivière. L’absence d’accroches En dépit de la proximité entre la zone industrielle et les quartiers alentours, les points d’accroches sont inexistants.


LES ENJEUX Synthèse

La volonté d’Orthez de reprendre possession des espaces des berges du Gave, traduit un besoin récent de la ville de se redéfinir. A l’image de son patrimoine médiéval, le passé industriel mérite également de faire partie prenante de la nouvelle identité de cette cité béarnaise. L’aménagement d’espaces publics le long des berges devient alors une piste évidente pour la réappropriation de ces délaissés et faire du Gave de Pau l’axe paysager structurant d’Orthez.

Restaurer la conscience du Gave de Pau et du patrimoine industriel Tirer parti du potentiel que représentent ces terrains, en lien avec le Gave et d’une grande superficie, pour imaginer de nouveaux usages et pratiques par le biais de la création d’espaces de loisirs, espace qui confortera également la nouvelle centralité de la gare.

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L’établissement d’un nouveau quartier sur l’espace constructible de la papeterie est l’occasion d’imaginer une nouvelle façade sur le Gave et de répondre à un besoin en logement pressant sur la commune. Offrir plus de visibiité à la rivière et au patrimoine industriel par la mise en valeur des vues existantes et la création de nouvelles vues. Faire du Gave de Pau l’axe structurant du projet de manière globale. Souligner le caractère tantôt naturel, tantôt anthropique du Gave de Pau. Révéler le lien entre ces espaces et le réseau hydrographique qui le traverse en s’appuyant sur les traces de celui-ci.

Faire de ces espaces post industriels l’élément de couture entre la ville et les espaces naturels du Gave Faire de l’ancienne zone industrielle le trait d’union entre le centre ville et la base de loisirs. Permettre la porosité physique et visuelle des infrastructures routières et ferroviaires en affirmant le caractère urbain de ces axes. Prendre en considération le futur projet de contournement de la ville. 3 - UN LIEU D’AVENIR


Recomposition photographique du parcours reliant le Pont-Neuf à la base de loisirs, axe majeur du futur parc entre le centre ville et la base de loisirs

Accès potentiel à la minoterie depuis le Pont-Neuf

Cour intérieure de la minoterie

Hangars de la chaudronnerie et tuyauterie d’aquitaine

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Station d’épuration

Ancienne voie d’accès

Chemin menant aux jardins ouvriers

Champs

Passerelle de la papeterie

Pont de l’Europe

Base de loisirs


AUTRES PROJETS ENVISAGÉS SUR ORTHEZ Pouvant avoir une incidence sur le projet des berges

Différents projets, en cours d’étude actuellement, auront ou pourraient avoir des conséquences directes sur la ville à la fois d’un point de vue économique qu’au niveau de l’aménagement urbain.

Quel tracé pour la Ligne LGV Bordeaux-Tarbes ?

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Le projet de la LGV est un sujet épineux et fortement politisé. Deux tracés sont envisagés pour la ligne Bordeaux-Tarbes dont un passant par Orthez. Cette possibilité pourrait avoir des conséquences non négligeables sur le développement économique et démographique de la ville. Certains y sont opposés, arguant que ce projet aurait un impact sur de nombreux villages et leur environnement, occasionnerait la fermeture de petites gares, la suppression de trains et que seules les grandes agglomérations comme Pau, Tarbes et Bordeaux en tireraient un bénéfice. Actuellement, il semblerait que le choix s’oriente plutôt vers le second tracé, et donc ne profitera pas à Orthez.

tracé existant Bordeaux

Mont-de-Marsant

Dax

Mont-de-Marsant Dax Orthez

Orthez Pau

Bordeaux

Tarbes

TRACÉ N°1

Pau

Tarbes

TRACÉ N°2

Les deux tracés possibles de la ligne LGV Bordeaux-Tarbes : le premier s’appuie sur le tracé existant et passe par Orthez ; le second serait en parallèle de l’A65 sans passer par Orthez. "L’arrêt de la Grande Vitesse en gare d’Orthez est nécessaire pour le désenclavement de la région, indispensable pour la vie économique et pour le développement des territoires locaux très proches (Orthez-Navarrenx) mais également des territoires de la Soule et de son canton voisin Saint-Palais" Michel Etchebest, maire de Mauléon, courrier du 20 février 2012

Contournement du Centre Ville Depuis 1991, l’idée d’une rocade, permettant de contourner le centre ville d’Orthez, a fait l’objet de délibérations régulières et d’une vive contestation de certaines associations de l’environnement. Aujourd’hui, même si associations et élus ne parviennent pas à s’accorder sur un tracé, ce 3 - UN LIEU D’AVENIR

contournement reste un impératif pour réduire la circulation de transit qui asphyxie le centre ancien. Ce projet permettra la réappropriation du centre ville par les piétons et d’y favoriser les déplacements doux. L’impact sur des axes tels que

l’avenue du Pesqué, l’avenue du Pont-Neuf et l’avenue Francis Jammes (N117) serait notable et profiterait au projet de réhabilitation des friches industrielles bordant le Gave de Pau.


Rénovation du centre ancien Le parc de logements d’Orthez est relativement ancien. Près de 65% des logements ont été construits avant 1974. Faute de rénovation, l’état de certaines constructions pose aujourd’hui problème. Essentiellement dans le centre ancien, on dénombre près de 358 logements dits potentiellement

indignes. Pour remédier à ce problème, la commune a institué un Périmètre de Restauration Immobilière (P.R.I) obligeant les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation. À travers ce programme, reconnu d’utilité publique, Orthez souhaite

redynamiser son centre ville et préserver des constructions classées à la ZPPAUP.

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Rénovation du centre ancien Contournement Est Ligne LGV Bordeaux-Tarbes 0

500 m


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04 / Orientations de Projet


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LE PARC DES BERGES DU GAVE // Schéma directeur UN PARC CONNECTÉ AU TISSU EXISTANT // Schéma directeur RÉFÉRENCES // Boîte à Outils


LE PARC DES BERGES DU GAVE Schéma directeur

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4 - ORIENTATIONS DE PROJET

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le

Parc des berges du Gave Jardin de la minoterie

On y accède par une passerelle qui marque l’entrée du parc depuis le centre ville. Il se compose d’un jardin prolongé d’une cour intérieure. En surplomb sur le Gave, il s’attache à évoquer l’histoire du lieu et joue sur le caractère monumentale du silo. La cour intérieure est en relation avec l’hôtel et son restaurant ainsi qu’avec la résidence d’artistes et sa petite salle d’exposition attenante. Cet espace minérale organise les nouveaux usages liés à la reconversion de la minoterie. De là un accès permet d’aborder l’île du Pesqué, refuge naturel, et de se rapprocher du Gave de Pau.

les Berges d’agrément

Affirmés comme des espaces tournés sur la rivière, cette partie du parc regroupe différentes activités de loisirs et des jeux pour enfants. Un café/guinguette investit l’ancien hangar de la CTA et devient un nouveau lieu de rencontre en lien avec la gare. Un quai ou des gradins viennent instaurer un lien physique fort à la rivière et souligne le côté anthropique du Gave à ce niveau. En rive gauche un autre quai vient en lien avec la nouvelle façade du gave vient. Un dialogue se créer entre les deux rives reliées par la passerelle Eiffel.

la Rivière artificielle

Ce nouvel équipement sportif de la ville est en lien direct avec le centre ville. Elle permet à la ville et au club d’accueillir des compétitions de kayak et peut constituer une activité touristique en lien avec la pratique et l’attrait grandissant du tourisme lié au sport d’eau vive.

Écoquartier

La trame de ce nouveau quartier souligne par son orientation le lien au Gave de Pau. Essentiellement résidentiel, il comprend quelques commerces de proximité et une offre en logements diversifiée répondant au besoin de la commune en logement sociaux. Les constructions n’excèdent pas du R+2 et reprennent des codes architecturaux de l’industries (fenêtres en bandeau verticaux, coursives externe...).

les Prairies

Dans l’attente de l’implantation d’un maraîcher sur les 3 hectares de terrain inondable de l’ancienne papeterie, des prairies viennent faire la transition entre les saligues et la parcelle cultivée et le nouveau quartier d’habitation. Cet espace ouvert en gestion extensive peut accueillir à l’occasion des manifestations de plein air lors des fêtes d’Orthez ou de rendez vous culturels. L’arriou de Dupo est reconsidéré jusqu’au sein même de la zone d’activités des Saligues et vient souligner le réseau hydrographique du territoire et son importance dans le paysage. Créer des talus pour confiner les sols pollués des berges et ainsi donner une structure au parc.

les Saligues

Une fois traversé les espaces ouverts des prairies, la végétation se fait plus importante et marque la proximité du Gave de Pau. Les Saligues font ressortir le caractère inondable des lieux. La promenade devient pédagogique pour expliquer l’intérêt que représentent ces espaces tampon dans la gestion des crues et la préservation de la biodiversité.

les limites

Traiter les limites de la zone d’activités des Saligues pour en atténuer l’impact visuel depuis le parc. actions attenantes à l’aménagement du parc

le Quartier de la gare

Affirmer la Gare comme un nouveau pôle attractif permettant de nouveaux usages. Faire de ce quartier une véritable porte d’entrée sur la ville où le lien au Gave de Pau et au centre ville se révèlent Concentrer les stationnements sur la partie est de ce secteur pour libérer des espaces piétons jardinés.

la Carrière de Lapeyrere

À terme et dans l’hypothèse de la fermeture de la carrière de Lapeyrere, une continuité verte pourra être crée sur ces terrains et constituer une nouvelle accroche du parc des berges à l’est de la ville. Il sera alors bon de considérer l’arriou du Rontrun comme un élément centrale de cette continuité.

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UN PARC CONNECTÉ AU TISSU EXISTANT schéma directeur

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4 - ORIENTATIONS DE PROJET

500 m


Périmètre du parc des berges Franchissements Une nouvelle passerelle vient s’appuyer sur le Pont-Neuf et relier le parc des berges au centre ville. Elle constitue un repère urbain et annonce la promenade sur berges. La passerelle de Lapeyrere relie les quartiers est de la ville au parc. Réhabilitation de la passerelle de la papeterie des Gaves qui est l’un des emblèmes du passé industriel des lieux. Création de nouveaux cheminements La desserte du nouveau quartier d’habitation se fait par des voies partagées. Elles jouent un rôle d’accroche entre l’écoquartier et le tissu urbain dans lequel il s’insère. Multiplication des cheminements piétons et cyclables permettant de s’imprégner des différentes ambiances du parc et de s’approprier les berges du Gave. Création d’un réseau de venelles au sein du nouveau quartier d’habitation offrant des vues sur la rivière et la rive opposée. Dans l’hypothèse de la fermeture de la carrière de Lapeyrere, une continuité verte pourra être envisagée, afin de relier la gare au quartier Lapeyrere et rejoindre ensuite les chemins de randonnée. Apaisement des circulations Le futur contournement devrait permettre la requalification de l’avenue du Pesqué en boulevard urbain avec création d’une piste cyclable et élargissement des trottoirs. Des belvédères, mettant en scène le patrimoine industriel d’Orthez et le nouveau parc des berges, sont à aménager. Les rues du moulin et Paul baillères ainsi que l’avenue de la gare sont aménagées de manière à offrir plus de place aux piétons et à constituer un nouvel appel vers le centre ville. Les stationnements sont déplacés autant que possible sur les espaces inexploités de la gare. Requalification de la rue du Souvenir Français, traitée comme un nouvelle entrée permettant l’accès au parc. Multiplier les ouvertures sur le Gave de Pau et sur le patrimoine industriel d’Orthez : pontons, quais, grèves, belvédères...

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LE PARC DES BERGES DU GAVE La création du Parc des Berges du Gave sur les friches des anciennes minoterie et papeterie d’Orthez permettra à la ville de se rattacher à sa rivière et ses espaces naturels. Répondant à un besoin réel de la ville de se redéfinir, ce parc viendra souligner le lien aujourd’hui oublié d’Orthez au Gave de Pau. Cette nouvelle promenade de 2,2 km permettra de relier le Pont Neuf à la base de loisirs au fil d’un gradient allant du centre ville à des espaces au caractère plus naturel. Entre ces deux entités, les terrains anciennement industrialisés seront traités de manière à souligner le caractère anthropique du Gave, comme le point de rencontre entre l’activité des hommes et la force motrice de l’eau. Dans ce sens, la création d’un parc comprenant des espaces dédiés aux loisirs, des pontons de pêche, un skatepark, des jeux pour enfants mais aussi une rivière artificielle permise par l’implantation d’une nouvelle centrale hydroélectrique en rive gauche, viendront marquer la nouvelle relation de la ville à sa rivière. Le parc et ses promenades seront l’occasion de réhabiliter l’épaisseur des espaces naturels liés à la dynamique du Gave de Pau par la restauration des écosystèmes de saligues.

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La réhabilitation d’une partie des bâtiments industriels permettra d’accueillir de nouveaux usages qui mettront en valeur ce patrimoine. Le bâtiment conservé de l’ancienne papeterie servira à l’implantation de la centrale hydroélectrique et de local au club de kayak de la ville. Un hôtel ainsi qu’un restaurant seront implantés dans la minoterie afin de développer l’offre et l’accueil touristiques de la ville en lien avec la gare et le centre ville. L’ancien silo de la minoterie reconverti en salle polyvalente pourra accueillir des concerts, des représentations théâtrales ou des conférences. Attenant à ce bâtiment, les anciens ateliers transformés en résidence d’artistes en lien avec le Centre d’Art Contemporain (et la région d’Aquitaine) proposeront un lieu d’exposition rétrospectif sur le travail des artistes en résidence ainsi que la mise en place d’ateliers avec la population. D’autres expositions peuvent être imaginées en lien avec les associations de photographes amateurs de la ville et les lycées proposant ce type d’enseignement. En lien direct avec le quartier de la gare, ce projet est l’occasion de le repenser pour le rendre plus attractif, et en faire un véritable porte d’entrée de la ville. Travailler les vues sur le Gave et sur le patrimoine industriel depuis ces espaces est donc primordial pour permettre aux voyageurs de percevoir et de comprendre l’identité paysagère et post industrielle de la ville. En rive gauche, la création d’un nouveau quartier d’environ 100 à 120 logements structurés autour de voies perpendiculaires à la rivière, permettra d’assurer le lien aujourd’hui inexistant entre le quartier pavillonnaire du Pesqué et le Gave. Une charte architecturale est à définir afin que depuis l’autre rive les constructions offrent un jeu de façades sur le Gave et qu’elles permettent un certain nombre d’ouvertures dans le tissu urbain et l’établissement d’un réseau de venelles. Le renouveau de cet héritage industriel ne pourra se faire qu’en tenant compte des pollutions engendrées par les anciennes activités. Des espaces ouverts permettant le processus de dépollution établiront un dialogue entre les espaces cultivés, habités et naturels. Ils pourront aussi être le support d’évènements ponctuels (festival de plein air). Enfin les entreprises présentes sur le site, la menuiserie Socame sera déplacée dans de nouveaux locaux créés sur les espaces inexploités de la gare tandis que l’entreprise de production de palettes sera elle déplacée sur la zone industrielle de SOARN en lien avec le futur contournement. Ces nouveaux usages sont l’occasion de diversifier l’offre en espaces publics de la ville à travers la création d’un parc d’une vingtaine d’hectares à la jonction entre espaces naturels et la ville.

4 - ORIENTATIONS DE PROJET


Le cafĂŠ de la gare un nouveau lieu sortie orthĂŠzienne

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Les prairies


RÉFÉRENCES Boîte à Outils

La base de la Minoterie Uzerche, France

http://www.vulgare.net

The Red Ribbon Turenscape, Tanghe River Park, China

Park am Gleisdreieck LOIDL, Berlin, Allemagne

Pier Urban installations festival Siiri V. and Indrek P., Tallinn, Estonia

Landschaftspark Latz + Partner, Duisburg, Allemagne

www.weltuntergangs.info

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Arabianranta Helsinki, Finland

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Parc des PrĂŠs Base, Lyon, France

Aire de jeux du parc de Belleville Base, Paris, France

Eva lanxmeer Culemborg, Pays-Bas

Copenhagen


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CONCLUSION ... La première partie de mon diplôme s’achève. Ce travail d’analyse et de recherche n’est qu’une étape vers l’élaboration du projet. Il m’a permis de discerner des pistes, des orientations préludant du devenir des friches industrielles des berges du Gave de Pau. Le projet sera l’occasion d’explorer l’ensemble de ces considérations pour faire de ces espaces un lieu porteur d’une identité qui lui est propre.


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BIBLIOGRAPHIE Ouvrages - RECLUS Élisée (texte) et Guazzelli Eloar (illustrations),1869, Histoire d’un ruisseau, Éd. Plume de carotte, Lavaur, 151 p. - DARRIGRAND Yves, 1992, Orthez médiéval, des Moncades à Fébus, Éd. J&D, 266 p. - Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature, 2011, Écoquartiers en milieu rural? Aménager durablement les petites communes, Éd. du Certu, 208 p. - LACROIX Paul, FOURNIER Édouard et SERÉ Ferdinand, 1852, Histoire de l’imprimerie et des arts et professions qui se rattachent à la typographie, Libraire Historique, Archéologique et Scientifique de Seré, Paris, 160 p. - BAILLY Jean-Christophe, 2001, La ville à l’oeuvre, Éd. Les Éditions de l’Imprimeur, Coll. Tranches de ville, Paris, 143 p. - CURSENTE Benoît, 2007, Orthez, Pyrénées-Atlantique, Éd. Atlas Historique des Villes de France, Bordeaux, 94 p.

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-MANGIN David, 2004, La ville franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, Éd. Éditions de la Villette, Paris, 398 p. - PEYRE Joseph, 1952, De mon béarn à la mer basque, Éd. Flammarion, 194 p.

PDF - DIRECTION RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT AQUITAINE, Profil environnementale des PyrénéesAtlantiques, 2007 - ATELIER PHYSALIS, Étude pour la valorisation des berges du Gave de Pau, phase 1 Diagnostique, 2010 - STOCK Mathis, L’habiter comme pratique des lieux géographiques, 2004 - BRGM, Guide méthodologique de l’arsenic appliqué à la gestion des sites et des sols pollués, janvier 2003, BRGM/RP-52066-FR - HULOT C. et HAZEBROUCK B., Retour d’expérience sur la gestion des sites pollués en France, 2003 - BAUTÈS N. et GUIU C., Cheminements autour de l’identité urbaine, 2010 - RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE, Étude d’amélioration de la desserte ferroviaire du Béarn et de la Bigorre, février 2009


Revues - FISCHER Jean, 1930, Les inondations du Bassin de l’Adour en Mars 1930, Éd. Les études rhodaniennes, n° 6-2, 149 p. - GRAMMONT Philippe, Le gaz naturel de Lacq, FAMY 63, 1963

Sites Internet - AGENCE DE L’EAU ADOUR-GARONNE www.eau-adour-garonne.fr - SYNDICAT DU GAVE DE PAU www.syndicat-du-gave-de-pau.com - INRA, programme ASPITET www.inra.fr/dpenv/baizec39.htm

- FORUM ENVIRONNEMENT : LA POLLUTION PAR LES PAPETERIE, www.seme.uqar.qc.ca/menu/cadre_chemin1.htm - LA POLLUTION DES SOLS DES CHAMPS D’ÉPANDAGE D’EAUX USÉES, www.developpementdurable.revues.org - OFFICE DE TOURISME DU BÉARN DES GAVES www.tourisme-bearn-gaves.com - PORTAIL NATIONAL D’INFORMATIONS SUR LES ZONES HUMIDES www.zones-humides.eaufrance.fr - INSTITUT NATIONAL DE L’INFORMATION DÉOGRAPHIQUE ET FORESTIÈRE www.ign.fr

Documents Communaux - COMMUNE D’ORTHEZ, PLU, Rapport de présentation, 2006 - ID DE VILLE URBANISME, PLU 2.0 ville d’Orthez Sainte-Suzanne, Rapport de présentation, janvier 2012 - COMMUNE D’ORTHEZ, Dossier de présentation, élaboration d’un ecoquartier, 2010 -

AGENCE DURET, Ecoquartier de la papeterie des Gaves, phase diagnostique, 2011

Crédits Photographiques Toutes les photographies sont personnelles sauf indiqué

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REMERCIEMENTS Ce travail est le fruit d’une réflexion personnelle, mais il n’aurait pu se faire sans l’aide et le soutien de nombreuses personnes. Je remercie particulièrement mes professeurs AnneSophie Fennetaux et Miska Patrice Anquetil pour m’avoir suivi et conseillé au cours de ce travail. Merci à Aurélie Fanzy et l’ensemble du service d’urbanisme de la ville d’Orthez pour m’avoir aidé dans la collecte de documents, la compréhension du site et pour les réponses apportées aux nombreuses sollicitations. Merci à Émilie Flory directrice artistique de l’association Image/Imatge pour sa vision de l’art contemporain et le temps qu’elle a pu me consacrer. Merci à Anne et Christophe pour leur accueil et m’avoir fait part de leurs impressions sur Orthez. Merci enfin à ma famille, mes amis et toutes les personnes sans qui ce travail n’aurait jamais abouti.


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Non loin des Pyrénées, en pays béarnais, le Gave de Pau traverse la cité médiévale d’Orthez. Du XIIIème au XIXème siècle il a joué un rôle prépondérant pour le développement économique et l’essor industriel de la ville. Après plus d’un siècle d’activité industrielle et un développement urbain sectorisé, la perception du Gave de Pau s’est amoindrie. Bien qu’il traverse la ville en son centre, sa présence semble anecdotique et rien ne permet sa mise en valeur. Le long de ces berges, l’ancien site industriel de la minoterie et de la papeterie, autrefois fleuron d’Orthez, n’est plus que le reflet du déclin industriel amorcé depuis les années 90. La fermeture récente de ces usines incite la ville à reconsidérer ces espaces, longtemps restés inaccessibles aux orthéziens, afin de valoriser ce patrimoine industriel déprécié. Ces friches, en lien direct avec le Gave de Pau et à deux pas du centre ville, offrent également l’opportunité à la ville de redéfinir son rapport à la rivière. Redonner une visibilité au Gave et permettre aux habitants de se le réapproprier, constituent les enjeux principaux pour la ville. En raison de toutes ces considérations, comment le Gave de Pau peut-il devenir ce trait d’union à l’origine de nouvelles pratiques urbaines et d’un nouveau dynamisme pour Orthez ?

9 RUE DE LA CHOCOLATERIE CS 2902 41029 BLOIS CEDEX TÉL : +33 (0)2 54 78 37 00 FAX : +33 (0)2 54 78 40 70 ensnp@ensnp.fr

L école nationale supérieure de la nature et du paysage

Mathieu Cueff mathieu.cueff@gmail.com


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