The Final Wooden House Sou Fujimoto
Maxime loiret victor de brito
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éléments non-porteurs soutenir un praticable
Nous avons choisi d’identifier la famille structurale des murs qui constitue l’essentiel de la composition architecturale de ce projet. La morphologie mise en place ici repose sur la technique de l’empilement, celle-ci est utilisée dans l’ensemble de la construction. Pour mettre en oeuvre cette manière de faire finalement peu fréquente dans l’architecture, il a fallu choisir un matériau qui se prête bien à cet exercice, à savoir le bois de cèdre. On le retrouve sous forme de blocs de 350mm de base, de 350mm de hauteur et sur une longueur variant de 700mm à 4200mm selon les blocs. Les qualités techniques du bois de cèdre sont combinés à des tirants en acier qui viennent unifier les blocs de bois mais également contreventer l’ensemble de la structure en étant positionnés aussi bien horizontalement que verticalement. Le plan repose sur un réseau orthogonal de poutres de bois se supportant les unes les autres et rythmant le volume intérieur par un jeu de porte-à-faux. Dans cette composition particulière, nous avons quand même pu identifier deux étages, le premier se situant de la couche 0 à la couche 6 soit d’une hauteur de 2,10m et le second de la couche 6 à la couche 11 soit 1,75m.
56 Au premier abord et particulièrement de l’extérieur du bâtiment, nous avons l’impression que la morphologie de l’empilement est parfaitement respectée. En s’intéressant plus précisément aux coupes, on se rend compte que la disposition des blocs donnant volontairement l’impression d’être aléatoire, présente des failles. En effet pour des questions architecturales évidentes certains blocs ne font pas partie de l’empilement mais sont glissés au sein de la morphologie, si bien que visuellement il est difficile d’identifier les fonctions des éléments.
Cette photo montre particulièrement bien la complexité de la composition architecturale intérieure. On constate tout l’eventail de possibilités d’appropriations possibles sans pour autant distinguer promptement les fonctions des différents espaces, si tenté qu’on les perçoive.
7 Mise en oeuvre - programme : Dans son oeuvre Sou Fujimoto met la technique au service de sa pensée fonctionnelle, amenant une perte de repère dans son architecture. Une accumulation de cubes se dessine, toute notion d’espace devient floue, il est impossible d’identifier quelconque programme… qu’est ce qu’une chaise, qu’est ce qu’une table ?
Matériau - morphologie : L’utilisation du bois en tant que matériau principal permet des découpes et imbrications. Grâce à sa polyvalence il sert aussi bien de poutres, de murs, de plafond, d’isolant.
Parti architectural - morphologie : En réalisant la Final Wooden House, Fujimoto veut aller à l’encontre de l’architecture connue aujourd’hui, où les espaces sont déterminés et limitent la liberté d’appropriation. La morphologie permet une appropriation multiple, ainsi la fonction est définie par l’utilisateur de la manière dont celui-ci conçoit son intérieur.
Programme - dimension principale : Ce mode d’architecture, aussi innovant soit-il, est néanmoins soumis à des contraintes programmatiques. Les différents espaces souffrent parfois d’un sous-dimensionnement ainsi que d’exiguïté.
Mise en oeuvre - morphologie : La structure se présente sous la forme d’un empilement de blocs de bois de cèdre et tenus par un système de tirants métalliques.
Contexte - matériau : La construction en bois de cèdre crée des recoins dans lesquels on peut se reposer et profiter de la sérénité de son environnement. De même, d’un point de vue extérieur, la Final Wooden House s’intègre relativement bien dans son cadre montagneux et boisé.
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La qualité de conception structurale de cette famille d’éléments structuraux signifiés par les blocs de cèdre développe une synergie intéressante avec l’architecture, premièrement de part son programme qui était de faire une cabane en bois. En effet la technique de l’empilement semble aléatoire et nous rappelle les premières constructions de l’humanité, et par déclinaison les constructions des cabanes de notre enfance. De plus, le rapport au contexte des éléments primaires de cette oeuvre est en parfaite synergie avec son environnement et se marie avec le paysage boisé à proximité de la rivière Kuma et du temple bouddhiste « Shibata Ehime ». Ensuite, le parti architectural convient à la création d’une sorte de cabane en bois fait d’espaces multitâches et de nombreuses configurations possibles. Cela est permis par la création d’un flou et d’une perte de repère, tout en créant des espaces en demi, et tiers de niveaux réglés par la hauteur des poutres, et ainsi créer un système innovant. A contrario, la qualité de conception structurale des murs est en inéquation avec sa mise en oeuvre, la présence de tirants qui s’avèrent obligatoires pour la rigidité et la stabilité tend à affaiblir le concept d’empilement pure. (Ayant tous les deux validé Sampering l’année passée, nous ne traitons pas la question 9).