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ENTRETIEN “ UNE RÉORGANISATION DU STM EST EN RÉFLEXION ”

LES DYSFONCTIONNEMENTS LIÉS AUX BARGES DU STM SE MULTIPLIENT AUTANT QUE LES PLAINTES DES USAGERS, SANS QUE DES RÉPONSES HONNÊTES LEUR SOIENT DONNÉES. NOUS ESSAYONS DONC D’EN TROUVER AUPRÈS D’ALI OMAR, 3ÈME VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL CHARGÉ DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALE, DES TRANSPORTS ET DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE.

sollicité, ce qui nous conduit à réceptionner prochainement deux nouveaux navires. Avec 5 millions de passagers transportés en 2019, c’est la traversée maritime la plus fréquentée de France. Cela étant, le fonctionnement des barges était, en effet, impacté lors des récents arrêts techniques du Polé et Karihani, réparés à Maurice. Le STM avait déployé des barges supplémentaires très matinales, à 5h et 5h30, pour justement essayer de diminuer les surcharges des barges puisque les plus gros navires n'étaient pas là. Depuis le retour du Polé et du Karihani, il n'y a plus de surcharge systématique des barges le matin. Nos navires ont de gros moteurs qui fonctionnent tous les jours, de 4 h à 20 h, voire 24 heures sur 24 pour le Georges Nahouda qui assure le service de nuit et de jour. Dans ces conditions, parler de pannes permanentes me semble exagéré.

Mayotte Hebdo : Depuis quelques mois, le bon fonctionnement de la barge est impacté. Certains navires sont en panne, les barges sont surchargées le matin... Comment expliquez-vous tous ces désagréments ?

Ali Omar : Sans nullement minimiser les désagréments qui existent et compliquent parfois la vie des usagers, il convient de mettre en face de ceux-ci un service maritime régulier avec une importante amplitude horaire et forcément un matériel très

M.H. : La population crie au ras-le-bol. Qu’avez-vous à leur répondre ?

A.O. : Nous prenons en compte les doléances, les exigences, je les comprends et je les partage souvent. L’information notamment doit être renforcée. Nous travaillons sur une vision globale des mobilités pour les usagers dont les barges sont, parfois, le réceptacle, mais seule une approche combinant tous les modes de transports permettra véritablement d’y répondre. C’est le sens de ce que nous portons dans notre plan de mandature 2021-2028.

M.H. : Trois directeurs du STM sont partis et ont dénoncé les nombreux dysfonctionnements du STM... Ont-ils été remplacés ? Si non, quand le seront-ils ?

A.O. : Après cinq ans pour l'un, trois ans pour l'autre et un an pour le dernier, ils pouvaient contribuer à résoudre ces dysfonctionnements que certains dénoncent aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne : une réorganisation du STM est en réflexion, elle ne se fera pas nécessairement poste pour poste mais avec le souci toujours présent de mieux répondre aux attentes des usagers. Avec une volonté affirmée de recruter les candidats les mieux qualifiés. J’y veillerai !

M.H. : Comment se fait-il qu'aucun navire n’ait de permis de navigation ? À qui la faute ? Quelles solutions envisagez-vous ?

A.O. : Le STM travaille activement à la levée des prescriptions des Affaires Maritimes laquelle permettra de retrouver rapidement ces permis. La sécurité des usagers est notre priorité.

M.H. : Les capitaines des barges n'ont pas les qualifications requises pour conduire les nouvelles barges. Pour quelles raisons ? N'est-ce pas mettre les usagers en danger ?

A.O. : Tous les commandants et mécaniciens ont leur brevet, aucun marin ne peut naviguer sans. C'est une exigence de recrutement même s’il peut parfois arriver qu'un agent possède un retard de recyclage d'un module.

M.H. : Quelles solutions envisagez-vous face à tous ces problèmes ?

A.O. : Les pistes sont de trois ordres : le renouvellement du matériel qui est en cours ; la réorganisation du service même s’il convient de saluer le travail déjà accompli au quotidien par les agents ; la recherche d’un plan global des transports qui combine les différentes mobilités. Le STM assure la continuité territoriale, il mérite une attention toute particulière, mais ne perdons pas de vue la nécessité d’une approche d’ensemble des modes de transports.

M.H. : Selon vous, le système des barges actuel estil encore adapté à l'évolution de la population qui s'agrandit de plus en plus ?

A.O. : C’est un système qui a fait ses preuves, qui est profondément ancré dans l’ADN de notre île. Cela ne veut pas dire qu’il est immuable en l’état. Le renouvellement du matériel, la qualité de l’entretien, l’organisation du service, la prise en compte des nouveaux enjeux comme la police des transports restent des éléments susceptibles d’améliorer la qualité du service rendu à court terme. n

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