Le Panier de la Province Verte

Page 1


Auteurs LAORE SARDEGNA Agence régionale de développement en agriculture Département des productions végétales S.U.T. Campidano: Marco Deligia, Claudio Scano S.U.T. Marmilla: Paolo Lecca S.U.T. Linas: Angelo Zanda, Roberto Peddis Division Études et Projets: Massimo Rocchitta, Anna Lallai, Stefano Rocca, Giuseppe Floris, Priamo Carboni.

Conception et réalisation ICALPE - Centre international pour l’environnement alpin Casa Pastureccia 20250 RIVENTOSA [FRANCE]


Introduction La présente brochure fournit une vue d’ensemble de l’économie agricole de la province du Medio Campidano en Sardaigne, où un projet non technologique innovant est en cours de développement : le « panier agro-alimentaire de la Province Verte ». Cette brochure présente les perspectives de développement et les problèmes de l’économie rurale locale et décrit cette expérience d’innovation non technologique, liée à un système d’organisation territoriale basé sur un partenariat public/privé.



Chapitre 1 Contexte de l窶凖四e


La Sardaigne

6

La Sardaigne est une île italienne située au centre de la mer Méditerranée, d’une superficie de 24 089 km², qui Corse compte une population de 1 630 000 habitants avec une densité moyenne de 62 habitants/km². Elle se caractérise par des reliefs anciens dont l’altitude Sardaigne n’excède pas 1834 m (Gennargentu), Mer et qui s’étendent sur la plupart de la Tyrrhénienne surface de l’île (paysages collinaires). Les plaines se situent au centre-sud (Campidano, Piana del Sulcis) et au Sicile Mer nord-ouest (Nurra) de l’île, ainsi que Ionienne plusieurs autres vallées à l’intérieur des terres. Le paysage est à la fois dur à cause des étés arides, et doux grâce aux collines vertes coniques qui couvrent le sud de la région à la fin de l’hiver et au printemps, en raison d’un climat modéré avec une température moyenne annuelle de 17,6 º C, et un taux d’humidité moyen annuel de 70,6 %. Les côtes sont élevées et escarpées et parfois rocheuses à l’ouest, frappées par le vent principal (le Mistral), alors que la côte est est plus régulière, plane et sablonneuse, à l’exception de quelques zones élevées et rocheuses. Le paysage local intérieur se caractérise par une végétation méditerranéenne. En Sardaigne, 90% de la surface de l’île sont considérés comme « zone rurale », les seuls centres urbains étant représentés par les deux villes de Cagliari et Sassari. Les forêts couvrent 53% de la surface de la région, la superficie agricole utilisée (SAU) 43%, les infrastructures et agglomérations 3% et les zones humides 1%. En ce qui concerne le transport, les principales connexions sont les ports de Cagliari, d’Olbia et de Porto Torres, ainsi que les aéroports internationaux de Cagliari, d’Olbia et d’Alghero.

La Sardaigne en chiffres: Superficie: 24 089 km² Altitude moyenne: 917 m Population: 1 630 000 (Recensement 2001) Densité: 62 hab/km² Population: (Recensement 2001, Recensement 2011 non disponible)

en zone urbaine: 163 000 habitants en zone rurale: 1 467 000 habitants

Structure du PIB par secteur

Secteur tertiaire: 74,2% Secteur secondaire: 21,5% Secteur primaire: 4,3%


Le Medio Campidano Situé au centre-sud-ouest de l’île, le territoire du MEDIO CAMPIDANO est l’une des huit provinces de la région de la Sardaigne. Ses deux capitales sont Villacidro et Sanluri, situées à 50 km de Cagliari, dont elles dépendent pour les principales infrastructures (liaisons aériennes et maritimes, universités, santé etc.). Cette province est reliée Medio aux autres régions par le principal axe Campidano routier de l’île et par la voie ferrée sarde. La zone maritime s’étend sur 47 km de littoral (parfois sablonneux, parfois rocheux et escarpé) à l’ouest de la ville d’Arbus. L’économie locale repose sur les activités suivantes : le secteur des services 74% (services et tourisme), l’industrie 21% (constructions, agro-alimentaire, etc.), l’agriculture et l’élevage 5%. La province du Medio Campidano comprend en son sein trois zones homogènes du Linas, du Campidano et de la Marmilla. Des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ont été intégrées au Réseau Natura 2000 de l’Union européenne, dont la plus importante est celle des « Dune di Piscinas ». De manière générale, les principaux avantages de cette province sont sa vocation agricole, la qualité de son alimentation et la richesse de ses ressources naturelles. La bonne utilisation du territoire, liée au secteur agricole, contribuerait également au développement du tourisme et à sa promotion à l’étranger. La principale faiblesse de cette province repose sur le manque d’infrastructures (transport, enseignement, crédit, etc.) ainsi que sur la faiblesse du secteur primaire et de l’industrie. La principale menace est le taux élevé de chômage chez les jeunes, qui pousse les habitants, notamment les jeunes, à émigrer dans les régions du nord de l’Italie, dépeuplant ainsi les zones situées à l’intérieur des terres. Une amélioration des infrastructures et un engagement politique envers le renforcement d’un développement rural basé sur les ressources terrestres constituent les piliers de la reprise de l’ensemble de l’économie locale et de l’amélioration de sa compétitivité.

Agriculture et zones rurales dans la Province du Medio Campidano Dans la province du MEDIO CAMPIDANO, 4,91% de la population économiquement active (18-65 ans) sont impliqués dans l’agriculture : 85,17% sont des hommes dont 9,50% sont de jeunes agriculteurs, 28,50% sont d’âge moyen et les autres sont âgés de plus de 50 ans. La zone cultivée couvre 82 900 hectares et les principales récoltes sont les céréales (environ 20 000 hectares – 14 200 hectares de blé dur, soit 26% de l’ensemble de la région), le pâturage et les cultures fourragères (35 000 hectares), les légumes (environ 3000 hectares - 22% de l’ensemble de la région), les olives (4500 hectares - 11 % de l’ensemble de la région) et les vergers (1400 hectares). Le bétail est important

7


et comprend 232 000 moutons (9% de l’ensemble de la région) et 21 500 chèvres, plus de 6000 bovins et 47 000 cochons. Selon la classification PDR\PDN, 48% de la province sont considérés comme « zone rurale intermédiaire » et 52% comme « zone rurale avec problèmes de développement ». D’après l’analyse AFOM, le principal avantage du secteur agricole local repose sur l’existence de nombreux produits locaux, dont certains représentent une biodiversité importante, qui a fait l’objet de « plans de développement » spécifiques. Parmi ces produits, on trouve le miel local, le melon cultivé sans irrigation de la Marmilla, les olives de table de la région du Linas, le safran local et le cochon « sarde ». Les principales faiblesses incluent la hausse des coûts de production et un accès difficile aux marchés nationaux, à cause du transport (un problème commun aux économies des îles rurales) et des faibles quantités, le tout se traduisant par de faibles revenus pour les producteurs. Par conséquent, le défi futur pour l’économie rurale du Medio Campidano consiste à profiter pleinement des produits typiques locaux commercialisés dans la région, via un système « d’approvisionnement à courte distance ». C’est le seul moyen de garantir des revenus aux familles et aux jeunes et de les motiver à continuer de travailler dans le secteur primaire et de maintenir en vie les zones rurales. Les obstacles au développement du secteur agricole local incluent le manque d’approche innovante, le manque de formes collectives d’association, les lacunes du réseau d’approvisionnement des produits locaux et la hausse des coûts de production et de promotion.

8

Les défis de l’évolution de l’agriculture En conclusion, le développement économique du Medio Campidano est lié à la mise en œuvre du développement rural et à la promotion des produits locaux qui permet à ces produits de s’étendre à l’ensemble du territoire. Il est possible de classer les obstacles au développement de ces produits dans les domaines de l’innovation technologique et non technologique. Le domaine de l’innovation technologique repose sur des facteurs tels que les sources de financement et l’implication des centres de recherche ; celui de l’innovation non technologique sur des facteurs tels que l’organisation des partenariats publics-privés, ainsi que des facteurs éducatifs et méthodologiques. Ces derniers facteurs sont les plus exigeants en raison des interventions, certes à faible coût, mais incluant des actions composées, et l’adoption d’une approche « ascendante » multidisciplinaire et intégrée. Nous proposons la formation de partenariats qui mènent une action collective pour organiser les territoires et promouvoir des activités destinées à consolider le développement, avec un soutien technique et scientifique.


Importance de l’agriculture en termes d’utilisation des terres, de paysages et de biodiversité Le contexte dans lequel évolue l’économie rurale du Medio Campidano a été réglementé pendant plusieurs années par le Plan d’aménagement régional (Plan Paysager Régional : PPR), qui est étroitement lié au Plan régional de développement rural (PDR), lequel implique notamment la conformité aux réglementations environnementales imposées par les exigences du Règlement CE n°814/2000 (Actions d’information sur la Politique Agricole Commune, la nouvelle frontière entre la PAC et le développement rural). Les agriculteurs doivent respecter ces exigences pour pouvoir accéder directement aux aides communautaires, ce qui a une grande influence sur l’agriculture, la biodiversité et la protection de l’environnement local. Dans la province du Medio Campidano, par le biais d’une « diffusion territoriale » sérieuse et efficace et des travaux d’animation entrepris par l’Agence régionale pour le développement rural (LAORE), les agriculteurs adoptent des mesures agri-environnementales comme le labour superficiel qui a tendance à altérer le moins possible la fertilité des sols, l’utilisation minimale d’engrais synthétiques comme dans la « production ou l’usage intégrée » de certains types d’engrais uniquement dans le cas de l’« Agriculture Biologique »,

9

et la protection d’une importante biodiversité. Dans ce domaine, l’Agence LAORE a mené certains projets pilotes sur les variétés d’artichauts longs comme le « Spinoso Sardo DPO » qui fut jadis grandement apprécié par les consommateurs, ainsi que sur certains produits de niche comme le miel sarde, la race porcine sarde, le melon pluvial, parmi les principaux produits du secteur agricole et alimentaire.

Importance de l’agriculture dans l’économie régionale La récente crise économique a mis l’accent sur la nécessité d’une « reprise » de l’économie agricole nationale et, par conséquent, de l’économie agricole régionale. Au cours des dix dernières années, ce secteur a subi un déclin significatif lié à des facteurs structurels et à l’absence d’une politique orientée (PAC). Selon l’Institut de Statistiques (ISTAT), la valeur ajoutée de l’industrie sarde a baissé de 0,8% au cours de la période examinée et le


10

réinvestissement a également baissé de 2,5%. En outre, un développement plus poussé du secteur agricole et alimentaire constituerait un facteur important pour régénérer l’économie régionale, avec pour objectif une planification soigneuse et la « revitalisation » des zones rurales. En ce qui concerne le contexte local du Medio Campidano, ces données montrent l’importance du développement rural pour le secteur primaire, en termes de qualité de produits sûrs qui répondent aux attentes des consommateurs, mais surtout orientés vers une « logique de filière courte » pour garantir de plus hauts revenus aux producteurs. Les politiques adoptées au niveau régional ont basé leur efficacité sur le tourisme, un modèle de développement qui s’est récemment traduit par une baisse considérable du chiffre d’affaires global, empirée par l’instabilité financière mondiale et par des coûts de transport élevés, ne laissant aucune place à une reprise immédiate rassurante. Par conséquent, les politiques en matière de développement semblent également revenir vers une intégration entre l’agriculture et d’autres secteurs productifs. La création d’un cadre pour l’innovation « non technologique » est perçue comme une priorité nécessaire au développement des zones rurales de l’île. À cet égard, un processus d’implication des acteurs économiques privés locaux (parties prenantes) et des institutions publiques a débuté dans le Medio Campidano. Ce processus concernait l’« organisation des territoires », qui est l’un des domaines stratégiques identifiés par AGRISLES pour promouvoir l’innovation dans les îles. Ce processus a été principalement financé par le programme de développement rural (PDR) pour la période 2007-2013, grâce à l’approche LEADER qui constitue son Axe IV, et à l’Axe III sur l’amélioration de la qualité de vie dans les zones rurales (rôle multifonctionnel du secteur agricole). Toutefois, dans la province du Medio Campidano, qui n’est pas totalement éligible à LEADER, même si deux GAL (groupes d’action locaux) y exercent leurs activités, des processus d’innovation non technologique ont été lancés à titre d’alternative. Ils impliquaient un partenariat public-privé dédié à l’organisation des territoires, à leur promotion et à leur développement local, (comme par exemple « le panier agroalimentaire vert »). Le budget public total du PDR 2007-2013 pour la région de Sardaigne s’élève à 1.252.000.000 euros (dont 44% de financement du FEADER), et ce programme a été mis en œuvre par l’Assessorat régional à l’agriculture. Tableau 1: Structure générale du PDR de la région Sardaigne (en euros) Total des financements publics

Participation FEADER

Dépenses privées

Total

AXE I Compétitivité

350.795.209

154.350.000

253.363.585

586.159.858

AXE II Environnement

701.590.909

30.870.000

2.683.949

704.274.858

AXE III Développement rural

18.000.000

7.920.000

10.000.000

28.000.000

AXE IV «LEADER»

169.926.136

74.677.500

65.073.864

235.000.000

Assistance technique

12.258.409

5.512.000

0

12.258.409

1.252.840.909

551.250.000

313.121.398

1.565.962.307

AXES

TOTAL


11


Chapitre 2 Le Panier de la Province Verte 12


Résumé En tant que partenaire du projet européen de coopération territoriale transnationale AGRISLES, dans le cadre du Programme MED, l’agence LAORE SARDEGNA, a développé un projet pilote visant à soutenir la coopération entre les autorités publiques et les acteurs économiques des zones rurales, dans le contexte d’une organisation des territoires destinée à promouvoir la province et ses produits locaux. Parmi les activités exercées par l’agence LAORE dans la mise en œuvre de son rôle institutionnel destiné à promouvoir le développement et l’assistance technique à l’économie agricole régionale, l’initiative soutenue par la Province du Medio Campidano de développer un « Panier » agro-alimentaire a été jugée conforme à la méthode de développement et de diffusion de l‘innovation non technologique du projet AGRISLES. Cette initiative a pour objectif de mettre l’accent sur les éléments de typicité du secteur agro-alimentaire et également sur la biodiversité du territoire doté de la plus forte vocation agricole de l’île. Ce processus a débuté avec le projet d’éducation alimentaire destiné aux écoles primaires « Parle comme tu manges », promu lors du circuit AgriCultura et par le Guide Cuisine et Vins. Puis, il s’est achevé avec l’initiative « Créer un panier agro-alimentaire », à laquelle ont participé, pour la partie publique, la Province, le Système Touristique Local (STL), les municipalités et les agences régionales pour le développement (LAORE), et pour la recherche et l’innovation (AGRIS), et des opérateurs privés de l’agro-alimentaire, du tourisme et de l’artisanat tous regroupés au sein d’un unique partenariat local. Le « Panier » constitue un réseau de connaissances, d’expériences rurales et de saveurs à protéger et à améliorer. Il marque le lancement d’une nouvelle méthode d’innovation participative, ascendante destinée à promouvoir et à améliorer les spécialités locales. Cette expérience du panier agro-alimentaire crée un circuit privilégié destiné à garantir et transmettre l’origine des produits, qui permet de mettre en réseau les opérateurs économiques, dans une « vitrine » destinée à servir de débouché aux produits locaux. Dans ce contexte, le panier devient un outil de communication utile pour représenter et promouvoir la province à l’extérieur, dans le but d’attirer des investissements et de créer des synergies productives. En ce qui concerne les chaînes d’approvisionnement agro-alimentaires, la Province du Medio Campidano, avec le soutien des agences régionales LAORE et AGRIS, a activé des plans d’amélioration spécifiques pour le melon pluvial, les olives de table et le miel, ainsi que pour une espèce importante en termes de biodiversité comme la « race porcine sarde ». En parallèle, l’initiative éducative « Satu po imparai » a été lancée. S’adressant aux établissements scolaires, dans le but éducatif de redécouvrir la campagne et les saveurs d’antan, cette initiative a commencé à renforcer le projet pilote via l’établissement de l’Association Provinciale des « Fermes Pédagogiques ». Cette initiative implique également un nombre considérable d’organisateurs de séjours à la ferme, directement impliqués par ailleurs dans la mise en oeuvre des lignes directrices d’une nouvelle loi régionale dans le cadre d’une autre initiative clé destinée à soutenir le secteur en termes de compétitivité et de croissance du territoire via l’établissement de la Liste des fournisseurs de vacances à la ferme.

13


Point de départ Dans la province du Medio Campidano, on compte actuellement 7580 fermes actives, utilisant une surface de 100.000 hectares, équivalent à 2/3 de la superficie de la province. Ces données révèlent une vocation agricole claire et consolidée du territoire, d’où sa qualification de « Province Verte ». Toutefois, au cours des dernières décennies, la rentabilité du secteur a chuté, touchant massivement ces zones et menaçant la survie de l’activité. Pour inverser ce phénomène et permettre une reprise du secteur agro-alimentaire, en raison de la présence traditionnelle simultanée d’un nombre important de produits issus de l’élevage et de l’agriculture sur le territoire affecté par le contexte de crise générale lié au processus de mondialisation, un programme de reprise du développement agricole et rural a démarré. Depuis son établissement en 2005, la Province du Medio Campidano s’est montrée très sensible aux problèmes des zones rurales. Avec le soutien technique des agences régionales agricoles AGRIS et LAORE, elle a entrepris une série d’initiatives pour relancer le secteur, comme le « panier agro-alimentaire de la Province Verte », qui a pour objectif, également de manière innovante, de tirer le meilleur des produits agro-alimentaires typiques et également de la biodiversité du territoire.

14

Historique de l’expérience Le territoire du Medio Campidano est caractérisé par un secteur agricole varié et articulé, avec la présence aujourd’hui de diverses productions, comme le démontre l’établissement d’un nombre considérable d’industries agro-alimentaires. Malgré les effets d’une crise économique sévère, plusieurs sociétés ont décidé d’intervenir de manière constructive et appropriée. L’Administration Provinciale a, par conséquent, encouragé l’établissement d’un partenariat public-privé, via le lancement d’une initiative méthodologique, innovante et participative. Les principaux éléments à l’origine du succès de cette initiative sont : Des entreprises actives et réceptives, équipées sur le plan logistique, favorables à une amélioration et une réorganisation productives ; Une large gamme de produits typiques de haute qualité ; Une activité touristique-hôtelière, de restauration, avec des flux de présence importants orientés sur l’œnologie, la gastronomie, les traditions et la culture locale Une forte adhésion au projet « Panier Vert du Medio Campidano». Avec au départ 135 fermes, désormais 77, auxquelles s’ajoutent toutes celles qui adhèrent à l’initiative « Vivre la campagne - Vivere la campagna» et qui ainsi contribuent et soutiennent les Plans d’amélioration des produits typiques, les filières de production et la biodiversité, soit environ 1300 sociétés au total (1/6 de


l’ensemble de la province) qui opèrent sur une zone de 8000 hectares (10% de la SAU). À cela s’ajoutent 6 entreprises artisanales (à l’origine 18) et 35 entreprises du secteur touristique et des vacances à la ferme ; Une large gamme de produits agro-alimentaires typiques, avec une augmentation des typologies et une amélioration de l’emballage ; L’amélioration des services grâce à l’« Association des Fermes Pédagogiques » récemment créée, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement des services de traiteur en produits du « Panier » même lors d’événements majeurs ; Le développement constant et la participation aux événements organisés sur le territoire, ainsi que la présence et la visibilité lors d’événements nationaux et internationaux importants comme le «Salone del Gusto» de Turin et le «Salon de Nuremberg» ; L’échange constant et participatif d’expériences et le jumelage avec d’autres situations régionales et nationales similaires, grâce à la contribution de l’initiative LEADER via le GAL L’augmentation de l’offre des produits du « Panier », en cadeaux promotionnels et institutionnels à des délégations nationales et étrangères; L’offre de formations ponctuelles, avec le soutien des Agences Agricoles Régionales, aux sociétés qui adhèrent au Protocole d’Accord, et veulent se mettre à niveau dans les domaines du développement rural, de l’enseignement, de la qualité. Parmi les menaces actuelles, l’âge moyen généralement élevé des chefs d’entreprises, pas toujours favorables aux processus d’innovation et en général opposés à toute comparaison avec l’extérieur (partenariat) et peu enclins à l’utilisation de méthodes agrégatives et coopératives, joue un rôle essentiel. L’absence de masse critique productive appropriée constitue un élément aggravant, tout comme le facteur de « continuité territoriale » commun à toutes les zones insulaires. Parmi les questions importantes figure la concurrence sur les marchés dont souffrent ces productions, bien que typiques, de la part de formes de commercialisation structurées (coopératives, etc.).

Approche méthodologique Le processus d’implication participative présente un caractère multidisciplinaire et intégré, celui d’une vaste approche ascendante, car elle est très proche des besoins du territoire. Ce processus méthodologique destiné à développer l’innovation « non technologique » implique une série d’actions prises en vue de créer un partenariat public-privé, qui font partie d’un domaine identifié comme stratégique pour l’innovation relatif à l’ « organisation des territoires ». L’évolution de ce processus s’est faite selon les étapes suivantes : 1. Analyse du contexte agro-alimentaire effectuée par la Province, grâce à une évaluation minutieuse des points forts et des points faibles de chaque secteur, notamment du point de vue d’une « filière courte » et d’une approche méthodologique ascendante participative ; 2. Animation locale à travers une série de réunions d’information sur les filières et les spécialités locales, avec une forte implication des acteurs potentiels (négociateurs privés) et des collectivités locales compétentes, tous intéressés à augmenter la valeur du territoire, grâce à ses excellentes productions ;

15


3. Création d’un conteneur (panier) pour diffuser et promouvoir ces produits locaux, correspondant aux 18 chartes de qualité adoptées pour les identifier, y compris lors d’une série d’événements promotionnels populaires ciblés en direction des consommateurs, avec les dégustations appropriées ; 4. Forte implication d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises, notamment des fermes, orientées vers l’innovation et l’amélioration de la qualité des produits, également soutenue par des tables rondes auxquelles participent l’ensemble des acteurs des secteurs les plus développés ; 5. Rédaction d’un Protocole d’Accord entre les partenaires publics (Province, STL, municipalités) et les entreprises privées (producteurs agricoles, industries alimentaires, artisanat, commerce, tourisme, etc.) en vue de formaliser la méthode et l’initiative ; 6. Évaluation du marché potentiel, du cadre géographique et des consommateurs cibles ; 7. Constitution de réseaux et diffusion sur le territoire de l’initiative destinée à capter l’intérêt des entrepreneurs par le biais d’une procédure formelle pour une plus large adhésion ; 8. Création d’un logo pour identifier les emballages et les supports publicitaires, dans le but d’améliorer l’emballage et la technique de promotion.

16

Les problèmes rencontrés concernent : L’absence d’esprit innovant d’une grande partie des entrepreneurs ; La forte myopie du secteur de production face aux actions de commercialisation territoriale ; La liquidité insuffisante des capitaux et l’état de dette renforcé par la situation de crise générale à long terme du secteur ; La faible volonté à coopérer et à créer des associations ; La nécessité d’un soutien technique approprié ; Le parallélisme et les doublons avec d’autres filières présentes sur le territoire qui ont entraîné perte d’intérêt et abandon. De nombreuses difficultés ont été affrontées avec l’aide des agences agricoles régionales, qui continuent de jouer leur rôle institutionnel de soutien stratégique aux interventions en agriculture, au territoire rural et aux initiatives de développement comme le « Panier Agro-alimentaire de la Province Verte » .


Résultats obtenus L’évolution du processus de coopération décrit entre les autorités publiques locales et les acteurs économiques privés a, jusqu’à présent, été satisfaisante, malgré quelques moments de « sur place » suite à la première phase de démarrage du processus, nécessaires pour développer et tester la méthode. Cette situation tend à favoriser la recherche d’adhésions au processus de la part des acteurs les plus motivés, en d’autres termes des « leaders ». Toutefois, on peut dire que l’animation territoriale a déclenché un processus d’innovation « non technologique » qui a eu un impact positif sur le système d’ « organisation du territoire rural », étant donné que le « panier » a rempli ses principaux objectifs de départ. A travers les journées du circuit « AgriCultura », l’initiative est en contact permanent avec le territoire, attirant l’attention d’une fois à l’autre sur un ou plusieurs produits ou filières, ou sur la biodiversité inclus dans les 18 tableaux d’identification de la typicité du « Panier Agro-alimentaire de la Province Verte », ou sur les « plans de développement » les plus structurés. Le soutien technique des Agences Régionales LAORE et AGRIS a permis de définir certains outils stratégiques techniques et scientifiques destinés à mettre en œuvre les filières déjà établies. Ces outils incluent ceux développés pour les olives de table et pour le safran (ce dernier a obtenu en même temps l’AOP régional bien qu’il soit principalement cultivé dans 3 communes du Medio Campidano) ou pour d’importantes espèces, par rapport à la biodiversité, comme le melon pluvial et la « race porcine sarde », toujours en cours de développement. Le projet pilote du « panier » profite d’un soutien permanent du secteur car l’activité institutionnelle exercée par les agences agricoles régionales pour soutenir les entreprises agricoles, sur le territoire en général, contribue à poursuivre les objectifs prioritaires d’une plus large croissance durable pour les zones rurales. La réalisation du projet initié par le partenariat local est soulignée par le fait que d’autres zones tentent de s’organiser par elles-mêmes de manière similaire, en vue de faire face aux défis futurs. Elles utilisent les valeurs du territoire comme base structurelle de leurs propres plans de développement. Ces nouvelles données importantes affectent au moins 3 provinces de Sardaigne et certaines situations au niveau national. Par le biais du Système Touristique Local (STL), le « Panier Agro-alimentaire de la Province Verte » du Medio Campidano a franchi la frontière régionale insulaire, prenant activement part à des événements nationaux et internationaux importants, tels que le « Salone del Gusto » de Turin, le BIT « Borsa del Turismo » à Milan ou le Salon de Nuremberg. Il a représenté le territoire sarde afin de promouvoir l’hospitalité locale grâce à son excellente cuisine associée à ses traditions, son histoire et sa culture. Dans ce contexte, certains indicateurs significatifs de quantité sont apparus, lies à l’augmentation de la demande de participation à des événements d’égale importance et qualité, car le niveau de spécialisation des aspects identitaires locaux est en croissance régulière. Sur le territoire du Medio Campidano, ce sont environ 1300 sociétés qui participent au projet du « Panier » et aux initiatives parallèles, « Vivre à la Campagne - Vivere la campagna », avec 7500 hectares de terrain cultivé, contribuant à maintenir le pourcentage de sociétés inactives ou closes le plus

17


bas au niveau régional. Cette donnée est significative dans le contexte écologiqueenvironnemental également, car dans 80% de ces zones on cultive des légumes en alternance avec des céréales, contribuant ainsi à éviter l’érosion et la conservation des sols. En termes de « filières d’approvisionnement courtes », celles des légumes liés à l’élevage, à cause de leur réutilisation pour nourrir le bétail, touche de manière significative environ 70% des sociétés locales impliquées dans le projet. Parmi les autres filières, on trouve des indicateurs importants en termes d’employés, comme l’implication des producteurs de melon pluvial. Le nombre de ces producteurs, avec un soutien technique et certains ajustements en matière de culture, a augmenté de 135 à 240 et les surfaces liées sont passées de 130 à plus de 200 hectares, entraînant une hausse de la rentabilité de la filière et une baisse du dépeuplement des zones rurales. Les résultats obtenus sur le plan méthodologique suite à l’expérience proposée aux établissements scolaires sont également importants. L’expérience est née avec le programme « Saperi di campagna », sur la base duquel à été lancé le projet d’éducation en matière d’environnement « Satu po Imparai », développé en collaboration avec l’agence LAORE et le Département d’éducation

18

publique de la Province. Corrélée au « panier », cette initiative avait pour but d’améliorer, de préserver et d’augmenter la valeur du patrimoine des connaissances et la production agro-alimentaire traditionnelle qui caractérise un territoire à forte inclinaison rurale, ainsi que de créer et de développer un cadre dans les « fermes pédagogiques », qui intègre et améliore la qualité des services proposés, dans le but de renforcer le rôle multifonctionnel des fermes. Le projet a impliqué la prise de conscience et la participation active de 13 établissements scolaires, ainsi que la création de 24 sessions d’information et d’enseignement sur les produits agroalimentaires typiques inclus dans les 18 tableaux de produits qui constituent le « panier ». Les sentiers didactiques dans les fermes ont impliqué environ 1200 élèves de la maternelle aux écoles primaires et secondaires, avec un impact important pour la croissance économique sur le territoire. L’association « fermes pédagogiques du Medio Campidano » a été formée, Suite à une action de formation en ligne réussie, sur des aspects de méthode et d’information. Elle touche 18 fermes qui mettent en oeuvre la diversification de leurs activités, ainsi que des autorités publiques, des établissements scolaires et diverses associations intéressées par la redécouverte, la protection environnementale, l’éducation alimentaire et le développement multifonctionnel du territoire rural et de ses traditions.


La création de l’inventaire des fournisseurs des centres de vacances à la ferme est un processus qui a débuté au niveau régional avec la réalisation de la R.L. n.1.2010, à laquelle ont adhéré 75 entreprises de la Province de Medio Campidano, 22 d’entre eux font partie du « panier agro-alimentaire de la province verte », ouvrant ainsi la voie de la traçabilité des produits alimentaires et améliorant la qualité des fermes auberges et des cantines. Ceci représente 17 producteurs de la filière viande et de ses dérivés, 10 producteurs de la filière boulangerie, 26 maraîchers (céréales, olives, légumes, asperges), 13 producteurs de produits d’origine animale (œufs, miel, lait, fromage et produits laitiers) et 7 producteurs de safran. Cet inventaire que la région Sardaigne a mis en œuvre et qui essentiel à la conservation des produits locaux, a pour objectif de combattre les contrefaçons agro-alimentaires et la spéculation issue des marchés extérieurs, par le renforcement de l’état sanitaire des produits alimentaires, œuvrant ainsi pour la défense des consommateurs.

19

Bibliographie • Programme de Développement Rural de la Région Sardaigne 2007-2013 – Analyse du contexte • Le contexte socio-économique de la zone géographique – Économie rurale et qualité de vie – Programme Leader (2007) • Programme de Développement Rural de la Région Sardaigne 2007-2013


LA SÉRIE DES BELLES HISTOIRES D’AGRISLES

Les partenaires du projet MED AGRISLES, représentant les autorités publiques en charge de l’agriculture et du développement rural, dans les Îles Baléares (Espagne), la Corse (France, chef de file du projet), la Sardaigne et la Sicile (Italie), l’Île de Gozo (Malte), les Sporades du Nord (Thessalie) et l’archipel de la Nord-Égée (Grèce), Chypre et les Açores (Portugal), échangent tous ensemble leurs expériences et développent une méthode commune pour l’innovation non technologique dans l’agriculture et le développement rural. Ils publient une série de brochures afin de diffuser les meilleures pratiques dans ce domaine. Cette histoire du panier agro-alimentaire de la province verte du Medio Campidano en Sardaigne est un exemple de promotion intégrée des produits de la Province du Medio Campidano. L’objectif est de promouvoir en même temps le territoire et ses productions, par le biais d’un échantillon de produits transformés locaux, typiques et traditionnels qui garantisse l’authenticité et la qualité au consommateur grâce au label régional de qualité « Le panier de la province verte ». Ce panier est une “vitrine” de la culture, des traditions, de la gastronomie et du secteur de l’artisanat local. Ce sera l’ambassadeur de la Province…

www.agrisles.eu

Governo dos Açores


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.