Les marchés de producteurs de la Sicile

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Les marchĂŠs de producteurs Sicile [Italie]


Auteurs Mario Liberto - Expert de filière Franca Katia Omodei – Coordinatrice locale Giacomo Barrile – Expert externe

Conception et réalisation ICALPE - Centre international pour l’environnement alpin Casa Pastureccia 20250 RIVENTOSA [FRANCE]


Introduction Cette brochure offre un aperçu global de l’économie rurale de la Sicile. Elle raconte également l’histoire d’une réussite dans l’innovation non technologique sur l’île : les Marchés de producteurs, ou « Marchés Fermiers ». C’est un nouveau type de marchés qui exige une importante coopération entre producteurs, leurs organisations et les autorités régionales. Établir un contact direct, régulier et efficace entre producteurs et consommateurs représente un réel besoin pour les deux parties : premièrement, pour le producteur qui obtient de cette manière un moyen d’éviter les intermédiaires et ensuite, pour le consommateur qui peut avoir la garantie de l’origine comme des conditions de préparation des produits. Les marchés de producteurs sont l’un des moyens permettant de garantir un contact direct entre producteurs et consommateurs…



Chapitre 1 Contexte de l窶凖四e


Brève description Corse

La Sicile est la plus grande des îles méditerranéennes (5 076 700 habitants) et c’est également la plus grande région italienne, avec ses 25 711 km² de superficie. Elle est Sardaigne principalement constituée de collines (à 61,4 %), Mer Tyrrhénienne alors que 25 % de la superficie est montagneuse et le reste composé de basses terres. Les montagnes les plus élevées sont situées au nordest de l’île où se trouve l’Etna : c’est le volcan Sicile actif le plus élevé d’Europe (3 323 m). Le climat est caractérisé par des étés secs et chauds, et des hivers doux et pluvieux. Il existe un manque général d’infrastructures et de services sur ce Mer territoire, affectant négativement la croissance de l’économie et la qualité de vie des Ionienne populations rurales principalement.

Contexte général 6

La Sicile comprend 9 provinces qui englobent également les îles Éoliennes, Égades et Pélagie ainsi que les Îles d’Ustica et Pantelleria. C’est une région à statut spécial, avec des compétences spécifiques d’autonomie au niveau politique, administratif et économique. Bien que l’économie sicilienne ait enregistré une chute de son PIB moins importante que la moyenne nationale en 2009 (- 2,9 % comparé à 5,2 %), elle est sortie de la crise beaucoup moins rapidement, avec une croissance nationale de 1,3 %. Néanmoins, les activités économiques de la région ont fait preuve de davantage de dynamisme que celles d’autres régions du sud, avec une croissance de 0,2 % en moyenne pour 2010, bien qu’elles aient enregistré une faible reprise comparée à la croissance des régions du nord et du centre (1,7 %). Le PIB net et les importations de Sicile ont contribué à créer des ressources pour une utilisation interne qui s’élèvent à un montant de 111,9 milliards d’euros en valeurs nominales pour 2010 : une augmentation de 2,3 % depuis 2009. PIB (millions d’euros)

PIB au prix du marché par habitant (euros)

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2008

2009

67.203,8

70.530,1

72.855,0

75.084,5

77.327,3

80.358,1

82.938,6

88.327,7

86.015,0

13.479,6

14.185,7

14.662,2

15.053,9

15.440,1

16.023,2

16.531,5

17.533

17.045,2


La Sicile en chiffres : Superficie: 25 711 km² Altitude moyenne: 917 m Population: 5 042 992 habitants en zone urbaine: 1 647 500 habitants en zone rurale: 3 324 500 habitants Densité: 196 hab/km²

Graphique: PIB de la Sicile aux prix du marché en 2009, exprimé en milliards d’euros et réparti selon les principaux macro-secteurs économiques.

Agriculture et zones rurales

Agriculture, Produits de la forêt, Pêche 3,52 %

Bâtiment 5,52 %

Commerce, hôtels et restaurants

Industrie sans

L’industrie alimentaire et l’agriculture jouent un 18,28 % le bâtiment rôle clé dans l’économie et la société siciliennes. La présence de différents types de territoires 9,3 % et d’importantes chaînes d’approvisionnement aboutit à créer un contexte productif, social et culturel à la fois complexe et bien structuré. Néanmoins, ce système comporte encore des faiblesses structurelles, confirmées par la contribution limitée de la valeur ajoutée de l’agriculture à la valeur ajoutée totale de l’économie sicilienne dans son ensemble. D’un autre côté, la productivité du travail a augmenté à cause de la diminution de la population active, du passage à des secteurs qui sont plus rentables, ont une production moins complexe et comportent moins de risques opérationnels. La plupart des entreprises siciliennes sont des petites entreprises, ont des coûts de production élevés (principalement à cause de systèmes d’agriculture obsolètes et/ou de cultures difficiles à mécaniser) et pratiquent une faible mise en œuvre des innovations technologiques. Elles doivent aussi faire face à des difficultés pour trouver de la main d’œuvre, en particulier de la main d’œuvre spécialisée, à des coûts de commercialisation importants à cause de l’absence ou du manque d’efficacité du système de transport, des capacités de gestion limitées, de difficultés techniques et organisationnelles dues à l’absence de services et d’infrastructures. Néanmoins, les caractéristiques favorables du sol et du climat permettent d’avoir une offre riche et diversifiée en mesure de stimuler le développement de systèmes de production écologiques répondant aux besoins des consommateurs et de produire des marchandises de qualité destinées à plusieurs secteurs de l’exportation qui représentent à la fois une importante source de revenu et la garantie d’une relation économique précieuse et délicate avec le territoire.

Les défis de l’évolution de l’agriculture Le développement rural joue un rôle clé en Sicile, où la production agricole est très liée aux autres activités comme l’artisanat, le tourisme rural et la préservation de l’environnement. Cette connexion date d’il y a vingt ans et est basée sur la conscience que les interventions limitées au compartiment agricole ne peuvent garantir un développement social et économique en mesure d’augmenter et de consolider le niveau d’emploi et les niveaux de revenu et, en général, d’améliorer les conditions de vie des populations locales. C’est la raison

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pour laquelle, la multifonctionnalité, ratifiée par la réglementation CE n° 1257/99 et adoptée par l’Italie au moyen de la loi sur la réorientation de 2001, est un modèle approprié, qui utilise des systèmes de développement intégré. Les interventions dans l’agriculture doivent être associées avec des interventions dans les infrastructures, le tourisme, les services et l’éducation, car ce processus sera plus rapide et précis si nous sommes en mesure de créer un système de professionnalisme qui soit capable d’anticiper les solutions, d’optimiser les ressources et de rendre plus efficace la reprise, le maintien et le développement de l’agriculture en Sicile, avec le soutien d’une recherche scientifique qui a toujours joué un rôle primordial dans la création du savoir et dans l’amélioration des marchandises et des outils pour répondre aux besoins des hommes.

Importance de l’agriculture en termes d’utilisation des terres, de paysages et de biodiversité

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Une accélération des processus de dégradation du sol typiques de la région méditerranéenne, comme l’érosion, la salinisation, la réduction de substances organiques, la détérioration dans la structure et la désertification, peut être observée dans certaines zones de la Sicile. Au cours de ces dernières années, les politiques européennes ont consacré de plus en plus d’attention à la protection des fonctions qualitatives de l’agriculture, en fournissant des interventions spécifiques d’assistance avec des encouragements économiques aux exploitations ayant pour but la production de marchandises et de services compatibles avec les objectifs de protection et d’amélioration du paysage rural. La condition nécessaire à ces politiques est la connaissance du rôle multifonctionnel que l’agriculture peut jouer, spécialement dans certaines régions. Les différentes mesures du plan de développement rural (PDR) 2007/2013 de la Sicile ont pour but de créer cette condition ; elles protègent la fonction environnementale et, en même temps, « rétribuent » les exploitants pour les services qualitatifs qu’ils assurent à la société. D’ailleurs, au sein du plan de développement rural, quelques-unes des mesures comprises dans l’Axe 2 « Amélioration de l’environnement et de l’espace rural » devraient contribuer à atteindre plusieurs objectifs importants : la restauration et la protection du paysage agricole et forestier, la maintenance des équilibres territoriaux, l’assistance à une agriculture et à des pratiques d’élevage respectueuses de l’environnement.


Importance régionale

de

l’agriculture

dans

l’économie

L’agriculture représente toujours l’activité principale de la Sicile (6 000 milliards de valeur ajoutée et 135 000 employés) car ce n’est pas seulement une valeur ajoutée mais également un emploi pour des milliers d’agriculteurs et pour les industries satellites. L’économie sicilienne est fondamentalement basée sur l’agriculture, l’artisanat et le tourisme. Dans le passé, la région était appelée « le grenier de Rome » et elle est encore aujourd’hui un important producteur de céréales. Sur la côte, les agrumes (la Sicile est un des principaux producteurs d’oranges en Italie), les légumes et les fleurs sont cultivés, à la fois en plein champ et dans des serres. La culture des oliviers et la production de fruits sont très importantes (pêches, figues de Barbarie, raisins et fruits secs comme les amandes et les pistaches). La culture de la vigne constitue le secteur le plus important pour l’agriculture en Sicile ; les vignes locales produisent des vins de qualité. L’agriculture n’est pas majoritaire alors que la pêche, au thon et à l’espadon surtout est une activité économique importante. Le secteur secondaire ne pèse pas sur l’économie et est spécialisé dans les activités extractives et l’énergie.

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Chapitre 2 Les marchés de producteurs

Résumé Afin de faire la promotion du Made in Sicily dans le secteur agricole, le Département de l’agriculture et de l’industrie alimentaire du gouvernement régional de Sicile a choisi ce moyen des « Marchés de producteurs » pour développer les produits locaux. L’expérience des marchés de producteurs est fortement liée à d’anciennes modalités naturelles, culturelles et sociales, basée sur un héritage riche, varié et prestigieux de produits agricoles de qualité. Ils sont, avec le territoire et l’environnement, l’une des principales attractions touristiques.


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Le gouvernement sicilien a identifié le « Marché de producteurs » comme un modèle de bonne pratique au sein du projet MED AGRISLES. C’est l’un des différents exemples de vente directe et il obtient des résultats probants. L’idée est née suite aux nouvelles habitudes de consommation qui voient une recherche, toujours plus importante, de produits naturels et sains caractérisés par une identité territoriale spécifique (les montagnes, les zones protégées, ...). Ce phénomène ouvre de nouvelles perspectives de marché pour les produits provenant des zones rurales. Le « marché de producteurs » permet de réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne de distribution du producteur au consommateur. La chaîne de distribution la plus courte est celle où le producteur vend directement ses produits au consommateur (vente directe). Le lien direct entre le territoire, le consommateur et les produits donne lieu à une forme de vente qui met l’accent sur l’impossibilité de délocaliser la production locale. Le « Marché de producteurs » a pour but d’atteindre les objectifs suivants : territorialité des productions (saisonnalité, variétés locales, produits traditionnels et typiques, distance plus courte entre la terre et la table) ; standards de qualité (traçabilité, qualités organoleptiques, caractérisation, qualité sociale et environnementale) ; rôle actif des producteurs (rôle de premier plan des fermiers, présence de petits producteurs, encouragement à l’auto-organisation, propositions d’associations au sein de la chaîne de distribution) ; développement de projets collectifs (engagement et partenariat entre secteurs public et privé, vie associative, coordination de l’expertise, médiation dans la gestion afin de résoudre les problèmes administratifs et sanitaires, capacité d’expérimentation) ; activités et communication, encouragement à des rencontres entre le monde de la production et le monde de la consommation, participation des gens aux débats concernant la qualité, la sécurité, la territorialité, la transparence des prix.

Historique de l’expérience En Sicile, la vente directe a toujours représenté une pratique quotidienne dans la culture de l’île ; les anciens marchés du cœur de Palerme comme Vucciria et Ballarò et les expériences dans la vente et le troc des populations des petits centres ruraux en sont la preuve. Nous avons cependant recommencé à parler récemment de « marchés », quand le processus de mondialisation au sein du secteur agro-alimentaire a favorisé le développement au fil des ans de « chaînes de distribution longues » ; ce processus élimine le contact direct entre producteurs et consommateurs. Des initiatives ayant pour but de faire voir aux consommateurs


« l’endroit d’origine des produits » et de donner de la visibilité aux régions rurales se sont multipliées. Ces initiatives peuvent être vues comme des « chaînes courtes » faisant la promotion de la vente directe entre producteur et consommateur. C’est une ancienne manière de vendre, étroitement liée aux ressources naturelles, culturelles et sociales, et basée sur des valeurs, des morales et des significations éthiques et culturelles différentes des objectifs du marché hédoniste. En 2007, le gouvernement régional sicilien a soutenu, après un appel à manifestation d’intérêt, la réalisation de 40 « Marchés de producteurs » (structures mobiles), conformément au Décret national du 20 novembre 2007 du Ministère des Politiques agricoles, alimentaires et forestières, en application de l’Article 1, sous-paragraphe 1065, acte n° 296, du 27 décembre 2006 sur les marchés consacrés à la vente directe par les agriculteurs.

Approche méthodologique Le monde agricole sicilien a compris l’importance d’une amélioration et de la promotion adéquates des principales productions agricoles et alimentaires. Le mariage entre les filières agricoles, l’environnement et la culture d’un territoire représente un levier stratégique dans le processus de développement économique en termes de visibilité territoriale à même de garantir des exigences de durabilité et d’interconnexion entre les secteurs. En réponse au besoin des consommateurs de trouver des produits agricoles et alimentaires plus sains et plus naturels, de découvrir les diverses réalités des territoires de l’intérieur de la Sicile, riches d’histoire et de traditions, la réalisation d’un réseau de marchés locaux est née de l’activation de la vente directe. Ce type de vente assure une relation directe entre producteurs et consommateurs, éliminant ainsi l’intervention d’intermédiaires, favorisant un prix à la consommation et garantissant en même temps un produit frais, de qualité et local. Les producteurs indépendants, les associations temporaires de producteurs, les groupements, les associations et organisations commerciales, les artisans et les opérateurs de l’agro-alimentaire, les associations vitivinicoles et alimentaires ont pris part à cette initiative. Les opérateurs sont inscrits au registre des « Marchés de producteurs », ce qui est essentiel pour garantir le caractère sain des produits et la sécurité des consommateurs. Le gouvernement régional et les autorités régionales, en collaboration, non seulement financent le projet mais ont également un rôle de coordination, d’organisation et de veille sanitaire sur chaque Marché de producteurs à propos de la sélection et du contrôle des exploitations et des prix. L’article 83 de l’acte régional n° 11 du 12 mai 2010 institue les « Marchés de producteurs ».

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Regione Siciliana Assessorato Agricoltura e Foreste Dipartimento Interventi Infrastrutturali

Palermo

Carini

Trapani

! (

! (

Erice

Cefalu

! (

! (

Alcamo

! (

San Giuseppe Jato

Bolognetta Marineo Villafrati Cefala' Diana

San Cipirello Monreale

Camporeale

Corleone Salemi

Castelvetrano

Campofiorito MontevagoContessa Entellina Bisacquino

! (

! (

C

Scillato Sclafani Bagni VicariRoccapalumba

Prizzi Prizzi

Lercara Friddi

Caltavuturo

Alia Valledolmo

Vallelunga Pratameno Castronuovo di Sicilia Chiusa Sclafani Sambuca di Sicilia GiulianaPalazzo Adriano Cammarata Bisacquino Bivona Villalba Resu Burgio Caltabellotta Marianopoli Santa Cat Lucca Sicula Mussomeli Villafranca Sicula

Santa Margherita di Belice

Menfi

Légende

! (

! (

Godrano

! (

Bisacquino

Caccamo

! (

Sciacca

! (

Communes où existe un marché de producteurs non itinérant Limites des communes

Bovo Marina Eraclea T. Salsa S. dei Turchi* Cinque valli* Routes des châteaux*

RiberaCalamonaci

! (

Caltan

! (

Sant'Angelo Muxaro Cattolica Eraclea Santa Elisabetta Raffadali Joppolo Giancaxio

Montallegro

Siculiana

! (

Agrigento

! (

Ribera** Communes de Corleone* Communes de Ribera*

Palma di Montechiaro

! (

Dall'Eleuterio a Rocca Busambra* Feudo d'Alì* Monreale Jetas* Nebrodi* Terre Sicane* Val d'Himera Settentrionale* Valle degli Iblei* Valle dei Nebrodi* Valle dell'Ippari* Valle del Sosio* Valle del Torto* Valli Joniche dei Peloritani* * Union des Communes possédant un marché itinérant ** Partie des routes des châteaux ou des Communes de Ribera

Elaborazione cartografica a cura dell'Area II U.O. n. 12 Sistemi Informativi Territoriali e tecnologie infotelematiche

Dernière mise à jour : mars 2010


Les marchĂŠs de producteurs en Sicile

Messina Barcellona Pozzo di Gotto

! (

! (

Capo D'Orlando

Sant'Angelo di Brolo! ( Librizzi

! (

CaprileoneMirto Castell'Umberto San Marco d'Alunzio Sant'Agata di MilitelloSan Salvatore di Fitalia Montalbano Elicona Galati MamertinoTortorici Santo Stefano di Camastra Caronia San Fratello

u'

Castelbuono

Longi

FiumedinisiItalaScaletta Zanclea Ali' Superiore Mandanici Ali' Terme Furci SiculoPagliara Nizza di Sicilia Casalvecchio Siculo Antillo

Savoca Limina Santa Teresa di Riva Forza D'Agro' Sant'Alessio Siculo

Geraci Siculo

Sperlinga

uttano

Leonforte

! (

Agira

! (

terina Villermosa

nissetta

! (

Caltagirone

! (

Butera

Lentini

Mineo

! (

! (

Sortino

Niscemi

Buccheri Ferla

! (

! (

Cassaro Buscemi Palazzolo Acreide Canicattini Bagni

Acate

Vittoria

! ( Comiso

Santa Croce Camerina

Ragusa

! (

Siracusa

! (


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Résultats obtenus En dépit du succès considérable obtenu par la mise en place des « Marchés de producteurs », cette initiative doit améliorer à la fois la promotion territoriale, et le système d’organisation et de gestion. En Sicile, le « Marché de producteurs » est une réalité économique qui ne résout pas le problème de la commercialisation mais a aidé à surmonter plusieurs difficultés rencontrées par les petits producteurs et a permis de contrôler les prix des fruits et des légumes. Les exploitations ayant été « accréditées » par le gouvernement régional pour cette activité, sont celles de petits producteurs ayant une production limitée. L’initiative a eu plus de succès dans les centres à forte population (plus de 20 000 habitants) que dans les zones rurales où ce type de vente n’a pas rencontré de succès car dans ces régions les relations entre producteurs et consommateurs sont déjà fortes. Au départ, cette activité de vente directe a rencontré quelques difficultés car les producteurs n’étaient pas habitués à ce type de marché. La présence des femmes (épouses et filles) dans les stands a contribué à améliorer la communication avec les consommateurs. Les femmes, qui ont hérité de la culture de la communication des zones rurales, sont en mesure de transformer une relation commerciale en relation amicale. La culture traditionnelle des échanges de produits (levure, pain, légumes) qui existe dans les communautés rurales, dont les femmes sont les gardiennes, a favorisé les contacts entre deux types d’acteurs, les producteurs et les consommateurs qui avaient oublié ce type de communication. Pour beaucoup de gens, principalement les personnes âgées ou seules, habituées à ce type de contact, le marché est un rendez-vous obligé. La vente directe est également une manière de prendre connaissance des problèmes de famille, de partager, d’échanger des confidences, un système qui, avec la grande distribution, avait totalement disparu. Le marché présente une forme de fragilité principalement dûe à la disponibilité réduite des produits. Il est donc essentiel de créer des associations temporaires de producteurs afin d’échanger les productions des différentes zones, de garantir des quantités plus importantes et une plus large diversification. Bien sûr, plusieurs difficultés ont surgi : les producteurs trouvent difficile de concilier les activités de vente et de production ; il existe des litiges avec les vendeurs « à la sauvette » qui ne sont pas résolus par la classe politique. Un autre problème concerne la logistique. Comme le marché est mobile, il faut faire face à certains frais, tels que pour monter, démonter et transporter les étals, qui ne peuvent être assumés par l’agriculteur. Enfin, les « Marchés de producteurs » doivent être soutenus par des activités de promotion qui font connaître la saisonnalité des productions et les aspects relatifs à la santé. Une formation directe des agriculteurs et une animation dans les zones des marchés sont essentielles.

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Conclusion Le succès des Marchés de producteurs est démontré par : a) la croissance du nombre de marchés fermiers dans la région : 20 marchés ont lieu dans les principales villes de Sicile ; b) le nombre croissant des autorités locales participantes : 43 entre communes et unions de communes ; c) le nombre d’exploitations « accréditées » : pour l’année dernière seulement (2009), il a augmenté de 40 à 800 ; d) le nombre de consommateurs : en 2009, un million de consommateurs ont fréquenté les marchés fermiers, signe d’une prise de conscience plus importante de la valeur ajoutée de produits régionaux, surtout si ce sont des produits locaux. En Sicile, l’innovation agricole est aussi obtenue par la mise en place d’un système d’assistance pour la chaîne de distribution courte qui fait revenir le consommateur vers les «lieux d’origine des produits », en donnant de la visibilité et de la vitalité aux territoires ruraux.

Références législatives Décret du 20 novembre 2007 du Ministère des Politiques Agricoles, Alimentaires et Forestières sur la mise en application de l’Article 1, sous-paragraphe 1065, acte n° 296 du 27 décembre 2006, concernant les marchés consacrés à la vente directe ou à la chaîne de distribution courte. Acte Régional n° 73 du 1er août 1977 « Mesures sur l’assistance technique et les activités promotionnelles dans l’agriculture ». Protocole n° 52040, du 26.05.2008, Lignes directrices pour l’organisation des « Marchés de producteurs siciliens ». Acte Régional n° 11, du 12 mai 2010, Article 53 – Programmation et dispositions rectificatives 2010 - mesures pour l’institution des « Marchés de producteurs ». Programme de développement rural 2007/2013 : Mesures utilisées – 312 et 313.

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LA SÉRIE DES BELLES HISTOIRES D’AGRISLES

Les partenaires du projet MED AGRISLES, représentant les autorités publiques en charge de l’agriculture et du développement rural, dans les Îles Baléares (Espagne), la Corse (France, chef de file du projet), la Sardaigne et la Sicile (Italie), l’Île de Gozo (Malte), les Sporades du Nord (Thessalie) et l’archipel de la Nord-Égée (Grèce), Chypre et les Açores (Portugal), échangent tous ensemble leurs expériences et développent une méthode commune pour l’innovation non technologique dans l’agriculture et le développement rural. Ils publient une série de brochures afin de diffuser les meilleures pratiques dans ce domaine. La brochure concernant les marchés de producteurs en Sicile raconte l’histoire d’un nouveau type de marchés qui ont exigé une importante coopération entre producteurs, leurs organisations et les autorités régionales. Établir un contact direct, régulier et efficace entre producteurs et consommateurs représente un réel besoin pour les deux parties : premièrement le producteur qui obtient de cette manière un moyen d’éviter les intermédiaires et ensuite le consommateur qui peut avoir la garantie de l’origine comme des conditions de préparation des produits. Les marchés de producteurs sont l’un des moyens permettant de garantir un contact direct entre producteurs et consommateurs.

www.agrisles.eu

Governo dos Açores


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