The McGill Daily is located on unceded Kanien’kehá:ka territory.
coordinating editor Emma Bainbridge
managing editor India Mosca
news editors Sena Ho Adair Nelson
commentary & compendium! editor Youmna El Halabi Arismita Ghosh
culture editors
Evelyn Logan Eliana Freelund
features editor Elaine Yang
science+technology editor Andrei Li
sports editor Vacant
video editor Magdalena Rebisz
visuals editor Eva Marriott-Fabre
copy editor Luxe Palmer
design & production editor Vacant
social media editor Lara Arab Makansi
radio editor Vacant cover design Eileen Davidson
le délit Vincent Maraval rec@delitfrancais.com contributors Melika Amoueian, Eren Atac, Youmna El Halabi, Scarlett El Refaie, Selin Ho, Sena Ho, Océane Holliday, Andrei Li, India Mosca, Adair Nelson, Katherine O’Shea, Luxe Palmer, Ryan Taylor, Jason Zhou
Andrei Li, Emma Bainbridge, Asa Kohn, Layla Lamrani, Jade Lê, Vincent Maraval, Letty Matteo , Rafael Miro
What Home Means To Us
The semester is coming to an end, and for many McGill students, it is finally time to be reunited with close friends, family, and home. As students who may feel stuck between two cities, two provinces, or even two continents, we often ask ourselves: what is home? Where do we feel at home? Is it family or childhood memories? Is it a place or a community? For our last issue of the year, the Daily and Le Délit explore the theme of “Home,” or in French, “ Chez nous .”
Translating this idea of “home” in French without losing the broader dimension of a warm, comforting place and not simply a “house” turned out to be more complicated than expected. “Home” has multiple meanings and qualities that are unique to each individual, making it a rich theme to explore for this special issue.
“Home,” far from just a physical place, can also be a community you join, a group of people with shared values, or even a hobby that makes you feel good. No matter what you consider “home” to be – tangible or not – it is a space of safety and comfort, where you can be yourself. At a broader scale, the society in which we live, no matter how flawed, is, in a way, our “home.”
In French, we made the decision to use the pronoun “ nous ” instead of “ soi .” By rejecting this idea of individuality, we believe that a “home,” no matter how personal, is something that is shared. Throughout these 24 pages, we will question the significance of the word “home” and explore what it means to different people.
While everyone deserves a safe place to call home, we acknowledge that this is far from being the case. Around the world, 120 million people are forcibly displaced from their homes due to conflict, violence, genocide, and climate disasters, among many other reasons. At the same time, anti-immigration sentiment is growing across North America. With the recent election of Donald Trump, many people
who have called the US home for years now face a heightened threat of being deported to somewhere that may be completely unfamiliar. In Canada, Prime Minister Justin Trudeau has recently announced a cut to the number of immigrants entering the country. Quebec has also suspended two major pathways to permanent residence. These measures will prevent countless people from finding a home and pursuing a better life in Canada.
It is crucial to acknowledge that Canada, where many of us have found a home, is built on the genocide and displacement of Indigenous people by European colonizers and the Canadian state. McGill University is also complicit. Just last week, a group of Kanien’kehà:ka women gathered to plant a white pine, a symbol of peace for the Haudenosaunee peoples, on McGill’s lower field, which is located on unceded Kanien’kehà:ka land. The organizers wanted to share Kanien’kehà:ka teachings on peace with both Indigenous and non-Indigenous peoples living on this land. The wooden plaque next to the sapling stated that “this tree of peace is a symbol of the solidarity of the Kanien’kehá:ka peoples with the students of McGill and Concordia who established a peaceful encampment here in 2024 in the name of justice for Palestine and all the peoples of Mother Earth.” The next morning, McGill confirmed to the Daily that the university removed the sapling.
From Little Portugal, to Chinatown, to the Village, Montreal is a hub for diverse communities, diasporas, and subcultures. In these times, community is more important than ever. As students, getting involved in our community allows us to play a role in shaping our home into the world we want to live in. At the same time, we must show solidarity with people worldwide who are being denied their rights and fight for a better future for our fellow human beings and our planet. This is our “ Chez nous ,” our “Home,” and we won’t have another one.
The Daily and Le Délit
Published by
Daily Publications Society, a student society of McGill University. The views and opinions expressed in the Daily are those of the authors and do not reflect the official policy or position of McGill University.The McGill Daily is not affiliated with McGill University.
Le Délit & The McGill Daily
Éditorial 3
RÉDACTION
3480 rue McTavish, bureau 107
Montréal (Québec) H3A 1B5
Téléphone : +1 514 398-6790
Rédacteur en chef rec@delitfrancais.com
Vincent Maraval
Actualités actualites@delitfrancais.com
Titouan Paux
Ysandre Beaulieu
Capucine Valton
Pourquoi : Chez nous
Le semestre touche à sa fin et pour nombreux d’entre nous à McGill, il est enfin temps de retrouver nos amis proches, notre famille et notre foyer. En tant qu’étudiants qui se sentent parfois coincés entre deux villes, deux provinces ou même deux continents, nous nous demandons souvent : qu’est-ce qu’être à la maison? Où nous sentonsnous chez nous? S’agit-il de souvenirs de famille ou d’enfance? Est-ce un lieu ou une communauté? Pour notre dernière édition de l’année, The Daily et Le Délit vous proposent donc une édition commune sur le thème Chez nous , ou Home en anglais.
Traduire le mot « Home » en français sans perdre son caractère réconfortant et chaleureux n’a pas été une mince affaire. « Home » est un terme complexe qui a de multiples significations et qualités aux yeux de chaque individu ; cela en fait un thème riche à explorer dans le cadre de ce numéro spécial.
En français, nous avons pris la décision de traduire « Home » en « Chez nous » plutôt que « Chez soi ». Afin de rejeter une connotation d’individualité, nous avons volontairement remplacé le pronom « soi » par « nous », car nous pensons qu’un « cheznous », aussi personnel soit-il, est quelque chose de partagé, qui se construit en communauté. Le « chez nous », souvent considéré comme un lieu physique, peut également être une communauté à laquelle on s’identifie, un groupe de personnes dont les valeurs nous correspondent, ou même un passe-temps qui nous rend profondément heureux. Peu importe ce que l’on considère comme un « chez-nous » ; tangible ou non, il s’agit d’un espace de confort, où chacun peut se retrouver. Ce « safe place » (espace sûr, tdlr ), dans lequel vous pouvez être pleinement qui vous êtes, peut également être considéré à une échelle plus large. La société à laquelle nous appartenons, aussi imparfaite soit-elle, est, d’une certaine manière, notre « maison », notre « chez nous ». À travers ces 24 pages, nous nous interrogeons donc sur la signification du mot « home » et tentons de répondre à la question « qu’est ce que le chez-nous? »
Bien que tout le monde mérite un chez-soi sûr, nous reconnaissons que c’est aujourd’hui loin d’être le cas. Dans le monde, 120 millions de personnes sont forcées de quitter leur foyer en raison de conflits, de violences, de génocides et de catastrophes climatiques. Parallèlement, le sentiment antiimmigration grandit partout en Europe et en Amérique du Nord. Avec l’élection récente de
Donald Trump, de nombreuses personnes qui se considèrent chez eux aux États-Unis depuis des années sont désormais confrontées à une menace accrue d’être expulsées vers un endroit totalement inconnu. Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau a récemment annoncé une réduction du nombre d’immigrants entrant au pays. Le Québec a également suspendu deux voies majeures vers la résidence permanente. Ces mesures empêcheront d’innombrables personnes de trouver un logement et de poursuivre une vie meilleure au Canada.
Il est essentiel de reconnaître que le Canada, où beaucoup d’entre nous ont trouvé un foyer, est construit sur le génocide et le déplacement des peuples autochtones par les colonisateurs européens et l’État canadien. L’Université McGill est également complice. Pas plus tard que la semaine dernière, un groupe de femmes Kanien’kehà:ka se sont rassemblées pour planter un pin blanc, symbole de paix pour le peuple Haudenosaunee, sur le lower field de McGill, situé sur des terres Kanien’kehà:ka non cédées. Les organisateurs voulaient partager les enseignements Kanien’kehà:ka sur la paix avec les peuples autochtones et non-autochtones vivant sur cette terre. La plaque de bois à côté du jeune arbre indiquait que « c et arbre de la paix est un symbole de la solidarité du peuple Kanien’kehá:ka entre les étudiants de McGill et de Concordia qui ont établi un campement pacifique ici en 2024 au nom de la justice pour la Palestine et tous les peuples de notre planète (tldr) ». Le lendemain matin, McGill a confirmé au Daily que l’Université avait retiré l’arbre.
Du Petit Portugal au Quartier chinois en passant par le Village, Montréal est une plaque tournante pour diverses communautés, diasporas et cultures. À notre époque, se retrouver en communauté est plus important que jamais. En tant qu’étudiants, nous impliquer ainsi nous permet de jouer un rôle majeur dans l’évolution de notre chez-nous vers le monde dans lequel nous voulons vivre. En même temps, nous devons faire preuve de solidarité avec les personnes du monde entier qui se voient refuser leurs droits et lutter pour l’avenir de nos semblables et de notre planète. C’est notre « home », notre « chez-nous », et nous n’en aurons pas d’autre.
Le Délit et The Daily
Culture artsculture@delitfrancais.com
Harantxa Jean
Béatrice Poirier-Pouliot
Société societe@delitfrancais.com
Jeanne Marengère
Anouchka Debionne
Environnement environnement@delitfrancais.com
Juliette Elie
Adèle Doat
Coordonnatrice de la production production@delitfrancais.com
Jade Lê
Visuel visuel@delitfrancais.com
Stu Doré
Eileen Davidson
Photographe visuel@delitfrancais.com
Margaux Thomas
Coordonnateur·rice·s de la correction correction@delitfrancais.com
Julie Payette, Martin Patenaude-Monette, Two Food Photographers, Anika PaulinJamal, Eloïse Schlachet, Vincent Gonneville
Couverture
Eileen Davidson
BUREAU PUBLICITAIRE
3480 rue McTavish, bureau B•26
Montréal (Québec) H3A 0E7
Téléphone : +1 514 398-6790
ads@dailypublications.org
Publicité et direction générale Letty Matteo
Ventes et assistance administrative
Letty Matteo
Support graphique et technique
Alice Postovskiy
Comptable
Andrea Gluck
The McGill Daily coordinating@mcgilldaily.com
India Mosca
Conseil d’administration de la SPD
Andrei Li, Emma Bainbridge, Asa Kohn, Jade Lê, Vincent Maraval, Letty Matteo .
Les opinions exprimées dans les pages du Délit sont celles de leurs auteur e·s et ne reflètent pas les politiques ou les positions officielles de l’Université McGill. Le Délit n’est pas affilié à l’Université McGill. L’usage du masculin dans les pages du Délit vise à alléger le
et ne se veut nullement discriminatoire. Les opinions de nos contributeurs ne reflètent pas nécessairement celles de l’équipe de la rédaction. Le Délit (ISSN 1192-4609) est publié la
Introduction to the Joint Issue
Every year, The McGill Daily and Le Délit join forces to produce an issue that acknowledges our shared history. With support from the Daily Publications Society (DPS), we have been working as independent student newspapers with distinct editorial lines since 1977. Beyond our common roots, we share the goal of selecting and critically examining issues that tend to be absent from mainstream media.
For this issue, we have chosen to explore the theme Home. Reflecting on what this term evokes to us as McGill students, as well as to people across the world. Many of us have moved away from where we grew up and have had to find new homes. Through our shared passion of journalism, we have created a sense of home working at the Daily and Le Delit. We explore home through connections to our homelands, finding community in Montreal, and representations of home in the media, while also acknowledging obstacles to finding a home, such as being unhoused, exiled, or navigating ever-changing immigration restrictions.
Every member of The Daily and Le Délit editorial team contributed to the front page design, sharing what feels like home to them.
Introduction à l’édition commune
Chaque année, le McGill Daily et Le Délit unissent leurs forces pour produire une édition qui souligne notre histoire commune. Avec le soutien de la Société des publications du Daily (SPD), nous travaillons depuis 1977 en tant que journaux étudiants indépendants avec des lignes éditoriales distinctes. Au-delà de nos racines communes, nous partageons l’objectif de sélectionner et d’examiner de manière critique des sujets qui ont tendance à être absents des médias traditionnels.
Pour cette édition commune, nous avons choisi d’écrire sur le thème Chez nous afin de nous interroger sur l’importance d’avoir un chez-soi : une communauté, un endroit où nous pouvons nous sentir bien. En tant qu’étudiants, beaucoup d’entre nous ont dû se déplacer et s’installer à Montréal, dans un nouvel environnement. En nous impliquant dans le milieu journalistique de McGill, nous avons su créer par cette passion commune notre chez nous au Daily et au Délit . Ensemble, nous tentons d’explorer les liens entre différentes communautés et parvenons à les représenter, ainsi que les obstacles auxquels elles font face, grâce à nos médias. Parallèlement, nous soulignons les obstacles qui s’imposent dans le contexte actuel. Tous n’ont pas la chance d’avoir un « chez-soi »: pensons aux sans-abris, aux exilés, ou à ceux et celles qui sont perdus face aux lois sur l’immigration qui ne cessent d’évoluer.
Chaque membre du Délit et du Daily ont participé à la création de la première page de couverture, partageant ce qu’est leur Chez nous.
ÉDITORIAL COMMUN
Solidarité sans logement
Un point sur l’itinérance à Montréal avant l’arrivée de l’hiver.
Ysandre Beaulieu Éditrice actualités
ALe 18 novembre, un avis d’éviction a été envoyé à quelques individus logeant dans un campement de sansabris de la rue Notre-Dame, dans le quartier d’Hochelaga. Le jeudi suivant, le ministère des Transports devait procéder au démantèlement d’une partie du campement, une décision déplorée par certains, compte tenu du manque de place dans les refuges de la ville, particulièrement en hiver. À la suite de l’appel de la mairesse, Valérie Plante, la ville de Montréal a mis à jour son plan hivernal pour les personnes itinérantes. Ce plan inclut la création de comités d’aide et l’établissement de centres d’hébergement temporaires, ainsi que la distribution de 500 000$ aux organismes de la ville offrant du soutien et des services aux personnes en situation
Plusieurs se rendent vers les centres urbains de la province en espérant trouver un emploi, ou encore pour avoir accès à des services sociaux plus développés.
En parallèle, un processus d’aliénation et d’isolement s’installe progressivement, affirme Emma Cyr, étudiante à la maîtrise en travail social et intervenante dans une clinique pour les personnes ayant des problèmes de dépendance – une population dont la majorité se trouve en situation d’itinérance.
Selon elle, « certains se retrouvent dans la rue par concours de circonstances, ils commencent à consommer [de la drogue, ndlr ], et sans téléphone, ils perdent la connexion avec leurs proches. Ils finissent par vouloir avoir assez d’argent pour continuer à consommer, ce qui fait souvent en sorte qu’ils se retournent contre leur propre famille, et deviennent très isolés ».
Ce sont des gens très seuls qui ont besoin d’accompagnement. Cette solidarité ne remplace pas le sentiment d’un vrai chez- soi .
d’itinérance. Malgré ces mesures, les défis auxquels se heurtent les itinérants de la ville restent importants. Un recensement datant de 2022 révèle que Montréal compte plus de 4 500 sans-abris, mais malgré les infrastructures d’hébergement de la ville, près de 1 000 personnes dorment dans l’espace public chaque nuit. Avec des risques particulièrement élevés durant les mois d’hiver et des ressources insuffisantes, comprendre et réparer les failles du système de bien-être social est essentiel.
Communauté et logement
Le Délit a discuté avec Matthieu*, qui est en situation d’itinérance à Montréal depuis près de quatre ans. Après s’être fait licencié et avoir quitté Chicoutimi pour trouver un emploi à Montréal, il s’est retrouvé à la rue. « J’ai pas trouvé [d’emploi, ndlr] à temps. Au début, je dormais chez des gens que je connaissais, mais ça n’a pas duré. Je ne parle plus à ma famille, donc je ne peux pas rentrer, mais je suis mieux dans une grande ville comme Montréal qu’ailleurs. »
Emma constate la présence d’une communauté solidaire entre les personnes en situation d’itinérance, mais clarifie que « ce sont des gens très seuls qui ont besoin d’accompagnement. Cette solidarité ne remplace pas le sentiment d’un vrai chez-soi. Ils veulent une communauté qui
explique avoir dû annoncer à plusieurs personnes qu’ils auraient à attendre près de 10 ans pour y accéder : « Quand j’ajoute des gens à la liste pour accéder à ces logements [subventionnés, ndlr] je suis dans l’obligation de leur déclarer le temps d’attente. Ces gens survivent au jour le jour, ils sont découragés d’entendre qu’ils devront attendre aussi longtemps. »
L’hiver à l’approche
L’arrivée de l’hiver est redoutée par beaucoup, et la pression sur les services de logement et d’aides aux personnes sans-abri augmente. Matthieu explique
à ceux qui les fréquentent d’y rentrer avec des biens personnels, généralement pour des questions sanitaires. Cependant, ces critères d’admissibilité empêchent plusieurs personnes d’avoir accès aux logements d’urgence de la ville, d’autant plus que posséder des biens matériaux est un défi en soi. Matthieu raconte s’être fait voler certains de ses biens, et conclut que « le moins de choses t’as, le moins t’es ciblé ».
Le manque de ressources et de financement peut être tenu responsable de l’insuffisance des services, surtout l’hiver. Matthieu raconte lui-même avoir des difficultés d’accès à ces services :
Il n’y a pas d’argent pour la création de logements à loyer modique, et quand les personnes en situation d’itinérance finissent par avoir un logement, il faut qu’elles continuent d’être accompagnées.
n’est pas juste entre personnes itinérantes, cette communauté là n’est pas suffisante. Elle ne comble pas les besoins fondamentaux ». Malheureusement, ces besoins restent inaccessibles pour beaucoup. Les temps d’attente pour l’obtention de logements à loyer modique à Montréal varient, mais en fonction des circonstances individuelles, ils peuvent aller jusqu’à plusieurs années. La crise du logement dans les grandes villes a exacerbé cette pénurie de logements accessibles, et Emma
certains des problèmes présentés par les refuges : « Il y a pas mal d’endroits qui ne te permettent pas de rentrer avec tes affaires, mais pour moi, au début, mes affaires c’est tout ce que j’avais. C’était mes vêtements, mes chaussures, les choses que j’avais amenées avec moi. J’avais rien d’autre, je pouvais pas m’en débarrasser, alors je dormais dans la rue. Mais quand l’hiver s’en est arrivé, je n’avais plus vraiment le choix, il faisait trop froid pour rester dehors. » En effet, certains refuges interdisent
« des fois, il y a des refuges qui ont de la place et des fois ils n’en ont pas. Quand j’ai assez de sous, je fais la file pendant longtemps pour m’assurer d’avoir une place, mais j’arrive pas tout le temps. Il n’y a pas la place pour tout le monde, donc il y a des périodes où je dors dehors. »
« Quand il commence à faire froid, ça se sent dans les organismes », explique Emma. « Autour du mois de novembre, des centres de répit ouvrent dans des églises, des centres communautaires, et des arénas, mais ce n’est pas tout le
temps des endroits pour dormir, » poursuit-elle. Beaucoup de ces refuges sont des logements à courtterme, et n’offrent finalement pas de solution permanente.
Un secteur sous-financé
Plus tôt cet automne, Québec a alloué 4,2 millions de dollars pour lutter contre l’itinérance à Montréal, une somme visant spécifiquement à gérer des profils plus complexes. Malgré cela, plusieurs acteurs dans le secteur communautaire déplorent les subventions insuffisantes de la part du gouvernement. Selon Emma, le financement manque à tous les niveaux : « Il n’y a pas d’argent pour la création de logements à loyer modique, et quand les personnes en situation d’itinérance finissent par avoir un logement, il faut qu’elles continuent d’être accompagnées. Ce n’est pas juste avoir un logement, c’est être capable de le garder. C’est facile d’oublier de payer son loyer, ou de laisser d’autres gens rentrer. » Cet accompagnement social, explique-t-elle, est sous-financé. Les salaires bas et les conditions de travail difficiles des intervenants et des travailleurs sociaux y sont pour beaucoup. « Il y a tellement de retournement d’employés, c’est difficile de garder des gens dans ce milieu-là. C’est un secteur qui ne reçoit pas beaucoup d’attention dans le domaine politique, » conclut-elle.
*nom fictif
Margaux Thomas | Le Délit
UNIFYING QUEBEC: THE PLQ’s PROPOSED CONSTITUTION TO BRING THE PROVINCE TOGETHER
How the Liberal Party of Quebec plans to unite anglophones and francophones across the province
Ryan Taylor News Contributor
From November 9 to 10,
Canadians witnessed the debate between five potential primary Quebec Liberal Party (PLQ) leaders and their proposed motions and attitudes towards the controversial Bill 96. With this, the potential party leaders proposed a Quebec constitution which could serve as a basis of Anglophone rights across the province while also removing some of the more harshly viewed restrictions that have been put in place since the implementation of Bill 96. The proposals included removing the English student CEGEP freeze, the six month French fluency deadline put in place for immigrants coming to Quebec, and the English healthcare restrictions put in place.
Under the administration of Francois Legault and the Coalition Avenir Quebec (CAQ), the provincial parliament passed Bill 96 in June 2022. The bill is meant to solidify Francophone and French language rights province-wide. It has received heavy criticism following its release due to its treatment of business regulation in French, the freeze on English CEGEP students, and the six month window for immigrants to learn the French language.
Although this bill has been in effect for an extended period, this is one of the PLQ’s first clear proposals to combat it. They seek to implement a Quebec constitution that protects English language rights across the province and fights back against certain Bill 96 restrictions. This was seen as progress for the many families and lives affected by this change in the language laws. Following Bill 96’s enactment, anglophone citizens across Quebec have been concerned about how they might fit into a province that does not want them to speak their first language.
Many English-speaking immigrants find the transition between beginner’s French and French fluency difficult, especially within six months. Between 2022 and 2023, the province saw an increase of 52,800 immigrants, all of whom would be required to obtain an intermediate level of French, potentially coming with no experience in the language. Furthermore, the freeze on
Courtesy of The McGill Daily Archives
English CEGEP programs puts Anglophone middle and high schoolers in situations where they cannot begin their education with the CEGEP program due to their lack of fluency in French.
Many businesses have also been concerned about closure since they cannot keep up with the French advertising and sign laws. Places such as music stores across Quebec have struggled to find French branding for their instruments, which could result in heavy fines for businesses.
Many members of the PLQ were unhappy with the bill’s passing. Deepak Awasti, who is currently running to be the head of the PLQ in the upcoming election,
the aspirations of the French nation vis-à-vis Canada. We are not talking about the aspirations of all Quebecers. [...] I don’t want Quebec to be ethnicized. I don’t want Quebec to become the petitQuébec .”
People across the province are concerned about the passing of this bill, and the PLQ have had to hastily construct a response to it.
Current PLQ members, including André Pratt and William Tetley, proposed and passed a motion to create a clearly outlined Quebec constitution. This proposed constitution would strengthen Anglophone rights by restoring certain restrictions put in place by Bill 96, such as access to
[W]e are talking about the aspirations of the French nation vis-à-vis Canada. We are not talking about the aspirations of all Quebeckers.
criticized Bill 96, stating, “We seem to be going back to the old founding nations thesis. In this document, we are talking about
healthcare in English or the previously mentioned English student CEGEP freeze across the province.
Amidst all this action, the PLQ is in the process of electing its new leader while discussing how to combat these laws and strengthen Francophone and Anglophone relations. The province is not due for another election until October 2026, and it is unlikely that the current CAQ will call for one.
In light of the upcoming federal election in October 2025, we are seeing an increased effort by the PLQ to distance themselves from the currently unfavoured federal Liberal Party, which across Canada has not been viewed well due to their handling of the housing crisis and large country deficit –a price deficit that is also present in Quebec at currently around $11 billion. Pablo Rodriguez, a former Federal Liberal member of parliament who stepped down to run for the leader of the PLQ, gained strides in support during the debate in Lévis, with people chanting his name as he arrived outside. Rodriguez has also faced criticism from other party members, who say they do not want any Federal Liberals to have significant power in the PLQ due to Canada’s current national debt.
Many people across Quebec feel uncertain about how Anglophone
rights will change with Bill 96.
The Daily had the chance to interview an international student at McGill, who said that “the amount of French language laws and regulations was previously a deterrent on coming to Quebec for me. If, further down the line, even more language requirements came into effect, it would’ve affected my decision to even come here at all.”
To many people, Quebec is their home and one they want to keep for the future. If this constitution is passed, it could make strides for Anglophone rights across the province, uniting people who both want to see the French language stay alive and those who want to come here not knowing but wanting to learn the language and make Quebec their home. The basis of this constitution is not to diminish Francophone rights across the province but instead to find harmony between the English and French languages and determine their use in everyday situations. A province does not have to exist in the context of one language or another, and this constitution would fight to make it so that both Anglophones and Francophones feel at home in Quebec.
Rendez-vous en planète inconnue
Peut-on envisager un futur « chez nous » dans l’espace?
Capucine Valton Éditrice Actualités
Ce lundi 18 novembre, The Exploration Company (TEC), société spatiale franco-allemande, a annoncé le montant du financement accordé au développement du service de transport cargo européen à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS). La levée de fond de 150 millions d’euros est avant tout stratégique pour l’Europe, qui n’a pas de module lui permettant d’accéder à l’ISS en toute autonomie, contrairement à ses homologues américains, russes et chinois, qui disposent respectivement des capsules Dragon, Soyouz et Shenzhou. Le vaisseau spatial financé, nommé Nyx Earth, est supposé être opérationnel en 2028.
Une compétition spatiale modérément impactée
Avec ce projet, les Européens ont pour but de s’affranchir de leur dépendance vis-à-vis des Américains, ce qui implique une certaine hausse de la compétition spatiale, notamment sur le marché des vaisseaux spatiaux. Cependant, cette menace pour les acteurs spatiaux est limitée, puisque comme l’affirme Upasana Dasgupta, professeure spécialisée dans le droit de l’espace et membre de l’Institut de droit aérien et spatial de McGill, l’Europe est moins efficace en ce qui concerne les prises de décision : « Il y a un certain push and pull (poussertirer) qui se déroule entre les pays Européens, et certains disent que le marché Européen est très fragmenté. À moins que cette fragmentation disparaisse, ils ne peuvent pas concurrencer au même niveau que les Américains, (tdlr). »
De plus, les objectifs poursuivis par les puissances spatiales sont différents : « Le marché spatial Européen se concentre sur des activités très niches, notamment la durabilité spatiale », souligne Prof. Dasgupta. Les acteurs du projet Nyx Earth ont en effet pour but de concevoir un vaisseau spatial entièrement réutilisable, une mission en accord avec leurs activités tournées vers la protection environnementale spatiale. L’engin disposerait d’un bras articulé dont le but serait de
nettoyer l’espace des débris qui l’encombrent actuellement. Pour ces raisons, la “menace” européenne sur le marché spatial est faible : « les Européens ne peuvent pas grandir de manière exponentielle comme les ÉtatsUnis », affirme Prof. Dasgupta. « Ils en ont les capacités et le talent, mais ils n’ont pas l’argent ni l’efficacité. »
Une exploration critiquée et risquée
Encourager la compétition spatiale reste sujet aux débats, notamment en ce qui concerne la question des débris spatiaux : « Depuis que Spoutnik est allé dans l’espace, les pays ont négligemment laissé les parties des fusées dans la “litière” spatiale », explique Prof. Dasgupta. « Si on laisse de tels débris, ils vont entrer en collision et créer davantage de débris qui ont plus de chances de toucher des objets spatiaux opérationnels et les rendre inutilisables. »
L’absence de précisions dans les traités internationaux, qui sont les principaux régulateurs des activités spatiales, s’ajoute au problème. Le Traité de l’Espace, qui réunit plus de 112 signataires, définit la plupart des lois concernant la gouvernance spatiale sur les corps célestes, comme la Lune, mais reste vague en ce qui concerne le reste de l’espace. Prof. Dasgupta souligne notamment l’ambiguïté de l’Article 4 : « Il explique que l’on ne peut pas placer des armes de destruction massive sur la Lune et tous les autres corps célestes. Mais l’article ne dit rien à propos du reste de l’espace, et certains pays ont donc testé leurs armes pour détruire les satellites défaillants, ce qui crée des débris. »
En ce qui concerne l’exploration sur Mars, Dr. Richard Léveillé, professeur associé au Département des sciences de la Terre et des planètes de McGill, explique que l’exploration d’une potentielle zone habitable par un engin terrestre entraînerait des risques de contamination : « Certaines régions sont considérées spéciales parce que ce sont des endroits qui pourraient contenir de la glace ou de l’eau souterraine, donc qui pourraient peut-être aujourd’hui supporter la vie. On sait que c’est
presque impossible de stériliser une fusée, donc la réglementation dit que pour le moment, on ne va pas dans ces régions-là, tant qu’on ne peut pas être plus certain qu’on ne va pas contaminer les potentielles traces de vie. »
De plus, Prof. Dasgupta affirme qu’il y a un certain devoir de l’humanité à apprendre de ses erreurs passées, notamment la colonisation des territoires, qu’il y ait présence de vie ou non : « la colonisation en ce sens est différente de celle perpétrée par les Européens sur Terre, puisqu’il y a des chances que nous ne trouvions aucun être-vivant dans l’espace. Mais cela veut-il dire que nous avons le droit de changer cet environnement et d’estimer que tout est à notre disposition pour le coloniser? »
Coopérer dans un contexte incertain et instable
Sur le plan scientifique, les explorations récentes sur Mars donnent des résultats peu conclusifs quant à la probabilité que la vie ait déjà été présente : « Il faut faire la différence entre possibilité de vie existante ou de vie ancienne, ce sont deux questions assez différentes », explique Dr. Léveillé. « On sait que Mars aujourd’hui est très peu propice à la vie ; au niveau des conditions qui existent en ce moment, il n’y a pas vraiment d’eau liquide à la surface, il fait très froid et sec, mais on sait que dans le passé il y avait des lacs. C’était une planète
différente qui aurait pu abriter la vie, mais le fait de trouver des traces d’eau ne démontre pas forcément qu’il y ait pu avoir de la vie ». Quant aux missions destinées à explorer des corps célestes probablement capables d’accueillir la vie existante, elles restent confrontées à des limites technologiques : « Pour ce qui est de la vie actuelle, peut-être qu’il y a d’autres endroits comme Europe ou Encelade, des lunes avec des océans sous la glace, qui pourraient être peut-être plus propices à la vie », affirme Dr. Léveillé. « Sauf qu’on en connaît encore moins sur ces endroits parce qu’ils sont plus loin. »
De plus, la situation géopolitique actuelle crée des doutes concernant
Eileen
Davidson | Le Délit
réunir l’humanité dans cette aventure unificatrice? Je garde espoir, mais nous ne sommes peut-être pas prêts. »
Cependant, l’existence de la station spatiale internationale rappelle, selon Prof. Dasgupta, que la coopération scientifique et les tensions diplomatiques ne sont pas incompatibles : « Il existe évidemment des différences idéologiques entre les pays, mais même avec cela, l’ISS existe. Elle existe au moment où nous parlons, alors qu’il y a la guerre en Ukraine, et pourtant, la Russie et les États-Unis collaborent ensemble dans la station. »
Il y a des guerres en 2024, on se bat encore pour des territoires, donc comment peut-on être prêt pour réunir l’humanité dans cette aventure unificatrice?
la possibilité future de parvenir à une collaboration internationale : « Nous vivons dans une période très conflictuelle avec beaucoup de polarisation », déplore Dr. Léveillé. « Il y a des guerres en 2024, on se bat encore pour des territoires, donc comment peut-on être prêt pour
Bien que L’ISS représente un espoir de coopération spatiale, son arrêt définitif est prévu par la NASA d’ici 2031, notamment en raison de son obsolescence et des coûts élevés liés à sa maintenance. Il reste donc à déterminer si un régime de gouvernance internationale peut réellement être défini et accepté par tous, puisque la collaboration semble inévitable, si l’Humanité veut accomplir une nouvelle fois un projet d’une telle envergure. X
ANTI-NATO AND PRO-PALESTINIAN ACTIVISTS CALL FOR CANADA’S WITHDRAWAL FROM NATO
Protestors speak out against NATO’s Parliamentary Assembly in Montreal
Jason Zhou News Contributor
Sena Ho News Editor
On November 22, around 800 activists across Montreal gathered to organize a “Block NATO” demonstration in opposition to the North Atlantic Treaty Organization (NATO) hosting their Parliamentary Assembly in Montreal from November 22 to 25. The assembly gathered 300 representatives from 57 NATO member states to discuss transatlantic relationships and defence policies.
The Anti-Coloniale Student Convergence (CEAC) and Association générale des étudiantes et étudiants du Collège Lionel-Groulx (AGEECLG) planned a counter-summit protest at Place Emilie-Gamelin that Friday at 4:30 p.m., which would later merge with the larger demonstration at 5:30 p.m. on Sainte-Catherine and SaintUrbain. These students took to the streets to oppose what they call NATO’s “destructive logic” and to reject its role in spreading “imperialism, militarism, and colonialism.”
“I want people to know that it’s not a war, it’s really genocide, and NATO are supporting this genocide,” a student from Collège Lionel-Groulx said.
NATO has long been referred to as “the West’s great military alliance.” Originally assembled in 1949, NATO formed to create a collective opposition to the USSR during the Cold War, leading to their assertion of military power in the pursuit of Soviet containment across the
from public opinion in recent years. In the days approaching the conference, activists have demanded that Canada withdraw from the organization.
The Daily spoke with students from Collège Lionel-Groulx about their perspectives on NATO. Many believe that the organization is a military alliance funded by Western capitalists willing to do anything to expand the Western imperial agenda. Their perspectives echo some of the prominent public criticisms of NATO’s past operations, which have sparked significant debate over the alliance’s true motivations and its commitment to international law.
NATO’s previous foreign interventions have been referenced as examples to back the public’s opinions that the organization serves a Western imperialist agenda.
For example, NATO’s Operation Allied Force against the Federal Republic of Yugoslavia in 1999 raised concerns over international humanitarian law: NATO conducted a bombing campaign against the Federal Republic of Yugoslavia for 78 days, prompted by Yugoslavia’s bloodshed and ethnic cleansing of Albanians in the Kosovo regions.
To this day, there exists complex political tensions between Serbia and Kosovo.
In 2011, NATO established a No-Fly Zone over Libya, heeding the United Nations’ international call to protect the Libyan people from Muammar Gaddafi’s regime.
Over the span of eight months, deploying 7,000 bombing sorties against Gaddafi’s forces, NATO’s military intervention in Libya concluded after the assassination
“I want people to know that it’s not a war, it’s really genocide, and NATO are supporting this genocide.”
world. After the disassembly of the Soviet Union, NATO expanded its legions, inducting multiple post-Soviet states and European countries into the confederation. Today, NATO presents itself as a “defensive alliance,” as US President Biden stated in an address, that protects the interests of US hegemonic imperialism.
Despite its long-standing collective defence mission, NATO has faced increased scrutiny
of Gaddafi. However, the country spiralled into chaos and came under threat from violent extremists in the aftermath of the Muammar Gaddafi regime’s ostracization.
Barack Obama has said that his “worst mistake” during his presidency was “failing to plan for the day after [...] intervening in Libya.” Obama further conceded that NATO’s intervention “didn’t work.” White House spokesman at the time, Josh Earnest, said that Obama’s regrets extended
to what “the United States and the rest of the members of our coalition didn’t do.”
The Libya intervention exemplifies NATO’s poorly conceived global security agenda. Framed as a mission to dismantle Gaddafi’s repressive regime, NATO failed to consider the critical need for a stable central government in a nation already grappling with chaos. The aftermath left Libya in deeper turmoil, prompting widespread skepticism about NATO’s true motivations, questioning the organization’s imperialist tendencies and Western-centric political agenda.
Most recently, under Joe Biden’s leadership this past July, NATO promised an additional 40 billion euros of military and financial support for Ukraine in its defence against the Russian army, two years after Russia launched the full-scale invasion of Ukraine. However, the yearlong war in Gaza has been largely ignored by most NATO members.
Friday’s anti-NATO protest was conjoined with a proPalestine protest led by the Divest for Palestine Collective. The organization announced their message to “NATO and to governments complicit in the oppression of people around the world” in a press release on November 24 stating that “peace cannot be built through arms and repression. It is built through solidarity between peoples and resistance to oppression in all its forms.”
Student activists from Le Collège Lionel-Groulx, who wished to remain anonymous,
Asa Kohn | Visuals Contributor
voiced their opinions, calling out NATO’s failure to act in not supporting the people of Gaza.
“It’s hypocrisy. Why would you say that you support human rights, but then when it’s also about other cultures, like from Arabic countries, why are you not showing up?” one of the students said.
“Right now, they’re meeting in Montreal because of global security and all, but they don’t care about the 43,000 people that are dead in Gaza.* I think it’s not logical that Israel is part of it and does things against the principles that they support,” another student told the Daily
This past July, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez emphasized the need for NATO to adopt a consistent political stance, urging the alliance to avoid double standards in addressing global conflicts like those in Gaza and Ukraine. Speaking at the NATO Public Forum in Washington, D.C., Sanchez argued, “If we are telling our people that we are supporting Ukraine because we are defending international law, this is the same [as] what we have to do towards Gaza.”
The Dailyalso spoke with several students from the University of Montreal who echoed this sentiment, expressing their concerns over NATO’s inaction.
“They’re walking on eggshells. They don’t want to go deep into the problem, and they only stay on the surface. Unfortunately, it’s not enough,” they said.
The Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) closely monitored the protest, deploying bicycles, mounted officers on
horses, patrol cars, and vans to encircle the crowd completely.
“This is a significant step toward building a collective force for change and advancing decolonial education,” a speaker announced during the protest. “It’s thanks to all of you who voted ‘yes’ to the strike and to those who are here in the streets with us today. Together, as a community, we can work toward freeing Palestine. Remember, this is both a continuation of the struggles that came before us and the beginning of those yet to come.” With these words, the protesters began to move to the location of the general demonstration.
Later that evening, the protest escalated as the SPVM used chemical irritants and physical force, leading to at least four people being injured and sent to the hospital. One protester was clubbed over the head by an officer, and the SPVM assaulted first-aiders on the scene. Three protesters were arrested by the SPVM for “impeding police work.”
Since these events, politicians across the country, including Defence Minister Bill Blair and Quebec Premier François Legault, have claimed that the protest was explicitly antisemitic, unlawful, and violent. The Divest for Palestine Collective refuted their statements, saying that “these are false accusations aimed at delegitimizing the solidarity movement for the liberation of Palestine and undermining the fight against anti-Semitism.”
* The death toll in Gaza is over 44,000 today.
QUEBEC CLOSES DOORS ON PERMANENT RESIDENCY PATHWAYS
Province announces suspension of major immigration programs
Adair Nelson News Editor
On October 31, the Quebec government introduced their 2025 Immigration Plan, outlining proposed measures to reduce the number of temporary
But in recent reforms, international students, specifically anglophones, are finding it increasingly difficult to find a permanent home in Quebec.
immigrants in the province and control the growth of permanent immigration to preserve the province’s francophone identity. The provincial government is temporarily pausing two major immigration streams, which comprise the majority of
Quebec’s economic immigrants. Effective immediately, it will no longer accept any new permanent residency applications until June 30, 2025.
In an attempt to regulate immigration, the provincial government is restricting the number of Quebec Selection Certificates (CSQs) awarded to immigrants, an essential document for achieving permanent resident status. This will effectively freeze immigration pathways through the Quebec Experience Program (PEQ) graduate stream and the Regular Skilled Workers Program (RSWP), targeting foreign students and workers attempting to attain permanent residency in Canada.
Since the program’s introduction in 2010, the PEQ has been indispensable in facilitating the path to permanent residency for international students in Quebec. Established to make it easier for employers to hire qualified graduates already familiar with the province, the program primarily serves graduate students who have studied in Quebec for at least two years. But in recent reforms, international students — specifically anglophones — are finding it increasingly difficult to find a permanent home in Quebec. New requirements include advanced French proficiency
for primary applicants and application caps from specific countries, making the program much more selective. With this suspension in place, the number of students obtaining permanent residency in Quebec is projected to drop from 19,000 to 15,000 in 2025.
The RSWP, set to transition to the Skilled Worker Selection Program at the end of the month, has allowed immigrants to reside permanently in Quebec, given a declaration of interest in immigrating to the province for work. Foreign workers and students have been targeted with harsh rhetoric and animosity in the face of Canada’s housing crisis and are now faced with the possibility of losing both their jobs and their homes.
Immigration Minister JeanFrancois Roberge claims that pausing both programs will allow Quebec to gain more control over immigration and further limit the number of admissions of immigrants under permanent programs. This comes after years of claims that immigrants settling in the province has been detrimental to Quebec’s language and culture. The projected rate of immigration for 2025 is actually much higher than the projections of previous years – but now with the goal of admitting upwards of 80% francophone immigrants.
The province claims to be
committed to a “balanced, diverse immigration strategy,” but many believe the suspension of the PEQ and the RSWP is in stark contrast to this. The new immigration plan has caused uproar from opposing parties; the Legault government has been slammed by leaders of the Parti Quebecois and the Quebec Liberal Party, both of whom have criticized the policy as an inadequate solution to the
Migrante Quebec, among other organizations, to protest the suspension and advocate for respect and acceptance from the community. International students have rallied across the city, pressuring the Ministry of Immigration to re-evaluate the suspension. Foreign workers continue to make their voices known by calling for recognition by the government and
The Quebec government’s immigration policy will further complicate the lives of international students and foreign workers throughout the province who want Quebec to become their forever home.
province’s immigration issues. Migrants already living and working or studying in Quebec have been protesting across the province, saying that the new policies are detrimental. For many, their short-term status is precarious, and this suspension threatens their safety. Workers or students seeking asylum in Montreal have banded together with support from the Immigrant Workers Centre and
planning strikes to prove their indispensable roles within the economy and the community. Canada continues to limit immigration pathways for those seeking asylum in permanent status. The Quebec government’s immigration policy will further complicate the lives of international students and foreign workers throughout the province who want Quebec to become their forever home.
notre chez-nous terrien
Voyage sur la Terre avec Julie Payette, astronaute canadienne.
Anouchka Debionne Éditrice Enquête
Le « chez-nous », peut prendre plusieurs échelles : sa maison, sa ville, sa province, son pays, sa culture ou même sa langue. Toutes ces échelles se confondent lorsqu’on considère un sentiment d’appartenance commun à tous : celui d’être humain, sur une même planète. Nous faut-il voyager dans l’espace pour nous sentir homo sapiens? Dans son livre publié en 1987, le philosophe Frank White met des mots sur l’expérience de voir notre planète de l’extérieur : « l’effet de surplomb. » Celui-ci, défini par le blog de l’Agence spatiale canadienne comme « une expérience intense qui mène à avoir une meilleure appréciation de la Terre et de son apparente fragilité » a été repris dans de nombreuses recherches. Le sentiment d’humilité et d’émerveillement qui en découle pourrait être un moyen de promouvoir des comportements pro-environnementaux. Le Délit s’est donc entretenu avec l’astronaute canadienne Julie Payette, qui a réalisé deux voyages en orbite autour de la Terre à bord de la Station spatiale internationale en 1999 et 2009.
Le Délit (LD) : Quelles sont les premières sensations que vous avez ressenties lors de vos premiers instants dans l’espace?
Julie Payette (JP) : Pendant le lancement, on est très occupé parce qu’on doit se rendre dans l’espace à bord d’une fusée, alors on ne regarde pas forcément la Terre défiler sous nos pieds. Mais lorsqu’on arrive làhaut, on porte son premier coup d’œil sur la surface de la Terre, à seulement 400 km de nous. C’est comme une bille de marbre sur fond d’infini. Une myriade de bleus, de blancs, de bruns, de verts. Depuis la Station spatiale internationale, on perçoit la Terre comme une courbe couverte d’une mince couche, comme une pelure d’oignon bleu qui représente son atmosphère. Depuis la Terre, le ciel nous paraît bleu lorsqu’il fait beau parce qu’on est à l’intérieur de cette petite bande bleue. Dès qu’on en sort avec un véhicule spatial, la vraie couleur du ciel dans tout l’Univers est le noir. Les étoiles ne scintillent pas, elles sont très claires, car leur lumière n’est pas brouillée par la couche de l’atmosphère. Puisqu’un tour de la Terre dure 90 minutes, on passe une partie en orbite de jour et une partie en orbite de nuit. C’est extraordinaire. On a déjà un attachement à la planète avant de partir mais il devient plus clair lorsqu’on revient sur Terre
parce que c’est la seule planète que l’on connaît pour l’instant et le seul endroit où on peut vraiment vivre.
LD : Est-ce qu’il y a un sentiment d’irréalité quand on regarde la Terre depuis l’espace?
JP : La lumière qui émane de la Terre est fantastique. Dans les périodes d’orbite de nuit, on voit où est la vie, autant avec les volcans et les éclairs qu’avec les lumières des villes. J’ai eu la chance de voir les villes d’Europe s’illuminer lors de mon deuxième vol, alors
que le crépuscule devenait nuit. La péninsule italienne est particulièrement repérable, grâce à sa forme de botte. On voyait les villes s’illuminer, d’abord Gênes, puis Rome, Naples, le sud de l’Italie, les côtes de la Méditerranée. Les villes se trouvent principalement sur les côtes, alors leurs lumières en dessinent les contours. On voit aussi les contrastes depuis l’espace. Par exemple, on peut voir le rouge de l’Etna, volcan reconnaissable grâce à la forme de botte de l’Italie. Cet immense spectacle à nos pieds qui change constamment et
qui n’est jamais le même à chaque orbite témoigne que notre planète est vivante, et c’est très rassurant.
LD : À la suite de vos deux expéditions, qu’est-ce qui a changé dans votre rapport à la Terre?
JP : Les gens pensent que l’on en revient bouleversé, chamboulé, complètement changé. Moi, je vous dirais que ce n’est ni mon expérience, ni celle que j’ai pu entendre de mes collègues. On revient très fiers d’avoir participé à ces missions, d’avoir eu la chance d’explorer, d’aller dans
l’espace, de travailler là-haut. On était déjà convaincu que la Terre était importante, car sa faune et sa flore en font le seul endroit où l’on peut vivre pour l’instant. On doit donc bien s’en occuper en prenant des décisions collectives parce que ni la Terre ni le climat et la biodiversité ne connaissent de frontières. On doit travailler ensemble pour maintenir les joyaux qu’elle nous procure et la chance qu’elle nous donne de vivre ici. Mais c’est une conviction qui était déjà là avant notre voyage dans l’espace.
LD : Est-ce que vous retrouvez ces sentiments d’émerveillement sur Terre?
JP : Tout à fait. C’est personnel, mais je m’extasie régulièrement devant la beauté de la nature. On vient de passer un automne formidable au Canada. C’est une féerie chaque année, surtout lorsqu’on monte dans le Nord, et qu’on voit cette forêt multicolore se dérouler sous nos yeux. Ce sont des sentiments que je retrouve quand je plonge le long de murs marins ou quand je me rends au sommet d’un pic de montagne. Il est facile, je crois, de s’émerveiller et d’avoir conscience que nous habitons un joyau.
LD : Vous avez photographié l’Est canadien depuis l’espace. Y avez-vous reconnu votre chez vous?
JP : Je me rappellerai toujours lorsque j’ai vu Montréal pour la première fois, il y a 25 ans, lors de mon premier vol. Ça m’a fait chaud au cœur parce que j’avais une deuxième montre sur mon bras qui était à l’heure de l’Est sur laquelle j’ai pu lire « 5h du matin ». Je savais que chacun était dans son lit en train de dormir. J’ai senti l’appartenance à ma communauté. En tant qu’astronautes, nous étions émerveillés de voir les sites de lancements de fusée depuis l’espace. Je me rappelle survoler celui des fusées russes, qui est au Kazakhstan. On a la même excitation lorsqu’on voit celui de Kennedy Space Center à Cap Canaveral, parce que c’est de là qu’on a été lancé et c’est là où l’on va revenir. C’est fou à dire, mais c’est comme une connexion personnelle. J’’espère que que de plus en plus de gens iront dans l’espace et qu’il y aura des poètes, des chanteurs, des artistes, des écrivains et des gens qui savent mettre des mots sur cette magnifique planète qu’on habite. de plus en plus de gens iront dans l’espace et qu’il y aura des poètes, des chanteurs, des artistes, des écrivains et des gens qui savent mettre des mots sur cette magnifique planète qu’on habite.
Julie Payette
Eileen Davidson | Le Délit
C’est comme une bille de marbre sur fond d’infini. Une myriade de bleus, de blancs, de bruns, de verts.
LD : Quelle est la chose la plus intéressante ou la plus surprenante que vous ayez apprise sur l’espace depuis que vous êtes devenue astronaute?
JP : Lors des deux dernières décennies, on a complètement réécrit les livres d’astronomie parce qu’on a découvert des choses incroyables. Lorsque Pluton a été découverte, on pensait que ce morceau là-bas, loin de l’orbite de Neptune, était la neuvième planète de notre système solaire. Plus nos instruments nous ont donné la capacité de voir plus loin et mieux, plus on s’est aperçu que Pluton n’était qu’un objet parmi des milliers d’autres similaires dans une ceinture d’astéroïdes, appelée Kuiper. On a dû enlever son étiquette de planète, car des milliers d’objets là-haut sont solides, terrestres, et il aurait alors fallu déclarer 1 500 planètes dans notre système solaire. Les découvertes en astronomie sont récentes, et révolutionnaires. On a découvert il y a seulement 30 ans qu’il y avait d’autres systèmes solaires, composés d’exoplanètes. On découvre de nouveaux systèmes solaires tous les jours. D’un autre côté, on peut photographier des galaxies autres que la nôtre mais on ne peut pas photographier la nôtre parce qu’on est dedans. Il y a beaucoup à apprendre sur qui nous sommes dans ce domaine.
LD : Est-ce que vous vous sentez minuscule parfois?
JP : Mais c’est ce que nous sommes. Nous sommes un grain de poussière dans cet immense Univers observable depuis nos télescopes, nos sondes et nos véhicules qu’on envoie. Mais on n’a rien vu, on n’est jamais allé sur une autre étoile, c’est beaucoup trop loin. L’espace est immense, on sait que l’Univers a environ 13,7 milliards d’années, donc on a du chemin à faire. Finalement, on est totalement minuscule, certains diraient « insignifiant ». J’utilise ce mot strictement lorsqu’on parle de comparer notre galaxie à tous les autres objets qui existent dans l’Univers. Si on compare notre système solaire à la quantité infinie d’autres systèmes solaires, on est en effet insignifiant. Mais lorsqu’on regarde toute la vie que permet un seul de ces soleils, le nôtre, sur Terre, en lui donnant de la lumière et donc de l’eau liquide, notre soleil n’est pas insignifiant du tout. Ce système a permis notre
existence. La petitesse de notre présence dans l’Univers est une perspective de regard, plutôt que quelque chose d’inquiétant.
LD : Auriez-vous un moment particulier de votre mission qui vous a paru inoubliable à partager?
JP : Je vous dirais que l’arrivée à la Station spatiale internationale est impressionnante. Lors de mon premier vol, j’y suis allée à ses tout débuts, lorsque la station était aussi petite qu’un satellite. Deux modules seulement, personne à bord. Mais la deuxième fois, 10 ans plus tard, la station spatiale était presque en fin de construction et elle était de la grosseur d’un terrain de football avec tous ses panneaux solaires, six personnes à bord et différents modules. Un des moments forts de mon expédition a été notre arrimage, parce qu’on est une petite navette spatiale, avec sept personnes à bord, qui s’accroche à cette énorme infrastructure.
LD : Est-ce que vous avez participé à la construction du centre?
JP : Mes deux missions étaient des missions de construction. Lorsque je vais dans des écoles parler aux jeunes, je leur dis toujours que je suis un travailleur de la construction spatiale. J’étais opératrice de grues et de vaisseaux spatiaux. Je suis très fière de cette Station spatiale internationale. Làhaut dans l’espace, depuis bientôt 25 ans, des gens de différentes
cultures travaillent ensemble tous les jours, sept jours par semaine, 24 heures par jour. On a des centres de contrôle aux États-Unis, à Moscou, en Europe, au Japon, et un petit centre de contrôle ici à Montréal pour le bras canadien. On entend rarement dire que ça va mal : les gens collaborent et travaillent ensemble pour faire avancer la connaissance.
LD : Si vous pouviez concevoir votre propre mission ou destination spatiale, où iriez-vous et que feriez-vous?
JP : Je serais très heureuse d’embarquer dans la prochaine mission Artemis II, qui l’année prochaine devrait décoller de la Terre pour faire le tour de la Lune en orbite. Ça va faire plus de 50 ans que nous ne sommes pas retournés si proches de la Lune avec des gens à bord. On a envoyé des sondes, mais personne n’y est retourné depuis 1972. Il y aura un Canadien à bord, Jeremy Hansen. La mission Artemis II a pour but de tester la capsule et les manœuvres pour se rendre aussi loin, et elle est un préalable à la mission Artemis III qui prévoit envoyer des astronautes marcher sur la Lune.
LD : Est-ce qu’on a des choses à chercher sur la Lune?
JP : La Lune est l’endroit où les humains ont été le plus loin. Lorsque vous voyez une photo où on voit la surface de la Lune
et la Terre comme un petit point au loin, je dis que c’est la photo de tourisme la plus éloignée qu’on n’ait jamais prise. On a définitivement un intérêt à retourner sur le sol lunaire, entre autres près du pôle Sud de la Lune parce qu’on sait grâce à nos sondes qu’il y a possiblement de la glace dans les cratères au pôle Sud qui ne sont jamais exposés à la lumière du Soleil. Si cette glace est faite d’eau, elle pourrait nous fournir en H2O et en oxygène. On aimerait bien un jour, plusieurs pays ensemble, installer une base sur la Lune pour apprendre à vivre sur un astre inhospitalier, sans atmosphère, pour nous préparer un jour à faire la prochaine étape dans l’exploration humaine qui serait d’aller sur une autre planète. Mars est la prochaine destination. C’est compliqué parce que Mars n’est pas sur la même orbite que la Terre, ce
JP : Regarder si je peux apercevoir la Terre. J’imagine. Mais on ne la voit pas tout le temps. C’est comme nous, ici sur Terre, on ne voit pas toujours la Lune.
LD : C’est quoi, votre chez-vous?
JP : Je pense que j’ai beaucoup d’appartenances. J’ai des appartenances à ma ville, à mon pays, à mon continent, au fait que je fais partie des homo sapiens. Je dis souvent en rigolant que je suis une extraterrestre parce que j’ai eu la chance d’être à l’extérieur de la Terre pendant quelques jours, pendant mes deux missions. Mais je reste une habitante de la planète Terre. Je la partage avec des milliards de personnes.
L’astronaute n’omet pas qu’en 50 ans d’observation depuis l’espace, les effets de la pollution sont
Cet immense spectacle à nos pieds qui change constamment et qui n’est jamais le même à chaque orbite témoigne que notre planète est vivante, et c’est très rassurant.
qui fait que les deux planètes ne sont pas toujours alignées. Ce sera donc un long voyage de plusieurs années, qui serait rendu possible en se préparant d’abord avec une base lunaire. Artemis II va faire le tour de la Lune et revenir sur Terre, ce qui est une étape importante pour se rendre à l’objectif de créer cette base.
LD : Quelle serait la première chose que vous feriez si vous posiez le pied sur la Lune?
rendus de plus en plus visibles. La grande majorité de ceux qui reviennent de leur un voyage à bord de la Station spatiale internationale deviennent porte-parole des effets dont ils ont témoigné : les déversements pétroliers, la fonte des glaciers, et l’érosion des berges. Bien que l’on puisse prendre des photos de l’espace depuis des satellites, « quand c’est un humain qui regarde et raconte, l’impact est souvent plus grand » conclut l’astronaute canadienne.
Julie Payette
Sena Ho News Editor
IWhat Wong Kar Wai Has Taught Me About My “Motherland”
The importance of belonging and the creation of our identities
could almost smell the smokefilled screen where Tony Leung and Maggie Cheung were seated in In the Mood for Love , or the dusty basement Takeshi Kaneshiro’s character returned to after a day’s worth of swindling in Fallen Angels . The ambiance of Hong Kong in the late 90’s frozen in time on the small, grainy screen. When I mention this era to my father, who was born in Hong Kong during its colonial days, he simply reminisces on this forever-lost moment in time as if it were a hazy figment of his imagination.
refer to as my home. Identity, though, is construed in a web of entanglements. It exists externally and internally to us. While I spent much of my childhood and adolescence with my grandmother in Türkiye, despite speaking the language and engaging in the culture, my identity was always assumed; I was foreign — something they approached gingerly. However, they, of course, respected my effort of trying to assimilate. What I believed to be my motherland refused to welcome me. I wanted to identify with the Turkish people, but instead of being offered their warm embrace, I was shunned and forced to face a
After arriving home, and considering what the term entailed, a knotted feeling soon bubbled within. It was more than a disconnect, but an inherently alien feeling of non-belonging.
Three weeks ago, I was on a call with my cousin in the metro, imagining all the places we would travel to as a reward after graduating. While we are both Cantonese, only she had ever traveled to Hong Kong, reacting to my desire to visit as a “return to the motherland.” I entertained her joke, agreeing with the notion that it was my duty to visit the motherland once and for all. After arriving home, and considering what the term entailed, a knotted feeling soon bubbled from within. I pictured the bustling streets of Hong Kong, but not myself in them. It was more than a disconnect, but an inherently alien feeling of non-belonging. At the age of 19, my father traveled to Hong Kong for the first time since moving to Canada when he was five. Throughout his trip, he immersed himself in the culture of his true motherland, something I fear I will never be able to do. My identity is not rooted among the Cantonese people. While I weakly participate in cultural engagements of Chinese New Year or Sunday dim sum brunches, the only semblance I have of these ethnic origins is in my appearance. When I watch Wong Kar Wai’s films, or others that capture the sentiment of Hong Kong at the turn of the millennium, I wish for something that I have never had: a true motherland, or a nation I can
cold shoulder. Individuals spend their whole lives fighting for their belonging to a nation, but there I was floating in the abyss. If our identities emerge at different levels, I would say the first is a belief that we exist in the world we live in. Our secondorder identity would be belonging to a group, whether that is to one’s family, among a class, or linked to culture. After several failed attempts of trying to find that stereotypical “place I belong to,” I resorted to the belief that our identities are not chained to a nation, but are rather determined by the people you spend your time with.
Yet, the status of our identities is never that simple.
I look at the state of the world right now, and ask what am I missing? Palestinians are punished for wanting to retain the autonomy of their people and the land that has been violently taken away from them. Ukrainians seek to fend off Russian forces who want to seize the territory for themselves. Stateless ethnic groups, like the Kurdish, are repressed by regional governments amid their efforts for nationhood. There is constant opposition in framing one’s homeland against another, as a result of greed and power. For this, I believe, the homeland, or motherland, is critical to our existence in society.
Where has my motherland gone? Has it slipped through my fingers, or am I unconsciously averse to such containment?
Growing up in the United States has further deteriorated my ethnic identity. No matter how white-washed I get, I will never be accepted by the masses. I have
Where
Hong Kong streets, a strange serenity entered my subconscious. Perhaps our motherlands exist in a particular time and space. As we grow up, we are preprogrammed to reminisce on the memories we still remember of our quickly fading youths. But the world around us is constantly
has my motherland gone?
Has it slipped through my fingers, or am I unconsciously averse to such containment?
learned to bite my tongue and keep such apprehensions at bay. But as I watched Wong Kar Wai’s film reel echo in my living room with my father beside me, intently staring at the scenes of empty
changing against our bitter wills. We almost beg for time to remain frozen. Rather than claiming my motherland is in Hong Kong itself, I have become attached to the media produced in the short
period of Hong Kong’s handover to China. Wong Kar Wai and his contemporaries were able to portray the sentiment from that decade: a celebration of Cantonese culture and community, filled with unsettling dread from a population painfully aware of its imminent erasure.
Everyone has a motherland. Whether that exists in the land itself, or through a reproduction of that land in a particular era, these spaces are sanctuaries for our most primal sensations of belonging. We move through the world and operate under the assumption that the most fundamental aspects of our beings are contained to that land. Contemporary battles for the retention of this “motherland” are evident of its enduring power. At long last, I have found my motherland. Maybe that motherland has found me, too.
Selin Ho | Visuals Contributor
Ententes pour la francophonie
Les frais réduits au Québec trahissent-ils un désir de ne sélectionner que les « bons » francophones?
Éloïse Schlachet Contributrice
Anika Pavlin-Jamal Contributrice
Peuplé de huit millions de francophones, le Québec se présente aujourd’hui comme le bastion de la francophonie en Amérique du Nord, notamment à travers ses politiques de promotion du patrimoine linguistique. Cultivant son image de province accueillante, le Québec offre une tarification préférentielle pour les études supérieures aux francophones, mais seulement aux étudiants originaires de France et de la communauté francophone de Belgique.
Au cours des cinq dernières années, 865 millions de dollars (soit en moyenne 173 millions de
chez soi au Québec? Et que révèle cette générosité sélective sur la vision québécoise de la francophonie?
Vers une francophonie à tout prix
Au Québec, les frais de scolarité dépassent la question financière : ils dessinent une frontière nette entre ceux auxquels on permet de s’intégrer et ceux qui sont forcés à rester en marge. Les résidents du Québec, qui bénéficient des tarifs les plus bas, incarnent le cœur battant de la province. Les Canadiens nonrésidents deviennent quant à eux déjà des « presque-étrangers » en étant sommés de payer des frais deux fois plus élevés que les résidents de la province. L’addition reste considérablement inférieure à celle imposée aux étudiants
Cette instrumentalisation de la francophonie comme outil de sélection compromet néanmoins la possibilité pour le Québec de porter le projet d’une francophonie universelle, éclipsant la solidarité linguistique qui la caractérise au profit d’un pragmatisme économique.
dollars par an) ont été alloués aux étudiants français inscrits dans les universités et cégeps du Québec sous forme de subventions. Ces fonds permettent aux étudiants de premier cycle de payer des frais de scolarité environ deux fois moins élevés que ceux imposés aux autres étudiants internationaux, et même inférieurs à ceux des Canadiens non-résidents du Québec, en raison des récentes augmentations tarifaires les visant. Pour les cycles supérieurs, l’écart est encore plus marqué : lorsqu’ils sont inscrits en maîtrise ou au doctorat, les étudiants français et belges paient les mêmes frais que les résidents québécois, un privilège qui n’est pas même accordé aux Canadiens nonrésidents du Québec.
Cet effort financier a indéniablement fait croître la présence d’étudiants français et belges — et par extension, celle de la francophonie — dans les institutions universitaires québécoises, les intégrant comme des partenaires clés du projet linguistique de la province. Cependant, il soulève des questions sur l’inclusion, l’équité ou encore le sentiment d’appartenance qu’il induit. Qui peut vraiment se sentir
internationaux, qui se voient ainsi relégués au statut d’appartenance le plus limité.
La préférence tarifaire accordée aux étudiants français et belges, au-delà de constituer une anomalie chez les étudiants internationaux, agit comme un rapprochement symbolique avec les résidents québécois. Elle les invite à se sentir chez eux, à la différence des autres étudiants francophones et des Canadiens originaires d’autres provinces. En favorisant des étrangers plutôt que leurs concitoyens anglophones ou francophones d’ailleurs au Canada, le projet de la francophonie du Québec réaffirme une distinction identitaire qui transcende alors le cadre national et valorise davantage le partage de la langue que celui de la nationalité.
Ce projet de retrouvailles et d’accueil par l’idiome répond toutefois à une logique sélective qui privilégie certaines nations, plutôt que de faire du Québec un espace universel de connexion pour les francophones des quatre coins du monde. Ainsi, les étudiants français et belges, issus de pays plus riches et dotés d’institutions académiques
prestigieuses, bénéficient d’un accueil chaleureux dans les établissements universitaires, qui deviennent le lieu tangible de leurs privilèges et de leur appartenance. Les étudiants francophones d’Afrique et du Moyen-Orient, malgré leur contribution à la vitalité de la langue française, se heurtent quant à eux à des barrières économiques et symboliques qui les marginalisent dans ce projet de francophonie à deux vitesses.
Une francophonie conditionnelle : entre privilège et exclusion
Ces politiques soulèvent des interrogations légitimes quant à la hiérarchie culturelle implicite qu’elles révèlent. Les nations perçues comme « compatibles » — riches, blanches et européennes — sont favorisées au détriment des pays du Sud. Bien qu’il existe des accords avec des États comme la Tunisie, Djibouti et la République démocratique du Congo, où le français est parlé respectivement par 52,47%, 50% et 51,37% de la population, ces partenariats restent largement symboliques. Ils profitent seulement à une poignée d’étudiants — souvent moins d’une douzaine par pays chaque année. En comparaison, des milliers d’étudiants français et belges bénéficient de ces ententes à la seule échelle de McGill.
Ce déséquilibre entre les nations du Nord et du Sud n’est pas anodin. Il reflète une logique utilitariste dont les accords sont conclus exclusivement avec des nations présentant des intérêts économiques
stratégiques pour le Québec. En faisant de la maîtrise du français un critère d’immigration, ces politiques sélectionnent une population étudiante alignée avec ces mêmes intérêts. Cette instrumentalisation de la francophonie comme outil de sélection compromet néanmoins la possibilité pour le Québec de porter le projet d’une francophonie universelle, éclipsant la solidarité linguistique qui la caractérise au profit d’un pragmatisme économique.
L’exemple de l’entente avec la Belgique, qui ne repose pas sur un lien historique particulier avec le Québec, illustre bien ce privilège accordé aux pays du Nord et la dissonance du projet québécois. Paradoxalement, des pays culturellement proches comme la Suisse et le Luxembourg, où le français est parlé par 67,13% et 91,99% de la population, sont exclus de ces tarifs préférentiels.
Si cette situation diffère des logiques néocoloniales qui excluent les nations africaines, elle met néanmoins en lumière une politique de « minimum convenable », où certains pays francophones sont négligés faute d’intérêts économiques immédiats.
Ces tendances révèlent une absence de vision idéologique forte autour de la langue française dans les politiques québécoises. Au lieu de devenir une force unificatrice, la francophonie au Québec semble s’enfermer dans un projet utilitariste dicté par des alliances à court terme, et éloigné des idéaux d’universalité et de fraternité historiquement liés à la langue française.
Étendre le sentiment de chez-soi
Si le Québec aspire véritablement à protéger et promouvoir son patrimoine francophone, il devra repenser son approche qui, dans sa forme actuelle, perpétue des exclusions. L’élargissement de la tarification préférentielle à l’ensemble des nations francophones renforcerait un sentiment d’appartenance universel, tout en répondant aux idéaux de solidarité linguistique. Cela offrirait également de nouvelles perspectives académiques et culturelles pour la francophonie, au moyen de mesures alignées sur les objectifs économiques et diplomatiques de la province.
Une politique véritablement inclusive permettrait au Québec de s’affirmer comme un acteur clé de la justice culturelle et linguistique. En s’inspirant de l’homoglosson d’Hérodote, qui définit l’appartenance par la langue partagée plutôt que par l’origine, le Québec pourrait repenser la francophonie comme un espace véritablement ouvert et inclusif. Elle cesserait d’être un cercle exclusif pour devenir un lieu d’échanges, où chaque francophone pourrait se sentir pleinement « chez lui ».
Pour concrétiser cette vision, le Québec doit élargir ses politiques préférentielles afin d’inclure tous les francophones, transformant ainsi la langue française en une véritable force unificatrice. Il renforcerait alors son rôle de foyer pour une francophonie mondiale, où chaque individu, quelle que soit son origine, serait reconnu et valorisé comme membre d’une communauté vraiment inclusive.
Eileen Davidson | Le Délit
Océane Holliday Commentary Contributor
Home is where the heart is. Yet, what if the heart doesn’t know where it belongs? What if the heart has been taken in and out of so many countries that even with a map, it would not know north from south? What if the heart finds home everywhere and nowhere at the same time? What if this heart belongs to a third culture kid?
At my ripe age of twenty, I still do not know where home truly is. I share my cultural baggage between a French mother and an English father. If you see my history, however, the data will start in the United States of America, lead you to Hungary, give you a brief few months in Paris, and finally eight years in Belgium. As a result, I am a French person who is not French and an English person who is not English. I am somebody who lived in Belgium but is not Belgian.
To the francophones, I am an anglophone. To the anglophones, I am a francophone. To my French family, I am English. To my English family, I am French. To some, I am even Belgian— though to the Belgians, I am a foreigner. On top of everything, I have more of an American accent than an English
Montreal Is Made For You What
this city
one. To me, I am lost. I am an impure product of my nations, the holy bastard of the Hundred Years’ War.
Yet, in Montreal I make sense. Despite not being Québécoise, I am a logical cog in this city’s intercultural machine. Montreal sits between the U.S. and anglophone Canada, while also having strong historical and linguistic roots to France. This results in an incredible blend of French and English actively fusing together to create Québécois French. The Montrealers switch from English to French with the same ease as putting one foot in front of the other. They dazzle you with the Bonjour, Hi greeting and own whatever English words they use as a natural extension of their French. For instance: “Es-tu down pour chiller?” meaning “Are you down to chill?”, or “Ça fait la job” meaning “It does the job.”
I indulge in this linguistic cocktail myself, having grown up in a duallanguage household of French and English. My French teachers back in Belgium or my family back in France would penalize this expression as “des anglicismes” or “du franglais.” I have seen those words marked in red and underlined three times on my written papers countless times. However, this so-called “improper” French is very proper in Montreal.
offers to third culture kids
I find myself right at home naturally switching from one language to the other. Starting a sentence in English and finishing my thought in French. Throwing in a random word from the other language, because I feel it is more fitting. All the while being understood and, instead of being looked down upon, being responded to in the same fashion. Over the summer, my childhood best friend, after witnessing this linguistic ballet, declared Montreal to be the most perfect city for me. She could not have been more right.
Montreal’s heterogeneous landscape does not stop there. When looking at the city through a magnifying glass, the influence of immigrant communities in building the foundation of Montreal is striking; Little Italy, Little Portugal, Little Maghreb, Little Latin America, Mile End Chavurah. These neighborhoods alone place Montreal within a dialogue of diverse cultural experiences, identities, religions, and languages. My own experience living for a year in Little Portugal has only highlighted this further. The Portuguese population was present not only through local businesses, such as bakeries and rotisseries, but also in church-centered festivities.
My old apartment was right by the Portuguese Mission Santa Cruz
AContributor
s we are approaching the end of November, homesickness is probably no stranger to students; especially McGill’s first years.
Almost everyone has experienced what it is like to miss the place from which we came. To miss the feeling of a sibling’s embrace, the smell of your mother’s freshly baked cookies, or the sound of your dog pawing up the stairs. The warmth and familiarities of our childhood home, the people in it, and the place in which it resides serves as a guidepost from which we base so many memories of growth, childhood, and friendship off. Thus, it comes as no surprise that students living abroad will feel the ache of missing family and friends, and the so-called ‘simpler times’ – especially as the days get shorter and the work piles up.
Coping with homesickness is troublesome enough. Recently, however, it has grown in tandem with our reliance on technology. Through this entanglement with the digital world, we experience the paradoxical nature of being more connected
Catholic Church on rue Rachel. Throughout the summer, this church hosted a myriad of very popular festivals—as I would walk by, I would hear Portuguese everywhere in the air. Portuguese spoken between families and friends. Portuguese sung on stage by performers or projected through speakers. There was also a day when a Portuguese Catholic procession walked down rue Saint-Urbain. All these events showed me how such a public expression of Portuguese religious-cultural identity is not just confined to a church parking lot, but quite literally runs through the streets. A neighborhood bonus is that even the local Desjardins is called Caixa Portuguesa, with all the employees speaking Portuguese. Indeed, I was able to see how the Portuguese identity and language is entrenched in Montreal, proving how well immigrant communities have made themselves at home in this city.
My sister’s husband is Colombian, and the rest of his family continue to live in Montreal. Connecting with them has allowed me to gain insights into the well-established Latino community of Montreal, which I mainly have access to through food. I am amazed by how accessible Colombian food is for my family, despite living miles away
Reframing Homesickness
Experiencing love and loss in the digital age
than ever, yet at times, still feel disconnection and loneliness.
With the presence of cellphones in our daily lives, you can call home, FaceTime a friend, scroll through social media to see what people you knew in high school are up to – all within a Metro ride home from campus. Connection is immediate. At the touch of our fingertips, we can be transported. However, this instantaneous quality of technology also leads us to spend a disproportionate amount of time indulging in images on a screen, reminiscing about the past, and places we cannot physically return to at the moment. Tethering to the past restricts our ability to live in the present and furthers the loop of nostalgia that so often ensnares those who experience homesickness. But is this use of technology all bad? To what extent does it help or hinder the feeling of missing home?
Through one lens, the ability to use technology as a vessel to stay connected to home is a gift. I can’t count the number of times a random call to my sister made my day. A steady reassurance comes from the fact that no matter how far away in distance you might be, home is just
one phone call away. We are also able to sustain memories and revisit moments through our camera rolls, or even indirectly check in on old friends from high school through their social media. Sometimes, that’s enough to feel close again, to feel home again, even if it’s for a fleeting moment.
However, like many things, this convenient comfort has its downsides. There is a dark side to this digital connection due to its ability to induce FOMO and create stagnation in our lives. While getting glimpses of home and reaching out to loved ones online is lovely, we might start to find ourselves becoming overconsumed by our need to feel
India Mosca | Managing Editor
from their homeland. For instance, they can buy frozen packages of prechopped and assembled ingredients for traditional Colombian soups, such as the Sancocho soup and the Ajiaco soup. They can also find fresh Colombian tamales, buñuelos, and pan de yuca South American grocery stories, such as the Sabor Latino, Marché Andes, and Marché des Amériques, are central hubs for this preservation and expression of Latino tradition in Montreal. They allow immigrant families to stay connected with their culture and community through food, instead of losing touch and diluting into a homogeneous Montreal identity.
Montreal is a city that has so much to offer to third culture kids like me. It is built on a constant dialogue between different languages and cultures sharing the same space. This gives me the feeling that in Montreal’s great puzzle of identities, there is a place for everyone to fit in. It is a city where you are bound to find people who share your background or your journey, people who may come from the same places, share the same language, or have the same third culture experience. You may not be from Montreal, but Montreal is made for you.
connected. This overconsumption can prevent us from engaging in relationships and experiences the world around us has to offer. We may avoid new face-to-face interactions in favour of old ones, restrain from deepening our friendships, trying out new experiences, so much so that we miss the many opportunities in front of us. All of which further get us stuck in a loop where our coping strategy of dealing with one form of loneliness has created another. In short, the more we look back, the more we get lost.
Ultimately, in spite of the adverse implications, technology serves as a useful tool to navigate feelings of homesickness if used in a balanced and healthy manner. Rather than using homesickness as an excuse to withdraw and focus on the past, it can be used as motivation to accept and take on our future. The void we feel when we miss home can be the fuel that drives us to make new friends, establish new routines, and create new memories. These actions are not about replacing the old life with a new one; they are about growing to create your own sense of belonging and security wherever you go. Reframing our perspective to view the grief of
letting go as an inherent part of growth can further aid us in this journey. The experience of homesickness, after all, is rooted in love. When we let go of things we love, grief inevitably follows. This is a simple truth: love and grief are two sides of the same coin. To be able to know the warmth of your grandmother’s hug, you must know the absence of her arms. To be able to know the sanctuary of your childhood bedroom, you must experience what it is like to be miles from it. Instead of letting ourselves sit in this longing, we can consider it a privilege; a privilege to have such fond memories, relationships, and places to cherish.
No matter the physical distance that may separate you from your home, the people and places you love will always be with you in some form. Experiencing homesickness is not a sign to cling to the past but to move forward with the understanding that your memories are always yours to hold. You can move through your world with the motivation to create new people and places to love whilst treasuring the old ones, knowing that nothing is ever really gone.
Scarlett El Refaie Commentary
Entre appartenance et culpabilité
Exister sur des terres volées.
Jeanne
Éditrice Opinion
L’ « indigénéité » – traduction littérale du mot indigeneity (l’état d’être indigène, ou d’être relié à ce qui est indigène, tdlr) –occupe une place grandissante dans la sphère publique québécoise, où l’on discute de plus en plus d’enjeux liés au passé colonial de la province. Ce concept représente bien plus qu’une simple appartenance à un territoire, ou une simple occupation des terres. C’est un lien profond, ancestral, tissé entre un peuple et une terre, marqué dans ce casci par une histoire de résistance face à la colonisation. Pourtant, au Québec, et plus précisément à Montréal (Tiohtiá:ke), ce n’est que très peu d’entre nous qui peuvent se considérer indigènes au territoire. Je ne le suis pas.
Franco-descendante, née ici, j’ai grandi avec l’amour du Québec et l’appréciation du multiculturalisme montréalais. J’attribue une grande part de l’adulte que je suis devenue à la chance que j’ai eue, enfant, de grandir ici. Cette terre a fondé mon identité, a bercé mes années et m’a offert une maison. Pourtant, elle ne m’appartient pas.
Il existe en moi un conflit constant, presque viscéral : d’un côté, un attachement à cette terre, ma terre de naissance, empreinte de cet esprit de « chez-soi » ; de l’autre, une culpabilité indéniable et grandissante, à l’idée que cette maison repose sur des terres qui
n’appartiennent ni à moi, ni à mes ancêtres. Comme plusieurs Montréalais·e·s, je me heurte à ces sentiments, qui peuvent aux premiers abords sembler inconciliables : aimer l’endroit où l’on a grandi, avec tout ce qu’il représente de souvenirs et d’identité, tout en étant pleinement conscient·e de l’injustice historique qui a permis cet enracinement – une injustice qui continue d’avoir des répercussions sur les peuples autochtones
tous les printemps ont fait de cette province mon chez-moi… Mais à quel prix?
Cet amour pour le Québec est marqué par des paradoxes. La culture québécoise, à laquelle je tiens tant, est un produit de la colonisation, un résultat d’un long processus historique qui a graduellement effacé les voix des Premières Nations, faisant d’elles un simple murmure dont les politicien·ne·s d’aujourd’hui
Comment être fière d’une identité qui, contre mon gré, est ancrée dans une histoire de domination et de marginalisation?
aujourd’hui. Malgré tout, je vous l’assure, ces contradictions me tiraillent l’esprit au quotidien, et ce, encore plus depuis que j’étudie à McGill.
Faire la part des choses
Le Québec est pour moi bien plus qu’un simple lieu géographique, bien plus que là où j’ai grandi. Ce sont ses paysages, ses lacs et ses montagnes qui inspirent la sérénité et qui ont ponctué mes étés, une culture où la musique, la langue et les récits façonnent nos identités. J’ai grandi dans une ville où les bruits du métro, le froid qui pince les joues l’hiver et la renaissance que nous connaissons
ne se soucient pratiquement pas. Notre langue, symbole de résistance à l’assimilation anglaise, a elle-même été imposée aux peuples autochtones à un coût dévastateur – celui de la perte quasi-totale de leurs propres langues. Comment être fière d’une identité qui, contre mon gré, est ancrée dans une histoire de domination et de marginalisation?
Plus j’en apprends sur l’histoire des Premières Nations – à noter que le curriculum enseigné dans les écoles primaires et secondaires québécoises serait à revoir, puisqu’il continue de peindre les peuples autochtones dans une représentation figée dans un passé lointain – plus je ressens le poids de mon rôle inconscient dans la marginalisation des communautés autochtones. Nos ancêtres ont arraché ces terres, décimé des communautés, abusé de l’autorité qu’ils·elles s’étaient eux·elles-mêmes attribué·e·s, et aujourd’hui encore, les séquelles du colonialisme persistent, omniprésentes : pauvreté, marginalisation, et oppression demeurent des réalités marquant le quotidien de nos Premières Nations. Nous, les Québécois·e·s aimons parler de notre propre oppression sous l’Empire britannique, mais nous oublions souvent que nous avons été, et sommes toujours, des colonisateur·rice·s sur ces terres.
Reconnaître sa responsabilité pour réconcilier
Ce poids historique ne doit pas nous paralyser, mais doit
plutôt agir comme un agent de transformation. Reconnaître que notre présence ici repose sur des injustices passées est un premier pas, mais ce constat doit être accompagné par des actions concrètes. La décolonisation, bien qu’idéaliste pour certain·e·s, est pourtant une obligation morale. Redistribuer les terres justement, offrir des rétributions financières aux peuples touchés, et soutenir les initiatives menées par les communautés autochtones ne sont pas des gestes hors de l’ordinaire, mais des réparations nécessaires. Bien qu’il est ici question du Québec, c’est à travers le Canada tout entier que l’on doit continuer d’exercer une pression pour que les communautés autochtones cessent d’être traitées comme inférieures.
Dans d’autres contextes, comme celui de la Palestine, des figures comme Francesca Albanese, qui ont su capter l’attention sur les réseaux sociaux dans les dernières semaines, soutiennent que la restitution n’est pas une utopie, mais bien un impératif de justice. Pourquoi serait-ce différent ici? Les obstacles logistiques et politiques ne devraient pas excuser notre
bâtir une société québécoise réellement inclusive où tous·tes peuvent s’épanouir.
Partager son chez-soi?
Au fil du temps, j’ai appris que l’amour de son chez-soi ne devrait pas être aveugle. On peut chérir sa maison tout en reconnaissant les torts historiques qui la caractérisent. C’est une dualité difficile, mais nécessaire. Le vrai amour, après tout, implique d’affronter les vérités inconfortables, desquelles on aimerait détourner le regard, afin de chercher à réparer ce qui a été brisé.
Pour moi, réconcilier appartenance et culpabilité, c’est reconnaître que mon lien à cette terre n’effacera jamais celui des Premières Nations, et que ce dernier primera toujours sur les sentiments que je peux avoir à l’égard de ma terre de naissance, quels qu’ils soient. Cela implique non seulement de questionner mes privilèges, mais aussi de transformer ma gratitude pour ce territoire en un engagement actif pour un avenir plus juste. Un « chez-soi » authentique ne peut exister que lorsque tout
Ce qui semble « impossible » est souvent une construction sociale destinée à préserver le statu quo, et perpétuer la subjugation des communautés marginalisées au profit des communautés dominantes.
inaction. Ce qui semble impossible est souvent une construction sociale destinée à préserver le statu quo, et perpétuer la subjugation des communautés marginalisées au profit des communautés dominantes.
Au quotidien, des gestes simples peuvent aussi soutenir la réconciliation : s’éduquer sur l’histoire autochtone, remettre en question les récits dominants, privilégier les entreprises autochtones, et surtout, écouter. Dialoguer avec humilité et reconnaître que la décolonisation commence par nos choix, autant individuels que collectifs, est essentiel si on espère un jour
le monde y trouve sa place. Ce n’est qu’en bâtissant une société où chacun·e – et ce incluant les peuples autochtones – peut vivre avec dignité que nous pourrons aimer notre chez-nous sans honte. Un pas dans la bonne direction serait de commencer par arrêter de détourner les yeux de notre histoire, et au contraire, de la confronter. En tant que Québécoise, j’espère un jour voir un Québec réconcilié avec son passé, où la solidarité n’est pas une aspiration lointaine, mais une réalité. C’est un rêve, oui, mais un rêve qui peut devenir réalité si nous le portons ensemble, main dans la main.
Marengère
Stu Doré | Le Délit
Celebrating Community and Code Ninth McGill Physics Hackathon unites future generation of
scientists
Andrei Li Sci+Tech Editor
Protecting the Earth from asteroids? Modelling how light behaves around a black hole? From November 15 to 17, the ninth edition of the McGill Physics Hackathon saw hundreds of young STEM enthusiasts congregate at McGill’s downtown campus, from high schoolers to graduate students. Their common goal? “Hacking” their personal projects in physics and adjacent subjects and sharing them with their peers in the STEM student community.
Over a period of 24 hours spaced across three days, teams of two to five students worked tirelessly to bring their visions to fruition. Luca and Jeremy counted as two of four CEGEP participants from John Abbott College working on coding a soccer shooting game. Their team’s goal was an intriguing twist on a classic game: kicking a soccer ball into a net, given that the ball’s flight is realistically influenced by drag.
“We’re trying to incorporate air resistance and other physical parameters into our project,” Luca explained to the Daily . “We’re using vectors to model the movement of objects through air.”
Roadblocks for their project were numerous, noted Jeremy, although he observed that overcoming such obstacles is what makes coding so satisfying. “There’s been quite a few moments where we’ve thought to ourselves: ‘I hate coding,’ only for everything to work out in the end.”
An open mind is one of the qualities that Dr. Kim Metera, one of the Hackathon organizers and undergraduate advisor for physics students at McGill, hopes to instill in participants.
“People will have created something and taught themselves something, regardless of whether they’ve finished their project or not,” she observed. “The Hackathon is a chance to create something new, to hang out and collaborate with friends.”
Jointly organized by the McGill Department of Physics and the Trottier Space Institute (TSI), the McGill Physics Hackathon began in the mid-2010s and happens annually in November. For most of its history, the event only spanned a single day, and participant numbers figured below the 100 mark. This year’s Hackathon was special in two ways. First, a drastic increase in sponsorships allowed Hackathon organizers to host participants for a full weekend. Second, this year’s participant numbers broke a new in-person record at over 170 total participants.
To see this year’s Hackathon kick off on such a spectacular high note was a highlight for Catherine Boisvert, lead organizer and PhD candidate in the Department of Physics.
“During the opening ceremony, when we were onstage in the [Trottier] auditorium looking at all the participants and the sponsors,” she described, “I was listening to all the speakers and thought to myself: ‘Wow, this is happening. It all came together.’”
Hacking and Learning
For Luca, the Hackathon’s 24hour deadline was a necessary creative constraint to push participants out of their comfort zones and experiment more.
“It’s a really great learning environment to develop programming skills,” he said, “having that sort of stimulus to learn and grow and start coding. [The time limit] gives you an incentive.”
During the Hackathon, students could consult mentors whenever they encountered roadblocks in their code. Consisting of graduate students and other specialist volunteers, mentors played a central role in the problem-solving process. Their presence ensured that despite the time limit of 24 hours, participants would receive the necessary support to complete their projects. Hannah Fronenberg, PhD candidate and mentor, described the mentoring process as highly “dynamic.”
“You mostly just get here, start
“It’s a really great learning environment to develop programming skills, having that sort of stimulus to learn and grow and start coding. [The time limit] gives you an incentive.”
- Luca, student at John Abbott College
going around and meet teams — you either help them get started with their projects or help them overcome hurdles. These might be physics conceptual challenges or computational problems.” She noted that one might be “helping out with a relativity problem” before transitioning in quick succession to “debugging,” then “helping in fleshing out an algorithm.”
Sometimes, it is less a matter of teaching new knowledge and more of guiding someone toward understanding they already possess the sufficient know-how. “A lot of people have knowledge they aren’t aware they have,” recounted Dr. Stephan O’Brien, organizer and TSI Computing Fellow. “There was a group who was working on Javascript and Python who suddenly realized how to put their problem together. It’s the “eureka” moment, when it all clicks — that’s the really satisfying part.”
Hackathons provide an educational setting that fills in the many gaps that are frequently overlooked in traditional classroom settings. A 2024 literature review found that hackathons are effective at “enhancing collaboration and teamwork, providing hands-on learning experiences for workplace skills, facilitating skill transferability across sectors, and promoting student motivation and engagement.” Flexibility, awareness of one’s strengths and shortcomings, and an ability to collaborate on handson projects are skills that are useful in any career path, regardless of one’s field of study.
Understanding one’s intellectual shortcomings is also an inte-
gral part of the scientific process, Dr. Metera pointed out. “Research is about making mistakes. You try something, you make a mistake, you stumble and try something new, then you’ll make a new mistake! Everyone — even the most seasoned researchers — makes mistakes. You should collaborate; don’t do it by yourself.” She recalled an anecdote to illustrate her point: “There was a professor in a university in Germany who once said that “we’re here to learn, not to know.” Because no one truly knows what they’re doing!”
Forging Communities In Physics
Community, in particular the connection between older and younger generations, is a core element of the Hackathon. Beyond the tinkering and the problemsolving, the Hackathon allowed participants to mingle with fellow STEM enthusiasts. Such events are crucial to fostering community among youth interested in physics and other areas of STEM and connecting them with the wider academic and industrial world.
The Hackathon aimed to prove that physics is not just a science. It is also a way of connecting and uniting people with shared passions. For Dr. O’Brien, physics was a method of self-expression in his youth. “I’m dyslexic, so I struggled a lot with languages,” he recalled.
“In primary school, I gravitated toward math since math was a language that I could understand well. My disability makes math
and the natural sciences more intuitive for me, and it’s what drew me toward those fields.”
Boisvert commented that she was “a bit of a late bloomer — I’m not the stereotypical kid who looked at the stars when they were
“Research is about making mistakes. You try something, you make a mistake, you stumble and try something new, then you’ll make a new mistake!”
- Dr. Kim Metera
ten.” She mentioned that her interest in science outreach began in her teenage years: “My high school was very much into STEM but didn’t necessarily highlight pursuing physics as a career, so I wanted people to get interested in physics.”
One of Boisvert’s driving goals is to bridge the gender gap in physics. “We have a lower percentage of women in physics, and in particular in condensed matter, which is the field I work in. So it’s important for me to promote physics, especially to women and minorities who are interested in studying the subject.”
Courtesy of Elika Teimoori Barakoohi
Comment représenter la crise climatique?
Entrevue avec le bédéiste Martin Patenaude-Monette.
Adèle
Doat Éditrice Environnment
Si les requins ont si mauvaise réputation dans la culture populaire, c’est en partie à cause de la représentation qu’en ont fait à l’écran des films comme Les Dents de la mer de Spielberg. L’image de monstres terrifiants qui leur a été attribuée a suscité un manque d’empathie et de protection pour cette espèce pourtant menacée. Que ce soit à travers le cinéma, la photographie, le dessin de presse ou de bande dessinée, les images façonnent notre manière de percevoir le monde qui nous entoure et orientent nos opinions. Ainsi, ceux qui véhiculent de l’information et des messages à travers les images, qu’elles soient sous forme artistique, médiatique ou de propagande politique, ont un pouvoir d’influence incommensurable.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, nous consommons des images en lien avec le changement climatique toujours plus effroyables : l’embrasement des forêts canadiennes, les ravages causés par les ouragans aux États-Unis, et plus récemment les inondations meurtrières en Espagne. Mais comment représenter la crise climatique sans provoquer le désarroi?
Le Délit s’est entretenu avec l’illustrateur québécois Martin Patenaude-Monette qui a publié cette année une nouvelle bande
que la crise climatique est un problème complexe mêlant enjeux politiques, économiques, sociaux, et scientifiques, il n’existe pas de solution unique, ce qui peut souvent sembler décourageant. Le rôle du vulgarisateur est de simplifier l’information pour que le plus grand nombre y soit réceptif. « Quand tu fais de la vulgarisation, tu ne veux pas perdre les gens dans tous les détails. Mais en même temps, je ne voulais pas rester trop en superficie », nous expliquet-il. Pour atteindre le public le plus large possible, il agrémente le récit de multiples anecdotes qui exposent des cas concrets et permettent « d’humaniser le sujet, et de rejoindre les gens ». L’usage de la satire apporte une « petite touche d’humour qui peut aider à canaliser un peu la frustration de l’auteur et peut-être des lecteurs et des lectrices [vis à vis du manque d’action gouvernementale dans la protection de l’environnement, ndlr] », précise Martin PM.
Trouver le juste équilibre
J’aime vraiment le fait de raconter des histoires en images.
Martin Patenaude-Monette
dessinée intitulée Un sacrifice tout naturel. Au cours de cette rencontre, l’illustrateur et biologiste nous a parlé des avantages de la bande dessinée et de ses choix dans la manière de représenter les questions environnementales par ce médium.
Pourquoi la bande dessinée?
La particularité de la bande dessinée, contrairement à d’autres médiums visuels ou textuels, est qu’elle s’immisce dans une sphère intime. Elle se lit en vacances sur la plage ou lors d’une pause, pour occuper son temps libre. Dans Un sacrifice tout naturel, Martin PM (son nom de plume) a cherché à être au plus proche de ses lecteurs, en suivant et documentant le combat administratif de citoyens à l’encontre des projets de chantiers dans le Sud du Québec. Parmi ceux-ci, on retrouve entre autres un projet
d’écoquartier menaçant la forêt du Lac Jérôme et la construction d’un lotissement à Notre-Damede-l’Île-Perrot, dans le secteur du boisé Saint-Alexis. Le bédéiste permet de rendre les questions environnementales plus concrètes à ses lecteurs, en s’intéressant à ces grands dossiers qui affectent directement leur quotidien.
« J’aime vraiment le fait de raconter des histoires en images », nous confie l’illustrateur. Dans son enfance, Martin PM aimait réaliser des montages vidéos et il retrouve le même plaisir de l’assemblage de scènes dans le dessin de vignettes de bande dessinée. Dans les deux cas, il explique qu’il s’agit de « prendre des segments qu’on met bout à bout, qui créent des enchaînements, tant dans la narration que dans le mouvement ».
Cela permet de « plonger le lecteur et de le transporter facilement dans le lieu ». Toutefois, la bande dessinée a ses avantages propres. Contrairement au cinéma, l’équipement est très léger, il suffit d’un carnet et d’un crayon.
« On peut reproduire visuellement beaucoup de scènes du passé ou des endroits où on n’a même pas été à partir d’informations » témoigne
Martin PM, « mais avec des moyens hyper accessibles et de manière beaucoup plus facile ». D’ailleurs, un dessinateur est nettement moins intimidant qu’un réalisateur doté d’une armée de caméramans, ce qui lui permet d’approcher plus facilement les habitants des lieux dont il souhaite raconter l’histoire. Enfin, la principale différence avec un film ou un documentaire, dans lesquels les images deviennent parfois accessoires et servent de support à la narration, c’est « la complémentarité entre le texte et l’image » qui est fondamentale dans la bande dessinée. Elle permet « une danse entre le texte et l’image », car certaines choses sont plus faciles à représenter par l’image que par le texte.
Vulgariser pour mieux éduquer
Il est difficile de ranger l’œuvre de Martin PM dans une catégorie fixe. Est-ce une enquête citoyenne? Du journalisme militant? L’illustrateur lui-même est incapable de le dire : « je considère que mon travail est relativement rigoureux et repose sur des documents, des faits, et des entrevues que j’ai menées », déclaret-il. Son ouvrage est une bande dessinée documentaire qui a pour but principal « d’informer en critiquant et en alertant ». Son rôle est ainsi pédagogique. Dans chaque grand dossier qu’il a suivi, Martin a constaté le manque de connaissance du public quant au mode de délivrance des
autorisations environnementales pour les projets de développement. C’est le ministère de l’environnement qui a le pouvoir d’approuver ou non les demandes de nouveaux chantiers, qu’il refuse rarement. Comprendre la procédure juridique est crucial pour pouvoir bloquer un projet qui met en danger un milieu naturel. De la même manière, il s’est rendu compte des lacunes gouvernementales en matière de compréhension des mécanismes de protection de la biodiversité et des écosystèmes. Un sacrifice tout naturel cherche à combler ce manque d’éducation et à faire le lien entre les différentes sphères citoyenne, scientifique et politique.
Dans la représentation artistique comme pour la communication médiatique, il n’est pas toujours facile de parler de l’environnement sans adopter un ton alarmiste et évoquer les nouvelles négatives liées aux ravages causés par le changement climatique. Toutefois, il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre la représentation d’une réalité préoccupante et les messages d’espoir. Si les deux approches sont primordiales pour susciter une prise de conscience et le partage de l’information, l’une ne doit pas déborder sur l’autre. L’espoir motive à agir contrairement à l’absence de perspective future et le sentiment de fatalité inspiré par trop
Il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre la représentation d’une réalité préoccupante et les messages d’espoir.
Bien souvent, il s’agit simplement d’un problème de communication, qui nous empêche de nous comprendre. Afin de devenir ce pont pour la connaissance, l’enjeu de la représentation devient crucial. Comment rendre l’information accessible et intéressante pour tous?
Traiter des questions environnementales dans une bande dessinée demande un travail important de vulgarisation. Parce
de pessimisme. De même, l’excès de positivité et la certitude d’une issue heureuse peuvent aussi conduire à la passivité et faire oublier la notion d’urgence. Trouver la juste nuance a été la mission que s’est donnée la section Environnement au cours de cette dernière année en intégrant pistes de solutions à mettre en place au quotidien, bonnes nouvelles environnementales et réflexions sur des sujets complexes nécessitant plus de détails et de profondeur.
Martin Patenaude-Monette
Studio Ghibli’s Vision of Home
A retrospective on how the animation titan has portrayed home
Ali Eren Atac Culture Contributor
Home means something different for everyone. Family, a sense of familiarity, and the formation of core memories are all common ideas when describing the concept of home. What threads these ideas together is often a sense of belonging – that home is where you are meant to be. It’s a place to return to, a place to rely on, a place of comfort. Home is a place, but not always in the conventional sense — it can be a childhood house, a mother’s embrace, or a touching song. It’s an ethereal quality attributed to a lived experience. This intangible state of being, and the nebulous nature of home, presents a challenge for artists. How can a piece of media appeal to its audience’s sense of home when that definition varies so wildly from person to person? The famed Japanese animation juggernaut Studio Ghibli has been searching for the answer to this question for decades. In my opinion, they have already found the answer.
Directors Hayao Miyazaki and Isao Takahata founded Studio Ghibli after the success of Miyazaki’s 1984 sophomore film, Nausicaä of the Valley of the Wind. Several salient stylistic choices and themes employed throughout the studio’s future works were introduced in Nausicaä Core ideas include independent female protagonists, a fantastical aesthetic, and humanity’s relationship with nature. The clash between humanity’s technological progression and nature’s primordial influence, has been one of Miyazaki’s favourite ways to examine the idea of home. This conflict is explored heavily in both Nausicaä and Miyazaki’s 1997 environmentalist fantasy epic, Princess Mononoke, where humans
must reconcile the natural home they have with the tech-forward home they want to build. In both films, industrial progression results in a resource-hungry conquest at the natural world’s expense. It could be said that the environment is the home we are provided, and industry is the ideal home we seek to construct.
Ghibli often frames humanity’s clash with the environment through its portrayals of war.
Princess Mononoke, Nausicaa, and Howl’s Moving Castle (2004) are all defined by war’s inescapable nature. An unfortunate side effect of war is the destruction of homes — an idea encapsulated best by Isao Takahata’s tragic Grave of the Fireflies (1988). In this film, the young siblings Seita and Setsuko see war eviscerate their home in every imaginable capacity. Their house, hometown, and family are burned asunder by the wrath of America’s WWII firebombing campaign. The older brother Seita must build a new home for himself and his younger sister. Faced with hostility and misfortune at every turn, he tries to scrape together enough to provide for her. But war is merciless, and the young family of two can barely find enough food to survive. Seita’s home, once broad and multifaceted, has been concentrated into a burning desire to preserve his sister’s life. Grave of the Fireflies scrutinizes how we as a society doom the innocent through war, which in its essence, is nothing more than the brutal destruction of countless homes.
Grave of the Fireflies premiered alongside Miyazaki’s whimsical My Neighbour Totoro (1988) in an infamously conflicting double feature. Like Grave of the Fireflies, Totoro explores how definitions of home can quickly change. This film follows young sisters Satsuki and Mei after they move to a country house near the hospital where their
Home is a place, but not always in the conventional sense — it can be a childhood house, a mother’s embrace, or a touching song. It’s an ethereal quality attributed to a lived experience. This intangible state of being, and the nebulous nature of home, presents a challenge for artists.
mother is undergoing treatment. Their mother’s removal from the household, combined with a complete change of scenery, forces the girls to redefine their concept of home. This process is portrayed through a fantastical exploration of nature and imagination. The rustling of trees in the wind, a verdant tunnel through the bushes, and magical soot sprites in the attic help the girls transform their environment into a new home. This culminates in the introduction of the eponymous Totoro, a jolly spirit of the forest who shows the girls mysterious, supernatural wonders in the nature surrounding them. Whether a real or imaginary friend, Totoro’s presence represents a childlike wonder that can turn any foreign place into a home.
Explorations of home are omnipresent in Ghibli’s oeuvre, from Chihiro’s odyssey to the real world in Spirited Away (2001) to young witch Kiki’s search for meaning in Kiki’s Delivery Service (1989). But this examination would be incomplete without Miyazaki’s latest (and possibly final) work, released just last year: The Boy and the Heron (2023). This film is
perhaps Miyazaki and Ghibli’s most ambitious project yet, prodding at life’s purpose, from birth to death to whatever lies beyond. In fact, the original Japanese title How Do You Live? may be a more apt signifier of what lies at the core of this film. This psychedelic jumble of fantastical whimsy and human pain encompasses every theme discussed so far. The Boy and the Heron knows war. It knows grief. It knows wonder, family, love, and deep within its core, it knows home. Buried within its boundless oceans, its blazes of war, and its effervescent spirits is a boy who wants to know what “home” is for himself. After losing his mother in a fire, Mahito moves with his father to the country and follows a heron to an alternate world. There he meets an old wizard, the world’s proprietor and eternal denizen, who has built this world as a home for himself. He tasks Mahito with continuing its maintenance, as his lifetime will soon end. It is ultimately up to Mahito to decide if this world can be his home. I see this as Ghibli’s way of answering a question with another question, appropriately idiosyncratic for Miyazaki’s potential swan song. How does an artist appeal to an audience’s infinitely variable sense of home? According to the mind of Miyazaki, simply ask them to figure it out for themselves.
Explorations of home are omnipresent in Ghibli’s oeuvre, from Chihiro’s odyssey to the real world in Spirited Away (2001) to young witch Kiki’s search for meaning in Kiki’sDelivery Service (1989).
Luxe Palmer | Copy Editor
Kwizinn : culture haïtienne et saveurs du monde
En images: recréer l’essence du foyer dans ce restaurant vibrant.
Casseroles qui claquent, arômes qui dansent, vapeur qui s’élève et épices qui envoûtent — la minuterie sonne : les plats sont prêts. C’est ce que le thème du « chez-soi » évoque à mon esprit. De par mes origines haïtiennes, l’art culinaire de ma mère est au cœur de ce qui transforme notre maison en foyer et où la cuisine prend vie. C’est avec cette même authenticité que le restaurant Kwizinn nous a fait comprendre que le chez-soi est amovible ; un état d’esprit que l’on emporte avec autrui, porté par les odeurs et les souvenirs. Chez Kwizinn, chaque plat raconte une histoire capable de recréer l’essence du foyer, et ce, même au Vieux-Port de Montréal.
Découvrir Kwizinn
Le mot « kwizin », signifiant « cuisine » en créole haïtien, reflète cette volonté de célébrer les saveurs antillaises tout en les réinterprétant avec des influences d’ici et d’ailleurs. Fondé par le copropriétaire et chef Michael Lafaille, d’origine haïtienne, et sa partenaire Claudia Fiorilli, d’origine italienne, Kwizinn incarne l’âme d’une gastronomie sans frontières, qui ne se limite pas à un emplacement. En effet, c’est après avoir conquis le quartier de
Verdun que les restaurateurs ont entamé une nouvelle ère cette année, en déménageant dans le cœur du Vieux-Montréal, face au Marché Bonsecours.
Les passants n’ont qu’à se faire attirer par l’arôme enivrant du griot (porc grillé) pour se sentir chez soi dans ce restaurant doté de 80 places à l’intérieur et d’une terrasse pouvant accueillir une quarantaine de clients pendant le printemps et l’été. Le menu, à la fois ancré dans la tradition et ouvert sur le monde, est conçu pour séduire à la fois les touristes et les habitués de la métropole. Des accras traditionnels haïtiens (beignets salés farcis) parsemés de pikliz (condiment haitien épicé), au goût des créations uniques comme la poutine au homard, les empanadas colombiennes au griot, ou encore le carpaccio de pieuvre italien, chaque plat est une invitation à voyager et à célébrer la diversité culinaire. Mais ce n’est pas tout : Kwizinn est aussi un lieu où la culture prend vie à travers la musique.
Des soirées musicales
Chaque jeudi soir, dès 18h, les « Soirées Jazz » résonnent sous les notes du groupe BlackBird, tandis que le dimanche, à la même heure, ce sont les mélodies du groupe Havana Mambo qui transforment le restaurant en une « Soirée Cubaine ». Kwizinn est
Le restaurant Kwizinn nous a fait comprendre que le chez-soi est amovible ; un état d’esprit que l’on emporte avec autrui, porté par les odeurs et les souvenirs.
donc une destination de choix pour les amateurs d’ambiance festive, offrant un rendez-vous incontournable pour ceux qui aiment allier gastronomie et culture caribéenne. Ma mère et moi avons d’ailleurs eu le plaisir de découvrir les créations uniques de Kwizinn, et chaque plat nous a conquises.
Dégustons!
Parmi la panoplie de plats que nous avons pu gouter, les « Crevettes giardiniera », grillées à la perfection, accompagnées d’une salade du chef et d’aubergines marinées, ont ouvert le bal avec fraîcheur et saveur. Ensuite, le « Plantain burger gourmand » nous a surprises et séduites : une galette de bœuf juteuse nichée entre deux bananes pesées (bananes plantain frites), relevée par une mayonnaise épicée, du pikliz et des croustilles maison. Enfin, impossible de ne pas goûter au « Griot du Chef Lafaille », ce classique haïtien à base de porc frit, accompagné de bananes pesées et de pikliz. Côté desserts, le « Tiramisu avec Kremas » (boisson haïtienne alcoolisée crémeuse à base de lait), fusion parfaite entre l’Italie et Haïti, et le « Chocolate mamba marble », un gâteau haïtien au beurre d’arachides et au chocolat épicé, ont su clôturer ce repas en beauté. Pour vivre l’expérience Kwizinn, rendez-vous au 311, rue Saint-Paul Est à Montréal.
Harantxa Jean Éditrice Culture
Chef Mike Lafaille par Two Food Photographers
Photos prises par Harantxa Jean et Two Food Photographers
elisapie reimagines songs across Borders
Inuktitut is reclaiming classics
Katherine O’Shea Culture Contributor
The leaves are falling, and the winds blow colder. It’s time to transition to darker days. As you sit at home contemplating whether you’ll go to class or not, or for those brave heroes who have found the strength to make it to their 8:30 courses, Elisapie’s 2023 album, Inuktitut , is just the thing to warm your souls and ease your minds.
Inuktitut is Inuk artist, Elisapie Isaac’s Juno Award winning fourth studio album. A cover album featuring 10 songs, Inuktitut is composed of classics like Fleetwood Mac’s “Dreams,” the Rolling Stones’ “Wild Horses” and even “The Unforgiven” by Metallica. Unlike some cover albums which hardly differ from the original, Elisapie adapts the structure of the songs to the language in which she sings them: Inuktitut. She slows down the tempo and simplifies the instrumentals, blending traditional Inuit techniques, such as throat singing and rhythmic drumming, with Western instruments, such as guitars, pianos, and synths. All these elements come together with her soft, crooning voice to stir up a sense of vastness, comfort, and hope. This album depicts the Arctic landscape Elisapie grew up in, purified to its essence and put into song. These songs — classic rock for the most part — evoke a sense of nostalgia for the 60s, 70s, and 80s. For Inuit communities, this was a time of radical political and cultural shifts. The songs included on Inuktitut are largely representative of the mainstream pop culture of this era, particularly in urban spaces. But, up in the little village of Salluit, Nunavik, they were played and enjoyed with just as much frequency and appetite as down south. Elisapie recalled in an interview with CultMTL, that her uncle, George Kakayuk, founder of the popular 80s Inuit rock band Sugluk, would often sing covers of pop music at home. “I grew up listening to music like “Four Strong Winds” and Charlie Adams doing “Blowing in the Wind,” thinking they were Inuktitut songs,” she explained. To Elisapie, translated covers of pop songs were not something new, but were instead a natural progression of experiencing and sharing music.
Inuktitut arose from Elisapie’s need for release — a release for emotions bottled up since childhood. An age defined by personal tragedy and the intergenerational effects of colonial trauma, but also by pure and boundless joy. The emotions and tears she associated
with hearing these songs were what guided Elisapie as she chose the songs she wanted to cover. Pearl Jam and Counting Crows were counted out. Elisapie “could not just do a song because it was cool… it had to be emotional.” As she later explained to CultMTL, she had to be able to cry to the songs.
Originally, the plan was to make acoustic demos just for herself, for healing. Yet, as more and more artists allowed the team to cover their songs, it turned into something bigger. A particularly pivotal moment was when Jimmy Page and Robert Plant of Led Zeppelin, notorious for seldom granting licensing agreements, granted her the rights to their song “Going to California.”
Besides the songs previously mentioned, notable tracks from the album include “Taimangali-
maaq” (“Time After Time” by Cyndi Lauper), perfect for those who like steady beats to dance to in the kitchen. On the other hand,
For those who need visuals to go with the music, do not fret. The majority of the album has music videos comprised of archival and contempo-
Inuktitut arose from Elisapie’s need for release — a release for emotions bottled up since childhood. An age defined by personal tragedy and the intergenerational effects of colonial trauma, but also by pure and boundless joy.
if you like songs that highlight drums and drum solos, check out “Qimatsilunga” (“I Want to Break Free” by Queen).
It’s a glimpse into a life and environment so different from the urban setting of Montreal, but still familiar in its themes of love and home.
Elisapie has been in the global music scene since 2002, when she and Abitibi-born Alain Auger debuted at the Coup de cœur festival in Montreal as the band Taima (a common Inuktitut expression meaning “it’s over” or “move on”). Their self-titled album won Best Folk Album and Album Cover of the Year at Toronto’s Aboriginal Music Awards in 2004, and the Juno Award for Indigenous Album of the Year in 2005. Their 11-track album is a mix of French, English, and Inuktitut, honouring the languages spoken in most of Nunavik. The album, like the history of the languages it is sung in, explores the relationships between Indigenous and non-Indigenous communities, humans and nature, and the love and violence surrounding Inuit and Indigenous women. These themes have been present in most of Elisapie’s subsequent work.
Her third album, The Ballad of the Runaway Girl, was also nominated for the Indigenous Album of the Year Award – this time in 2019. On this album, she compiled her own songs in addition to covers of other powerful Inuit and Indigenous singers. A notable track is her take on Algonquin singer, Willy Mitchell’s song, “Call of the Moose.” On the track she sings, “I listen to the man of the law, I listen to his way / I listen to the crack of the gun and the one that had to pay.” Five years later in 2024, two brothers were shot in her hometown of Salluit by police. It is their voices, and so many others with similar stories, that echo throughout this song.
Though her new album holds a much more cheerful and hopeful note, it is important to remember the reason it came to fruition in the first place. Engaging with Indigenous voices and Indigenous songs helps to spread their stories beyond sharing culture and language. It is a method of raising awareness about history and the present, and a way to create community to shape the future. If you haven’t yet already, go listen to Inuktitut. There’s nothing like the feeling of listening to a good song for the first time, especially those great rock classics. With Inuktitut, you get to experience that feeling for a second time. So, what are you waiting for?
Happy listening.
rary footage of Inuit life in the Arctic: gatherings in the community center, trekking across the snow, a father and daughter biking down a gravel road.
If you’d like to experience Inuktitut live, Elisapie will be performing here in Montreal at MTELUS on December 11. For more information on upcoming performances, visit www.elisapie.com.
Melika Amoueian | Visuals Contributor
La mémoire d’un territoire
Kukum au Théâtre du Nouveau Monde.
Béatrice Poirier-Pouliot
Éditrice Culture
L’adaptation théâtrale de Kukum, le roman acclamé de Michel Jean, fait une entrée remarquée sur la scène du Théâtre du Nouveau Monde (TNM), portée par la vision audacieuse d’Émilie Monnet. Ancrée dans la culture innue, la pièce se veut un hommage vibrant à la mémoire et à la résilience d’un peuple. Si l’intention est noble et l’exécution visuellement saisissante, le spectacle peine parfois à tenir la promesse de son ambition, avec une narration qui vacille et un rythme parfois déroutant.
Un hommage sonore et visuel
Dès le lever de rideau, l’univers innu se déploie avec éclat grâce à la scénographie immersive de Simon Guilbault. La mise en scène d’Émilie Monnet s’entoure d’une équipe où les voix autochtones brillent non seulement sur scène, mais aussi en coulisses. Les costumes riches en symbolisme conçus par Kim Picard, et les projections d’archives mêlées à l’art visuel de Caroline Monnet plongent le spectateur dans le monde innu, magnifiant les paysages et les traditions évoqués par le texte. Les
chants et dialogues en innu-aimun, une première sur la scène du TNM, résonnent comme un puissant acte de réappropriation culturelle. Cependant, ces moments de grâce sont parfois interrompus par des failles
C’est dans cette relation, portée par une chimie palpable, que le concept du « chez-nous » prend vie : un espace d’appartenance, et non de propriété.
techniques – micros défectueux, soustitres mal synchronisés – qui viennent rompre la fluidité de l’expérience.
Une narration éclatée
L’histoire s’ouvre sur la rencontre entre Almanda et Thomas Siméon, un chasseur innu qui devient son époux. Ce point de départ, d’apparence classique, laisse entrevoir une
intrigue centrée sur l’évolution de leur relation. Pourtant, la pièce prend une direction plus fragmentée, où les souvenirs d’Almanda s’entrelacent aux récits ancestraux, tissant une trame davantage poétique que narrative. Loin d’une progression linéaire, le récit évolue au rythme des saisons et des légendes, reflétant une conception du temps propre à la culture innue, où mémoire collective et récits oraux l’emportent sur une structure dramatique conventionnelle.
La poésie comme souffle identitaire
La poésie de Joséphine Bacon, omniprésente dans cette adaptation, transcende la scène. En collaborant avec Laure Morali, Bacon insuffle une force lyrique au texte, conférant à l’innu-aimun une gravité et une beauté rarement entendues sur une scène québécoise. Ce faisant, la langue devient un outil de résistance et de réaffirmation de l’identité innue, un geste qui défie l’hégémonie culturelle et revendique la légitimité de cette culture sur la scène nationale.
Le territoire comme chez nous
Au cœur de la pièce, une opposition fondamentale se
dessine entre la vision innue du territoire – espace partagé et respecté – et celle imposée par le colonialisme, réduisant la terre à un objet de possession et d’exploitation. Avec délicatesse, la pièce illustre la vie nomade des Innus, un « cheznous » immatériel façonné par une relation harmonieuse avec la
nature et une langue vivante, en contraste brutal avec la violence de la sédentarisation.
L’histoire d’amour entre Almanda et Thomas Siméon – interprétée avec justesse par Étienne Thibeault et Léane Labrèche-Dor – sert de point d’ancrage pour explorer ces thèmes. Si Labrèche-Dor livre une performance sincère, elle peine parfois à transcender les contraintes du texte pour en extraire une intensité dramatique plus viscérale. Leur union, bien que teintée d’idéalisme, incarne une alliance symbolique entre deux mondes tout en interrogeant ce que signifie réellement habiter un territoire. C’est dans cette relation, portée par une chimie palpable, que le concept du « chez-nous » prend vie : un espace d’appartenance, et non de propriété.
Avec Kukum, le Théâtre du Nouveau Monde marque un jalon important pour le théâtre québécois, une ode à la mémoire, à la langue et à l’amour, un rappel puissant que le passé colonial continue d’imprégner notre présent. Une invitation à réimaginer notre propre rapport au territoire, et à reconnaître la sagesse des voix autochtones qui, aujourd’hui plus que jamais, éclairent notre avenir collectif.
Le Forum LAB7 des 7 Doigts
La technologie a-t-elle sa place chez les arts vivants?
Éditrice Environnement
Le 7 novembre dernier, le collectif de créateur·ice·s de cirque contemporain Les 7 Doigts, originaire de Montréal, a présenté sa deuxième édition du Forum LAB7. Cette journée était consacrée aux échanges professionnels sur le sujet de l’interdisciplinarité entre art vivant et technologie. A-t-on de la difficulté à percevoir la technologie comme de l’art? Quels sont les défis d’une telle interdisciplinarité? C’est entre autres à ces questions que les discussions se sont attardées, à travers une série de cinq présentations et panels entrecoupés de périodes de réseautage et de démonstrations artistiques.
Obsolescence programmée
L’intérêt de l’utilisation des technologies dans les arts vivants se limite-t-il à la nouveauté? Et une fois qu’elles sont remplacées, est-ce que l’œuvre perd son sens? En réponse à cette question, Laurence Dauphinais, créatrice multidisciplinaire, a décrit les difficultés que rencontrent ces
types de projets à trouver leur place. D’une part, le milieu du théâtre ne cherche pas à tout prix l’innovation, et d’autre part, puisque les productions ne reposent pas sur des technologies de pointe, elles ne s’adressent pas non plus au public des arts numériques. Sandra Rodriguez, artiste, chercheuse, directrice de création, productrice et chargée de cours XR+AI au Massachusetts Institute of Technology, ajoute que ces enjeux sont une réalité des arts vivants, mais aussi de plusieurs autres milieux culturels. Pía Balthazar, directrice du développement arts-sciences de la Société des arts technologiques, poursuit en clarifiant que « ce qui compte, ce n’est pas tellement qu’elle [la technologie, ndlr] soit nouvelle, mais que son utilisation corresponde à ce qu’on a besoin d’exprimer ».
C’est dans la relation que le créateur bâtit entre l’utilisation de la technologie et le public que réside la valeur de celle-ci. Isabelle Van Grimde, chorégraphe, fondatrice et directrice artistique de Van Grimde Corps Secrets, conclut en répondant que « c’est important qu’en tant qu’artistes, nous ne devenions pas des vecteurs de démonstration
des nouvelles technologies. Elles doivent être au service de notre art, et non l’inverse ». Les arts vivants tirent leur valeur de la performance humaine, en repoussant les limites du corps et de l’espace, devant un public qui s’y reconnaît autant qu’il s’y découvre.
Démonstrations artistiques
Pour conclure la journée, sept numéros ont dévoilé une partie du travail réalisé au LAB7, un laboratoire d’exploration, combinant innovation technologique et performance humaine. Samuel Tétreault, cofondateur et directeur artistique des 7 Doigts et du laboratoire, orchestrait le tout. Les numéros ont été réalisés à l’aide d’un stagiaire programmeur et de quatre artistes finissants de l’École nationale de cirque, qui participaient à la recherche.
Les numéros, courts et improvisés, sont une étape préliminaire d’un projet prévu pour 2025. Alors que les artistes bougent dans l’espace, une caméra de suivi du corps (body tracking) capte leur silhouette, à une vitesse de quatre à
dix images par seconde. Une requête faite à une intelligence artificielle générative détermine le contenu des vidéos projetées et la manière dont la silhouette de l’artiste y est intégrée. Je n’avais pas anticipé d’être touchée comme je l’ai été par l’interaction presque symbiotique entre humain et technologie. La vision sensible des 7 Doigts a transformé une simple ébauche en un véritable récit, où la technologie trouvait sa juste place.
Grâce aux artistes qui interrogent tout et transforment ensuite ces réflexions en créations, des innovations émergent. Un logiciel développé dans le cadre d’un petit projet créatif ayant des contraintes spécifiques peut par la suite être réutilisé dans un grand projet d’entreprise technologique. Il y a beaucoup à gagner de cette interdisciplinarité, qui mérite d’être davantage encouragée.
Juliette Elie
Juliette Elie | Le Délit
Stu Doré | Le Délit
If I Must Die: The First palestinian film festival in montreal
A night to share Palestinian culture and history
Youmna El Halabi Commentary Editor
“We are not here to just watch films. We are here to connect. To connect with the hopes, dreams, struggles, and realities of the Palestinians.”
On November 8, McGill’s Palestinian Cultural Club (PCC) hosted their very first Palestinian Film Festival, If I Must Die, at the Leacock building. Hanging proudly and boldly, the radiant colours of Palestinian flags could be spotted from a mile away, as well as the attendees donning their kufiyahs.
“We gather to honour the resilience and resistance expressed through art, film, and culture,” said a member of the PCC during the festival’s inaugural speech. “We deeply believe that cinema and storytelling are forms of resistance. In these films, you will see glimpses of lives shaped by displacement, resistance, longing, resilience, and hope.”
On the first floor, the delicious aroma of msakhan rolls, zaatar manakish, and popcorn would give you a warm welcome as you made your way into the lobby. There were two tables with big trays of food being served. Smiling volunteers would greet you, offering to make you a plate of msakhan and stuffed vine leaves. They would point you to the popcorn station if you wished for a quick snack, or the table if you cared more for a sweet treat.
Walking around the area, you would come across vendors selling colorful kufiyahs, Palestinianinspired apparel, and traditional Palestinian clothing, from thobes to kombaz (embroidered robes). The renowned auntie everyone calls Um Falasteen was also selling a variety of trinkets, from key chains to embroidered pouches, greeting everyone with her radiant smile.
“Give me your number,” Um Falasteen said, “and I will invite you over for dinner. In the mahjar (place of emigration), we must all stick together.”
Taking the stairs to the second floor, you would come across an art exposition titled “Gaza Remains the Story,” curated by the Palestinian Museum in Ramallah, hosted by the PCC. The exposition was one of the many ways the festival shed light on Palestinian culture, from detailing important events of Palestine’s
history, to graphic photographs of their struggles, to beautiful art pieces by and of Palestinian people.
“We are proud to partner with the Palestinian Museum in Ramallah and the university of Pierre Zayed,” said a PCC representative. “This exposition brought us closer to Palestine and to the people of Palestine, especially the people of Gaza. It is our way to make them feel better to know that we are here, to make their voices heard.”
The Montreal Palestinian Film Festival was a long time coming, and so was the Palestinian Cultural Club. “Prior to last year, Palestinian students did not have a cultural club that was representing them on campus,” a VP from the PCC noted.
“This, unfortunately, precluded our team from hosting events due to a lack of resources. However, following the tragic genocide that Palestine has been enduring for over a year now, we felt prompted, more than ever before, to showcase Palestine and make our voices heard. This drove us to ensure that the film festival was arranged with utmost intricacy and determination in the hope of delivering worthwhile messages.”
At around 7:00 p.m., everyone gathered to enter Leacock’s Great Hall, where the films would be screened. Almost every single seat in the auditorium was occupied.
“We were thrilled to have an incredible turnout of over 200 attendees, including students, families, members of Canadian Palestinian Foundation of Quebec (CPFQ) sponsors, and small business owners.”
From the podium hung two Palestinian flags and one Lebanese flag. Attendees all rose for the Palestinian and Lebanese national anthems. “We will also rise for the Lebanese national anthem to honour our fallen Lebanese brothers and sisters,” said one of the presenters. “Our cause is one, our people are one, our enemy is the same.”
The anthems were followed by a land acknowledgement, and a speech given in Arabic, English, and French.
“This festival is the very least that we can do here in Montreal,” said the PCC representative. “Through these films, we pay tribute to the people of Gaza who have been sacrificing their lives for freedom and justice. ”
A series of short films were shown: three shorts directed by Omar
Rammal; the animated Checkpoint (2021), directed by Jana Kattan; and Palestine 4K (2023), directed by Muhamad Abu Chakra.
Checkpoint showcased the struggle a Palestinian girl, Layla, faces every day when trying to go to school. Kattan’s inspiration came from her own trip to the West Bank in 2019, which made her realize how much we take freedom of movement for granted. She put great emphasis on the Jaffa orange as a symbol of resilience and steadfastness.
A musical rendition of Refaat Alareer’s poem, “If I Must Die,” was performed by a Palestinian singer and songwriter. A short intermission preceded the longest film of the night, a documentary titled Where Olive Trees Weep (2024), directed by Zaya and Maurizio Benazzo.
“The response for the first edition of our festival was truly overwhelming and exceeded our and others’ expectations,” said PCC’s VP Academics. “We were able to gather funds for Palestine while also educating and harbouring a Palestinian environment for our attendees. Everyone seemed to be touched by the sequential display of short films, and one long film. The feedback we received was equally
inspiring, as many expressed their appreciation for the carefully selected films that seemed to spark meaningful conversations and bonding.”
On November 17, the PCC hosted a Q&A with Ashira Darwish, a producer on Where Olive Trees Weep. The Q&A session was an intimate and engaging space where attendees asked questions
“Give
attendance. She emphasized the importance of self-reliance, urging Palestinians to focus on developing their own skills and preparing future generations to build a stronger, independent foundation, rather than relying on external assistance. This message resonated deeply and gave attendees a profound takeaway to reflect on.”
Starting this year, the Palestinian
me your number,” Um Falasteen said, “and I will invite you over for dinner. In the mahjar (place of emigration), we must all stick together.”
not only about her work on the film, but also about her personal journey, motivations, and informative perspectives.
“One of the most memorable highlights of the evening was when the team had the opportunity to meet and speak with Ashira Darwish before the Q&A session began, creating a personal and meaningful connection,” said PCC’s VP Academic. “Additionally, Ashira’s powerful closing remarks left a lasting impression on everyone in
Cultural Club will be hosting an annual film festival. The cultural club will also be offering Dabke dance classes in collaboration with SSMU, and will be partnering with Concordia’s Palestinian Cultural Club to establish a Palestinian library with books written by Palestinian authors or relating to stories of Palestine. To get more involved or to keep up with upcoming events, visit the PCC’s Instagram and Linktree at @pcc_mcgill and www.linktr.ee/ PCCMcGill.
Nour El Halabi | Visuals Contributor
Bergers : un hymne à la liberté
Choisir de partir, choisir de rester.
Béatrice Poirier-Pouliot
Éditrice Culture
Sous le soleil éclatant de Provence et la rigueur des montagnes, Bergers de Sophie Deraspe nous invite à une traversée sensorielle, à michemin entre le conte philosophique et la quête d’identité. Le film raconte l’histoire de Mathyas, un Montréalais qui abandonne une vie urbaine confortable pour devenir berger.
Le chez-soi n’est pas tant un lieu qu’un choix.
Pourquoi tout quitter? Cette question hante le film sans jamais offrir de réponse explicite. Derapse évite les explications faciles ou les justifications grandiloquentes. Ce choix crée une certaine distance, voire une impression de superficialité dans la représentation des personnages, qui peuvent parfois sembler unidimensionnels. Ce faisant, les motivations initiales de Mathyas
s’éclipsent pour laisser place à son instinct. Celui qui le pousse à changer de cap, à inventer un risque, à chercher sa place dans un monde qui semble à la fois trop vaste et trop étroit. Il y a quelque chose de déconcertant, presque naïf, dans cette volonté d’adopter une existence bohémienne, comme si le regard de Mathyas, teinté de fascination, idéalisait cette vie loin du confort métropolitain. Pourtant, au fil du récit, sa quête se dote d’une profondeur inattendue ; elle devient une exploration intime d’une vérité universelle : le chez-soi n’est pas tant un lieu qu’un choix.
Dans le rôle de Mathyas, FélixAntoine Duval parvient à incarner cette transformation avec finesse. Si son personnage semble d’abord un peu détaché, presque étranger à cet univers qu’il cherche à s’approprier, il gagne en authenticité au fur et à mesure qu’il se confronte à la dureté et à la beauté de sa nouvelle réalité. Peu à peu, l’impression d’une simple expérience « exotique » laisse place à la découverte d’un homme sincèrement habité
par son désir d’appartenance à un mode de vie brut. Le rythme contemplatif de la réalisation reflète cette quête intérieure. Deraspe laisse respirer son récit, accordant à chaque image le temps de s’imposer. Les montagnes se déploient, majestueuses, dans des plans à couper le souffle. La trame sonore, envoûtante, amplifie cette
immersion : elle accompagne le spectateur dans un voyage entre douceur et rudesse. Ce sont ces images qui portent le récit, bien plus que les mots. Les réflexions de Mathyas, tentent parfois d’insister sur des vérités déjà évidentes. Portées par une narration hors champ, ces envolées philosophiques tombent parfois dans un lyrisme appuyé,
frisant le mélodrame. Ces excès n’enlèvent cependant rien à la sincérité du propos, et traduisent l’effort du personnage pour donner un sens à son expérience, comme s’il avait besoin de justifier ce besoin viscéral de recommencer ailleurs. Mathyas se bâtit un foyer bien à lui, à travers les liens qu’il tisse, les épreuves qu’il traverse, et l’amour qu’il donne à cet environnement sauvage.
Vincent Gonneville
DOWN - VERTICAL:
1. Chanteuse québécoise
2. (5 Across) with furry tails
4. Former Québec township & what’s currently plaguing the Arts building
6. Entrée interdite avant 21 ans
7. Friday night spot for most McGill students
9. Ottawa’s Québec counterpart
10. No animals were harmed during the frying of these treats
11. À ne pas confondre avec la Société de l’Assurance automobile du Québec
15. Classic Québec greeting
17. Québec’s provincial bird
21. Go _ go!
23. Endroit pratique où acheter une bière et des allumettes
24. Co-owned by (1 Down)
25. Instrument de musique servant à manger de la soupe
ACROSS - HORIZONTAL:
3. Rent one of these and be a menace to pedestrians and cars alike
5. Unofficial McGill ghetto residents
8. La ___ vous souhaite la bienvenue
12. Haut en québécois
13. Épicerie pas chère fréquentée par les étudiants de McGill
14. Essential food stop on campus
16. Trustworthy staple thrift store
18. Quartier de Montréal portant le nom d’un animal mythique
19. Terminus bleu
20. On y mange les meilleurs bagels de la ville
22. Staple board games bar
26. Friendly face on Crescent
27. Montreal’s neighbor to the west
28. Fête nationale du Québec
29. Remplie de livres à Berri-UQAM
30. Ce politicien français s’est exclamé ‘‘vive le Québec libre!’’