Bibliographie Hors norme, hors jeu?

Sélection de livres, CD, DVD...

Test ÊTES-VOUS DIFFÉRENT(E)?

« Hors norme, hors jeu ? »

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EDITO Du 25 avril au 13 mai 2017, la Médiathèque départementale organise la 8e édition de « Bibliothèques à la une ».

Temps fort de l’action culturelle départementale, cette manifestation permet d’affirmer la place des bibliothèques en tant qu’acteur culturel de proximité offrant un espace d’informations et d’échanges sur des sujets d’actualité.

La thématique abordée cette année est la différence. Qu’elle soit subie ou revendiquée, chacun d’entre nous peut se trouver ignoré, stigmatisé, voire mis au banc de la société du fait de sa singularité.

Alors : Hors norme, hors-jeu ? telle est la question.

Si la réponse semble aller de soi, la question mérite d’être posée.

Elle nous oblige à faire le constat que, oui, aujourd’hui encore, il est difficile d’être différent.

SOMMAIRE Albums jeunesse

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Musique

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Films

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David Le Breton

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Documentaires

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Pour accompagner cette manifestation, une sélection de livres, de disques et de films a été réalisée par la Médiathèque départementale pour vous permettre d’appréhender les enjeux de cette question tout en éveillant, je l’espère, votre curiosité. Tous ces documents sont à la disposition des Haut-Rhinois dans les médiabus et les bibliothèques du réseau départemental.

Test : êtes-vous différent(e) ?

page 22

Bandes Dessinées

page 24

Didier Daeninckx

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Romans policiers

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A tous et à toutes, je souhaite de belles découvertes.

Romans jeunesse

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Science-fiction

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Satantango

page 37

Romans

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Articulé à l’actualité et aux compétences du Département, le festival consacre une large part de sa programmation aux personnes en situation de handicap. Mais il propose aussi d’explorer d’autres facettes de la différence et notamment des formes d’expressions artistiques qui sortent des sentiers battus, peuvent bousculer des a priori, susciter la fascination ou peut-être le rejet, voire le dégoût… mais jamais l’indifférence !

Eric Straumann Président du Conseil départemental

ALBUMS JEUNESSE

LA PETITE CASSEROLE D’ANATOLE Isabelle CARRIER Bilboquet, 2009

Anatole traîne toujours derrière lui sa petite casserole. Elle lui est tombée dessus un jour... on ne sait pas très bien pourquoi. A cause de cette petite casserole, Anatole n’est plus tout à fait comme les autres. « La casserole d’Anatole » est un album d’une infinie justesse, qui ne tombe jamais dans la démonstration : le handicap n’est jamais implicitement nommé et la symbolique de la casserole que l’on traîne derrière soi a une portée universelle.

Cette élégance du ton se retrouve dans la forme avec un dessin épuré, en noir et blanc, ponctué par des touches de vert et de rouge.

Mais au-delà de la différence et de son acceptation, cet album porte également sur l’Autre, celui à qui il faut ressembler à tout prix pour ne pas être jugé.

Mais l’Autre peut être aussi celui qui tend la main : « Il existe des personnes extraordinaires. Il suffit d’en croiser une… ». Une personne qui montre ce qu’il est possible de faire, plutôt que ce qui ne l’est pas, qui se focalise sur les points forts pour minimiser les faiblesses.

LE SPECTACLE : - 25 avril, 17h, Salle culturelle de Waldhighoffen - 26 avril, 15h, Médiathèque de Sierentz - 27 avril, 15h, IME St-André, Cernay - réservations : 03.89.75.40.26

Un tel bijou ne pouvait pas passer inaperçu : il a remporté le Prix sorcières du meilleur album en 2010, décerné par les librairies jeunesse. Son adaptation en film d’animation par Eric Montchaud a remporté de nombreux prix à travers le monde, dont le prix du public au Festival d’Annecy. Et il a également été adapté en spectacles jeunesse, et notamment par la compagnie Valkyrira, qui se produira en Alsace dans le cadre du festival « Bibliothèques à la Une ».

« Hors norme, hors jeu ? »

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KOCHKA ALBUMS JEUNESSE

BRELIN DE LA LUNE

KOCHKA

KOCHKA Kochka est née au Liban en 1964. Elle a dû, en 1976, s’installer en France avec sa mère, son frère et sa sœur en raison de la guerre au Liban. Son père, lui, est resté là-bas. Elle a fait des études de droit, mais en 1997, elle abandonne son métier d’avocate pour devenir « auteur de textes » selon son expression et commencer une nouvelle vie.

Brelin est autiste, ce qui chamboule toute sa famille. Son grand-frère, Jérémie, part vivre chez sa grand-mère ; il ne peut plus vivre avec cette tornade. Un jour Brelin tombe en arrêt devant l’affiche d’un parc touristique qui promet un voyage vers la lune. Il disparaît. Jérémie part alors à sa recherche. Une belle histoire de lien fraternel et sur la difficulté de s’adapter à la différence quand elle prend beaucoup de place.

Rencontres autour de deux œuvres : Brelin (Oskar, 2017), un album sur la différence plein de finesse, de poésie et de pudeur et « L’enfant qui caressait les cheveux » (Grasset, 2002), où elle évoque l’autisme de façon simple, sans dramatisation et même avec humour.

RENCONTRES AVEC KOCHKA : - le mercredi 3 mai à 20h00, Bibliothèque de Stosswihr - le jeudi 4 mai à 14h00, Maison du Citoyen de Bantzenheim

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AUTEUR INVITÉ

ALBUMS JEUNESSE

POILS AUX PATTES

DRÔLE D’OISEAU

LE CHAT QUI EST CHIEN

ON N’EST PAS SI DIFFÉRENTS !

Ingrid CHABERT

Aaron REYNOLDS

Alex Cousseau

Sandra KOLLENDER ; ill. de Claire CANTAIS

Les 400 coups, Grimace, 2016

Gertrude la grenouille n’aime pas les poils tout raides qu’elle a aux pattes, et encore moins les moqueries des autres grenouilles. Elle déménage dans une mare plus tranquille, où personne ne peut rire d’elle.

Sa rencontre avec un crapaud à la peau toute rose lui donnera une belle leçon sur l’acceptation de la différence, et les deux amis vivront fièrement avec leurs poils et leur peau rose, en laissant les méchancetés glisser sur eux sans les atteindre.

Une belle histoire remplie de poésie où l’enfant apprend l’acceptation de la différence, à aimer les gens qui ne sont pas « dans les normes ».

Le Génévrier, 2016

Une histoire sur la différence, sur « le cool » ou « le ringard », sur le phénomène de mode,les diktats de la force et de la beauté et le regard des autres…où l’on rencontre « Drôle d’oiseau », petit et chétif, binoclard qui aime lire…

C’est un texte déjanté à l’humour corrosif qui n’exclut pas une forme de tendresse et d’émotion.

Et par delà la cocassserie des scènes, ce bel hymne à l’amitié évoque aussi, en filigrane, le droit à la différence.

Editions du Rouergue, 2016

C’est l’histoire d’un chat qui se sent chien, perdu dans ce pays où tout est bien rangé. Il rencontre un roi qui se sent ours et d’autres êtres hybrides qui s’interrogent sur leur existence et leur devenir à l’instar de cette grenouille qui veut précipiter son destin de princesse. Leur chemin les mènera jusqu’au pays où tout est possible, là où la différence est admise.

Alex Cousseau propose dans cette fable une réflexion sur l’identité et la liberté nécessaire.

« Hors norme, hors jeu ? »

La ville brûle, Jamais trop tôt, 2016

De naissance ou acquis, physiques ou mentaux, les handicaps n’empêchent pas les enfants qui les portent d’être des enfants comme les autres, avec des difficultés qui rendent la vie très compliquée et demandent la présence attentive d’adultes.

L’illustratrice le montre sans mièvrerie. Ils rient, pleurent, jouent, ils sont pleins de vie, même si souvent, ils sont dépendants.

Une belle célébration de la vie, une invitation à l’ouverture aux autres !

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ALBUMS JEUNESSE

TRISOMIE 21 • Babou, Stibane - Pastel, 1996 • Triso Mike, Charlotte Mollet - Thierry Magnier, 2005 • Lili, Agnès Lacor, 2003

AUTISME • L’enfant derrière la fenêtre, Anne-Gaëlle Fréjoz - Alice, 2015 • Paul la toupie, Geneviève Laurencin - Rocher, 2004 • Le liseron de Jules, Kochka - Belin, 2002

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ALBUMS JEUNESSE

HANDICAP MENTAL • Le petit être, Jeanne Benameur - Thierry Magnier, 2001 • Une place pour Edouard, Béatrice Gernot - Alice, 2016 • Matachamoua, Céline Sorin - L’Ecole des loisirs, 2012

HANDICAP • La grotte des animaux qui dansent, Cécile Alix - L’Elan vert ; Canopé (2016) - (Pont des arts) • Le lapin à roulettes, Grégoire Solotareff - Ecole des loisirs, 2000 • Regarde en haut !, Jin-Ho Jung - Rue du monde, 2015 - (Coup de cœur d’ailleurs) « Hors norme, hors jeu ? »

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MUSIQUE EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN « Les nouveaux immeubles s’effondrent » est un groupe de musique expérimentale de Berlin (ouest) formé en 1980. En plus de leurs instruments conventionnels, ses musiciens, autoproclamés « dilettantes géniaux » jouent de toute sorte d’objets, de matériaux, de machines. Ils en tirent des sons volontiers agressifs et très puissants pour en faire des pièces musicales extrêmes, métaphores d’un monde post industriel qui s’écroule.

PERPETUUM MOBILE

LAMENT

Einstürzende Neubauten

Einstürzende Neubauten

Mute Records, 2004

A l’écoute de cet opus fascinant et déroutant, on est loin de la musique radicale, non conventionnelle, bruitiste et percussive de la grande époque d’Einstürzende Neubauten des années 80. « Perpetuum mobile » se caractérise au contraire par des plages faussement calmes, des rythmes binaires répétitifs, une musique post-industrielle entêtante voire par certains égards soporifique.

Certes, les morceaux sont toujours aussi percutants, l’artillerie lourde à base de percussions et d’objets hétéroclites (scies à métaux, marteaux) est bien présente.

La violence et la rage sont contenues, voire susurrées, le chant autrefois hurlé est lancinant, incantatoire comme dans l’intense et percutant « selbsportrait ».

Album témoin d’une époque désabusée où la monotonie ambiante le dispute au chaos sous-jacent en fond sonore (tôles froissées, paroles mélancoliques, sons électriques).

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Mute Records, 2004

« Lament » 12ème opus d’Einstürzende Neubauten, se démarque par sa singularité et sa verve réaliste-tragique. S’il rompt avec l’univers viscéral et brutal, « Lament » n’en demeure pas moins un disque enragé où les chants hurlés de Blixa Bargeld font corps avec les déferlantes destructrices et apocalyptiques sur fond de tôles froissées et de rythmiques répétitives.

Ce disque rend compte avec force de la marche forcée vers l’abîme insondable du vieux continent. Les rythmes lancinants font ressortir l’absurdité d’un monde qui va à sa perte.

MUSIQUE EN LIGNE

COMPRESSORHEAD

AQUASONIC

LES SONS DE L’ESPACE

http://compressorhead.rocks/

http://aquasonic.dk/index_ with_menu.html

https://www.youtube.com/ watch?v=OLDWKpAkRHs

Le séquenceur midi est le chef d’orchestre, le trio de robots (Fingers le guitariste, Bones le bassiste et Stickboy le batteur) sont les interprètes.

Projet d’artistes berlinois, Les Compressorhead se font connaître plus particulièrement à partir de 2013 et jouent live dans certains festivals. Ils reprennent du Motörhead, AC/DC, Ramones etc…

Bien sûr les humains sont les directeurs musicaux mais gageons que les Compressorhead composeront un jour leur propres brûlots punk.

C’est un collectif danois qui depuis 2006 réalise des concerts où chaque instrumentiste est plongé dans un aquarium pour une expérience unique et différente de concert subaquatique.

L’instrumentarium est adapté à ces performances et aux côtés de percussions métalliques l’on retrouve des instruments tout à fait singuliers comme l’hydraulophone, une harpe électromagnétique ou un violon amplifié.

Bien sûr dans le vide spatial les sons ne se propagent pas, la Nasa a donc transformé ces ondes radios en sons audibles pour l’humain.

N’empêche, ces compositions naturelles de nos voisins galactiques font frissonner par leur caractère hypnotique et la perspective de leur presqu’infini.

Tout simplement fascinant et envoûtant.

« Hors norme, hors jeu ? »

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MUSIQUE

EARTH 2

THE GRIMMROBE DEMOS

ZERO ZERO VOID

KANNON

Earth

Sunn o)))

Sunn o)))

Sunn o)))

Sub Pop, 1993

Southern Lord, 1998

Southern Lord, 2000

Southern Lord (2015)

LE DRONE METAL C’est en 1993 que Dylan Carson, grand adorateur du rock dur et lourd de Black Sabbath, décide de pousser les limites du style de ses maîtres : plus lent, plus long et beaucoup plus bas. Le résultat, Earth 2 special low frequency version, est un objet sonore inouï, intemporel qui dépasse largement la sphère de la musique « métal ».

De nombreux témoignages soulignent son caractère thérapeutique, un traitement idéal pour la tension nerveuse.

Peu de musiciens se sont risqués à apporter une suite à Earth 2 et seuls deux d’entre eux y sont vraiment parvenus. Stephen O’Malley et Greg Anderson, fondent le groupe Sunn o))) (prononcé sun) en 1998 sur les bases du géocentrisme (soleil autour de la terre, sun, earth…) et d’une marque d’ampli guitare fondamentale (Sunn).

Le mixage de leurs albums, notamment le deuxième Zero Zero Void, permet une écoute très forte et apporte, avouons-le, une légère satisfaction supplémentaire.

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Sur leur dernier album, on absorbe de pesants mantras censés invoquer la déesse de la compassion du bouddhisme et de l’hindouisme, Kannon. Mais les tritons, accords de notes dits diaboliques, sont toujours là. Indispensables !

Petit avertissement : le Drone Metal est une musique qui risque de déstabiliser voire de révulser plus d’un auditeur insouciant. Concrètement, il s’agit d’une masse sonore, épaisse et lourde qui vous écrase vite fait si vous l’abordez à la volée sur votre smart-phone, même avec votre ba-baffle bluetooth. Par contre, si vous êtes dans votre fauteuil profond, en face de vos vieux haut-parleurs avec les basses à bloc, vous n’allez pas tarder à vibrer et à entrer dans cette matière sonore pour vivre une expérience sensorielle étonnante.

FILMS

UN PIGEON PERCHÉ SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHAIT SUR L’EXISTENCE

ELÉGIE POUR UN PHARE

TISHE !

Roy ANDERSSON

Dominique de RIVAZ

Victor KOSSAKOVSK

Suède : Roy Andersson Filmproduktion, 1h 55mn, 2014

Deux vendeurs ambulants et dépressifs nous entrainent dans une promenade illustrant, de saynètes en saynètes, l’absurdité de la vie.

Le grotesque, le dérisoire et la mélancolie côtoient la compassion et la fantaisie dans ce kaléidoscope où se télescopent les époques et les genres.

Contemplatif, et, à première vue franchement déprimant, ce film est pourtant d’une irrésistible et poignante drôlerie, et renvoie chacun (pour peu que l’on soit sensible à cette forme d’humour désespérée) à une méditation sur le (non)sens de nos vies.

Suisse : Louise Productions, 56mn, 2013

Alors que son père vient de mourir, la réalisatrice découvre l’existence d’un phare qui va être éteint définitivement, dans le nord de la Russie.

Une nécessité aussi impérieuse qu’évidente l’emmène dans ce village du bout du monde, qui s’ensable et chavire sans fin.

Des plans comme des tableaux où paysages, enfants, chiens ou villageois prennent peu à peu vie. Et cette beauté immobile et picturale qui s’anime éclate en rires et en glissades, en paroles et en regards, dans « un poème visuel qui console de tous les naufrages ».

Russie : Victor Kossakovski, 1h20 mn, 2013

n jour, Victor Kossakovski pose U sa caméra devant la fenêtre de son appartement à Saint Petersbourg et commence à filmer les petites scènes du quotidien qui se déroulent dans sa rue. Sans aucune parole mais avec une musique sautillante de cinéma muet, ici passent et se croisent, des passants, des ouvriers, des amoureux, des animaux, sous la pluie, la neige ou le soleil.Fasciné par le sens de l’observation du réalisateur, on se laisse embarquer par ce film tour à tour poétique, contemplatif, et humoristique.

« Hors norme, hors jeu ? »

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DAVID LE BRETON

DISPARAÎTRE DE SOI David LE BRETON

Métailié, Traversées, 2015

David LE BRETON David Le Breton est professeur de sociologie à l’université de Strasbourg. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment « Anthropologie du corps et modernité » (PUF), « Du silence » (Métailié) et « Éloge de la marche » (Métailié).

CONFÉRENCE AVEC L’AUTEUR : Le Jeudi 27 avril à 20h00 à la Médiathèque de Thann Toute société humaine mêle des différences : différences homme-femme, différences de générations… Mais certaines peuvent susciter le rejet : les personnes malades, handicapées, issues d’une autre culture ou porteuses d’autres croyances par exemple.

La conférence évoquera ce jeu des différences à l’intérieur du lien social.

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Quand être soi n’est plus que pénible, voire insupportable, surgit une volonté d’impuissance, d’absence, ce que David Le Breton appelle «la blancheur», un état auquel on aboutit quand, à bout de tout, les êtres démissionnent d’eux-mêmes, une volonté ou une tentation de se défaire des contraintes de l’identité.Ils se mettent alors en dehors du monde, de leur monde, ils sont alors ce qu’ils ne sont plus. Expression radicale de liberté, cette volonté d’impuissance, cette vacance de soi peut conduire à une disparition totale ou à une renaissance : se retrouver soi, mais aussi le goût de vivre, en se ménageant des espaces à soi. Un essai passionnant, alimenté par une solide bibliographie.

AUTEUR INVITÉ

DAVID LE BRETON

MARCHER

ELOGE DES CHEMINS ET DE LA LENTEUR

SIGNES D’IDENTITÉ

DU SILENCE

David LE BRETON

David LE BRETON

David LE BRETON

Métailié, 2012

La marche est jubilatoire, libératrice, ouverture au monde, ouverture des sens. Elle nous renvoie à nous-mêmes en profondeur, elle est occasion de méditation et de rencontres. Dans ce livre, David Le Breton convoque de grands marcheurs, pour nous faire partager ce bonheur tout simple et gratuit, un peu hors normes aujourd’hui.

Métailié, 2002

Dans les années 70-80, les marques corporelles étaient encore signes de distance, voire de rébellion. Aujourd’hui, elles sont presque une marque de conformité à une culture de classe d’âge, manière, semblet-il, pour les jeunes, de se réapproprier leur corps. Il faut se distinguer tout en adoptant les mêmes pratiques que son groupe. Un ouvrage passionnant, toujours actuel !

Métailié, Suite essais, 1997

Le silence des médias, une panne généralisée des ordinateurs, d’internet, de la téléphonie seraient dramatiques. Chacun serait livré à lui-même et obligé de parler à ses semblables en direct. La parole prolifère, envahissante, cependant la rencontre se raréfie. L’impératif est de communiquer, il n’y a plus de zone de silence, le silence est l’ennemi !

Et pourtant, il a un sens, un sens à rétablir. Pour l’auteur, le silence est la dernière frontière.

Son livre, paru il y a 20 ans, n’a pas perdu de son actualité.

« Hors norme, hors jeu ? »

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DOCUMENTAIRES PSYCHIATRIE

LE GÉNIE ET LA FOLIE

LES ANTIPSYCHIATRIES : UNE HISTOIRE

ROUFFACH : DE L’ASILE AU CENTRE HOSPITALIER : 90 ANS DE PSYCHIATRIE

Philippe BRENOT

Jacques HOCHMANN

Gérard LESER

Odile Jacob, 2009

Au fil de ces pages, le psychiatre Philippe Brenot aborde le problème intriguant, mais aussi inquiétant du génie créatif dans le domaine des arts et de la littérature. En littérature, en musique, en peinture les personnalités d’exception sont nombreuses chez qui génie et folie se sont côtoyés. Le génie serait-il une forme de folie ? Sans pour autant éliminer la part de mystère qui entoure la création artistique et littéraire, ce livre apporte des éclaircissements sur la créativité et procède également à certaines démythifications. À la fin de l’ouvrage, Philippe Brenot interroge la création poétique à la lumière du chamanisme.

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Odile Jacob, 2015

Alors que des changements considérables ont modifié et amélioré depuis les années 1960 la pratique de la psychiatrie, celle-ci est cependant de nos jours de plus en plus discréditée.

D’une manière générale, à toutes les époques, des voix se sont élevées contre la façon dont les psychiatres ont médicalisé et traité les troubles mentaux.

Jacques Hochmann, psychiatre et psychanalyste, montre en quoi l’histoire de la psychiatrie et celle de l’antipsychiatrie sont indissociables. Il défend une approche psychologique et sociale de la maladie alors que les solidarités s’estompent et que triomphe le modèle de l’individu autoentrepreneur.

Editions du Rhin, 1999

C’est en 1909 que l’hôpital psychiatrique de Rouffach commença à accueillir des patients. L’hôpital a alors l’allure d’un asile-village de type pavillonnaire. A travers l’histoire de l’établissement, des tourments des guerres, des avancées liées à la sectorisation, cet ouvrage présente le fonctionnement de ce qui est devenu aujourd’hui un centre hospitalier tourné vers les techniques modernes de soins, mais également le social. C’est aussi un hommage richement documenté aux personnels qui travaillent au service des patients et de leurs proches.

DOCUMENTAIRES PSYCHIATRIE

N’IMPORTE QUI PEUTIL PÉTER UN CÂBLE ?

A QUELLE HEURE PASSE LE TRAIN ? : CONVERSATIONS SUR LA FOLIE

FOLIE, ALLER SIMPLE : JOURNÉE ORDINAIRE D’UNE INFIRMIÈRE

Vivianne KOVESS-MASFETY Odile Jacob, 2008

Jean OURY ; Marie DEPUSSE Calmann-Lévy, 2003

Gisèle PINEAU

Cet ouvrage qui interroge la frontière entre le normal et le pathologique explore la perte de contrôle de soi et la souffrance morale dans un contexte où l’esprit, la raison, le self-control règnent en maîtres. Péter un câble ou un plomb fait peur et ces expressions peuvent recouvrir toutes les représentations de ce que l’on appelle la folie.

Viviane Kovess-Masfety est psychiatre et épidémiologiste.

Dans cet ouvrage elle dissèque avec finesse nos représentations actuelles de la maladie mentale et apporte des réponses à nos interrogations concernant la psychiatrie ainsi que la prise en charge des malades.

Alors que la psychiatrie tombe de plus en plus dans les pièges des discours et des pratiques gestionnaires, ce singulier dialogue nous rappelle qu’il n’y a pas de véritable psychiatrie sans poésie, sans humour non plus.

Jean Oury est le psychiatre qui a dirigé la clinique de La Borde jusqu’à la fin de sa vie en 2014. Marie Depussé, écrivain, professeur de littérature et psychanalyste, s’est associée très jeune au travail fait à La Borde. Dans ce singulier ouvrage à deux voix, c’est la possibilité d’une psychiatrie laissant sa part au hasard et à la rencontre qui est mise en jeu.

Ce livre rare et étonnant sur la folie explicite également un certain nombre de concepts chers à la psychothérapie institutionnelle.

« Hors norme, hors jeu ? »

P. Rey, 2009

Cet aller simple vers la folie est une description de l’intérieur de l’hôpital psychiatrique. Infirmière en psy depuis l’âge de vingt ans, Gisèle Pineau raconte ce métier en bordure de la norme et du normal. L’auteur décrit aussi la remise en cause profonde de soi qui s’opère lorsqu’on entre dans cette discipline qu’est la psychiatrie. On n’y vient pas par hasard…

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DOCUMENTAIRES HOMOSEXUALITÉ

ALAN TURING, L’HOMME QUI A CROQUÉ LA POMME

CASSE-TOI !

Laurent LEMIRE

Jean-Marie PERIER

Fayard, 2012

Alain Turing, mathématicien anglais de génie, réussit, pendant la 2e guerre mondiale, à décrypter les messages codés nazis. Il a conçu le premier ordinateur et l’a rendu opérationnel avant les Américains. Mais, un énorme mais, il était homosexuel et s’affichait comme tel.

A la suite d’un procès, on l’obligea à choisir entre la prison et un traitement hormonal, visant à le «guérir». Il l’accepta, se féminisa, et sa pensée se stérilisa. Il finira par se suicider. Peut-être le logo d’Apple est-il un hommage à ce savant victime de l’intolérance de son temps.

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SUR LE THÈME DE L’HOMOSEXUALITÉ, ON PEUT LIRE AUSSI : • Etre homo aujourd’hui en France, Michel Dorais - H & O, 2012 (Essai) : Enquête « le Refuge » auprès de 500 jeunes homosexuels

Oh éditions, 2010

Jean-Marie Périer met une lumière crue sur une réalité cachée, puisqu’aujourd’hui beaucoup pensent que la reconnaissance de l’homosexualité n’est plus un problème en France. Combien de jeunes sont-ils chassés de chez eux par des parents qui ne peuvent concevoir et supporter qu’ils soient homosexuels ? Cet ouvrage bouleversant dresse le portrait d’une dizaine d’entre eux.

L’auteur met en avant l’association «le Refuge», créée en 2003, pour accueillir et écouter ces jeunes. Leur nombre a augmenté de 30% en 2016 !

Un livre qui ne laissera personne indifférent.

• Les invisibles, Sébastien Lifshitz - Hoëbeke, 2013 Cet ouvrage est le pendant du film du même nom et du même auteur.

DOCUMENTAIRES FREAKS

LES MONSTRES : HISTOIRE ENCYCLOPÉDIQUE DES PHÉNOMÈNES HUMAINS

L’ORDRE ET LES MONSTRES : LE DÉBAT SUR L’ORIGINE DES DÉVIATIONS ANATOMIQUES AU XVIIIE SIÈCLE

Martin MONESTIER

Patrick TORT

Le Cherche Midi, 2007

Syllepse, 1998

Les monstres provoquent souvent la répulsion. Si autrefois les croyances imposaient généralement leur mise à mort, les foules faisaient parfois la fortune de certains. Pour cet ouvrage, Martin Monestier a procédé à un rassemblement exceptionnel de documents sur une galerie de personnes différentes.

Epistémologue et historien des sciences biologiques et humaines, Patrick Tort traite dans cet ouvrage du difficile problème des déviations anatomiques. Pendant longtemps, la science des monstres (par exemple, les enfants siamois) a voulu inscrire ces déviations dans un ordre universel : ordre métaphysique ou ordre médico-pathologique.

Chacun pourra trouver dans cette encyclopédie de l’extrême, l’occasion de pénétrer le mystère des productions de la nature et de remettre en cause son entendement du bien et du mal, mais aussi de la beauté et de la laideur.

Au XVIIIe siècle ces débats impulsés par l’Académie royale des sciences se laïcisèrent et permirent l’émergence d’une science du vivant moderne. Une approche scientifique et laïque du vivant pouvait enfin se détacher de l’influence des nombreuses superstitions et des croyances dogmatiques.

« Hors norme, hors jeu ? »

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DOCUMENTAIRES

L’HOLOCAUSTE DES SORCIÈRES D’ALSACE

ES YÉZIDIS : CEUX L QU’ON APPELAIT LES ADORATEURS DU DIABLE

LES PUTAINS DU DIABLE

Jacques ROEHRIG

Joachim MENANT

Armelle LE BRASCHOPARD

Nuée bleue, 2011

Aux 16e et 17e siècles, 1600 Hexen (sorcières) d’Alsace périrent sur les bûchers.

Accusées d’avoir vendu leur âme au diable, jugées sur une simple dénonciation, guérisseuses, accoucheuses, riches veuves, pauvresses, fillettes ont été brûlées vives, condamnées par des tribunaux aussi bien catholiques que protestants.

La grande chasse durera deux siècles ! A la fin de cet ouvrage très documenté, l’auteur fait la liste des 1600 femmes mortes surtout pour avoir été des femmes hors normes. à ce sujet tous aussi passionnants.

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SORCIÈRES

Erik Bonnier, 2014

Les Yézidis sont un peuple très ancien qui a préservé son identité malgré de nombreux massacres. Kurdes, ils vivent au nord de l’Irak, en Iran, en Syrie, en Turquie, en Arménie.

Leur religion est monothéiste, orale, synchrétisme de traditions populaires et de fragments des grandes religions. Considérés comme satanistes, ils sont massacrés par les troupes de Daech, ce qui les mettra en lumière. Il ne fait pas bon, ici comme ailleurs, de ne pas avoir les mêmes croyances que celles considérées comme naturelles et obligatoires. Un ouvrage bien venu.

Dalloz, 2006

En 1486 sort le « malleus maleficarum » (le marteau des sorcières), premier vrai traité de démonologie. Il marque l’essor d’une répression qui durera jusqu’à la fin du 17e siècle. 80% des condamnés au bûcher sont des femmes. C’est le coït avec le diable qui transforme les femmes en sorcière, coït qui leur confère une puissance surnaturelle, qui les rend supérieures aux autres femmes et aux hommes !

La thèse de l’auteur est que cette grande chasse aux sorcières correspond à une période qui a pour but de soumettre les femmes à un ordre viril, afin d’installer un pouvoir uniquement masculin. À la fin du 15e siècle, les femmes avaient commencé à s’émanciper, tenant boutique ou ayant leurs propres corporations. À la fin du 17e siècle, le crime de sorcellerie disparait, la religion et l’Etat, main dans la main, les ont soumises. Cette époque éloignée ne seraitelle pas en train de revenir ? Un ouvrage passionnant qui pose de bonnes questions.

DOCUMENTAIRES

CUISINE

LA CUISINE DES INSECTES

À L’AUBERGE DE L’ORIENT

Gabriel MARTINEZ

Alice PLANE

Transboréal, 2011

Jean-Paul Rocher, 2000

S’il est un tabou alimentaire bien ancré dans la culture gustative occidentale c’est bien celui de l’antomophagie (le fait de manger des insectes).

Avec l’augmentation exponentielle de la population mondiale et son corollaire, la raréfaction des surfaces agricoles, pouvoir continuer à nourrir la population et les animaux d’élevage exige de changer les modèles de l’industrie alimentaire.

A défaut de changer le monde on peut toujours commencer par être locavore et manger les insectes de nos régions.

Cet ouvrage est une introduction simple et pratique pour découvrir l’antomophagie et se régaler de criquets, de sauterelles, de larves…

Cuisiner autrement ? Autrement que quoi, autrement d’où ?

En Occident on mange à table, alors qu’en Orient la table est une nappe, en tissu ou en toile cirée, posée à même le sol. En Occident les outils de la table sont majoritairement le couteau et la fourchette, alors qu’en Orient le couteau n’est pas nécessaire à table puisque les viandes sont longuement mijotées et fondantes.

C’est à la confrontation des habitudes ménagères des sociétés centrasiatiques que nous convie Alice Plane. Les cultures sont si différentes des nôtres que l’organisation sociale et religieuse en imprègnent les codes alimentaires.

Et finalement, quelques soient les différences, la convivialité reste partout l’élément central du repas.

« Hors norme, hors jeu ? »

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DOCUMENTAIRES

LES MÉTAMORPHOSES DU GRAS : HISTOIRE DE L’OBÉSITÉ

Georges VIGARELLO

Seuil, L’Univers historique, 2010

BOUCS ÉMISSAIRES : COMBATTRE L’INDIFFÉRENCE, REFUSER LA SOUMISSION

ATLAS DES TSIGANES

H & O, 2016

Samuel DELEPINE

Comprendre la stigmatisation, réfléchir à la dynamique de la discrimination, lutter contre les préjugés, les images simplificatrices, les caricatures, tout ce à quoi nous adhérons si facilement, pas toujours consciemment : c’est ce que nous propose cet ouvrage collectif, à partir de témoignages et de réflexions autour du thème du bouc émissaire. Ce bouc est celui qui sort du rang et qu’on rend responsable de tous nos maux. Adopter une position rebelle peut aider à sortir de cette position fallacieuse : si la norme pose problème, alors il faut changer la norme. Un ouvrage salutaire.

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Autrement, Atlas, 2012

A quel moment, le gros est-il devenu objet de dépréciation ? Estil perçu de la même manière dans toutes les couches sociales ?

Une femme grosse est-elle vue plus ou moins négativement qu’un homme gros ? Au Moyen Âge, être gros est un signe de bonne santé et d’abondance. Les femmes peintes par Rubens, plus tard, sont très potelées. Dès la fin du 17e siècle, tout change : gros devient synonyme de mollesse, de balourdise, de paresse. La minceur, surtout pour les femmes, devient la norme, le corset apparaît.

Aujourd’hui, où l’obésité est devenue un grave problème de santé Y a-t-il un peuple plus objet de publique, le gros est celui qui ne sait pas se retenir, qui n’a pas de fantasmes, de stéréotypes et volonté, pas loin d’être méprisable ; finalement il est réduit à son de rejet que les Tsiganes, Roms, corps obèse et rejeté, devenant une autre catégorie de parias.

Manouches, Sintis, Gitans, Un ouvrage d’histoire culturelle passionnant !

Bohémiens, Romanichels etc. ?

Dès la fin du 19e siècle,des mesures sont prises contre ces nomades ; nomades, donc forcément dangereux. Internés par les uns, exterminés par les nazis, persécutés aujourd’hui, où qu’ils soient, les politiques de rejet existent partout. Cet ouvrage très documenté et très clair a le mérite de parler de l’histoire des Tsiganes et devrait permettre de faire tomber nombre d’idées reçues. Un livre nécessaire.

DOCUMENTAIRES

LE MÉTIER D’HOMME

SDF : CRITIQUE DU PRÊT À PENSER

EN FINIR AVEC LES IDÉES FAUSSES SUR LES PAUVRES ET LA PAUVRETÉ

Alexandre JOLLIEN

Patrick GABORIAU Daniel TERROLLE

ATD Quart-monde

Seuil, 2002

« L’existence procède de la lutte, je ne le sais que trop ». Alexandre Jollien, victime d’un manque d’oxygène à la naissance, est handicapé moteur. Il marche difficilement et son élocution lui pose problème.

C’est pourtant un philosophe.

Dans cet ouvrage, il pose des questions essentielles : qu’estce qu’être un homme ? Qu’estce que la vie ? Quel regard portons-nous sur les autres, les « différents », le « pas normal » ?

La faiblesse n’empêche pas la joie, salutaire. Du même auteur, on peut lire «Eloge de la faiblesse», son premier livre tout aussi percutant.

Privat, Arguments, 2007

Eitions de l’Atelier, 2016

Clochards et vagabonds sont Plus la crise économique et devenus « SDF », « exclus ». sociale s’étend, plus les idées Chaque année en novembre, reçues sur les pauvres se le gouvernement présente le répandent. Il est même question, dispositif censé protéger les aujourd’hui, de racisme antipersonnes qui vivent dans la rue. pauvres. « Tous des assistés, s’ils Certains futurs présidents ont voulaient chercher du travail, ils promis «zéro SDF», pourtant ils en trouveraient, ils fraudent, ils sont toujours là et ils dérangent. nous coûtent cher etc. » Pour les auteurs, les causes Ce petit manuel remet les choses profondes du problème ne sont en place et déconstruit toutes pas combattues. Ils reviennent, les idées fausses qui circulent, dans des chapitres très courts, 117 exactement, de façon très sur les thèmes et préjugés claire et argumentée. Un livre courant sur ces personnes, indispensable. dont certaines travaillent, il ne faudrait pas l’oublier, mais que nous tenons à l’écart. Un livre coup de poing contre la bonne conscience.

« Hors norme, hors jeu ? »

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TEST TEST : ÊTES-VOUS DIFFÉRENT(E) ?

1. Vous rentrez chez vous. Vous allez à la gare, le train que vous vouliez prendre est supprimé : a. Vous maudissez la SNCF en silence et attendez le train suivant b. Vous décidez de faire de l’auto-stop c. Vous sautez dans le premier train qui se présente sans regarder où il va 2. En ouvrant votre porte, vous prenez la décision d’écouter un peu de musique en préparant votre diner : a. Vous raccordez votre smartphone à votre haut-parleur bluetooth (ça dure 25 minutes parce que ces fichues ondes ne font pas leur boulot) b. Vous préchauffez votre ampli à lampe et placez un vinyle rare sur la platine haute-fidélité c. Vous vous contentez d’ouvrir la fenêtre pour laisser entrer les sons du monde qui sont pour vous la plus étonnante des musiques 3. Le repas est terminé, vous vous motivez pour débarrasser la table et faire la vaisselle : a. Vous comprimez avec les pieds le gros sac à emporter du fast food du coin b. Vous remplissez méthodiquement le lave-vaisselle en prenant soin de ne pas y mettre la planchette en bambou imputrescible toute pourrie que vous avez achetée le mois dernier dans le magasin des meubles du nord c. Vous essuyez approximativement la poêle (pas celle au revêtement antiadhésif, celle en acier lourd qui rouille) avec un vieux chiffon, un morceau de pain ou une feuille de papier journal, la suspendez sur la cloison en bouleau scandinave et laissez votre animal de compagnie manger les derniers haricots bios qui restent sur votre spatule en bois achetée 50 centimes en 1997 à un vieux pêcheur bulgare à la retraite.

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4. La vraie soirée commence : a. Vous ne faites rien ! b. Vous attaquez la saison 6 des Sopranos que vous avez réservée dans votre bibliothèque il y a deux ans. Le premier épisode est rayé. Vous sortez la chiffonnette microfibres et le spray antistatique spécial. Au bout d’une demi-heure, à bout de nerfs, vous éteignez la machine infernale et décidez de manger un bâtonnet de glace géant ou deux pour vous relaxer. c. Vous saisissez nonchalamment votre smartphone pour papillonner sur votre réseau social préféré sans véritable objectif, sinon de vous faire une quinzaine de nouveaux amis 5. Réveil en sursaut, il est 3h37 : a. Vous retournez votre coussin en plumes véritables et plongez votre tête dans la face fraiche pour vous rendormir aussi sec. b. Vous allez à la cuisine vous préparer une tasse de lait chaud avec un peu de miel en grignotant un ou deux speculos. c. Vous fixez les chiffres lumineux du radio réveil en essayant de faire le point sur votre vie. Vous vous rendormez trois minutes avant la mise en route de votre station FM préférée 6. Petit déjeuner : a. Après une bonne friction à l’eau de Cologne, vous vous rendez d’un pas vif chez votre boulanger. Au menu : café pas trop fort mais bien chaud, baguette fraiche, beurre au sel de Guérande et marmelade d’orange… avec le journal du matin b. Vous avez quatre minutes pour sauter dans votre voiture et vous lancer dans le flux avec dans le ventre une tablette de vitamine C et une barre chocolatée d’origine américaine c. Thermos inox avec du thé détox dedans, deux tranches de pain complet avec du beure bio sévenole et de la confiture de figue au milieu, un kiwi breton, le tout dans la lunch box direction la gare. TER 200 inter cité. Vous dégustez pendant une demi-heure sous le regard trouble de votre voisin qui suçote une tablette de vitamine C.

TEST 7. Tout s’arrête, la circulation est bloquée, personne ne sait pourquoi. Ca semble parti pour durer.

SCORES

a. Vous insultez votre téléphone portable qui affiche un réseau nul. Résigné, vous vous lancez dans une ultime partie de Candy Crush malgré la charge ridicule de votre batterie. b. Vous êtes aux aguets, écoutez les conversations. Au milieu de vos semblables vous ne vous sentez pas en sécurité, mais ce serait bien pire si vous étiez seul. c. Vous achetez de l’eau et des barres chocolatées hypercaloriques et vous éloignez de la confusion, des autres.

8. Chaos. Il faut survivre : a. Vous vous rapprochez d’un groupe. Subissez les sévices d’intégration infligés par un leader charismatique qui accepte de vous protéger si vous respectez les règles. b. Vous organisez votre grotte de survie avec un filtre à eau de pluie, une palette de boîtes de sardines et un capitonnage de marshmallows (6 ans de protéines, d’oméga 3 et de sucre) en attendant Vendredi. c. Vous traversez les villes et les campagnes, bravez tous les dangers de ce nouveau monde barbare pour retrouvez le vinyle de The Dark Side Of The Moon dédicacé par la belle sœur de Roger Waters que vous avez négligemment laissé sur la platine.

9. Six ans et trois jours plus tard… petit déjeuner :

A

B

C

1

-10

+60

+135

2

+35

-67

+265

3

-76

-106

-18

4

-47

+2

-78

5

+253

+139

-132

6

+11

-47

-74

7

-216

-166

-57

8

-311

-16

+428

9

-411

-366

0

10

+10

+57

-18

a. Palette de peuplier bouillie b. Le gigot de votre dernier rat c. Un reste de terrine de Vendredi 10. Réveil en sursaut. Selon votre réponse à la question 1, vous êtes, a. toujours sur le banc de la gare, b. dans un poids lourd roumain, c. dans le train de nuit à destination de Portbou. Vous vous dites :

Réponses : additionnez vos scores (de tête) et découvrez si vous êtes plus ou moins différent(e).

Plus vous avez de moins, moins vous êtes plus normal(e).

(Le test n’est pas fiable à 100%, une marge d’erreur subsiste)

a. Que vous feriez bien ce genre de rêves plus souvent b. Que votre petite personne et la nourriture ont une place trop grande dans votre vie. Vous décidez de vendre votre collection de vinyles rares, mais d’abord d’aller manger un p’tit quet’chose.

Pourquoi pas une petite terrine ? c. Qu’avec cette sieste vous n’allez pas vous endormir avant 3h37 du matin mais que bon, ce sera l’occasion d’attaquer la saison 6 des Sopranos

« Hors norme, hors jeu ? »

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BANDES DESSINÉES

DES MOTS DANS LES MAINS Scénario de Bénédicte GOURDON; dessins de Malika FOUCHIER et Le GOHAN Delcourt, Jeunesse, 2006

« Je m’appelle Arthur, j’ai 6 ans. Je ressemble à tout le monde.

Et quand on me croise dans la rue, personne ne remarque que je suis différent ».

La différence d’Arthur, c’est qu’il est atteint de surdité depuis sa naissance. Ce qui ne l’empêche pas d’être très heureux, même s’il aimerait bien effacer le petit sourire triste de sa mère. Il suit une scolarité normale, mais ce n’est pas toujours facile d’être le seul sourd dans une école où tout le monde entend… et même son meilleur ami Jules a tendance à l’oublier.

Psychologue auprès de jeunes sourds, Bénédicte Gourdon nous propose de suivre le quotidien d’Arthur : de partager avec lui ses bonheurs quotidiens de petit garçon, mais aussi sa tristesse quand il se sent rejeté à cause de son handicap. Une belle histoire illustrée par Malika Fouchier et Le Gohan dont le dessin dynamique accompagne à merveille ce récit, avec ces personnages fortement inspirés du manga et une sublime mise en couleur pastel.

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REAL (SÉRIE)

Takehiko INOUE

Kana, Big Kana, 2005

Le destin croisé de trois personnages : - Tomomi Nomiya est responsable d’un accident de moto qui a rendu infirme la jeune fille qui l’accompagnait, et qu’il venait juste de rencontrer. Il se fait renvoyer de son lycée et ne peut donc plus accèder au gymnase pour assouvir sa passion : le basket.

- Kyoharu Togawa est un brillant coureur, dont le rêve va se briser le jour où une maladie des os lui est diagnostiquée et nécessite l’amputation de sa jambe. Il se lance à corps perdu dans un nouveau sport : le handibasket.

- Hisanobu Takahashi, capitaine de l’équipe de basket, est le garçon le plus populaire de son lycée. Mais il se fait renverser par un camion et se réveille à l’hôpital sans aucune sensation dans les jambes…

Encore un manga sur le thème du sport ? Oui et non car Real est bien plus que ça : au-delà du basket, ces trois garçons ont surtout en commun d’être touchés, de près ou de loin, par un handicap et essayent de le surmonter avec beaucoup de courage pour retrouver leur dignité.

BANDES DESSINÉES

JOURNAL D’UNE BIPOLAIRE

LE MARI DE MON FRÈRE (SÉRIE)

Scénario de Emilie et Patrice GUILLON; dessins de Sébastien Samson La Boîte à bulles, 2010

Gengoroh TAGAME Akata, 2016

Suite au décès de son mari japonais, Mike Flanagan entreprend un voyage au Pays du soleil levant, pour découvrir cette contrée inconnue et sa famille nippone.

Canadien à l’allure de Teddy Bear viril, il débarque chez son beau-frère Yaichi qui élève seul sa fille Kana. Oh surprise! Yaichi est le frère jumeau de l’homme de sa vie. Ayant mal accepté la sexualité de son frère, il a bien du mal à se comporter à l’égard de cet homme, gay, expansif et de surcroît étranger.

Ce n’est pas le cas de sa fille espiègle qui tombe sous le charme de cet oncle exotique, bien différent des autres membres de la famille.

Ses interrogations pleines de candeur vont-t-elles faire évoluer son père enfermé dans ses préjugés ?

Sensible et teinté d’humour, ce manga est tout à la fois un récit sur le deuil et une histoire de tolérance. Venu du manga érotique gay, version poil revendiqué, Kagame livre une oeuvre grand public et pédagogique.

A faire lire aux homophobes de tout poil !

« Papa, je voudrais continuer la BD. Elle donne du sens à ce qui m’est arrivé. Et peut-être qu’elle pourrait intéresser d’autres personnes en souffrance ».

Ce journal est écrit à 4 mains, par un père et sa fille, atteinte de ce trouble, pour témoigner de son parcours : tentatives de suicide, alternance d’épisodes de dépression et d’exaltation et multiples séjours en hôpital psychiatrique, avant que le diagnostic ne soit enfin posé : troubles bipolaires (ou maniaco-dépressifs). Un récit émouvant pour aider à mieux comprendre le malade et les réactions de son entourage.

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DIDIER DAENINCKX

CACHÉ DANS LA MAISON DES FOUS Didier DAENINCKX

Editions Bruno Doucey, Sur le fil, 2015

DIDIER DAENINCKX Rencontre autour de son roman « Caché dans la maison des fous » : retour à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban quelques années avant le spectacle « La Méningite des Poireaux ».

RENCONTRES AVEC L’AUTEUR : - le vendredi 12 mai à 20h00 à la Médiathèque du Val d’Argent, Sainte-Croix-Aux-Mines - le samedi 13 mai à 11h00 à la Médiathèque de Kingersheim

En 1943, Denise Glaser, jeune résistante, se cache dans l’asile de fous de Saint-Alban sur Limagnole en Lozère. Peu après arrivent Paul Eluard et sa compagne ; ce sera l’occasion, pour le poète, de rencontrer Auguste Forestier, l’un des patients, qui s’est découvert sculpteur. L’asile est dirigé par François Tosquelles et Lucien Bonnafé.

Ils y pratiquent une psychiatrie tout à fait hors normes pour l’époque : art-thérapie, théâtre, ergothérapie. Ils accueillent aussi des résistants blessés. Les malades qui le peuvent travaillent dans les fermes alentour. A Saint-Alban, personne ne mourra de faim ! N’oublions pas qu’on estime à 40 000 le nombre d’aliénés morts de dénutrition, sur les consignes du régime de Vichy. Cet hôpital deviendra tout à fait exceptionnel, précurseur de la psychothérapie institutionnelle qui se développera après la guerre.

Fidèle à son habitude, Didier Daeninckx nous fait découvrir un épisode oublié de l’histoire contemporaine dans ce court roman remarquable !

AUTEUR INVITÉ 26

ROMANS

DIDIER DAENINCKX

BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE DES ŒUVRES DE DIDIER DAENINCKX Didier Daeninckx est l’auteur de très nombreux ouvrages, y compris pour la jeunesse. Son premier livre, un roman policier se passe en Alsace !

• Mort au premier tour - Gallimard, rééd. 1998 - (Folio) • Meurtres pour mémoire - Gallimard, rééd. 2016 - (Folio) • Corvée de bois ; ill. de Tignous - Gallimard, 2015- (Folio) • Têtes de Maures - Gallimard, 2015 - (Folio) • Retour à Béziers - Verdier, 2014 • Le banquet des affamés - Gallimard, rééd. 2012 - (Folio) • Galadio - Gallimard, 2010 • Cannibale - Verdier, 2002 • En marge - Gallimard, 1995 - (Folio) • Maudite soit la guerre - Rue du monde, 2014 - (Pas comme les autres) • Enfants des colonies : nos ancêtres, les Pygmées - Rue du monde, 2009 - (Histoire d’histoire) • La prisonnière du Djebel - Oskar, 2012 - (Histoire et société) • 12, rue Meckert - Gallimard, 2003 - (Folio)

« Hors norme, hors jeu ? »

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ROMANS POLICIERS ROMANS POLICIERS

HORS-NORME ET ROMAN POLICIER Le crime n’est-il pas par définition hors-norme ? Le moment où le normal bascule vers le criminel. Le moment où Monsieur Tout le Monde se transforme en monstre, en psychopathe, en assassin. Le roman policier regorge de ces personnages.

Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement aux particularités physiques et psychologiques des trois personnages emblématiques du policier : la victime, l’enquêteur, le criminel.

Dans le roman policier moderne, c’est en 1914 qu’Ernest Bramak crée Max Carrados le premier détective aveugle.

Un des premiers héros récurrents (33 romans) « hors-norme » est sans doute le détective Néro Wolfe. Il nait en 1934 sous la plume de l’américain Rex Stout. Plus connu sous le nom de « l’homme aux orchidées », il est obèse, aime la bonne chère, s’occuper de ses fleurs et surtout déteste sortir de chez lui. Il est ce qu’on appelle un « Armchair detective » (détective en fauteuil). Il emploie un enquêteur de terrain, Archie Goodwin.

L’ENQUÊTEUR Dans le roman policier, l’enquêteur qu’il soit policier, détective, doit être fort, agile, caméléon, voire bagarreur. Une déficience peut apparaitre comme un problème mais aussi se révéler un atout. L’enquêteur compensera par un esprit de déduction et d’analyse hors-norme ou développera d’autres sens. Et puis, le plus souvent, il aura un faire-valoir, un personnage qui l’aidera dans son enquête, qui sera « ses bras et ses jambes ». Tous les handicaps, toutes les particularités sont représentés dans les romans policiers (surdité, cécité, paralysie….).

Quelques exemples : • Bruce Alexander dans ses romans policiers historiques nous présente un magistrat aveugle dans le Londres du 18 ème siècle, Sir John Fielding, inspiré par un personnage réel. Il est aidé par un jeune voleur Jérémy Proctor.

• Autre série historique au 16ème siècle sous le règne d’Henri VIII. Nous y suivons les aventures de Matthew Shardlake, bossu et avocat aux idées progressistes. Des romans de C. J. Sansom d’une grande qualité d’écriture.

• Lincoln Rhyme, brillant criminologue tétraplégique enquête avec l’aide d’une jeune policière pleine d’avenir. Ce personnage, né sous la plume de Jeffery Deaver, apparait dans le « désosseur » (1997) adapté au cinéma avec Denzel Washington (Bone collector).

• Sire Cédric, jeune auteur français, a créé un personnage albinos, Eva Svärta qui est policière (De fièvre et de sang).

• Ingrid Desjours évoque dans son dernier roman, La Prunelle de ses yeux (2016) une pathologie assez rare : la cécité de conversion.

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ROMANS POLICIERS

LA VICTIME

LE CRIMINEL

La victime se trouve en situation de faiblesse face à une menace extérieure. D’autant plus quand la victime souffre d’une déficience physique ou mentale. Victime car proie facile, victime car détentrice supposée de secrets. Mais cette faiblesse peut aussi se transformer en un formidable instinct de survie.

Lorsque des criminels hors-norme agissent, leurs crimes sont particulièrement terribles. Il arrive également que la victime devienne bourreau. La vengeance est souvent la clé de l’histoire.

• Ainsi dans « 18 heures pour mourir » de Jeaffrey Deaver, des hommes enlèvent 8 écolières sourdes-muettes et leurs enseignantes • Si on préfère des récits plus psychologiques, on pourra lire Fréderic Dard (« Toi le venin » et « Coma ») et Boileau-Narcejac (« Les visages de l’ombre »).

• Dans « la Sourde » (Jonathan Kellermann), le psychologue pour enfants Alex Delaware enquête sur l’assassinat d’handicapés mentaux dans un établissement spécialisé et aborde le thème de l’eugénisme.

• Dans « Mémoire en cage », Thierry Jonquet nous raconte la vengeance diabolique d’une jeune fille de 15 ans lourdement handicapée dans l’institut où elle vit.

• Fréderic Fajardie nous présente un assassin monstrueux dans tous les sens du terme dans « Gentil Faty ».

• Minette Walters dans « Cuisine sanglante » nous livre un très bon suspense psychologique avec l’histoire d’Olive Martin, obèse mutique, qui a massacré sa famille. Mais est-elle vraiment coupable ?

Prix Edgar Poe 1994.

• Dans un livre récent (Dust), Sonja Delzongle, quant à elle, évoque les assassinats d’enfants albinos en Afrique (Kenya).

« Hors norme, hors jeu ? »

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ROMANS POLICIERS

SÉRIE MONGO LE MAGNIFIQUE

EN DOUCE

Georges CHESBRO

Georges CHESBRO

Rivages

« L’enfance et l’adolescence d’un nain sont un vrai calvaire ; vous avez toujours quelques dizaines de centimètres, et un tas de kilos de moins que vos inévitables bourreaux ».

Robert Frederickson dit « Mongo » est un célèbre artiste de cirque (acrobate). En hiver, lorsque le cirque fait relâche, il suit des études de criminologie et devient ceinture noire de karaté. Enseignant à l’université de New York, il s’installe comme détective privé avec son frère Garth.

Créée en 1971 par Georges Chesbro, « Mongo le Magnifique » est une excellente série de 13 romans et nouvelles qui débute avec « l’ombre d’un homme brisé » et se clôt avec « le seigneur des glaces et de la solitude » Mongo avec « son petit corps et son grand cerveau » est un personnage complexe. Il refuse toute compassion et est attaché à la notion de dignité. Par ailleurs, il ne dédaigne ni quelques bagarres ni les belles femmes…qui le lui rendent bien !

Ses enquêtes sont pour certaines teintées d’étrange et de fantastique.

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Rivages

Une femme à la sortie d’un bar enlève un homme, lui tire une balle dans la jambe et le séquestre dans un chenil perdu dans la forêt landaise. Cette femme c’est Emilie. Emilie, qui a grandi dans un milieu modeste s’est construit une vie agréable : un travail, un appartement, des amis, quelques amants. Un soir, c’est le drame.

Sa voiture percute un autre véhicule. Elle se réveille amputée d’une jambe. Souffrance, rééducation, son monde va s’écrouler. Elle va perdre son boulot d’infirmière, son appartement et va trouver travail et abri dans un chenil dont elle devient la gardienne. Aveuglée par la haine et le désir de vengeance, elle va retrouver le conducteur, Simon Diaz, un bucheron modeste qu’elle tient pour responsable de ses malheurs. Mais l’est-il vraiment ? Leur confrontation et le récit d’évènements passés va donner un autre éclairage.

Marin Ledun ne nous raconte pas une simple histoire de vengeance.

Comme dans ses autres romans (Des visages écrasés), il nous parle de notre société

ROMANS POLICIERS

LA MORT DES BOIS

Brigitte AUBERT

Seuil, Policiers, 1996

Suite à un attentat, Elise Andrioli est tétraplégique, muette et aveugle. Seuls son esprit (non dénué d’humour) et ses oreilles sont intacts. La légère mobilité de son index lui permet un semblant de communication. Un petit garçon est assassiné. Elise découvre, suite à la confidence d’une autre enfant, que le meurtrier fait sans doute parti de son entourage. Elle décide de découvrir son identité.

Un roman policier original malgré un dénouement un peu décevant.

Grand prix de la littérature policière (1997). On retrouve l’héroïne dans deux autres romans : La mort des neiges (2000) et La mort au Festival de Cannes (2015).

SERIES TV Plusieurs séries télévisuelles policières ont mis en scène des personnages « différents » : • L’homme de fer (Ironside). Série américaine de 198 épisodes diffusée entre 1967 et 1975. Robert Dacier (Raymond Burr), inspecteur blessé à la colonne vertébrale devient consultant spécial au sein de la police. Il enquête en fauteuil roulant aidé par une équipe de trois policiers. Elément novateur à l’époque, il utilise un camion bureau aménagé (avec une plate-forme hydraulique) pour se déplacer.

• Monk. Série américaine de 125 épisodes diffusée entre 2002 et 2009. Adrian Monk (Tony Shalhoub) souffre de phobies (213 !) et de troubles obsessionnels compulsifs qui compliquent singulièrement son travail d’enquêteur. Son état s’aggrave avec le décès tragique de son épouse. Il continue néanmoins son travail comme policier puis comme détective privé. Monk est aidé par son infirmière qui le pousse à affronter et surmonter ses TOC. Personnage drôle et attachant.

• Caïn. Série française créée par Alexis Le Sec (2012) avec Bruno Debrandt. Le capitaine Fred Caïn est en fauteuil roulant depuis un accident de moto. Ce personnage a la particularité d’être assez antipathique, maniant un humour noir et grinçant.

Autres séries : Blind justice (policier aveugle) – Perception (neuroscientifique schizophrène)

« Hors norme, hors jeu ? »

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ROMANS JEUNESSE

SAUTERELLE

GABY MON COPAIN

QUI EST LAURETTE ?

LE JOUR OÙ J’AI RENCONTRÉ UN ANGE

Dick KING-SMITH

Nicole SCHNEEGANS

Florence CADIER

Brigitte MINNE

Gallimard, 2009 (Folio)

Tom Sparrow découvre un bébé dans sa bergerie. Sa femme et lui n’ayant pas d’enfant, ils l’adoptent aussitôt. John Joseph ne sera jamais comme les autres, il ne parle pas, il est mentalement handicapé, mais il a un don exceptionnel ; il comprend et communique avec les animaux, ce qui va lui permettre d’accomplir un exploit.

Voilà un récit émouvant et triste aussi, où on retrouve le talent de Dick King-Smith, toujours plein d’amour pour ses personnages.

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Bayard, 1996 (J’aime lire)

Un drôle de garçon s’est installé dans le quartier. Il ne parle pas, il est bizarre. Bastien comprend vite comment l’apprivoiser : lui donner des bouteilles à jeter dans le container de récupération du verre. Ses copains se méfient : « c’est un handicapé mental, il est peut-être dangereux ».

Bastien persiste et trouvera comment le faire accepter de tous.

Une belle histoire sur l’acceptation de l’autre, tout handicapé et « bizarre » qu’il soit.

Nathan jeunesse, 1995 (C’est la vie)

Laurette est trisomique. Le directeur du centre où elle passe ses journées propose à ses parents de lui faire intégrer une classe de CP pour la stimuler. Les enfants la trouvent vraiment bizarre et certains parents demandent même son exclusion… Mais voilà que tout le monde va à la découverte du centre équestre, que Laurette connaît bien, elle monte toute seule à poney, elle ! Elle n’est plus si anormale que cela !

Une histoire sympathique qui montre bien comment il est difficile d’accepter quelqu’un hors norme.

Alice, 2003 (Les romans)

Thomas vit seul avec son père depuis la mort de sa mère. Leur triste quotidien est bouleversé par l’arrivée de leurs nouveaux voisins et de leur fille Tilly, 15 ans et trisomique, tornade d’affection et de gaieté qui va les remettre en selle. Tout d’abord, elle leur paraît une intruse, puis peu à peu elle les apprivoise. Sa gaiété débordante entraîne Thomas et lui permet de faire son deuil.

Un roman très émouvant, qui met des mots sur des situations difficiles et l’énorme vitalité de Tilly, « hors norme » pourtant !

ROMANS JEUNESSE

NON MERCI !

ALICE SOURIT

SUR LE THÈME DU HANDICAP CÉRÉBRAL, ON PEUT LIRE AUSSI : • Mongol, Karin Serres - L’Ecole des loisirs, 2003 (Neuf)

Claudia LE GARIC-PRIETO Bayard, 2008 (Estampille)

Théo, handicapé en fauteuil roulant veut devenir autonome.

Il en a assez de dire « merci » tout le temps. Ce ne sera pas facile, mais les adultes autour de lui l’y encouragent et le sport va le muscler. Ses copains, dans un premier temps, sont jaloux, cependant son but est là et il va l’atteindre.

Un récit qui sonne vrai sur la difficulté d’être handicapé, mais aussi de sortir de son statut de victime.

Jeanne WILLIS

Gallimard, 1999 (L’heure des histoires)

Alice fait tout ce qu’une petite fille de son âge fait : elle joue, va à l’école, pleure, s’épanouit dans sa famille, mais elle ne marche pas. Est-ce cela qui ferait qu’elle n’est « pas comme tout le monde » ? Sûrement pas ! Un livre plein de vie comme Alice.

SUR LE THÈME DE LA TRISOMIE 21, ON PEUT LIRE ÉGALEMENT : • Etienne et Nicolas, Cécile Demeyères-Fogelgesang - Livres de poche, 2004 (Livre de poche jeunesse) • Mon drôle de petit frère, Elisabeth Laird - Gallimard, 2009 (Folio)

SUR LE THÈME DU HANDICAP MOTEUR, ON PEUT LIRE AUSSI : • De l’autre côté du mur, Yaël Hassan - Casterman, 2003 (Romans) • Je redessinerai le ciel bleu de tes yeux, Claire Mazard - Oskar, 2014 (Société) • Ma dernière chance, Ludovic Rosmorduc - Magnard, 2016

« Hors norme, hors jeu ? »

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ROMANS JEUNESSE

LES AUTRES, MODE D’EMPLOI

L’ÉTRANGE GARÇON D’À CÔTÉ

LA DANSE DE L’ÉLÉPHANTE

LA VIE EN GROS

Sylvie BAUSSIER

Agnès LESTRADE

Jo HOESTLANDT

Mikaël OLLIVIER

Oskar, 2014 (Court-Métrage)

Arno a commencé à parler quand il a recueilli un rougegorge blessé ; les oiseaux le passionnent. Intégré dans la classe unique de son village, il s’épanouit. Le passage au collège sera plus difficile. « Autiste » est une insulte et certains de ses camarades profitent de sa naïveté innée.

Aline, son ancienne institutrice et l’infirmière scolaire viendront expliquer à la classe sa maladie et comment se comporter avec lui. Comme toujours dans cette collection, le ton est juste, le style sans fioritures, pour exprimer les sentiments d’un enfant qui vit des choses difficiles. Un excellent roman.

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Milan, 2016 (Cadet)

Nina s’est cassé la jambe et doit rester à la maison. De nouveaux voisins emménagent et leur fils Cristobal semble étrange, perdu dans son monde. Il est autiste et artiste. Une amitié va les lier.

Petit ouvrage sympathique qui dédramatise le problème de l’autisme, même si, bien sûr, cette maladie peut se manifester de manière beaucoup plus violente.

Nina et Cristobal trouvent une manière de communiquer et c’est essentiel.

Actes sud junior, 2010 (Cadet)

Margot se dit potelée (comme tous les membres de sa famille). Dans sa classe, certains l’appellent « grosse patate ». Tous les matins, avant de partir, elle se prépare, en se jetant devant sa glace, tous les surnoms dont on l’affuble. Malgré le soutien de sa famille et de son médecin, elle souffre. Elle reçoit alors un billet gratuit pour aller voir un spectacle de danse. Surprise !

La danseuse est énorme et sa danse fascine le public.

Elle semble libre et heureuse.

Désormais, Margot va zouker et trouver sa place ! Un petit roman très réconfortant.

Thierry Magnier, 2001 (Roman)

Benjamin, 15 ans, adore manger et rêve d’ouvrir un restaurant pour donner du bonheur aux gens. A la visite médicale, l’infirmière pose un diagnostic terrible pour lui : « obésité de catégorie 2 », il faut qu’il maigrisse. Subitement, la vie devient difficile, les cours de gymnastique, une torture. En plus, il est amoureux, mais Claire ne veut être que son amie. La dégringolade s’amorce, il sèche les cours, s’empiffre. Il va lui falloir trouver une solution et parler de tout ce qui lui pèse.

Un roman bien vu, subtil, sur ce problème qu’est l’obésité et qui ne donne pas de solutions toutes faites.

ROMANS JEUNESSE SUR LE THÈME DE L’AUTISME, ON PEUT LIRE ÉGALEMENT : • Gabriel, Elisabeth Motsch.- L’Ecole des loisirs, 2006 (Mouche) • L’enfant qui caressait les cheveux, Kochka - Grasset, 2002 (Lampe de poche) • Je veux changer de sœur, Sylvaine Jaoui.- Casterman, 2003 (Comme la vie) • Mon frère, mon enfer, mon bel enfer, Sandrine Andrews - Oskar, 2016 (Pas de panique, c’est la vie)

SUR LE THÈME DU SURPOIDS, ON PEUT LIRE AUSSI : E NE VEUX PAS J QU’ON SACHE

LA PEUR AU PLACARD

Josette CHICHEPORTECHICHE

Perrine LEBLAN

Pocket, 2007 (Pocket jeunesse)

Oskar, 2015 (Court-Métrage)

• Le ventre d’Achille, Brigitte Smadja - L’Ecole des loisirs, 2003 (Mouche) • Mercredi, c’est sport, Thomas Gornet - Rouergue, 2011 (Zig zag) • Trois filles et 10 kilos en trop, Jacqueline Wilson - Hachette jeunesse, 2005 (Planètes filles)

SUR LE THÈME DE L’HOMOSEXUALITÉ, ON PEUT LIRE AUSSI :

• Le sens de l’honneur, Roland Godel - Oskar, 2014 (Court-métrage) Les parents de Théo divorcent.

Elsa se sent mal dans sa peau. Son père lui a interdit de Tout s’effondre pour lui, surtout • Mes amoures, Claudine Galéa - Rouergue, 2007 (Zig-zag) quand il comprend que son père revoir Phil, un ami de sa mère • Le rire de Milo, Eglal Errera - Actes sud junior, 2009 (Cadet) quitte sa mère pour un homme. homosexuel, une «maladie» • La princesse qui n’aimait pas les princes, Alice Brière-Haquet Son père est un «pédé», la pire contagieuse selon lui. Elle se lie - Actes sud junior, 2010 injure qui soit dans la cour de d’amitié avec Chloé, une jeune récré. Il se renferme, perd ses collégienne qui n’a pas peur de amis et pour finir, il part vivre s’afficher lesbienne, malgré les chez ses grands-parents. La moqueries et l’agressivité de blessure est trop profonde. Avec certains de ses camarades. Son le temps, sa mère reprend le agoisse diminue, elle s’accepte dessus, sa petite sœur qui n’a peu à peu. «Anormale» elle est pas ses préjugés l’oblige à sortir et le restera ! Une histoire bien de son chagrin. Il va rencontrer écrite, qui sonne juste sur les le compagnon de son père tourments que peut ressentir et apprivoiser cette nouvelle une jeune pré-ado qui se situation. Qu’il est dur d’accepter cherche. cette énorme «différence». Un roman bien vu et bien actuel aussi.

« Hors norme, hors jeu ? »

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SCIENCE FICTION

JE SUIS UNE LÉGENDE

LES HOMMES DÉNATURÉS

CRISTAL QUI SONGE

STARFISH

Richard MATHESON

Nancy KRESS

Théodore STURGEON

Peter WATTS

Folio SF, 2001

Un virus incurable a contraint les hommes à se nourrir de sang et à fuir le soleil. Chaque nuit, Robert Neville, seul survivant de l’espèce humaine, se défend contre ses anciens voisins et chaque jour, il fourbit ses armes et profite du sommeil des vampires pour les tuer.

Récit d’un combat sombre et acharné pour survivre, le roman se double d’une réflexion sur l’essence de l’humanité et sur sa place dans un monde apocalyptique. Finalement qui est la réelle abomination ?

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Flammarion, Imagine, 2001

Dans les années 2030, il ne nait pratiquement plus d’enfants dans le monde, suite aux effets de la pollution chimique. Tandis que certains traitent leurs animaux comme d’authentiques bébés, d’autres se laissent entrainer dans de plus sombres déviances, n’hésitant pas à braver les interdits sur les manipulations génétiques, quitte à flirter avec les monstres de l’île du Dr Moreau. Shana Walders, jeune appelée qui souhaite faire carrière dans l’armée, va tomber au hasard d’une intervention de secours, sur un trafic clandestin et mener l’enquête.

Sous la forme d’un thriller bien troussé, Nancy Kress nous fournit matière à réflexion sur les enjeux sociaux et humains qui entoureraient le développement des techniques génétiques.

J’ai lu, Science-fiction, 1977

Horty, obligé de fuir à 8 ans la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent, trouve refuge dans un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux jeunes naines, Zena et Bunny.

Mais les personnages les plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le cannibale, et son étrange collection de cristaux : des cristaux qui peuvent gémir et semblent toujours plongés dans un rêve minéral.

La différence (ici la difformité physique) et les conséquences de capacités psychiques extraordinaires sont des thèmes majeurs de l’œuvre de Sturgeon.

Considéré comme un classique de la Science-Fiction, le roman sera adapté en série télévisée sous le nom de Carnivale par HBO.

Fleuve noir, Ailleurs & Demain, 2010

Une grande multinationale exploite l’énergie géothermale dans les grands fonds de l’océan Pacifique, grâce notamment à des stations sous-marines de contrôle. Mais vivre en huis clos pendant de longs mois n’est pas donné à tout le monde. La société a donc décidé de recruter les seules personnes aptes à subir le stress, la promiscuité, l’isolement et les dangers afférents aux abysses : des hommes et des femmes à la psychologie déviante...

Roman à l’ambiance oppressante car se déroulant dans un univers marin en huis-clos, il résume parfaitement les thématiques fétiches de l’auteur : la psychologie, l’ambiance oppressive d’un milieu inhospitalier et des personnages singuliers.

FILMS

BELA TARR

PROJECTION EXCEPTIONNELLE

SATANTANGO

LE CHEVAL DE TURIN

Bela Tarr

Bela Tarr 2h26, 2011

7h30, 1994

SATANTANGO

A VOIR ÉGALEMENT

Béla Tarr est un cinéaste hongrois. Il est reconnu comme un auteur original et exigeant, donnant, à travers son cinéma, une expérience singulière de la durée et une vision du monde inédite.

Le film Satantango n’est plus édité en DVD. Pour découvrir Bela Tarr, nous vous conseillons Le cheval de Turin, son Dernier film, avec un D majuscule parce qu’il a déclaré, estimant avoir tout dit, qu’il n’en fera pas d’autre. Respect !

Dans Satantango, il nous invite à un voyage de 7h30 pour suivre un groupe d’âmes perdues dans la grande plaine hongroise balayée par le vent et sous l’incessante pluie d’automne.

Dans une ferme collective démantelée et livrée à l’abandon, ces quelques habitants végètent et complotent les uns contre les autres, lorsqu’une rumeur annonce le retour de deux autres personnages que l’on croyait morts. Cette nouvelle bouleverse ces êtres en manque de perspective. Certains y voient l’arrivée d’un messie, d’autres redoutent celle de Satan...

Filmées en noir et blanc, les longues séquences, tristes et sombres de cet objet cinématographique unique font vivre au spectateur motivé une expérience hors du commun.

Le propos du film : une voix off raconte l’incident du cheval de Turin, celui qui, alors que son maître le fouettait violement dans une rue de Turin, s’est vu enlacé par Friedrich Nietzsche pour lui donner un peu de réconfort. Le choc émotionnel suscité par l’événement plonge le philosophe dans la folie… Le film montre le quotidien âpre d’un père, de sa fille et d’un cheval dans une petite ferme isolée. Les scènes de repas sont fascinantes, surtout si vous aimez les patates.

PROJECTION DU FILM : Pour la clôture de Bibliothèques à la une, nous avons l’honneur de vous convier à une projection exceptionnelle (en nocturne avec transats et couvertures) de ce film rare dans la nef du couvent des Dominicains de Guebwiller.

• Le samedi 13 mai à 23h30.

• Caféine gratuite, pauses goulash et petit déjeuner offert à l’aube.

• Entrée libre - réservations au 03.89.22.90.10 « Hors norme, hors jeu ? »

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ROMANS

LE ROUGE VIF DE LA RHUBARBE

LES DEMEURÉS

LA MALÉDICTION DU GITAN

AUDUR AVA OLAFSDOTTIR

Jeanne BENAMEUR

Harry CREWS

Zulma, 2016

Augustina, sorte de Fifi Brindacier islandaise, est profondément libre, comme sa mère partie en mission et son père évaporé après sa conception au milieu des rhubarbes. Ce n’est pas ses jambes en coton qui l’empêcheront de tracer sa route.

D’ailleurs, elle a comme projet de gravir une vraie montagne, celle qui surplombe le village du bord de mer qu’elle sillonne avec ses béquilles. Les montagnes, elle connaît,elle en construit avec les mots, des mots précis et pleins de chaleur, comme ceux des lettres qu’elle échange avec sa mère du bout du monde et dont est rempli ce livre fort et sensible.

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Denoël, 2000

Un court roman, sorte de huisclos fusionnel entre une mère et sa fille. Luce est la fille de la Varienne. Pour les gens du village, la mère est demeurée, sa fille doit l’être aussi. Seule l’institutrice, Solange, décide qu’il en sera autrement. Elle fait découvrir les mots et l’écriture à Luce. Mais la séparation est difficile pour la mère et la fille.

Les espoirs de la maîtresse sont-ils fondés ? A-t-elle raison d’insister ? Un texte poétique intense pour décrire cet amour viscéral et revendiquer le droit à la différence.

Gallimard, Folio Policier, 1993

Marvin n’a pas été gâté par la nature du côté de la bipédie, de l’ouïe et de la parole. En bref, la vie ne l’a pas épargné. Mais il a réussi à se faire sa (petite) place au soleil dans une salle de sport où il vit entouré d’amis plus ou moins cabossés eux aussi. La mirifique Hester complète son tableau, mais pas sûr qu’elle soit la plus saine de toute la famille reconstituée. Marvin essaie de remonter le fil de son histoire dans un style pas très classique mais plein de poésie.

Un roman drôle, tragique et percutant !

LA SURFACE DE RÉPARATION Alain GILLOT

Flammarion, 2015

Vincent a construit sa vie tant bien que mal. Il entraîne l’équipe de foot junior à Sedan. Un jour, sa routine est brisée par l’arrivée inattendue de sa soeur. Celle-ci lui demande d’accueillir son fils de 13 ans, Léonard, pendant une dizaine de jours. Mais Vincent a rompu les ponts avec sa famille depuis longtemps et Léonard n’est pas un enfant comme les autres. Contre toute attente, un lien se crée... Vincent va d’ailleurs permettre de poser un diagnostic sur les troubles autistiques dont souffre Léonard.

Une histoire touchante qu’on lit d’une traite !

ROMANS

FOYER SAINTE-LUCIE POUR JEUNES FILLES ÉLEVÉES PAR LES LOUPS

KAROO

GRAND CORPS Véronique POULAIN MALADE Stock, 2014

Karen RUSSEL

Steve TESICH

Slameur bien connu, Grand Dans ce roman autobiographique, Corps malade, Fabien Marsaud, Véronique décrit sa jeunesse de son vrai nom, était destiné à avec deux parents et un oncle une carrière de sportif. A 20 ans, sourds et muets. Entendante, il chute dans une piscine peu elle doit gérer les quiproquos et remplie et devient tétraplégique. naviguer entre deux cultures et Il passera un an en centre de deux langages. Les situtations rééducation. Avec son humour gênantes sont souvent corrosif, il parle de l’intimité transcendées par l’humour. Elle perdue et de la dépendance. raconte aussi toute la tendresse L’importance du personnel et l’amour qu’elle puise dans hospitalier prend alors toute sa sa famille pas comme les signification. Il y aussi les amitiés autres. Cette histoire a inspiré qui se nouent entre patients et le scénario du film « La famille qui aident à garder le moral.

Bélier ».

Ce témoignage fort offre un regard saisissant sur le handicap.

Le livre vient d’être adapté au cinéma.

Qu’est ce que grandir et devenir normal ? Ces dix nouvelles abordent vaillament cette vaste question en passant par la case merveilleux. On y croise des adolescents baignant de façon tout à fait naturelle dans un univers décalé. Ils partent en voyage avec leur père, magnifique spécimen de minotaure, ils croisent des poissons fantômes en cherchant leur sœur noyée, des jeunes filles hurlant à la lune sont rééduquées par des bonnes sœurs.

Esprits cartésiens, passez votre chemin, les animaux et les enfants aux esprits infinis sont les rois du monde de Karen Russel.

Karoo, monstre de cynisme et d’égoïsme, menteur, champion obèse de la détestation de tous devait faire partie d’une sélection « hors norme ». Son métier : redresser les scénarios de films pour les faire rentrer dans le cadre normé de la demande du public. Mais pour une fois, c’est de la vie d’une personne qu’il va décider de s’occuper. Dans ce livre, il est question de courage, de vérité et de cinéma. Le désarroi y alterne avec un optimisme émouvant presque enfantin. L’auteur est également exceptionnel : abonné à la désillusion tout au long de sa vie, il n’a été découvert qu’après son décès.

PATIENTS

ES MOTS QU’ON L NE ME DIT PAS

Don Quichotte éditions, 2012

Albin Michel, Terres d’Amérique, 2014

« Hors norme, hors jeu ? »

Monsieur Toussaint Louverture, 2012

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Sélection réalisée par : PICARD Catherine

BEGLET David

PORTE Nathalie

BOISSY Alexandre

POULET Stéphane

BOULEAU Aurélie

REDELER Geneviève

BUND Stéphanie

WALSER Marie-Hélène

CHEPFER Arnaud

WALTER Renaud

JACOB Anne

WOLF-KIENE Bénédicte

KRAWIEC Guy

MÉDIATHÈQUE DÉPARTEMENTALE DU HAUT-RHIN

www.bibliobus.haut-rhin.fr 75 rue de Morat 68000 COLMAR Tel. : 03 89 22 90 10 Fax : 03 89 21 98 45

Création : DATA PROJEKT

Du 25 avril au 13 mai 2017

ACKER Valérie