Le Vide, une Stratégie

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*.ENSŌ, ORIGINE JAPONAISE, LE VISIBLE ET L’INVISIBLE, SYMBOLISANT LE VIDE.



Remerciements

Je tiens à exprimer mes profonds sentiments de gratitudes et de reconnaissance à travers ces présentes lignes, à tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce travail. Mes intentions vont particulièrement: A mon directeur de mémoire, Mme Layla Riahi, pour sa patience, son soutien ainsi qu’à la grande considération qu’elle a accordé à mon travail. Je remercie ma famille et mes amis pour leur soutient, leur présence, leurs encouragements et contribution à la réalisation de ce modeste travail. Enfin Je tiens à exprimer mes sincères sentiments de gratitude et d’affection à mes parents , frères et sœurs qui m’ont toujours poussé à aller plus loin dans mes études.



Sommaire Introduction Problématique Méthodologie I/ L’espace public et le vide ....................... 15 1/ Introduction à l’espace public ...................... 15 2/ Le Vide ........................................................... 22 3/ Les Vides Urbains ......................................... 34

II/ Analyse du contexte .............................. 42 1/ Introduction historique du contexte.............. 42 2/ Analyse urbaine ............................................ 52 3/ Le Jardin Habib Thameur ............................. 68

III/ Les Stratégies du Vide .......................... 83 1/ Manuel Gaussa, Le vide connecté .............. 84 2/ Le Vide Programmatique, Rem Koolhaas .... 92 3/ Le Vide comme Paysage ............................ 102

IV/ Intentions ............................................ 115 Conclusion Générale



Introduction La ville de Tunis a connu des mutations urbaines très importantes durant le XXéme siècle, de l’avènement du protectorat français jusqu’à l’ère postIndependence. Une croissance qui s’est répandu uniformément et d’une manière irrégulière est discontinue, par conséquent génère des lieux obsolètes dans la ville. Ces espaces mettent en désordre la vie urbaine, ils présentent des creux marginalisés dans le tissu de la ville et du territoire. Donc, ces espaces vides contribuent à l’atmosphère urbaine, ils contrebalancent la sursaturation des formes construites par un moment d’absence de matière. Les urbanistes contemporains s’intéressent à ces espaces, contrairement à leurs prédécesseurs fonctionnalistes, avec leur réflexion marquée par une obsession des formes bâties et prédéfinies, une obsession de densifier l’espace urbain et de rejeter toute substance traditionnelle relative à la ville. Ceci a engendré des espaces urbains sans urbanité et une ville fragmentée, une individualisation de références sans liens, un problème qu’affronte les acteurs de la ville aujourd’hui. Ainsi, les réflexions urbaines contemporaines cherchent les moyens et les outils qui peuvent être efficaces dans l’élaboration des stratégies d’intervention sur ces espaces afin de cicatriser les marques de la métropolisation.



Problématique Dans ce mémoire nous porterons intérêt à l’espace public comme notion et composante fondamentale à l’organisation d’une ville. En architecture comme en urbanisme, traiter l’espace public revient à le définir en premier lieu, à l’analyser ensuite et à décider enfin, des stratégies à entreprendre afin d’y intervenir. L’espace public commence au moment où nous quittons la sphère privée pour nous retrouver dans un contexte spatial collectif. Au-delà de ses composantes spatiales, l’espace public implique d’autres dimensions ; sociales, culturelles, historiques et environnementales. Et c’est cet aspect plurivalent qui lui lègue son rôle fondamental dans la structuration de la ville. Quand ce rôle est défaillant l’espace public devient vide de fonction. Notre contexte d’intervention ; le quartier du Passage, en son cœur, le jardin Habib Thameur, situé au centre-ville de Tunis, présentant un point de convergence centrale de la capitale ainsi que d’une richesse historique et architecturale, s’apparente de ce fait à ce que nous venons d’avancer. Un contexte souffrant d’une forte congestion urbaine et manifestant nombreux enjeux mais comptant un potentiel majeur suscitant notre intérêt et une volonté d’intervention. Le jardin Habib Thameur, de par sa composition et sa situation actuelle présente plusieurs contraintes nécessitant un engagement colossal et une étude approfondie dans le but d’établir un projet d’intervention restituant sa valeur historique et architecturale.


Afin d’aboutir à l’intervention comme objectif de ce travail, nous nous attarderons sur le constat que le jardin est aujourd’hui confronté à l’inaptitude d’assouvir son rôle au niveau de l’environnement dans lequel il s’inscrit. Nous pourrons ainsi, avancer l’hypothèse que le site peut être traité comme étant un vide urbain. Un vide communément défini comme étant une rupture dans le paysage urbain, et y marquant l’absence de l’usage et de la matière. Mais pouvant être porteur de potentialités prémisses d’une nouvelle stratégie urbaine, une stratégie qui impliquera des substances non-construites, des relations, des connexions, des programmes et des évènements. Il s’agira de relever le défi d’établir une nouvelle dynamique urbaine, une nouvelle urbanité adaptée à la situation dans la ville actuelle. Comment pouvons-nous aborder le fonctionnement de notre espace d’intervention afin de développer une stratégie capable de mettre en valeur notre paysage architectural ?


Méthodologie En premier lieu, notre approche consistera à aborder la notion de l’espace public et ses composantes à travers plusieurs réflexions afin d’assimiler sa dimension cachée et d’élaborer une grille d’analyse qui nous permettra de comprendre les dynamiques dans notre jardin. Par la suite, nous explorerons la notion du vide et ses expressions dans l’urbanisme ainsi que sa capacité à contribuer à l’organisation de la ville. Après avoir assimilé la notion du vide urbain à travers deux conceptions philosophiques, les hétérotopies de Michel Foucault et les non-lieux de Marc Augé. L’intérêt que nous portons envers ces deux théoriciens revient à l’importance qu’ils accordent à la dimension sociale de l’espace. En second lieu, nous passerons à l’analyse de notre contexte, le quartier du passage. Nous nous attarderons sur le rapport entre le plein et le vide afin de pouvoir comprendre ses dynamiques urbaines. Ensuite, nous essayerons de comprendre les dynamiques dans le jardin Habib Thameur par le biais des grilles d’analyse que nous élaborerons dans la première partie et de dégager ensuite, les contraintes qui empêchent le bon fonctionnement de l’espace en question. En troisième lieu, nous entreprendrons trois stratégies qui abordent le vide par le vide ; Le vide connecté de Manuel Gausa, Le vide programmatique de Rem Koolhaas et le vide comme paysage selon Bernard Tschumi. Ces stratégies dont les notions et concepts nous seront nécessaires à la conception d’un espace capable d’assurer l’organisation optimale dans la ville. Enfin, nous établirons un essai de stratégie d’intervention pour la valorisation d’un paysage architectural à travers la requalification d’un espace public.


Chapitre I : L’espace public et le vide

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Chapitre I : L’espace public et le vide

I/ L’espace public et le vide 1/ Introduction à l’espace public Notre projet s’intéresse à un espace public existant, le jardin Habib Thameur. Nous partons de l’hypothèse que cet espace présente des problèmes, de fonctions, d’usages, de sécurité, de caractère environnemental, d’ambiances…. Nous tenterons de mettre en évidence ces problèmes et les conséquences qu’ils peuvent engendrer mais aussi ses potentialités afin de proposer un projet alternatif qui prend en charge la multiplicité de l’espace public ; sociale, urbaine, architecturale, environnementale…. Ainsi, il nous est très important de creuser la définition de l’espace public ainsi que ses caractéristiques afin de développer une stratégie qui intègre la dimension cachée de l’espace public. L’objectif de cette partie est de nous munir d’outils méthodologiques pour l’analyse de la dimension invisible de l’espace public.

Définitions Selon DicoPart1, dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, l’espace public « désigne tout espace, au sens physique mais aussi virtuel du terme, accessible à tous et ayant la capacité de refléter la diversité des populations et des fonctionnements d’une société urbaine. » On va s’intéresser à la définition de Jean Marc Besse2, vu qu’il souligne sur son importance dans la création d’une certaine dynamique sociale. Il affirme dans son article, « Espace public, espace politique et paysage familier, 2006, » que le concept de l’espace public est « ambigu »3. Parce qu’aujourd’hui, il est à la fois un concept relatif à la l’urbanisme et l’aménagement mais aussi 1. Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, http://www.dicopart.fr/ 2. Jean-Marc Besse, agrégé de philosophie et docteur en histoire à l’université Paris 1, est directeur de recherche au CNRS. 3. Jean-Marc Besse, Espace Public, Espace Politique et Paysage Familier, 2006, p.1

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à la philosophie et à la sociologie politique, « donc il est à la fois une réalité effective, concrète et une métaphore. »4 Il identifie dans l’espace urbain des incarnations concrètes de l’espace public tels que la rue, la place, le jardin public…. Des endroits où se trouvent l’urbanité, la civilité et toutes ces « dispositions morales »5 qui sont aussi urbaines et qui reflètent les dynamiques qui lui sont propres. D’où, pour Besse, « l’ambiguïté du sens reflète également la richesse de la notion de l’espace public ».6 A travers la réflexion philosophique contemporaine, Besse affirme que la notion de l’espace public se structure autour de « plusieurs références et plusieurs proposition »7 qui se croisent. Il les nomme déjà les attendus philosophiques de la notion de l’espace public , ces attendus se développent en neufs points : •

L’espace public est l’espace de l’action, c’est-à-dire, qu’il n’est pas

forcément un espace économique ou instrumental, tels que les espaces du travail ou les espaces marchands. •

L’espace public n’est pas un espace privé, il est un espace qui offre

une délocalisation, pour ceux qui le fréquentent, de leur milieu de vie. Il est l’espace de citoyenneté, un espace civique. •

L’espace public est un espace de visibilité et d’exposition, là où

l’individu peut extérioriser sa valeur personnelle. Mais ceci engage une notion de responsabilité éthique et politique. •

L’espace public se caractérise par la multitude de ses perspectives,

c’est un espace collectif donc ouvert. 4. Ibdem, p1 5. Ibdem, p2 6. Ibdem, p2 7. Ibdem, p3

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Par conséquent, l’espace public se caractérise par la rencontre,

c’est un lieu de croisement de perspectives. Ce qui le rend un espace de superposition de couches, voire des antagonismes. Un espace nonidentitaire qui abritent plusieurs identités, un espace non-communautaire qui abritent plusieurs communautés. •

L’espace public est accessible, personne ou aucun groupe ne peut

s’en approprier. Pourtant qu’il dévoile des pratiques sociales d’appropriation individuelle. •

L’espace public, historiquement, est l’espace des opinions et des

goûts, il est l’espace de l’expression libre. •

L’espace public a une vertu éducative, ‘est à dire qu’il permet l’usage

public de la raison, ou comme l’appelle Habermas, « l’espace de la controverse démocratique »8. •

L’espace public a pour intérêt la réalisation du bien commun, pas

dans le sens d’obéir à l’identité ou la politique de l’État, mais d’exercer le pouvoir politique de la société civique. A travers cette lecture, on peut constater que l’espace public ne se limite pas à une dimension physique et réelle. Au-delà de sa spatialité architecturale ou urbaine, il incorpore d’autres dimensions ; sociales, identitaires, politiques, environnementales…, par le fait que c’est un espace de rencontre et de croisement de perspectives. D’où la diversité des actions dans l’espace public génère la dynamique urbaine, sans eux, il devient incompréhensible. Nous retenons que les attendus de Jean-Marc Besse sont interdépendants, l’absence d’un point engendre automatiquement la déstabilisation de 8. Habermas, Droit et démocratie, 1997

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Chapitre I : L’espace public et le vide

l’espace public. Et ceci nous est crucial parce qu’aborder l’espace public pour un architecte est donner une interprétation ou une proposition architecturaleurbaine construite de l’espace public à même prendre en charge ces neufs points. Le sociologue français George Gurvitch9 décrit déjà la réalité sociale de l’espace public en un système de palier, étagés en profondeur, des couches de la lecture de l’espace public qui se structure en trois paliers : •

Le premier palier : La morphologie et la surface écologique, l’espace en

soi par ses formes et ses éléments spatiaux. •

Le deuxième palier : l’ensemble des pratiques sociales et des

comportements sociaux. •

Le troisième palier : les représentations des individus ou des groupes de

la réalité qu’elles soient idéologiques, symboliques, identitaires, culturelles… On constate que ces trois paliers nous aident à assimiler et à comprendre la réalité urbaine, la réalité urbaine qui va nous permettre de décortiquer l’espace public et tirer ses failles. Aussi, nous nous intéressons à « la dimension cachée ,1966» de l’anthropologue américain Edward T.Hall10, un livre dans lequel le dernier se questionne sur l’utilisation de l’espace par l’homme et la manière dont la culture et l’inconscience influencent cette utilisation. Il développe la notion de proxémie, un néologisme qui désigne l’ensemble des observations et théories qui concernent l’usage que fait l’homme de l’espace. Pour y arriver, il a abordé les comportements animaux et les distances entre une même espèce et il a mis l’accent sur l’importance et la hiérarchisation des récepteurs sensoriels 9. George Gurvitch,sociologue français d’origine russe, il a profondément influencé la sociologie en France 10. Edward T.Hall, Anthropologue américain s’intéressant aux problèmes interculturels et la communication dans l’espace.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

dans le développement de ces distances. Par analogies et expérimentations, Hall a mis en place un modèle d’anthropologie de l’espace où il présente les distances11, intimes, personnelles, sociales et publiques, qui régissent les interactions de l’homme. Ces distances nous sont primordiales dans la compréhension de la manière dont nous devons aménager l’espace, selon nos besoins. Et à travers cette lecture, nous constatons que même dans notre vie quotidienne, nous nous retrouvons dans des situations similaires. Par exemple, l’utilisation des urinoirs dans les toilettes publiques, nous préférons toujours nous éloigner le maximum possible d’autres usagers et souvent la proximité nous rend mal à l’aise.

Conclusion Nous pouvons ainsi affirmer que l’espace public est primordial dans l’aboutissement d’une bonne organisation urbaine dans la ville par le biais de plusieurs enjeux et leurs dimensions multiples, notamment la dimension fonctionnelle de l’espace qui est aussi importante que la dimension sociale parce qu’elle permet à travers sa spatialité et ses traits physiques d’abriter les modes d’occupation des usagers et leurs appropriations individuelles. Certes l’espace public est une composante importante de tout espace urbain, mais parfois, cette composante n’aboutit pas à créer l’harmonie nécessaire au bon fonctionnement de la ville. Ces espaces deviennent donc vides de fonction, ignorés, abandonnés et mis à l’écart dans le tumulte de la ville. Les causes de cette négligence sont multiples, et la ville doit confronter ces espaces problématiques et profiter des potentiels qu’offrent ces « vides ». Ceci dit, nous posons la question du vide et ses attributs, la nature de notre espace public et par conséquent la manière dont nous pourrions le définir.

11. Voir Annexe

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Attendu

Espace à étudier

Espace d’action

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Espace Civique

-

Visibilité

-

Collectif, ouvert

-

Croisement des perspectives

-

Accessibilité

-

Expression libre

-

Vertu éducatif

-

Pouvoir politique de la société civique

-

Fig.1: Grille d’analyse de l’espace public

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Chapitre I : L’espace public et le vide

2/ Le Vide Introduction On a prouvé précédemment que l’espace public lorsqu’il n’arrive plus à remplir ses objectifs, devient vide de fonction. « Le vide est incomplet, prêt à accueillir des activités marginales et des populations cachées, le vide est le lieu de la non-appartenance, de l’abandon, au-delà des logiques de croissances ; Il est le lieu de la résistance et de la transformation ; le vide est le lieu des relations. » Carmelo BAGLIVO, La Città dei Vuoti Selon Baglivo12, le vide est le lieu de la marginalité et de la déviation, mais aussi le lieu de la résistance et de la transformation. Ce paradoxe porte les prémisses d’une réflexion qui nous est très attrayante. Ainsi, elle nous incite à la mise en place d’une hypothèse sur la valeur et la potentialité du vide en tant que matière urbaine et architecturale qui peut engendrer de grandes réformes. Pour affirmer cette hypothèse ou bien la réfuter, il est impératif de définir et de comprendre la notion du vide, ses caractéristiques et ses expressions.

Définitions Il semble qu’employer la notion de vide est insensé, surtout dans un travail de conception vu que le CNRTL13 le définit comme ce « qui ne contient rien de concret, qui est dépourvu de son contenu, où il n’y a personne, qui est inoccupé, qui n’est pas occupé par une activité... ». Aussi, dans LAROUSSE, on trouve cette définition, « Espace assez vaste qui ne contient rien, et en particulier espace libre que l’on considère d’en haut. » D’où il s’agit d’un 12. Carmelo Baglivo, Architecte italien basé à Rome, fondateur de l’agence multidisciplinaire IaN+. 13. Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) est une organisation française qui met en ligne des données linguistiques.

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Fig.2: View of the Octagonal Temple at Minerra Medica, Carmelo Baglivo

Fig.3:

Palazzo Veneziano, Carmelo Baglivo

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Chapitre I : L’espace public et le vide

espace inoccupé, marqué par l’absence de la matière et des personnes. En Philosophie, le vide est assimilé au non-être, à ce qui n’est pas. Le vide ne peut être considéré sans l’être. Ce sont deux faces d’une même pièce, ils sont rattachés, ce plein et ce vide. Le premier n’existe que grâce au deuxième car l’être ne peut agir que dans le vide qui sépare. Les premiers CIAM14 ont utilisé le vide, ou ils l’assimilaient à l’espace entre les volumes, le corps. Le mouvement moderne a complètement bouleversé l’image de la ville, en éliminant cet ordre contigu en créer des volumes détachés, le bâti se détache et le vide devient le fond sur lequel sont disposés des objets. Souvent employé dans des antagonismes comme plein/vide, bâti/vide et même construit/non-construit. Le vide devient un simple moyen pour mettre toute l’attention sur le plein, le construit, ces figures détachées. Cet usage semble absurde parce que le vide contient paradoxalement autant d’éléments que le plein, la plupart liés à la circulation, à la mobilité, au périurbain comme les supermarchés, les zones commerciales..., au paysage comme les parcs, les forêts, les lacs.... La ville moderne à créé une urbanité marquée par des collections d’objets, de volumes et dont l’entre-deux, le vide, est dépourvu de liens urbains. Avec les premières remises en question des théories modernes pendant les années 1960, certains acteurs de la ville s’intéressent à la notion de vide, et l’ont mis au centre de leurs investigations pour mettre en avant la richesse et l’importance de cette dernière. Même si leurs premières expressions étaient provocatrices dans le but de montrer leur désaccord avec les notions du modernisme, ils découvrent que le vide permet une approche urbaine 14. Congrès international d’architecture moderne qui émanent d’une pensée fonctionnaliste et élaborent à partir de fin des années 1920.

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Fig.4: Le Gestaltisme, Le plein Ă travers le vide

Fig.5: Nicholas Poussin, Paysage par temps Calme, (1651). Paysage au delĂ de la ville.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

sans préjugés. Le vide dépasse alors le simple rôle de contenu des éléments et peut exposer une stratégie de projet. Nous allons aborder de multiples exemples et manières de traiter le vide dans la partie qui suive.

La controverse autour du vide : Pendant des siècles, le vide a été associé au paysage ; Forêt, Lac.... Au 18éme siècle, avec l’avènement du jardin qui appartenait au privé, désormais devenu public. Aussi les parcs et les promenades qui remplacent les remparts des villes médiévales. On se retrouve avec le paysage comme une perspective ouverte, où le lien entre l’art, la nature et l’espace public. La conception de l’espace ouvert commence au 19éme siècle, où le vide rentre dans la réflexion des urbanistes. Et ils cherchent à trouver un lien entre la ville et la nature. Deux points de vue apparaissent d’après Françoise Choay15, l’urbanisme culturaliste et l’urbanisme progressiste. Le premier consiste à la survalorisation de la ville préindustrielle dans une approche nostalgique à travers les parcs, l’art paysager, les cité-jardin... Le deuxième part du constat que la ville du 20éme siècle n’est plus adaptée à son temps, il faut moderniser la ville. Cette approche se base sur deux concepts ; l’efficacité et l’esthétique. L’efficacité se manifeste dans la séparation des fonctions de la ville, travailler, circuler, habiter, se recréer..., et s’occuper de la santé et l’hygiène. L’esthétique c’est se référencer à l’art moderne par l’appui sur des formes épurées, des plans géométriques et l’abandon de toutes les caractéristiques de la ville traditionnelle.

15. Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités : Une anthologie, Paris, Seuil, coll. « Points », 1965.

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Fig.6: CitĂŠ Jardin, manifestation de l(urbanisme culturaliste

Fig.7: Le Corbusier, Plan voisin pour Paris, 1925.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

« Au lieu de tracer des villes en massifs quadrangulaires avec l’étroite rigole des rues cantonnées par les sept étages d’immeubles à pic sur la chaussée et encerclant des cours malsaines, sentines sans air et sans soleil, on tracerait, en occupant les mêmes superficies et avec la même densité de population, des massifs de maisons à redents successifs serpentant le long d’avenues axiales. Plus de cours mais des appartements ouvrant sur toutes les faces à l’air et à la lumière et donnant non pas sur les arbres malingres des boulevards actuels, mais sur des pelouses, des terrains de jeux et des plantations abondantes »16. Claude Thiberge reproche au fonctionnalisme l’arrivée de l’espace ouvert au détriment de l’espace en creux qui, selon lui, renvoie à la matérialité de l’espace. « Gropius et Le Corbusier sont convaincus que l’espace urbain doit changer d’échelle et que la densification en hauteur va permettre une dédensification du sol, donc le passage à l’espace ouvert. »17 On est alors devant une sorte de paradoxe. Pour les progressistes, l’espace ouvert c’est un tout dans lequel s’inscrit la ville. Alors que pour les fonctionnalistes, afin d’éviter les formes préexistantes de la ville traditionnelles comme la rue, le parc paysager, la pratique pédestre, on fait disparaitre toute substance, toute matérialité, toute sensibilité de l’espace ouvert. Pour le rendre un espace vide en tout. Surtout que l’évolution urbaine et la métropolisation ont fait apparaître des vides dénués de vie. Une faille dont les urbanistes vont réaliser à partir des années 70. Nous pouvons conclure à travers ces expériences, que dans la ville contemporaine, le vide ne peut plus être un simple espace résiduel, au contraire, il est une partie prenante du projet urbain comme disait Bernardo Secchi, « Ainsi, le projet de la ville contemporaine confie au dessin des vides le rôle autrefois revenait aux jardins, c’est à dire d’être un lieu d’expérimentation et de mise au point des nouvelles idées »18.

16. Claude Thiberge, « La Ville en Creux », 2002. 17. Le Corbusier, « Vers une architecture », 1923. 18. Bernardo Secchi, « Première leçon d’urbanisme », Ed. Parenthèses, 2006.

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Même si le retour du paysage semble être synonyme de la continuité avec la ville de 19éme siècle, la ville de 21éme siècle impose de nouveaux enjeux au vide, l’affirmation de son rôle social, politique et idéologique. Ces lieux abandonnés, qu’ils soient en ville ou en périphérie, entrouvrent la porte aux aspirations et à repenser la ville sans l’agrandir. Ils portent avec eux des opportunités de construction de site, des espaces publics ou bien des créations paysagères, qui visent à cicatriser les marques du métropolisation. Ces espaces vides se manifestent alors comme des territoires ou des zones qui n’ont jamais été pris en compte et témoignent de la mémoire et du passé. C’est des terrains mis en jachère en attente d’un futur meilleur, des champs d’expérimentation pour des modèles urbains. Ils aspirent à s’inclure dans les projets des villes d’aujourd’hui et de demain, en gardant d’éventuelles options de dynamiques et d’organisations.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Une Matière Urbaine Attribuer une fonction au vide semble insensé, puisque le vide est a priori dénué de toute matière utile à la ville. Donc, il faut apporter de la matière in situ et la façonner afin de pouvoir donner un sens urbain à l’espace. Dans l’espace urbain, la matière urbaine est très dense, vu qu’elle est en proximité voire une mitoyenneté entre les différents éléments qui constituent la ville. Remplir le vide avec de la matière urbaine n’est pas synonyme de le combler par le plein des masses et des volumes. Tschumi définit le vide comme « une absence de matière »19. L’importation de matière urbaine peut se définir aussi par la réintroduction d’un paysage, d’un espace vert, ou d’une place. Matérialiser la ville fait appel donc à rationaliser un espace, ou plus simplement à en prendre possession. La matière urbaine se présente surtout comme une logique d’organisation qu’un matériau. Cette organisation implique un contrôle de l’espace. Souvent, c’est des espaces en friche, des vides urbains, stigmatisés de manière à ce qu’ils échappent à la gestion urbaine, ils ne sont généralement pas sécurisés, pas soumis à des normes d’éclairage, de circulation, de contrôle social et policier. Dans la diversité des pratiques sociales qui y émergent, dominent souvent les pratiques marginales. Le vide urbain est ainsi générateur de trouble à l’ordre public. Surtout qu’aujourd’hui, la réglementation urbaine est un fondement de l’organisation dans la ville. La fonction qu’on attribue à un espace urbanisé serait la base de la manière dont il sera approprié. Notre Jardin de Habib Thameur occupe-t-il une fonction qui assure sa bonne appropriation ? Certes la fonction et la réglementation sont cruciales pour rendre un lieu 19. Bernard Tschumi, 2011, “Quand les architectes n’ont pas peur du vide”, colloque, cite de l’Architecture et du Patrimoine.

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Fig.8: Central Park, New York.

Fig.9: Favelas, Rio De Janeiro.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

habitable, mais ce n’est suffisant. Les acteurs de la ville, ceux qui la produisent, comme l’architecte et l’urbaniste, doivent aussi offrir des condition matérielles et symboliques pour l’épanouissement de l’urbanité. L’urbanité définie comme une proximité physique et sociale, productrice de sens commun et de vivre ensemble. il est vrai que dans les villes fondées sur des systèmes libéraux et des cultures individuelles, la ville offre autant de façons d’être proche que de façons d’être distant. Mais à l’origine, c’est la concentration humaine, avec sa diversité, qui conditionne la multiplicité des échanges qui s’y jouent. La sociologie moderne considère la ville comme le « paradigme de la sociabilité »

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. Selon Robert Park, dans la ville se dessinent des « aires

naturelles »21, ces aires fonctionnelles sont des mécanismes de filtrage, des formes de ségrégation sociale où les populations vivent. Des aires de symbiose, de complémentarité des relations selon des intérêts communs. Pour Park, aucun groupe social ne circule en circuit fermé, les coopérations et les ascensions des individus d’un groupe à un autre sont nécessaires. Aujourd’hui, on observe un phénomène contraire, on parle de fragmentation urbaine. Elle se définit comme étant une perte d’un sens global de la ville, une incohérence de l’ensemble qui constitue la ville. Ceci est lié à la fragilité et des écarts sociaux causés par la métropolisation. La société d’aujourd’hui a perdu sa cohésion et n’est plus dans le modèle que Park a défini. Les individus sont aujourd’hui en groupes à circuit fermés, les populations sont ségréguées et ceci se reflète sur la ville, comme les ghettos aux Etats-Unis, les Gates communities, les favelas..., les conséquences de la fragmentation sociale et l’absence d’une proximité sociale, économique et culturelle. A travers cette lecture de l’espace urbain, nous allons essayer d’assimiler les conséquences de la fragmentation sociale sur l’espace public et surtout 20. Georg Simmel, 1999, p416, Socioloque allemand. 21. Daniel Breslau, « Robert Park et l’écologie humaine », Article des Actes de la recherche en sciences sociales N°74

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construire une approche capable de nous faire comprendre ces espaces marginaux. Ainsi, nous nous approfondirons sur la notion du vide urbain et surtout sur sa dimension sociale.

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3/ Les Vides Urbains Les vides urbains n’ont pas forcément une connotation négative, au contraire, ce sont des espaces de valeur dans la ville qui représentent des enjeux de dimensions esthétiques et éthiques dans le tissu urbain. Dans ce sens, le vide n’est pas un contenant dans contenu puisqu’il est associé au terme urbain, c’est à dire qu’il fait partie de la ville donc il est un contenant en permanence. Par contre, le contenu nous intéresse, c’est ce qui est déconsidéré, dépourvu de ce qui caractérise la ville, soit par son caractère abandonné, ou bien ses pratiques marginales. Pour mieux comprendre le terme du vide urbain, nous allons nous intéresser à deux conceptions de cette notion, la première est les hétérotopies de Michel Foucault22, et la deuxième est les « non-lieux » de Marc Augé23. Le choix de ces deux conceptions découle de leur mise en premier plan la dimension sociale, les apports de cette dimension dans la ville.

Les Hétérotopies Foucault, dans sa publication, « Des espaces autres, Hétérotopies, (1967), développe le terme « hétérotopie » en opposition aux utopies, des emplacements sans lieu réel, où la société est perfectionnée, mais de toutes les façons, ils demeurent des espaces essentiellement irréels. Pour Foucault, les hétérotopies sont des espaces réels qui accueillissent l’imaginaire, tel qu’un théâtre, ou qui mettent à l’écart tel qu’un cimetière ou un asile. Aussi les espaces qui sont destinés à accueillir une activité précise tel qu’un stade, un lieu de culte.

22. Paul-Michel Foucault, un philosophe français dont la réflexion s’attache aux rapports entre pouvoir et savoir. 23. Marc Augé, ethnologue et anthropologue français.

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Pour décrire une hétérotopie, Foucault dégage six principes : - Les hétérotopies existent dans toutes les cultures et les sociétés. Soit des hétérotopies de crise, ou de déviation. - Le fonctionnement d’une même hétérotopie peut varier à travers le temps, dans l’histoire d’une même culture ou d’une culture à une autre. - L’hétérotopie peut juxtaposer en un seul lieu plusieurs espaces euxmêmes sont incompatible, tel que le jardin, une aire de jeu pour les enfants le jour, un lieu de prostitution le soir. - Les hétérotopies sont souvent liés à des découpages dans le temps, c’est à dire, une hétérotopie atteint son fonctionnement optimal lorsque les individus se retrouvent en rupture avec leur temps traditionnel. On peut prendre l’exemple d’un cimetière qui est une hétérotopie par excellence, il commence avec cette hétérochronie qui est la perte de vie d’un individu. - L’hétérotopie suppose toujours un système d’ouverture et de fermeture qui, à la fois, l’isole et la rend pénétrable. On se retrouve exclu de l’espace réel, comme les curieuses exclusions qui peuvent être dans un simple espace public. - Le dernier principe, c’est qu’une hétérotopie a toujours une fonction par rapport à l’espace restant. Soit une fonction de critique et de dénonciation ou bien une fonction de compensation. À travers l’étude de Foucault de ces espaces autres, il affirme que c’est des lieux marginaux aux limites de la société civile et l’ordre sociale, qui se sont développés au cours du temps, hors du temps pour satisfaire à des

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Chapitre I : L’espace public et le vide

besoins et accomplir certaines fonctions. Au niveau urbain, on peut considérer ces espaces comme l’imaginaire des individus, un imaginaire caractérisé par un grand nombre de connexions avec les autres espaces. C’est à dire, une piste qui est capable de susciter une réflexion autour des anomalies qui existent dans la société. Vu que l’imaginaire émane des besoins de la société, des besoins que la ville, par son organisation spatiale, était incapable d’offrir. Aussi, une hétérotopie peut nous expliquer le fonctionnement d’une collectivité dans le tissu urbain à travers les différentes couches qu’elle offre. Ceci nous permettra d’assimiler et de comprendre les interactions et les dialogues entre l’espace urbain et les groupes, les individus....

Les Non-Lieux Dans son livre, « Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité », Augé met les bases d’une anthropologie qui l’appelle la « surmodernité », rejetant le concept de la post-modernité. Il a choisi le suffixe de « sur » pour mettre en évidence la notion de l’excès. Il aborde les transformations qui ont mené à une accélération excessive du temps, un trop grand rétrécissement de l’espace et une très grande individualisation des références. Pour Augé, ces « non-lieux » découlent de la sur-modernité, il utilise le terme « Lieu » pour assurer la dimension anthropologique. Selon Augé, pour se qualifier de lieux anthropologiques, ils doivent des caractères identitaires, relationnels et historiques.

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Principes

Espace à analyser

Crise ou déviation

-

Variation de la fonction

-

Juxtaposition et incompatibilité

-

Les découpages dans le temps

-

Ouverture et fermeture

-

Critique et dénonciation ou compensation

-

Fig.10: Tableau récapitulatif des principes d’une hétérotopie, grille d’analyse.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Conclusion Après avoir annoncé les hétérotopies de Foucault et les « non-lieux » de Augé, nous pouvons constater l’existence des similitudes entre le vide urbain et ces deux notions. Par le fait que ces espaces aient des emplacements réels, localisables et tangibles, mais mis à l’écart par rapport au vacarme de la ville. Des lieux abandonnés et ignorés dans la ville. Il est à noter aussi que les vides témoignent l’état de la ville, les fait divers et variés qui ont catalysé l’apparition de ces espaces et les fonctions qu’ils abritent si elles existent. Ces espaces sont souvent générateurs de désordre socio-spatial par leur caractère provocateur.

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Caractéristiques

Espace à analyser

Identité

-

Relations

-

Histoire

-

Fig.11: Tableau récapitulatif des caractéristiques d’un non-lieu, grille d’analyse.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

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« Cependant, ce n’est pas ainsi que j’ai rêvé retrouver la terre islamique. La main du petit Arabe qui agrippe mon sac est glacé.... Une tête olivâtre émerge d’un faux col et la manche d’un complet veston nous désigne ces larges avenus bordés d’arbres, ce palais de la résidence, orgueil du protectorat, cette cathédrale, les cafés éblouis de lumière et l’air pourfendu de fils électriques. On nous avait prévenu pourtant : « ne venez pas rencontrer votre Orient en Tunisie, Tunis est une ville française ! » ... Mais, le lendemain matin le soleil enchante notre balcon.... A son éveil, Tunis nous paraît arabe, exquisément arabe, avec l’enceinte de son marché, blanche et dentelée, ses petits porte-paniers bronzés, ses ânes surchargés d’oignons mauves et de piments écarlates, et ses hautes arabas espèces de chars romains aux roues peintes et sculptées, aux brancards attelés à des mulets qui pavoisent...» Myriam Harry,1910

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Chapitre II : Le Passage

II/ Analyse du contexte 1/ Introduction historique du contexte Tunis, une vieille ville de l’Afrique du Nord, a évolué progressivement à travers les siècles. Elle se compose d’un ancien noyau, la Médina. Ce noyau organique, au centre de la ville et constitué depuis le VIIème siècle, se caractérise par « la projection sur l’espace d’un ordre culturel, social, religieux et économique qui régit la société arabo-musulmane. »24 En 1881, l’avènement du protectorat français, le climat politique de Tunis connaîtra un bouleversement qui engendra des mutations urbaines très importantes. Ceci se traduit par l’émergence de la nouvelle ville coloniale. Un tissu orthogonal, basé sur deux axes, Est-Ouest qui relie la Médina à la gare marine, Nord-Sud qui relie le cimetière El-Jallez à la colline de Belvédère. A l’image de la centuriation romaine, Cardo et Decumanus. Jalel Abdelkafi décrit Tunis comme une « trilogie morphologique : ville ancienne, ville neuve et gourbi ville »25 qui se caractérise par une opposition entre le traditionnel et le moderne, une dualité morphologique, culturelle et sociale. On assiste alors à une confrontation entre ces deux tissus, une confrontation surtout visible sur les extrémités de la Médina, avec la destruction de ses remparts, où on atteste à la naissance d’un nouveau tissu hybride, une frange intermédiaire à la fois traditionnelle et moderne, connue sous le nom du quartier Franc.

24. Naceur Baklouti, chargé de recherches à l’Institut national d’archéologie et d’art. 25. J. Abdelkafi (1989), Op. Cit, p. 102.

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Fig.12: Carte de la ville de Tunis

Fig.13: La genèse de la ville de Tunis

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Le quartier Franc Le quartier Franc constitue un catalogue de l’architecture traditionnelle et coloniale, étant donné que notre quartier se situe au milieu de deux tissus opposés. Il représente une synthèse des différents courant architecturaux qu’a connue la Tunisie de l’époque du protectorat française jusqu’à l’Independence. La continuité du bâti entre ces deux tissus n’est pas interrompu totalement, on assiste à la naissance de ce quartier un entre-deux où deux populations se mêlent et cohabitent, Les tunisiens de la Médina, Musulmans et juifs, et les européens. Ceci est un caractère très important dans notre contexte d’intervention puisqu’il témoigne une mixité sociale et culturelle très importante. Il représente une grande partie de la mémoire collective de la capitale. On s’intéresse surtout au Passage, le croisement entre l’avenue de Londres, le prolongement du quartier juif, et l’avenue de Paris, le début du quartier Européen. Il représentait un nœud important dans l’irrigation de la ville grace à sa station de tramways. Ci-dessous le témoignage Raphael Ben Achour, un juif tunisien. « Au centre de la place se trouve la station des tramways qui vont l’un vers le Bardo et l’autre vers le Belveder. La circulation est intense tout le long de la journée. Il y a ceux qui vont au travail, aux achats, les élèves aux écoles, ils montent et descendent des tramways et s’éparpillent dans toutes les directions. Les passages cloutes n’existent pas sur cette place. Tous jettent un regard furtif sur la montre qui est placée au sommet d’un grand immeuble. Sur cette place souffle souvent un grand vent qui soulève les chapeaux et même parfois des jupons. La circulation sur cette place, grouillante de monde, s’arrête 2 fois par an. Une fois à la fin de l’été, lorsque le Bey revient de son palais d’été de la Marsa pour son Palais d’hiver au Bardo et la seconde fois, lorsqu’il retourne à son Palais de la Marsa pour y passer l’été. Le Bey descend

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Fig.14: Carte du quartier franc, la Médina à gauche et la ville coloniale à droite.

Fig.15: Photo ancienne montrant l’intersection des avenues de Paris, a gauche, et de Roustan, à droite, à l’intersection, nous trouvons l’ancien Hotel RITZ et la station de tramway.

Fig.7: Photo ancienne montrant une partie de l’ancien cimetière juif et son enceinte.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

du train qui vient de la Marsa, monte dans son carrosse dore attelé par 4 chevaux, accompagne par sa garde Beylicale qui l’accompagne a cheval tout le long du chemin. Ils passent par l’avenue de Londres, rue de l’Alfa jusqu’au Bardo. Le public présent le long du parcours applaudit et on entend également des you-yous en guise de sympathie. Sur le grand trottoir de cette place se trouvent de nombreux petits magasins. D’abord le magasin de Lalou, le gargotier qui fonctionne surtout l’après-midi avec ses grillades et son «mechoui» réputé qu’il sert avec de la harissa, oignon et persil haché très fin. Malgré la chaleur étouffante du grill, les gens attables mangent tout, d’un fort appétit. Le 2eme magasin est celui de Salah qui vend des glibettes et des pois-chiches dans des petits cornets de papier journal. Dans le coin, le magasin de gâteaux et de confiserie «La Gourmandise» ou je me régalais lorsque je passais par là. Il y avait aussi le magasin de l’Arménien qui vendait du yogourt et des fromages et près de lui la Boucherie Cacher, tout de suite après le petit magasin tenu par 2 jeunes femmes qui vendaient de la galanterie et faisaient de la couture entre 2 clients. Le dernier magasin était celui du marchand de salaisons qui était réputé pour son fameux sandwich Tunisien et son thon à l’huile. De l’autre cote de la place, il y avait un petit cinéma L’Écran. Au «Passage», le samedi midi, c’était le rendez-vous de toute la jeunesse pour établir leur programme du dimanche. Les scouts pour leur sortie aux oliviers, au Bar korva ou autre, les sportifs pour le match et les autres pour décider du lieu de leur surprise-party qu’ils organisent. Je n’oublie pas qu’au «Passage» a midi, le samedi arrivait aussi sur cette place, le marchand de jasmin qui est le symbole de la Tunisie. »

Le témoignage au-dessus montre que le Passage a une valeur historique très importante, il était un lieu de rencontre et de partage entre plusieurs tranches de la société. Un lieu de cohésion sociale où les différences sociales, culturelles et religieuses étaient obsolètes.

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Fig.16: Photo ancienne montrant les tramways et l’ambiance gÊnÊrale.

Fig.17: Photo ancienne montrant la station de tramways et le fameux horloge du passage.

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Chapitre II : Le Passage

A part la station de tramways devenue maintenant la station de métroléger de la République, le Passage comprenait l’ancien cimetière juif, qui date au moins du XVIIIème siècle, un ancien symbole de l’existence juive en Tunisie. Reconverti post-Independence en un Jardin public, le Jardin Habib Thameur, notre support d’intervention. Ce cimetière s’étendait sur 6,5 hectares avec 60000 tombes. Parmi ces tombes, existent les sépultures des grands rabbins de la communauté juive tunisienne. Même si le cimetière a été désaffecté en 1898 et les enterrements ont migré vers le cimetière Borgel. Pendant le protectorat français, les autorités coloniales voulaient exproprier le cimetière pour la ville, ceci a engendré des confrontations entre ces derniers et la communauté juive vu que la dernière considérait un acte pareil un sacrilège26. Plusieurs incidents se passent pendant cette période, des incidents qui rendaient la relation entre les deux tendue mais ceci finissait par la réussite de la communauté juive à garder le cimetière et à protéger la sacralité de ses sépultures en 1947 par une décision prise par le gouvernement colonial de « radier l’affaire ayant trait à l’expropriation du cimetière »27. En 1957, le nouveau gouvernement de la Tunisie indépendante décide d’enlever plusieurs cimetières qui se retrouvaient dans la ville et de les transformer en jardins publics.28 Une décision qui a été juger par la communauté juive comme une attitude de ségrégation et de discrimination raciale. Au début des négociations entre le conseil de la communauté juive et la mairie de Tunis, le maire pendant 1957, Ali BELHOUANE29, vu l’interdiction de l’exhumation des défunts juifs sans ré-inhumation en Terre Sainte par le grand rabbin à l’époque, alors accepte les conditions et propose une compensation, la création de plusieurs bâtiments au service de la communauté. Mais sa mort subite a brutalement interrompu ces négociations30.

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26. Albert-Armand Maarek, historien, L’ancien cimetière juif de Tunis, 2009. 27.Une note du délégué du ministére de l’Etat au délégué du gouvernement près de la communauté israelite datant du janvier 1947. 28. Albert-Armand Maarek, historien, L’ancien cimetière juif de Tunis, 2009. 29. Ibidem 30. Ibidem


Fig.18: Ancienne carte montrant les quartiers de la frange intermĂŠdiaire.

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Chapitre II : Le Passage

Le nouveau gouverneur annonce l’expropriation officielle du cimetière en niant l’existence de toutes traces concernant les négociations avec Belhouane31. Il voulait accélérer les processus donc il annonce le commencement des exhumations et la mise des corps exhumés dans des caisses au dépositoire en assurant leur acheminement au Terre Sainte. « Les exhumations commencèrent et quelques dizaines de corps furent déterrées, puis, brusquement, les opérations furent vite arrêtées »32. Les jours à venir, le cimetière sera envahi par les bulldozers, son enceinte abattue, sa terre retournée et les ossements à jamais mélangés, sauf quelques sépultures des grands rabbins qui ont été transférés au Borgel33. « A la seule différence, c’est que personne dans notre communauté ne fut avertie à temps pour prendre les dispositions qui s’imposaient à cette époque pour déterrer nos morts et les transférer au Borgel, après accord des familles concernées, comme ce fut le cas pour les défunts du cimetière des catholiques qui eux furent prévenus dix ans avant le début des travaux et ont transféré les corps de leurs proches dignement. Au Borgel aussi. » Témoignage d’Albert Simeoni, ancien marbrier à La Goulette.

Ceci suscitera une forte émotion d’aliénation chez la communauté et plusieurs ont décidé de partir de la Tunisie dans les années qui suivent, y compris le chef de la communauté à l’époque, Charles Haddad. Et Jusqu’aujourd’hui les juifs qui sont restés, s’interdisent le passage au Passage par respect aux morts sous ce lieu. A travers cette histoire et ces témoignages, on atteste que ce quartier du Passage a une grande histoire, une mémoire collective non seulement des juifs mais aussi de toute la société. Une mémoire collective qui ne manque pas de moments sombres et qui semble être dans l’oubli. Une mémoire qui faut raviver, qu’il faut réconcilier avec son passé et son peuple. Il faut aussi raviver cette urbanité qui a existé antan. 31. Ibidem 32. Ibidem 33. Ibidem

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Fig.19: Photo du jardin Habib Thameur dés sa réalisation avant la construction du station de Bus de même nom. 1957

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Chapitre II : Le Passage

2/ Analyse urbaine Repères: On se retrouve dans un contexte qui ne manque pas de repères, entre places, stations, des galeries....

Équipements: Une multitude d’équipements, à titre commercial comme les magasins, les fast-food, les cafés..., Des bâtiments de services tels que les banques et les administrations publiques. On trouve aussi de l’habitat. Ce contexte témoigne d’une mixité sociale très importante qui s’articule autour de notre jardin, un garanti de potentiel qui permettra de raviver tout un quartier.

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Fig.20: Repères majeurs.

Fig.21: Équipements.

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Chapitre II : Le Passage

Plein / Vide Afin de comprendre les dynamiques urbaines dans notre quartier, nous procédons à l’analyse du contexte urbain immédiat de notre jardin. Vu que notre démarche dés le début du rapport a tellement impliqué le vide, nous allons sortir le rapport de plein / vide. Il semble que le vide se manifeste en deux types, le premier est spontané, il est le résiduel du bâti, le produit des petites rues et impasses inspirées du tissu médinal mitoyen. Le deuxième type remarquable sur le côté droit du schéma, l’influence du tissu orthogonal de la nouvelle ville rend le vide réfléchi à travers les voies élargies et les quelques places. A travers ce schéma, nous constatons que le vide qu’occupe notre jardin est un centre de convergence avec plusieurs lignes vides. A leur croisement, nous observons trois nœuds majeurs.

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Fig.22: Rapport Plein/Vide

Fig.23: Photo du jardin en 1957

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Chapitre II : Le Passage

Nœuds: A travers la lecture du rapport plein / vide, nous avons dégagé trois nœuds. Ces derniers présentent un élément essentiel à la compréhension de la dynamique urbaine dans notre quartier. Le premier est au niveau de la place de la république, où nous trouvons la station du métro-léger du même nom. C’est le croisement de quatre voies, l’avenue de Paris, l’avenue Habib Thameur, l’avenue de Londres et la rue du parc. Il se compose de plusieurs éléments, repères, multimodal, services... Ça caractère le rend très problématique mais aussi riche en potentiel. Le deuxième se trouve au niveau du croisement de la rue des Salines, l’avenue de Londres et la rue de parc. Sa proximité de la station de Ali Belhouane et fait qu’il soit à l’entrée de la faubourg de la Médina, créent une forte congestion. Le troisième nœud se situe au croisement de la rue des Salines et la rue de station. Les flux des bus avec la concentration des marchands ambulants créent une congestion importante. Les trois nœuds qui entourent notre jardin semblent avoir un effet énorme sur la vie urbaine. Ainsi nous passons à décortiquer les causes derrière ces nœuds, afin de pouvoir libérer les problèmes de ces nœuds.

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Fig.24: Carte des Nœuds

Fig.25: 1. Nœud de la place de la république

Fig.26: 2. Nœud vers la Médina

Fig.27: 3. Nœud de la rue des Salines

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Chapitre II : Le Passage

A part les éléments spatiaux qui influencent les congestions de ces nœuds, les voiries trop rétrécies, les repères et la concentration des services. Nous allons étudier les flux dans le quartier et les limites afin de pouvoir proposer des changement qui peuvent libérer ces congestions.

Le flux véhiculaire: Il se concentre au niveau des nœuds, la circulation se fait autour du jardin, ceci rend notre parc semblable à un grand rond-point. La présence des bus empire la circulation surtout avec les voies les moins larges.

Le flux piéton: Concentré au niveau des nœuds, mais il reste toujours important au alentours du notre parc. Ceci est relatif au fait qu’il existe trois stations de transport public.

Limites: En analysant les types des limites, nous constatons que notre jardin présente un vrai obstacle à la circulation à cause de sa clôture de trois mètres de haut.

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Fig.28: Flux Véhiculaire

Fig.29: Flux Piéton

Accès au parc Limite Physique transparente Limite Physique opaque Galerie Limite au sol Fig.30: Limites

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Chapitre II : Le Passage

Stylistique Une diversité de styles architecturaux, un paysage riche en architecture coloniale jusqu’à l’architecture moderne. Un vrai musée d’architecture qui exprime tous les courants qui sont passés par la Tunisie. Ceci n’empêche que certaines façades sont dans un état délabré voir délaissé sans entretien. Parmi ces façades, celles donnant sur le parc du coté nord, rue du parc, semble dans un état piteux, elle porte un potentiel de relier le parc avec son contexte et ramener de plus les habitants à exploiter le potentiel qui y existe.

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Fig.31: Carte des emplacements de différents façades.

Fig.32: Façades de la rue de parc enFig.33: Façades modernes état délabré

Fig.34: Façade Moderne

Fig.35: Façades Coloniales

Fig.36: Façade aveugle sur le parc

Fig.37: Façade Hotel Ritz

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Chapitre II : Le Passage

Coupes Urbaines 1- Coupe sur la rue de saline, montrant les stationnements illégaux qui empirent la congestion. Aussi on trouve les marchands ambulants. Les bâtiments coloniaux donnant sur le jardin, il faut les mettre en valeur.

2- Coupe sur la rue de Parc, nous trouvons un grand problème de stationnement qui empire toute la situation, les voitures semble se superposer. Les façades délabrées créent une discontinuité dans le paysage et il faut y intervenir.

3- Coupe sur l’avenue Habib Thameur, Voie élargie, la présence du métro et des bâtiments coloniaux qui doivent être mis en valeur.

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Fig.38: Coupe sur la rue des Salines

Fig.39: Coupe sur la rue de Parc

Fig.40: Coupe sur l’avenue Habib Thameur

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Chapitre II : Le Passage

4- Une architecture sans identité, une rupture dans le paysage architectural.

5- Des façades aveugles donnant sur le parc et donc y intervenir nous est nécessaire afin de créer une nouvelle signalétique dans le quartier.

6- Coupe sur la voie entre la station de bus et le parc, un écran végétal dense qui va nous servir comme moyen de gérer les nuisances sonores entre ces deux éléments.

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Fig.41: Coupe sur rue de la station 1

Fig.42: Coupe sur rue de la station 2

Fig.43: Coupe sur rue de la station 3

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Chapitre II : Le Passage

Conclusion Notre site d’intervention pose de grands défis urbains. Nous avons constaté plusieurs problèmes au niveau des flux, d’où une forte congestion urbaine autour du Jardin. Ceci rend notre jardin point de convergence dans la capitale. Il faut donc relier les stations autrement, trouver un moyen de reprendre le fonctionnement multimodal au sein de notre quartier. Les flux sont multiples et superposés, et donc une intervention nous est obligatoire. Il faut les séparer afin d’optimiser les circulations. Aussi, nous constatons que le manque d’espace de stationnement empire la situation et la création d’un espace y dédié est essentiel. Aussi, nous pouvons voir que sur le coté de la rue des Salines, que les marchands ambulants posent un vrai défi par leur occupation de l’espace, il nous semble insensé de les mettre à l’écart, il faut trouver un moyen de les intégrer dans notre projet. Nous avons constaté que le paysage architectural autour de notre jardin est très riche en styles architecturaux, un panorama de style. Il nous est obligatoire de prendre en compte les limites du jardin, les traiter en correspondance à leur vis à vis afin de pouvoir créer une continuité dans le paysage architectural et lier le jardin à son environnement. Le jardin se présente, selon nos analyses, comme une enclave urbaine et l’ouvrir sur son milieu semble être une solution capable de libérer cette aporie urbaine. Maintenant nous passerons à analyser et comprendre les dynamiques dans ce jardin afin de pouvoir savoir s’il est capable de résoudre nos problèmes et de mettre en valeur notre paysage architectural.

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Chapitre II : Le Passage

3/ Le Jardin Habib Thameur Plan et composition géométrique Un plan symétrique selon l’axe Est-Ouest avec deux allées centrales de 8m chaque, alignées par des arbres d’ombrage, Ficus Nidita, et deux axes secondaires de 4m sur les extrémités Nord et Sud. A son extrémité Est, on trouve l’accès principale du parc. Un axe Nord-Sud perpendiculaire au premier axe avec deux entrées à ses extrémités, A l’intersection de ces deux axes, nous trouvons une fontaine dans un bassin d’eau de 24m de diamètre, deux allées concentriques entour le bassin. La composition et la forme du jardin s’inspirent des arts des jardins français, surtout le jardin des Tuileries où nous trouvons plusieurs similitudes avec les allées centrales, les bassins d’eau....

Accès Le jardin possède cinq points d’accès, la porte principale au centre de son axe Est-Ouest avec deux portes de droite et de gauche, elles donnent sur l’avenue Habib Thameur et elles sont fermées depuis quelques années. Deux autres accès sur le Nord et le Sud, sur la rue de parc et la rue de la station respectivement. Ces deux accès sont souvent utilisés comme raccourci entre la station de bus et la station de métro.

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Axe principale de symétrie Allée principale Allée secondaire Axe perpendiculaire Fig.44: Schéma de la composition du jardin

Fig.45: Axe Perpendiculaire

Fig.46: Axe secondaire

Fig.47: Axe principale

Fig.48: Jardin Tuileries

Accès Clôture Fig.49: Carte d’accès au jardin

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Chapitre II : Le Passage

Relevé végétal Le parc est riche en végétation, des pelouses gazonnées, mal entretenues, couvrent 75% de sa surface. Des palmiers Washingtonia marquent ses entrées principales avec quelques unes éparpillées sur tout le jardin. Des haies Myoporum entourent les allées concentriques. Un écran végétal dense, au Sud du jardin, composé d’arbres d’Eucalyptus et d’arbres à feuilles dense. Des alignements de Ficus Nidita sur les allées servent comme arbres d’ombrage. Un alignement circulaire de Cyprés marque la fin de la perspective de l’entrée principale.

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Fig.50: Carte du relevé végétal

Pelouse gazonnée

Palmier Washingtonia

Ficus Nidita

Cyprès

Arbre à feuilles denses

Haie Myoporum

Eucalyptus

Laurier Rose

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Chapitre II : Le Passage

Matériaux Le gazon domine la majorité de la surface. Les allées sont composées d’asphalte avec un contour en pavé. La présence d’eau au centre. Le tout est entouré par une clôture métallique de couleur verte.

Les pratiques sociales La pratique la plus remarquable est le fait que la majorité des gens qui se trouvent dans le jardin sont souvent des passagers qui utilisent le jardin comme raccourci entre les deux stations. Ceux qui fréquentent le jardin comme espace de détente ne sont pas nombreux. Souvent des ouvriers des chantiers proches ou bien des amants qui se donnent rendez-vous la-bas. Une aire de jeux pour enfants et familles est sur la coté Ouest du jardin, avec des balançoires.... Par contre, nous remarquons qu’elle est rarement occupée, et généralement nous trouvons les enfants, des élèves et des lycéens, entrain de jouer au ballon sur la côté Est, à l’entrée principale. Nous constatons aussi, à travers l’observation in-situ ou bien les témoignages des proches du jardin,que ce parc a souvent une image négative, ceci est du au fait qu’il accueille des activités déviantes, tel que «le rite du thé», un ensemble de femmes qui travaille le jardin, de la prostitution sous la couverture de vendeuses de thé pour les passagers. Aussi nous remarquons souvent l’existence des déchets de boissons alcooliques.

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Clôture Gazon Eau Asphalte Pavé

Fig.51: Carte des matériaux dans le parc

1 2 3 4 5 6

Repos Aire de jeu pour gamins Enfants qui jouent Rite de thé Délinquance Parcours de santé Passage

Fig.52: Carte des pratiques sociales dans le parc

Fig.53: Photos des pratiques sociales

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Chapitre II : Le Passage

La grille des attendus de Jean-Marc Besse Maintenant que nous avons défini notre espace public et les éléments de sa composition, nous allons passer à l’analyse de son fonctionnement à travers les attendus de Jean-Marc Besse, ceci nous permettra de déchiffrer les implications sociales de notre jardin à travers sa configuration spatiale. Jean-Marc Besse décrit ces neufs attendus:

Espace d’action: L’existence des activités rend automatiquement notre jardin un espace d’action.

Espace civique: La diversité des activités des citoyens.

Visibilité: La clôture, une limite transparente qui halte le passage et la circulation. Les zones végétales denses permettant une certaines couverture pour les activités de déviations et de crime. L’accès principal fermé et sa perspective discontinue renvoie à une image d’un espace clos. Nous concluons alors que le jardin n’est pas totalement exposé et visible, et donc par conséquent, il lui manque la responsabilité éthique.

Collectif / Ouvert: La présence de la clôture et les accès fermés rend l’espace relativement fermé.

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Fig.54: La clôture de trois métre.

Fig.55: Densité végétale.

Fig.56: Accessibilité et perspective fermée

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Chapitre II : Le Passage

Croisement des perspective: Vu que la majorité des usagers,des passagers qui raccourcissent leurs trajets, et la fermeture des accès principales créent une rupture dans l’espace, entre l’axe Nord-Sud et le reste du jardin. Cette rupture physique engendre automatiquement une rupture sociale et par extension le jardin n’arrive plus à croiser les perspectives et à assurer la mixité.

Accessibilité: Par simple corrélation, le manque de visibilité et de responsabilité éthique, la fermeture du jardin, et la rupture qui existe dedans rend l’espace inaccessible.

L’expression libre: Le manque d’interaction sociale et de la mixité halte l’expression libre et donc impose une certaine image négative à l’espace.

Vertu éducative: L’espace dédié aux jeux est abandonné et les enfants ce retrouvent entrain de jouer à côté de l’accès principal fermé. Ceci s’explique par le manque d’équipements nécessaires à l’épanouissement des enfants.

Le pouvoir politique de la société civique: L’absence de la mixité et de la responsabilité éthique met fin à toute capacité de la société civique de réaliser le bien commun. A travers cette analyse de l’espace public, nous constatons qu’un problème au niveau de la dimension spatiale engendre des problèmes sur toutes les autres dimensions. Et donc, il nous est obligatoire de réagir selon ce constat et intervenir sur notre jardin à fin de pouvoir lui garantir sa fonction primaire et ainsi porter un plus au niveau de la ville.

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Fig.57: Rupture dans le parc

Accès fermé Accès ouvert Clôture Fig.58: Accessibilité et fermeture du parc

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Chapitre II : Le Passage

Conclusion Le jardin est un espace public par excellence, il est un lieu de rencontre et de détente , un espace où les couches se transposent et des dynamiques se créent. Un jardin permet au citoyen une escapade de la vie quotidienne et de se lancer dans un paysage autre que l’urbain. La nature qui y existe porte avec elle une grande contribution environnementale à la ville. Mais, quand un jardin est abandonné ou délaissé, nous constatons qu’il bascule vers un espace de criminalité où une sensation d’insécurité envahit le passager. Un lieu incapable d’accueillir les dynamiques sociales, les valeurs civiques et les responsabilités éthiques. Ces problèmes que nous avons constatés sot souvent liés à la configuration spatiale de l’espace en question, sa clôture le rend clos et ses ouvertures ne satisfont plus les usages. Il est donc nécessaire d’intervenir et de libérer le passage par l’ouvrir sur son milieu et enlever sa clôture. Afin de retrouver le fonctionnement optimal du jardin, il nous est obligatoire de revoir sa configuration spatiale à l’intérieur tout en essayant de minimiser l’impact de cette intervention sur la richesse de l’écosystème pré-existant.

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Principes

Espace à analyser

Les pratiques criminelles et de

Crise ou déviation

déviation comme la prostitution

Variation de la fonction

Le jardin était un cimetière avant

Juxtaposition et incompatibilité

Les découpages dans le temps

Ouverture et fermeture

compensation Fig.59: Le Jardin est une hétérotopie

Caractéristiques

Relations

Histoire

au même temps un lieu de crime Il permet de fuir les vie quotidienne de tous le jours

Il permet de curieuses exclusions

Critique et dénonciation ou

Identité

Un lieu de détente et d’échange et

Il compense aux enfants le manque d’espace de jeux adéquats dans leurs milieux de vie.

Espace à analyser Lorsque le jardin a été abandonné, son identité et sa fonction ont été compromises. La clôture et la rupture au milieu du jardin ont réduit énormément les apports relationnels. Une histoire oubliée, mise à l’écart, une mémoire de lieu qui échappe la mémoire collective.

Fig.60: Le Jardin est un non-lieu

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Chapitre I : L’espace public et le vide

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Chapitre III : Stratégies de vide

III/ Les Stratégies du Vide Maintenant que nous nous retrouvons devant un vide urbain, après avoir l’assimiler, le réflexe d’un architecte est souvent de combler ce vide, le remplir tout simplement. Sauf que nous avons essayé dans la première partie de comprendre les atouts que peut offrir le vide. Donc, nous nous intéresserons aux stratégies qui incluent le vide dans l’organisation spatiale de la ville et nous prendrons le vide comme une piste de création, une piste riche en potentiels. Le vide, depuis la moitié du XXème siècle, était le centre d’intérêt de plusieurs architectes et urbanistes. Donc, on va s’intéresser à leurs réflexions autour de cette notion dans la recomposition de la ville. Des stratégies qu’ils ont essayé d’implémenter dans la restructuration du tissu urbain et surtout la dimension sociale que ces dernières peuvent offrir à la ville. Ils ont pour but de miser sur les dynamiques sociales et mettre en avant l’urbanité dans la ville.

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Chapitre III : Stratégies de vide

1/ Manuel Gaussa, Le vide connecté « Pendant longtemps, l’architecture est employée à dessiner des objets. Aujourd’hui, c’est de relations dont elle doit s’occuper. Elle doit projeter non des formes univoques (compositions) mais des « contrats » pluriels entre lieux et évènements (dispositions). » Gaussa, Antitypes.34 Manuel Gaussa35 dénonce l’architecture créatrice d’objets et de formes. Il considère l’architecture un moyen de créer des liens et des relations, une forme de géographie artificielle où le territoire est un champ actif qui permet la liaison entre urbanisme, architecture et ville. D’où, ses réflexions et ses projets sont souvent orientés vers la mise au point d’une dynamique d’échange. Donc, les projets incitent ces « contrats »36 hybrides par le fait qu’ils combinent le local et le global, « le glocal ». Où se croisent des nappes et des couches diverses de mouvements, d‘activités et d’actions. Réellement, la mise en œuvre d’un scénario métropolitain qui est au même temps sensible aux intérêts du particulier, du singulier, du subjectif. Ainsi, Gaussa pose sa théorie « de la ville forme à la ville système dynamique de relations ». Après son constat que la ville d’aujourd’hui fonctionne en multiples situations séparées. Il se trouve qu’il y a une forte individualisation des espaces. Il faut relier ces expressions individuelles grâce au polycentrisme, créer un réseau connecté. Un système logique et souple, abstrait et spécifique, multiple et résonnant, qui connectera ces situations discontinues et qui exprime ses propres mouvements intérieurs et les diverses sollicitations qui le convoquent et le configurent. La question qu’on se pose maintenant semble claire, c’est quoi le rôle du vide dans la concrétisation de cette théorie ?

34. Manuel Gausa, Antitypes, http://www.archilab.org/public/2000/catalog/actar/actarfr.htm . 35. Manuel Gausa, Architecte et critique espagnol de l’architecture, fondateur de l’agence Actar et la revue d’architecture du même nom. 36. Contributions: Manuel Gausa, Décalogues pour une nouvelle ére informationnelle. 2016

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Fig.61: Le territoire comme des situations sĂŠparĂŠes.

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Chapitre III : Stratégies de vide

Nous avons déjà assuré l’importance du vide dans la ville, aussi important que le plein. Cette ville, composée de pleins et de vides, se trouve à concentrer ses évènements aux pleins, mais ces lieux séparés sont entourés par les vides et il faut les articuler. Ce vide qui les sépare devient celui qui les unit. Et à travers cette union, on crée une continuité qui semble discontinue, on crée une densité sans matière. Donc, grâce au vide, Gaussa propose de lier et transgresser les limites entre l’urbanisme, l’architecture et le territoire à travers plusieurs logiques et échelles. D’où l’architecture devient un environnement relationnel plus qu’une simple forme ou un objet fonctionnel. Ces échanges et interactions créent des intersections qui changent le processus d’intervention. Ces intersections impliquent la nécessiter de travailler avec des outils plus que d’autres, plus de registres synthétiques que de plans analytiques, plus de formules que de figures, plus de trajectoires que d’objets, plus de processus que d’événements, plus de concepts stratégiques que d’idées évoquantes, plus d’ouverture de construction que de sa fermeture… Ainsi, à travers ce changement de paradigme, nous passons à découvrir les défis de la ville contemporaine et ses structures urbaines, où la ville devient un site des relations et des interactions sociales, culturelles, économiques et spatiales. Selon Gaussa, la ville est plurielle, non pas lu comme des formes statiques, mais des couches dynamiques, « un hyperlieu, un lieu des lieux et d’entre lieux »37 , fluide dans le territoire. Son identité ne découle pas de la préservation de son historique ou son essence, mais par le renouvellement de ses valeurs selon un vision stratégique ouverte à la création sensible et innovatrice, une stratégie dynamique et durable. Alors, Gaussa pose une nouvelle équation pour réanimer et ressusciter la ville ; l’interaction 37. Ibidem

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Fig.62: La multiplicitĂŠ des intersections dans la ville.

Fig.63: Les dynamiques dans la ville.

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Chapitre III : Stratégies de vide

par le mise en œuvre de fortes qualités urbaines, l’innovation dans le développement, l’intégralité dans la sensibilité environnementale et l’affirmation socioculturelle.38 Maintenant, qu’il a redéfini les enjeux et les paramètres dans la ville, Gaussa propose un nouveau processus d’intervention. A partir de la fortification et réactivation des structures urbaines existantes, la coordination entre les différentes matrices urbaines et la mise au point d’un système de coopération entre les acteurs du global et du local. Il annonce une stratégie « d’endorégénération »39. C’est-à-dire, réactiver et redéfinir le développement intérieur du tissu urbain à travers la consolidation et le renforcement qualitatifs des centres et la re-modélisation et reconnexion des éléments périurbains. Il annonce sept facteurs pour la réactivation urbaine ; le recyclage à travers la restructuration et le réemploi, reconnecter à travers la liaison des différents systèmes, la reprogrammation pour assurer la mixité, la renaturalisation par la réintégration de l’élément végétal, les relations pour raffirmer la convivialité et les interactions sociales, le relancement des activités économiques créatives et la promotion des talents et enfin la recherche afin de prospecter et d’innover. Ce modèle d’intervention que propose Gaussa implique énormément le vide, c’est un processus qui favorise le vide avec tous ses potentiels que de reconstruire des formes et des objets. Son intervention sur la ville de Barcelone semble être la concrétisation de cette stratégie, dans ce qu’il appelle Barcelona City Grid. Vu la densité de cette ville, Gaussa a alors décidé d’étudier et d’analyser les trafics et les utilisations des routes dans la ville, afin qu’il puisse récupérer celles avec les moindres flux et pratiques. Il les rend des espaces d’activités et de relations. Donc il applique sa théorie de remployer l’espace, de le transformer sans construire et ces vides deviennent des lieux pleins, Donc réellement Gaussa a construit le vide. 38. Ibidem 39. Ibidem

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Fig.64: Barcelone, lieu de connexions.

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Chapitre III : Stratégies de vide

Cette démarche nous est très importante parce qu’elle nous permet de réviser la manière de traiter l’architecture et l’urbanisme, le vide et le plein. D’où on trouve des moyens opérationnels, des hybrides qui rendent un toit en un sol, une construction en nature…. Cette stratégie nous permet de revisiter le vide et le combler d’événements, des évènements qui seront capable de valoriser un tissu urbain avec toutes ses entités et caractéristiques, voir même faire apparaître de nouvelles dynamiques et traits. Dans notre projet, nous essayerons d’adopter ce que nous avons appris de Gaussa, et sa théorie. Nous essayerons de l’adapter à notre réflexion et notre intervention afin d’arriver à réactiver notre milieu urbain.

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Directives

Moyens d’application

Recycler

La restructuration et le réemploi

Reconnecter

Lier les différents systèmes

Assurer la mixité

La ré-programmation

Renaturaliser

La ré-integration de l’élément végétal

Affirmer la convivialité

Créer des relations sociales

Relancer les activités économiques

Créer un espace pour l’économie

Innover

La recherche

Fig.65: La réactivation urbaine

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Chapitre III : Stratégies de vide

2/ Le Vide Programmatique, Rem Koolhaas On commencera par le concept du vide programmatique de Rem Koolhaas40, un concept qu’il traite dans son ouvrage, L’urbanisme, Imaginer le néant. Il constate que, dans la ville contemporaine, le souci de l’architecte est de remplir le vide qui lui a été proposé. C’est-à-dire, qu’il affirme que souvent les projets bâtis ont tendance à être les seuls moyens d’intervenir dans le tissu existant. Il reproche aux architectes et aux urbanistes leur ignorance par rapport au fait que la ville n’est pas un tissu stable, figé dans le temps. La ville évolue dans la dimension espace-temps par ses formes, ses dynamiques et son organisation. Il les appelle à se confronter à cette « réalité globale »41 de la ville. Il démontre cette évolution par l’exemple des quartiers historiques, autrefois la ville en elle-même, maintenant demeurent des centres denses, souvent gentrifiés, de nature commerciale et touristique. Il appui sur le fait qu’ils étaient composés d’une mixité d’activités. Mais maintenant on se retrouve face à ce qu’il l’appelle « un grand centre commercial à ciel-ouvert »42. D’où il propose le concept de vide programmatique ou bien « indétermination programmatique »43. Où le vide est le lieu des différents programmes, actuels ou à venir, de loisirs, de mobilités ou lié tout simplement à la vie quotidienne. Ces programmes vont garantir le renouvellement et l’évolution dans la ville. Ils vont créer un vide plein d’usage et d’activités. Koolhaas essaie de concrétiser ce concept de vide programmatique par des bandes programmatiques, une démarche purement programmatique indépendante d’une recherche formelle, utilisant une stratégie détachée d’une forme définitive. Il affirme « la bande programmatique nous fournit un moyen de traiter les programmes sans les traduire nécessairement en volumes et plans masses »44. Ces bandes ont pour but d’intensifier au maximum l’urbanité tout en ayant le minimum de matière construite. Dans les projets

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40. Rem Koolhaas, architecte, théoricien de l’architecture et urbaniste néerlandais, fondateur de l’agence OMA. 41. Rem Koolhaas, « Urbanisme : Imaginer le néant », dans L’Architecture d’aujourd’hui, n°238, avril 1985, p.38. 42. Ibidem 43. OMA, SMLXL Office for Metropolitan Architecture, 1987, p921 44. Rem Koolhaas dans « François Chaslin, Deux conversations avec Rem Koolhaas et cætera », Sens & Tonka, Paris,2001, p.25


Fig.66: Photo de maquette de la proposition de Rem KOOLHAAS pour le parc de la villette. 1982.

Fig.67: Plan général du Parc.

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Chapitre III : Stratégies de vide

urbains complexes, avoir de la matière construite trop tôt défini aura parfois des problèmes profonds qui peuvent rendre le projet rigide et peu évolutif. Maintenant, on passe à l’analyse de la réponse d’OMA pour le concours du Parc La Villette, où Rem Koolhaas a essayé de concrétiser le plus cette notion de vide programmatique. Et aussi à comprendre le fonctionnement d’un espace public, notamment un parc. Rem Koolhaas appelle sa proposition pour le concours de Parc La Villette, en 1982, « La congestion sans matière »45. Un projet élaboré autour de la notion du vide. La première réalisation d’OMA par rapport au projet c’était que la superficie du site était peu grande par rapport à celle du programme. Le programme était dense et donc ne reflétait pas la nature habituelle des parcs, un espace dominé par la nature avec un minimum de bâtiments. Donc, ils ont mis une hypothèse initiale, que c’est futile de concevoir un parc détaillé, ils ont considéré le programme comme une suggestion. Il n’est pas définitif et ceci est évident vu que tout parc n’est pas figé et il aura des changements constamment. « Plus un parc fonctionne, plus il sera en état de révision perpétuelle »46. Et donc, la tâche des architectes sera de proposer un processus qui va combiner des spécificités architecturales avec l’indétermination programmatique. Tout cela dans le but d’arriver à obtenir le maximum de bénéfice des plusieurs activités dans le site, y compris la nature, d’une manière efficace et en ayant une expérience esthétique stable. Ainsi, cette indétermination permettra toutes modifications, remplacements ou substitutions de se passer sans toucher ou endommager l’hypothèse initiale. Pour arriver à créer dans une zone métropolitaine une coexistence dynamique des activités diversifiées, et à travers leurs interférences générer 45. OMA, SMLXL Office for Metropolitan Architecture, 1987, p921 46. Ibidem

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Fig.68: Superficie du parc par rapport au programme.

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Chapitre III : Stratégies de vide

une réaction en chaine d’événements qui catalysera une condensation sociale à partir d’une congestion horizontale. Leur approche était donc de superposer des couches afin de constituer le parc. La première couche est celle des bandes programmatiques, des bandes parallèles répétitives de l’est vers l’ouest. Chacune avec son propre programme, comme cela, il n’y aura pas de concentration ou un regroupement d’une même fonction en une zone précise. Même la nature a été considéré comme partie du programme. Les bandes de 50m sont disposées sur le site d’une façon partiellement aléatoire et au même temps cela suit une logique dérivée des caractéristiques du site. Cette juxtaposition horizontale des bandes permettra la meilleur interaction et perméabilité entre eux grâce aux multiples limites entre ces programmes. D’où il y aura le maximum de mutations programmatiques. Aussi, les différentes manières de traiter ces bandes auront la capacité de donner l’illusion que ce sont des différents paysages en profondeur sans créer des limites construites. La deuxième couche est celle des point-grilles ou bien les « confettis »47. Ce sont des élément exclus des bandes qui se sont repartis sur toute la surface du site selon un algorithme mathématique qui calcule leur fréquence nécessaire fondé sur les besoins et les fonctions désirables. Même leurs surfaces sont calculées à partir de la surface totale. Aussi, ces éléments dépendent du caractère de la zone où ils se trouvent, « un kiosque dans la zone « x » est diffèrent d’un kiosque dans la zone « y », même s’ils sont les mêmes »48. D’ailleurs, la distribution aléatoire des point-grilles selon les bandes va créer des regroupements qui vont garantir que chaque constellation de point 47. Ibidem, p921 48. Ibidem, p925

98


Fig.69: Les bandes Programmatiques.

Fig.70: Les diffĂŠrentes possibilitĂŠs de mutations programmatiques.

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Chapitre III : Stratégies de vide

aura une configuration et un caractère unique. La troisième couche est celle de la circulation, constitué principalement de trois éléments. Un boulevard perpendiculaire aux bandes de sud au nord, ce boulevard relie les deux bâtiments majeurs du parc et il est ponctué par des équipements de petite taille tel qu’un petit amphithéâtre, des bancs, des tables d’échec, des zone couvertes, du roller skating…. Cet axe qui coupe les bandes permet une meilleure communication entre les bandes. Le deuxième élément est la promenade, un parcours qui couvre toute la partie droite du site. Elle est traitée de manières différentes à chaque emplacement. A ses deux intersections avec le Boulevard, se trouve le troisième élément de la circulation, deux Plazza qui démarque les entrées Nord et Sud du Parc. La dernière couche est celle des éléments que l’architecte n’a pas pu les inclure dans le système de composition initiale, vu que les trois premières couches sont régulières et neutres, elles forment donc la toile qui mettra en valeur ces éléments. La première phase de ce processus est démarquée par l’attention accordée au programme et sa dimension sociale, la manière dont les diverses activités humaines peuvent créer la dynamique nécessaire dans un parc. La deuxième phase est la manière de traiter la végétation et les détails du paysage. Maintenant, après avoir traité les surfaces en bande et la façon dont cela fonctionne, nous nous intéressons à la façon dont cela ressemble. Cette mise en scène se déroule en trois catégories de nature : •

La première est celle où le programme est de nature dominée par

le végétale, donc cela serait des jardins thématiques, des pelouses…, généralement regroupés afin de donner l’impression d’une perspective ouverte

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Fig.71: Les Confettis et leurs différentes constellations.

Fig.72: La Circulation

Fig.73: Les programme.

éléments

majeurs

du

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Chapitre III : Stratégies de vide

avec des images transposées. •

La deuxième catégorie est les écrans d’arbres parallèles aux

bandes, ceci permettra de créer des séries consécutives de paysage, surtout que les différences de taille, de hauteur, d’espèces, de transparence, de densité, d’homogénéité…, créeront un « paysage en coulisse »49. Le plus intéressant dans cette disposition qu’elle permet deux modes de perception. La premier, direction Nord-Sud, permettra de voir des écrans entremêlés et suggère une masse végétale. Le deuxième, Est-Ouest, permettra de cadrer les dégagements dans les bandes. •

La troisième catégorie est celle des éléments végétaux autour des

entités architecturales pour mettre en valeur, non seulement ces entités, mais aussi les différentes variétés, typologiques et formelles, que peuvent avoir les forêts. Et à travers ces forets provoquer le maximum de sensations et d’émotions. Enfin rendre le paysage une forme d’architecture. A travers ce projet, OMA se considère capable de produire un « cadre »50, capable d’absorber une série infinie d’interprétation, d’extensions et d’intentions sans tomber dans le piège des compromis, des répétitions et des contradictions. Enfin, leur stratégie vise à « coïncider l’utilitaire au poétique »51. Nous retenons ainsi que la démarche de Rem Koolhaas est un mécanisme générique qui fonctionne à travers l’action et il permet les mutations programmatiques par le le biais d’un système d’allocation. Donc l’espace devient flexible qui accueille les changement perpétuelles d’un contexte indéterminable. Une infrastructure de soutien pour les événements imprévisibles, afin d’arriver à un condensateur sociale qui combine la spécificité architecturale à l’indétermination programmatique.

49. Ibidem, p930 50. Ibidem, p934 51. Ibidem, p934

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Fig.74: Plan montrant les différents éléments végétales.

Fig.75: Les différents écrans de végétations, les paysages de KOOLHAAS.

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Chapitre III : Stratégies de vide

3/ Le Vide comme Paysage Bernard Tschumi52, en 1982, a proposé son design pour le concours du Parc de la Villette. A travers ce parc, il offre une nouvelle manière d’apprendre, d’écouter et d’émouvoir grâce à la multitude des activités qu’offre ce parc, des activités orientés vers les sciences et les technologies d’industrie. Maintenant, le parc permet l’exploration d’un monde technologique à travers les nouvelles techniques d’audiovisuelle et de la communication. Ce parc s’ouvre à tout type de manifestation et d’expression culturelle. « Le futur parc est moins conçu comme un équipement urbain que comme une réflexion théorique et conceptuelle sur la place de la nature dans une ville de l’âge post-industriel. »53 Tschumi propose une nouvelle conception d’un parc, vu que le programme chargé qu’a démontré Koolhaas dans l’analyse précédente de sa proposition pour le concours. Il a travaillé le parc d’une manière disséminatrice, il a distribué toutes les exigences programmatiques sur tout le site. D’où le parc serait l’un des plus grands édifices non-construits. Selon Tschumi, Le parc devait répondre à des exigences programmatiques, les activités selon le programme, les mouvements et les circulations et les espaces du jeu. Donc il a proposé un système de couches superposées. •

Des points concrétisés par les « folies »54, sur la base des cubes de

10,8m, toutes en rouge, un choix de couleur qui a rendu Tschumi célèbre déjà. Ces folies sont pleines ou évidées, chacune est traitée d’une façon unique avec des éléments architecturaux différents. Maintenant ces folies représentent des éléments repères dans le parc.

52. Bernard Tschumi, Architecte franco-suisse et théoricien de l’architecture. 53. Bernard Tschumi, www.Tschumi.com/projects/3 54. Ibidem

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Fig.76: L’évolution des parcs selon Bernard TSCHUMI.

Fig.77: Esquisses de Parc La Villette

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Chapitre III : Stratégies de vide

Les lignes, courbes ou droites, représentent les circulations, des

différentes lignes pour des différents parcours ponctués par des séquences multiples. •

Les surfaces, des aires destinées pour les étendus végétales, les

pelouses…. Et les espaces du jeu. Ce système de superposition permet des « contaminations »55, où l’usager est invité à bifurquer d’une activité à une autre à travers ces croisements. Il génère une nouvelle dynamique dans un parc, il donne lieu à des différentes perceptions de l’espace où l’usager se permet plusieurs manières de vivre l’espace. A travers son organisation spatiale à l’intérieur, traitée d’une manière à assurer la dispersion de toutes les activités, il garantira que toutes les zones seront animées tout le temps. Aussi, Tschumi a réussi à ouvrir le parc sur la ville, une qualité nécessaire pour tout parc. Surtout qu’il se situe dans une zone déterminante de la ville de Paris. Tschumi a revisité les accès et a très bien relié le parc a son tissu environnant. On peut conclure que le parc de la Villette représente l’exemple concret qui traduit la diversité, la solidarité, l’équilibre et surtout la mixité. C’est un bâtiment multifonctionnel éclaté qui regroupe plusieurs activités interactives qui étaient capable de générer une nouvelle synergie. Le parc de la Villette se met en valeur par ses ambiances particulières, sa structure et son intégration parfaite dans le tissu urbain. Ses différents aspects garantissent qu’il soit un espace public fait pour renforcer la rencontre et l’échange dans la ville. Cette réintroduction du paysage qu’a traité Tschumi, et que décrit Koolhaas comme « le seul moyen capable de créer des connexions dans la ville »56, se 55. Nadine Labedade, Parc de la villette 1983-1992. 56. « Entretien avec Rem Koolhaas », dans Michel Jacques (éd.),Yves Brunier, paysagiste,Bordeaux, Birkhäuser, Bâle, 1996, p.90.

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Fig.78: Systéme de couches.

Fig.79: les mouvements et la circulation

Fig.80: L’ouverture sur l’environnement.

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Chapitre III : Stratégies de vide

fond sur plusieurs dimensions, des dimensions qui nous sont indispensable dans l’aboutissement à notre projet. Le Paysage à travers sa capacité de proposer une continuité urbaine, garantit aussi une identité globale dans la ville par les connexions urbaines qu’il crée. Il n’est plus le fond sur lequel se dessine la ville et s’étale. Il permet une fluidité et une souplesse dans la ville. Ces qualités nous permettent de prendre en compte l’évolution perpétuelle de la ville contemporaine. Le paysage n’est plus dans sa définition de l’âge préindustriel, comme un élément esthétique autour et dans la ville. Il est aujourd’hui composé de plusieurs éléments différents, de la nature originelle ou artificielle, des bâtiments isolés ou regroupés, des métropoles denses, des êtres vivants, des objets anciens…. Cette multitude d’éléments construit des paysages différents, et ces paysages ne sont pas définis par leurs formes ou leurs limites physiques exactes, mais plutôt des représentations mentales dans la mémoire de la collectivité. Donc le paysage n’est plus seulement la nature mais un mélange de l’urbain et le naturel dans la ville. « Le retour de paysage, partie désormais intégrante de l’espace public urbain nous enseigne ceci ; l’architecture des vides n’est autre qu’une architecture de l’unicité. »57

58. « L’architecture du vide », Jacques Beauchard et Françoise Moncomble, Presses universitaires de Rennes, 2013

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Chapitre III : Stratégies de vide

Lecture de la ville Rapport Vide/ville

Rapport Projet/ Ville Le Projet combine le global et le local,

La ville est un

Le vide connecté de Manuel Gaussa

Le vide entoure ces

orienté vers la création

système dynamique de

situations séparées et

d’une dynamique

relations, elle fonctionne

donc il permet de les

d’échange. Et donc

en plusieurs situations

unir et d’y créer des

le projet transcende

séparées où il faut créer

événements qui les

sa dimension formel

un réseau connecté.

articulent.

pour aboutir à un environnement relationnel. Projet avec le

La ville n’est pas un

Le vide programmatique de Rem Koolhaas

tissu stable, figé dans le temps, elle est en évolution perpétuelle pas ses formes, ses dynamiques et son organisation.

Le vide comme paysage selon Bernard Tschumi

Le vide est le lieu des programmes,

construite, pour assurer

actuels ou à venir, de

son évolutivité.Créer

loisirs.... Le vide garantie

une congestion sans

le renouvellement et

matière. Ouvrir le parc a

l’évolution de la ville.

son environnement et le relier avec son contexte.

une absence de Le paysage et la nature sont un morceau de la ville.

matière s’il considère capable d’être combler par la nature, un paysage ou une place. Il faut rationaliser le vide.

Fig.81: Synthése des stratégies de vide

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minimum de matière

Un Parc comme réflexion théorique et conceptuelle sur la place de la nature dans la ville, un des plus grands édifices non-construits, ouverts et accessibles.


Programme

Dynamique Sociale

La Nature

à travers une fortification et une

L’introduction des

réactivation des

espaces d’activités

La renaturalisation

structures urbaines, on

incite une dynamique

et la réintroduction de

engendre une endo-

sociale de revitalisation

l’élément végétal et au

regeneration, une

de l’urbain et de créer

delà de cela, rendre une

reprogrammation et

des relations et des

construction en nature.

restauration du tissu

liens.

urbain Un programme évolutif selon les besoins des usagers avec des bandes programmatiques et les confettis pour permettre le maximum des mutations programmatiques.

Les mutations et les variations programmatiques engendrent un climat d’échange et de relations. Des différentes manières de s’approprier l’espace.

Différentes dispositions végétales pour donner des différents paysages. Approfondir les perspectives ou créer des écrans superposés.

Les intersections entre ces couches Programme distribué

favorisent l’interaction

sur la totalité de la

sociale surtout les folies

surface, en trois

sans programmes

couches, points, lignes

qui permettent une

et surface.

manière organique et non imposée de vivre

Tschumi a basé sa réflexion sur la place de la nature dans la ville, et donc il a profité au maximum de la surface pour l’élément végétal.

l’espace.

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Chapitre III : Stratégies de vide

Conclusion: Même si ces stratégies se divergent dans quelques points, elles se superposent dans leurs objectifs, la revalorisation d’un paysage urbain et architecturale à travers un espace public. Elles traitent le vide comme étant un catalyseur de régénération urbaine et pas comme un espace à bâtir. Elles visent à créer sans matière construite, à dépasser l’architecture comme une forme ou un objet mais plutôt un moyen de créer une dynamique sociale. L’architecture devient donc un environnement relationnel où il existe une congestion ou une densité sans matière. Ainsi, on affirme le potentiel du vide dans la conception architecturale comme une piste de création qu’on peut travailler avec et non pas seulement le combler. Le vide devient un outil architectural et urbain, qui estompera la limite entre ces deux derniers. Il nous permettra de réussir à revaloriser notre paysage, et à aboutir à un projet qui relie l’architecture à l’urbain tout en garantissant l’homme au centre de ses objectifs. Ceci nous permettra de créer une nouvelle polarité dans le centre-ville de Tunis, un nouveau centre dans la ville ,qui combine l’architecturale, l’urbain et le paysage, pleins d’activités et d’événements à proximité de la vie quotidienne des habitants.

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Chapitre I : L’espace public et le vide

114


115


Chapitre I : L’espace public et le vide

«Si tu arrives à faire le vide dans ton esprit, tu trouveras une porte à ouvrir. Et alors l’univers tout entier s’engouffrera, toutes les autres choses s’arrangeront d’elles-mêmes.»

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Eat, Love, Pray


Chapitre I : L’espace public et le vide

IV/ Intentions

Maintenant que nous avons défini notre réflexion, analysé notre site d’intervention et abordé des stratégies de références, nous passerons à élaborer nos intentions. Le vide est un catalyseur de régénération urbaine, il nous permet de créer sans matière construite. Il nous pousse à traiter l’architecture non pas comme un objet mais plutôt comme un environnement de dynamique sociale. Un lieu de relations et de connexions où une congestion sociale se prolifère et une densité sans matière règne. A travers l’analyse de notre contexte, nous avons dégagé plusieurs problèmes, principalement liés à la configuration spatiale mais qui ont des implications sur les autres dimensions de l’espace public. Ainsi, nous essayons de produire une stratégie de requalification de l’espace urbain afin de pouvoir valoriser notre paysage architectural. Notre stratégie s’inspire de la réflexion de Manuel Gaussa, sa théorie de vide connecté et son modèle de réactivation urbaine. Un modèle qui permettra de décortiquer les différentes directives qui peuvent influencer l’organisation de notre espace des outils conceptuels que nous élaborons selon ces directives. Cette réactivation urbaine comporte sept directives que nous élaborerons par la suite ainsi que nos choix conceptuels

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Chapitre IV : Intentions

Recycler à travers la restructuration et le réemploie

Accès fermé Accès ouvert Clôture Fig.82: Les Accès.

Fig.83: Ouvrir le parc

Afin de pouvoir réemployer notre espace, il nous est obligatoire d’ouvrir le jardin sur son milieu. Le fait d’enlever la clôture nous permettra de revoir les liens du jardin avec son milieu. Maintenant on passe à la restructuration de notre espace.

Fig.84: Restructurer le vide

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Chapitre IV : Intentions

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Reconnecter par la liaison de différents systèmes

1 Accès fermé

5

2

3

4

Raccourci Salines Habib Thameur Raccourci Stations Raccourci urbain Fig.85: Créer des liens.

Afin de créer des relations spatiales à l’échelle urbaine, nous avons choisi de relier la station de bus à la station de métro, de relier le nœud de la rue des Salines à l’avenue de Habib Thameur et de créer un raccourci urbain entre la rue de Borj Bourguiba et la rue de Moasker. Le fait que nous avons ouvert le parc sur ses environs nous oblige à traiter les limites entre eux, un traitement qui prend en compte les exigences du contexte.

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Chapitre IV : Intentions

Une séparation des flux est obligatoire, ainsi nous avons créé une voie de bus qui entoure tout le jardin dans l’espoir de réduire la congestion. Aussi, nous avons décidé de faire passer le maximum possible des flux piétons à travers le Jardin. 1/ L’ajout d’une piste cyclable à coté de la voie de bus. Traiter les façades délabrées afin d’éliminer la rupture dans le paysage architectural. Enlever le parking et le transformer en placette, un dégagement qui permettra de contempler le parc ou bien la nouvelle façade. Ainsi nous reprenons non seulement l’élément végétal en horizontal mais aussi en verticale.

2/ Un dégagement au niveau du parc afin de permettre une distance de contemplation par rapport à l’architecture riche de l’avenue.

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Fig.86: Coupe 1 de l’état actuelle

Fig.87: Coupe 1 de l’intention

Fig.88: Coupe 2 de l’état actuelle

Fig.89: Coupe 2 de l’intention

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Chapitre IV : Intentions

3/ Nous avons profité de la densité végétale préexistante sur cette limite afin de créer un écran végétal capable de réduire la nuisance sonore qui vient de la station.

4/ Nous avons déjà constaté dans notre analyse qu’il existe des ruptures dans notre paysage architectural. Parmi ces ruptures est l’îlot introverti au croisement de l’avenue Habib Thameur et la rue de la station. Cet îlot possède trois façades aveugles qui donnent sur notre parc et donc, dans la même réflexion, nous avons choisi de transformer ces murs en une façade végétalisée afin de créer une nouvelle signalétique dans notre quartier.

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Fig.90: Coupe 3 de l’état actuelle

Fig.91: Coupe 3 de l’intention

Fig.92: Coupe 4 de l’état actuelle

Fig.93: Coupe 4 de l’intention

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Chapitre IV : Intentions

5/ Afin d’optimiser les flux et la circulation, nous avons décidé d’intégrer les marchands ambulants dans le parc dans le but de les offrir un espace qui peut abriter leurs activités. Cet espace, quand il ne sera pas utiliser par les marchands, serait une étendue dédiée à l’expression libre; concerts, festivals, manifestations.... Ce dégagement offre aussi une distance par rapport aux bâtiments de la rue des Salines, afin de pourvoir contempler cette architecture.

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Fig.94: Coupe 5 de l’état actuelle

Fig.95: Coupe 5 de l’intention

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Chapitre IV : Intentions

Assurer la mixité par la reprogrammation

La reprogrammation est essentiel dans la création de la mixité. Il faut intégrer une diversité d’activités dans le parc dans le but de pouvoir générer des dynamiques multiples. Les espaces dédiés à ces activités doivent être perméables, c’est à dire, que la superposition partielle de ces activités va générer des mutations programmatiques. Ceci dit, nous nous retrouverons face à de nouvelles activités hybrides où se manifeste l’appropriation de l’espace le plus.

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Activité Direction Repère Fig.96: Schéma explicatif des superpositions des activités

Fig.97: Diversité des activités

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Chapitre IV : Intentions

La renaturalisation par la réintégration de l’élément végétal

L’introduction de la végétation dur toutes les voiries qui entoure notre jardin dan le but d’estomper les limites entre le jardin et son contexte. L’intégration de l’élément végétale sur les façades en hauteur afin de créer une continuité horizontale et verticale de la nature.

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Fig.98: Carte de renaturalisation

Fig.99: Ebauche d’une façade

Fig.100: Façade végétalisée

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Chapitre IV : Intentions

Affirmer la convivialité par la création des relations sociales

A travers la conception et l’utilisation des mobiliers urbains adéquats aux activités susmentionnées, nous pouvons garantir les interactions et les échanges entre les usagers. Ainsi nous affirmerons la convivialité dans notre jardin.

Aussi réconcilier la mémoire de lieu est essentiel pour la convivialité. Il faut essayer de retrouver de la paix dans l’histoire du parc et assurer que ceci perdure dans le futur. La création d’un mémorial est une solution qui peut rendre au cimetière et son peuple le respect que l’histoire leurs doit.

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Fig.101: Variantes de mobiliers urbains

Fig.102: Exemple de mĂŠmorial

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Chapitre IV : Intentions

Relancer les activités économiques par la création d’un espace qui lui est dédié A travers l’intégration des activités à titre économique dans le parc, nous créons une nouvelle dynamique dans l’espace. Aussi, l’inclusion des marchands ambulants dans le parc offre un cadre d’activité à une pratique déjà existante.

Innover à travers la recherche et la promotion des talents Dédier un espace complet aux activités juvéniles est nécessaires. Offrir aux enfants des espaces où ils se permettent de s’exprimer librement afin de garantir leurs identités.

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Conclusion Générale Ayant défini notre réflexion dans ce qui précède, nous pouvons conclure que l’espace public est d’une importance primordiale quant à l’organisation de la ville. Un espace public abritant le visible et l’invisible de la société et permettant les échanges dynamiques dans la ville. Néanmoins, nous avons prouvé que lorsque cette condition n’est pas vérifiée, l’espace publique devient vide. Un vide qui peut soit générer des troubles à l’ordre public ou bien engendrer de grandes réformes urbaines. En fin de compte, à travers nos recherches, nous avons pu affirmer le potentiel du vide comme étant un catalyseur de régénération urbaine permettant de créer sans matière construite. Le vide nous pousse à traiter l’architecture non pas comme un objet mais plutôt comme un environnement de dynamique sociale. Un lieu de relations et de connexions où une congestion sociale se prolifère et une densité sans matière règne. En analysant notre vide, le jardin Habib Thameur, nous avons pu constater que cet espace ne manque pas de contraintes. Ces contraintes principalement issues de la configuration spatiale et ayant par conséquent de nombreuses répercutions sur les autres dimensions de l’espace. Nous étions donc en mesure d’affirmer la nécessité d’une stratégie capable de réconcilier l’espace avec l’usage et la mémoire avec le lieu. Nous avons également choisi d’établir des stratégies qui tendent à aborder le vide par le vide. Ces stratégies nous ont permis de revoir l’architecture dans la ville. L’architecture n’est, de ce fait, plus conçue comme étant une forme mais plutôt un ensemble de couches qui constituent un milieu de relations et de dynamiques. Une architecture de l’unicité, c’est-à-dire qu’elle combine toutes les échelles afin de les unir dans une démarche cohérente.

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Enfin, nous concluons que l’architecte est l’organisateur premier dans la ville de par ses observations des besoins du moments et sa capacité de suggérer par la suite une potentielle volonté collective. Il est le créateur de l’espace par excellence et celui qui dicte et influence ses usages.

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Annexe

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Table des matières Introduction Problématique Méthodologie I/ L’espace public et le vide ....................... 15 1/ Introduction à l’espace public ...................... 15 Définitions .................................................................. 15 Conclusion ................................................................. 19

2/ Le Vide .......................................................... 22 Introduction ............................................................... 22 Définitions .................................................................. 22 La controverse autour du vide ................................. 26 Une Matière Urbaine ................................................. 30

3/ Les Vides Urbains .................................. 34 Les Hétérotopies ........................................................ 34 Les Non-Lieux ........................................................... 36 Conclusion ................................................................. 38

II/ Analyse du contexte .............................. 42 1/ Introduction historique du contexte ............. 42 Le quartier Franc ....................................................... 44

2/ Analyse urbaine ............................................ 52 Repères ...................................................................... 52 Équipements .............................................................. 52 Plein / Vide ................................................................ 54 Nœuds ........................................................................ 56

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Le flux véhiculaire ...................................................... 58 Le flux piéton .............................................................. 58 Limites ........................................................................ 58 Stylistique .................................................................. 60 Coupes Urbaines........................................................ 62 Conclusion.................................................................. 66

3/ Le Jardin Habib Thameur ............................. 68 Plan et composition géométrique ............................. 68 Accès .......................................................................... 68 Relevé végétal ............................................................ 70 Matériaux .................................................................... 72 Les pratiques sociales ............................................... 72 La grille des attendus de Jean-Marc Besse ..............74 Conclusion ................................................................. 78

III/ Les Stratégies du Vide .......................... 83 1/ Manuel Gaussa, Le vide connecté ............... 84 2/ Le Vide Programmatique, Rem Koolhaas .... 92 3/ Le Vide comme Paysage ........................... 102 Conclusion ....................................................... 110

IV/ Intentions ............................................ 115 Conclusion générale..................................115 Annexes ....................................................115 Table des matières ...................................115 Liste des illustrations.................................115 Références bibliographiques ...................115

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Liste des illustrations Fig.1: Grille d’analyse de l’espace public ............................ 20 Source: L’auteur

Fig.2: View of the Octagonal Temple at Minerra Medica, Carmelo Baglivo 23 Source: http://www.uncubemagazine.com/blog/14060541 Fig.3:

Palazzo Veneziano, Carmelo Baglivo ���������������������������� 23

Source: https://divisare.com/projects/261726-carmelo-baglivo-padiglioneitalia-innesti-grafting-ambienti-taglia-e-incolla

Fig.4: Le Gestaltisme, Le plein à travers le vide ��������������������� 25 Source: https://www.skyword.com/contentstandard/storytelling/what-contentcreators-ux-designers-and-vr-developers-can-learn-from-the-nuances-ofour-visual-system/

Fig.5: Nicholas Poussin, Paysage par temps Calme, (1651). Paysage au delà de la ville. ���������������������������������������������������������� 25 Source: https://nixwiekunst.wordpress.com/page/49/

Fig.6: Cité Jardin, manifestation de l(urbanisme culturaliste �������� 27 Source: http://www.lavoixdunord.fr/184454/article/2017-06-29/logementspassifs-rehabilitations-vilogia-prepare-le-logement-de-demain

Fig.7: Le Corbusier, Plan voisin pour Paris, 1925. �������������������� 27 Source: https://99percentinvisible.org/article/ville-radieuse-lecorbusiers-functionalist-plan-utopian-radiant-city/

Fig.8: Central Park, New York. ���������������������������������������� 31 Source: http://www.travelandleisure.com/attractions/parks-gardens/ central-park-shadows-sundial

Fig.9: Favelas, Rio De Janeiro. ��������������������������������������� 31 Source: https://www.architecturaldigest.com/story/google-beyond-the-maprio-favelas

Fig.10: Tableau récapitulatif des principes d’une hétérotopie, grille d’analyse. ������������������������������������������������������������ 37 Source: L’auteur

Fig.11: Tableau récapitulatif des caractéristiques d’un non-lieu, grille d’analyse. ������������������������������������������������������������ 39 Source: L’auteur

Fig.12: Carte de la ville de Tunis ������������������������������������ 43 Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plan_Tunis_1928.jpg

Fig.13: La genèse de la ville de Tunis �������������������������������� 43 Source: Master: Pratique urbaine dans les quartiers populaires de la ville coloniale de Tunis, Sana Frini

Fig.14: Carte du quartier franc, la Médina à gauche et la ville coloniale à droite. ������������������������������������������������������������� 45 Source: L’auteur

Fig.15: Photo ancienne montrant l’intersection des avenues de Paris, a gauche, et de Roustan, à droite, à l’intersection, nous trouvons l’ancien Hotel RITZ et la station de tramway. ���������������������������������� 45 Source: https://www.pinterest.fr/pin/717901996821502852/?lp=true

Fig.16: Photo ancienne montrant une partie de l’ancien cimetière juif et son enceinte. ��������������������������������������������������������� 45 Source: https://www.pinterest.fr/pin/788622584722187620/?lp=true

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Fig.16: Photo ancienne montrant les tramways et l’ambiance générale. �� 47 Source: https://harissa.com/D_Souvenirs/passage.htm

Fig.17: Photo ancienne montrant la station de tramways et le fameux horloge du passage. ����������������������������������������������������������� 47 Source: http://www.terredisrael.com/comm_juive_Tunisie.php

Fig.18: Ancienne carte montrant les quartiers de la frange intermédiaire. ���������������������������������������������������������������������� 49 Source:

Fig.19: Photo du jardin Habib Thameur dés sa réalisation avant la construction du station de Bus de même nom. 1957 ����������������������������������� 51 Source: http://www.wepostmag.com/amp/ces-photos-qui-font-revivre-tunisdautrefois/

Fig.20: Repères majeurs. ���������������������������������������������� 53 Source: L’auteur

Fig.21: Équipements. ������������������������������������������������� 53 Source: L’auteur

Fig.22: Rapport Plein/Vide �������������������������������������������� 55 Source: L’auteur

Fig.23: Photo du jardin en 1957 ��������������������������������������� 55 Source: https://www.flickr.com/photos/ramonduran/2203838587

Fig.24: Carte des Nœuds ����������������������������������������������� 57 Source: L’auteur

Fig.25: 1. Nœud de la place de la république �������������������������� 57 Source: L’auteur

Fig.26: 2. Nœud vers la Médina ���������������������������������������� 57 Source: L’auteur

Fig.27: 3. Nœud de la rue des Salines ��������������������������������� 57 Source: L’auteur

Fig.28: Flux Véhiculaire ��������������������������������������������� 59 Source: L’auteur

Fig.29: Flux Piéton ��������������������������������������������������� 59 Source: L’auteur

Fig.30: Limites ������������������������������������������������������� 59 Source: L’auteur

Fig.31: Carte des emplacements de différents façades. ����������������� 61 Source: L’auteur

Fig.32: Façades de la rue de parc en état délabré ��������������������� 61 Source: L’auteur

Fig.33: Façades modernes ���������������������������������������������� 61 Source: L’auteur

Fig.34: Façade Moderne ������������������������������������������������ 61 Source: L’auteur

Fig.35: Façades Coloniales ������������������������������������������� 61 Source: L’auteur

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Fig.36: Façade aveugle sur le parc ������������������������������������ 61 Source: L’auteur

Fig.37: Façade Hotel Ritz ��������������������������������������������� 61 Source: L’auteur

Fig.38: Coupe sur la rue des Salines ���������������������������������� 63 Source: L’auteur

Fig.39: Coupe sur la rue de Parc �������������������������������������� 63 Source: L’auteur

Fig.40: Coupe sur l’avenue Habib Thameur ������������������������������ 63 Source: L’auteur

Fig.41: Coupe sur rue de la station 1 ��������������������������������� 65 Source: L’auteur

Fig.42: Coupe sur rue de la station 2 ��������������������������������� 65 Source: L’auteur

Fig.43: Coupe sur rue de la station 3 ��������������������������������� 65 Source: L’auteur

Fig.44: Schéma de la composition du jardin ���������������������������� 69 Source: L’auteur

Fig.45: Axe Perpendiculaire ������������������������������������������� 69 Source: L’auteur

Fig.46: Axe secondaire ������������������������������������������������ 69 Source: L’auteur

Fig.47: Axe principale ������������������������������������������������ 69 Source: L’auteur

Fig.48: Jardin Tuileries ���������������������������������������������� 69 Source: http://modernaatl.com/plan-de-bassin-de-jardin/plan-de-bassin-dejardin-12-plan-jardin/

Fig.49: Carte d’accès au jardin ��������������������������������������� 69 Source: L’auteur

Fig.50: Carte du relevé végétal ��������������������������������������� 71 Source: L’auteur

Fig.51: Carte des matériaux dans le parc ������������������������������ 73 Source: L’auteur

Fig.52: Carte des pratiques sociales dans le parc ��������������������� 73 Source: L’auteur

Fig.53: Photos des pratiques sociales ��������������������������������� 73 Source: L’auteur

Fig.54: La clôture de trois métre. ������������������������������������ 75 Source: L’auteur

Fig.55: Densité végétale. ��������������������������������������������� 75 Source: L’auteur

Fig.56: Accessibilité et perspective fermée ��������������������������� 75 Source: L’auteur

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Fig.57: Rupture dans le parc ������������������������������������������ 77 Source: L’auteur

Fig.58: Accessibilité et fermeture du parc ���������������������������� 77 Source: L’auteur

Fig.59: Le Jardin est une hétérotopie ��������������������������������� 79 Source: L’auteur

Fig.60: Le Jardin est un non-lieu ������������������������������������� 79 Source: L’auteur

Fig.61: Le territoire comme des situations séparées. ������������������ 85 Source: https://vpr-norman.ou.edu/urban-density-tulsa

Fig.62: La multiplicité des intersections dans la ville. �������������� 87 Source: https://axonometrica.wordpress.com/2016/03/07/contribucionesmanuel-gausa-decalogues-for-a-new-informational-era-23-decalogue-2-urbanchallenges/

Fig.63: Les dynamiques dans la ville. ��������������������������������� 87

Source: https://axonometrica.wordpress.com/2016/03/14/contribucionesmanuel-gausa-decalogues-for-a-new-informational-era-33-heptalogue-multicities-prospective-program/ Fig.64: Barcelone, lieu de connexions. �������������������������������� 89 Source: https://axonometrica.wordpress.com/2016/02/29/contribucionesmanuel-gausa-decalogues-for-a-new-informational-era-13-decalogue-1changes-of-paradigms/

Fig.65: La réactivation urbaine ��������������������������������������� 91 Source: L’auteur

Fig.66: Photo de maquette de la proposition de Rem KOOLHAAS pour le parc de la villette. 1982. ������������������������������������������������� 93 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.67: Plan général du Parc. ����������������������������������������� 93 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.68: Superficie du parc par rapport au programme. ������������������� 95 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.69: Les bandes Programmatiques. ����������������������������������� 97 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.70: Les différentes possibilités de mutations programmatiques. ���� 97 Source: Master: Strategic way of design in REM KOOLHAAS’ Parc de la Vilette project, OZAY OZKAN, 2008

Fig.71: Les Confettis et leurs différentes constellations. ������������ 99 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.72: La Circulation ������������������������������������������������ 99 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.73: Les éléments majeurs du programme. ���������������������������� 99 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.74: Plan montrant les différents éléments végétales. ������������� 101 Source: S, M, L, XL, Rem Koolhass et Bruse Mau, 1995

Fig.75: Les différents écrans de végétations, les paysages de KOOLHAAS. ��������������������������������������������������������������������� 101 Source: https://www.pinterest.co.uk/pin/38139928071887706/

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Fig.76: L’évolution des parcs selon Bernard TSCHUMI. ����������������� 103 Source: http://www.grenoble.archi.fr/abecedaire/files/assets/common/pagesubstrates/page0190.jpg

Fig.77: Esquisses de Parc La Villette ������������������������������� 103 Source: Master: L’utopie socialiste du parc de la villette, espace public et politique, Soulafa Mahfouz, 2007

Fig.78: Systéme de couches. ����������������������������������������� 105 Source: Master: L’utopie socialiste du parc de la villette, espace public et politique, Soulafa Mahfouz, 2007

Fig.79: les mouvements et la circulation ����������������������������� 105 Source: Master: L’utopie socialiste du parc de la villette, espace public et politique, Soulafa Mahfouz, 2007

Fig.80: L’ouverture sur l’environnement. ����������������������������� 105 Source: Master: L’utopie socialiste du parc de la villette, espace public et politique, Soulafa Mahfouz, 2007

Fig.81: Tableau de Synthèse. ����������������������������������������� 108 Source: L’auteur

Fig.82: Les Accès. ��������������������������������������������������� 116 Source: L’auteur

Fig.83: Ouvrir le parc ����������������������������������������������� 116 Source: L’auteur

Fig.84: Restructurer le vide ����������������������������������������� 116 Source: L’auteur

Fig.85: Créer des liens. ��������������������������������������������� 117 Source: L’auteur

Fig.86: Coupe 1 de l’état actuelle ����������������������������������� 119 Source: L’auteur

Fig.87: Coupe 1 de l’intention ��������������������������������������� 119 Source: L’auteur

Fig.88: Coupe 2 de l’état actuelle ����������������������������������� 119 Source: L’auteur

Fig.89: Coupe 2 de l’intention ��������������������������������������� 119 Source: L’auteur

Fig.90: Coupe 3 de l’état actuelle ����������������������������������� 121 Source: L’auteur

Fig.91: Coupe 3 de l’intention ��������������������������������������� 121 Source: L’auteur

Fig.92: Coupe 4 de l’état actuelle ����������������������������������� 121 Source: L’auteur

Fig.93: Coupe 4 de l’intention ��������������������������������������� 121 Source: L’auteur

Fig.94: Coupe 5 de l’état actuelle ����������������������������������� 123 Source: L’auteur

Fig.95: Coupe 5 de l’intention ��������������������������������������� 123 Source: L’auteur

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Chapitre I : L’espace public et le vide

Fig.96: Schéma explicatif des superpositions des activités ����������� 125 Source: L’auteur

Fig.97: Diversité des activités �������������������������������������� 125 Source: L’auteur

Fig.98: Carte de renaturalisation ������������������������������������ 127 Source: L’auteur

Fig.99: Ebauche d’une façade ���������������������������������������� 127 Source: L’auteur

Fig.100: Façade végétalisée ������������������������������������������ 127 Source: L’auteur

Fig.101: Variantes de mobiliers Urbains ������������������������������ 129 Source: L’auteur

146


Références bibliographiques Articles: Daniel Breslau, « Robert Park et l’écologie humaine », Article des Actes de la recherche en sciences sociales N°74 2002. ELOGE DU VIDE, Le carré bleu, feuille internationale d’architecture, 2010 Françoise Navez-Bouchanine, la fragmentation en question : des villes entre fragmentation spatiale et fragmentation sociale? Paris, l’Harmattan, coll. «Villes et Entreprises», 2002. Georg Simmel, 1999, Socioloque allemand. Jacques Beauchard et Françoise Moncomble « L’architecture du vide », Presses universitaires de Rennes, 2013. Jean-Marc Besse, Espace Public, Espace Politique et Paysage Familier, 2006. Leila Ammar, Les enjeux du patrimoine ancien et récent à Tunis aux XIXe et XXe siècles :Entre volontés de sauvegarde et périls. , 2017 Manuel Gausa, Décalogues pour une nouvelle ére informationnelle. 2016 Michel Foucault « Des espaces autres », dans Dits et Ecrits, Paris, Editions Gamard, collection « Bibliothèque des sciences humaines », 1994. Rem Koolhaas dans « François Chaslin, Deux conversations avec Rem Koolhaas et cætera », Sens & Tonka, Paris, 2001. Yves Brunier, paysagiste, « Entretien avec Rem Koolhaas », dans Michel Jacques (éd.),Bordeaux, Birkhäuser, Bâle, 1996.

Expositions: Dominique Perrault, 2011, “Quand les architectes n’ont pas peur du vide”, colloque, cite de l’Architecture et du Patrimoine. Exposition « Vides. Une rétrospective. », Centre Georges Pompidou, 2009. Manuel Gaussa, 2011, “Quand les architectes n’ont pas peur du vide”, colloque, cite de l’Architecture et du Patrimoine. Exposition « Vides. Une rétrospective. », Centre Georges Pompidou, 2009.

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TSCHUMI Bernard, 2011, “Quand les architectes n’ont pas peur du vide”, colloque, cite de l’Architecture et du Patrimoine. Exposition « Vides. Une rétrospective. », Centre Georges Pompidou, 2009.

Livres: Albert-Armand Maarek, historien, L’ancien cimetière juif de Tunis, 2009. Bernardo Secchi, « Première leçon d’urbanisme », Ed. Parenthèses, 2006. Carmelo BAGLIVO, La Città dei Vuoti ( Poème) Claude Thiberge, « La Ville en Creux », 2002. Edward T.Hall « la dimension cachée » ,1966 Françoise Choay, L’urbanisme, utopies et réalités : Une anthologie, Paris, Seuil, coll. « Points », 1965. Françoise Navez-Bouchanine, la fragmentation en question : des villes entre fragmentation spatiale et fragmentation sociale? Paris, l’Harmattan, coll. «Villes et Entreprises», 2002. Habermas, Droit et démocratie, 1997 Joseph Nasr, «Le Rien en Architecture, l’Architecture du Rien », Ed. L’Harmattan. Le Corbusier, « Vers une architecture », 1923. MANGIN David, Projet urbain, collection eupalinos, éditions Parenthèses, 1999 Marc Augé, « Les non-lieux. Une introduction à l’anthropologie de la surmodernité », Editions du Seuil. Michael Jakob, Le Paysage, Infolio, 2008 Nadine Labedade, Parc de la villette 1983-1992. Rem Koolhaas, « Stratégie du vide », dans Patrice Goulet (éd.),OMA– Rem Koolhaas : six projets, Paris, Éditions Carte Segrete, 1990. Rem Koolhaas « La ville générique », 1994. Rem Koolhaas, New-York délire : Un Manifeste rétroactif pour Manhattan, Ed. Parenthèses, 2002.

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Robert Venturi, «Complexity and contradiction in Architecture», 1966.

Mémoires: Sana Frini, Pratiques urbaines dans les quartiers populaires de la ville coloniale de Tunis: Entre héritage, conséquences et nouveaux défis Sarah ben jabeur, Ambiances et intégration urbaine d’un espace paysager public : Cas du jardin Habib Thameur, Mastère en urbanisme, 2006 Soulafa Mahfouz, l’utopie socialiste du parc de la villette, espace public et politique, 2007. Nada Oudghiri , Le Vide. Nouvelle stratégie urbaine et outil architectural.

Sites www.harissa.com http://www.archilab.org/public/2000/catalog/actar/actarfr.htm Manuel Gausa, Antitypes, www.Tschumi.com/projects/3

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