101 MÉDECINS DU MONDE
LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE, BELGIQUE ET SUISSE TRIMESTRIEL - N° 101 DÉCEMBRE 2010/JANVIER/FÉVRIER 2011 0,60 % - 1 FS WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG
FRANCE L’ACCÈS AUX SOINS DES PLUS EXCLUS 1
1 GRAND ANGLE |P. 2-4 L’état de santé des exclus en France 2 EN DIRECT DE… |P. 5-9 Allemagne, Tanzanie, Papouasie, Uruguay, Haïti, Sahel 3 RENDEZ-VOUS |P. 10 Médias et partenariats 4 ASSURANCE-VIE |P. 11 Donner autrement 5 URGENCE |P. 12 Inondations au Pakistan 2
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NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU
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GRAND ANGLE / FRANCE
L’ÉTAT DE SANTÉ DES EXCLUS
UNE DÉGRADATION BRUTALE Sans-papiers, demandeurs d’asile, Rroms, personnes se prostituant, personnes vivant à la rue ou dans des squats, usagers de drogues… Les patients de Médecins du Monde sont parmi les populations les plus exclues de l’accès aux soins.
epuis deux ans déjà, Médecins du Monde constate une augmentation de 17 % du nombre de patients reçus en consultations médicales au sein de ses centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso), entre 2007 et 2009. Une recrudescence inquiétante. En 2009, plus de 35 500 consultations médicales ont été dispensées dans les Caso. Les patients reçus sont jeunes, 68 % ont moins de 40 ans, et sont majoritairement étrangers, avec plus de 150 nationalités représentées. L’idée fausse d’une migration pour soins est souvent véhiculée : « Les
© Christina Modolo
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étrangers ne viennent pas en France pour se faire soigner, les facteurs de migration sont avant tout économiques, sociaux ou politiques. Preuve en est l’importance du retard d’accès aux soins chez 22 % des patients étrangers », explique le Dr Olivier Bernard, président de Médecins du Monde.
98 % des patients de MdM vivent au-dessous du seuil de pauvreté Les personnes viennent consulter lorsque leur maladie a atteint
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un stade avancé. Des pathologies simples peuvent alors dégénérer en complications graves et bien plus onéreuses à soigner que si elles avaient été prises en charge à temps. « Pour les pathologies graves nécessitant un suivi à long terme, comme le diabète ou l’hypertension artérielle, le pourcentage de patients accusant un retard de recours aux soins atteint même plus de 34 % », ajoute le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France.
COUVERTURE MALADIE, UN DÉDALE ADMINISTRATIF La quasi-totalité des patients reçus par MdM vit au-dessous du seuil de pauvreté (fixé à 908 euros mensuels pour une personne seule). Autres données alarmantes, près des trois quarts des consultants ne disposent pas d’un logement stable, 14 % vivent à la rue et, pour les patients
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© Virginie de Galzain
Vidéos sur le web
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© Elisabeth Rull
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1_ L’augmentation du nombre de patients dans nos centres s’explique par la complexification des démarches administratives, qui restreint l’accès aux soins et décourage les personnes qui y ont droit.
2_ Le contexte répressif et législatif, notamment à l’égard des Rroms, a indéniablement pour effet l’éloignement des personnes des structures de santé.
3_ L’absence de domiciliation
© Virginie de Galzain
reste encore le principal obstacle à l’accès aux droits pour près de 29 % des patients qui ne peuvent déclarer d’adresse ou recevoir du courrier.
4_ En 2009, 12 % des
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patients reçus par MdM étaient mineurs, ce qui représente une augmentation de 30 % par rapport à 2008.
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GRAND ANGLE / FRANCE pourtant quasi inexistante », indique le Dr Olivier Bernard. C’est ainsi que 81 % des personnes qui ont droit à une couverture maladie n’en ont aucune lors de leur première consultation chez Médecins du Monde.
disposant d’un logement, le surpeuplement et l’insalubrité sont coutumiers. Pour ces populations déjà fragilisées par des conditions de vie très précaires, l’obtention d’une couverture maladie et l’accès aux soins s’avèrent un véritable parcours du combattant. Prise en charge problématique dans les hôpitaux, barrière linguistique, peur des arrestations, méconnaissance des droits et des structures, constante complexification des démarches administratives sont autant d’obstacles rencontrés par ces personnes. « Nous assistons à une succession de mesures pour complexifier et restreindre davantage l’accès aux droits et aux soins des plus démunis, sous prétexte de lutter contre la fraude,
DE PLUS EN PLUS D’ENFANTS Cette année, les équipes de MdM s’alarment également de la nette augmentation de patients mineurs dans les Caso. Ces enfants, pourtant protégés par la convention de l’ONU*, rencontrent les mêmes obstacles d’accès aux soins que les adultes. Seulement 14 % des mineurs possèdent une couverture maladie. Ces enfants et adolescents sont essentiellement affectés par des pathologies
respiratoires souvent dues aux logements malsains et surpeuplés dans lesquels ils vivent.
Seul un enfant sur trois est à jour dans ses vaccins « Le déficit vaccinal est aussi très marqué, seul un enfant sur trois est à jour dans ses vaccins et ce quel que soit le vaccin DTP, BCG, ROR, hépatite B ou coqueluche », note le Dr Jean-François Corty. Si les prises en charge pour les jeunes sont pour l’essentiel de courte durée, 15 % nécessitent un suivi d’au moins six mois, notamment lorsqu’ils souffrent d’asthme, d’épilepsie, de diabète ou encore de cardiopathies.
UN BILAN AMER Augmentation du nombre de consultations médicales, du nombre de mineurs, du nombre de personnes consultant trop tardivement… autant de signaux d’alerte forts pour Médecins du Monde. Dans un contexte où la politique de sécurité et d’immigration est toujours plus répressive, les inégalités sociales de santé s’aggravent et le système de santé dit solidaire semble aujourd’hui laisser les plus démunis en marge des possibilités d’accès aux soins. N LAURE ANTOINE * En vertu de la convention de l’ONU du 20 novembre 1989, les mineurs doivent bénéficier du meilleur accès à la sant é possible et de la sécurité sociale.
5_ La grande majorité © Virginie de Galzain
des patients de MdM sont sans-abri ou vivent dans des logements insalubres. Souvent fragiles et marginalisés, ils peinent à s’adresser au système de droit commun.
6_ Médecins du Monde
Témoignage de José
met en place des missions mobiles destinées à aller à la rencontre des personnes qui ne peuvent pas avoir accès aux soins. Ici, les équipes viennent en aide aux migrants, dont les conditions de vie précaires entraînent de graves problèmes de santé.
Propos recueillis par Maya Vanard
© Benoit Guénot
J’ai deux garçons de 22 et de 11 ans. Nous vivons dans une petite ville près de Cannes depuis 2005, après des allers retours incessants entre la France et le Portugal. Nous sommes en situation irrégulière, donc quand je peux, j’emmène mon fils se faire soigner ici parce que les soins sont gratuits et très bien. La vie est beaucoup plus dure quand on n’a pas ses papiers ; pour une analyse de sang par exemple j’ai dû payer une centaine d’euros, on m’a donné un papier pour me faire rembourser, mais je sais que je ne le serai pas. Mes demandes à la préfecture restent sans réponses. Je voudrais que mes enfants au moins soient couverts. »
© Benoit Guénot
ORIGINAIRE DU CAP VERT DEUX ENFANTS
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EN DIRECT DE… ALLEMAGNE PLAN GRAND FROID À BRUXELLES
© MdM
Dans la salle d’attente d’open.med, des patients originaires d’Équateur discutent avec des bénévoles très à l’écoute.
CONSULTATIONS FIXES OU MOBILES
L’ACC S AUX SOINS POUR TOUS Depuis 2006, MdM s’engage à soigner les laissés-pour-compte dans la ville de Munich.
NOS ACTIVITÉS open.med en 2009 : 1 150 consultations. Plus de 60 % de femmes, environ 40 % de jeunes entre 19 et 39 ans, 17 % de mineurs. 15 à 20 % de sans-papiers, 45 % de citoyens européens (Bulgares, Polonais et Roumains), 30 % de demandeurs d’asile. MedMobil en 2009 (début du projet en juillet) : 200 personnes différentes rencontrées, 39 % de femmes.
ne petite table pour les enfants, un canapé et des affiches de MdM en Afrique ou en Colombie. Dans la salle d’attente du Caso de Munich, open.med, Licia attend son tour.
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Elle a quitté l’Équateur pour retrouver une vie décente. « Je suis ici depuis trois ans. C’est très dur dans mon pays. On ne peut plus gagner sa vie. J’étais ingénieur dans l’administration et je n’étais plus payée. Je suis venue travailler pour aider mon frère à rembourser un crédit qu’il a contracté en Équateur. Je garde des enfants. L’Allemagne est un pays tranquille où les gens sont respectueux mais j’espère pouvoir retourner chez moi avant d’être trop âgée », raconte Licia, sans se départir de son sourire. Si elle fréquente open.med, c’est parce qu’elle ne peut pas se payer l’assurance maladie obligatoire.
LES PLUS VULNÉRABLES EN PREMIÈRE LIGNE « En 2009, nous avons reçu 335 patients, dont presque la moitié sont originaires des nou-
veaux pays membres de l’Union européenne. Ce sont surtout des femmes, dont un quart sont enceintes. Si nous nous occupons bien sûr de sans-papiers, il faut noter que nous accueillons aussi 10 % d’Allemands qui ne peuvent pas se payer une assurance maladie », précise la chargée de projet Marion Chenevas, qui s’indigne du devoir de dénonciation des institutions recevant les sanspapiers. « Nous essayons de contourner cette obligation. Avec la ville de Munich, nous avons créé il y a un an un fonds qui permet de prendre en charge des soins de manière anonyme. C’est unique en Allemagne. » En juillet 2009, le bureau munichois a mis en place une équipe mobile en partenariat avec d’autres associations à Stuttgart. « L’objectif de MedMobil est de motiver les gens à retourner chez le médecin.
Le Samu social de Bruxelles est un organisme financé par la région bruxelloise qui coordonne les actions publiques et celles des ONG auprès des SDF. Pendant l’hiver, l’objectif du plan grand froid est de ne laisser aucun SDF en danger. Principal partenaire médical, MdM participe à ce dispositif pour la 4e année. 40 bénévoles, formés à l’aide aux personnes en situation de précarité proposent des consultations médicales et paramédicales. Ce plan d’urgence est spécifique à la région de Bruxelles. Cette année MdM devrait réaliser une évaluation des dispositifs d’aide aux SDF à Anvers. Une question reste en suspens : l’aide d’urgence réalisée à Bruxelles entraînet-elle un déplacement de SDF d’une ville à l’autre ?
Plus de 80 % des personnes rencontrées dans la rue ont une assurance maladie, mais elles ont perdu confiance dans le personnel médical. Nous intervenons dans la rue avec un bus mais aussi dans les centres d’accueil de jour et d’hébergement », explique Damien Perrot, chargé de communication MdM.
PERSPECTIVES À L’INTERNATIONAL Pour le directeur de MdM Allemagne, Marc Gemeiner, « l’évolution des bureaux de MdM passe par le développement du réseau international. D’ailleurs nous envisageons de renforcer nos activités à l’étranger, avec notamment une action en Birmanie ». Autant de projets qui encouragent l’équipe munichoise à poursuivre son engagement ici et là-bas. N MARIE-PIERRE BUTTIGIEG
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6 EN DIRECT DE… TANZANIE
VIH/SIDA
DE LA PRISE EN CHARGE À LA PRÉVENTION Forte de son expérience en matière de prise en charge du VIH/sida au sein de la population générale, dont l’action est désormais confiée à des partenaires tanzaniens, MdM démarre un programme de réduction des risques auprès des plus vulnérables. Diaporama sur le web Ouganda Kenya Rwanda TANZANIE
Burundi
ZANZIBAR RDC
DAR ES-SALAAM
© Olivier Dubuquoy
OCÉAN INDIEN Zambie Malawi Mozambique
NOS OBJECTIFS Développer les missions de réduction des risques en Afrique. Cette mission en Tanzanie, à Dar es-Salaam et Zanzibar, est la première sur le continent. NOS ACTIVITÉS Phase d’implantation depuis septembre qui comprend le recrutement, l’ouverture d’un local, le repérage des lieux et de la population concernée, l’observation des pratiques, et qui devrait permettre par la suite de mener des campagnes de sensibilisation, des distributions de seringues et de préservatifs.
a situation géographique de la Tanzanie, sur la côte est de l’Afrique, en fait l’un des points de passage du trafic de drogues. Elles circulent sur le marché local et sont accessibles en particulier dans les grandes villes du continent ou de l’archipel de Zanzibar : cannabis produit sur place ou dans les pays limitrophes, héroïne en provenance d’Afghanistan, d’Iran ou du Pakistan, mais aussi amphétamines en provenance d’Afrique du Sud et cocaïne en
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Le sida est aujourd’hui bien pris en charge au sein de la population générale.
provenance d’Afrique de l’Ouest. Pour les populations les plus vulnérables, celles n’ayant pas bénéficié de la protection de l’enfance ou d’éducation primaire ou celles issues des migrations internes des campagnes vers les mégapoles, la rencontre avec les drogues entraîne une consommation sans connaissance des risques, dont l’exclusion qui lui est fortement liée. Or, la politique nationale de lutte contre le sida en Tanzanie s’adresse principalement à la population générale et même si elle est efficace, puisque l’on constate une inversion épidémiologique, force est de constater qu’elle ne touche pas les populations spécifiques parmi les plus vulnérables.
Cibler l’action en prenant en compte le contexte politique, social et religieux Après dix-sept années de travail dans la prise en charge VIH/sida,
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MdM a décidé de valoriser son expérience en Tanzanie en s’orientant vers un programme de réduction des risques et de prévention auprès de personnes se prostituant, d’usagers de drogues et d’homosexuels. Une mission exploratoire au début de l’année 2010 a permis de cibler l’action en prenant en compte le contexte politique, social et religieux du pays.
S’INSPIRER DES PRÉCÉDENTS PROGRAMMES DE PRÉVENTION Afin d’agir au plus près des personnes vulnérables, MdM a décidé de s’installer dans l’un des quartiers les plus pauvres de Dar es-Salaam, la capitale tanzanienne, et de travailler avec deux ONG locales bien implantées. Depuis septembre, le travail de MdM porte essentiellement sur la mise en place du projet : recrutement et formation du personnel (travailleurs sociaux essentiellement), planification, ouverture d’un local d’accueil,
meilleure connaissance du terrain, localisation géographique des lieux de consommation et premiers contacts et échanges avec les usagers de drogues. « Nos précédentes missions de réduction des risques dans d’autres pays nous ont permis d’identifier ce qui marche et ce qui ne marche pas, explique Céline Debaulieu, coordinatrice à Dar es-Salaam. Il s’agit toujours d’une population exclue de la société et marginalisée, sans toit, sans repères, ayant subi des traumatismes et des violences, et qui rencontre les milieux de la drogue et de la prostitution. »
DE CONCERT AVEC LES ACTEURS LOCAUX Le point de départ du programme est de localiser ces personnes et de comprendre leurs comportements. « Les paramètres qui varient sont les pratiques, les types de consommation et les réseaux sociaux », poursuit Céline Debaulieu. Il s’agit ensuite d’intégrer ce programme dans le quartier d’intervention et que tous les acteurs de ce quartier y contribuent. Pour ce faire, un atelier de travail a été réalisé en novembre réunissant les décideurs institutionnels et les leaders communautaires, les professionnels de santé, les acteurs associatifs, les pairs éducateurs et la police. La mission est prévue pour trois ans, ce qui permettra de bien ancrer les actions de sensibilisation, les programmes d’échange de seringues et méthadone pris en charge par l’hôpital psychiatrique de Muhimbili. N TIPHAINE POIDEVIN
7 EN BREF…
PAPOUASIE
DIALOGUER AVEC LES COMMUNAUTÉS
otre engagement de douze ans auprès des Papous nous a permis de comprendre leur culture et leur approche de la santé », souligne Guillaume de Kermadec, responsable de desk Asie. Créées sous l’impulsion de MdM, des associations d’étudiants et de pairs permettent de nouer des liens avec les populations. Une manière aussi de contrer la méfiance des Indonésiens, qui gèrent le système de santé national, vis-à-vis des Papous. « Nous travaillons aussi à la création d’un pont entre les communautés indonésienne et papoue,
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dans un objectif d’intégration mais aussi d’adhésion aux protocoles de soins de ces dernières. Cela passe par de la communication et des échanges pour apprendre à se connaître. » Également par du plaidoyer et du suivi. Les efforts de MdM se concentrent sur la santé reproductive ainsi que sur la santé sexuelle avec la lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles.
« Ce programme intègre les habitudes socioculturelles locales et les valeurs de la population autochtone »
© MdM
Pour son action en Papouasie, Médecins du Monde apporte un soutien technique et pédagogique aux ONG locales.
Les enfants sont un relais essentiel dans le domaine de l’éducation à la santé.
Le travail porte sur les moyens de prévention, la mise à disposition de préservatifs par exemple, et un long travail de sensibilisation afin de faire évoluer les pratiques. « Ce programme intègre les habitudes socioculturelles locales et les valeurs de la population autochtone dans son approche », relève Remco Van de Pas, responsable de la mission. La stratégie de prévention passe par une véritable éduca-
tion à la santé dont les relais sont aussi les enfants : concours de dessins organisés à l’école, séances d’information mobile… Les pairs, de leur côté, bénéficient d’une formation qui les aide à comprendre l’importance de la prévention, et à délivrer ensuite le message aux communautés. Prochain axe du travail en Papouasie : le suivi gynécologique des femmes. N OLIVIA JAMET
URUGUAY
R DUIRE LES DÉCÈS MATERNELS Alors que les complications dues à des avortements illégaux représentent 26 % des décès maternels en Uruguay, Médecins du Monde s’associe à deux organisations uruguayennes dans leurs efforts de réduire ces risques. a santé sexuelle et reproductive représente l’une de nos priorités en Amérique latine », rappelle le Dr Jean Guerrini, responsable de la mission en Uruguay. Cette région cumule en effet 35 % des avortements illégaux dans le monde.
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Médecins du Monde a donc décidé d’intervenir en Uruguay. « Ce pays est en avance sur ses voisins, puisqu’une loi de 2008 prévoit la prise en charge des femmes ayant avorté, souligne le Dr Guerrini. Une loi dépénalisant l’avortement a même été votée, avant d’être bloquée par un veto du président ! »
Cette action […] servira aussi de modèle à quatre pays de la région L’objectif de la mission est, d’une part, d’étendre à trois départements de province la mise en place d’un protocole d’information et
de prise en charge pré- et postavortement des femmes et, d’autre part, de faire évoluer les mentalités et les lois en sensibilisant la population et les pouvoirs publics à la problématique des grossesses non désirées. Cette action de trois ans, menée en partenariat avec deux associations uruguayennes militantes, servira aussi de modèle à quatre pays de la région. N PHILIPPE GRANJON
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© Olivier Geay/Isabelle Labeyrie
EN DIRECT DE… HAÏTI
1_ Les « crieurs » parcourent les camps avec des messages de prévention et des informations santé. 2_ Les patients sont accueillis dans une clinique mise en place dans le quartier de Carrefour-feuille.
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DIX MOIS APRÈS LE SÉISME
UNE SITUATION TRÈS PRÉOCCUPANTE Conditions de vie déplorables dans les camps, quartiers encore engorgés par les gravats, lenteur de la reconstruction, épidémie de choléra, nouvel ouragan : Haïti est loin d’être sorti d’affaire.
OCÉAN ATLANTIQUE
HAÏTI
GRAND’ANSE
PORT-AU-PRINCE
République Dominicaine
Vidéos sur le web
MER DES ANTILLES
es choses évoluent, mais très lentement. Ces trois derniers mois, la physionomie du centre de Port-au-Prince a changé, les immeubles écroulés sont rasés, laissant des terrains béants. Mais
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ACTIVITÉS À Port-au-Prince, mise en place de 9 cliniques temporaires permettant l’accès aux soins de santé primaires dans les camps de sans-abri, soutien psychosocial. Maintien du programme violences faites aux femmes en partenariat avec deux hôpitaux. Dans la Grand’Anse, soutien de huit centres de santé avec prise en charge de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans. Transfert de compétences
ce n’est le cas que pour les quartiers où les bulldozers peuvent accéder. Dans les autres, escarpés ou excentrés, il faudra déblayer les gravats à la brouette, et ça va prendre encore beaucoup de temps », raconte Rozenn Tanguy, coordinatrice générale de MdM. Dix mois après le séisme qui a coûté la vie à plus de 250 000
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auprès des bureaux communaux de santé, formation du personnel de santé. MOYENS Coût estimé des différentes missions en 2010 : 6,7 millions d’euros pour les activités sur la Grand’Anse et Port-au-Prince. 16 expatriés dont des coordinateurs généraux, médicaux, administratifs, logistiques et des médecins, infirmiers, pharmaciens et sages-femmes. 180 collaborateurs haïtiens sur Port-auPrince et 47 sur la Grand’Anse.
personnes et laissé 1,3 million de sans-abri, la situation reste extrêmement alarmante.
ÉMERGENCE DU CHOLÉRA « Les conditions de vie dans les camps sont exécrables, poursuit Rozenn. Et les pluies diluviennes qui se sont abattues ces dernières
semaines n’arrangent rien : les coulées de boue ont fait des victimes. L’épidémie de choléra, qui s’est déclarée fin octobe 2010 dans le département de l’Artibonite, s’est propagée sur l’ensemble du pays. MdM a réagi en mettant en place plusieurs unités et centres de prise en charge. »
PARADOXE SANITAIRE Présent en Haïti depuis 1989, MdM s’est mobilisé après le séisme en déployant une mission d’urgence. Depuis, MdM s’est adapté aux besoins des sans-abri. Neuf cliniques temporaires se sont en effet établies dans les camps de la capitale. Des centres de santé très organisés où consultations de première urgence, générale, maternelle et vaccinations sont proposées gratuitement. « C’est le paradoxe de la situation. Il n’y avait aucun système de santé publique avant le tremblement de terre. Avec l’arrivée des ONG, les gens sont mieux soignés qu’avant », conclut Rozenn.
IMPORTANCE DU SUIVI PSYCHOLOGIQUE À côté de ces cliniques, de « petites maisons » proposent des activités psychosociales afin de recréer une vie de quartier et de soutenir psychologiquement la population. On y parle beaucoup des conditions de vie très difficiles, moins du séisme. Mais
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SAHEL
MALNUTRITION
SANT ET NUTRITION AU SAHEL Face à la menace de famine au Sahel, MdM a lancé au printemps 2010 un programme de santé et de nutrition. Des résultats encourageants malgré l’insécurité montante. charge, dont 178 cas de malnutrition sévère avec complications. 53 agents de santé locaux et des infirmiers statisticiens sont désormais opérationnels. « Ils collectent des informations relatives à l’état nutritionnel et aux besoins de santé des populations, ajoute Isabelle Bruand, responsable Sahel à Paris. Des données capitales pour ajuster nos actions. » MdM a également ouvert au Burkina Faso (district de Djibo) un programme, dans le cadre d’un projet régional visant à promouvoir une meilleure accessibilité, financière et géographique, aux soins de qualité. Les actions touchent à la santé maternelle, nutrition, soins (épidémies et paludisme), apport en médicaments, avec un volet formation et la réhabilitation de centres de santé.
Plus d’infos sur le web
NIGER
les animateurs veillent et détectent au besoin les personnes qui auraient besoin d’un suivi psychologique plus soutenu. Le programme de prise en charge pluridisciplinaire des femmes victimes de violences, qui devait s’achever en 2010, se poursuit au sein des cliniques et en partenariat avec les hôpitaux dans lesquels MdM était présent avant le séisme. Selon les enquêtes, ces violences se seraient accrues dans les camps et les quartiers couverts par les cliniques. Enfin, le programme de soins de santé primaires mené dans la Grand’Anse, renforcé un temps en raison de l’afflux de déplacés fuyant la capitale, revient à la « normale » car la plupart des déplacés sont rentrés progressivement à Port-au-Prince.
QUELLE ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ EN 2011? MdM réduira progressivement le nombre de cliniques, courant 2011. Nos équipes travaillent parallèlement en étroite collaboration avec le ministère de la Santé haïtien pour insérer nos activités, notamment celles centrées sur la santé materno-infantile, au sein de la carte sanitaire de Port-au-Prince. Ces évolutions ne pourront qu’être progressives et restent tributaires d’une situation qui demeure très préoccupante… N SANDRA RUDE
TCHAD
NIAMEY
FASO
N’DJAMENA
OUAGADOUGOU
NOS OBJECTIFS Santé: Niger, Mali et Burkina Faso Faciliter l’accès géographique et financier à des soins de qualité.
ous avons conduit notre intervention en combinant deux approches: urgence et développement, constate Mamoudou Barro, coordinateur général au Niger. Nous avons soutenu les structures étatiques en mettant à disposition des ressources humaines, en assurant leur formation, l’approvisionnement régulier en aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) et en médicaments, et en améliorant l’intégration de
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MdM développe un programme de santé sur trois pays dont les problématiques sont proches.
la prise en charge de la malnutrition aiguë dans le paquet minimum des activités (PMA) des formations sanitaires. » Dès son démarrage, en mai 2010, le programme mis en place au Niger et au Tchad pour faire face à la crise nutritionnelle – conséquence de faibles précipitations, de prix alimentaires élevés, et des épidémies – MdM s’est appuyé sur des actions existantes. Ainsi, fin août, dans la région de Tahoua (Niger), 2 231 enfants de moins de 5 ans ont été pris en
UN PLAN DE SÉCURITÉ RENFORCÉ
© DR/MdM
MALI BAMAKO BURKINA
Nutrition: Niger, Tchad Contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la malnutrition chez les moins de 5 ans. MdM vise le renforcement des capacités des acteurs locaux et des structures de santé pour la prise en charge médiconutritionnelle des enfants, femmes enceintes et allaitantes.
À la suite des enlèvements des membres du personnel d’Areva au Niger, le 16 septembre dernier, nos équipes ont été temporairement rapatriées à Niamey. « Aujourd’hui, nous n’envisageons pas de quitter la région, précise Karine Dyskiewicz, coordinatrice MdM à Tahoua. Cela pénaliserait les populations bénéficiaires. Mais la situation est réévaluée chaque semaine. Nos chauffeurs jouent un rôle important, car leur parfaite connaissance des villages et des populations contribuent à sécuriser nos missions. » Reste que l’insécurité pourrait bien compliquer, sur le long terme, tant au niveau humain, logistique que financier, l’accompagnement de systèmes de santé encore fragiles. N GUILLAUME PLASSAIS
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RENDEZ-VOUS / MÉDIAS, PARTENARIATS…
L’ACCÈS AUX SOINS NE DEVRAIT PAS ÊTRE UN LUXE Médecins du Monde Suisse lance une nouvelle campagne de communication pour l’accès aux soins pour tous, sans discrimination.
i en théorie la loi suisse permet à chacun, sans discrimination, d’avoir accès à des soins de santé, en réalité les plus vulnérables ne peuvent souvent pas en bénéficier. MdM Suisse n’a pas hésité à utiliser la provocation comme maître mot de sa campagne en établissant un parallèle entre l’accès aux soins et le luxe pour dénoncer
Lausanne et Genève, à la fin du mois de septembre. Elle s’articule autour de trois visuels, l’un représentant une gélule dans une vitrine, un autre une limousine transformée en ambulance et le dernier une carte d’assurance maladie sous forme de carte de crédit. Une semaine après le début de la campagne d’affichage, une séance photo organisée dans ces trois villes a permis aux passants de se faire photographier devant la limousine représentée sur l’un
des visuels. Relayé par les réseaux sociaux, cet événement a permis à MdM Suisse de faire connaître ses actions et de sensibiliser un public plus jeune. Cette campagne sera ensuite pérennisée par le biais d’autres outils de communication. N MARGAUX DUGOUJON
Pour découvrir l’ensemble de la campagne, rendez-vous sur www.medecinsdumonde.ch
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ces inégalités qui subsistent en matière de santé dans le pays. À travers cette campagne, l’association cherche également à accroître sa notoriété et à se positionner en tant qu’ONG de s a n t é ré f é re n t e e n S u i s s e romande. Imaginée par deux écoles de communication, Crea et Policom, elle cible une population nationale. La campagne s’est, dans un premier temps, illustrée sous forme d’affichages dans les villes de Neuchâtel,
REVUE HUMANITAIRE
QUID DU PARTENARIAT ? ONG avec leur État. Tous ces partenariats peuvent-ils se faire sans aucune compromission ? Revue Humanitaire, Partenariat : pour une coopération sans compromission, n° 26, septembre 2010. En vente à MdM et en librairie. © DR
L’humanitaire a longtemps tardé à s’associer à des acteurs du développement présents dans les pays du Sud. Aujourd’hui les ONG du Sud, mais aussi de l’Europe de l’Est se développent, grandissent et acquièrent une
expertise et des budgets équivalents, parfois même supérieurs à ceux des ONG du Nord. Cette collaboration ne peut que profiter aux populations les plus vulnérables. Cette notion de coopération entre ONG du Nord et du Sud renvoie également à celle qu’entretiennent les
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RENCONTRE PARTENARIAT
ILS SOUTIENNENT MÉDECINS DU MONDE n 2010, la fondation du Groupe Optic 2000 s’est engagée auprès de Médecins du Monde. En fournissant des équipements verres et montures, elle apporte un grand soutien aux consultations ophtalmologiques du centre de soins de Paris.
DIRECTEUR JURIDIQUE DE MDM
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Cette année, Scooter a également tenu à encourager les actions de MdM. La marque de bijoux a signé une collection spéciale à l’occasion de ses 30 ans, dont une partie des bénéfices sera reversée à l’association, notamment en faveur du programme mené auprès des
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femmes et des enfants des bidonvilles de Jaipur, en Inde. Olivia Ruiz est marraine de l’opération. N
COMITÉ DES DONATEURS
© Lahcène Abib
HA TI: ÉTAT D’URGENCE, URGENCE D’ÉTAT
e me suis rendu en Haïti en mai 2010 pour visiter le programme d’urgence dépêché à la suite du séisme du 12 janvier 2010. MdM a réagi très vite et – malgré la saturation de l’aéroport – des urgentistes, des chirurgiens et du matériel sont arrivés dès le troisième jour qui a suivi le drame. À Port-au-Prince, j’ai pu voir comment MdM construit, équipe et fait fonctionner une dizaine de dispensaires assurant des soins de santé primaires. La coordination avec les autres ONG médicales y est bien organisée.
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Il m’a semblé que ce programme était efficace et bien dimensionné, avec quelque 300 personnes dont une dizaine d’expatriés. À Jérémie et dans la Grand’Anse, MdM a développé un système de soutien à huit centres de soins et créé deux équipes de « cliniques mobiles » qui se rendent dans treize villages. MdM met l’accent sur la pédiatrie, l’obstétrique et la gynécologie. À l’hôpital de Jérémie, les rénovations et les équipements financés par MdM m’ont impressionné. MdM y réfère des enfants gravement atteints et leur paie séjour, consultations et médicaments. MdM couvre aussi les frais des accouchements pathologiques et des césariennes. S’y rajoutent la construction de latrines et la rénovation des salles d’accouchement. Reste désormais à bâtir, en Haïti, un système de santé cohérent et solidaire. N CARL VAN EISZNER
FRANÇOIS RUBIO
ALLIER GÉNÉROSITÉ ET PLACEMENT FINANCIER Suite de l’interview sur le web
Quelle est l’importance des assurances-vie pour le financement des actions MdM ? F.R. : Depuis plusieurs années déjà, de plus en plus de donateurs choisissent de soutenir nos actions de leur vivant ou après leur décès en faisant bénéficier MdM de leurs assurances-vie. Qu’elle soit modeste ou plus importante, chaque assurancevie contribue au financement de nos missions. Au total, nous recevons plusieurs centaines de milliers d’euros sous cette forme chaque année. Quels sont les avantages de cette « forme de don » ? F.R.: La formule est très souple, vous choisissez entre une prime unique ou des primes périodiques et ce capital reste disponible à tout moment. L’assurance-vie bénéficie souvent de taux très attrayants ainsi que d’une fiscalité avantageuse.
Comment doit procéder le donateur qui souhaite soutenir nos actions via une assurance-vie ? F.R.: Lors de la souscription du contrat il suffit d’indiquer notre nom et notre adresse: Médecins du Monde, 62, rue Marcadet, 75018 Paris, l’important est que l’association soit bien identifiable. Si l’assuré dispose déjà d’un contrat il peut modifier la clause bénéficiaire en signant un avenant qui porte Médecins du Monde comme bénéficiaire pour tout ou partie. Nous conseillons aux donateurs de nous informer de l’existence de ce contrat ou de le faire apparaître sur leur testament s’ils en ont fait un, afin de pouvoir se rapprocher de l’assureur le moment venu. N HÉLÈNE VALLS Pour plus d’informations vous pouvez contacter Johann Hoguin au 01 44 92 14 36 ou par courriel à johann.hoguin@medecinsdumonde. net. Nous pouvons également vous faire parvenir une brochure explicative.
N° 101 | Décembre 2010/Janvier/Février 2011
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URGENCE
INONDATIONS AU PAKISTAN
SAUVÉS DES EAUX, MAIS PAS DES MAUX Dans la province de Kyber-Pakhtunkhwa, touchée de plein fouet par la catastrophe, les eaux se sont retirées, mais la question de l’accès aux soins demeure.
’ai 65 ans et c’est la première fois que je vois la mousson provoquer de tels dégâts : la moitié de mon village a été touchée. » Afsar Khan n’a plus de maison depuis ce 28 juillet où la rivière Kaboul, gonflée par les fleuves de la montagne, a submergé le village de Misri Banda. Depuis, avec toute sa famille, il vit chez un cousin épargné. L’aide du gouvernement s’est limitée à la fourniture de tentes pour offrir des abris de fortune à ces familles qui venaient de tout perdre. Sources d’eau potable inondées, centres de santé envahis par la boue : la situation sanitaire était des plus alarmantes.
© Katrijn Van Giel
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Médecins du Monde, présent depuis un an dans le district voisin de Swabi, s’est aussitôt mobilisé. L’équipe, essentiellement pakistanaise, a mis en place deux cliniques mobiles pour renforcer trois centres de santé. À raison de 250 consultations par jour, MdM a pris en charge des infections respiratoires, des maladies dermatologiques et enrayé une possible épidémie de choléra. Si les eaux se sont rapidement retirées, l’approche de l’hiver inquiète quant au sort de ces populations. « Désormais notre urgence est là, déclare Frédéric Penard, responsable du desk Urgence à Paris : leur proposer des soins de santé primaires afin que leur situation ne s’aggrave pas. » N BORIS MARTIN
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