Tous Médecins du Monde, le magazine des donateurs de Médecins du Monde n° 124 by Médecins du Monde

MÉDECINS E D N O M U De magazine des donateurs

N° 124 AUTOMNE 2016 TRIMESTRIEL 0,60 € — 1FS

Focus /

Niger, face au défi de la malnutrition Infographie / Construire un programme humanitaire Vie de l'association / Retour sur la journée des donateurs

SOIGNE AUSSI L'INJUSTICE

RENCONTRE

LIBAN

. Noelle

Psychothérapeute au Liban Noëlle Jouan a 36 ans. Quatre jours par semaine, dans les centres de santé de la vallée de la Bekaa appuyés par Médecins du Monde, elle tente d’apaiser l’extrême souffrance et les troubles psychologiques des réfugiés syriens. POURQUOI J’Y SUIS ? « Pendant quatre ans, j’ai travaillé dans un centre de réhabilitation pour toxicomanes où je proposais des séances de thérapies par l’art et le théâtre. Mais je voulais agir sur le terrain, aider les Syriens, car j’ai moi-même connu la guerre au Liban. Je sais la violence, les séquelles des traumatismes qu’ils ont vécus. C’est ainsi que je suis devenue la première psychologue à travailler pour Médecins du Monde sur la santé mentale des réfugiés au Liban. Cela fait plus de trois ans que je m’y consacre. » CE QUE JE FAIS « J’assure six à sept consultations quotidiennes. Je reçois des hommes, surtout, mais également des femmes et des enfants qui souffrent de la frustration de leurs parents. L’incapacité à subvenir aux besoins élémentaires de la famille, tels que des repas équilibrés, des soins de santé et un accès à une bonne éducation, est source d’un stress important. Elle favorise le développement de comportements agressifs, de dépression, d’angoisses, d’insomnies. Et même de psychoses plus graves comme la schizophrénie. Certaines personnes déconnectent complètement de la réalité. »

Découvrez nos portraits de réfugiés syriens http://bit.ly/29UDCpG

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« Des traumatismes personnels ressortent à la faveur du temps qui s’étire. » Noëlle, psychothérapeute

CE QUE JE RESSENS « Au départ les Syriens avaient le sentiment de partager une même souffrance, la perte d’êtres chers, de leurs biens et de leur terre. Aujourd’hui ils constatent que certains ont fui en Europe, parviennent à travailler ou à se loger. Et que d’autres vivent dans une grande pauvreté. Des traumatismes personnels ressortent à la faveur du temps qui s’étire et des espoirs de retour qui s’amenuisent. En rentrant chez moi le soir, j’ai souvent besoin de m’isoler. Mais lorsque je vois mes patients sourire, j’ai le sentiment d’être au moins parvenue à illuminer leur visage. »

OPINIONS

AUTOMNE 2016

, Editorial

Mobilisés

Réfléchir aux programmes

que nous mettrons en place dans les années à venir, c’est rester fidèles aux priorités d’action de Médecins du Monde. C’est demeurer des acteurs médicaux de la société civile qui accompagnent la transformation sociale et travaillent main dans la main avec les communautés. C’est soutenir les ONG du Sud et tisser avec elles des partenariats équilibrés et forts. C’est également préserver notre liberté d’action et d’interpellation des pouvoirs publics. Lorsque nous mettons en place un programme d’accès aux soins et aux droits, nous veillons à éviter toute subordination aux agendas stratégiques des États ou des bailleurs. Un exercice complexe, à l’heure où les fonds publics et le nombre d’ONG soutenues sont rationalisés. La clé de notre indépendance réside dans la diversification de nos sources de financement. Et c’est avec votre soutien que nous renforcerons notre capacité de choix. Cette détermination fera le Médecins du Monde de demain. Une association humanitaire en phase avec ses engagements et avec son époque.

Dr Françoise Sivignon Présidente de Médecins du Monde

Au sommaire du N° 124 / automne 2016

Niger P. 6

Infographie P. 8

Squats

C’est en écoutant la radio que j’ai appris que la campagne « Le Prix de la Vie » ne pourrait pas être affichée dans la rue. Je suis infirmier et le combat que porte Médecins du Monde pour faire baisser le prix des médicaments me tient particulièrement à cœur. J’ai tout de suite signé la pétition. J’en ai parlé autour de moi pour que mes proches soient sensibilisés à cette question primordiale en France ! Robert, infirmier

Touchés

Pour la première fois cette année, je me suis rendue à la Journée des donateurs que Médecins du Monde organise à Paris. Nous avons pu rencontrer les équipes qui agissent au quotidien auprès des plus défavorisés en France et dans le monde. J’ai été touchée par leur expérience, par leurs récits et leur engagement. Plus que jamais je suis heureuse de soutenir modestement vos actions. Sophie, donatrice

Enthousiasmés

J’ai été très sensible à l’intervention de Françoise Sivignon au sommet humanitaire mondial. Je me suis reconnu dans son discours qui appelait à un changement profond et durable. Pour moi, les organisations humanitaires se doivent d’aider les personnes les plus démunies à agir sur leur propre vie et à faire valoir leurs droits. La présidente de Médecins du Monde l’a bien dit : « La dignité retrouvée doit être notre premier indicateur de succès ». Jean, instituteur

Vous aussi, réagissez ! magazine@medecinsdumonde.net

Qui fait le journal ? Médecins du Monde — Journal trimestriel publié par Médecins du Monde France — 62 rue Marcadet, 75018 Paris – Tél. : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – Service donateurs : 0800 014 014 (N° gratuit) – Directeur de la publication France : Dr Françoise Sivignon – Rédacteur en chef : Thomas Flamerion – Maquettiste : Clémence Hivert – Comité éditorial : Hélène Berger, Alexandre Jalbert, Hugo Tiffou, Emmanuelle Pons, Marius Musca – Rédaction : Thomas Flamerion, Justine Roche – Ont collaboré à ce numéro : le comité des donateurs, les desks urgence, Afrique, Amérique latine, Asie, Europe de l'Est, Moyen-Orient, la direction des opérations France – Secrétariat de rédaction : Pauline De Smet – Crédit photo de couverture : Olivier Papegnies/Collectif Huma – Création maquette : Citizen-Press – www.citizen-press.fr – Tél. : 01 77 45 86 86 – Copyright : toute reproduction doit faire l'objet d'une demande écrite préalable. Ce numéro est tiré à 363 870 exemplaires et envoyé aux donateurs de Médecins du Monde, GC (Grande Cause) – ISSN 2429-2370 – Commission paritaire N° 1008H84740 — Fabrication : Koryo – 42 rue Pierre Valette, 92 240 Malakoff – Imprimé sur papier 100 % PEFC.

P. 11

10-32-2387

Médecins du Monde N° 124 — 3

PANORAMA

L'image

EN BREF

Le Prix de la Vie / Elle devait être diffusée dans le métro, sur les abribus, les commerces. Mais notre campagne Le Prix de la Vie, qui dénonce le coût exorbitant de certains médicaments, a été refusée par les réseaux d’affichage qui craignaient les réactions négatives de l’industrie pharmaceutique. Médecins du Monde a alors eu recours à l’affichage sauvage. Notre combat a largement été entendu et soutenu : plus de 200 000 personnes ont signé notre pétition adressée à la ministre de la Santé.

Pour couper la route aux réfugiés qui tentent d’entrer sur son territoire, la Hongrie a mis en place des contrôles aux frontières très stricts et augmenté le nombre d’expulsions. Ce sont des personnes qui disent avoir été maltraitées par la police hongroise que Médecins de Monde soigne dans les camps de transits de Kelebia et Horgos, au nord de la Serbie. Biljana Stankovic, coordinatrice du programme, explique que « certains se sont blessés en escaladant les barbelés qui longent la frontière ». D’autres présentent des blessures dues au gaz lacrymogène ou à des morsures de chien. Pour aider ces personnes traumatisées, qui vivent dans des conditions sanitaires déplorables, des psychologues sont venus renforcer les cliniques mobiles de Médecins du Monde en Serbie.

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Égypte / Améliorer la santé mentale L’instabilité politique et économique en Égypte affecte autant la population que les réfugiés qui entrent dans le pays via des réseaux de passeurs. Au Caire, les exilés africains sont particulièrement marginalisés, rejetés même par certains centres de santé au motif qu’ils seraient porteurs de maladies infectieuses. Difficile alors de consulter un médecin, notamment pour des troubles psychiatriques, car la santé mentale demeure taboue en Égypte. Afin de faciliter l’accès aux soins pour ces personnes vulnérables, Médecins du Monde forme à la santé mentale les médecins, infirmières, éducateurs de santé de plusieurs centres de santé primaire du Grand Caire. L’association appuie également quatre ONG égyptiennes qui fournissent une aide psychosociale à des populations particulièrement vulnérables, comme les femmes victimes de violence, les enfants vivant dans la rue, les personnes porteuses du VIH ou les enfants handicapés.

Serbie / Violences envers les réfugiés

Prix des médicaments / Le combat continue

En République démocratique du Congo, près de 400 000 personnes vivent avec le VIH. L’épidémie touche plus spécifiquement certaines populations parmi lesquelles les enfants qui ont quitté leur famille et vivent à la rue. Depuis le début de l’année, à Kinshasa et dans la province du Nord-Kivu, Médecins du Monde s’efforce d'améliorer la prévention, le dépistage et la prise en charge du VIH chez les jeunes âgés de 10 à 24 ans. Nos équipes participent notamment à la création d’espaces de santé conviviaux dans les structures de soins. Ils forment également les cliniciens et travaillent à l’adaptation d’outils de sensibilisation dédiés à ce jeune public.

Le saviez-vous ? © Clémence Hivert

65,3 millions de personnes dans le monde, soit 1 sur 113, sont déplacées ou réfugiées.

RDC / Prévenir le VIH chez les jeunes

Grâce à la forte mobilisation du public pour soutenir notre campagne « Le Prix de la Vie », Médecins du Monde a pu être auditionné par la commission des affaires sociales le 22 juin, à l’Assemblée nationale. Françoise Sivignon, présidente, et Olivier Maguet, spécialiste de la question du prix des médicaments, y ont réaffirmé nos positions. Nous demandons au gouvernement de garantir l’accès aux traitements pour tous en régulant le prix des médicaments. Nous souhaitons la transparence sur les coûts de recherche & développement qui servent aujourd’hui d’argument aux firmes pharmaceutiques pour gonfler les prix. Enfin nous voulons que soit créé un modèle alternatif au brevet afin que soient produits plus facilement des médicaments génériques.

Le tweet

@AFD_France #Grossesses non désirées : informer, agir et répondre aux besoins des #femmes

Source : Tendances mondiales du déplacement forcé en 2015, Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

Palestine / Simulation d’urgence à Gaza Cible régulière de bombardements, la bande de Gaza est étranglée par un blocus imposé par Israël. Afin d’assurer une prise en charge rapide des blessés lors des incidents, Médecins du Monde mène sur ce territoire un programme de préparation aux urgences. Pour mesurer l’impact des formations proposées par nos équipes à la population et au personnel des structures de santé, une mise en situation a été organisée. C’est l’explosion d’une bombe faisant 40 victimes qui a été simulée, avec différents types de blessés interprétés par des civils maquillés. L’intervention par la communauté pour prodiguer les premiers soins et trier les victimes puis l’évacuation vers les centres de soins se sont révélées très efficaces. Le programme va maintenant être étendu à d’autres zones de la bande de Gaza.

En savoir plus : http://bit.ly/24LApJz @MdM_France

Grèce / Défendre les droits des réfugiés Depuis la signature de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, qui prévoit le renvoi de la majorité des réfugiés entrés en Europe par la mer Égée, la situation est particulièrement tendue sur les îles grecques. Médecins du Monde s’est associé avec l’ONG judiciaire Avocats sans Frontières (ASF) pour dénoncer la politique migratoire de l’Europe qui constitue une violation des droits à la protection, au nonrefoulement et à l’accueil digne des réfugiés. À cette fin, six avocats bénévoles travaillant avec ASF se sont rendus en Grèce pour recueillir les témoignages des hommes, femmes et enfants soignés par les équipes de Médecins du Monde. Médecins du Monde N° 124 — 5

MALNUTRITION

L'essentiel LA SITUATION : Niger

ALGÉRIE

MALI

LIBYE

Illela

TCHAD BURKINA FASO

NIGERIA

BÉNIN

Médecins du Monde mène un programme de lutte contre la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes ou allaitantes dans le district d’Illéla, région de Tahoua.

L'ENJEU : • Renforcer la capacité des autorités sanitaires dans la prise en charge de la malnutrition • Améliorer la détection des cas de malnutrition et le référencement des malades vers les centres de santé ou les hôpitaux de district

NOS ACTIONS :

•

Sensibilisation des familles et dépistage des cas de malnutrition par des agents communautaires

• •

Orientation vers les centres de soins spécialisés Appui en matériel et en personnel aux CRENAM, CRENAS et au CRENI du district, distribution des stocks de médicaments et de compléments alimentaires

NOS MOYENS : 48 personnes travaillent pour Médecins du Monde au Niger : coordinateurs, médecins, infirmiers, sages-femmes, superviseurs…

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NIGER /

Face au défi de la malnutrition On y meurt toujours de faim. Pays parmi les plus pauvres au monde, le Niger connaît des taux de malnutrition alarmants. Dans le district d’Illéla, Médecins du Monde lutte auprès des autorités locales contre ce problème de santé publique majeur. Contre une injustice dont les enfants sont les premières victimes. « Le mil est capricieux, il réclame des soins constants », explique le docteur Djibo Hama, coordinateur de Médecins du Monde dans la région de Tahoua, qui abrite le district d’Illéla. Depuis le mois de juillet et le début de la saison des pluies, la culture de la céréale, principale source d’alimentation des Nigériens, occupe les familles entières dans la brousse à l’ouest de Niamey, la capitale. Courbés sur leurs houes rudimentaires, parents et enfants sarclent leur lopin de terre à longueur de journée en espérant que la récolte d’octobre sera bonne. Celle de l’an passé est déjà épuisée. Les greniers des villages, cylindres de banco coiffés de paille, sont vides. Une saison critique pour la malnutrition qui touche près de 15 % des enfants nigériens. Soit le seuil d’urgence fixé par l’Organisation mondiale de la santé. « Nous avons un plan national de lutte contre la malnutrition, l’initiative 3 N : les Nigériens nourrissent les Nigériens », explique le docteur Ahmadou Adamou, directeur régional de la Santé publique de Tahoua. Mais les plans de développement de l’agriculture et les projets d’amélioration de la couverture sanitaire qui se suivent achoppent sur les difficultés économiques du Niger. Et les zones rurales, où vit 80 % de la population, continuent de manquer de nourriture, d’infrastructures médicales, de matériel, de personnel qualifié. DES URGENCES VITALES Depuis 2011, parallèlement à son programme de santé sexuelle et reproductive, Médecins du Monde soutient le district d’Illéla dans la lutte contre la malnutrition. L’association appuie no-

FOCUS

tamment le Centre de récupération et d'éducation nutritionnelle intensif (CRENI) de l’hôpital de district. Les cas les plus graves y sont soignés. « En période de crise, on accueille jusqu’à 20 enfants malnutris par jour, ils sont parfois trois par lit », explique Halimo Maman, l’assistante nutritionnelle du centre.

La malnutrition touche près de 15 % des enfants nigériens. Faïza, deux ans, a été admise il y a cinq jours. Accrochée à son nez, la sonde par laquelle elle a dû être nourrie à son arrivée souligne son regard creusé. Sur le registre où sont notées les doses de lait thérapeutique, vitamines et antibiotiques que la fillette reçoit, la courbe du poids augmente péniblement. « Mon mari est cultivateur mais je n’arrive pas à nourrir mes neuf enfants », raconte sa mère. Faïza est la petite dernière de la fratrie. Elle traverse sa deuxième crise de malnutrition. La première avait été causée par un arrêt brutal de l’allaitement. Cette fois, c’est une forte fièvre

Chiffres 188 / 188 : e

Le Niger a le plus faible indice de développement humain (IDH) au monde.

enfant sur meurt avant l’âge de 5 ans faute de soins.

25 000 enfants et 5 000 femmes

enceintes ou allaitantes sont pris en charge chaque année dans les centres de traitement de la malnutrition du district d’Illéla.

Te, moignage Fatoumata Hassan

Sensibilisatrice au CRENI d’Illéla

« Espacer les grossesses permet de limiter les risques de malnutrition » et l’incapacité à manger qui l’ont conduite au CRENI en urgence. Les analyses sanguines révèlent une infection au paludisme, un véritable fléau au Niger où la maladie est endémique. « Le paludisme aggrave les cas de malnutrition, explique le docteur Djibo Hama, comme les maladies infantiles ou les affections respiratoires. »

l’approvisionnement en suppléments alimentaires. Les enfants y sont pesés régulièrement. Ils reçoivent leur traitement et des pâtes énergétiques, les Plumpy’Sup ou Plumpy’Nut. Nafissa, un an et trois mois, joue avec le sachet que lui présente sa mère, Saadia. La peau de son ventre est tendue, déformée. « Sa rate est gonflée car elle souffre de drépanocytose, une maladie héréditaire SENSIBILISER LES COMMUNAUTÉS répandue en Afrique subsaharienne qui donne des À l’instar de la plupart des patients admis au enfants maigres et plus exposés à la malnutrition », CRENI d’Illéla, Faïza a été dépistée par un agent indique le docteur Manirou Karimoun, responcommunautaire qui l’a orientée vers la structure sable de base de Médecins du Monde à Illéla. spécialisée. Formés et encadrés par Médecins du Drépanocytose et malnutrition ont déjà pris une Monde, ils sont 422 agents bénévoles dans tout fille à Saadia. Alors, consciencieusement, elle le district. Un réseau essentiel dans la lutte contre conduit Nafissa au centre chaque semaine. la malnutrition. Mohamad Abdou est l’un d’entre eux. Il officie à Toullou, son village. « Deux fois Avec un nombre considérable de facteurs aggrapar semaine, je visite mes voisins. Je les sensibilise vants, la malnutrition doit être détectée et prise et je mesure le périmètre brachial des enfants. » en charge rapidement. C’est cet effort crucial dans Un tour de bras inférieur à 12,5 cm indique une la lutte contre la mortalité infantile au Niger que malnutrition modérée ou sévère. soutient Médecins du Monde. Mohamad réfère ensuite les jeunes malades vers Thomas Flamerion le centre de santé du village qui abrite un Centre de réhabilitation nutritionnelle ambulatoire (CRENAM) dont Médecins du Monde supervise

« Lorsque des enfants sont admis au CRENI, leurs mères sont sensibilisées aux causes et aux conséquences de la malnutrition. Dans la salle de jeux du centre, nous leur apprenons notamment à utiliser le bracelet MUAC qui permet de vérifier rapidement et simplement si un enfant souffre de malnutrition. Une mère qui avait bénéficié de cette formation a ainsi détecté 14 cas de malnutrition chez les enfants de son village en rentrant chez elle. Ils ont ensuite pu être soignés au CRENI. Nous présentons également aux femmes les avantages de la planification familiale. Espacer les grossesses permet de prolonger l'allaitement des bébés et ainsi de limiter les risques de malnutrition. » Médecins du Monde N° 124 — 7

FOCUS FOCUS

EN IMAGES

Ce sont les priorités d’action de Médecins du Monde qui guident le choix de nos programmes. L’analyse du contexte social, du cadre légal et des difficultés rencontrées par des populations fragilisés permet d’envisager une intervention.

Identification des besoins

' éé Ecroitjeutre du pr

Mission exploratoire Financée par les fonds propres de Médecins du Monde, menée par un coordinateur de programme et un référent médical, elle dure environ trois semaines. Durant cette phase sont identifiés de potentiels partenaires locaux et les actions à mettre en œuvre.

08 — www.medecinsdumonde.org

Les modalités d’intervention sont définies. Elles s’appuient sur des hypothèses de financement pour les différents volets du programme. Le choix des partenaires institutionnels et des associations issues de la société civile avec qui nous travaillerons est établi.

Fin de programme

Construire un programme humanitaire

Mission d’implantation Elle marque le début des activités. Sa durée va de 6 à 12 mois selon les difficultés d’enregistrement auprès des autorités. L’équipe de coordination du programme s’installe dans le pays d’intervention, se procure du matériel, recrute du personnel.

' ' Deploiement des activites Les programmes de développement de Médecins du Monde durent 3 à 5 ans en moyenne. En parallèle des activités de soins, de formation, de sensibilisation ou de plaidoyer qui sont menées, un suivi des résultats est assuré et la recherche de fonds se poursuit.

À l’international, Médecins du Monde mène 73 programmes dans 44 pays. Des interventions d’urgence, suite aux crises et catastrophes naturelles qui privent des populations de soins. Mais plus largement des programmes de développement qui répondent aux besoins des plus vulnérables et de ceux qui sont relégués aux marges des systèmes de santé et de la société. Près de 4 millions de personnes dans le monde en bénéficient. Nous souhaitons améliorer durablement l’accès aux soins et les droits à la santé, accompagner le changement social. Cela requiert des projets qui s’appuient sur des bases solides et s’inscrivent dans le long terme, avec des partenaires locaux susceptibles de se les réapproprier. À chaque étape de la construction d’un programme humanitaire, la générosité du public nous permet de respecter ces engagements.

Financement

43 %

bailleurs institutionnels

Au terme d’un programme, selon les cas, Médecins du Monde déploie les activités à d’autres régions ou les transfère aux autorités sanitaires et à des partenaires locaux. Une étude de capitalisation permet de tirer les leçons du programme et de continuer d’améliorer l’efficacité de nos actions.

57 %

générosité du public

Médecins du Monde N°124 — 09

DE VOUS À NOUS

EN BREF

, A lire ! Les bateaux ivres De Jean-Paul Mari, éditions JC Lattès

Le périple de migrants afghans, irakiens ou africains qui n’ont d’autre issue que de partir et de tenter la grande traversée de la Méditerranée. En savoir plus :

, A voir !

Mawah - Le jour où Ebola est arrivé dans notre village Un webdoc ARTE sur l’histoire de la première apparition d’Ebola dans un petit village en plein cœur du Liberia.

En savoir plus :

http://bit.ly/2abO0IF

Agenda 17 OCTOBRE

Journée mondiale du refus de la misère Médecins du Monde publie son rapport de l’Observatoire de missions France et témoigne des difficultés d’accès aux soins en France.

25 AU 26 NOVEMBRE

Salon des métiers de l’humanitaire À Annemasse, en Haute-Savoie, Médecins du Monde France et Suisse tiendront un stand dans ce salon dédié aux différentes formes d’engagement humanitaire.

10 — www.medecinsdumonde.org

LANGUEDOC-ROUSSILLON

Délégation Languedoc-Roussillon / Favoriser l’accès aux soins en zone rurale Dans le territoire rural de la Haute vallée de l’Aude, du fait de l’éloignement géographique des pôles urbains, du relief montagneux et de la dispersion de l’habitat, consulter un médecin peut s’avérer très compliqué. Notamment pour les populations en situation de précarité qui peinent à faire valoir leurs droits à la santé. C’est pourquoi la délégation LanguedocRoussillon de Médecins du Monde lance en septembre un programme d’amélioration de l’accès aux soins dans cette région. Il s’adresse à la fois aux bénéficiaires des minimas sociaux et aux usagers de produits psychoactifs qui vivent dans des logements de fortune (camions, tentes, cabanes, etc.). L’objectif est de rendre visibles les difficultés d’accès aux soins de ces personnes afin de modifier le regard que leur portent la population et les responsables politiques locaux. À travers des permanences médicosociales, des actions de prévention des maladies infectieuses ou la création d’un réseau santé-précarité, l’association entend faciliter les parcours de soins de ces personnes isolées et fragiles.

La delegation en chiffres ''

http://bit.ly/2aoEJih

FRANCE

2 239

consultations lors des permanences médicales et sociales

170

actions mobiles auprès des personnes se prostituant, des sans-abris et des personnes vivant en bidonvilles

bénévoles (médecins, psychologues, infirmiers, chargés d’accueil, éducateurs)

Coordonnées MdM Languedoc-Roussillon 18 rue Henri-Dunant, 34090 Montpellier / Tél. : 04 99 23 27 17 languedoc-roussillon@medecinsdumonde.net

Vos questions

Lise J., à Beaune

Partenariats /

Améliorer la santé dans les squats avec le fonds de dotation Solimut Mutuelle de France La santé des personnes non ou mal logées est un combat essentiel de Médecins du Monde. Au cœur des villes, les squats représentent des espaces qui résistent à l’exclusion et à la solitude. De la friche urbaine à l’immeuble vacant, ils constituent souvent l’une des seules options de « sortie de la rue ». Mais les risques permanents d’expulsion et les modes de vie de leurs occupants entraînent des risques spécifiques, environnementaux – liés à l’absence d’eau, d’électricité et de sanitaires – et comportementaux, liés à l’usage de produits psychoactifs, à la violence. En Île-de-France, depuis plus de 10 ans, le programme Squat de Médecins du Monde intervient sur près de 50 sites. Grâce au soutien du fonds de dotation Solimut de la Mutuelle de France, il permet aux personnes vivant dans ces lieux non prévus pour l’habitat d’accéder aux soins et de faire valoir leurs droits.

Je suis donatrice à Médecins du Monde. Vous accompagnez vos courriers d’enveloppes-retour pour Lille. Pourquoi pas Paris ? Le siège de Médecins du Monde se situe toujours au 62 rue Marcadet à Paris. C’est là qu’opèrent divers services, en particulier celui de la relation avec les donateurs. En revanche, l’enregistrement des dons est assuré par notre prestataire de services à Lille. Compte tenu des volumes importants, nous leur confions l’ouverture, le tri, la codification et la répartition des courriers. 240 000 réponses y ont été envoyées via les enveloppes T en 2015. Grace à ce service extérieur, l’enregistrement des dons est immédiat. Dès traitement, les diverses demandes des donateurs jointes à leur envoi sont retournées au siège pour que nous leur donnions suite. Nous vous rappelons qu’il est tout de même possible d’envoyer vos dons au siège de l’association si vous n’avez pas d’enveloppe préaffranchie, ou de vous rendre sur notre site internet pour un don en ligne. Hélène Granville,

responsable du service donateurs

Comité des donateurs/ Une journée qui est la vôtre Le 21 mai dernier, le Comité vous a invité à la Journée des donateurs. Cette rencontre réunit tous les deux ans au siège de Médecins du Monde tous ceux qui souhaitent dialoguer avec les acteurs de l’association et les questionner sur leur travail. Gage de la transparence qui anime Médecins du Monde, mais aussi du lien privilégié qu’elle souhaite préserver avec les donateurs à travers le Comité, la journée a été un succès. Tant par le nombre d’entre vous qui se sont déplacés que par la qualité des débats placés sous la présidence de Françoise Sivignon. Vos questions ont été nombreuses sur l’action envers les migrants, sous les bombardements en Syrie mais aussi tout au long de leur parcours jusqu’aux camps de Calais.

Vous avez souvent manifesté votre attachement aux soins prodigués aux femmes et aux enfants. Ce fut aussi l’occasion de présenter les plaidoyers et combats judiciaires menés autour de la migration, la réduction des risques ou de la politique du médicament en France. Tous ensembles, nous avons manifesté notre émotion et notre soutien aux acteurs de Médecins du Monde présents ce jour-là.

Posez votre question, Hélène Granville vous répondra ! donateurs@medecinsdumonde.net – 0 800 014 014 Médecins du Monde – Service donateurs 62, rue Marcadet 75018 PARIS

En savoir plus : http://www.journeedonateursmdm.org

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MONDE TOUS MÉDECINS DU

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GE POURQUOI JE M’ENGA

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Pour sa transparence

Danièle Conte, 69 ans aillé pendant 32 ans Retraitée, Danièle a trav père, lui-même chez Chanel. C’est sonins du Monde, qui lui donateur pour Médec cuper des autres. a donné envie de s’ocris le flambeau Danièle dit avoir rep il y a 30 ans.

« Avec Médecins du t Monde, on sait commen est employé notre argent et c’est très appréciable. On nous informe de manière globale sur les re programmes mis en œuv et leurs financements. Mais pas seulement. e On sait également ce qu font concrètement les nt personnes qui travaille sur le terrain. On n’imagine pas, d’ailleurs, qu’il y a tant de choses à faire. »

"DEMANDE DE DOCUMENTATION - LEGS Notre documentation vous sera envoyée gratuitement sous pli confidentiel, sans aucun engagement.

À RENVOYER à Médecins du Monde - Service Legs 62 rue Marcadet - 75882 Paris Cedex 18 Merci de compléter ci-dessous : M.

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