104 MÉDECINS LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE ET SUISSE TRIMESTRIEL - N° 104 SEPTEMBRE/OCTOBRE/NOVEMBRE 2011 0,60 € - 1 FS WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG
DU MONDE
LA SANTÉ N’EST PAS UN LUXE
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1 GRAND ANGLE |P. 2-4 Inégalités d’accès aux soins 2 EN DIRECT DE… |P. 5-9 Côte d’Ivoire, France, Pakistan, Yémen, Angola 3 RENDEZ-VOUS |P. 10 Expositions et partenariats 4 RENCONTRE |P. 11 Amina Mustafa 5 MÉDIAS |P. 12 Plaidoyer pour l’avortement légal en Uruguay
NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU
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GRAND ANGLE / INÉGALITÉS D’ACCÈS AUX SOINS
ICI ET LÀ-BAS
LA SANTÉ N’EST PAS UN LUXE Chaque année, 100 millions de personnes basculent dans la pauvreté en raison de dépenses de santé auxquelles elles ne peuvent faire face: au Niger, au Liberia, en Haïti mais aussi en France. En 2011, Médecins du Monde dénonce l’aggravation des inégalités d’accès à la santé avec la campagne « La santé n’est pas un luxe ».
our des millions d’individus à travers le monde, que ce soit dans les pays dits riches, ou dans les pays les moins développés, l’obligation de payer pour accéder aux soins représente une barrière financière infranchissable et une des principales causes d’appauvrissement. Cette réalité s’exprime avant tout dans les pays à faible revenu. Notamment en Afrique subsaharienne, où moins de 10 % de la population bénéficie d’une couverture maladie.
© BGeorges Gobet/AFPt
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INÉGALITÉS EN SANTÉ Chaque jour, dans le monde, près de 1 000 femmes décèdent à la suite de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Sur ces 1 000 femmes, 570 sont des femmes d’Afrique subsaharienne, 300 sont d’Asie du Sud et 5 seulement des pays riches. Dans des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Liberia ou le Mali, on recense moins de 1 médecin pour 10000 habitants. En France, on en dénombre plus de 30 pour le même nombre d’habitants. En moyenne, dans les pays les plus pauvres, les dépenses de
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santé ne dépassent pas 32 dollars par habitant et par an alors que dans les pays développés elles se situent autour de 3000 dollars par habitant et par an.
AU NIGER, UN MÉDECIN POUR 50000 HABITANTS Le Niger présente, avec la Sierra Leone, le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde : 1 800 décès pour 100 000 naissances. Le risque pour une femme de mourir en raison de complications liées à sa grossesse ou à son accouchement est de 1 sur 7. Un enfant sur 5 décède avant l’âge de 5 ans. Les raisons sont toujours les mêmes : le coût trop élevé des soins, la distance et le manque de personnel soignant (le pays ne dispose que de 288 médecins, soit 1 pour 50 000 habitants, principalement à Niamey). Depuis cinq ans,
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© Elisabeth Rull
www.lasantenestpasunluxe.org
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Š Lahcène Abib
www.medecinsdumonde.org
1 et 2_ PÊnurie de personnel soignant, infrastructures dÊfaillantes ou centres de santÊ trop ÊloignÊs rendent l’accès aux soins difficile dans de nombreux pays, comme le Liberia, le Niger ou le Zimbabwe.
3_ En France, touchĂŠe par la crise ĂŠconomique et ne pouvant faire face Ă des coĂťts de santĂŠ de plus en plus lourds, une part croissante de la population retarde voire renonce aux soins.
Š Lahcène Abib
4_ Avant le sÊisme du bMDQYLHU la moitiÊ de la population haïtienne n’avait pas accès aux soins. La prÊsence des ONG a permis à des dizaines de milliers d’Haïtiens d’en bÊnÊficier.
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GRAND ANGLE / INÉGALITÉS D’ACCÈS AUX SOINS
Médecins du Monde se bat pour supprimer les obstacles financiers et soutient la politique de gratuité des soins mise en place par le gouvernement nigérien pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Avant l’introduction de la gratuité, une Nigérienne devait dépenser 60 000 F CFA (120 dollars) pour bénéficier d’une césarienne, or 63 % de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Depuis, le nombre de consultations de femmes enceintes a été multiplié par deux et celui d’enfants de moins de 5 ans par trois. MdM poursuit son plaidoyer pour étendre la gratuité à la prise en charge de tous les accouchements, audelà des césariennes.
AU LIBERIA, DEUX HEURES DE MARCHE POUR SE SOIGNER
Médecins du Monde est présent depuis 2003 dans le comté du Bong, dans le nord du pays, et a développé un programme pour lutter contre les différents obstacles auxquels la population doit faire face pour se faire soigner : réhabilitation et accompagnement des structures de santé, formation d’infirmiers sages-femmes et d’infirmiers psychiatres, consultations médicales et de santé mentale, et fourniture de médicaments. L’association a également participé à la réhabilitation d’un hôpital, lequel a vocation à devenir une référence pour la prise en charge des urgences obstétriques et néonatales de la région. Aujourd’hui, les femmes peuvent enfin être prises en charge dans une structure qualifiée, ce qui favorise le recours à l’hôpital malgré des distances parfois dissuasives. Dans un pays où plus de 90 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, MdM soutient la politique de gratuité
des soins mise en place sous l’impulsion de la présidente, Ellen Johnson-Sirleaf, en 2006.
UNE DÉGRADATION BRUTALE EN FRANCE Vulnérables, exclus, sans-papiers sont les premières victimes de la remise en cause d’un système social fondé sur la solidarité. Les réformes engagées ces dernières années dans le domaine de l’assurance maladie (franchise médicale, déremboursement de certains médicaments, offensive contre l’aide médicale de l’État qui devient désormais payante…) ne font qu’accroître les difficultés f i n a n c i è re s a u x q u e l l e s s e heurtent les personnes défavorisées pour se faire soigner.
La politique liant sécurité et immigration vient aggraver la situation sanitaire de populations déjà très vulnérables. Expulsions répétées et démantèlement des lieux de vie conduisent les personnes sans papiers, qui craignent de se déplacer, à retarder le recours aux soins ou à renoncer à ces derniers. Et les associations comme MdM à ne plus pouvoir assurer le suivi médical : les campagnes de vaccination d’enfants rroms sont interrompues, le suivi des grossesses est mis en place avec retard, le traitement des maladies chroniques n’est pas assuré. Un contresens en matière de santé publique. ■ ANTOINE LARUE
MOBILISATION EN AMONT DU G20 Les 3 et 4 novembre 2011 aura lieu à Cannes le G20 présidé par la France. À l’agenda est envisagée la création d’un socle universel de protection sociale. C’est l’occasion pour Médecins du Monde
de rappeler aux États membres qu’ils doivent prendre des engagements fermes en faveur d’une couverture maladie pour tous et de l’accès aux services de santé essentiels pour les plus vulnérables.
© Benoit Guénot
Au Liberia, moins de 10 % de la population a accès à des services de santé de qualité et plus de 1 enfant sur 7 meurt avant l’âge de 5 ans. Pour 40 % de la population, le centre de soins le plus proche est situé à plus de 5 km du lieu de vie, et il faut compter en moyenne plus de deux heures de marche pour l’atteindre.
Les distances dissuadent les femmes de venir accoucher dans un hôpital
UNE CAMPAGNE « GOLD » représentation d’une certaine réalité face à la situation sanitaire des plus vulnérables. Visuelle et symbolique, cette campagne a été déployée à Paris en avril, à Genève en mai et à Londres en juin. © Bruno Fert
Limousines-ambulances, stéthoscopes en or, brancards à paillettes, médicaments sous vitrine blindée et cartes vitales Gold, des objets précieux, symboles du luxe mais surtout la
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EN DIRECT DE‌ CĂ”TE D’IVOIRE / APRĂˆS L’URGENCE
ACCOMPAGNER LA RECONSTRUCTION SANITAIRE DU PAYS Š MdM
Alors qu’à Abidjan l’urgence mÊdicale semble s’Êloigner, une mission exploratoire rÊvèle la dÊtresse sanitaire et le manque d’accès aux soins dans l’ouest du pays. VidÊo sur le web
NOS OBJECTIFS RÊtablir l’accès aux soins dans les zones dÊvastÊes par la guerre civile.
MALI BURKINA FASO
NOS MOYENS 5 expatriĂŠs et 16 Ă 18 salariĂŠs locaux.
GUINÉE CÔTE D’IVOIRE
NOS ACTIVITÉS Soutien de 20 centres de santÊ dans les quartiers populaires Gł$ELGMDQ approvisionnement en mÊdicaments, rÊmunÊration et suivi des professionnels de santÊ, analyse ÊpidÊmiologique, orientation des femmes victimes de violences sexuelles. Mission dans l’ouest du pays pour permettre un accès aux soins aux populations rurales.
GHANA ABIDJAN LIBERIA GOLFE DE GUINÉE
L’un des 20 centres de santÊ soutenus par MdM
urgence mÊdicale semble maÎtrisÊe dans les quartiers populaires d’Abidjan, oÚ l’Êquipe de MÊdecins du Monde soutient depuis fin avril une vingtaine de centres de santÊ.  Nous avons assistÊ durant plusieurs semaines à un afflux sans prÊcÊdent de patients, liÊ à la privation de soins durant les quatre mois de combats et à l’annonce de la gratuitÊ des soins par le gouvernement d’Alassane Ouattara , rappelle Christophe Gargot, coordinateur gÊnÊral de la mission.  La frÊquentation des centres de santÊ est dÊsormais redevenue pratiquement normale.  Les risques d’ÊpidÊmie de cholÊra, de typhoïde ou de bÊribÊri (une
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maladie provoquÊe par des carences liÊes à la malnutrition) semblent Êgalement s’Êloigner. Persiste un niveau de paludisme ÊlevÊ en cette saison des pluies. Mais ce qui devient alarmant ce sont les très faibles ressources en mÊdicaments dans les hôpitaux et les centres de santÊ. Les stocks sont ÊpuisÊs. Beaucoup sont ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter, dans les officines privÊes, les mÊdicaments nÊcessaires à leur traitement.
SOUTENIR LE SYSTĂˆME DE SANTÉ LOCAL Les plaies provoquĂŠes par les semaines de violences ne sont pas pour autant totalement refermĂŠes. L’Êquipe a ainsi dĂŠveloppĂŠ un rĂŠseau de prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles dans des structures spĂŠcialisĂŠes. Des professionnels de santĂŠ seront bientĂ´t formĂŠs Ă cette prise en
charge particulière.  Nous pouv o n s c o n s i d Ê re r q u e , s u r Abidjan, la phase mÊdicale d’urgence est derrière nous , souligne Christophe Gargot.  Mais après des annÊes de conflits, les ressources sont totalement ÊpuisÊes et les premiers à en souffrir sont les plus dÊmunis. 
RÊhabiliter les centres de santÊ et offrir un accès aux soins dans l’ouest du pays Le rôle de MÊdecins du Monde est dÊsormais d’aider le gouvernement à mettre en place une politique de gratuitÊ pÊrenne et qui profite d’abord aux plus vulnÊrables.
NOUVELLE MISSION MÉDICALE Des poches d’urgence persistent Êgalement, notamment dans
l’ouest du pays, dĂŠvastĂŠ par les diffĂŠrentes milices impliquĂŠes dans le conflit. Une mission exploratoire, menĂŠe dans les deux principaux districts sanitaires de la rĂŠgion du Bas Sassandra, SoubrĂŠ et San PĂŠdro, a ainsi rĂŠvĂŠlĂŠ fin juin l’Êtat sanitaire prĂŠoccupant de la population et le manque d’accès aux soins, la plupart des structures ayant ĂŠtĂŠ pillĂŠes. ÂŤ Face Ă cette nouvelle urgence mĂŠdicale, nous avons dĂŠcidĂŠ de mettre en place dès cet ĂŠtĂŠ une mission de rĂŠhabilitation et d’Êquipement des centres de santĂŠ Âť, annonce Christophe Gargot. ÂŤ Nous la couplerons s’il le faut avec des ĂŠquipes mĂŠdicales mobiles afin de prendre en charge, parmi les populations dĂŠplacĂŠes qui retrouvent progressivement leur terre, les personnes les plus vulnĂŠrables Âť. Cette nouvelle mission devrait se poursuivre au moins ITRPT Ä? EHM Ĺ°â– PHILIPPE GRANJON
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6 © Benoit Guénot
EN DIRECT DE… MdM organise réguliérement des distributions de matériel de première nécessité aux migrants
Ces derniers mois, sur le nord littoral, les conditions de vie de centaines de migrants sont devenues de plus en plus précaires. Une situation préjudiciable à leur santé.
FRANCE / NORD LITTORAL
0,*5$176 UNE MISE À L’ABRI DIFFICILE Vidéos sur le web
NOS OBJECTIFS Améliorer la prise en charge médico-sociale et les conditions de vie des migrants et orienter vers les structures de droit commun. Témoigner sur les difficultés d’accès aux soins et les conditions de vie très précaires. NOS ACTIVITÉS Veille sur la situation sanitaire et les conditions de vie des migrants en transit dans la région Nord-Pas-deCalais, consultations médicales sur les lieux de vie dans le Dunkerquois, distributions régulières de matériel de première nécessité. Amélioration des dispositifs d’accès aux soins et des pratiques des professionnels de santé. NOS MOYENS 2 salariés, 30 bénévoles, dont 13 médecins et 12 infirmières, et 1 stagiaire.
ur le nord littoral, plusieurs centaines de migrants tentent de parvenir en GrandeBretagne. « Depuis 2002, plusieurs milliers de personnes sont passées par ici », estime Mathieu Quinette, coordinateur de la mission Migrants Nord Littoral Calais. « Pour leur santé et leur sécurité, il faut que ces personnes soient à l’abri. » Squats dans des bâtiments abandonnés, campements faits de bric et de broc, les abris sont précaires, ouverts au vent, au froid, à l’humidité, à la chaleur. L’accès à l’eau est aussi très problématique.
Fin juin, c’est l’African House, ancienne usine calaisienne occupée depuis un an par des populations majoritairement africaines, qui fait l’objet d’une évacuation. « Des solutions d’accueil en foyer d’urgence ont été proposées à une vingtaine de personnes en demande d’asile mais ne sont absolument pas adaptées », regrette Mathieu Quinette. Les 80 autres qui occupaient l’immeuble ont fui et errent dans la ville. Parmi elles, il y a des femmes, des enfants, des malades. « Tous sont dehors. C’est honteux ! » Des associations, dont MdM, ont saisi Dominique Baudis, le Défenseur des droits, à sa nomination sur la situation des migrants et les violences policières dont ils font l’objet.
UNE VIE RYTHMÉE PAR LES EXPULSIONS
UNE SITUATION D’URGENCE
Depuis quelques mois, les expulsions et les destructions de matériels de survie distribués par les associations se multiplient.
Trois mètres carrés d’abri par personne, au minimum une douche et des latrines pour vingt personnes, les critères humani-
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taires de base ne sont pas respectés dans les camps de Loon-Plage et de Téteghem. Cet été, Médecins du Monde a donc développé un volet logistique tout en continuant ses activités médico-sociales. Les équipes ont mené des actions de sanitation : construction de douches, de latrines, mise en place de dispositifs d’accès à l’eau et de gestion des déchets, tout ce qui permet d’éviter, de prévenir des maladies de la peau, des maladies contagieuses liées au manque d’hygiène. Du matériel a également été distribué, entre autres des duvets, des couvertures et des matériaux pour reconstruire les abris détruits. L’objectif : mettre à l’abri les personnes migrantes. « Il faut savoir que la situation ressemble à ce que l’on trouve dans certains pays après des catastrophes naturelles : c’est le dénuement le plus complet », conclut le coordinateur de la mission. ■ LOUISE TESSE
www.medecinsdumonde.org
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EN DIRECT DE‌
FRANCE / RROMS
DES CONDITIONS DE VIE PATHOGĂˆNES Les conditions de vie prĂŠcaires associĂŠes Ă la politique d’expulsion quasi systĂŠmatique aggravent la santĂŠ des Rroms. MĂŠdecins du Monde publie la première enquĂŞte menĂŠe sur la couverture vaccinale des Rroms en France.
es indicateurs de santÊ des Rroms sont très alarmants: seule une femme sur dix est suivie durant sa grossesse et la mortalitÊ nÊonatale est 9 fois plus importante que la moyenne française. C’est pour mieux connaÎtre la rÊalitÊ de cette situation que MdM a rÊalisÊ une enquête sur la couverture vaccinale des Rroms. Elle rÊvèle que seuls 8 % des Rroms interrogÊs ont un carnet de santÊ confirmant que leurs vaccins sont à jour. Les expulsions rÊpÊtÊes qu’ils subissent sont en partie responsables. N’apportant aucune solution, elles ne font que pousser un peu plus dans la prÊcaritÊ une population dÊjà très fragilisÊe.
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TOUJOURS PLUS STIGMATISÉS
Les expulsions ont des effets dÊsastreux sur la santÊ et l’accès aux soins  En Île-de-France, le rythme des expulsions est toujours le même, la situation Êtait dÊjà dramatique. Ce qui a changÊ, ce sont les contrôles systÊmatiques de papiers, les gardes à vue injustifiÊes, les intimidations, le harcèlement , explique Livia, responsable de la mission Rroms en Île-de-France. Plus grave, ce discours aura donc eu pour effet de renforcer la stigmatisation dont souffrait dÊjà cette population.
Š Christina Modolo
La communication menÊe durant l’ÊtÊ 2010 par le gouver-
nement aura rendu plus visibles des expulsions qui en rÊalitÊ s’inscrivent dans la continuitÊ d’une politique mise en place depuis plusieurs annÊes.
0G0 LQWHUYLHQW GHSXLV SUÑV GH bDQV auprès des populations Rroms.
CRISES SANITAIRES Vivant dans la peur, les Rroms font face à une situation aggravÊe  qui gÊnère des crises sanitaires et des difficultÊs pour subvenir aux besoins les plus ÊlÊmentaires , souligne le Dr Corty, directeur des missions France. Car ces expulsions rÊpÊtÊes et l’absence de proposition de relogement condamnent les Rroms à vivre dans des bidonvilles ou des squats, la plupart sans eau potable, toilettes ou ramassage des dÊchets.  Cela engendre des problèmes d’hygiène avec des pathologies dermatologiques et digestives potentiellement graves , alerte le Dr Corty. Ces expulsions ont donc des effets dÊsastreux sur la santÊ et l’accès aux soins : elles Êloignent les Rroms du système de santÊ, entraÎnent des ruptures de soins et l’interruption de campagnes de vaccination, même dans un contexte ÊpidÊmique.  À Lyon,
alors que nous avions menÊ pendant trois mois une campagne de vaccination sur plusieurs terrains, des expulsions ont dispersÊ les personnes vaccinÊes. Les rappels prÊvus seront donc très difficiles à assurer , dÊplore AurÊlie, coordinatrice à Lyon. ■FLORENCE PRIOLET
ENQUÊTE VACCINATION Pendant un an MdM a menÊ une enquête sur la couverture vaccinale des Rroms à Nantes, Bordeaux, Marseille et Strasbourg. Des rÊsultats inquiÊtants á 6HXOV RQW XQ FDUQHW GH santÊ confirmant que leurs vaccins sont à jour. á /D PDMRULWÒ QâHVW GRQF SDV couverte par les vaccins les plus courants, obligatoires ou recommandÊs : seuls GHV 5URPV VRQW YDFFLnÊs contre la rougeole, les oreillons et la rubÊole (ROR) FRQWUH GDQV OD SRSXODtion gÊnÊrale), alors qu’une ÊpidÊmie de rougeole est de UHWRXU GHSXLV Les raisons á 8Q PDQTXH GâLQIRUPDWLRQV sur la nÊcessitÊ de se faire vacciner ou d’effectuer des UDSSHOV HW VXU OHV OLHX[ dÊclarent ne pas savoir oÚ se faire vacciner). á /HV H[SXOVLRQV TXL entraÎnent l’interruption des campagnes de vaccination et des difficultÊs pour rÊaliser les rappels.
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PAKISTAN / UN AN APRÈS LES INONDATIONS
ADAPTER SES MODALITÉS D’INTERVENTION © Katrijn Van Giel
Il y a un an, le Pakistan connaissait les pires inondations de son histoire. Un an plus tard, Médecins du Monde est toujours aux côtés de la population pour lui apporter soins de santé primaires et soutien en santé reproductive. Vidéos sur le web
Tadjikistan Chine Province du Khyber Pakhtunkhwa (KPK) Islamabad Afghanistan
Iran
Pakistan Inde
MER D’ARABIE
NOS OBJECTIFS Proposer une assistance médicale pérenne aux populations victimes de crises d’origine naturelle ou humaine. NOS MOYENS 5 expatriés et une équipe locale de 136 personnes. NOS ACTIVITÉS Une offre mobile de soins de santé primaires au bénéfice des populations civiles affectées par les crises, incluant un programme d’appui nutritionnel et un positionnement de préparation aux épidémies, notamment au choléra. Soutien en santé reproductive.
résent dans la province du KPK (Khyber Pakhtunkhwa) depuis 2009, Médecins du Monde y renforçait en juillet 2010 son dispositif de cliniques mobiles dans cinq districts afin de venir en aide aux sinistrés des inondations. Après trois mois d’activité, les équipes mises en place sur les districts de Nowshera et Charsadda ont arrêté leurs activités, relayées par
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Les eaux se sont retirées mais l’accès aux soins reste un problème quotidien pour des milliers de Pakistanais.
d’autres ONG internationales médicales. Avant de partir, MdM a fait une donation d’équipements médicaux et réhabilité entièrement les locaux des centres de soins des villages d’Agra Paya et de Misri Banda.
MdM ouvre des centres de santé pour venir en aide à des communautés reculées Depuis, le programme se déploie au rythme des offensives lancées par le gouvernement pakistanais contre les insurgés (communément appelés taliban) et qui ne manqueront pas de provoquer de nouveaux déplacements de population. C’est dans ces circonstances que MdM avait lancé cette mission d’urgence en 2009. Mais c’est maintenant dans le sud de la province du KPK que
MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
tout se joue. Après Kohat, situé aux portes des zones tribales, MdM ouvre des centres de santé dans le district de Hangu, en particulier dans les villes de Naryab et de Sarozai, lieux d’accueil de populations déplacées, pour venir en aide à des communautés isolées. Il faut néanmoins compter avec la crainte inspirée par les insurgés : alors que MdM avait lancé la réhabilitation de locaux et commencé à recruter une équipe, sur un troisième site, à Kahi, après avoir discuté longuement avec les doyens des communautés, ces derniers ont subitement fait marche arrière : « Les ONG sont toujours très mal perçues par les militants [les taliban], soupçonnées de vouloir convertir la population, corrompre les femmes, d’être des complices des États-Unis. Les doyens craignaient d’être pris pour cibles s’ils acceptaient la présence de MdM », raconte
Gaëlle Bos, la coordinatrice administrative de la mission. Alors l’association réfléchit à adapter ses modalités d’intervention, en travaillant par exemple indirectement dans les centres de santé, à travers l’appui financier et technique du ministère de la Santé. Dans la province orientale du Punjab, également très touchée par les inondations, MdM soutient une association locale, Maternity and Child Welfare Association Khanpur (MCWAK), dans le cadre d’un projet de soins de santé reproductive dans le district de Rahim Yar Khanm. Finalement, notre programme continue de mettre en œuvre la philosophie de mobilité et de réactivité qui a présidé à son lancement. Une exigence permanente dans ce Pakistan soumis à une instabilité extrême, qu’elle soit le IDLW GHV KRPPHV RX GH OD QDWXUH }■ BORIS MARTIN
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INTERVENIR EN ZONE DE CONFLIT
© Jean-Baptiste Lopez
EN BREF…
Malgré le cessez-le-feu signé en février 2010, le nord du Yémen n’a pas retrouvé une stabilité durable. MdM, présent depuis 2007 dans le gouvernorat de Saada, tente d’assurer la continuité de l’accès aux soins.
NOS OBJECTIFS 6DDGD accès aux soins de santé primaires des populations affectées par le conflit (soins, prévention, nutrition). 6DQDłD préparation de réponse à une situation d’urgence. NOS MOYENS 6DDGD 4 équipes mobiles intervenant sur 10 sites. 29 employés nationaux. 6DQDłD 4 expatriés, 11 salariés nationaux. NOS ACTIVITÉS 6DDGD consultations en santé primaire, actions de prévention en santé reproductive, prise en charge de la malnutrition, identification d’agents communautaires en lien avec les équipes mobiles, soutien aux centres de santé existants. 6DQDłD formations et dotations en médicaments et matériels.
e conflit opposant les rebelles houtistes au gouvernement a redémarré à l’été 2009, marquant le début de la sixième guerre, beaucoup plus intense et plus longue que les précédentes. Depuis janvier 2010, des consultations sont assurées au sein de cliniques mobiles de Médecins du Monde couvrant des zones touchées par le conflit. Au cours de l’année 2010 et début 2011, l’évolution de l’intervention de MdM (doublement des équipes mobiles, négociations avec les acteurs locaux) a permis un accès progressif aux zones sous contrôle
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Les affrontements ont causé d’importants déplacements de population.
houti qui n’avaient jusque-là pas reçu d’assistance d’organisations médicales. Dans cette nouvelle phase de projet, l’idée est de se concentrer progressivement sur la santé reproductive, en particulier sur le plan préventif, et de poursuivre la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère sans complication. Petit à petit, un dispositif comprenant des équipes de proximité sera mis en place avec des agents communautaires afin d’accentuer la continuité des actions et le lien avec les populations.
PRÉVENTION À SANA’A Face à la montée des troubles internes actuels contre le régime
en place, des actions de prévention d’urgence ont été menées à Sana’a. Ainsi, une formation aux premiers secours a eu lieu fin avril pour des étudiants en médecine. Des médicaments et du matériel médical d’urgence ont été donnés à l’hôpital de la ville d’Ibb. Des kits d’urgence seront prochainement distribués à un réseau d’acteurs de terrain et aux populations déplacées par les combats à Sana’a, en fonction des évaluations à mener par les équipes Médecins du Monde. D’autres formations, notamment aux premiers secours ou en santé mentale, sont prévues pour des organisations de femmes et pour des étudiants en médecine. }■ © Stéphane Lehr
ANGOLA
RÉDUIRE LA MORTALITÉ MATERNO-INFANTILE nrichi ces dernières années grâce au pétrole et au diamant, l’Angola présente pourtant des indicateurs de santé parmi les plus mauvais du continent africain : avant-dernier pays en termes de taux de mortalité infantile et plus
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mauvais taux de mortalité maternelle d’Afrique australe. Le pays investit certes dans la santé, mais en privilégiant les gros hôpitaux et le recrutement de médecins étrangers. Les soins de santé primaires proposés dans les zones rurales ou en périphérie de la capitale ne se sont eux que peu améliorés depuis la fin de la guerre civile, en 2002. Médecins du Monde va
donc ouvrir un programme pour le droit à la santé des femmes et des jeunes dans la province de Kwanza Norte, dans le nord-est du pays. Les équipes chercheront à renforcer le système de santé en matière de santé sexuelle et reproductive, ainsi que le travail communautaire et la mobilisation de la société civile dans quatre municipalités de la province. ■
Un nouveau programme dans le nord-est du pays. 1Źb _ Septembre/Octobre/Novembre 2011
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RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L’ASSOCIATION‌
EXPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES
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xil, Exit ? Vivre sans papiers en Europe  est une installation photographique et sonore qui lève le voile sur la rÊalitÊ des personnes sans papiers. Elle constitue un tÊmoignage inÊdit sur les conditions de vie, le parcours et l’Êtat de santÊ de ces personnes parmi les plus exclues et les plus discriminÊes en Europe. Après Toulouse, du 10 au 20 septembre 2011 dans le cadre du festival ManifestO,  Exil, Exit ?  se rendra à Bamako, du 1 er au 10 novembre 2011, à l’occasion de la Biennale de la photographie.
Puis sera accueilli à Nice du 7 au 21 dÊcembre 2011 au musÊe Usine Espace d’art actuel et virtuel.  Femmes, après coup. Contre toutes les violences, dire et reconstruire  est une installation photographique et sonore pour dire les violences et tÊmoigner des possibles reconstructions.  Femmes, après coup  a ÊtÊ prÊsentÊ à Bruxelles au Woluwe Shopping Center, du 12 au 23 septembre 2011, oÚ a aussi eu lieu la performance de l’artiste ValÊrie Thomas. S’ensuivront les Êtapes d’Anvers (Shopping Stadsfeestzaal, du 2 au 13 octobre 2011), de Nancy (mairie, du 10 au 20 novembre 2011) et pour clore l’annÊe de Munich ( f e s t i v a l To l l w o o d , d u
ACTEURS ET AVENIR DU PRINTEMPS ARABE Le Printemps arabe est le rÊsultat de la profonde mutation qui traverse ces sociÊtÊs. Dans son nouveau numÊro, la revue Humanitaire cherche à mieux comprendre le rôle jouÊ par les sociÊtÊs civiles dans l’Êmergence de ces rÊvolutions arabes. Plusieurs articles abordent la solidaritÊ qui s’exprime entre les diffÊrents pays arabes. Le rôle que peuvent y jouer les ONG occiden-
tales pour accompagner ce mouvement qui semble vouloir s’Êtendre est Êgalement ÊtudiÊ. ■Revue Humanitaire, RÊvolutions arabes : la  divine surprise , ses acteurs, son avenir, n° 29, juillet 2011 http://humanitaire.revues.org
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24 novembre au 23 dÊcembre 2011). En 2012, Strasbourg et Bordeaux prÊvoient d’accueillir  Exil, Exit?  et l’Île de La RÊunion
 Femmes après coup.  ■Plus d’informations : www.exil-exit.fr www.femmesaprescoup.com
PARTENARIAT Š DR
REVUE HUMANITAIRE
Š David Delaporte
Après leur lancement à Paris en fÊvrier et avril 2010, les expositions photos  Exil, Exit ?  et  Femmes, après coup  ont dÊmarrÊ leur tournÊe europÊenne qu’elles poursuivront jusqu’en 2012.
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RENCONTRE COMITÉ DES DONATEURS
PRÉCAIRES DANS LA VIE, PRÉCAIRES POUR LES SOINS e comitÊ des donateurs poursuit son tour de France et s’est arrêtÊ en mai 2011 au Centre d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Paris. Jean Nau, responsable du centre, et Emmanuelle Corp, coordinatrice, nous ont accueillis avec chaleur et nous ont prÊsentÊ le Caso. En 2010, plus de 14000 consultations mÊdicales et sociales ont ÊtÊ effectuÊes. Les pathologies les plus frÊquentes, outre le diabète et l’hypertension artÊrielle, sont respiratoires ou digestives. On nous a alertÊs sur un phÊnomène frÊquent mais difficile à diagnostiquer : les actes de violence, et en particulier les violences faites aux femmes. La parole se libère difficilement, et c’est souvent au travers de non-dits ou d’autres symptômes que les mÊdecins dÊcèlent le traumatisme. On nous apprend que la Caisse primaire d’assurance maladie de Paris met à la disposition du
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Caso des agents-conseillers pour ĂŠtablir les aides mĂŠdicales de l’État (AME), mais que tout est plus difficile : le dĂŠlai d’obtention de l’AME est passĂŠ de quinze jours Ă trois mois ! On exige dĂŠsormais des demandeurs une domiciliation et une attestation de deux visites mĂŠdicales. Exiger un nouveau forfait de 30 euros pourrait entraĂŽner un retard de soins et il est ĂŠvident qu’au-delĂ de la santĂŠ des demandeurs il existe un danger en termes de santĂŠ publique. De plus, trop de patients ne savent pas qu’ils peuvent se faire soigner dans des structures de droit commun. C rĂŠ ĂŠ s e n 1 9 8 6 , l e s C a s o n’avaient pas vocation Ă perdurer. Aujourd’hui, ils pallient les insuffisances d’accueil des Permanences d’accès aux soins GH VDQWÆ VXUWRXW HQ EDQOLHXH }â–
Comment est rÊparti le budget de MÊdecins du Monde? Le budget de MÊdecins du Monde est rÊparti entre : s OHV PLVVLRQV VRFLDOHV TXL englobent l’ensemble des missions dÊclinÊes par continents ou par thèmes, l’ensemble des services du siège liÊs à la coordination des missions, et l’ensemble des dÊpenses liÊes à la FRPPXQLFDWLRQ
AMINA MUSTAFA
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PAULE CHAMPETIER DE RIBES ET JÉRÔME DENOIX
Retrouvez le rapport complet sur le site de MdM, rubrique ComitĂŠ des donateurs.
s OHV IUDLV GH UHFKHUFKH GH IRQGV s OHV IUDLV GH IRQFWLRQQHPHQW
QUESTIONS DE DONATEURS
COORDINATRICE DU PROJET DE MDM SUISSE EN PALESTINE
Comment calcule-t-on le pourcentage de rÊpartition d’emploi des ressources? Le pourcentage affectÊ à chacune des rubriques suivantes, les missions sociales, les frais de recherche de fonds et les frais de fonctionnement, est calculÊ sur la base de la  totalitÊ des emplois de l’exercice 2010 inscrits au compte de rÊsultat  (p. 43 du rapport financier 2010). En 2010, la totalitÊ des emplois est de 66,47 millions d’euros et le  ratio  se dÊcompose donc comme suit : s 0LVVLRQV VRFLDOHV ! (52,28 millions d’euros) s 5HFKHUFKH GH IRQGV ! (10,49 millions d’euros) s )RQFWLRQQHPHQW ! (3,69 millions d’euros)
Quel est votre UáOH " A.M. Je travaille pour MdM Suisse depuis 2007. Actuellement, je suis coordinatrice dans les Territoires palestiniens. Le programme, mis en place en Êtroite collaboration avec le ministère de la SantÊ palestinien et financÊ par l’AFD, a dÊbutÊ il y a deux ans et a permis l’ouverture d’un centre communautaire de santÊ mentale pour les enfants et les adolescents dans la banlieue d’HÊbron. Pourquoi avez-vous choisi de WUDYDLOOHU GDQV OłKXPDQLWDLUH " A.M. Aider les autres est très enrichissant. Je pensais que, Êtant palestinienne, je connaissais la souffrance de mon peuple, mais c’Êtait seulement une petite partie. Quand nous travaillons avec les gens et les communautÊs, nous sommes vraiment confrontÊs aux situations atroces dans lesquelles ils vivent. J’aime aider mon peuple et c’est pour cela que j’ai choisi
de travailler pour une ONG. Par ailleurs, j’ai pu bÊnÊficier de l’expÊrience de personnes venues de diffÊrents pays. Elles nous ont apportÊ de nouveaux outils, de nouvelles connaissances et une ouverture aux autres cultures. Quelle est l’action mise en place dans le centre de VDQWÒ " A.M. Le centre communautaire de santÊ mentale pour enfants et adolescents de Halhoul offre une prise en charge thÊrapeutique individuelle ou en groupe. Il organise Êgalement des formations destinÊes aux familles, aux Êcoles et aux professionnels. Ma mission est de coordonner et de planifier ces formations et les activitÊs du centre, tout en supervisant l’Êquipe, composÊe de trois travailleurs sociaux, d’un psychiatre, d’une orthophoniste, d’une infirmière et d’un administrateur. Les formations aident les familles et surtout les mères à mieux communiquer avec leurs enfants et à parler de leurs angoisses, souvent liÊes aux difficultÊs sociales et au FRQWH[WH FXOWXUHO }■PROPOS RECUEILLIS PAR MARGAUX DUGOUJON
1Ĺšb _ Septembre/Octobre/Novembre 2011
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MÉDIAS
SANTÉ SEXUELLE ET REPRODUCTIVE
PLAIDOYER POUR L’AVORTEMENT LÉGAL EN AMÉRIQUE LATINE
a apposÊ un veto sur l’acte luimême, sauf dans les cas de viol, anomalie de l’enfant ou danger de vie pour la mère. En revanche, les mÊdicaments pour avorter sont disponibles sur le marchÊ mais tellement chers qu’ils sont inaccessibles pour les plus pauvres. Autre paradoxe : il existe dans ce pays un système de suivi prÊ- et post-avortement qui contredit l’interdiction de l’interruption de grossesse. C’est dans un esprit d’Êchange d’expÊriences que MdM a songÊ à rÊunir d’autres associations des pays environnants qui travaillent sur les droits sexuels et reproductifs et la thÊmatique de l’avortement. Nos partenariats avec des associations
appel lancÊ par MdM pour la confÊrence de septembre a ÊtÊ entendu. De nombreuses associations de la sociÊtÊ civile et des organisations fÊministes engagÊes dans la lutte pour l’accès à l’avortement en AmÊrique latine seront au rendez-vous. Blanca Arevalo, coordinatrice du programme en Uruguay et une des promotrices de cette initiative, souligne l’importance de crÊer des partenariats autour de cette thÊmatique. En Uruguay, il existe un projet de loi pour la lÊgalisation de l’avortement, mais le prÊsident
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comme Mujer Y Salud en Uruguay (MYSU) et Initiativas Sanitarias (IS) ont ĂŠtĂŠ très fructueux. Ces associations mènent des actions de plaidoyer non seulement pour qu’une loi soit approuvĂŠe, mais ĂŠgalement pour changer les mentalitĂŠs et les pratiques mĂŠdicales. Nous souhaitons mettre en lumière de telles initiatives qui encouragent la collaboration entre organisations civiques en vue d’une transformation sociale. â–
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La campagne pour la dÊpÊnalisation de l’avortement en Uruguay cherche à faire Êcho en AmÊrique latine. Du 18 au 23 septembre, des organisations civiques de 5 pays (Guatemala, Nicaragua, Mexique, PÊrou, Uruguay) participeront à une confÊrence pour Êchanger sur l’accès sÝr et lÊgal à l’avortement.
Aborto
Legal Uruguay
GISELDA GARGANO
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Vous pouvez prendre contact avec François Rubio au 01 44 92 14 42 ou par courriel à legs@medecinsdumonde.net MÊdecins du Monde - Journal trimestriel publiÊ par MÊdecins du Monde )UDQFH UXH 0DUFDGHW 3DULV t 7ÆO t )D[ t ZZZ PHGHFLQVGXPRQGH RUJ t 0ÆGHFLQV GX 0RQGH 6XLVVH t 5XH GX &K¿WHDX } &+ Neuchâtel, Suisse – TÊl.: 00 41 32 725 36 16 – Fax: 00 41 32 721 34 80 – www.medecinsdumonde.ch – 'LUHFWHXU GH OD SXEOLFDWLRQ )UDQFH} Dr Olivier Bernard - 'LUHFWHXU GH OD SXEOLFDWLRQ 6XLVVH} Dr Nago Humbert – RÊdactrice en chef: HÊlène Valls – $VVLVWDQWH GH UÆGDFWLRQ} Laure Antoine – 0DTXHWWLVWH} Aurore Voet – ComitÊ Êditorial} -XOLHWWH &KHYDOLHU )UDQÄRLV 'XSUÆ 3LHUUH 6DOLJQRQ t 5ÆGDFWLRQ} Margaux Dugoujon, Philippe Granjon, Boris Martin, Florence Priolet, Louise Tesse – 2QW FROODERUÆ ½ FH QXPÆUR} le ComitÊ des Donateurs, la coordination Mission France, les desks urgence, Afrique, AmÊrique latine, Asie, Moyen-Orient – SecrÊtariat de UÆGDFWLRQ} ThÊrèse Benoit CrÊdits photos de FRXYHUWXUH} Lahcène Abib, Katrijn Van Giel - &UÆDWLRQ PDTXHWWH} CrÊapress BBDO – TÊl.: 01 41 23 40 40 – Copyright: toute reproduction doit faire l’objet d’une demande Êcrite prÊalable. Ce numÊro est tirÊ à 474 265 exemplaires et envoyÊ aux donateurs de MÊdecins du Monde, GC (Grande Cause) Commission paritaire N° 1008H84740. Ce numÊro s’accompagne d’un dÊpliant  activitÊs 2010, bilan comptable et des actions de l’association  ainsi que d’un dÊpliant  legs  adressÊ aux Êtudes notariales - Impression SEGO - 46 rue Constantin-Pecqueur – 95157 Taverny – imprimÊ sur papier 100 % recyclÊ.