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3. Déterminants de la prise de décision d’avorter et du report du désir de parentalité
d’une identité urbaine nouvelle, la pratique d’une sexualité conquérante voire prédatrice (Bhana, 2015) participe de la culture juvénile du bluff et de l’affirmation de soi (Newell, 2009).
À Soubré et à Méagui, comme à Dakar (Adjamagbo et al 2013) le discours normatif sur la sexualité et la parentalité post-maritale valorisée n’empêche pas l’évolution notable dans des moeurs sexuelles des jeunes et des adolescent·e·s. Une telle évolution masque à peine les enjeux économiques des relations sexuelles instrumentalisées.
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D’autre part, l’on assiste à une utilisation hasardeuse des méthodes contraceptives dont le préservatif (22/47 cas). En effet, lorsque ces jeunes femmes se mettent sous méthode contraceptive, elles en oublient parfois les heures de prise et les dates de renouvellement (12/47 cas).
Confirme le cas de Adjara, 18 ans, élève qui raconte les circonstances de la prise de grossesse:
«Pour 3 mois, je mettais 14 pour 3 mois… Je ne savais pas que la date était finie».
Géné, 35 ans, couturière, est encore plus radicale vis-à-vis des méthodes contraceptives :
«En tout cas, comprimé là j’avais suivi ça, mais quand j’ai pris là après là ça m’a pas trop plu donc j’ai laissé…quand je suis comme ça là ça me fait comme de pousser, comme une femme enceinte de pousser donc c’est ça qui a fait que j’ai arrêté…. Caoutchouc (préservatif) là non, moi-même je n’aime pas. Eeh (rires) c’est-à-dire moimême je n’aime pas c’est tout… dans un temps-là, lui (concubin) il avait parlé de ça c’est moi qui ai refusé…»
Quant à Awa, 19 ans, élève, elle justifie sa prise de distance par l’oubli fréquent:
«Souvent je prenais les pilules, souvent j’oubliais, donc en même temps j’ai laissé».
Les effets secondaires des méthodes contraceptives utilisées tels que les dérèglements hormonaux ont également été évoqués comme étant l’une des raisons qui freinent les jeunes femmes dans leur utilisation (14/47 cas).
En outre, les préjugés à l’endroit d’autres méthodes comme les implants empêchent certaines femmes d’y adhérer. Pour Angèle, 17 ans, élève l’implant est un choix contraceptif risqué parce que:
«Quand tu places là ça se perd, à force de trop grossir ça se perd dans ton corps donc ça fait que on ne retrouve pas ça pour enlever».
Les méthodes contraceptives sont également perçues comme susceptibles de créer la stérilité chez les femmes. En raison de ces préjugés, elles ne les utilisent pas. Pour se prémunir des grossesses non désirées, elles ont recours soit à la pilule du lendemain dont l’utilisation est le plus souvent mal maitrisée, soit au coït interrompu ou encore à la méthode très aléatoire du calcul ou comptage des jours du cycle menstruel (méthode Ogino-Knaus).
3. DÉTERMINANTS DE LA PRISE DE DÉCISION D’AVORTER ET DU REPORT DU DÉSIR DE PARENTALITÉ
Outre le contexte de survenue des grossesses caractérisé par une grande vulnérabilité, pour la plupart des femmes enquêtées, la grossesse serait précoce (45/47 cas). Pour certaines, elle n’est pas survenue au «bon moment». Pour d’autres, elles s’estiment encore «jeunes», «pas du tout prête» ou « encore élève ». Confirment les propos de Syntiche, Maman et Florence, respectivement âgées de 19 ans, 17 ans et 26 ans expriment la survenue précoce de leur grossesse :
Syntiche : «J’avais pas prévu de faire enfant en ce moment. Comme je partais à
14 Contraceptifs injectables de 3 mois.